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5. DONNÉES ET MÉTHODOLOGIE

5.1 Échantillon et données

D’abord, l’identification des D-Sibs est établie selon la banque centrale ou l’autorité réglementaire propre à chaque pays. En Europe, l’Autorité Bancaire Européenne (EBA) utilise un autre terme pour désigner D-Sibs, soit les Other Systemically Important Institutions (O-SIIs), même si la méthodologie utilisée est similaire à celle qui est pratiquée pour identifier les D-Sibs et les G-Sibs. L’identification des O-SIIs repose sur quatre critères équipondérés, plutôt que cinq dans le cas des G-Sibs puisque l’EBA a regroupé les critères de complexité et d’activités multi-juridictionnelles de l’institution financière. Le tableau 4 démontre les O-SIIs du Canada et des pays PIIGS qui seront analysées. À partir de la base de données Bloomberg, nous avons recensé le prix hebdomadaire, ajusté pour les dividendes et les fractionnements, propre à chaque institution ainsi que le taux de change EURO/CAD pour convertir les prix des actions européennes en dollars canadiens. Étant donné que les relations de codépendance mettent en scène des firmes spécifiques, il est préférable d’opter pour des données hebdomadaires plutôt que quotidiennes, puisque cela élimine davantage le bruit statistique. Notons que l’étude de Yang et al. (2014) se concentre sur différents indices boursiers internationaux, ce qui justifie l’utilisation de données quotidiennes dans leur cas. Nous avons recensé des données du 4 janvier 2002 au 25 décembre 2015. La division de l’échantillon en sous- périodes s’inspire de la méthodologie de Yang et al. (2014), puisque cela nous permet de suivre l’évolution des relations de codépendance entre les institutions. De plus, cela nous permet d’isoler l’impact de quelques événements clés survenus pendant la crise des subprimes et la crise de la dette souveraine européenne.

86 Les cinq sous-périodes identifiées sont les suivantes :

- Période 1 : Pré-crise des subprimes du 4 janvier 2002 au 30 décembre 2005 - Période 2 : 1ère phase de la crise des subprimes du 6 janvier 2006 au 12 septembre

2008

- Période 3 : 2e phase de la crise des subprimes, marquée par la faillite de la banque

d’investissement Lehman Brothers du 19 septembre 2008 au 25 décembre 2009 - Période 4 : 1ère phase de la crise de la dette souveraine européenne du 1er janvier

2010 au 20 avril 2012

- Période 5 : 2e phase de la crise européenne marquant la faillite de la Grèce lors de

l’été 2015 du 27 avril 2012 au 25 décembre 2015

Tableau 4 : Identification des O-SIIs/D-Sibs du Canada et des pays PIIGS

Pays Organisme l'annonce Date de O-SIIs/D-Sibs Symbole

Canada BSIF Décembre 2014

Banque Toronto-Dominion du Canada TD Banque Royale du Canada RY Banque Nationale du Canada NA Banque Canadienne Impériale de

Commerce CM

Banque Scotia BNS

Banque de Montréal BMO

Irlande Central Bank of Ireland 8 décembre 2015 Bank of Ireland BKIR Allied Irish Banks plc ALBK

Espagne Banco de España 24 novembre 2015

Banco Santander SAN

Banco Bilbao Vizcaya de Argentaria BBVA

Caixabank CABK

Bankia BKIA

Banco Popular Español POP

Banco de Sabadell SAB

Grèce Bank of Greece 3 décembre 2015

National Bank of Greece ETE

Alpha Bank ALPHA

Piraeus Bank TPEIR

Eurobank Ergasias EUROB

Portugal Banco de Portugal 20 décembre 2015 Banco Comercial Português Banco BPI BCP BPI

Italie Banca d'Italia 22 janvier 2016

UniCredit UCG

Intesa Sanpaolo ISP

Monte dei Paschi di Siena BMPS

La liste des D-Sibs portugaises inclut aussi les institutions Banco Santander Totta, Novo Banco et Caixa Geral de Depósitos. Cependant, Banco Santander Totta ne figure pas dans notre échantillon, puisqu’elle a été acquise par l’institution espagnole Banco

87 Santander le 11 novembre 2000. Cette firme est donc incorporée au prix de l’action Banco Santander, cotée à la bourse espagnole. Toutefois, cette importante filiale portugaise est fort présente au sein du secteur bancaire du pays, puisque suite à l’acquisition de la Banco Internacional do Funchal (Banif), en 2015, Banco Santander Totta devient la seconde plus grande banque du Portugal56. Dans le cas de Novo Banco,

elle n’est pas transigée sur les marchés boursiers et a été fondée le 4 août 2014 suite au bailout d’une entité du même pays, soit Banco Espiríto Santo. Notons que certaines banques sont entrées en bourse au courant de la période étudiée. C’est entre autres le cas de Caixabank (12 octobre 2007), Bankia (22 juillet 2011) et Caixa Económica Montepio Geral (20 décembre 2013). Pour ces trois banques, ceci implique que les relations de cointégration ne peuvent être considérées qu’à partir de la période 3 (Caixabank) et de la période 5 (Bankia). En ce qui concerne la banque Caixa Económica Montepio Geral, celle-ci ne sera pas considérée à la phase 5, puisque la période 5 commence à partir du 20 avril 2012. En effet, introduire cette banque à cette phase impliquerait aussi supprimer des données de banques canadiennes entre le 20 avril 2012 au 20 décembre 2013 pour être en mesure d’effectuer des tests de cointégration coïncidant avec l’entrée en bourse de l’entité portugaise.

Au courant des 14 années recensées, seule la bourse grecque a été fermée entre le 3 juillet 2015 et le 31 juillet 2015, en raison de la grande incertitude liée à l’éventuel défaut du pays. Dans le cadre de notre étude, cela a un impact sur cinq données hebdomadaires pour chacune des quatre institutions grecques de notre échantillon sur un total de 192 observations lors de la cinquième sous-période. Remplacer ces cinq données par l’observation du 19 juin 2015 causerait un important biais, puisqu’il est irréaliste de créer un plateau de 5 données dans notre série pour ensuite créer une chute abrupte dès l’ouverture de la bourse la semaine du 7 août 2015. En effet, cela biaiserait les relations de cointégration entre les banques grecques et les institutions canadiennes dont leurs titres se sont transigés au courant de cette période. Pour corriger ce manque de données, nous allons plutôt effectuer une interpolation linéaire. Nous posons donc l’hypothèse que

88 la diminution du prix des actions grecques est linéaire en juillet 2015. Cela vient biaiser les coefficients de cointégration mettant en scène les banques grecques, mais il est nettement plus réaliste d’illustrer la baisse du prix de leurs actions plutôt que de créer un plateau au courant de cette période.