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Partie I : Cadre conceptuel de la recherche

Chapitre 3 Méthodologie de la recherche

3.4 Les étapes de l’analyse des données

Le cadre de référence décrit ci-dessus a favorisé la réalisation d’une méta-analyse des connaissances acquises grâce à la collecte des données bibliographiques et empiriques. Il a

conduit à une combinaison de i) l’approche fonctionnaliste, ii) de l’analyse systémique, iii) du modèle axiomatique (dans sa théorie du choix et sa théorie de la décision) et de iv) l’herméneutique. Ayant apporté une valeur ajoutée à la compréhension de la perspective genre et gouvernance, il a nourrit la décision d’adopter l’approche inductive générale pour l’analyse des données (Thomas 2006), (Paillé and Mucchielli 2016), (Écuyer 1990), (L’Écuyer 1987), (Blais and Martineau 2006), (Miles and Huberman 2003).

La présente thèse a une approche d’étude de nature qualitative et exploratoire. Tel que recommandé par les principes de l’approche inductive générale, il a s’agit dans un premier temps i) de condenser les données brutes recueillies sur le terrain dans un format résumé ; ensuite il a fallu ii) établir des liens entre les objectifs de la recherche et les catégories découlant de l’analyse des données brutes ; iii) et au final de développer un cadre de référence à partir des nouvelles catégories émergentes. L’objectif derrière cette démarche a toujours été de produire des résultats qui respectent les critères de validité de la recherche qualitative en fonction des objectifs de recherche visés.

Les trois étapes d’analyse des données qualitatives recueillies ont consisté en la i) réduction des données, ii) la condensation, iii) et la présentation de ces données (Miles and Huberman 2003). En d’autres termes la démarche analytique s’est servie des phases de i) transcription- traduction, de ii) transposition-réarrangement et de iii) reconstitution-narration (Paillé and Mucchielli 2016). Ces procédures privilégiées ont permis de donner du sens à un corpus de données brutes et complexes (Blais and Martineau 2006), dans un but de faire émerger des catégories favorisant la production de nouvelles connaissances en recherche anthropologique. Guidées par les objectifs de la recherche, l’ensemble des procédures mis en place a permis de traiter les données qualitatives de façon prioritaire et spécifique à travers une lecture détaillée des données brutes ; cette lecture a fait émerger des catégories à partir des interprétations qui se sont appuyées sur ces données brutes. L’approche de l’analyse inductive générale est celle ayant été privilégiée car elle se prêtait particulièrement bien au caractère exploratoire de l’objet d’étude de la présente recherche pour lequel j’avais difficilement accès à des catégories déjà existantes dans la littérature.

3.4.1 Le processus inductif suivi pour la codification et la réduction des

données et la création du cadre de référence

Les quatre étapes élaborées ci-dessous décrivent la mise en pratique de la procédure d’analyse inductive dans cette étude. Ces étapes sont celles ayant permis la codification et la réduction des données. Cette étude s’appuie sur des données obtenues des verbatims d’entretien (individuels et en groupe de discussion), des documents et des notes d’observation. L’objectif principal de cette recherche est de mesurer, d’analyser et de comprendre comment s’articule le processus d’appropriation sociale du concept de genre au Cameroun, autrement dit, mesurer sa perception et sa représentation sociales au niveau d’un groupe cible – la communauté Mandjara.

3.4.1.1 Étape 1 : préparation des données brutes (le grand ménage des données)

Pour aménager les données brutes, il a fallu les préparer dans un format commun en police Times New Roman de 12 pts, en double interligne, en prenant soin de souligner mes questions et mes commentaires en jaune, les réponses des interviewés ainsi que des infos documentaires de même type en vert). Ensuite chacun des dossiers créés a été sauvegardé.

3.4.1.2 Étape 2 : lecture attentive et approfondie

Une fois les textes (entrevues et données documentaires) transcrits intégralement dans un format commun, ils furent prêt pour être analysé. Chaque texte a été est lu en détail à plusieurs reprises jusqu’à ce que j’en ai été familiarisé avec son contenu et que j’en ai une vue d’ensemble des sujets couverts dans le texte. Suite à chaque lecture approfondie, j’ai pu produire pour chaque texte un court résumé d’environ deux à trois pages qui faisaient ressortir les points saillants. Après l’obtention de plusieurs résumés de texte, ces derniers ont été comparés afin de pouvoir dégager un résumé commun. Cette procédure a permis de bonifier la grille de codification (catégories semi-émergentes) et de donner une compréhension préliminaire de ce qui commençait à émerger des données brutes (amorce de l’étape 3).

3.4.1.3 Étape 3 : identification et description des premières catégories

Pour commencer il a s’agit d’identifier des segments de texte qui présentaient en soi une signification spécifique et unique (unités de sens). Ensuite, j’ai créé une étiquette (sous la

forme tantôt d’un mot tantôt d’une courte phrase) pour nommer cette nouvelle catégorie à laquelle l’unité de sens était assignée. Suite à cela, j’ai fait de même pour les autres unités de sens. D’autres segments de texte ont été intégrés dans les catégories déjà « étiquetées » pour lesquelles les unités étaient significatives. Il est arrivé à certains moments dans le processus de codification, qu’il faille développer une description initiale de la catégorie émergente, modifier les mots de l’étiquette décrivant cette catégorie ou encore d’écrire un mémo (notamment une courte description avec des mots clés pouvant facilement ramener à ma mémoire ce à quoi cela fait référence) à propos de cette catégorie. Il faut dire que le premier niveau de catégories était directement lié aux objectifs et questions de recherche. Les autres niveaux sont provenus des lectures répétitives des données brutes. Ainsi, c’est donc dans la mise en pratique de ce processus de codification inductif que les catégories ont créées et ce à partir des phrases ou des sens trouvés dans les portions de texte. Ce fut un choix personnel d’utiliser une grille d’analyse fabriquée « à la main » pour faciliter ce processus de codage de mes données. Cette première étape de codification a été ensuite raffinée afin de regrouper les catégories préliminaires (amorce de l’étape 4).

3.4.1.4 Étape 4 : poursuite de la révision et du raffinement des catégories

À l’intérieur de chaque catégorie, j’ai identifié des sous-catégories qui incluaient des points de vue contradictoires ou de nouvelles perspectives. À plusieurs reprises j’ai sélectionné des citations ou des portions de texte appropriées qui ont servi à illustrer l’essence même de la catégorie. À certains moments des catégories ont été combinées ou liées sous une autre catégorie lorsque leur signification semblait similaire. Il est arrivé de faire face à des portions de données qui étaient difficilement codables dans les catégories existantes du fait qu’elles ne répondaient pas directement aux questions initiales de la recherche. Étant donné qu’il s’agissait des données qui avaient certainement eu un « sens » au moment de la collecte des données, alors cette information pertinente a donc servi à créer une sous-catégorie tout autant qu’à enrichir celles existantes.

Le but visé par ce processus d’analyse a été de créer un nombre restreint de catégories afin de pouvoir avoir une vue d’ensemble des aspects clés qui ont été identifiés dans les données brutes et qui ont été considérés comme étant les plus importants, étant donné les objectifs de recherche visés.