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INSULAIRES AUX RESSOURCES DE LA MER ET ENJEUX DU DEVELOPPEMENT LOCAL SUR LES

2.1.1. Des écosystèmes façonnés

Situation et conditions climatiques de la mer d’Iroise

La mer d’Iroise est la mer bordière au large du Finistère en Bretagne, elle est limitée au nord par Ouessant et la chaussée des Pierres Noires, et au sud par la chaussée de Sein. Elle fait partie de la mer Celtique, elle-même subdivision de l’Océan Atlantique. Elle jouxte la Manche au nord, communique à l’est avec la Rade de Brest par le goulet de Brest, au sud, elle ouvre sur le golfe de Gascogne.

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Elle se distingue des mers voisines par des conditions hydrodynamiques particulières : des fonds peu profonds directement exposés aux houles de l’Atlantique et des courants de marée parmi les plus forts d’Europe. Le nom « Iroise » pourrait provenir du féminin de « Irois » désignant les Irlandais, qui empruntaient ce passage pour migrer dès le 6ème siècle, ou

encore du mot breton « Hirwaz » dérivé du terme « hir », long, et « gwaz », ruisseau (Tanguy, 1998).

Les vents dominants sont de secteur ouest sur l’Iroise, de « Noroît » (nord-ouest) pour les vents les plus fréquents et de « Suroît » (sud-ouest) pour les vents les plus violents (source : Météo France (Belleguic et al., 2012)). Sur l’île de Molène, l’entrée de la construction principale du site archéologique de Beg Ar Loued fait face au sud-est, tournant probablement le dos aux vents les plus fréquents (Pailler & Nicolas, 2019). Cette orientation générale a pu connaître des variations sur le temps long, mais également sur le temps court notamment à travers une composante méridienne (nord-sud) impliquant des variations de quelques degrés (Hénaff, 2008), toutefois la dominante demeure d’ouest. Les vents de nord-est représentent 20 % des vents, ils sont accompagnés d’un temps frais et sec (Belleguic et al., 2012).

Les houles les plus fréquentes sur la façade bretonne proviennent du nord-ouest (Stéphan, 2008). Précisément, elles arrivent à la côte selon une orientation d’ouest-nord-ouest pour 60 % du régime annuel, de sud- ouest à 20 % du régime annuel (Le Gall & Ehrhold, 2017). Au large d’Ouessant les houles sont de secteur ouest et leur hauteur dépasse fréquemment cinq mètres : ce sont les grandes houles océaniques en provenance de l’Océan Atlantique (Stéphan, 2008). Une valeur exceptionnelle de 23,5 mètres a été enregistrée aux Pierres Noires lors d’une série de tempêtes en 2014 (Le Gall & Ehrhold, 2017).

Les marées sont de type macrotidal, c’est-à-dire qu’elles connaissent un marnage (différence entre la marée haute et la marée basse) important qui atteint 8 mètres lors des grandes marées de vives eaux, elles suivent un cycle semi-diurne c’est-à-dire qu’il y a deux pleines mers et deux basses mers en 24h, d’amplitude sensiblement égales (SHOM).

Les courants de marée se combinent aux houles et font de l’Iroise une zone mouvementée pour la navigation. Ils sont « chenalisés » dans des passes et des couloirs qui on le verra, sont liés à la morphologie des fonds. Les noms des courants comme le Fromveur, le Raz de Sein, le Four, connaissent une funeste célébrité et participent à la renommée de l’Iroise en dehors de ses frontières.

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77 Origines structurales des îles et îlots

L’île d’Ouessant, l’archipel de Molène et l’île de Sein sont situés au cœur de la mer d’Iroise. Une étude géomorphologique restituée ici dans ses grandes lignes et largement simplifiée13 permet d’expliquer l’apparition

des îles et l’origine de leur environnement maritime.

Les îles sont en fait les points hauts d’anciens plateaux ennoyés. L’île de Molène, les îlots et l’île d’Ouessant sont rattachés à un même socle qui est le plateau du Léon, on y retrouve donc les mêmes formations rocheuses que sur le continent proche ; comme le granite de Saint-Renan sur Molène, le gneiss de Brest sur de nombreux îlots et granite de Loqueltas, entre autres, sur l’île d’Ouessant (Chauris, 1994). L’île de Sein et les îlots de la chaussée de Sein sont reliés au domaine géologique sud armoricain (Le Gall & Ehrhold, 2017), ainsi la chaussée de Sein est-elle constituée du même granite que celui de la pointe du Raz (Barrière et al., 1985; Hinschberger & Pauvret, 1968). L’ensemble de ces reliefs locaux appartient au même socle qu’est le Massif armoricain. Celui-ci trouve son origine dans l’édification des chaînes de montagnes Hercyniennes il y a 350 millions d’années (Le Gall & Ehrhold, 2017).

À partir de 300 millions d’années, les processus érosifs dominent : les sommets sont progressivement rabotés, donnant le jour à un relief appelé « appalachien », caractérisé par l’inversion des reliefs par le processus d’érosion différentielle. Les produits issus de l’érosion du Massif armoricain ont contribué à combler les bassins parisiens et aquitains, et on peut signaler que ces bassins étaient ennoyés et se rejoignaient au moment des grandes transgressions marines du secondaire, ce qui faisait du Massif armoricain une grande « île Armorica » (Le Gall & Ehrhold, 2017). Cependant le relief de la Bretagne s’est compliqué au cours des âges par le jeu tectonique des failles, le complexe morphologique se prolongeant sous la mer jusqu’aux îles est qualifié de « relief appalachien compliqué de failles » (Hinschberger & Pauvret, 1968). Les failles tectoniques ont pour effet de séparer des blocs qui basculent ensuite selon le pendage des failles, créant des successions de compartiments que l’on appelle « horst » (bloc surélevé) et « graben » (bloc enfoncé) : « En résumé, on peut définir l’Iroise comme un large graben, effondré au cours de l’ère tertiaire entre les deux môles du Plateau de Molène et de la Chaussée de Sein, relevés quant à eux et basculés en sens inverse, le premier vers le nord, le second vers le sud » (Hinschberger & Pauvret, 1968).

L’actuel passage du Fromveur est lui aussi délimité par de grandes failles qui en font également un graben. Deux grandes failles traversant l’île d’Ouessant de part en part expliquent à leur tour une dénivellation qui permet l’écoulement des eaux fluviatiles et donc, la présence d’eau douce sur l’île. Enfin, si le substrat rocheux de l’île de Sein est de même nature que celui du Cap Sizun, en revanche il a été découpé selon une direction

13 Nos remerciements vont à Bernard Fichaut pour sa relecture et ses suggestions sur cette

description de la géomorphologie de l’Iroise. Figure 13 : L’île Armorica au

Miocène (vers 13Ma). Source : B. Le Gall, A.Ehrhold et al., 2017, Atlas de l’archipel de Molène.

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nord-est sud-ouest correspondant à l’orientation du Léon : c’est ce qui explique que les roches soient taillées dans ce sens NE-SO (notamment au Kador), contrairement à la pointe du Raz où les grottes font face au SE selon l’orientation des failles sud armoricains (Guilcher, 1948).

Origine morphogénique des îles et îlots

L’ensemble de ces reliefs sculptés par les phases d’orogénèse et d’érosion ont ensuite connu l’influence des transgressions marines et ont été retouchés par la mer (Figure 14). Le plateau de Molène a été progressivement submergé à partir de la fin du dernier maximum glaciaire vers -19 000 ans BP : d’abord séparé de l’île d’Ouessant par l’ennoiement du graben du Fromveur, puis réduit à une presqu’île rattachée au continent par un ombilic au niveau du Conquet, le plateau devient une île unique au début du Néolithique. À la fin de cette période, la dernière phase de la transgression individualise les unités insulaires actuelles.

Figure 14 : Séquences d’évolutions paléogéographiques en mer d’Iroise depuis le dernier maximum glaciaire. Source : B.Le Gall, A.Ehrhold et al., Atlas de l’archipel de Molène, 2017.

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2.1.2. Les formes géomorphologiques émergées et leurs

écosystèmes

Formes et dimensions actuelles des îles

L’Iroise présente à sa surface une concentration de formes géomorphologiques exceptionnelle. Elles sont générées principalement par les houles, mais aussi par les courants de marée et les vents qui charrient du matériel sédimentaire de plus ou moins grosse taille autour des éperons rocheux dont on a expliqué l’origine structurale. Ces formes géomorphologiques seront brièvement décrites parce qu’elles expliquent la formation dans un passé relativement récent des territoires qui nous intéressent (Figure 15), ainsi que l’existence et la disposition des ressources, les zones exposées, les zones d’abri et donc les zones habitables ou utilisables par l’Homme.

Figure 15 : Carte de localisation des sites d’étude, les îles d’Ouessant, Molène et île de Sein, Finistère. Données : Geobretagne. Réalisation : M.T.

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L’île d’Ouessant est la plus grande des îles avec huit kilomètres de long sur environ quatre kilomètres de large. Avec une côte très découpée et deux baies à ses extrémités qui lui donnent la forme d’une pince de crabe, elle couvre 15,6 km² (Insee 2014). Elle est aussi la plus haute des îles de l’Iroise, culminant à 64 mètres au-dessus du niveau de la mer au niveau du sémaphore du Stiff, au nord-est de l’île. Cette hauteur sur l’eau (Figure 16) est à l’origine de son nom, Ouessant étant une francisation du nom original Enez Eusa, « Enez » signifiant « île » et Eusa « la plus haute » en breton.

L’île de Molène, la plus grande des îles de l’archipel qui porte son nom, ne couvre que 0,8 km². De forme ronde elle culmine à 25 mètres au-dessus du niveau de la mer. L’étymologie de son nom est liée à sa forme, « moul » signifiant « mamelon » en breton, « Molenez » désigne alors « l’île en forme de mamelon » (Figure 17).

Figure 16 : Les côtes à falaise de l’île d’Ouessant. Ici, à l’extrême ouest de l’île, sur la pointe de Roc'Hir, le regard porte vers le sud-est. La forme pyramidale à gauche est un amer, repère pour la navigation.

Source : M. T., juillet 2017.

Figure 17 : La forme ronde de l’île de Molène : depuis le bateau à passager, nous pouvons appréhender la dimension de l’île dont nous apercevons ici le côté est.

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L’île de Sein, dans le prolongement de la pointe du Raz, est la plus petite des îles de l’Iroise et du Ponant avec 0,6 kilomètre carré. Elle mesure 2,8 kilomètres à vol d’oiseau entre ses deux extrémités, de la pointe est de Kilaourou à la pointe ouest de Plaz Ar Skoul, et 3,8 kilomètres en suivant le découpage de la côte (Guilcher, 1948). Contrairement à l’île de Molène sa forme est allongée et complexe, elle est constituée de six pointements rocheux qui sont les sommets de la chaussée de Sein, recouverts de galets et reliés entre eux par des isthmes entièrement constitués de galets, ce qui fait dire à A. Guilcher (1913-1993) que « l’île de Sein n’est pas un radeau rocheux, c’est un tas de galets au sommet de la Chaussée » (Guilcher, 1948). Les landes, bien préservées, les cordons de galets qui la constituent, les algues qui recouvrent ses estrans, représentent un habitat pour une grande diversité d’oiseaux marins et migrateurs, d’insectes, de mollusques, de petits et gros crustacés.

Figure 18 : Les formes particulières de l’île de Sein. Depuis le phare de l’île de Sein, le regard porte vers l’Est : on peut voir l’enchaînement de cordons de galets et d’anses jusqu’au bourg, puis au fond, la presqu’île de Kilaourou. Source : M. T., octobre 2017.

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Les îlots et leurs fonctions écologiques

Les îlots se différencient des écueils : ils comportent un sol et une végétation terrestre (Brigand, 2009). L’archipel de Molène compte en tout dix-neuf îles et îlots végétalisés (Le Gall & Ehrhold, 2017).

Mis à part Quéménès qui est habité par une famille, les îlots de l’archipel ne sont pas habités. Les principaux îlots sont ; au nord : Bannec et Balanec ; au sud : l’île aux Chrétiens et Quéménès, Trielen, Litiry, Morgol, et Beniguet (voir planche paysagère). La spécificité de l’archipel est l’existence d’un estran très étendu de 13,5 km², alors que la superficie totale occupée par les îles et les îlots ne compte que 2,37 km² (Le Gall & Ehrhold, 2017). L’archipel est parsemé d’écueils qui sont les pointements rocheux du plateau les plus difficiles à éroder, ceux-ci contribuent à la dangerosité de la navigation dans ces eaux.

Certaines îles de l’archipel comportent dans leur prolongement un ou plusieurs îlots reliés par un cordon de galet et accessibles à marée basse appelés « Ledenez Vrazh » pour le premier et « Ledenez Vihan » pour le second, signifiant respectivement « grande presqu’île » et « petite presqu’île » en breton. Parmi ceux-ci les Ledenez de Molène, de Quéménès et le Ledenez de Balanec.

Au sein de l’archipel les îlots exposés aux houles sont prolongés par des « queues de comètes », plages fuyantes de forme effilée en arrière des saillants rocheux, dont le plus bel exemple est la grande queue de comète de Beniguet (Guilcher et al., 1959). Lorsque ces formes fuyantes raccordent deux îles entre elles il s’agit de « tombolos » : l’île de Sein et Balanec dans l’archipel sont en fait des îles constituées de plusieurs tombolos, et l’on trouve des tombolos submersibles entre les îles principales de l’archipel et leurs Ledenez. Si elles sont constituées de

Figure 19 : Îlots de l’archipel de Molène. Ici à l’est de l’îlot de Quéménès, le regard porte vers l’Est : au premier plan le rocher du Cromic et l’îlot Morgol. À l’arrière-plan sur la ligne du continent, c’est le bourg du Conquet, à l’extrémité droite du cliché, c’est la pointe Saint- Mathieu.

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galets, elles sont aussi appelées des « cordons de galets » qui lorsqu’ils se rejoignent autour d’une zone en dépression recueillant des eaux saumâtres, forment des « lochs » comme sur Balanec, Trielen et Quéménès (Le Gall & Ehrhold, 2017).

Les Ledenez et les cordons de galets qui les relient aux îles, ainsi que les tombolos, délimitent des zones d’abri relatif qui sont le lieu d’installation des ports ou de cales. Il en va ainsi du port de l’île de Molène et de la cale de l’île de Quéménès, logés entre les îles principales et leur Ledenez, et du port de l’île de Sein logé entre l’île, le cordon de Beg Ar C’hale et la queue de comète du Nerrod. Le sable et les galets qui composent l’ensemble de ces formes ont pour l’essentiel été transportés depuis les hauts-fonds jusqu’à rencontrer des obstacles, mais ils proviennent aussi du plateau continental et pour une part, ils ont des origines lointaines comme les galets de basalte islandais qui ont été amenés par des icebergs sur les marges du plateau continental avant la dernière transgression (Le Gall & Ehrhold, 2017). Enfin ils peuvent provenir de roches en places qui fractionnées à l’endroit de leur diaclase, donnent naissance à des « blocs cyclopéens ».

Dans le cas remarquable de Bannec, ces fragments rocheux pouvant peser plusieurs tonnes ont été projetés par les vagues au sommet des falaises exposées de l’île (Fichaut & Suanez, 2006; Dodet et al., s. d.). Mis à part ce

Figure 21 : Queues de comètes, formes d’accumulations constituées de galets, à l’ouest de l’île de Molène. Source : M. T., juin 2017 Figure 20 : Le Ledenez Vrazh de Molène, au nord- est de l’île de Molène, est accessible à marée basse. On aperçoit les cabanes de goémoniers, dont nous parlerons ensuite. Source : M. T., mai 2017

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phénomène exceptionnel, la majorité des côtes connaissent une relative stabilité depuis les 60 dernières années (Le Gall & Ehrhold, 2017). Les îlots rocheux ou végétalisés ainsi que les cordons de galets constituent des habitats pour des espèces d’oiseaux nicheurs notamment : sternes naines et pierregarins, puffins des Anglais, goélands marins, bruns et argentés, océanites tempêtes, huîtriers pie et grands gravelots… Pour certaines de ces espèces, l’Iroise présente des concentrations sans équivalent en France : les îlots constituent des sites essentiels à leur reproduction, c’est le cas notamment pour l’océanite tempête, le goéland brun, l’huîtrier pie et le grand gravelot (PNMI). C’est autour de l’intérêt et de la spécificité écologique de ces environnements représentés par les îlots que la réserve nationale d’Iroise a été créée.

Les ressources paysagères associées aux écosystèmes marins et insulaires

L’analyse du paysage présentée par les planches paysagères qui suivent a pour objectif de permettre aux lecteurs et lectrices qui n’ont pas eu l’occasion de visiter les îles de la mer d’Iroise, d’avoir une appréhension visuelle de leurs paysages et de la ressource qu’ils sont susceptibles de représenter. La composition de ces planches paysagères est organisée de manière à montrer la manière dont les populations se sont approprié les espaces abrités du vent et des houles, et à en restituer des éléments du paysage naturel.

Figure 22 : Les couleurs de l’Iroise. Ici sur l’îlot de Quéménès, le regard porte vers le sud. Au premier plan des pelouses aérohalines, très vertes et bien épaisses au printemps. Au second plan l’estran recouvert de champs de blocs et d’algues brunes (Ascophylum Nodosum). Au troisième plan, le plateau de Molène immergé, dont les différences de couleur sont liées à la nature du fond, recouvert d’algues ou sableux selon l’endroit. À l’extrémité gauche de la photographie, on distingue à peine le phare des Pierres Noires sous l’ondée. Source : M. T., avril 2017

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2.1.3. Les reliefs sous-marins de la mer d’Iroise et leurs

écosystèmes

Les reliefs dont les origines morphologiques ont été détaillées plus haut se sont trouvés pour une bonne part immergés sous la surface de l’eau et sont donc aujourd’hui invisibles à l’œil nu, ils jouent pourtant un rôle important dans l’explication de l’hydrodynamisme et des ressources qui entourent les îles.

Le plateau molénais

Le plateau molénais se trouve aujourd’hui immergé et il n’en dépasse de manière permanente que les points culminants qui composent les dix- neuf îles et îlots de l’archipel de Molène. Ses flancs commencent à -50 mètres pour atteindre les -5 mètres (Hinschberger & Corlay, 1967; Le Gall & Ehrhold, 2017). Les isobathes – 20 mètres et – 10 mètres dessinent une vaste zone relativement plane autour de l’archipel. À cette profondeur, la lumière pénètre encore dans l’eau, les fonds du plateau sont donc en partie recouverts par une forêt d’algues laminaires qui forment le plus grand champ d’algues d’Europe en diversité d’espèces : plus de 300 espèces de macroalgues sont répertoriées14.

Les deux principales algues brunes qui forment la canopée de cette forêt sous-marine sont les laminaires Laminaria Digitata et Laminaria Hyperboera qui font l’objet d’une exploitation goémonière. Ce champ