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4.1 Quels sont les échafaudages les plus utilisés dans la coconstruction du discours dans le

4.1.1 Échafaudages les plus utilisés

4.1.1.1 Échafaudage le plus utilisé : « Ma théorie »

La figure 2 montre que l’échafaudage « Ma théorie » est l’échafaudage le plus utilisé, il représente 60,84% de l’utilisation globale des échafaudages. C’est-à-dire que les participants ont principalement choisi cet échafaudage pour exprimer leur intention d’écriture, soit pour émettre leurs opinions, exprimer leur pensée, partager leur théorie ou, encore exprimer leur conception initiale d’un problème complexe.

Par exemple, à la question : (Mettons notre savoir en commun) Qu’est-ce que tu sais de

l’Everest?, quelques élèves qui ont eu recours à l’échafaudage Ma théorie ont exprimé :

1.1 (Ma théorie) Élève 1 : l’Everest est la plus grosse, belle et haute montagne au monde. Là-bas, il y a de la glissade. 1.2 (Ma théorie) Élève 2 : ce que je sais sur l’Everest c’est

qu’il est le plus haut mont de la Terre et ce que j’aimerais savoir c’est où il est situé.

1.3 (Ma théorie) Élève 3 : nous pensons que l’Everest est une montagne qui est au Népal.

1.4 (Ma théorie) Élève 4 : l’Everest c’est un mont, il est très haut, il est dans l’Himalaya et c’est le plus grand au monde.

D’ailleurs, dans cette illustration, nous voyons que l’échafaudage « Ma théorie » a été utilisé à la suite de l’échafaudage « Mettons notre savoir en commun » qui est situé dans une note qui débute une enfilade dont la question de départ est posée par l’enseignante16.

Ceci coïncide avec le modèle de discours de classe I-R-FI (Question de départ-Réponse-

Approfondissement de la question) étant donné que l’échafaudage « Ma théorie » a été

utilisé par les élèves dans le but de répondre (Response) à la question posée (Initiation). À cet égard le tableau suivant illustre les niveaux du discours où nous avons repéré l’échafaudage « Ma théorie ».

16 Les enseignants sont les auteurs de la question de départ dans la plupart des cas. Cependant, ils se doivent d’être promoteurs de moments d’interaction, de discussion et de mise en commun des idées des élèves, en face à face. Ceci étant dit, il est préférable que les élèves et les enseignants mettent en commun leurs idées, choisissent l’objet à investiguer et rédigent ensemble la question de départ.

Tableau 11

Localisation de l’échafaudage "Ma théorie" dans le discours écrit IRFI

Dans le tableau 11, l’échafaudage « Ma théorie » a été davantage repéré au deuxième mouvement du discours (61,97%), soit celui de la réponse. Il nous apparaît que les élèves se sont plutôt servis de cet échafaudage pour nommer leurs conceptions initiales afin de répondre aux questions posées sur le forum.

Un deuxième résultat transparait de l’utilisation de cet échafaudage. Plus précisément, l’échafaudage « Ma théorie » a été repéré de manière appréciable au troisième mouvement du discours (37,60%). Les élèves semblent avoir utilisé l’échafaudage « Ma théorie » dans le but d’identifier des contributions leur permettant d’approfondir le discours écrit, ce qui coïnciderait avec le troisième mouvement du modèle I-R-FI. Cela donne un premier indice d’amélioration des idées, soit celle d’un discours progressif, voire transformatif, au sein du

KF.

Le troisième résultat à mettre en évidence est celui que, l’échafaudage « Ma théorie » ait été très peu repéré au premier mouvement du discours (0,43%). Rappelons que le premier mouvement du modèle I-R-FI réfère à des questions d’initiation. De ce fait, nous pouvons dire qu’il y a eu très peu d’utilisation de l’échafaudage « Ma théorie » afin d’identifier des questions. Par conséquent, les échafaudages susceptibles d’avoir été utilisés à cette fin seraient davantage « J’ai besoin de comprendre » et « Mettons notre savoir en commun » selon les critères établis. Cette observation nous donne des indices quant à la cohérence des

Niveau du discours IRFI Pourcentage Premier mouvement (Question

de départ)

0,43% Deuxième mouvement

(Réponse)

61,97% Troisième mouvement et plus

(Approfondissement de la

question)

échafaudages utilisés avec le contenu de la note écrite. Et, dans le but de montrer dans quelle mesure les échafaudages identifiés correspondaient à la nature de la contribution, nous avons fait une analyse qui sera présentée dans la deuxième partie de ce chapitre, soit la concordance de l’échafaudage avec le contenu de la note écrite.

Nous exposons dans le prochain exemple quelques extraits de la perspective « La couche d’ozone » pour illustrer l’utilisation de l’échafaudage « Ma théorie » selon les niveaux qui représentent le discours écrit I-R-FI. Voyons que l’échafaudage « Ma théorie » a été repéré au deuxième mouvement du discours (61,97%), ce qui correspond aux interactions des élèves 1 et 2 dans l’exemple qui suit; et aussi au troisième mouvement du discours (37,60%) par l’interaction de l’élève3 respectivement.

Perspective : « La couche d’ozone »

1.1 (Mettons notre savoir en commun) Enseignant : Que connais-tu de la couche d’ozone?

1.2 (Ma théorie) Élève 1 : la couche d'ozone est une couche protectrice de la Terre contre les forts rayons du soleil.

1.3 (Ma théorie) Élève 2 : nous croyons que la couche d`ozone sert à protéger la Terre, à nous aussi; mais c’est nous qui la détruisons.

1.4 (Ma théorie) Élève3 : tu as raison, car nous faisons de la pollution. Par exemple : en conduisant les voitures, car il nous faut mettre de l’essence.

Notamment, les élèves 1 et 2 apparaissent dans un deuxième mouvement puisqu’ils réagissent directement à la question posée par l’enseignante (1er niveau) tandis que l’élève 3

réagit à la contribution posée par son pair (l’élève2), d’où le troisième mouvement du discours.

Dans la même optique, l’extrait du discours suivant laisse voir singulièrement les niveaux correspondant au troisième mouvement (FI) lequel représenterait la progression du discours

1er niveau

2e niveau

et l’amélioration des idées, mouvement où nous avons également distingué l’échafaudage « Ma théorie ». Voyons ce qu’il en est de la perspective « La géométrie ».

Perspective : « La géométrie »

1.1 (Mettons notre savoir en commun) Enseignant : J'ai une question piège pour toi. Lorsque je te parle de la géométrie, je te parle de quoi?

1.2 (Ma théorie) Élève 1 : je pense que ça veut dire des formes.

1.3 (Ma théorie) Élève 2 : je pense que c’est des mathématiques et des formes comme des cônes et autres…

1.4 (Ma théorie) Élève 3 : dans la géométrie, il y a des figures planes et solides.

1.5 (J’ai besoin de comprendre) Enseignant : Tu soulèves une bonne idée. Qu'est-ce que c'est un solide? Donne des exemples et explique comment sont faits les solides.

1.6 (Ma théorie) Élève 4 : un solide a

une forme, comme une boule, une pyramide. Ils sont faits de différents matériaux.

1.7 (Ma théorie) Élève 5 : Aussi, un solide a plusieurs côtés et a d’autres formes à part la boule.

Cet exemple illustre l’interaction dans le discours entre les élèves, notamment entre les élèves 4 et 5, puisque ce dernier réagit à la note publiée par son pair. Plusieurs notes dans lesquelles on retrouve l’échafaudage « Ma théorie » ont été écrites à différents mouvements dans les enfilades. D’ailleurs, au niveau 3 et plus, soit le troisième, le quatrième et le cinquième niveau. Ceci concorde avec Approfondissement de la question (IRFI) puisque

1er niveau

2e niveau

3e niveau ET plus

les élèves ne se limitent pas au fait de donner une réponse à la question posée. Il s’agit au contraire d’une réflexion commune qui se manifeste lors des interventions et des échanges entre les élèves et l’enseignant, et entre les élèves eux-mêmes dans le but de coconstruire des réponses viables à la question posée.