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Étude par diffusion de rayons X de la nature des phases smectiques B et de la transition de phase solide-smectique B

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: jpa-00208203

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00208203

Submitted on 1 Jan 1974

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Étude par diffusion de rayons X de la nature des phases smectiques B et de la transition de phase

solide-smectique B

A.M. Levelut, J. Doucet, M. Lambert

To cite this version:

A.M. Levelut, J. Doucet, M. Lambert. Étude par diffusion de rayons X de la nature des phases

smectiques B et de la transition de phase solide-smectique B. Journal de Physique, 1974, 35 (10),

pp.773-779. �10.1051/jphys:019740035010077300�. �jpa-00208203�

(2)

ÉTUDE PAR DIFFUSION DE RAYONS X

DE LA NATURE DES PHASES SMECTIQUES B

ET DE LA TRANSITION DE PHASE SOLIDE-SMECTIQUE B

A. M.

LEVELUT,

J.

DOUCET

et M. LAMBERT

Laboratoire de

Physique

des Solides

(*),

Université

Paris-Sud,

91405

Orsay,

France

(Reçu

le 8 mai

1974)

Résumé. 2014 Les

diagrammes

de diffraction et de diffusion des rayons X permettent de classer les

phases smectiques

B. Le facteur essentiel est l’existence de corrélations

longitudinales

entre

molécules

superposées.

Suivant la

portée

de ces corrélations, la

phase smectique

B peut se comporter

comme un cristal

plastique

ou comme un

système

de couches ordonnées à deux dimensions et non

corrélées entre elles.

Abstract. 2014 The diffraction and diffuse

scattering

X ray patterns

give

a basis for the classification of smectic B

mesophases.

The main feature is the existence of

longitudinal

correlations between

aligned

molecules.

For

large

correlation

lengths

the Sm B

phase

can be described as a

plastic crystal

structure, while for shorter correlation

lengths

it behaves like a stack of uncorrelated ordered

layers.

Classification Physics Abstracts

7.130

1. Introduction. - Comme toutes les

phases

smec-

tiques,

la

phase smectique

B est caractérisée par

une structure en couches. Elle

présente,

de

plus,

un ordre local relativement bien défini

[1, 2]

et

peut

être considérée comme intermédiaire entre un cristal et une

simple phase smectique

ne

présentant qu’une

structure en couches et

appelée smectique

C ou

smectique

A suivant que les molécules sont ou non inclinées par

rapport

à la normale aux couches.

La structure des

mésophases smectiques

B a été

établie à

partir

de

diagrammes

de diffraction de rayons X effectués sur monodomaines et sur pou- dres

[1, 2]

et, suivant l’inclinaison des molécules

(BA, Bc),

l’ordre local

peut

être décrit par une maille

hexagonale (BA)

ou

monoclinique (Bc).

Il subsiste

cependant

une controverse sur la nature même de cette

phase smectique

B. Dans certains cas, elle

apparaît

très similaire à une

phase

solide et a pu être

comparée

à un cristal

plastique.

Il a

cependant

été

suggéré [3]

que, les interactions entre couches

paral-

lèles

pouvant

devenir très

faibles,

la

phase

smec-

tique

B serait alors très différente d’un cristal

puisque

les couches

successives,

relativement

ordonnées,

pour- raient

glisser

facilement les unes sur les autres. Une

expérience récente,

effectuée par R. P. E.

[4],

a

montré,

que pour un

composé

à

longues

chaînes

terminales,

la transition

cristal-smectique

B

correspond

à la

fusion de ces chaînes. Dans ce cas, on s’attend donc à des interactions entre couches

parallèles

faibles

et à une structure de la

phase smectique

B

plus proche

du second modèle.

A ces deux

structures proposées

pour la

phase smectique

B

correspondent

des mouvements de molé- cules différents entraînant ou non une corrélation tridimensionnelle : on

peut

donc déterminer la nature de ces

phases,

non seulement par localisation des taches de diffraction de

Bragg,

mais

également

par l’étude des taches de diffusion liées aux mouvements

moléculaires.

Dans cet

article,

nous

reportons

et discutons les résultats

expérimentaux

obtenus par diffraction et

diffusion de rayons

X,

pour 4

composés différents, présentant

tous une

phase smectique

B. Nous mon-

trons que l’extension des corrélations de

position

des

molécules, parallèlement

à leur direction moyenne, varie d’un

composé

à l’autre et est

responsable

de

la nature de la

phase smectique

B : les deux modèles

proposés peuvent

être rencontrés ainsi que des cas intermédiaires.

2. Nature des

composés

et

dispositifs expérimen-

taux. - Nos

expériences

ont

porté

sur

quatre

subs-

stances :

- le 4 n

Terephtal-bis butyl

aniline

(TBBA), smectique

B entre 113 °C et 144 °C

[5],

- le 4 n

butyloxybenzal-4’ éthylaniline (BEA), smectique

B entre 41 °C et 51 °C

[2, 6],

- le

4, 4’ n dioctadecyl-oxyazobenzène (C18 OAB), smectique

B entre 94 °C et 99 °C

[7],

- le 4 n

butyloxybenzal-4’

n

octylaniline (40.8), smectique

B entre 33 °C et 49 °C

[8].

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019740035010077300

(3)

774

On

peut

obtenir des cristaux de ces quatre substances à

partir

de leur solution dans des solvants variés.

Par fusion d’un

monocristal,

on obtient ensuite aisément un monodomaine de la

phase smectique

B.

Ce monodomaine est souvent suffisamment

rigide

pour

pouvoir

être

manipulé

comme un monocristal.

Cependant,

dans le cas de

C,8

OAB et du

40.8, l’échantillon,

peu

rigide,

a dû être maintenu entre

deux lames de mica. Nous verrons que cette

plus

ou moins

grande rigidité

des échantillons

peut

être reliée à leur structure et caractérise en fait la nature

des corrélations moléculaires.

Les

expériences

sont réalisées au moyen d’un

dispositif

extrêmement

simple

et

déjà

décrit par ailleurs

[9] :

l’échantillon fixe est éclairé par un faisceau de rayons X

monochromatique CuKa ;

le

rayonnement

diffracté et diffusé est recueilli sur une

plaque photographique placée

derrière l’échantillon.

La distance échantillon-film est voisine de 3 cm.

L’échantillon est

placé

dans un

support

chauffé par circulation d’huile et sa

température

est main-

tenue constante à

0,50 près.

Les

diagrammes

obtenus

montrent que toutes ces substances

présentent

bien

une

phase smectique

B dans l’intervalle de

tempé-

rature

indiqué.

Ils

présentent

des taches de diffraction

et de diffusion :

l’analyse

des taches diffuses a été effectuée par

enregistrement

au moyen d’un micro- densitomètre

Joyce,

MK III C.

3.

Diagrammes caractéristiques

des

phases

smec-

tiques

B. - Nous avons utilisé essentiellement deux

types

de

diagrammes

suivant l’orientation relative du faisceau de rayons X et des

plans smectiques.

3.1 1 Le faisceau de rayons X est très peu incliné

sur les

plans smectiques.

Dans ce cas, à cause des

distorsions

possibles

des

couches,

on observe

plusieurs

ordres de diffraction par les

plans smectiques (*). Sur

le

diagramme,

on voit

apparaître (Fig. 1) : a)

Les taches de diffraction

0, 0, 1, correspondant

aux

plans smectiques.

La direction

d’alignement

de

ces taches nous définit la normale aux

plans

smec-

tiques,

leur distance nous donne

l’épaisseur

des

couches.

b)

Les

lignes

diffuses traduisant l’existence des files de molécules

périodiques, qui

diffractent les rayons X d’une manière

partiellement incohérente [10].

La direction de ces

lignes

diffuses nous donne l’orien- tation des files de molécules

qui

leur sont perpen- diculaires. La distance entre

lignes parallèles

définit

(*) L’observation simultanée des 2 ou 3 premières taches de

diffraction 0, 0, 1, sur un diagramme de cristal fixe, implique, pour

une épaisseur des couches smectiques constante et voisine de 25

Á,

une variation de l’angle d’incidence sur les plans smectiques de ± 5°.

La divergence angulaire du faisceau incident étant inférieure au

degré, cela prouve l’existence, à travers l’échantillon, d’une déso- rientation certaine des plans smectiques. Cet effet est différent des fluctuations d’orientation des molécules appartenant à une même file périodique, fluctuations qui sont d’amplitude plus faible, de

l’ordre de et qui sont décrites plus loin.

FIG. 1. - Représentation schématique du cliché de diffraction obtenu avec le faisceau de rayons X incident parallèle aux plans smectiques. Des grandeurs E, e, d on déduit respectivement la longueur apparente des molécules 1, la longueur de corrélation

longitudinale L et la fluctuation moyenne de l’orientation des ,-molécules e.

la

période

le

long

des files moléculaires : dans le cas

de

TBBA,

nous avons montré que cette

période

n’était rien d’autre que la

longueur

de la molécule étirée

[11]. Enfin, l’épaisseur

de ces

lignes

diffuses

et leur étendue latérale

permettent

de mesurer res-

pectivement

la

longueur

moyenne des files

(longueur

de

corrélation)

et les fluctuations d’orientation des molécules le

long

d’une même file

[10].

Il faut noter

qu’un

tel

diagramme permet

une

mesure directe de

l’angle

d’inclinaison des molécules

sur la normale aux

plans smectiques :

c’est

l’angle

entre la direction

d’alignement

des taches de diffrac-

tion des

plans smectiques

et

la normale

aux

lignes

diffuses.

FIG. 2. - Représentation schématique du cliché de diffraction obtenu avec le faisceau de Rayons X incident perpendiculaire

aux plans smectiques. Les taches diffuses (a) traduisent un ordre local de symétrie moins élevée, tandis que les taches diffuses (b)

rendent compte des mouvements des molécules autour de leur

position moyenne.

3.2 Le faisceau

de

rayons X est

perpendiculaire

aux

plans smectiques (Fig. 2).

Dans ce cas, on observe

les

premières

taches de diffraction

h, k,

o par des

plans parallèles

aux directions moléculaires. Ces taches sont donc

caractéristiques

de l’ordre latéral des molécules. Le

diagramme présente

dans tous

les cas une

symétrie pseudo-hexagonale :

dans un

plan perpendiculaire

aux directions

moléculaires,

les

axes des molécules sont à des distances sensiblement

égales (différant

de moins 1

%). Lorsque

les molécules sont

perpendiculaires

aux couches

smectiques (BA),

ces distances sont

égales

et les molécules d’une même couche sont

rangées

aux n0153uds d’un réseau

hexagonal.

On

peut

définir une maille

hexagonale,

l’axe c étant

(4)

FIG. 3. - Mailles locales des phases smectiques BA (a) et Bc (b).

parallèle

à la direction des molécules

(Fig. 3a). Lorsque

les molécules sont inclinées, sur

les-plans smectiques,

le réseau

plan

est

pseudo-hexagonal,

et la maille

caractérisant la structure a une

symétrie

monocli-

nique (Fig. 3b).

L’axe c est

toujours pris parallèle

à la direction des

molécules,

il n’est

plus perpendi-

culaire aux couches

smectiques.

Ce

type

de

diagramme

prouve que les axes cris- tallins sont

parallèles

d’une couche à l’autre. La localisation bien définie des taches

h, k,

o prouve,

comme nous le verrons, que l’ordre s’étend à rela- tivement

grande

distance à l’intérieur d’une même couche.

Cependant,

autour des noeuds

h, k,

o, il

apparaît

des taches diffuses intenses

qui

caractérisent les fluctuations de

position

des molécules autour de leur

position

moyenne et

permettent

de déterminer les corrélations entre les

déplacements

des molécules d’une même couche.

On

peut

se demander ce

qui

maintient les axes

cristallins

parallèles

d’une couche à

l’autre,

c’est-à-

dire la nature des interactions moléculaires latérales

et

longitudinales.

De

façon

à caractériser les corré- lations des

positions moléculaires,

à la fois

parallè-

lement aux directions des molécules et à l’intérieur d’une même couche

smectique,

nous allons donc examiner successivement comment

varient,

d’un

composé

à

l’autre,

les deux

types

de diffusion observés :

lignes

diffuses et taches diffuses entourant les noeuds de diffraction

h, k,

o.

4.

Lignes

diffuses. - Un

exemple

de ces

lignes

diffuses est

représenté figure

4 pour le BEA. Pour les autres substances la

qualité

des

photographies

est moins

bonne,

c’est

pourquoi

nous ne les repro- duisons pas ici. En

effet,

les cristaux se

présentent

alors sous forme de lamelles très minces

parallèles

aux

plans smectiques qui ’se prêtent

mal aux condi-

tions

expérimentales

de ce

type

de

diagramme.

Les

lignes

diffuses

peuvent

néanmoins être observées et

analysées.

Ces

lignes

sont bien définies pour TBBA et BEA où elles sont visibles sur

l’original jusqu’au

9e ordre. Elles sont

larges

et peu étendues dans le

cas du 40.8 et se réduisent à deux taches diffuses

allongées

suivant la direction

perpendiculaire

aux

molécules pour

C 18

OAB.

Ainsi

lorsqu’on

passe du BEA à

C1 g OAB,

les files

FIG. 4. - Cliché de diffraction du BEA à 44 °C (temps de pose 15 h) faisceau incident parallèle aux plans smectiques.

périodiques

de molécules

disparaissent,

c’est-à-dire que les corrélations de

position longitudinales

devien-

nent très faibles : les couches

smectiques

sont de

moins en moins corrélées entre elles et par

conséquent

les couches

smectiques superposées

sont de

plus

en

plus

libres de

glisser

les unes sur les autres.

L’examen

quantitatif

des

diagrammes

de diffusion

nous

permet

de mesurer la

période

l le

long

des files

de molécules que nous avons

appelée longueur

appa- rente des

molécules,

la

longueur

de corrélation

longi- tudinale, l’amplitude

des mouvements

longitudinaux, l’angle

de fluctuation des directions moléculaires autour de l’orientation moyenne des molécules B.

Les résultats sont

reportés

dans le tableau I. Nous

avons fait

également figurer

dans ce tableau la

longueur 10

de la molécule étirée mesurée sur le modèle

Büchi, Dreiding

Stereomodele

(normal).

L’examen du

tableau 1 montre que, dans tous les cas, la

longueur apparente

moléculaire est très

proche

de la molécule

étirée,

même pour

C18 OAB,

pour

lequel

notre déter-

mination de 1 est très peu

précise ;

par

conséquent,

le mouvement des chaînes terminales

[4]

modifie

peu la

longueur

moléculaire

apparente.

D’autre

part,

pour BEA et TBBA la

longueur

de corrélation

longi-

tudinale est de l’ordre de 200

Á.

Cela

signifie, qu’en première approximation,

un monodomaine smecti- que B de ces

composés peut

être considéré comme

formé de cristaux

d’épaisseur,

200

Á,

les couches

smectiques

étant localement corrélées sur cette dis- tance. Par contre, dans le 40.8 et surtout le

C18 OAB,

les couches sont peu corrélées entre elles et

peuvent glisser

facilement l’une sur l’autre.

Il faut noter que la mise en évidence de ces files moléculaires est liée à une incohérence

partielle

entre ces

files,

c’est-à-dire à un

déplacement

corrélé

des molécules d’une même file et non corrélé entre

molécules de files voisines. La diffusion de rayons X

ne

permet

pas de

distinguer

un

déplacement statique

d’un mouvement

longitudinal

corrélé et ne

donne,

. par

conséquent,

aucune indication sur le

temps

de vie de ces chaînes de molécules. Il est

cependant

(5)

776

TABLEAU 1

vraisemblable,

étant donnée la nature des

phases étudiées,

que nous observons

ici,

un mouvement moléculaire

longitudinal plus

ou moins corrélé et

non un

déplacement statique.

5. Taches diffuses localisées autour des taches

h, k,

o. - Ces diffusions sont visibles sur les

diagrammes

de la

figure

5

lorsque

le faisceau de rayons X incident est normal aux

plans smectiques. Lorsque

les molé-

cules sont normales aux

plans smectiques,

le dia-

gramme est

symétrique

et l’ordre

hexagonal

est

immédiatement visible. Par contre,

lorsque

les molé-

cules sont

inclinées,

le

diagramme

est

dissymétrique

et toutes les taches

h, k,

o

équivalentes

ne sont pas visibles.

Si on compare les

diagrammes correspondant

aux

différents

composés,

on constate d’abord

(Fig. 5a)

que les taches

h, k,

o

caractéristiques

de l’ordre

pseudo-hexagonal

sont très fines et, par

conséquent,

le réseau cristallin est très bien défini.

(Ceci

ne

peut

être observé sur les autres

diagrammes

de la

figure

5

qui

ont été

surexposés,

afin que les taches diffuses soient

plus

aisément

observables.)

Le cas de

C18

OAB

est différent : nous n’avons

jamais

pu obtenir un

diagramme présentant

des taches aussi

fines,

car, dans

l’épaisseur

de l’échantillon

étudié,

il y a déso- rientation

partielle

des axes cristallins caractérisant le réseau

hexagonal.

Ceci se traduit sur le

diagramme

par la

présence

d’un anneau à la

place

des 6

premières

taches

h, k,

o

(Fig. 5e).

L’intensité diffractée

présente

des maxima en 6

points (distance angulaire proche

de

600),

ce

qui signifie

que les

plans smectiques

ordonnés

présentent

une orientation

privilégiée

définie

à

± 15° près.

A l’intérieur d’une même

couche,

l’ordre semble néanmoins assez bien

défini,

car les

anneaux observés sont fins. On

peut

remarquer que le désordre d’orientation des

plans smectiques

se

traduit

également

par une extension des taches

h, k,

o

perpendiculairement

au

plan (h, k, o)

et ceci s’observe

facilement sur le

diagramme

d’échantillons

poly-

domaines non orientés

[12] :

pour

C18 OAB,

les

anneaux

correspondants

sont surtout

élargis

du côté

des

angles

de diffraction croissants

(cette dissymétrie

est

caractéristique

de la forme

allongée

des taches

h, k, o) ;

ces anneaux, au

contraire,

sont fins pour les 3 autres

composés.

Ces

premiers

résultats

indiquent

FIG. 5. - Clichés de diffractions des différentes substances avec

le faisceau incident perpendiculaire aux plans smectiques.

a) TBBA à 115 °C (temps de pose 20 min).

b) BEA à 42 °C (temps de pose 24 h).

c) TBBA à 115 °C (temps de pose 3 h).

d) 40.8 à 40 °C (temps de pose 2 h).

e) C18OAB à 95 °C (temps de pose 6 h).

(6)

donc

déjà

un

parallélisme

entre l’absence de files

de molécules et la faculté de désorientation des couches

smectiques (ceci signifie

que nous n’avons

jamais

obtenu un « vrai » monodomaine de

C18 OAB).

Si on observe maintenant les taches diffuses

pré-

sentes sur les

diagrammes

de la

figure 5,

on constate

qu’elles

sont de 2

types :

a)

Les

premières,

non localisées autour des taches de

Bragg,

sont décrites sur le schéma de la

figure

2

en a. Elles sont surtout visibles pour BEA et

TBBA, plus estompées

pour

40.8,

invisibles dans le cas de

C18OAB.

Nous ne les considérerons pas

ici,

car

elles

traduisent l’existence d’un ordre local de

symétrie

inférieure à la

symétrie

moyenne

pseudo-hexago-

nale

[13].

Cet

arrangement local,

moins

symétrique, ’

est lié à

l’anisotropie

des molécules et

conduit,

pour TBBA en

particulier,

à l’existence de

phases

lamel-

laires intermédiaires entre la

phase smectique

B et

la

phase

cristalline

(*).

b)

Les taches de

diffusion,

localisées autour des taches de

Bragg h, k,

o sont

anisotropes, allongées, perpendiculairement

aux directions

[h, k, o]

corres-

pondantes,

leur

aspect

est celui des taches diffuses dues à

l’agitation thermique

dans un cristal. Si la

phase smectique

B était suffisamment

rigide

pour

se

comporter

comme un cristal et si

l’amplitude

des

mouvements latéraux des molécules était suffisam- ment

petite,

ces mouvements

pourraient s’analyser

en termes de

phonons.

Dans ce cas, la distribution d’intensité diffusée au

voisinage

d’une tache de

Bragg

est bien connue

[14]

et

peut

s’écrire :

q est la distance du

point

de mesure au noeud

h, k,

o

dans

l’espace réciproque

c’est aussi le vecteur d’onde des

phonons considérés ;

s est le vecteur de diffusion des rayons

X ;

v est la vitesse de

propagation

des

phonons ;

u leur

polarisation,

caractérise la direction des

déplacements

moléculaires.

A

partir

du schéma de la

figure 6,

on

peut

relier

l’anisotropie

des taches diffuses à une vitesse de

propagation

différente pour les ondes

longitudinales

FIG. 6. - Diffusion des Rayons X par les phonons : s vecteur de

diffusion. q et ql vecteurs d’onde de phonons parallèle et perpen- diculaire à s. Ut et UL vecteurs de polarisation des phonons diffusant

les R. X et correspondant respectivement aux vecteurs d’onde ql et qll

(*) GRAY, G. W., Communication personnelle.

et transverses : les ondes transverses seraient environ 3 fois

plus

lentes. Encore faut-il vérifier

qu’une

telle

description

des mouvements moléculaires est valable :

nous avons donc

analysé

les variations de l’intensité diffusion en fonction de q, dans le cas de

déplacements longitudinaux.

En

effet,

dans ces conditions

expé-

rimentales

(Fig. 6),

on évite toute interférence avec

des effets dus à des désorientations éventuelles des couches

smectiques

constituant le monodomaine.

Les résultats ont été

analysés

sous la forme :

et les valeurs de a, mesurées dans tout le domaine d’existence de la

phase

B pour 3 des 4

composés,

sont

reportées figure

7. On voit immédiatement que si a est

proche

de 2 pour BEA et

TBBA,

il s’en écarte notablement pour le 40.8. La décroissance de

plus

en

plus

lente de l’intensité diffusée en fonction de q,

lorsqu’on

passe de BEA à

C18 OAB,

est directement visible sur les

enregistrements

de la

figure

8. Dans

le cas de

C18 OAB,

on ne

peut plus

du tout

analyser

la décroissance de l’intensité avec q sous une forme

simple.

T-T FIG. 7. - Variation de a avec la température réduite

T - TF TF

TF

TF est la température de fusion.

Ces

résultats

prouvent donc que, dans le cas de BEA et

TBBA,

les mouvements latéraux des molécules sont corrélés à assez

grande

distance pour que les

phases smectiques

B de ces

composés puissent

être

considérées comme très

proches

de

phases

cristallines.

Par

contre,

le 40.8

(a

=

1,4)

et

C 18

OAB corres-

pondent

mieux au modèle de couches successives peu liées entre elles pour

lesquelles

P. G. de Gennes

prévoit

une variation

plus

lente de l’intensité diffuse

en fonction

de q [15] :

a 2.

Il faut

souligner

que nos mesures sont peu

précises

au

voisinage

immédiat de la tache de

Bragg,

mais

(7)

778

FIG. 8. - Variation de l’intensité dans les taches diffuses (b), le long d’une direction [110] ou [100] de l’espace réciproque. 00

est l’angle de Bragg correspondant à un noeud 2, 0, 0 ou 1, 1, 0.

deviennent très correctes dès

qu’on

s’en

écarte,

c’est-

à-dire

lorsque

la tache de diffusion

s’élargit.

Le passage de a de la valeur 2 à

1,4

est tout à fait

significatif

et

nous semble

caractéristique

de l’ordre

longitudinal

des molécules.

6. Transition

solide-smectique

B. - Les

lignes

dif-

fuses et les taches de diffusion entourant les noeuds de

Bragg

existent aussi dans la

phase

cristalline

qui,

dans tous les cas

étudiés,

se transforme directement

en

phase smectique

B par

chauffage;

nous avons

donc étudié les modifications des

diagrammes

au

voisinage

de la transition de

phase.

b.1 LIGNES DIFFUSES. - Nous avons

déjà souligné,

dans le cas de

TBBA,

que seule

l’amplitude

des

mouvements

longitudinaux

corrélés des molécules

change

brutalement à la transition : elle passe de

0,2

à 2

A [11].

La

longueur

de corrélation est sensi- blement la même dans les deux

phases.

Du

point

de vue des

lignes diffuses,

les

diagrammes

relatifs

aux deux

phases

sont très voisins : dans le cas du

cristal,

les

lignes

sont visibles

jusqu’à

un ordre

plus

élevé et s’étendent par

conséquent plus

loin du centre

du

diagramme.

Ceci a été

interprété uniquement

en

faisant intervenir les

amplitudes

des

déplacements longitudinaux

des

molécules, beaucoup plus impor-

tantes dans la

phase smectique

B.

A la transition de

phase solide-smectique B,

on n’observe aucune anomalie

particulière

de ce dia-

gramme, en

particulier,

il

n’apparaît

aucun effet

prétransitionnel

en

phase

solide.

6.2 TACHES DIFFUSES ENTOURANT LES TACHES DE

BRAGG

h, k,

o. - Dans la

phase

solide des 3

composés

BEA, TBBA, 40.8,

on observe des taches

thermiques particulièrement

intenses autour des noeuds

h, k,

o, situés

approximativement

à

1/4,5 A-1

de

l’origine

du

réseau

réciproque.

Ces noeuds sont ainsi

disposés approximativement

au sommet d’un

hexagone ayant

des dimensions

comparables

à celui observé dans la

phase

B.

Nous avons

repris l’analyse

des taches

thermiques

diffuses dans la

phase

cristalline des trois

composés : BEA, TBBA,

40.8. Les résultats sont

reportés figure 7

en même

temps

que ceux relatifs à la

phase

smec-

tique

B. Les 3

composés

se

comportent,

cette

fois,

de manière assez différente.

a)

BEA. - le coefficient a reste

égal

à 2 dans tout

le

domaine de

température

considéré. Aucune ano-

malie

importante n’apparaît

dans le mouvement

latéral des molécules au

voisinage

de la transition de

phase.

b)

TBBA. - assez loin de la transition de

phase,

le coefficient a

caractéristique

de la

phase

solide est

bien voisin de

2,

mais

lorsqu’on s’approche

du

point

de

transition,

l’intensité diffuse croît et la tache de diffusion

s’élargit; l’analyse

de la distribution d’in- tensité ne

peut

se faire

qu’au

moyen de valeurs de a

nettement inférieures à 2. Il

apparaît

donc une ano-

malie des mouvements latéraux des molécules

qui

n’est pas reliée à une anomalie des corrélations

longi-

tudinales. Cette anomalie est

peut-être particulière

à ce

composé qui,

par refroidissement de la

phase smectique B,

donne lieu à la formation de 2

phases

intermédiaires

successives,

avant de retourner à l’état cristallin

primitif [13].

D’autre

part,

on

peut

relier

ces modifications de

comportement

dans le cristal à l’existence d’effets

exothermiques

observés par Billard et Urbach

[16]

vers 1090 et attribués à une

transformation de

phase

cristalline.

c)

40.8. - Dans ce cas et dans le domaine de

température étudié,

le coefficient a n’est

jamais égal

à

2,

mais est voisin de 2 à la

température

ambiante.

Il semble donc que les effets

anharmoniques

sont

déjà importants

dans la

phase cristalline,

environ

100 au-dessous du

point

de fusion.

Remarquons d’ailleurs

que

l’hexagone

des taches du solide est très déformé et que la transition

solide-smectique

B

s’accompagne

donc d’un

changement important

dans

la

position

des molécules contrairement au cas des

autres

composés.

7. Discussion. - L’ensemble des résultats

expé-

rimentaux montre donc que la nature de la

phase smectique

B

dépend

essentiellement des corrélations

longitudinales

existant entre molécules voisines. Lors- que la

longueur

de corrélation est

grande,

la

phase smectique

B se

comporte

localement comme un

cristal,

les axes cristallins du réseau

plan,

carac-

térisant les couches

smectiques,

restent bien

parallèles

entre eux; on obtient facilement de bons mono-

domaines.

Lorsque

les corrélations

longitudinales

(8)

disparaissent,

le

glissement

des couches successives devient

facile,

mais il

s’y ajoute

une fluctuation d’orien- tation des axes cristallins des couches et nous n’avons

jamais

pu obtenir d’échantillon strictement mono-

domaine. C’est donc par l’intermédiaire des corré- lations

longitudinales

que se maintient l’ordre à

grande

distance à l’intérieur des couches : ceci est

probablement

dû à

l’anisotropie

des molécules dont les mouvements ne

peuvent

être

indépendants

à

l’intérieur d’une même couche.

Rappelons

en effet

que la structure décrite pour TBBA et BEA nous

apparaît

comme une structure moyenne due aux sauts corrélés de molécules entre

positions équiva- lentes,

mais que,

localement,

la

symétrie

est

plus

faible

[13].

On

peut

se demander

quels

sont les

paramètres qui

conditionnent l’étendue des corrélations

longi-

tudinales. Etant donné la diversité de formule chi-

mique

et le

petit

nombre de

composés étudiés,

nous

ne pouvons établir de manière

systématique

l’influence de la forme moléculaire. Il semble

bien, cependant,

que

lorsque

la chaîne terminale devient

grande,

les

corrélations

longitudinales disparaissent.

La

rigidité macroscopique

de la

phase smectique apparaît

donc directement liée à sa

rigidité

micro-

scopique

caractérisée par l’existence de files de molé- cules : il serait

important

de connaître les constantes

élastiques

de ces différents

composés

à la fois dans

la

phase smectique

B et dans la

phase solide,

en

particulier

au

voisinage

de la transition de

phase qui

doit être très différente suivant la nature de l’ordre local.

Remerciements. - Nous remercions L. Liébert et L. Strzelecki

(Laboratoire

de

Physique

des

Solides, Orsay).

D. L. Fischel et A. de Vries

(Liquid Crystal Institute, Kent,

U. S.

A.).

M.

Dvolaitsky,

F.

Poldy

et C.

Taupin (Laboratoire

de

Physique

de la Matière Condensée et Laboratoire de Chimie

Organique

des

hormones, Collège

de

France, Paris) qui

ont

synthétisé

et nous ont fourni les substances étudiées dans cet article.

Bibliographie

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