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Étude par diffraction des rayons X aux petits angles du polymorphisme smectique du di-(p, n-octadécyloxybenzylidèneamino)-4,4'-diphényle

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Étude par diffraction des rayons X aux petits angles du polymorphisme smectique du di-(p,

n-octadécyloxybenzylidèneamino)-4,4’-diphényle

D. Guillon, A. Mathis, A. Skoulios

To cite this version:

D. Guillon, A. Mathis, A. Skoulios. Étude par diffraction des rayons X aux petits angles du polymor-

phisme smectique du di-(p, n-octadécyloxybenzylidèneamino)-4,4’-diphényle. Journal de Physique,

1975, 36 (7-8), pp.695-700. �10.1051/jphys:01975003607-8069500�. �jpa-00208304�

(2)

ÉTUDE PAR DIFFRACTION DES RAYONS X AUX PETITS ANGLES

DU POLYMORPHISME SMECTIQUE

DU DI-(p, n-OCTADÉCYLOXYBENZYLIDÈNEAMINO)-4,4’-DIPHÉNYLE

D. GUILLON, A. MATHIS et A. SKOULIOS

C.N.R.S., Centre de Recherches sur les Macromolécules, 6, rue Boussingault, 67083 Strasbourg-Cedex, France

(Reçu le Il février 1975, accepté le 6 mars 1975)

Résumé.

2014

Au moyen de la diffraction des rayons X aux petits angles, on a étudié le polymorphisme smectique du di-(p, n-octadécyloxybenzylidèneamino)-4,4’-diphényle. On a déterminé les tempéra-

tures de transition et mesuré la variation de l’épaisseur des couches smectiques en fonction de la

température. En combinant ces résultats avec ceux précédemment acquis par dilatométrie, on a

calculé de façon directe la surface des molécules dans le plan des lamelles.

On a suggéré, premièrement, que lors de l’apparition des phases smectiques à partir de l’état cristallin, les chaînes aliphatiques fondent seules, les tronçons aromatiques ne fondant à leur tour que lors de l’apparition de la dernière phase smectique ; deuxièmement, que les tronçons aromatiques

s’inclinent brusquement sur le plan des lamelles dès l’apparition des phases smectiques, leur incli- naison ne variant guère par la suite ; et troisièmement, que le polymorphisme smectique n’est dû qu’au changement d’organisation des molécules à l’intérieur des couches aromatiques.

Abstract.

2014

The smectic polymorphism of di-(p, n-octadecyloxybenzylideneamino)-4,4’-diphenyl

has been studied by small angle X-ray diffraction. The transition temperatures have been determined and the variation in thickness of the smectic layers has been measured as a function of temperature.

By combining these results with those previously obtained by dilatometry, the surface occupied by

one molecule in the plane of the layers has been directly calculated.

First, it has been suggested that, at the formation of the mesophases from the crystal, only the aliphatic chains melt. While the aromatic parts melt in turn at the last smectic-smectic transition.

Second, that the aromatic parts suddenly tilt as soon as the first transition occurs. With the tilt angle remaining constant thereafter. Third, that the smectic polymorphism is only due to the change of

molecular organization within the aromatic layers.

Classification

Physics Abstracts

7.130

1. Introduction.

-

Dans une note récente [1], nous

avons décrit les résultats obtenus dans une étude

dilatométrique d’un smectogène comportant de lon- gues chaînes aliphatiques, à savoir le di-(p, n-octa- décyloxybenzylidèneamino)-4,4’-diphényle :

Cette étude nous a permis, non seulement de

mettre en évidence les transitions polymorphiques

que subit ce corps, tant par élévation de température

que par refroidissement, mais aussi de déterminer

avec une bonne précision l’évolution de son volume

spécifique en fonction de la température. L’analyse

de nos observations nous a amenés à faire deux

constatations. D’une part, la variation de volume

spécifique associée à chaque transition entre phases smectiques n’est pas discontinue comme pour une transition de première espèce, mais sigmoïdale et

réversible. D’autre part, la première transition, celle qui correspond au passage de la phase cristalline à la

première phase smectique, présente une forte hysté-

résis. Nous avons suggéré que ce phénomène est lié

à la fusion des chaînes aliphatiques seules, les tron-

çons aromatiques, eux, restant à l’état cristallin ou

du moins, dans un état fortement organisé, jusqu’à

une température beaucoup plus élevée.

Dans le présent article, nous décrirons les résultats

que nous venons d’obtenir dans l’étude de ce même

smectogène au moyen de la diffraction des rayons X

aux petits angles de Bragg. Dans ce travail, notre

but est, non pas de résoudre complètement la structure

cristalline des phases mésomorphes rencontrées, mais de déterminer simplement certaines modifications

,d’ordre structural qui accompagnent les transitions,

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01975003607-8069500

(3)

696

comme la modification de l’épaisseur des couches smectiques ou de l’aire moléculaire dans le plan des lamelles, dont la connaissance est de nature à faci- liter la compréhension du polymorphisme smectique.

2. Technique expérimentale.

-

Pour les expériences

de diffraction, nous nous sommes servis d’une chambre

à focalisation de type Guinier, dotée d’un monochro-

-mateur à lame de quartz courbée, opérant sous vide

et utilisant le rayonnement Kal du cuivre. Un examen

préliminaire de l’échantillon nous a montré que, lors de certaines transitions, le changement d’épaisseur

des couches smectiques est beaucoup trop faible pour être décelé, et analysé avec profit, de la manière

habituelle, c’est-à-dire au moyen d’une petite série

de diagrammes de diffraction enregistrés à diverses températures régulièrement espacés. Seul un traite-

ment statistique de données très abondantes nous a

semblé devoir apporter les renseignements recher-

chés. C’est la raison pour laquelle, au lieu d’utiliser

l’enregistrement photographique des clichés, qui néces-

site des durées d’exposition très longues (plusieurs heures), nous avons fait appel à une technique d’enre- gistrement, qui venait juste d’être mise au point par Gabriel et Dupont [2], et qui, faisant intervenir un

détecteur proportionnel à localisation linéaire (1), permet, sans diminuer la précision des mesures, de raccourcir les temps de pose dans des proportions

considérables (3 min.).

Sans rentrer dans les détails, rappelons brièvement qu’associé à un analyseur multicanal, ce détecteur permet, non seulement de compter les photons X

diffusés par l’échantillon, mais également de les

localiser le long de son filament, c’est-à-dire dans

l’espace angulaire de Bragg correspondant. Son uti-

lisation nécessite un certain nombre de précautions : antiparasitage, détermination de l’intervalle de réponse

linéaire tant en position angulaire qu’en intensité du rayonnement détecté, élimination des rayons X diffusés par l’air, etc... La figure 1 illustre, à titre indicatif, un cliché de diffraction enregistré à tempé-

rature ordinaire, en 3 min., sur 1024 canaux : les

deux pics qu’il contient, et qui sont placés symétri-

quement autour du faisceau direct (arrêté, ici, par un

puits), correspondent au premier ordre de diffraction d’un édifice lamellaire de 62,5 A d’épaisseur.

La chambre de diffraction que nous avons utilisée est équipée d’un four électrique destiné à porter l’échantillon aux températures désirées. Ce four a

été conçu pour assurer une stabilité de la température

de 0,02 OC. Nous lui avons associé un programmeur permettant d’élever linéairement la température entre

25 et 400 OC. La température est mesurée à l’aide d’un thermocouple placé dans la cellule porte-échan-

(1) L’acquisition de cet appareil, fabriqué par la Compagnie

Générale de Radiologie,

a

été possible grâce à l’A.T.P., Matériaux du C.N.R.S.

FIG. 1. - Cliché de diffraction enregistré

en

3 min.

sur

1024 canaux.

tillon même, avec une précision de quelques centièmes

de degré.

Du point de vue pratique, au lieu de fixer la tempé-

rature de l’échantillon à la valeur désirée et d’enre-

gistrer le cliché correspondant, nous avons préféré opérer de manière dynamique. Nous avons choisi

d’élever la température de manière linéaire, à une vitesse de 3 °C/h, et d’enregistrer les clichés automa-

tiquement, à raison d’un cliché toutes les 200 s (la

durée effective d’exposition étant de 180 s). Durant l’enregistrement d’un cliché, la température ne varie

donc que de 0,15 °C. Nous avons vérifié, par des

cycles de chauffage et de refroidissement, que la vitesse de changement de la température était suffi- samment lente pour que la température lue corres- ponde bien à la température réelle de l’échantillon.

La capacité de mémoire de l’analyseur multicanal

dont nous disposions étant limitée, les données nous ont été simplement fournies sous forme de l’adresse

FIG. 2.

-

Evolution

avec

la température de l’espacement des pics

de diffraction (données brutes de l’expérience).

(4)

et du contenu du canal le plus chargé dans chacun des pics de diffraction. Or, compte tenu du caractère aléatoire du phénomène de comptage, cette adresse

ne correspond pas forcément à l’adresse du sommet réel du pic. Pour cela, nous avons choisi de considérer

comme adresse du sommet du pic, la valeur moyenne calculée sur 5 acquisitions successives. La figure 2 représente l’évolution avec la température de l’espa-

cement réciproque, exprimé en nombre de canaux et

calculé comme étant la différence pour chaque cliché

entre les deux adresses des deux pics de diffraction ;

la figure 3 représente, elle, la même évolution mais définie avec des valeurs moyennes de l’espacement.

FIG. 3.

-

Evolution

avec

la température de l’espacement des pics

de diffraction (valeurs moyennes). Les flèches indiquent les tempé-

ratures de transition observées par dilatométrie [1].

3. Transitions de phase.

-

L’examen de la figure 3

permet de relever 3 transitions dans l’évolution de

l’espacement des raies en fonction de la température.

Ces transitions se manifestent, soit par un changement

discontinu et important de l’espacement (c’est le

cas pour la première transition à 138 OC, correspon- dant au passage de la phase cristalline à la première phase smectique), soit alors par une variation rapide

mais continue de l’espacement dans un intervalle

réduit de température (c’est le cas pour les deux autres transitions à 172 et 205 OC). Nous retrouvons donc par diffraction des rayons X aux petits angles toutes

les transitions observées précédemment par dilato- métrie [1] ; nous retrouvons également des valeurs

identiques pour les températures correspondantes.

En accord avec les observations réalisées par dilatométrie [1], nous avons constaté que la première transition, la plus importante, n’est pas réversible.

Par refroidissement, la diminution brutale de l’épais-

seur des lamelles apparaît à température plus basse.

Rappelons que cette transition correspond à un

processus de fusion-cristallisation des chaînes alipha- tiques ; le retard à la cristallisation révèle simplement

une cinétique de cristallisation lente. Par un examen

visuel du cliché de diffraction considéré dans son

ensemble, nous avons vérifié que, dans l’intervalle de température s’opère cette cristallisation, il y a coexistence de deux phases, la phase cristalline et la

phase smectique.

Quant aux transitions suivantes, elles sont parfai-

tement réversibles. Par un examen visuel direct des clichés enregistrés au cours des transitions, nous

avons vérifié qu’il n’y a pas ici démixtion comme pour la première transition. L’épaisseur des lamelles varie bien de façon continue et sigmoïdale. Nous rejoignons

donc les conclusions auxquelles nous étions parvenus

précédemment par dilatométrie [Il.- La variation

continue de l’espacement peut signifier, soit que les couches smectiques, toutes identiques entre elles,

ont une épaisseur qui change de façon continue avec

la température, soit alors que l’édifice mésomorphe

résulte de l’empilement de deux types de lamelles à

proportion variable (fluctuation de l’épaisseur). Il est

difficile de faire un choix entre ces deux hypothèses

avec les seuls renseignements expérimentaux dont

nous disposons, d’autant que les variations d’espace-

ment ne sont pas importantes et que nous n’avons pas pu enregistrer les ordres supérieurs de diffraction.

4. Evolution des paramètres structuraux.

-

L’éta-

lonnage du diffractomètre permet de déterminer

l’épaisseur d des couches smectiques à partir de l’espacement des pics de diffraction enregistrés. La figure 4 représente l’évolution de cette épaisseur en

fonction de la température. Notons que, dans cette

étude, nous n’avons pas dépassé 245 °C environ, car, au-delà de cette température, les clichés de diffraction

perdent rapidement de leur intensité; la fusion complète de l’échantillon se produisant à température

FIG. 4.

-

Evolution

avec

la température de l’épaisseur des couches

smectiques. Les flèches indiquent les températures de transition observées par dilatométrie [1].

1

(5)

698

bien plus élevée, l’explication de cette diminution de l’intensité pourrait être attribuée à un changement de

texture, les couches smectiques s’orientant parallèle-

ment aux parois en mica des cellules porte-échantillon,

donc perpendiculairement à la direction du faisceau direct. Notons également que la dispersion des points expérimentaux, plus faibles dans le domaine d’exis- tence des phases smectiques que dans celui du cristal,

n’excède pas une fraction d’Angstrôm.

Pour préciser le comportement du smectogène considéré, nous avons calculé, à partir des valeurs

expérimentales de d et des valeurs du volume spéci- fique [1], le paramètre S (Fig. 5). Ce paramètre a déjà

été utilisé avec profit dans le cas des phases mésomor- phes de savon [3] ; il représente la surface qu’occupe

une molécule dans le plan des lamelles. On peut le calculer aisément à l’aide de la relation :

qui fait intervenir la masse moléculaire M du produit,

son volume spécifique 1, l’épaisseur d des lamelles et le nombre N d’Avogadro.

FIG. 5.

-

Evolution avec la température de l’aire moléculaire.

Avant d’aller plus loin, précisons la signification physique du paramètre S. Dans la mesure où les molécules’ sont ordonnées de manière périodique et régulière, comme c’est le cas pour l’état cristallin,

S représente l’encombrement latéral effectif des molé- cules dans le plan de la lamelle. Lorsqu’en revanche,

les molécules entières, ou une de leurs parties consti-

tuantes (notamment les chaînes aliphatiques lors- qu’elles sont fondues), sont désordonnées, ce para- mètre ne représente qu’une valeur moyenne. Ajoutons

enfin que dans une structure lamellaire la valeur calculée de S peut servir à caractériser l’encombrement

latéral des molécules à n’importe quel niveau, en particulier au niveau soit des tronçons aromatiques,

soit des chaînes paraffiniques.

Tout comme le volume spécifique, paramètre

mesuré par dilatométrie [1], les paramètres structu-

raux déterminés par rayons X subissent des variations très importantes lors de la première transition poly- morphique : l’épaisseur des lamelles diminue de

près de 20 % et l’aire moléculaire augmente de plus

de 30 %. Les transitions suivantes s’accompagnent, elles, de changements mineurs, en particulier la

transition à 172 °C qui est de très faible envergure.

Rappelons à cet égard que l’analyse dilatométrique

de l’échantillon permet d’attribuer la première tran-

sition à la fusion des chaînes aliphatiques [1]. Quant

aux transitions ultérieures, la diffraction des rayons X

aux grands angles indique soit un changement poly- morphique entre deux phases smectiques dans les- quelles existe une organisation latérale des tronçons aromatiques, c’est le cas de la transition à 172 °C,

soit la désorganisation latérale complète des molé-

cules dans les strates smectiques, c’est le cas de la

transition à 205 °C.

5. Discussion.

-

Les résultats énoncés suscitent un

certain nombre de commentaires. On constate, en

premier lieu, que la surface spécifique, S, augmente

constamment à mesure que la température s’élève,

et ce aussi bien lors des transitions successives enre-

gistrées qu’à l’intérieur des domaines d’existence des différentes phases. Cette évolution signifie sans aucun

doute qu’indépendamment de leur assemblage précis

et de leur organisation latérale dans les couches smec-

tiques, les molécules s’écartent latéralement de manière extrêmement sensible. Une telle évolution est ana-

logue à celle observée dans les phases mésomorphes

des savons, pour lesquels l’augmentation de la tempé-

rature s’accompagne d’une désorganisation de plus

en plus grande des chaînes aliphatiques et d’une aug-

mentation sensible de la surface spécifique [3].

Considérons à présent l’évolution de l’épaisseur

des lamelles. Nous pouvons nous poser la question

de savoir si la décroissance de d en fonction de la

température ne traduit pas un changement de l’incli-

naison des molécules à l’intérieur des couches smecti- ques. Avant d’aborder ce problème, il çonvient de préciser la notion d’inclinaison. Lorsque la molécule comporte, comme ici, deux parties distinctes, appa- remment très indépendantes, les chaînes aliphatiques

et les tronçons aromatiques, la définition de l’incli- naison des molécules est délicate. En effet, dans la

mesure où elles ont une conformation étirée, comme

à l’état cristallin notamment, ces deux parties n’accu-

sent pas forcément la même inclinaison par rapport

au plan des lamelles ; et au passage d’une phase à l’autre, rien n’impose a priori que l’angle qu’elles

font entre elles reste constant. D’autre part, lorsque

l’une des parties, par exemple les chaînes aliphatiques,

présente une conformation désordonnée, et que sa

(6)

direction d’allongement ne peut se définir qu’en

valeur moyenne, la géométrie globale de la molécule est encore plus difficile à caractériser, car elle est susceptible de varier en fonction de la température.

C’est la raison pour laquelle, dans la suite de cet

exposé, nous traiterons uniquement de l’inclinaison des tronçons aromatiques qui, rigides, ont un axe plus facile à définir avec sûreté.

Pour la clarté, nous discuterons d’abord les chan- gements d’inclinaison au passage polymorphique

d’une phase à la suivante, puis les changements

d’inclinaison en fonction de la température dans chaque phase smectique prise individuellement.

La première transition à 138°C s’accompagne

d’une diminution très nette de l’épaisseur des lamelles.

Celle-ci est tellement importante qu’indépendamment

de toute considération sur la fusion de telle ou telle autre partie des molécules, elle implique l’inclinaison franche des tronçons aromatiques dans les couches

smectiques. Il aurait été intéressant de calculer l’angle précis d’inclinaison des tronçons aromatiques lors

de cette transition. En réalité, cela n’est pas possible.

D’une part, nous ne connaissons pas l’inclinaison des molécules à l’état cristallin ; d’autre part, nous

ignorons la valeur des volumes spécifiques partiels

des tronçons aromatiques et des chaînes aliphatiques

tant à l’état cristallin qu’à l’état mésomorphe : nous

ne pouvons donc calculer l’épaisseur respective des

couches aliphatiques et aromatiques de façon directe.

Néanmoins, en admettant que lors de l’apparition

des phases smectiques, seules les chaînes aliphatiques fondent, nous pouvons donner une estimation de la diminution de l’épaisseur des couches aromatiques,

et par là une indication sur l’inclinaison des molécules.

En effet, si l’on admet que le volume molaire des tronçons aromatiques ne change guère au cours de

la transition (ce qui se traduit en termes de paramètres

structuraux par la constance du produit de la surface

spécifique S par l’épaisseur darom. des couches aroma-

tiques), la connaissance de la valeur de S à la tempé-

rature de transition pour l’état cristallin (24 A2)

et l’état mésomorphe (33 A2) permet de calculer le rapport des épaisseurs darom. correspondantes. La

valeur 1,37 trouvée donne la mesure de l’importance

de la diminution d’épaisseur qui se produit, et indique

clairement l’augmentation très importante de l’incli- naison des tronçons aromatiques sur le plan des

lamelles.

A notre avis, ce phénomène (qui rappelle celui

observé dans le cas des savons [3], la fusion des chaînes paraffiniques s’accompagne d’une augmen- tation de l’aire moléculaire) est dû à la fusion des chaînes aliphatiques. En s’inclinant sur le plan des lamelles, les tronçons aromatiques dégagent à l’in-

terface l’espace nécessaire au logement des paraffines désordonnées, plus encombrantes latéralement.

Pour déterminer le changement d’inclinaison des tronçons aromatiques lors des transitions suivantes à 172 et 205 OC, nous avons procédé d’une manière

analogue. En portant notre attention sur les seules

couches.. ,paraffiniques, en admettant ensuite que,

déjà fondues, celles-ci ne changent plus guère de

volume molaire lors des transitions, et en tenant compte enfin dé l’importance du volume qu’elles

occupent dans l’échantillon (environ 67 %) [1], ce qui correspond à une épaisseur de la couche paraffi- nique d’environ 30 A, nous avons calculé à partir

du changement de S les changements correspondants

de daliph.. Les valeurs trouvées, à savoir - 0,2 A

pour la transition à 172 °C et - 1,1 A pour celle à

205 °C, coïncident parfaitement avec les valeurs observées expérimentalement pour l’épaisseur globale

des lamelles (Fig. 4). Les deux transitions ne

s’accompagnent donc pas d’une variation significative

de l’épaisseur des couches aromatiques, et par consé- quent de l’inclinaison des molécules.

Si l’apparition des phases smectiques à partir

de l’état cristallin se traduit par une inclinaison brusque

des molécules et que les transitions ultérieures entre

phases mésomorphes n’entraînent pas d’inclinaison

supplémentaire, il reste à étudier l’évolution de l’inclinaison des molécules à l’intérieur même des domaines de stabilité de chaque phase. De même

que précédemment, nous avons considéré, pour

simplifier, les seules couches aliphatiques, et nous

avons essayé de vérifier que la variation de volume de ces dernières (calculée à partir de la variation de

l’épaisseur globale des lamelles, l’épaisseur des cou-

ches aromatiques étant supposée constante, et de la surface spécifique S) est compatible avec ce que l’on sait du coefficient de dilatation cubique des paraffines

liquides. La variation de d entre 140 et 245 °C est de l’ordre de - 6 A pour une épaisseur moyenne de la couche aliphatique de 30 A ; la variation correspon- dante de S est d’environ 10 A’ pour une surface moyenne de 38 A2. Nous avons donc aisément calculé pour la constante de dilatation une valeur de

qui est en parfait accord avec celle connue des paraffines liquides. Les données de l’expérience peu- vent donc être interprétées en termes simples de

dilatation des domaines paraffiniques, sans change-

ment d’épaisseur des couches aromatiques, c’est-à-

dire de l’inclinaison des molécules.

. 6. Conclusion.

-

Ce travail ne constitue pas une

étude cristallographique complète du polymorphisme smectique, en ce sens qu’il n’apporte pas de précision

sur la disposition relative des molécules, et des atomes qui les constituent, dans les couches smectiques.

Il permet toutefois de donner quelques renseignements

utiles sur leur comportement structural.

Dans le cas particulier du smectogène considéré, qui comporte de longues chaînes aliphatiques, l’appa-

rition des phases smectiques à partir de l’état cristallin

s’accompagne de la fusion des chaînes aliphatiques.

(7)

700

Celle-ci entraîne immédiatement, pour des raisons d’encombrement stérique, l’inclinaison des tronçons aromatiques sur le plan des lamelles.

L’accroissement ultérieur de la température et la

succession des différentes phases polymorphiques

n’af’ectent pas l’inclinaison des molécules. Ces transi- tions correspondent simplement à des changements

dans l’organisation latérale des parties aromatiques et, pour la dernière transition à 205 OC, à la fusion de ces parties avec conservation de la structure

lamellaire globale. Ce comportement est à rapprocher

de celui bien connu des savons purs de métal alcalin [3],

pour lesquels on a établi également que l’apparition

des phases mésomorphes par élévation de température correspond à la fusion des chaînes aliphatiques, les

groupes polaires restant organisés ; et que la succession des différentes phases observées correspond à des changements dans les seuls microdomaines contenant les groupes polaires, l’apparition de la dernière phase

smectique s’effectuant à la fusion des groupes polaires

eux-mêmes.

Ces résultats appellent deux remarques à propos de

l’inclinaison des tronçons aromatiques. La première

concerne la phase smectique apparaissant à 205 °C,

pour laquelle nous venons d’indiquer que l’organisa-

tion latérale des molécules dans les strates a disparu.

L’inclinaison des molécules suggère donc que cette

phase est de type C.

La deuxième remarque concerne la relation qui

existe entre l’angle d’inclinaison des molécules et

l’épaisseur des lamelles. Comme nous avons pu le constater, l’épaisseur des lamelles diminue à mesure

que la température s’élève. Dans le cas présent, toutefois, ce phénomène ne signifie pas que l’incli- naison des molécules augmente, mais simplement

que les couches s’étalent et que l’aire moléculaire s’accroît.

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