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Étude de l’emplacement d’œuvres qui participent à la restitution du programme

C.   Les œuvres peintes et sculptées 73

3.   Étude de l’emplacement d’œuvres qui participent à la restitution du programme

antérieur à la Révolution.

Si nous avons constaté à la suite du Concordat l’arrivée à Saint-Roch d’œuvres par le biais de trois différents processus que sont les retours, les réattributions et les commandes et achats, il s’agit désormais d’étudier la manière dont on les disposa au sein de l’église. Les œuvres peintes et sculptées changèrent à plusieurs reprises de destination au gré des nouvelles arrivées. Dès lors, nous prenons ici le parti d’étudier le dernier emplacement qu’elles tinrent sous la cure de Claude-Marie. Notre objectif est de saisir si il en ressort l’intention du rétablissement du programme iconographique antérieur à la Révolution ou si le placement des œuvres nouvelles fut régi par un souci d’harmonie avec ce dernier. Pour ce faire nous allons nous attacher à l’étude des grands ensembles en procédant dans l’ordre de progression dans l’édifice, à savoir les statues présentes aux deux piliers du Chœur et les chapelles des Transepts, la chapelle de la Vierge, celle de la Communion, et enfin celle du Calvaire.

517 Correspondance, Préfecture du département de la Seine aux curés et marguilliers de la paroisse St Roch, Paris, 28 sept. 1822, A.H.D.P., Z.18, Dossier 588.

518 Correspondance, curés et marguilliers de la paroisse St Roch à la Préfecture du département de la Seine, Paris, 2 oct. 1822, A.H.D.P., Z.18, Dossier 588. Pour ce qui concerne la Madeleine, la fabrique fait allusion à la statue de la comtesse de Feuquières mise en place aux pieds du Christ de Anguier dans la chapelle du Calvaire. 519 Correspondance, Préfecture du département de la Seine aux curés et marguilliers de la paroisse St Roch, Paris, 2 déc. 1822, A.H.D.P., Z.18, Dossier 588.

520 Correspondance, curés et marguilliers de la paroisse St Roch à la Préfecture du département de la Seine, s.d. (v. 1823), A.H.D.P., Z.18, Dossier 595.

Pour ce qui concerne les deux sculptures présentes aux piliers de chaque côté du Chœur, le Jésus au Jardin des Oliviers de Falconet reprit sa place à gauche tandis que le Saint

Roch disparu de Coustou fut remplacé par le même saint de Boichot. Tous deux placés avant

le 11 juin 1804521, on respecta le rappel de la double dédicace de l’église telle qu’il en était avant la Révolution.

Comme nous avons déjà pu l’évoquer, les deux tableaux de Vien et de Doyen originellement placés dans les chapelles Saint-Denis et Sainte-Geneviève retrouvèrent bien leurs encadrements de stuc522.

Pour les œuvres sculptées placées de part et d’autre de chacune des balustrades des chapelles, le Saint Augustin de d’Huez revint à la chapelle Saint-Denis, tandis que le Saint François de

Sales de Pajou et le Saint Grégoire Le Grand de Challe furent replacés dans la chapelle

Sainte-Geneviève523 [Fig. 126]. À la fin de la cure de Claude-Marie, le Saint Charles

Borromée de Challe de la chapelle Saint-Denis était remplacé par le Saint André de Pradier524

[Fig. 127]. Rien ne nous permet de discerner de lien entre l’ancien et le nouveau personnage ou les motivations de cette substitution.

L’autel de la chapelle de la Vierge, surmonté à l’origine par l’Annonciation de Falconet, fut doté du groupe de la Nativité d’Anguier. Si ce thème iconographique s’éloigne de l’intention originelle d’évoquer le mystère de l’Incarnation, la Nativité reste tout de même un motif se rapportant à la naissance du Christ sous-entendue divine. Les deux figures de

David et Isaïe, également perdues, furent remplacées par la Sainte Barbe achetée par la

fabrique et le Saint Jérôme de Anguier.

Il est certain que la figure de la Sainte Barbe fut placée là sans répondre à la prérogative d’harmonie avec la thématique mariale. Elle avait toutefois sa place dans l’église Saint-Roch puisqu’un culte particulier lui était pratiqué depuis le XVIe siècle. « À ce culte se rattache une fondation faite le 5 juin 1579 par Barbe Lenormand et dont on trouve encore trace aux archives nationales dans un contrat passé en 1802 »525.

521 « Description de l’Église de St Roch, de l’état où elle se trouvait en l’année 1789 et des dégradations qui y ont été faites depuis », 22 prairial an XII (11 juin 1804), A.H.D.P., Z.1, Dossier 10.

522 « État des tableaux décorant l’Intérieur de l’Église paroissiale St Roch », 1813-1814, A.H.D.P., Z.18, Dossier 621.

523 « Description de l’Église de St Roch, de l’état où elle se trouvait en l’année 1789 et des dégradations qui y ont été faites depuis », 22 prairial an XII (11 juin 1804), A.H.D.P., Z.1, Dossier 10.

524 Correspondance, curés et marguilliers de la paroisse St Roch à la Préfecture du département de la Seine, s.d. (v. 1823), A.H.D.P., Z.18, Dossier 595.

Si le Saint Jérôme fut placé dans un premier temps dans la chapelle Saint-Denis, cela respectait une certaine cohérence. S’il comblait le vide laissé par la disparition de Saint

Charles Borromée, cardinal artisan de la réforme catholique au XVIe siècle, il se trouvait mis en relation avec trois docteurs de l’Église latine, Saint Augustin dans la chapelle Saint-Denis et Saint François de Sales et Grégoire le Grand dans la chapelle Sainte-Geneviève, dont il faisait lui même partie. Placé par la suite dans la chapelle de la Vierge en pendant de la Sainte

Barbe, les archives nous montrent que c’était moins en raison du thème de la représentation

que de la matière dont il était constitué. Toutefois, et si rien ne nous permet de la confirmer, nous pouvons émettre l’hypothèse que Saint Jérôme fut placé là pour une autre raison. En effet, David et Isaïe étaient placés dans la chapelle de la Vierge en raison de leur annonce de l’Incarnation du Verbe. Le prophète Isaïe préfigurait l’Annonciation dans l’Ancien Testament : « Voici que la jeune femme est enceinte et enfante un fils »526, tandis que le roi David était lui-même préfiguration du Messie : « J’établirai à leur tête un seul berger qui les fera paître : mon serviteur David ; il prendra soin d’elles et sera leur berger »527. Or, si saint Jérôme est surtout apprécié pour avoir traduit les textes de la Bible du grec (la Septante) vers le latin (la Vulgate), version officielle reconnue par l’église lors du concile de Trente, il fut également l’un des ardents défenseurs du principe de la virginité perpétuelle de la Vierge, à savoir qu’elle demeura vierge après la naissance de Jésus, doctrine finalement proclamée lors du concile de Constantinople en 553. Le choix de sa mise en place dans la chapelle de la Vierge aux côtés de la Nativité pouvait donc répondre à d’autres prérogatives que celles d’ordre esthétique, bien qu’il faille rester extrêmement prudent face à notre interprétation. Pour Georges Barthe et Georges Brunel « Aussi bien du point de vue de la signification que du point de vue formel, le lien entre les différentes parties du décor, si vigoureusement exprimé dans la composition de Falconet et Pierre, était désormais brisé ; cette rupture est à considérer comme un événement irréversible ; un nouvel ensemble s’est constitué, infiniment moins cohérent que celui du XVIIIe siècle »528 [Fig. 128].

Pour ce qui concerne la chapelle de la Communion, les deux anges adorateurs de Slodtz, de part et d’autre de l’autel avant la Révolution, furent remplacés par les deux nouveaux de plâtre529. Comme pour le plafond de la chapelle de la Vierge, l’œuvre de Pierre était encore présente. Toutefois, nous tenons à souligner qu’en 1805 « le tableau formant

526 Isaïe, chap. 7, v. 14. 527 Ezéchiel, chap. 34, v. 23.

528 BARTHE Georges, BRUNEL Georges, op. cit., 2000, p. 48.

529 « Description de l’Église de St Roch, de l’état où elle se trouvait en l’année 1789 et des dégradations qui y ont été faites depuis », 22 prairial an XII (11 juin 1804), A.H.D.P., Z.1, Dossier 10.

plafond de la chapelle de la Communion […] est tombé de son emplacement de 17 messidor à 6 heures du matin »530. Il fut visiblement remis en place quelque temps plus tard, sans que nous sachions à quel moment avec précision.

La chapelle du Calvaire avait perdu les figures placées au sommet du Golgotha. Le

Christ de bois d’Anguier fut remplacé par le Christ en marbre du même artiste531. Il est intéressant de noter ici que l’on assiste d’une part au respect du thème de la figure, mais également à la mise en place d’une œuvre du même artiste. C’est certainement l’une des raisons pour lesquelles Claude-Marie Marduel réclama cette œuvre provenant de la Sorbonne. La figure de la Madeleine qui prenait place aux côtés du Christ était également perdue. Dès 1804, Claude-Marie Marduel pensait à la remplacer par une statue de marbre des Petits- Augustins532. Le 20 mars 1822, et non pas en 1819 comme l’avance Jean-Pierre Babelon533, le curé eut l’ingénieuse idée d’utiliser pour combler ce vide la statue de la comtesse de

Feuquières appartenant aux restes du tombeau de Mignard « une femme en pleurs, dont

l’attitude convient au sujet » 534 [Fig. 129]. L’emploi de cette œuvre fit l’objet de nombreux commentaires. « M. Marduel était […] très-zélé […] c’est peut-être ce désir d’orner son église qui a fait naître chez ce respectable curé la fâcheuse idée que nous signalons de transformer Mme de Feuquières en Madeleine »535. Eugène Le Brun Dalbanne, dans son Étude sur Pierre

Mignard, sa famille et quelques-uns de ses tableaux, affirmait quant à lui qu’on « n’hésita

pas, dans un but de mesquine économie, à arracher au tombeau de Pierre Mignard la statue de sa fille »536, espérant qu’un jour on lui rendrait « son plus naturel ornement »537.

Nous pouvons constater par cette étude que les œuvres faisant partie des grands ensembles présents avant la Révolution reprirent leurs emplacements respectifs au moment de leur retour dans l’église. D’autre part, il est sensible que certaines œuvres nouvelles, que nous parlions de celles provenant d’anciens établissements ecclésiastiques ou de celles fruits de

530 « Délibérations du conseil de fabrique », 18 messidor an 14 (7 juin 1805), A.H.D.P., 1 ER. Délibérations du Conseil de Fabrique. 28 brumaire an 12 au 5 juillet 1818.

531 « Description de l’Église de St Roch, de l’état où elle se trouvait en l’année 1789 et des dégradations qui y ont été faites depuis », 22 prairial an XII (11 juin 1804), A.H.D.P., Z.1, Dossier 10.

532 « Description de l’Église de St Roch, de l’état où elle se trouvait en l’année 1789 et des dégradations qui y ont été faites depuis », 22 prairial an XII (11 juin 1804), A.H.D.P., Z.1, Dossier 10.

533 BABELON Jean-Pierre, op. cit., 1991, p. 69.

534 « Délibérations du conseil de fabrique », 20 mars 1822, A.H.D.P., 1 ER. Bureau n°2.

535 Églises du Val-de-Grâce, de la paroisse Saint-Roch et des Invalides, Paris, Vve Bouchard-Huzard, 1868, p. 12.

536 LE BRUN DALBANNE Eugène, Étude sur Pierre Mignard, sa famille et quelques-uns de ses tableaux, Paris, Imprimerie Impériale, 1867, p. 30.

commandes et achats, furent mises en place dans un souci d’adéquation avec les dispositions prérévolutionnaires.

Pour ce qui concerne la chapelle des Fonts Baptismaux, elle était à l’origine composée d’une seule travée538. En 1812, on souhaita l’agrandir en perçant le mur de refend pour lui adjoindre la chapelle attenante. Le but était de pouvoir placer le groupe du Baptême du Christ de Lemoyne dans la seconde travée afin qu’il soit visible depuis la première539. Après plusieurs échanges entre la fabrique et la Préfecture de la Seine à propos des potentiels dommages que ces travaux auraient pu occasionner à la solidité de l’édifice, cette dernière donna son accord et tout était réalisé dans le courant de l’année 1815 et le groupe du Baptême du Christ placé en 1816. Si la pose de ce groupe ne relève pas de la question du respect du programme iconographique mis en place par Jean-Baptiste Marduel au XVIIIe siècle, il montre que la place des nouvelles œuvres pouvait répondre à un principe d’harmonie entre sujet et situation dans l’édifice.

Si nous nous penchons ici sur les grands ensembles de l’église Saint-Roch, nous ne devons pas omettre la présence çà et là des nombreux tableaux dont nous soulignions l’existence plus tôt. L’étude de l’emplacement de ces œuvres est rendue difficile par le manque de sources. Seules quelques unes ne changèrent pas à l’évidence d’emplacement entre le moment de leur arrivée et la fin de la cure de Claude-Marie Marduel. Pour ce qui concerne les œuvres appartenant à la fabrique, le Christ en Croix d’Alexandre Rémy prit place au- dessus du banc d’œuvre. Les deux toiles de Delorme et Thomas commandées par la Préfecture, Jésus ressuscitant la Fille de Jaïre et Jésus chassant les marchands du Temple, furent mises en pendant de part et d’autre de l’entrée de la chapelle de la Vierge, ainsi qu’il était souhaité au moment de leur commande.

Nous ne pouvons signifier l’emplacement de nombre des peintures. Il en est ainsi de l’ensemble du don du gouvernement de 1811 [Doc. 42], de la plupart des œuvres provenant d’anciens édifices supprimés à la Révolution [Doc. 43], des commandes de la fabrique [Doc. 44] et des achats de Claude-Marie Marduel [Doc. 45]. Pour finir, il faut signaler la présence dans l’église de plusieurs tableaux dont nous ne connaissons ni la date d’arrivée, ni la provenance mais qui figurent comme présentes dans l’église au début du XIXe siècle [Doc.

538 La travée 1 de notre plan en [Doc. 1].

539 Correspondance, fabrique de St Roch à la Préfecture du département de la Seine, Paris, 3 juil. 1812, A.H.D.P., Z.3, Dossier 107.

46]540. Si nous ne pouvons arrêter la situation précise de ces œuvres, déplacées au gré des nouvelles arrivées ou des désirs de l’administration de Saint-Roch, noter leur présence dans l’église est essentiel puisqu’elles participent de sa « décoration » générale et donc de sa réhabilitation.

Dans cette logique, c’est ici que nous souhaitons signaler que Saint-Roch bénéficia de nombreux dons d’œuvres de particuliers, d’ecclésiastiques ou associations religieuses, ou d’artistes. Pour les premiers, M. Dubois, paroissien, consentit le prêt d’une Vierge et d’un

Saint Roch tous deux anonymes et dont il réclama le retour en 1827541. Une Mme Deheraize prêta deux œuvres figurant un Jésus portant sa croix et un Jésus descendu de la croix qui lui furent rendus à la mort de son mari en 1807. Le premier fut remplacé par un tableau du même sujet prêté par M. Vadier, médecin demeurant rue d’Argenteuil, en échange d’un tableau représentant une Sainte Cécile542. Certains particuliers firent don d’une seule œuvre. C’est le cas de M. Rouen, fils du maire du 2ème arrondissement avec une Samaritaine anonyme543 ou d’un donateur inconnu avec un Saint Jean-Baptiste anonyme le 7 mai 1818544. Enfin, il faut souligner le don de L’Apparition de la Vierge à Antoine Botta, paysan de Savone en 1586, par Paul-Jérôme Brusco (ou Brusci), offert par le chevalier Marini à la fabrique peu avant le 16 mai 1818545 [Fig. 130].

Il faut distinguer ces dons et prêts de particuliers de ceux effectués par des ecclésiastiques ou congrégations religieuses. Ainsi, une Vierge à l’enfant anonyme, un Saint François de Sales par Étienne-Jean Delecluze (1781-1863), un Sacré cœur de Jésus par le même et un

Purgatoire par Simon546 appartenaient tous à l’abbé De Boisnantier547. L’Association paternelle des chevaliers de Saint-Louis offrit le 25 août 1822 le Saint Michel terrassant le

Démon ou Un guerrier terrassant l’hérésie attribué à Claude Vignon [Fig. 131], qui selon

540 Malgré un travail de recoupement systématique des œuvres figurant sur cette liste avec nos différents corpus, nous n’avons pas réussi à en établir l’origine.

541 Correspondance, M. Dubois à la fabrique, Paris, 29 mars 1827, A.H.D.P., Z.18, Dossier 617.

542 « Délibérations du conseil de fabrique », 3 mai 1807, A.H.D.P., 1 ER. Délibérations du Conseil de Fabrique. 28 brumaire an 12 au 5 juillet 1818.

543 « État des tableaux décorant l’Intérieur de l’Église paroissiale St Roch », 1813-1814, A.H.D.P., Z.18, Dossier 621.

544 « Délibérations du conseil de fabrique », 7 mai 1818, A.H.D.P., 1 ER. Délibérations du Conseil de Fabrique. 28 brumaire an 12 au 5 juillet 1818.

545 Correspondance, membres de la fabrique St Roch au chevalier Marini, Paris, 16 mai 1818, A.H.D.P., Z.18, Dossier 618.

546 « État des tableaux décorant l’Intérieur de l’Église paroissiale St Roch », 1813-1814, A.H.D.P., Z.18, Dossier 621.

547 Au vu de l’avancement de nos recherches, rien ne nous permet de saisir les liens que pouvait entretenir cet aumônier de la Maison royale de Saint-Denis avec Saint-Roch pour qu’il puisse lui faire don de quatre tableaux.

Amédée Boinet citant Bernard de Montglolfier décorait à l’origine l’hôtel de Chevreuse, puis de Longueville avant d’être reçu par Alexandre Lenoir548.

Enfin, des œuvres furent données par des artistes ou leurs familles. Le peintre Rémy, auquel la fabrique avait commandé le Christ en croix offrit ainsi à l’église un Saint-Sébastien en 1807549 [Fig. 132]. La même année, Delecluze fit don d’une Assomption de la Vierge550 et François-Alexandre Pernot (1793-1865) d’un Paysage en 1816551. Enfin, Mme Doré, supérieure de la confrérie du Saint-Rosaire établie dans l’église Saint-Roch et selon Amédée Boinet, membre de la famille de l’artiste552, fit don du Retour de l’Enfant prodigue de Jean- Germain Drouais (1763-1788) en 1821553 [Fig. 133]. Si nous ne savons pas grand-chose de ces dons d’artistes, il faut souligner que Rémy et Delecluze pouvaient admirer certaines de leurs toiles aux murs de l’église avant d’effectuer ces dons. Peut-être est-ce la raison pour laquelle ils se décidèrent à en donner de nouvelles à la paroisse.

De par le caractère éclectique des sujets traités, le placement des dons n’était pas prédéfini. Les particuliers offrirent ou prêtèrent ces œuvres dans l’optique de rhabiller les murs de l’église. Si nous tenions à insister sur ces dons, c’est parce que selon nous l’attachement des fidèles à regarnir Saint-Roch fait pleinement partie du processus de refidélisation des habitants à Saint-Roch et de sa réappropriation par la communauté. Les nombreux dons en numéraire que les paroissiens firent à l’église dans toute la première moitié du XIXe siècle pour aider à son rétablissement participent également de ce processus. À titre d’exemple, le conseil de fabrique invitait le 15 février 1806 les habitants de la paroisse à donner suivant leurs moyens une « somme que leur piété leur suggérera de consacrer aux besoin de l’Église et à la dignité du Culte »554.

548 BOINET Amédée, op. cit., 1962, p. 363.

549 « Délibérations du conseil de fabrique », 3 mai 1807, A.H.D.P., 1 ER. Délibérations du Conseil de Fabrique. 28 brumaire an 12 au 5 juillet 1818.

550 « Délibérations du conseil de fabrique », 3 mai 1807, A.H.D.P., 1 ER. Délibérations du Conseil de Fabrique. 28 brumaire an 12 au 5 juillet 1818.

551 Correspondance, curés et marguilliers de St Roch à M. Pernot, Paris, 1er nov. 1816, A.H.D.P., Z.18, Dossier 592.

552 BOINET Amédée, op. cit., 1962, p. 349.

553 Correspondance, curés et marguilliers de St Roch à Mme Doré (supérieure de la confrérie du St Rosaire, établie dans l’église St Roch), Paris, 9 août 1821, A.H.D.P., Z.18, Dossier 608.

III. La renaissance du culte catholique et