HAL Id: jpa-00208370
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Submitted on 1 Jan 1975
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Théorie de la décharge d’arc à cathode creuse. - II.
Bilan de métastables à l’intérieur de la cathode.
Application à l’argon
C.M. Ferreira, J.L. Delcroix
To cite this version:
C.M. Ferreira, J.L. Delcroix. Théorie de la décharge d’arc à cathode creuse. - II. Bilan de métastables à l’intérieur de la cathode. Application à l’argon. Journal de Physique, 1975, 36 (12), pp.1241-1248.
�10.1051/jphys:0197500360120124100�. �jpa-00208370�
THÉORIE
DELA DÉCHARGE D’ARC A CATHODE CREUSE II. Bilan de métastables à l’intérieur de la cathode.
Application à l’argon
C. M. FERREIRA et J. L. DELCROIX Laboratoire de
Physique
desPlasmas*,
Bâtiment212,
Université ParisXI,
Centred’Orsay, 91405, Orsay,
France(Reçu
le 23juin 1975, accepté
le 31juillet 1975)
Résumé. 2014 Dans la cathode creuse les métastables sont créés par une population
importante
d’électrons rapides émis par la paroi et accélérés dans une gaine de charge d’espace ; ils sont détruits
par des électrons lents maxwelliens. Une analyse détaillée des différents mécanismes de destruction par collisions
électroniques
dans l’argon montre que les réexcitations vers les niveaux3p54p
jouentun rôle primordial. Les solutions de l’équation de bilan de métastables ont été obtenues en fonction des paramètres de la décharge ; on en déduit les régimes où les meilleurs rendements en métastables sont obtenus.
Abstract. 2014 In the hollow cathode the metastable
species
are created by fast electrons, which areemitted by the cathode wall and
injected
in the plasma across a space-charge sheath, and destroyed by maxwellian electrons. A detailed analysis of the different electronic destruction mechanisms in argon shows that the re-excitation up to3p54p
states plays a veryimportant
rôle. Solutions of the metastable balance equation were obtained in a wide range of variation of the discharge parametersdisplaying
the best conditions ofoperation
to obtain high concentrations.Classification Physics Abstracts
6.700
1. Introduction. - Dans la
partie I
de cettepubli-
cation nous avons étudié un modèle
théorique
décri-vant la
dégradation d’énergie,
par collisions iné-lastiques
encascade,
des électronsrapides
dans lacolonne de
plasma
intérieure d’un arc à cathodecreuse. Ces électrons sont émis
ear
lacathode,
par effetthermoionique,
accélérésdans
lagaine qui sépare
le
plasma
de laparoi
etpossèdent
uneénergie
dequelques
dizaines d’électrons-volts(typiquement
20à 40
eV) quand
ils sontinjectés
dans leplasma.
Lemodèle
théorique
étudiépermet
de déterminer le nombre d’ionisations et d’excitationsproduites
parces électrons en fonction de leur
énergie
initiale.Dans cette
partie
II nous utilisons les résultats de lapartie précédente
pour déterminer la concentration des états métastables del’argon
et sa variation aveccertains
paramètres
de ladécharge.
Ils’agit
là d’unequestion importante
dupoint
de vue desapplications
de ces
décharges
etqui
a suscité de très vives contro-verses. En
effet,
lespremiers
travauxthéoriques [1]
laissaient
prévoir
que des concentrations de méta- stablesdépassant 1013 cm- 3 pourraient
êtreobtenues ;
les résultats
expérimentaux
ontcependant montré
que ces estimations étaient
largement optimistes [2, 3 ].
Pour mieux
comprendre
la nature des différentsmécanismes de création et de destruction des
espèces
métastables dans la cathode creuse il s’est avéré nécessaire de
développer l’analyse théorique.
C’est làl’objet
de ce travail.2. Mécanismes de création et de destruction des métastables de
l’argon.
-L’équation
de bilan demétastables a la forme
générale :
où S et P sont,
respectivement,
les termes de création et de destruction en volume(cm-3 s -1)
et D est lecoefficient de diffusion
(cm2 s - 1).
2.1 TERME DE DESTRUCTION P. - Dans ce terme il faut considérer la destruction des métastables par collisions avec les électrons et les atomes, par collisions entre métastables et par
absorption
durayonnement.
La destruction des métastables par collisions élec-
troniques
est essentiellement réalisée par les électronslents,
du corps de ladistribution,
dontl’énergie
n’estpas suffisante pour exciter les atomes. Dans la cathode
creuse ces électrons lents sont maxwellianisés par
collisions
électron-électron[4];
leur densité et leur (*) Laboratoire Associé au C:N.R.S.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:0197500360120124100
1242
température
serontdésignées
par ne etTe respecti-
vement. Le terme de destruction
électronique
peut s’écrire sous la forme :où C =
( uv > représente
le coefficient de collisionset les exposants
indiquent
l’état final des transitions(+ ionisation,
0fondamental, j
étatsexcités).
Les métastables de
l’argon
sontégalement
détruitspar collisions binaires et
triples
avec les neutres[5].
Les collisions
triples
conduisent à la formation de moléculesAr2 excitées,
suivant le schéma :Les collisions binaires
produisent
deschangements
d’excitation de l’atome à l’intérieur de la
configu-
ration
3p5
4s :Ar*
désignant
un autre état de cetteconfiguration.
L’existence de ce mécanisme est due au faible écart
en
énergie
entre les quatre niveaux3p5
4s(de
l’ordredu dizième
d’électron-volt).
Le terme de destruction par collisions avec les neutres peut donc s’écrire :Très
probablement
les collisions entreespèces
métastables détruisent ces dernières suivant la réac- tion :
d’une manière
analogue
à celle trouvée dans l’hélium et le néon.Malheureusement,
il n’existe aucune preuveexpérimentale
de l’existence de cette réaction dansl’argon;
nous l’admettronscependant.
Le terme deperte correspondant
pourra donc s’écrire :Finalement,
le terme de destruction parabsorption
du rayonnement
peut
s’écrire sous la forme :gjM
étant lefacteur
defuite [6]
etAjM
le coefficientd’Einstein, correspondant
à latransition j -
M.Pour les transitions
optiquement
interditesAjM doit,
évidemment,
êtrepris égal
à zéro.2.2 TERME DE CRÉATION S. - Dans le terme de création il faut considérer :
- d’une part les métastables créés par les électrons
rapides qui
subissent le processus dedégradation d’énergie
en cascade. Comme nous l’avons vu dans lapartie I,
ce termed’apport
est donné parSo am, So
étant le taux
d’injection
d’électronsrapides (cm - ’ S-l)
et
aô
le nombre de métastables créés par électronprimaire
dans la cascade(cf. Fig. 5, partie I) ;
- d’autre
part,
les métastablesproduits
à la suite de réexcitations et désexcitations aussi bien colli- sionnelles que radiatives. Les réexcitations et désexci- tations collisionnelles sont essentiellement réalisées par les électrons maxwelliens du corps de la distri- bution. Le terme de création peut donc s’écrire :En substituant les
expressions
obtenuespour S
et Pdans
l’équation générale
de bilan(1),
on obtient àl’état stationnaire :
3. Modèle
théorique.
-L’équation
de bilan demétastables
(10)
estcouplée
auxéquations
de bilandes autres états excités.
Il
est donc nécessaire d’établirun modèle
permettant de simplifier
ceproblème
ducouplage,
danslequel
seuls sontpris
en considération les mécanismessupposés
essentiels. Ils’agit
là d’unequestion
délicate en raison du manque de connaissan-ces sur les sections efficaces de désexcitation et de réexcitation dans
l’argon;
dans cesconditions,
lechoix du modèle sera basé sur des considérations de nature
semi-empirique.
3. 1 COEFFICIENTS DE COLLISIONS
ÉLECTRONIQUES.
-Dans
l’argon
les niveaux excités sont tousgroupés
dansun intervalle
d’énergie
entre environ 12 et 16 eVau-dessus du fondamental.
Alors,
pour les valeurs deTe typiques
desdécharges
dans les gaz(quelques électrons-volts),
les collisionsélectroniques
peuvent très facilementproduire
deschangements
d’exci-tation.
L’expérience
montrequ’en général
les chan-gements les
plus
efficaces se font entre niveauxopti-
quement
liés ;
nous considérerons donc les réexci- tations des états métastables vers les niveauxopti-
quement liés des
configurations 3p5 4p, 3p5 5p
et3p5 6p,
comme on le schématise sur lafigure
1.Suivant Drawin
[7]
le coefficient de collisions pour les transitionspermises
i- j peut
s’écrire :lu
étant la forced’oscillateur, E1H
= 1Rydberg, Te
latempérature électronique
enélectrons-volts,
Uij
=EijlTe l’énergie
du seuil en unités deTe
ettp 1
une fonction tabulée.
L’application
de cette formuleFIG. 1. - Mécanismes de destruction des états 3p 1 et 3P2 par collisions électroniques pris en considération dans le modèle.
aux réexcitations des niveaux
3p5
4s3P2 (métastable)
et
3p5
4s3Pl (pseudo-métastable)
donne les résultatsmontrés sur la
figure
2. Les réexcitations vers les niveaux3p5 6p
ont des coefficients inférieurs à10-10 cm3 s-1
et, de cefait,
ne sont pas considérées.En raison du faible écart
d’énergie
entre les niveauxde la
configuration 3p5
4s onpeut
s’attendre à ce que les collisionsélectroniques produisent
un fort cou-plage
entre ces niveaux.Malheureusement,
comme ces transitions sontoptiquement interdites,
pour nor- maliser les sections efficacessemi-empiriques
donnéesdans
[7]
il n’existe pas de moyens autres que les mesu- res directes. Il semblequ’à
l’heure actuelle un seul résultatexpérimental
soit connu : ils’agit
du coef-ficient de collisions
correspondant
au transfert3p 2 3P1
mesuré parSadeghi [8]
dans la post-décharge.
Nous avons utilisé ce résultat pour déter- miner la constante denormalisation, Qij, figurant
dans la formule
semi-empirique
donnée dans[7]
pour ce type de transitions :
(12)
avec les mêmes notations que dans
l’expression (11).
Le coefficient du processus inverse
3p1 __> 3P2
s’obtientpar le
principe
de microréversibilité :La variation des coefficients
Ci(3P2 3Pl)
etCl (3P1 3P2)
avecTe
estreprésentée
sur lafigure
2.Pour ce
qui
est de l’ionisation des étatsexcités,
des formulessemi-empiriques
pour les coefficients de collisions sontégalement
données dans la référence[7] ;
elles s’écrivent :
/
OÙ Vi
est le seuil d’ionisation en unités deTe (1).
La variation des coefficients d’ionisation des états
3p2
et
3P1
avecTe
estégalement
donnée sur lafigure
2.FIG. 2. - Variation des coefficients de destruction des états 3p 1
(indice 1) et 3P2 (indice 2) par collisions électroniques, en fonction
de la température des électrons lents.
Finalement,
il reste à considérer la désexcitation des métastables vers le fondamental par collisions super-élastiques.
Le calcul descoefficients, qui
est faitdans
[4]
en partant des sections efficaces d’excitation données dans lapartie
1 et en utilisant ensuite les relations demicroréversibilité,
montre que ceux-ci(1) La section efficace d’ionisation semi-empirique d’où dérive
l’expression (14) est en bon accord avec la section efficace d’ioni- sation des métastables de l’argon obtenue expérimentalement par Dixon et al. [9].
1244
sont inférieurs à 10-9
cm3 s-1.
La destruction par cemécanisme est donc entièrement
négligeable
dans ladécharge.
3.2 CHOIX ET DISCUSSION DU MODÈLE. - Les
coefficients
donnés sur lafigure
2 sont les seuls quenous
sommes en mesure de considérer à l’heureactuelle,
en raison d’un manque absolu d’informationconcernant d’autres mécanismes.
En
particulier,
il n’est paspossible
de tenircompte
de tous leséchanges
entre les quatre niveaux3p5 4s ;
seuls les
échanges 3P2
+->3P1 pourront
être considérés.Aux fortes densités
électroniques,
comme c’est le casdans la cathode creuse
(ne 1’-1 1014 cm- 3),
les échan- ges tendent à établir unéquilibre
de Boltzmann entrela
population
de cesniveaux;
ils déterminent les rapports entre cespopulations
mais les valeurs absolues sont essentiellement déterminées par les autres mécanismes. Nous allons voir dans la suite que c’est effectivement cequi
se passe avec les niveaux3P2
et3P1.
Onpeut
donc supposer que la non-consi- dération de tous leséchanges
ne doit pas introduire d’erreurstrop importantes
dans le calcul des popu- lations des états3P2
et3p1.
La situation est
beaucoup plus complexe
pour cequi
est du
peuplement
des niveaux3p5
4s par désexci-tation,
collisionnelle etradiative,
des niveaux3p5 4p ;
pour en tenir compte il faudrait
considérer,
enplus,
les
équations
de bilan de ces dix niveaux. C’est direqu’il
faudrait connaîtreplusieurs
centaines de coeffi- cients de collisionsélectroniques,
rienqu’en
prenantuniquement
les réexcitationsoptiquement permises.
Ceci n’étant pas
possible
on est amené à faire deshypothèses
brutales pourlesquelles
il convient de considérer deux situations extrêmes :- Aux faibles densités
électroniques (décharges
luminescentes à faible
courant)
la destruction des niveaux3p5 4p
est essentiellement radiative.Alors, quand
un état3p5
4s est réexcité vers un état4p
il y a une certaine
probabilité
pour que cedernier,
par désexcitation
radiative,
revienne à l’état dedépart.
Le calcul de ces
probabilités
est trèssimple
et faitintervenir
uniquement
les coefficients d’Einstein. Cesretours ont comme effet une réduction des
coefficients
de collisions
effectifs C4P4s.
Cette situation a été étudiéeen détail dans la référence
[3] ;
on y montre que les coefficients se trouvent réduits d’un facteur de l’ordre de trois ouquatre.
- Aux fortes densités
électroniques,
les états3p5 4p
sont essentiellement détruits par collisions électro-
niques.
Des estimationsgrossières [4]
montrent que les désexcitations vers les états 4s nereprésentent
que 20 à 30
%
de la destructionglobale.
Il semble donc raisonnable denégliger
entièrement lepeuplement
des niveaux 4s par désexcitation des niveaux
3p5 4p.
C’est donc une situation extrême que nous prenons
comme modèle et
qui
nous conduira à une suresti-mation du terme de destruction des métastables par collisions
électroniques.
4. Etude du
régime
de saturationélectronique.
-L’expérience
montrequ’en
augmentantprogressi-
vement le courant dans une
décharge
la concentration de métastables tend vers unpalier
de saturation.C’est ce
qu’on appelle
lerégime
de saturation élec-tronique,
caractérisé par le fait que la destruction par collisionsélectroniques
est dominante devant les autres mécanismes de perte.Suivant la discussion du
paragraphe précédent
nous tiendrons compte des
échanges 3p2
H3P1.
En
régime
de saturationélectronique
leséquations
de bilan de ces deux niveaux sont similaires et peuvent s’écrire
(2) :
où les indices 1 et 2
identifient, respectivement,
lesétats
3P1
et3P2.
La concentration des électrons
thermalisés ne
estproportionnelle
au tauxd’injection
en volume d’élec- tronsrapides So.
La relation entre ces deuxquantités
est étudiée en détail dans la référence
[4] ;
elle estdéduite à
partir
de l’étude dutransport
vers laparoi
des ions créés dans le volume. Cette étude montre que le
profil
radial de la concentration duplasma (ne ni)
est assezplat
dans la cathode creuse et que la densité moyenne est reliée au tauxd’injection So
par la relation :
M étant la masse des
ions, Te
latempérature
électro-nique
envolts,
R le rayon de la cathode et a le nombre d’ionsproduits
par électronprimaire (cf. partie I).
En substituant ce résultat dans les
expressions (15)
et
(16)
on obtient unsystème d’équations
pour n2 et ni dont les coefficientsdépendent uniquement
de latempérature électronique
et del’énergie
initiale(uo)
des électrons
primaires injectés.
La variation des coefficients de collisions avecTe
a été donnée sur lafigure
2 et la variation desparamètres
a avec uo est donnée dans lapartie
1(3).
(2) Par définition, en régime de saturation électronique le
niveau 3p se comporte comme un pseudo-métastable, sa destruc-
tion radiative étant négligeable. Pour les conditions de pression régnant à l’intérieur de la cathode creuse le rayonnement de réso-
nance est fortement piégé dans le gaz et on se trouve pratiquement
dans ce régime [4].
(3) Remarquer que les résultats donnés dans I, aô(uo) et a’(u,,),
concernent, respectivement, l’ensemble des deux métastables et l’ensemble des deux niveaux résonnants. Les sections efficaces d’excitation des deux métastables n’étant pas connues séparément,
nous supposerons que
aô
aô. Par contre aô peut être déterminé à partir de oc’ 0 puisque les sections efficaces d’excitation des niveaux résonnants sont proportionnelles aux forces d’oscillateur.Sur les
figures
3 et 4 onreprésente
la variation desconcentrations n2 et ni avec
Te
et uo. La variationavec uo reflète très fidèlement la variation des para- mètres
aô,
celle-ci étant un résultat du processus en cascade décrit dans lapartie
I. La variation avecTe,
par contre, résulte de la variation des coefficients de destruction
électronique.
Enparticulier,
la fortecroissance des
concentrations n2 et n1 quand Te
décroît en dessous de
1,5
eVenviron,
résulte directe- ment de la diminutionrapide
des coefficientsCip
etC24p
en dessous de cettevaleur,
l’écart moyen entre les niveaux3p5
4s et3p5 4p
étantprécisément
del’ordre de
1,5 eV.
...
FIG. 3. - Variation de la concentration des états 3P2 (-) et 3p (----) avec la température des électrons lents, pour différentes valeurs de l’énergie initiale des électrons primaires, en régime de
saturation électronique.
FIG. 4. - Variation de la concentration des états 3P2 (-) et 3p (----) avec l’énergie initiale des électrons primaires, pour diffé- rentes valeurs de la température des électrons lents, en régime de
saturation électronique.
Il convient de remarquer que c’est la destruction
vers les niveaux
4p qui
contrôle l’ordre degrandeur
des
concentrations n2 et n, ;
eneffet,
comme lescoefficients de destruction des niveaux
3P2
et3P1
sonttrès
proches,
leséchanges
entre ces deux niveaux interviennentuniquement
dans la détermination de leurpopulation
relative et ils tendent à établir unéquilibre
de Boltzmann à latempérature Te.
Lesvaleurs absolues des
populations
sont alors essen-tiellement déterminées par les autres mécanismes.
Dans les colonnes
positives
conventionnelles les métastables sont créés par les électrons maxwelliens et, de cefait,
une diminution deTe
réduit fortement le nombre de métastables créés. Dans la cathodecreuse on trouve une situation fort différente dans
laquelle
latempérature
des électrons maxwelliensagit
presqueuniquement
sur le taux de destruction desmétastables,
leur création étant assurée par les électronsrapides
de la cascade. Ondispose
donc dedeux
paramètres,
uo etTe, qu’il
convient de contrôler pour que les meilleurs rendements en métastables soient obtenus. C’est là l’intérêt des courbes desfigures
3 et 4.5. Solutions
générales
del’équation
de bilan dumétastable
3P2.
- 5.1L’ÉQUATION
DE BILAN ADAPTÉEA LA SITUATION DE LA CATHODE CREUSE.
- L’équation
de bilan
(10)
ne peut être résolue que si certainesapproximations
sont faites. Lapremière approxi-
mation consiste à choisir le modèle de collisions discuté au
paragraphe
3. Parailleurs,
l’étude durégime
de saturationélectronique
a montré que leséchanges 3P2
H3P1 imposent
entre lespopulations
de ces deux niveaux une relation
qui
estproche
decelle de
l’équilibre
de Boltzmann. Dans cesconditions,
les deux termesd’échanges 3p 2 +-->3Pl
dansl’équation
du bilan se
compensent
trèsapproximativement
etcette
équation peut
s’écrire :C2
étant le coefficient de destructionélectronique compte
non tenu deséchanges 3P2
H3p1 :
Pour étudier l’influence des différents
paramètres
dela
décharge
il convientd’exprimer ne
etSo
en fonctionde la densité du courant d’électrons
primaires
émis par unité delongueur
de la cathode que nous noterons J[A/cm].
On obtient facilement :et, compte tenu de
(17)
1246
L’équation
de bilan(18) peut
alors s’écrire sous la forme :où : D’ =
Dno
est le coefficient de diffusion réduit(cm-1 s-1) ; y
=n2lno
est la concentration relative demétastables ; (J’ = 1,25 a 2 M C .
5.2 RÉSULTATS EN NÉGLIGEANT LES COLLISIONS ENTRE MÉTASTABLES. -
Quand
le terme eny2, qui, rappelons-le, représente
la destruction par collisions entremétastables,
estnégligeable, l’éq. (22) peut
être résolueanalytiquement.
La solution obéissant à la conditiony(R )
= 0peut
s’écrire :Io
étant la fonction de Bessel modifiée depremière espèce
et d’ordrezéro,
et L unequantité,
ayant les dimensions d’unelongueur,
donnée par :Sur la
figure
5 onreprésente,
en traitspleins,
lavariation de la concentration relative de métastables
au centre du canal
cathodique y(0)
en fonction de J pour différentes valeurs deno R et
pour le casuo = 22
eV, Te
= 2eV, R
=0,18
cm. Les valeurs utilisées pour les coefficientsD’, A
et B sont celles données dans la référence[5] :
Comme nous l’avons
déjà précisé,
le coefficient de destruction par collisions entre métastables n’est pasconnu pour
l’argon. Toutefois,
si l’on supposequ’il
est du même ordre de
grandeur
que celui obtenu dans l’hélium parPhelps
et Molnar[10] (fi
N 10-9cm3 s -1 ),
les valeurs
de y
obtenues ne sont pas assez élevées pour que ce mécanisme soitimportant.
Les solutions
représentées
sur lafigure
5 ont toutesune allure semblable.
Pour no R donné, y
croît d’abordlinéairement avec J et tend ensuite vers un
palier
desaturation. Comme nous allons le voir au
paragraphe
FIG. 5. - Variation de la concentration relative de métastables
3P2, Y = n2/no, avec le courant émis par unité de longueur de la
cathode J, pour différentes valeurs de no R et pour : Te = 2 eV;
uo = 22 eV ; R = 0,18 cm (- solutions exactes; ---- solutions
asymptotiques).
suivant,
cette variation est due à l’existence derégimes asymptotiques
caractérisés par le faitqu’un
terme deperte
devientlargement
dominant devant tous lesautres.
5. 3 RÉGIMES ASYMPTOTIQUES. - 5 . 3 .1 Cas
R/L «
1. - Ce cascorrespond
aurégime
où ladiffusion est le mécanisme de
perte
dominant. Eneffet, compte
tenu de(24),
on a dans ce cas :On
peut
trouver une formeasymptotique
pour(23)
en utilisant le
développement
des fonctionslo(x)
limité au
premier
ordre :On obtient alors
après quelques lignes
de calcul :On peut donc conclure que,
quand
la diffusion estdominante,
la concentration relative demétastables,
y, croît linéairement avec
J,
la droiteasymptotique
étant
indépendante
des valeurs deno R.
5.3.2
Cas R/L >
1. - Dans ce casIo(R/L ) >
1et dans la
région
centrale du canalcathodique
nousavons
approximativement :
En termes
physiques R/L »
1correspond
donc aucas où la diffusion est
négligeable
dans larégion
centrale
(elle
devienttoujours
dominante vers. lesbords).
On peut encoreimaginer
deux situations extrêmes :- Si no
R(A
+Bno) > J,
la destruction par lesen
neutres domine la destruction
électronique
et on a :Dans ce
régime y
croît aussi linéairement avec J mais on trouve maintenant un réseau de droitesasymptotiques paramétrées
par les valeurs de no R.Cette
particularité permet
dedistinguer
cerégime
de celui à diffusion
dominante ;
comme onpeut
le voirpar les courbes de la
figure 5,
les collisions avec les neutres deviennentplus importantes
que la diffusion pour des valeurs deno R
au-dessus dequelques 1016 cm-2 ;
,-
Si én
J » noR(A
+Bno),
les collisions électro-en
niques
sont dominantes et on obtient :C’est le
régime
de saturationélectronique
caractérisé par le fait que y devientindépendant
deJ;
on obtient alors les différentspaliers
de saturation montrés surla
figure
5. Il est évident que ceux-cicorrespondent
tous à une même valeur absolue de la concentration
demétastables(n2 1,4
x1011
cm-3), puisque
celle-ci ne
dépend
pas deno R quand
la destruction par collisionsélectroniques
devient dominante.Dans l’arc à cathode creuse les valeurs du courant émis par unité de
longueur
de la cathode sont del’ordre de
l’ampère
par centimètre. Donc on se trouvebien en
régime
de saturationélectronique.
Les autresrégimes
pourront éventuellement être observés dans desdécharges
luminescentes à cathode creuse, à faible courant.6. Conclusions. - Dans la cathode creuse en
régime
d’arc les états métastables sont essentiellement détruits par les électrons maxwelliens et les autres processus de perte, tels que ladiffusion,
les collisionsavec les neutres et les collisions entre
métastables, jouent
un rôle entièrementnégligeable. Toutefois,
ce ne sont pas les électrons maxwelliens
qui
créentles métastables mais une
population importante
d’électrons
rapides qui,
provenant de laparoi,
sontinjectés
dans le gaz avec uneénergie
initiale uo dequelques
dizaines d’électrons-volts. On se trouve ainsi dans une situation où la valeur de uo contrôle laproduction
de métastables et latempérature
desélectrons lents
Te
contrôle leur destruction.L’analyse
des coefficients de destruction par colli- sionsélectroniques, qui
a été basée sur desexpressions semi-empiriques,
montre que la réexcitation des niveaux3p5
4s vers les niveaux3p5 4p
constitue le mécanisme dominant. Il sembleégalement
que les collisionsélectroniques produisent
un très fort cou-plage
entre les quatre niveaux de laconfiguration 3p5 4s;
seuls leséchanges 3P2 +-+ 3p 1
ont pu êtreconsidérés,
faute de connaissances sur les autreséchanges possibles.
Des étudesexpérimentales
sur cesdifférents mécanismes seront
indispensables
pour mieux éclaircir leproblème.
La théorie
exposée
donne la variation de la concen-tration des états
3P2 (métastable)
et3P1 (pseudo- métastable)
en fonction des deuxparamètres
uo etTe ;
un résultat
important
consiste dans le fait que les concentrations lesplus
élevées sont obtenues pour les faibles valeurs deTe.
La détermination
théorique
deTe
dans la cathodecreuse
[4]
aboutit à des valeurs de l’ordre de 2 eV et des valeurs de cet ordre ontégalement
été déduites desmesures par sondes
[11].
Les valeurscorrespondantes
de la concentration des états
3P2
calculées sont del’ordre de
quelques 1011 cm-3;
ces valeurs sont bienplus
faibles que cellesprévues
par des estimationsthéoriques
antérieures[1]
et sont en meilleur accordavec les résultats
expérimentaux [2, 3].
Il serait intéressant de descendre
Te
en dessous de2 eV. Il est
possible qu’on puisse
yparvenir
enajoutant
un gaz
diatomique
enimpureté.
Remerciements. - Nous tenons à remercier M.
A. Ricard du Laboratoire de
Physique
des Plasmasd’Orsay
pour ungrand
nombre de discussions très fructueuses.1248
Bibliographie [1] TRINDADE, A. R., Thèse d’Etat, Paris (1970).
[2] RICARD, A., TOUZEAU, M. et DELCROIX, J. L., Abstracts Int.
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