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6. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE EMPIRIQUE

6.3 É TUDE APPROFONDIE DES SITES DE GARE SELECTIONNES

Accomplie conjointement par les deux équipes de recherche, l’étude approfondie des 10 sites de gares sélectionnés a pour but d’appréhender concrètement l’environnement de ces gares dans un périmètre de 800m .

L’originalité de cette approche est de confronter, dans une même analyse, un ensemble de sites de gare contrastés. Cette étude contextuelle trouve des prémisses conséquentes dans l’ « Atlas des gares wallonnes », qu’elle complète et approfondit. Elle est nécessaire à la

6.3.1 Consultation et synthèse des documents et rapports portant sur la gare, son quartier et leur évolution.

Il s’agit de collecter un maximum de données écrites portant sur la gare. Ces données nous renseigneront notamment sur les projets en cours ou ayant eu lieu dans la gare et son quartier. Ils nous instruiront sur les logiques institutionnelles qui prévalent dans son cas et les enjeux dont la gare fait l’objet. Nous porterons particulièrement attention aux structures intervenant sur la problématique de la gare et de son quartier et aux concertation entre structures agissant à différentes échelles.

Il s’agit d’une première mise en abîme sur le terrain qui nous fournira, en plus de la description de la situation actuelle, les éléments d’une brève contextualisation historique de chaque gare. A Gembloux, la consultation du plan intercommunal de mobilité et des nombreux documents et plans relatifs aux affectations réelles et escomptées des périmètres jouxtant la gare a joué ce rôle. De la lecture de ces documents l’on retiendra surtout les logiques et implications institutionnelles, et la manière dont sont pris en compte les logiques des usagers.

6.3.2 Observation systématisée de l’occupation réelle des sites de gare sélectionnés

L’observation in situ des environs proches de la gare s’effectue en vue d’élaborer :

- des relevés de la morphologie du cadre bâti (qualité urbanistique) et de l’ambiance du quartier de gare (type et degré de densité)

- une analyse du type de fonctions en présence – habitat et activités (type et degré de mixité) - une identification des fonctions secondaires existantes en définissant leurs aires d’influence - une identification sommaire de la hiérarchie des réseaux de transport en présence (à compléter par les résultats d’éventuelles enquêtes d’accessibilité et/ou de mobilité existantes pour ces sites). Collecte d’informations sur les flux (de passagers et de trains), le(s) parking(s)-voitures lié(s) à la gare et éventuellement celui (ceux) envahi(s) spontanément par les voyageurs. Ces observations débouchent sur la réalisation de plans qui, d’une part, complètent l’atlas et d’autre part, alimentent nos analyses.

6.3.3 Observation anthropologique systématisée des usages et des pratiques du lieu

L’observation répétée de la gare et des usages (suscités ou spontanés) dont elle fait l’objet sera réalisée à partir de plusieurs angles de vue et à différents moments de la jour-née/soirée. En plus d’une description fine des équipements et des services (parkings vélos, bureau d’information, gare des bus, parkings voitures, buffet, …) proposés au sein de l’infrastructure, il s’agira de porter attention à leur appropriation par les usagers et par les non-usagers du train. Comprendre la dynamique d’un lieu suppose d’en percevoir les rythmes, les places fortes et les points faibles, endroits abandonnés ou peu fréquentés.

Certaines pratiques nouvelles émergent. Elles peuvent être liées à des besoins qu’il convient de prendre en considération.

Selon le contexte, et de manière non exhaustive, nous réaliserons plusieurs entretiens non directifs ou semi-directifs auprès des chefs de gare, de certains employés (ceux qui y ont effectué une longue carrière, par exemple), des tenanciers des services aux voyageurs (buffet, librairie,…), des commerçants du quartier et des représentants des habitants du quartier.

Les entretiens réalisés auprès de ces personnes visent à recueillir une information circonstanciée et subjective sur le lieu, qui donne un aperçu des modifications dont les gares ont fait l’objet, de certaines des caractéristiques du lieu, auxquelles peuvent rester insensibles les« profanes », et qui ne sont pas répertoriées de manière systématique.

6.3.4 Travail statistique sur le périmètre considéré

L’approche quantitative poursuit plusieurs objectifs et se voit limitée par différentes contraintes de disponibilité. Les données statistiques collectées sont issues des recense-ments nationaux de 1981, 1991 et, partiellement de celui de 2001 (par secteur statistique ou par moyenne communale). Nous nous servons également de statistiques fournies par le registre national. Certaines, enfin, sont tirées de l’enquête sur le budget des ménages de 2000.

L’analyse de données démographiques et socio-économiques vise à dégager certaines caractéristiques qualifiant la population habitant les quartiers de gares considérés. Les données comme l’âge, le sexe, la composition de ménage seront abordées afin de déterminer dans quelle mesure ces populations environnantes sont spécifiques. La densité de population et son évolution nous informeront sur les flux de résidents, et nous permettront de repérer des phénomènes de désertification ou, au contraire, de densification. Les données relatives au statut socio-économique mises en regard de celles disponibles sur la mobilité feront apparaître des effets des unes sur les autres qu’il conviendra de décrypter.

L’on distinguera des types de profils d’activité des personnes et leur temps de travail (ayant une activité professionnelle à mi-temps, au chômage, en réinsertion socioprofessionnelle, …) pour réfléchir à des services de mobilité qui soient adaptés à eux (horaires, type de services,

…).

L’étude de données relatives au logement nous permettra de dégager des tendances liées à l’évolution du parc de logement (par superficie, par type d’habitat, année de construction et de rénovation,…), aux implantations résidentielles dans les quartiers de gare, tant en ce qui concerne le type d’habitat disponible / prisé que le statut résidentiel. On y recueillera des éléments de caractérisation des flux de migration résidentielle qui nous indiqueront dans quelle mesure l’habitat près des gares est une situation temporaire, transitoire ou durable.

Nous serons peut-être ainsi amenés à relativiser les 70% de propriétaires déclarés en Wallonie.

Les statistiques en matière de pratiques et de modes de mobilité les plus récentes (2001) ne seront publiées qu’en cours de 2004 (selon la rapidité de dépouillement de ces données, nous pourrons leur faire jouer le rôle d’analyse quantitative confirmatoire, qui viendra valider ou, relativiser nos interprétations). En attendant ces résultats, nous sommes donc contraints à nous contenter des données collectées en 1991 et 1981. A partir de celles-ci, l’on cherchera à mettre en évidence l’évolution des dépenses liées à la mobilité et les dispositions modales des ménages. Nous mettrons également en lumière l’impact des caractéristiques ferroviaires du quartier de résidence sur les habitudes modales.