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Les propos relatifs au besoin et à la façon de ‘vendre’, de promouvoir et de publiciser le programme ont été regroupés sous l’objectif d’élaboration d’un plan de mise en marché. Les actions ciblées pour atteindre cet objectif incluaient premièrement la conception de matériel promotionnel adapté au public cible : « D’ici trois mois, développer trois outils de

Recherche ACE et OEQ Partenaires communautaires Ergothérapeutes Médias* Supérieurs immédiats Assureurs Aînés MSSS Équipes de travail Cadres supérieurs Conseil d’administration d’établissement

présentation du programme : le premier adapté à la Direction de santé publique, le deuxième aux aînés et le troisième aux intervenants. » (G2PuB). Ce matériel pourrait, par exemple, prendre la forme d’une trousse de base incluant divers documents comme des lettres, des affiches, des capsules vidéo et des présentations PowerPoint. Cette trousse pourrait ainsi faciliter le travail des ergothérapeutes en servant de levier à la fédération de partenaires ou au recrutement des aînés. Afin de refléter adéquatement la qualité du programme, les participantes étaient d’avis que ce matériel devait être présenté de façon professionnelle et uniforme : « C’est un programme de haute qualité donc il faudrait avoir une batterie de promotion qui est à l’image de ça. Ça permettrait aussi de présenter le programme de manière uniforme. » (G1PuB). Bien qu’elles étaient conscientes de l’importante charge de travail associée au développement de matériel promotionnel, les participantes estimaient qu’elles pourraient y contribuer. Par ailleurs, puisque la publication du manuel du programme a été confiée à l’ACE, les participantes étaient d’avis qu’elle serait une partenaire de choix pour travailler à la création de matériel promotionnel.

L’obtention d’appuis crédibles a été deuxièmement rapportée dans la moitié des groupes comme une action à entreprendre pour l’élaboration d’un plan de mise en marché, sans toutefois être largement abordé. Il a d’abord été question d’appuyer la pertinence du programme par des lettres d’intention de la part de partenaires (ex. : résidences privées pour aînés) prêts à s’investir dans l’implantation. Afin de légitimer le rôle des ergothérapeutes en PPS, l’appui d’autorités (ex. : OEQ et ACE), par le biais, par exemple, d’énoncés de position, a ensuite été évoqué.

Troisièmement, la formulation et la diffusion d’un message clé ont été soulevées comme des actions importantes du plan de mise en marché. Plus précisément, les échanges ont porté sur le contenu du message à transmettre (fond), ses caractéristiques (forme) et les canaux de communication à privilégier. Afin de répondre aux besoins et aux priorités des partenaires, le contenu du message devrait être simple et transmettre une idée centrale de façon concise. Afin de relever les arguments pertinents en fonction du public, la réflexion amorcée en groupe mériterait cependant de se poursuivre : « Adapter le message par rapport à ce que chacun va vraiment gagner à son niveau : monétaire, désengorgement ou bonne santé. Je pense qu’on a un gros défi : voir quels sont les besoins de tous ces acteurs et de fonder notre argumentaire là-dessus. » (G2Pr). Ensuite, un message crédible axé sur les faits

et à ses impacts individuels et sociaux. Ce type d’argument pourrait aussi promouvoir les effets cliniques et, plus particulièrement, économiques du programme : « L’argument de l’argent a du poids parce que le nombre d’aînés est grand et ils consomment un grand nombre de services. » (G2Pr). Un message concret, prenant appui sur des critères rationnels, permettrait, quant à lui, de présenter l’avancement de l’implantation en milieu québécois (ex. : nombre d’ergothérapeutes formés jusqu’à maintenant) et d’expliciter la cohérence du programme avec les politiques, les plans d’action, les indicateurs de résultats et les cibles de performance : « Je n’ai pas regardé les points des agréments, des politiques et des plans d’action ministériels, mais si on peut les regrouper et dire : ‘Voilà ! Le programme répond à tous ces points’, ce serait vraiment gagnant pour l’implanter. » (G1PuA). Le caractère concret du message pourrait aussi s’actualiser par l’usage d’arguments conséquentialistes ainsi que le recours à la distinction. D’une part, les arguments conséquentialistes seraient utiles pour souligner les multiples niveaux de retombées du programme ainsi que ses avantages concurrentiels : « Faire ressortir dans nos propos, que d’offrir le programme pourrait justement représenter un avantage concurrentiel pour les assureurs et les résidences privées. » (G2Pr). D’autre part, la comparaison du programme avec d’autres existants permettrait de mettre l’accent sur sa valeur ajoutée et ses caractéristiques particulières (ex. : universalité, accompagnement, centration sur les occupations signifiantes). Selon les participantes, ces arguments apparaissent nécessaires pour convaincre les décideurs de l’implanter : « Parce que les gestionnaires vont nous poser la question : ‘comparativement aux autres programmes, qu’est-ce que ça amène de plus ?’ C’est là qu’il va falloir avoir nos arguments, car on va se faire comparer. » (G2PuB). Enfin, un message émouvant, c’est-à-dire mobilisant les sentiments des décideurs pour faire en sorte qu’ils se sentent concernés, pourrait faire appel à leur responsabilité sociale et à leur pouvoir afin d’améliorer, dès maintenant, la santé des aînés : « Aux décideurs, c’est de leur dire : ‘comment ils veulent la société de demain et comment ils peuvent être des acteurs de changement pour une société de demain en santé ?’. » (G2PuB). Ce message pourrait également faire appel à l’histoire en rappelant le rôle important des aînés dans la société québécoise : « On a perdu la notion que les gens vieillissants ont quelque chose, un plus à apporter à notre société québécoise, de leur importance et de leur rôle culturel, de soutien

et de tout ce qu’ils peuvent faire. » (G2PuB). Tout comme pour le matériel promotionnel, les participantes étaient d’avis qu’il importait d’adapter les principales caractéristiques du message à transmettre aux destinataires et d’uniformiser son contenu. Ce message devrait aussi être clair, efficace, accrocheur (ex. : utilisation de statistiques choc), vulgarisé, appuyé par d’autres (ex. : personnes ou organisations influentes) et repensé :

« Parce que nos gestionnaires ont les mêmes [recommandations] de santé que les aînés et ils sont peut-être eux-mêmes incapables de le faire et tannés d’entendre juste des commandes qu’il faut manger des légumes et faire de l’exercice. Ce qu’on veut, c’est avoir une expérience positive et des activités super agréables qui nous amènent la santé sans que ce soit un devoir. » (G2PuB)

4.5.4 Quatrième axe — S’occuper de la logistique et du recrutement

Préalablement au démarrage du programme, le besoin de s’occuper de la logistique et du recrutement des aînés est apparu comme un quatrième axe d’implantation. Trois objectifs à moyen (12-24 mois) ou à long terme (plus de 24 mois) ont été identifiés sous cet axe et ils concernaient : 1) l’obtention des ressources nécessaires à la mise en œuvre du programme, 2) la mise en place d’un soutien logistique et opérationnel et 3) le recrutement et la formation des groupes.

Objectif 9 — Obtenir les ressources nécessaires à la mise en œuvre du