HAL Id: jpa-00206782
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To cite this version:
Jacques Philippe, Loic Langouet. Vidage thermique d’un piège. Journal de Physique, 1969, 30 (2-3),
pp.252-260. �10.1051/jphys:01969003002-3025200�. �jpa-00206782�
VIDAGE
THERMIQUE
D’UNPIÈGE
Par
JACQUES
PHILIPPE et LoïcLANGOUET,
Laboratoire de Luminescence, Faculté des Sciences de Rennes.
(Reçu
le 30 octobre 1968, révisé le 17décembre.)
Résumé. 2014 L’utilisation des
techniques
de calculnumérique
sur ordinateur nous apermis d’approfondir
le mécanisme devidage
d’unpiège
par activationthermique.
Nous avons cherché,en nous aidant de
plusieurs
tabulations sur les variablesjouant
un rôle dans cevidage,
à détaillerla
cinétique
de cevidage
en étudiant successivement lespopulations
des niveaux activés, lesperturbations
créées par levidage
lui-même et laprobabilité
de sortie en fonction dutemps.
Abstract. - The use of numerical calculation
techniques
enabled us to get a better under-standing
on theemptying-mechanism
of atrap by
thermal activation. We have tried,using
several tabulations on the variables
having
an effect on theemptying
of atrap,
to examineclosely
the kinetics of this
emptying by studying successively
thepopulations
of activated levels, theperturbations
causedby
theemptying
and theprobability
of exit in relation to time.1. Introduction et
rappel.
- Consid6rons un ensem-ble de
systemes luminog6nes pi6g6s
de meme nature.Nous
admettons,
comme 1’apropose
D. Curie[1], [2],
que
chaque systeme piege acquiert 1’energie W,
d6finiecomme la
profondeur
dupi6ge,
par1’absorption
successive
de j phonons hvc.
Une foisacquise
cette6nergie W,
ilpeut
alors passer dans un etat excite avec uneprobabilité B
par unite de temps. Lafigure
1represente
les niveaux de vibration dessyst6mes
enFiG. 1. - Modele du
piege.
admettant
qu’ils puissent
etrerepr6sent6s
par une courbe deconfiguration
a une seule coordonn6e.Sans chercher a définir pour l’instant 1’etat excite dans
lequel emigrent
lessyst6mes ayant acquis
1’ener-gie
d’activationW,
nous avons calcul6 laperturbation apport6e
par levidage
dupiege
lui-meme a une distri-bution
canonique
dessyst6mes
sur les differents ni-veaux
vibratoires,
c’est-a-dire a uner6partition
th6o-rique
de Boltzmann. Nous avons aussi 6tudi6 les variations de laprobabilit6
de sortie de cepiege
enfonction de la dur6e du
vidage
mesur6e apartir
d’untemps initial
correspondant
a 1’arret de 1’excitation.Pendant le
temps
ded6clin,
nous admettronsqu’il n’y
a aucunecapture
desyst6mes
par lespi6ges
dufait que 1’excitation est alors
arr6t6e,
il nepeut
doncy avoir que des
emigrations
ou desmigrations
internes.En ne consid6rant que les transitions internes entre les niveaux d’activation
consécutifs,
avec desproba-
bilit6s
d’absorption
et d’6mission dephonons
par unite detemps,
A etE,
on obtient pour lespopulations n2
des niveaux actives d’ordre
i,
unsyst6me
différentield’ordre j
+ 1 :On y admet notamment que la
probabilit6 d’absorp-
tion A est
proportionnelle
au nombre dephonons hvc,
d6fini par la
statistique
dePlanck,
d’ou :Le
syst6me differentiel,
ainsid6fini,
peut etre carac- t6ris6 par une matricetridiagonale asym6trique,
d’ordre 1
= j
+1,
que nous avons d’abord cherch6 adiagonaliser.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01969003002-3025200
Les trois
quantités physiques qui
interviennent danscette
resolution, hvc,
W etT,
ont des valeursexperi-
mentales courantes
[3], [4],
telles que :De
plus,
une solutionapprochee, propos6e
ant6rieu-rement par l’un de nous
[5],
permet de d6finir les limites interessantes deB/A :
Nous avons choisi differentes combinaisons des va-
leurs
de j, y
etB/A, comprises
dans les limites ainsifix6es,
pour couvrir laplupart
des caspossibles.
Tout
d’abord,
il s’est av6r6n6cessaire,
pour le calcul desÀl,
d’6tudierparticulièrement
la localisation deces valeurs propres. En se servant de relations de recurrence existant entre les determinants mineurs d’ordre
i - 1,
i et i + 1 pour le calcul dupolynome caractéristique,
et enappliquant
la m6thode de Bair- stow aupolynome caractéristique divis6,
nous avonspu obtenir une valeur
approch6e
de tous lesÀl.
Puis
1’application
de la m6thode de Newton aupolynome
total apermis
d’affiner les valeurs desAqi,
au
point
d’atteindre uneprecision
de 10-6.Nous avons pu alors remarquer que les valeurs propres
X’l
ob6issent a des lois derepartition;
eneffet,
si on
represente
les valeurs des differentsX’l
en fonctionde l’ordre I
= j
+1,
onobtient,
d’une maniere tout a faitg6n6rale,
ladisposition pr6sent6e
dans lafigure
2. Des que l’ordre I est suffisammentélevé,
?,"
etÀ;l
L sont en P etQ
et toutes les autres valeurspropres sont
reparties
entreX§
etÀ;l symetriquement
par
rapport
à l’axe :Nous avons pu en d6duire une loi
approch6e
derecurrence entre les valeurs propres aux ordres 1
2013 1,
I et 1 + 1 et obtenir ainsi par
extrapolation
les valeursapproch6e
a l’ordre 1 + 1 :Dans un
premier
temps, cette localisation des va-leurs propres nous a
permis
d’accélérer considerable-ment le temps de calcul des
7qz
al’ordinateur;
ainsinous avons pu faire les calculs pour
5 I =j + I 21,
alors que pour des ordres
sup6rieurs
nous 6tiODSlimites par les
capacités
de l’ordinateur IBM 1620 utilise.Par la
suite,
nous avons modifi6 la m6thode de calcul. Eneffet,
ladisposition particuli6re
des valeurs propres permet d’affirmer que lespolynomes
caract6-ristiques
forment une suite de Schturrlorsque
l’onpasse de l’ordre I a l +
1,
donc que la matrice carac-t6ristique
dusysteme
differentiel[1]
estsym6trisable.
De
plus,
il estpossible
d’utiliser la m6thode de bissec- tionpuisque, quel
quesoit q =A l, 1 :
La m6thode de bissection nous a
permis
de faire le calcul desAql,
avec le memeordinateur, jusqu’a
desordres de
70,
mais elle devrait permettre d’atteindre eventuellement a l’avenir des ordres encoreplus
6lev6s.Il faut faire
quelques
remarquesimportantes
ausujet
de la localisation des valeurs propres :- A la suite de nombreuses
tabulations,
nous avonspu trouver une
expression g6n6rale
desÀ;l
en fonctionde j,
y etB/A :
qui,
siB/A
estsup6rieur
a 1 et si l’ordre l= j
+ 1est
grand, devient, independamment
de l’ordre I dusystème :
Nous avons pu
verifier,
parapplication
du théorème d’Hadamard[6],
que,quel
que soit l’ordre I dusyst6me différentiel,
la borne inferieure des valeurs propres estfixe;
lesX"
6tant tousn6gatifs,
on a bien :inf [
De
plus,
nous verronsplus
loin comment nousavons retrouve
1’expression
desX’l, identique
a celleque D. Curie
[1]
avait donn6e :Nous avons donc cherch6 une matrice
diagonale
Dtelle que la matrice
caractéristique
dusystème
diffé-rentiel soit transformée en une matrice S
sym6trique tridiagonale,
cequi permet
alorsd’appliquer
la m6-thode de bissection. Nous avons
alors,
si L est lamatrice
d’origine
dusystème :
L = DS D-1. Comme la transformation estsemblable,
les valeurs propresseront les memes. Nous avons de fait pu d6finir les matrices D et S :
Les relations
(2)
et(3)
confirmentquelques-unes
denos observations sur les variations des localisations des valeurs propres
lorsque B/A
et yvarient;
eneffet,
pour un y
fixe, I ÀfZ
-Ai Z 1 1
est une fonction crois-sante de
B/A, I X"
-X", I
estindependant
deB/A et 1. 2
varie en fonction inverse deB/A.
La
figure
3represente
cesvariations;
on peut y noter 1’existence de1’asymptote Àl
=B/A.
FIG. 3. - Variation des localisations avec
B/A .
De
meme,
pour unB/A fix6,
nous avonsreprésenté,
sur la
figure 4,
lesdéplacements
des differentes valeurs propres en fonctionde y.
Il faut y remarquerque I X"
-X", I
estpratiquement independant de y.
Ces observations sont d’autant
plus
utiles que lesFIG. 4 - Variation des localisations avec y.
valeurs propres doivent
th6oriquement permettre
de caracteriser laperturbation apportee a
lapopulation
des niveaux actives par le
vidage
lui-meme.3.
Population
des niveaux actives. - Le calcul desvecteurs propres est n6cessaire pour
pouvoir
d6ter-miner la matrice de
changement
de base. Lors ducalcul a l’ordinateur IBM
1620,
nous avons ete limitesa des ordres voisins de
35; au-dela,
le calcul 6tait rendu instable a cause d’unepropagation
de 1’erreur d’arrondi.Toutefois,
pour tous les castrait6s,
nous avonsdetermine les coefficients
Cih qui
interviennent dans1’expression
de lapopulation
dechaque
niveau actived’ordre i,
a l’instant t :Pour calculer les coefficients
Ch,
il faut définir 1’etat dusyst6me
differentiel a un instantdonne ;
or, onpeut admettre
qu’au
temps initial t =0,
les popu- lationsni(0)
sont les memes que cellesqui
existent a1’equilibre
sousexcitation,
c’est-a-direlorsque
levidage
du
piege
est exactementcompense
par leremplissage
du a 1’excitation. Les
populations
initialespeuvent
alors etre donn6es par uner6partition
nonperturbee
de Boltzmann :
Les coefficients
Ch
sont les solutions d’unsysteme
lin6aire
qui
estparfaitement
d6fini a 1’aide de cesconditions initiales et que nous avons resolu par la m6thode de
Jordan
a 1’aide d’un programme annexe de calcul mis aupoint
au Centre de Calcul Automa-tique
de Rennes.De
plus,
pourexprimer
lesnz(t)
et dans le but d’éliminer lechangement
de variable :on a defini le temps dans une 6chelle
logarithmique, homoth6tique
de 1’echelle dutemps
reel dans le rapport A. Pour lasuite,
on fera donc le calcul desgrandeurs
pour les instants tn, tel que :la
probabilit6
demigration
interne Apermettait
desituer les variations de
ni(t)
dans l’échelle de temps reel.Au lieu d’6tudier directement les variations de
ni(tn),
nous avons trouve
plus
commode d’etudier lapertur-
bationapport6e
a la distributioncanonique th6orique.
A
chaque
instant tn, lar6partition
de Boltzmann despopulations
des niveaux actives serait d6finie par :Toute
perturbation
de cetter6partition
pourra etre caract6ris6e par le facteurgi(tn),
tel que :Lors du calcul des
nz(tn),
nous avionsdeja
admisque,
quel
que soit l’ordre i : :De
plus,
comme laperturbation
est d’autantplus importante
que le niveau d’activation est d’un ordreplus élevé, proche de j,
onpeut
admettre que,quel
que soit
1’instant tn :
Nous trouverons d’ailleurs dans nos resultats une
justification
de cettehypoth6se.
Nous avons ainsi calcul6 les
gi (tn)
pour differentes combinaisonsde j, y
etB/A.
Nous pouvons fairequelques
remarques sur les resultats obtenus :1)
Pour un niveau d’ordrei, quel
que soit letemps tn sup6rieur
at,,, appel6
temps destabilisation, gi(tn) garde
une valeur constante. On atteint donc un etatd’6quilibre
au-dela dutemps ts qui, malgr6
unepr6-
vision
th6orique,
n’avait pas ete d6fini avecprecision
par
rapport
auxgrandeurs j, y
etB/A.
Le tableau Ipresente
notammentquelques-unes
des valeurs det,,
mesur6es sur les courbes
gi (tn)
pour différentes combi- naisonsde j, y
etB/A.
2)
Nous avons pudeterminer,
avec uneprecision
meilleure que
0,5 %,
uneexpression
litt6raleapproch6e
des lois
auxquelles
lesgi(tn)
ob6issentlorsque
le temps destabilisation ts
estd6pass6 :
Pour i
= j,
cetteexpression
se transforme et devient :On
peut
d’ailleurs v6rifier sur le tableau II laparfaite
concordance entre les valeurs exactes des
gj (tn) et
celles obtenues a
partir
de1’expression (5).
TABLEAU I
TABLEAU II
3)
En définissant un niveauperturb6
d’ordre icomme un niveau dont le facteur de
perturbation gi(tn)
satisfasse a la relation :
et un niveau non
perturb6,
un niveaur6pondant
a lacondition
inverse,
on peuttoujours
trouver un niveaud’activation d’ordre k pour
lequel :
Si on consid6re les
instants tn post6rieurs
ats,
on constate,d’après
les resultats des calculs effectués pour de nombreuses combinaisonsde j, y
etB/A, que k
estalors lie
a j
par une fonctionqui
nedepend
que de _y etB/A :
Par
exemple,
pource
qui signifie
que laperturbation
de lar6partition
deBoltzmann due au
vidage
dupiege
apartir
du niveaud’activation
d’ordre j
ne se manifeste que sur lespopulations
duniveau j
et desquatre
niveaux imm6- diatement cons6cutifs sans influer sur lespopulations
des niveaux d’activation inferieure. De
plus,
la fonc-tion
h, qui represente
le nombre de niveauxperturb6s,
ne
depend
pas del’ordre j.
Le tableau IIIpresente quelques
valeursnum6riques
de h pourquelques
combinaisons
de y
etBjA (remarquons
que ces valeurs de h ne sont valables quesi j
>h).
TABLEAU III
imm6diatement
sup6rieur
a :Cette
expression
est valable pour ysup6rieur
a2,
cequi correspond
d’ailleurs a l’intervalle d’6tude defini anterieurement. Dans le tableauIII,
onpeut
comparer les valeurs r6elles de h et celles obtenues avec1’expres-
sion ci-dessus.
4. Probabilite de sortie du
piege.
- En nous servant desexpressions pr6c6demment
obtenues pourni(tn),
nous avons pu effectuer le calcul
general
de laproba-
bilit6 de sortie du
piège
p(tn) .
Eneffet,
si n,(tn) d6signe
la
population
totale des niveaux d’activation dupiege
a
l’instant tn :
la
probabilit6
de sortie de cepi6ge,
par unite detemps,
est par definition :
La variation de
np(tn)
est dueuniquement,
lors duvidage,
al’émigration
dessyst6mes
vers un etat excite 6metteur apartir
du niveau d’activationd’ordre j,
d’ou :
et :
Nous pouvons tout de suite remarquer que, si l’on
n6glige
dans1’expression
denp (tn)
lesperturbations qui
existent pour les niveaux actives d’ordre voisinde j,
c’est-a-dire pour les niveaux les moinspeuples,
on retrouve, en tenant
compte
de1’expression (5)
de
gj (tn)
valablepour t. sup6rieur
ats, 1’expression
litt6rale de
p (tn),
cit6e par D. Curie[1] :
Or, d’après 1’expression
desni(tn) (4),
onpeul ecrire que :
les
Dh
6tant des combinaisons lin6aires des coeffi- cientsC’,
d’ou :LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 30. Nos 2-3. FAVRIER-MARS 1969.
en valeur absolue. Dans ces conditions :
L’expression (8)
fournit donc uneexpression
litt6ralede XI
*En utilisant
1’expression (7),
nous avons pu calculerp(tn)
pourchaque
tn. Sur toutes les courbesp(tn),
onpeut
noter lapresence
de deuxpaliers,
l’un pour destemps tn
inferieurs a uninstant tp
et l’autrepour tn
post6rieurs
at,,,
temps de stabilisation que nous avonsrencontre antérieurement. La
figure
5presente
unexemple
de courbep(tn).
FIG. 5. - Variations
de p(tn).
Le tableau
I, deja presente, indique
d’ailleursquelques
valeurs mesur6esde tp
et dets.
L’allure des courbespL(og At.) rappelant
celle d’une fonction en tangentehyperbolique,
nous avons cherch6 uneexpression approch6e
de ce type :p(0)
etp(oo)
sont lesprobabilités
devidage
dupi6ge
aux instants t = 0 et t
post6rieurs à ts’ ta
est l’instantqui correspond
aupoint
d’inflexion des courbes. Ce tempsta,
vu lessym6tries
descourbes,
est tel que :et :
soit :
1’expression (11) peut
donc se transformer et devenir :et :
Cette courbe
approche
les courbes vraies a moins de 1% pr6s.
Nous avons pu trouver uneexpression rigoureuse
du rapport Kde p (0)
etde p ( oo),
ce rapportrestant le meme
quel
que soitl’ordre j
dusysteme
differentiel
(1) :
:On a donc la relation :
En combinant les
expressions (8), (12)
et(13),
nousobtenons une
premiere expression
litt6rale dep(tn)
oune
figurent que j, y, B/A, tp et ts :
D’autre
part,
nous avons puexprimer tp
ett,,,
enfonction de y
etB/A
apartir
des resultatsnum6riques :
et :
On
peut
remarquer aussi que dans cesexpressions j
ne
figure
pas. A 1’aide de ces deuxexpressions,
il estalors
possible
d’écrirep(t)
sous la forme d’une fonctionde j, y
etB/A,
letemps t
6tant mesure en secondes dans 1’6chelle r6elle du temps :avec :
Les valeurs obtenues
pour ts, tp
et H par les formules ci-dessus peuvent etrecompar6es
dans le tableau Iaux valeurs mesur6es sur les courbes.
L’expression (14),
si on larapproche
de la formeclassique :
exprime
la necessite d’admettre que s n’est pas une constante. D’une part, ceci confirme les variations de s en fonction de Tdeja envisag6es
parKeating [7]
et Monod-Herzen
[14];
d’autre part, comme lesexperiences
de thermoluminescence et de d6clin dephosphorescence
se font dans deslaps
de temps tr6sin6gaux,
on ne peut, sansprecautions,
comparer les facteurs s determines lors de ces deuxexperiences.
De
plus,
laprobabilité p(t)
est, pardéfinition, 6gale
a l’inverse de la dur6e de vie
apparente
a l’instant t :Si
’t’( ts) d6signe
la valeurasymptote
de la dur6e de vieapparente
obtenuepour tn
>ts,
on a 1’ex-pression :
Or,
onpeut facilement,
apartir
d’une courbeexperimentale
ded6clin,
mesurerr(t)
et’i;( ts).
En identifiant les termes semblables de
(15)
etd’une relation
d’interpolation,
on obtient :H est une fonction
de y
etB/A,
si bien que, connaissantune relation lin6aire entre
B/A
et y par lapremiere identification,
onpeut
endeduire y
par la seconde.D’autre
part,
nous avons realise un programme de calcul pour determineri(t)
et--r( ts)
apartir
d’unecourbe
experimentale
de d6clin. End6coupant
ladur6e totale de
d6clin,
c’est-a-dire letemps
ecouleentre le d6but de
l’observation to
et la fin de l’obser- vationtf,
en m intervalles de tempsAt,
on fait corres-pondre,
achaque instant ti :
Si le
temps t
devientgrand,
on constate que’r(t)
tend vers
r(t,,)
si bien que parextrapolation
on d6ter-mine
’r(ts).
Ainsi a
partir
des courbestheoriques r(t),
nousavons determine des valeurs
H( y, B/A)
que nous avonscompar6es
aux valeurs donn6es par(14 bis) (tableau I).
A titre
d’exemple,
nous avonsapplique
cette tech-nique
de calcul a la courbe de d6clin de la lumines-cence de
CdI2(Hg) enregistr6e
a latemperature
de1’air
liquide.
Laphosphorescence
tres intense alors 6misepeut
etre attribuee a la substitution d’ions de cadmium par des ions de mercure[12],
cequi
peut conduire a la creation d’inclusions de microcristaux déformés deHgI2
dans le reseau deCdI2.
En admet-tant que l’on soit en
presence
duvidage
d’un seul type depiege,
nous avons calcul6r(t), puis
M et N pour trouver finalement :cette derni6re valeur
correspondant
a une6nergie
devibration
hvc
de0,007
eV. Encomparant
cette valeur dehv,
a celles desenergies
de vibration d6duites desspectres d’absorption infrarouge
des cristaux deHgI2 [13],
on constate que1’energie
de vibration de0,0074 eV, correspondant
a la banded’absorption
a 60
cm-1,
6tait suffisamment voisine duhvc
calcul6ci-dessus pour que l’on
puisse
y voir un lien avec cettephosphorescence
deCdI2(Hg).
5.
Cindtique
du ddclin. - Si nous consid6rons le processus devidage
comme monomoléculaire[8]
etsi nous admettons
qu’il
existe un etatquasi
stationnaire dans 1’etat exciteemetteur, 1’expression
de la loi dedeclin de l’intensit6 de la
phosphorescence
alors 6miseest la suivante :
Or,
nous avons obtenu par le calcul matriciel[4] :
L’expression (17)
devient :1(0)
6tant l’intensit6 lumineuse 6mise a l’instant initial t=0.sable en un nombre fini
d’exponentielles
d6croissantes(tous
lesX,
sontnegatifs) .
Deplus,
elle fournit unenouvelle
interpretation
a ladecomposition
en unesomme
d’exponentielles qui
peut etre r6alis6e apartir
d’une courbe
experimentale
ded6clin,
soit par des methodesgraphiques [9], [10],
soit par des m6thodesd’analyse num6rique [11].
Il faut noter que le nombre
d’exponentielles
d6ter-mine
experimentalement
n’est passignificatif puisqu’il depend
essentiellement de laprecision
aveclaquelle
on peut
approcher
la courbeexperimentale
et de larapidite
aveclaquelle
on a pu observer le d6clinapres
la fin de
1’excitation;
on ne peut donc pasesp6rer,
a
partir
d’un d6clinexperimental,
determiner lenombre j
+ 1.A
priori,
une fois que l’on a pu determiner lescouples (eli’ Ài)
desexponentielles
déduites de la loiexperimentale
de declin :il est difficile de choisir entre les trois
explications plausibles principales :
- On peut se trouver devant un nombre fini de
pi6ges
etchaque exponentielle peut correspondre
auvidage
de cespi6ges
pourlesquels
le tempsts
destabilisation,
d6finiantérieurement,
estd6pass6.
Plusle nombre
d’exponentielles
estrestreint, plus
cetteinterpretation
peut etreprise
en consideration[12].
-
Chaque exponentielle peut correspondre
auvidage
d’un groupe depi6ges.
Dans cettehypotheses,
due
a J. Saddy [9],
onpeut
remonter a lapopulation
des differents groupes de
pi6ges
etobtenir,
en rendantcontinue la
r6partition
discrete fictive obtenue direc-tement a
partir
des(oci, Ài),
uner6partition
des sys- temes dans lespieges.
Plus le nombre des exponen- tielles d6tect6es estgrand, plus
cetter6partition
seraprecise.
- Les
couples (oci, Xi) peuvent correspondre
aux(Cae, Xlh)
d6finis anterieurement. Dans ce cas, on devraitpouvoir
obtenir la localisation des valeurs propres dusystème
différentielregissant
levidage
d’un seulpiege;
mais nous avons vu que le nombre n n’est pas forc6-
ment
6gal h j
+ 1 :On
peut
seulement écrire que :Nous avons vu
pr6c6demment
comment onpouvait determiner y
etB/A
apartir
d’une courbeexperi-
mentale
I(t).
La seule inconnue restante estdonc j.
Il faut toutefois remarquer que la connaissance
de j
n’est pas n6cessaire pour avoir
h, t,,, tp
et gj(ts), puisque
ces
grandeurs
nedependent
pas dej.
En supposant que l’on ait pu obtenir
exp6rimen- talement,
apartir
d’une courbe ded6clin, les j
+ 1exponentielles correspondant
auxcouples th6oriques (Cjh, Alh),
3. l’ aide des formules deJ. Saddy [9],
nousavons pu calculer des
r6partitions
nonsignificatives
des
syst6mes
luminescents dans lespi6ges.
Lafigure
6presente
unexemple
de courbe obtenue pour y = 3et
B/A
= 100.G6n6ralement,
ces courbesprésentent
un maximum et se
rapprochent
souvent des courbes de Gauss. Devant de tellescourbes,
onpourrait
etretent6 d’en conclure que l’on a un groupe de
pieges
ar6partition gaussienne
alors que l’on estparti
d’unpiege
deprofondeur unique.
6. Conclusion. -
L’analyse
duvidage
d’unpiege
par activation
thermique,
a 1’aide du calcul sur ordi- nateur, nous apermis
de donner des lois litt6ralessimples
permettant de calculer tresrapidement
cer-taines
grandeurs
int6ressant levidage.
Cette etudeconstitue la
premiere partie
de 1’etudecomplete
duvidage
d’unpiege
que nousenvisageons
de faire pour tenir compte du passage dessystèmes
dans un etatexcite.
Nous essayons actuellement de determiner toutes
les
grandeurs
intervenant dans cette theorie apartir
de
1’exp6rience
et les resultatspositifs deja
obtenusnous
permettant d’espérer
la determination des carac-t6ristiques
duvidage
apartir
del’analyse num6rique
des lois de d6clin et des courbes de thermoluminescence.
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