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Une étude qui ouvre sur de nouvelles visions territoriales locales.

L’administration wallonne a souhaité reprendre l’approche étudiée par Davezies et l’appliquer au territoire wallon. Malgré un frein initial politique et régional – considérant que la Wallonie souffrait d’un problème de PIB et que le recours a d’autres indicateurs n’était pas souhaitable -, une première étape a été réalisée, présentée ici, ayant conduit à la construction d’une typologie à l’intérieur du territoire wallon. Cette première phase statistique consistant à évaluer les revenus captés sur le territoire par différents mécanismes a notamment des visées stratégiques : faire apparaître dans le champ des mandataires politiques qu’il existe des différences territoriales basées notamment sur les revenus et donc des stratégies territoriales spécifiques à élaborer. Il s’agit dès lors, dans un tel contexte, d’assurer une péréquation entre les territoires sur des bases équitables.

Aujourd’hui la traduction en termes politique est inexistante. La prochaine étape de la recherche consiste à établir un lien entre le diagnostic jusqu’à présent réalisé et les stratégies locales menées à l’échelle communale Autre dimension : il s’agit de porter cet outil au niveau de l’agglomération ou du pays pour atteindre une masse critique octroyant plus de latitude en termes d’actions publiques et d’effets induits. Malgré la fusion des communes, la recomposition à un niveau intermédiaire entre communes et région est posée.

Territoires du Futur, N°10 Mai-Juin 2009

Territoires du Futur, N°10 Mai-Juin 200933

communales sont directement connectées au nombre de personnes physiques sur le lieu de résidence.

En s’inspirant des travaux de Davezies, des analyses ont révélé que la base résidentielle pesait environ 60% à l’échelle communale. L’importance de la base résidentielle s’explique par la mobilité des travailleurs : 60% de la population active en Wallonie travaillent en dehors de leur commune de résidence. Certes, il existe un sillon industriel (historique avec l’acier et le charbonnage) d’est en ouest où se localisent les grandes villes pourvoyeuses d’emplois, mais sa portée, sur l’ensemble du territoire wallon, est contrebalancée par un axe nord – sud émergeant reliant Bruxelles vers Luxembourg via Namur, la capitale régionale qui est à la croisée de ces deux axes En outre, si l’on dessine une zone tampon de 20 kms le long des frontières d’Etat ou interne

(avec la Flandre), on relève que 75% de la population est localisée dans cette « franche » frontalière. Cette situation et les métropoles extérieures expliquent que nombre de

communes, s’avèrent être sous l’influence extérieure : des communes résidentielles tournées vers Bruxelles ou encore vers la frontière franco-wallonne, mais surtout vers le Luxembourg, etc. (ce fait est à pondérer par l’attractivité du sillon sur les communes qui lui sont proches) Reste un constat : près de la moitié des revenus de la base des communes et des arrondissements est importée.14

Le poids des différentes bases dans la base économique varie fortement avec l’échelle. La base résidentielle représente 61% de celle-ci au niveau communal pour tomber à 46% 14 Les données ici présentées sont issues de INS, 1991 ; ONSS, INASTI, IWEPS, BNB, ONP, 2001 ; OWT, 2002 et AP, 2003.

dossier central

« L’économie résidentielle amène à se poser

des questions sur le type de développement local qu’elle révèle, ses avantages et ses inconvénients. […] Si son importance est souvent sous-estimée, [elle] ne peut être considérée comme une solution pour tous les territoires. » (CPDT, 2007, p.27)

ou encore vers la frontière franco-wallonne, mais surtout vers le Luxembourg, etc. (ce fait est à pondérer par l’attractivité du sillon sur les communes qui lui sont proches) Reste un constat : près de la moitié des revenus de la base des communes et des arrondissements est importée.

Attention : phrase à éliminer et mettre la carte fournie (Axes Nord/sud et Est/ouest)(je communique par ailleurs une carte de structure de la Wallonie (elle peut se mettre dans un espace de 4 ou 5 cm de haut).

Part de la base économique en Wallonie (en %) Base

résidentielle

Base sociale Base publique Base productive Total Communes (262) 61% 20% 9% 10% 100% Arrondissements (22) 49% 22% 15% 14% 100% Provinces (5) 46% 24% 18% 13% 100%

Tableau 5 : Répartition de la base économique en Wallonie suivant l’échelle territoriale Source : CPDT, 2007, p.2620

Le poids des différentes bases dans la base économique varie fortement avec l'échelle. La base résidentielle représente 61% de celle-ci au niveau communal pour tomber à 46% au niveau provincial. Ce sont les revenus apportés par des travailleurs occupés ailleurs qui sont responsables de cette évolution : de 42% de la base économique au niveau des communes (20 milliards d'euros), ils passent à 23% quand on se place au niveau de la province (9,5 milliards d'euros). Cette diminution du nombre de sortants associée à la diminution de l'activité considérée comme exportatrice est responsable de la réduction de la taille de la base économique et de l'augmentation de la taille du secteur domestique. Le volume en euros des pensions et des revenus du tourisme ne varie pas avec l'échelle (environ 9 milliards d'euros), mais leur poids additionné dans la base économique augmente, passant d'environ 19% à plus ou moins 22% au niveau de la province. Il en est de même pour la base sociale qui ne varie pas en chiffres absolus avec le changement d'échelle mais qui voit sa part dans la base économique augmenter : de 20% au niveau communal, elle passe à 24 % au niveau de la province.

La base publique augmente fortement : 9% au niveau communal, contre 18% au niveau de la province. La base productive quant à elle a un "comportement" plus curieux. De 5 milliards au niveau communal, elle passe à 6 au niveau de l'arrondissement pour revenir à environ 5 milliards au niveau de la province.

Ceci s'explique par l'importante diminution de la part que représentent les revenus du travail importés quand on passe du niveau communal au niveau de l'arrondissement. Du fait du système de "vases communicants" inhérent au modèle, les autres bases augmentent fortement, ainsi que le secteur domestique. La diminution observée lors du passage de l'arrondissement à la province s'explique par le fait qu'avec le changement d'échelle une part importante des activités exportatrices est alors considérée comme domestique.

Dans la base résidentielle, le poids des salaires importés est tel qu’il occulte les autres bases. Le tourisme représente près de 10% de la base résidentielle des territoires au niveau communal dans les zones plus touristiques comme les Ardennes wallonnes. Concernant les pensions versées, face au manque de précisions des données, aucune conclusion ne peut être tirée.

Attention : phrase à éliminer : (mettre ici carte salaires jointe en fichier, celle reprise sur le manuscrit n’est pas de bonne qualité)

20 Les données ici présentées sont issues de INS, 1991 ; ONSS, INASTI, IWEPS, BNB, ONP, 2001 ; OWT,

2002 et AP, 2003.

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au niveau provincial. Ce sont les revenus apportés par des travailleurs occupés ailleurs qui sont responsables de cette évolution : de 42% de la base économique au niveau des communes (20 milliards d’euros), ils passent à 23% quand on se place au niveau de la province (9,5 milliards d’euros). Cette diminution du nombre de sortants associée à la diminution de l’activité considérée comme exportatrice

est responsable de la réduction de la taille de la base économique et de l’augmentation de la taille du secteur domestique. Le volume en euros des pensions et des revenus du tourisme ne varie pas avec l’échelle (environ 9 milliards d’euros), mais leur poids additionné dans la base économique augmente, passant d’environ 19% à plus ou moins 22% au niveau de la province. Il en est de même

pour la base sociale qui ne varie pas en chiffres absolus avec le changement d’échelle mais qui voit sa part dans la base économique augmenter : de 20% au niveau communal, elle passe à 24 % au niveau de la province.

La base publique augmente fortement : 9% au niveau communal, contre 18% au niveau de la province. La base productive quant à elle a un “comportement” plus curieux. De 5 milliards au niveau communal, elle passe à 6 au niveau de l’arrondissement pour revenir à environ 5 milliards au niveau de la province.

Ceci s’explique par l’importante diminution de la part que représentent les revenus du travail importés quand on passe du niveau communal au niveau de l’arrondissement. Du fait du système de “vases communicants” inhérent au modèle, les autres bases augmentent fortement, ainsi que le secteur domestique. La diminution observée lors du passage de l’arrondissement à la province s’explique par le fait qu’avec le changement d’échelle une part importante des activités exportatrices est alors considérée comme domestique. Dans la base résidentielle, le poids des salaires importés est tel qu’il occulte les autres bases. Le tourisme représente près de 10% de la base résidentielle des territoires au niveau

« L’économie résidentielle amène à se poser des questions sur le type de développement local qu’elle révèle, ses avantages et ses inconvénients. […] Si son importance est souvent sous- estimée, [elle] ne peut être considérée comme une solution pour tous les territoires. » (CPDT, 2007, p.27)

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communal dans les zones plus touristiques comme les Ardennes wallonnes. Concernant les pensions versées, face au manque de précisions des données, aucune conclusion ne peut être tirée.

Une typologie a été construite à partir des composantes de la base résidentielle (salaires importés, pensions et tourisme) auxquelles ont été adjoints le taux de chômage et la population révèle des spécificités à l’échelle communale. Il y a les communes du nord de la Wallonie qui sont tournées vers Bruxelles : les salaires importés dépassent 60% ; les pensions sont faibles tout comme les revenus touristiques ; la base sociale pèse environ 15%. Les grandes communes du sillon industriel ont une base productive plus importante. Leur base résidentielle se différencie du groupe précédemment évoqué : les salaires importés ne pèsent que 25% de la base résidentielle au profit des autres sources de revenus : pensions et tourisme. De part et d’autre de ce sillon, les communes forment une frange résidentielle ; leur profil se rapprochant de celui des communes tournées vers Bruxelles à l’exception de la base sociale qui est sur- représentée. Le sud de la Wallonie se partage entre des communes très résidentielles, des communes centres d’emplois régionaux et particulièrement touristiques et des communes plus rurales et où la part des pensions est plus importante.

Le programme de recherche sur l’économie résidentielle se poursuit durant la période 2008-2009 pour affiner l’approche statistique et pour étudier la pérennité

de l’économie résidentielle au regard notamment du développement durable. Un autre objectif est de dégager les ensembles géographiques de communes à dominante « économie résidentielle » pour définir les contours d’une politique alliant activités génératrices de valeur ajoutée (distribuée sur le territoire) et activités orientées économie résidentielle.

Voir : v.a., Economie résidentielle et compétitivité des territoires, dans Territoire(s) Wallon(s), hors série, décembre 2007, pages 21-34.

(http://www.lepur.geo.ulg.ac.be/telechargement/ publications/territoire(s)wallon(s)/hors-serie/4-ecoresi_ article.pdf ).

Pour une approche stratégique institutionnelle, voir le site sder.wallonie.be

Frédéric WEILL, RCT (Réseau Conseil