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Recherches sur les neutrons lents
Hans von Halban, Pierre Preiswerk
To cite this version:
RECHERCHES SUR LES NEUTRONS LENTS
Par HANS VON HALBAN
jun.
et PIERRE PREISWERK.Sommaire. 2014 Uoe série d’expériences sur les neutrons ralentis par la paraffine (neutrons lents) est discutée en liaison avec des travaux théoriques et expérimentaux faits par d’autres auteurs. On montre,
grâce à un effet de température, que le cadmium absorbe fortement les neutrons d’énergie thermique, mais qu’il est pratiquement transparent pour des neutrons plus énergiques. La section efficace de Ag, Rh
et I pour les neutrons thermiques est inversement proportionnelle à leur vitesse. Mais ces trois éléments peuvent aussi absorber des neutrons plus énergiques avec une probabilité considérable. D’autres auteurs ont trouvé des effets sélectifs lors de cette absorption. Si on ralentit les neutrons absorbés sélectivement par l’iode, ils sont absorbés sélectivement par l’argent. Les « neutrons de résonance » de l’iode sont donc
plus énergiques que ceux de l’argent. On peut déduire d’expériences complémentaires une relation
quali-tative pour l’énergie des neutrons de résonance de quelques autres noyaux :
A l’aide de cette relation, on montre que 03C3B, section efficace du bore pour les neutrons de résonance, décroit toujours quand l’énergie des neutrons augmente. IL semble probable qne 03C3B est inversement
pro-portionnelle à la vitesse des neutrons dans un très grand domaine. On arrive alors à des énergies de 1 à
200 volts pour les neutrons de résonance des différents noyaux. D’après la théorie de Bohr, un neutron est capturé sélectivement si son énergie cinétique est égale à la différence entre l’énergie d’un niveau du noyau formé par la capture et le défaut de masse que le neutron subit lors de cette capture. Les niveaux ont des largeurs très petites : pour le cas de Ag22’ la largeur, déterminée expérimentalement, est de 0,4 V. La forme de ces niveaux nucléaires est semblable à celle des raies des spectres atomiques : on observe le renversement des raies, si on utilise le même élément comme absorbant et comme détecteur.
La diffraction des neutrons thermiques est mise en évidence par une méthode qualitative.
Introduction. - L’interaction des neutrons libres
avec la matière
qu’ils
traversent se manifeste par leurdiffusion et leur
absorption.
A la diffusion est lié unralentissement,
par des chocsélastiques
etinélastiques,
les neutrons cèdent del’énergie
aux noyauxqu’ils
rencontrent.L’absorption
des neutrons provoque destransformations nucléaires. La réaction la
plus
fré-quente est,
comme Fermi et ses collaborateurs(1)
l’onmontrée,
celle de lacapture
du neutron : unisotope
de l’élémentprimitif
estformé,
la masse étantaugmentée
d’une unité. Le défaut de masse du neutron est émissous forme d’un rayon -f.
Fermi et ses collaborateurs
(2)
ontégalement
montré que le rendement de cette réaction est fortementaug-menté,
lorsqu’on
ralentit les neutrons. Les substanceshydrogénées
sontparticulièrement
aptes
àproduire
ce ralentissement à cause de
l’égalité
de la masse duproton
et duneutron,
Les sources de neutronsjus-qu’ici
utilisées donnent surtout des neutronsrapides.
Lorsqu’on
entoure une telle source avec de laparaffine,
sonspectre
s’enrichit en neutronslents;
nousappelle-rons par la suite un tel
dispositif
« source de neutrons lents » et les neutronsqui
en sortent « neutrons lents o.Nous exposons ici
quelques
expériences
faites avecde telles sources en vue d’éclaircir le mécanisme du
ralentissement et de la
capture
des neutrons. Il semble utile de résumer en mêmetemps
les travaux faits pard’autres auteurs sur le même
sujet,
mais nouspasse-rons
rapidement
là-dessus afin d’éviter dans la mesuredu
possible
larépétition
desquestions
discutées dans legrand
résumé de Amaldi etFermi (3).
Nous allons examiner d’une
part
les neutronsqui
sont en
équilibre thermique
avec laparaffine
ralentis-sante ;
leurabsorption
par lesprotons,
l’effet de latempérature
et la loi de leurabsorption
par d’autres noyaux, ainsi que la preuveexpérimentale
de la dif-fraction des ondes de deBroglie
associée à ces neutrons. D’autrepart,
nous allons décrirequelques
expé-riences sur la
capture
sélective des neutrons. Il seramontré comment on
peut
développer qualitativement
unespectroscopie
des neutrons pour le domaine desénergies
compris
entre 1 V etquelques
centaines devolts,
baséeuniquement
sur le faitqu’un neutron, qui
n’est pas encore enéquilibre
thermique
avec laparaf-fine,
perd
de sonénergie
lors d’un choc contre unproton.
Unehypothèse
due à Frisch et Placzek donne lapossibilité
d’évaluerquantitativement
lesénergies,
du moins celles de l’ordre d’une dizaine de volts.Enfin,
nous discuterons les
expériences
qui
donnent,
enliaison avec la théorie de Bohr et avec celle de Breit et
Wigner,
des informations sur la forme et lalargeur
des niveaux nucléaires.
Méthode
expérimentale. -
Comme source deneutrons,
nous avons utilisé desampoules (longueur
2 cm, diamètre0,6
cm)
contenant du radon(jusqu’à
1
curie)
mélangé
avec de lapoudre
fine deberyllium
(*).
Lesampoules
étaient entourées par de laparaffine.
La formegéométrique
dudispositif
variait suivant lesexpériences.
L’intensité des neutrons était mesuréeavec un
compteur
Geiger-Mûller,
donnant lenombre.,
desrayons p
émis par les radio-éléments forméslors
« de lacapture
des neutrons(détecteur
deneutrons).
:.
I
A. Neutrons
d’énergie thermique.
t. Preuves d’existence. - Les neutrons
qui
tràversent la
paraffine
subissent des chocs successifscontre des
protons
qui
ont pour effet d’abaisser teurénergie cinétique jusqu’à
cequ’ils
soient enéquilibre
thermique
avec lesprotons
de laparaffine
(**).
L’exis-tence de ces neutronsd’énergie thermique
a étéprouvée
par trois méthodes :Moon et Tillmann
(5)
ont montré lespremiers qu’un
refroidissement de la
paraffine
ralentissanteaugmente
l’activationprovoquée
par une source de neutrons lents dans une cibled’argent
ou de rhodium.(Effet
detempé-rature.)
Fermi et ses
collaborateurs,
ainsi que Frisch et Sôrensen(~),
ont ensuite montréqu’au
moins unepartie
des neutrons
peuvent
être entraînésmécaniquement
par les substanceshydrogénées.
Cesexpériences
ont montré que les neutrons ont dans ces substances unevitesse de diffusion
comparable
aux vitessesmécaniques
utilisées(.~~).
La vitesse absolue des neutrons
thermiques
et leur distributiond’énergie
ont été mesurées parDunning
etd’autres C),
avec une méthode semblable à celle utiliséepar Fizeau pour déterminer la vitesse de la lumière,
(utilisation
de deux roues dentées encadmium).
D’après
ces auteurs, unepartie
des neutrons diffu-sant dans laparaffine
atteint des vitessesthermiques
avec une distribution à peu
près
maxwellienne. Onpeut
deplus
déduire de cesexpériences
que lapropor-tion des neutrous ralentis
supra-thermique (c’est-à-dire
de ceuxqui
restent encore au-dessus des vitessesther-miques)
est engénéral
sensiblementplus
faible que celle des neutronsthermiques.
Ces faitspermettent
déjà
de se faire une idée sur lespectre
global
des neu-tronsqui
traversent laparaffine :
on doit obtenir un(*) Nous remercions L. Goldstein qui nous a préparé souvent les sources.
(*") Il est évident que le mécanisme du ralentissement doit changer, quand l’énergie des neutrons devient inférieure à
l’énergie de liaison chimique des protons dans la substance
hydrogénée. A partir de ce moment le ralentissement ne peut se produire que par excitation de rotation et oscillation des
pro-tons dans les molécules de la substance hydrogénée. Il nous a
sernblé observer des différences dans le
ralentissement
desneu-trons par différents liquides, paraissant indiquer
que
ce ralen-tissement par chocs inélastiques se produit avec différentes seclions efficaces, selon la sorte de molécule dans laquelle leproton est lié (1). Cette question sera reprise, puisque le résultat
ne nous semble pas tout à fait sûr.
(¥H) Xous avons fait une expérience analogue : Entrainement de neutrons par un courant d’eau rapide.
spectre
dontl’aspect
estqualitativement
conforme à lafigure 1.
’
Fig. 1.
La limite
supérieure
de cespectre
est encore assezélevée pour les neutrons
ayant
déjà
traverséquelques
centimètres deparaffine ;
les résultats obtenus par M. Walen au Laboratoire Curie montrentqu’il
reste,
après
une diffusion à travers 15 cm deparaffine
encoreplus
de 50 pour ~100 des neutronsayant
uneénergie
supérieure
à 2 KVe.Pour obtenir des informations sur la
qualité
desneu-trons
appartenant
aux différents domaines duspectre
d’une source de neutronslents,
il nous faut avoir des méthodes pour lesdistinguer
et les isoler. Lepremier
groupequi
peut
être isolé est celui des neutronsther-miques.
Le cadmium est un filtre très commode pour ces faiblesénergies
ainsi que nous allons le montrergrâce
à l’effet detempérature.
L’isolement à l’aide du sélecteur de vitesseemployé
parDunning
et d’autres auteurs nefournit pas encore
des intensités assezgrandes
pour faire toutes les
expériences
qui
seront discutées ici. Il y ad’ailleurs desexpériences
qu’on ne peut
réussirqu’à
l’aide
d’unfiltre,
dont le volume estpratiquement
nul. 2.L’effet
detempérature. -
En refroidissant ouen réchauffant la
paraffine
ralentissante,
on a lapos-sibilité de
changer
la distribution del’énergie
des neu-tronsthermiques.
Onpeut ainsi,
pour le domaine desneutrons
thermiques,
voir comment la section efficace des noyaux pour lacapture
des neutrons varie avec la vitesse.Après quelques expériences négatives
de diversauteurs,
Moon et Tillman(5)
ont réussi à trouver unerelation entre l’activation de
Ag
et de Rh et latempé-rature de la
paraffine
ralentissante. Le même effet aété trouvé
plus
tard pourplusieurs
autres éléments. Il existeaujourd’hui
ungrand
nombre de résultatsexpé-rimentaux et on n’a pas encore réussi à trouver une
théorie
qui
lesexplique
tous. Nous allons discuterquelques points qui
doivent intervenir dans uneexpli-cation.
Dès le début de leurs travaux sur la
capture
desneu-trons
lents,
Fermi et ses collaborateurs(2)
ontsupposé
que la
probabilité
decapture
est inversementSi cette loi est
exacte,
le passage de laparaffine
ralen-tissante de latempérature
Ti
à latempérature
112
doit faire varier l’activation dans lerapport B/ Ti/ T2,
card’une
part
la vitesse des neutronsthermiques
estpro-portionnelle
d’autrepart
seuls les neutronsthermiques comptent,
les neutronsd’énergie
suprather-mique
étant à la fois peu nombreux et peu efficacescon-formément à la loi
(1).
Il est donc étonnant que Moon et Tillman ne
trou-vaient
qu’une
augmentation
de 30 pour t 00 de l’activa-tion d’une cible enargent
par une source de neutronslents
lorsque
laparaffine
est refroidiedepuis
latempé-rature ordinaire
jusqu’à
90°K. Ces auteurs ont trouvé que cetteaugmentation dépend beaucoup
des condi-tionsgéométriques
choisies pour l’activation mais l’effet ne montejamais
au-dessus de 40 pour 100 alorsque l’effet
théorique
est de 78 pour 100. Westcott et Niewodniczanski(g)
ontproposé
de mesurer nonplus
l’augmentation
del’activité,
maisl’augmentation
du coefficientd’absorption
d’une cible mince pour lesneu-trons lents. Ils ont ainsi obtenu des valeurs un peu
plus
élevées,
qui
sont encore bien en dessous de la valeurthéorique.
Nous avons cherché à
expliquer
cette différence de la manière suivante : La loi T = a..1jv
est bien valable pour les neutronsthermiques
mais laparticipation
des neutronssupra-thermiques
à l’activation des noyaux alieu dans une
proportion
supérieure
à celle àlaquelle
on devait s’attendre
d’après
les considérationsqualita-tives discutées ci-dessus. L’activation par ces neutrons
plus rapides
n’est évidemment pas influencée par latempérature
de laparaffine
ralentissante etl’augmen-tation due au
refroidissement,
qui
est exactementégale
àV Til T2
pour les neutronsthermiques,
sembleplus
petite
puisqu’elle
estrapportée
à l’activité totale.Pour vérifier cette
conclusion,
nous avons cherchéun filtre
permettant
deséparer
les neutronsther-miques
des neutronsplus énergiques.
3. Utilisation du cadmium comme filtre.
-Nous avons
essayé
deséparer
les deux radiations parun filtre en Cadmium
(~).
La courbed’absorption
de Cd pour les neutrons lentscomptés
au moyen u’undétec-teur de
Ag
montre une forteabsorption
pour les couchestrès
minces,
mais uneabsorption
presquenégligeable
pour la radiation
qui
a traversé0,3
g/cm2.
L’allure de cette courbe conduit à penser que Cdpossède
unelimite
d’absorption
quelque part
dans lespectre
des neutronsqui
sontcapturés
parAg.
Nous avons trouvéune indication de la
position
de cette limited’absorp-tion par
l’expérience
suivante.Les neutrons d’une source de neutrons
lents,
avantd’arriver
sur un détecter deAg,
traversent unecouche de
paraffine
qui
se trouve à l’intérieur d’unvase de Dewar et
qui peut
être refroidiejusqu’à
latempérature
del’oxygène liquide.
Avec cetarran-gement,
l’intensité de la radioactivité artificielle du détecteurAg
estaugmentée
de 30 pour 100lorsque
laparaffine
est refroidie. Eninterposant
1 mm de Cdentre le détecteur et la
paraffine,
on trouve que l’acti-vité due aux neutrons ainsi filtrés n’est pas influencéepar la
température
de laparaffine.
Cesneutrons,
inab-sorbables dans Cd doivent ainsi avoir uneénergie
plus
grande
quel’énergie
k 11 del’agitation
thermique.
Ilfaut donc attribuer
l’augmentation
de l’activité obtenue par refroidissement, à la radiation absorbée parCd,
puisque
c’est seulement l’intensité de cette radiationqui
dépend
de latempérature.
Pour un refroidis-sementjusGu’à
90°K,
l’activité due à cette radiationaugmente
de 70 pour 100. Cette valeur estégale,
dans les limites d’erreursexpérimentales,
à la valeur de la diminution de l’inverse de la vitessethermique
desneutrons
par le
refroidissement.
Nous avons concU de cette
expérience
que lerayon-nement absorbable dans Cd et détecté par
Ag
secom-pose de neutrons
qui
ont uneénergie
de l’ordre del’agitation thermique
et que la section efficace deAg
varie en raison inverse de la vitesse des neutrons
d’énergie
thermique.
Rasetti et d’autres
(1°)
ont confirméplus
tard cerésul-tata’une
manière plus directe. Si
nousparlons
par la suitedes neutrons
d’énergie thermique,
ils’agit toujours
de neutrons absorbables dans Cd et décelés par laradio-activité
qu’ils
provoquent,
le détecteur étanttoujours
deAg
à moins d’indication contraire.4.
Absorption
des neutronsd’énergie
ther-mique
par laparaffine.
- En entourant une sourcede neutrons
rapides
par dessphères
deparaffine
de différents rayons et en mesurant le courant total des neutronsd’énergie thermique qui
sortent de sasurfacer
on trouve que l’intensité
augmente
rapidement
avec lerayon et atteint un maximum pour un rayon de 10 cm.
Après
ce,maximum,
l’intensité décroît lentement. L’allure de cette courbe a été discutée en détail parBjerge
et Westcott(1’)
ets’explique
parla superposition
de deux
effets,
production
successive de neutrons lents àpartir
des neutronsplus rapides
etabsorption
des neutrons lents. Par la mesure durayonnement
qui
accompagne le passage des neutrons à travers laparaf-fine,
Lea(12) et
Fleis chmanr (13) ont
montré que lesneu-trons lents sont absorbés par les
protons
enproduisant
des deutons. Le maximum de la courbe
correspond
àl’équilibre
de ces deux effets : il y a autant de neutrons absorbés que de neutrons lentsproduits.
La courbe décroit ensuite avec unepente qui correspond
à lafor-mation de neutrons lents à
partir
des neutronsplus
rapides.
Le
dispositif
de lafigure 2
nous a servi à mesurer lechemin que les neutrons
d’énergie
thermique
par-courent en moyenne dans laparaffine
avant d’être absorbésC).
S est une source de neutronslents,
P 1 àP 7 desplaques
deparaffine.
Cd est un filtre en cadmium pour absorber les neutronsd’énergie
thermique
et Ind. un détecteur deAg.
Les conditionsgéomé-triques
sont choisies de telle manière que lesplaques
Bjerge
etWestcott,
où le nombre de neutronsd’énergie
thermique
estpratiquement
invariable. Lalargeur
desplaques
est assezgrande
pourqu’on
puisse
négliger
lesneutrons
qui disparaissent
par diffusion par les côtés. Si nousplaçons
le filtre de Cd directement avant le détecteur deAg,
ce dernier n’estplus
atteint par lesneutrons
d’énergie
thermique,
et on observe une fortediminution de la radioactivité artificielle du détecteur.
Fig. 2.
Cette diminution
permet
de mesurer laquantité
totale des neutronsd’énergie thermique qui quittent
le
disposi tif
par la surface P’7. Si nousplaçons
main-tenant Cd entre P6 et
P 7,
l’activation de Ind. vaaugmenter,
les neutronsd’énergie
thermique qui
sontproduits
dans laplaque
P 7 etqui
sortent vers Ind.n’étant
plus
absorbés.L’augmentation
de l’activa-tion de Ind.indique
donc directementquelle
est la fraction du nombre total de neutronsthermiques
sortant sans filtre de la surface P 7qui
estproduite
par ralentissement de neutronsplus rapides
dans laplaque
P 7 même. Enplaçant
P6 etP3,
P5 etP4,
etc.,
onpeut
déterminerquelle
fraction du courant total des neutronsd’énergie thermique
sortant de la surface P7 estproduite
dans chacune desplaques.
On trouve quela moitié du courant total est formée dans les derniers
2,5
cm deparaffine. Puisque
pour cette couche le nombre de neutronsthermiques
estpratiquement
inva-riable,
onpeut
direqu’il
y a autant de neutronsd’énergie
thermique
absorbé que de neutrons nombresthermiques
formés. Nous pouvons donccon-clure
qu’un
neutrond’énergie
thermique
est absorbéavec une
probabilité
de 50 pour 100après
une diffusion à travers2,5
cm deparaffine.
Nous n’avons pas pour-suivi cetteexpérience, puisque
Amaldi etFermi,
qui
l’ont fait
indépendamment
de nous, ont fait des mesurescomplémentaires.
Pour lesquestions
discutéesplus
loin le résultat ci-dessus est suffisant.De tout ce
qui précède,
retenons les faits suivantssur les neutrons
d’énergie
thermique.
Une source deneutrons lents contient dans son
spectre
des neutronsqui
sont enéquilibre thermique
avec laparaffine
ralen-tissante. Les neutronsd’énergie
thermique,
dont laproportion
est considérablementplus
grande
que celle des neutronsplus
rapides,
sont fortement absorbés parle cadmium. La section efficace de
Ag
de Rh et de 1 pour les neutronsd’énergie thermique
est inversementproportionnelle
à leur vitesse. Les neutronsthermiques
sont absorbés à moitiéaprès
une diffusion à travers2,5
cm deparaffine.
De
plus,
nous avons reconnu queAg
peut
aussicap-turer des neutrons inabsorbables dans Cd et que ces neutrons doivent avoir une
énergie
supérieure
àl’éner-gie
thermique.
Nous discutons maintenant lesphéno-mènes
qui
sontproduits
par ces neutrons.B. Neutrons de
résonance.
1.
Absorption
sélective. - Plusieurs auteurs(14)
ont trouvé que les coefficientsd’absorption
d’un élément pour un faisceau de neutrons lentsdépendent
du dé-tecteur aveclequel
les neutrons sont décelés. On trouvetoujours
laplus grande absorption lorsqu’on
a le même élément comme absorbant et comme détecteur.Amaldi et Fermi
(15)
d’unepart,
et Szilard(16)
d’autrepart,
ont trouvé que cette sélectivité s’accentuelorsqu’on
filtre les neutronsparle
cadmium. Par contre,pour les neutrons absorbables dans
Cd,
le coefficientd’absorption
se montreindépendant
du détecteuremployé.
Tous les élémentsqui
capturent
des neu-tronssélectivement,
capturent
également
des neutronsd’énergie thermique
et il semble que la sectioneffi-cace pour cette
capture
estproportionnelle
à l’inversede la vitesse des neutrons. Mais la section efficace pour la
capture
sélective esttoujours
laplus
grande.
Nous avonssupposé
que ces effets sélectifs sont dus àl’absorption
sélective de neutrons de différentes vitesses par les différents éléments(17).
Nousdécri-vons dans la suite des
expériences qui
justifient
cette’hypothèse.
Nousappelons
les neutrons absorbés sélec-tivement par un éiément « neutrons de résonance » de cet élément « ni- » et nous lesdésignerons d’après
le radioélément formé par lacapture.
Parexemple,
lesymbole nr
(Ag 22")
veut dire « neutrons absorbés sélectivement lors de la formation duradioargent
depériode
~~?" ».2. Diffusion des neutrons de résonance à tra-vers la
paraffine.
- nouas avons vuqu’une
première
indication sur la vitesse des neutrons a été obtenue par
la méthode du filtre de Cd.
Ag
capture
sélectivement des neutrons filtrés parCd, qui
ont uneénergie plus
grande
que kT. L’étude de la diffusion de ces neutrons à travers laparaffine
conduit à un résultatconcor-dant.
Dans le
paragraphe
A4,
nous avons décrit une mé-thode pour mesurer laproduction
etl’absorption
desneutrons
d’énergie thermique.
En mêmetemps
Amaldiet
Fermi (’8)
ontappliqué
cette méthode à l’étude desneutrons nr
(Ag
Nous décrivons cetteexpérience
que nous avons
reprise
avec notredispositif
de lafigure
2. Dans ce cas, le filtre deCd reste fixe devant ledétecteur,
de sorte que le détecteur n’est activé que par les neutrons de résonance. On mesurel’absorption
d’une cible de
Ag
(0,6 g/em2)
dans les différentesposi-tions entre le détecteur et P 2 et on obtient ainsi la
33
déjà
pourunecouche de
3 mm(fig.
3)
interposée entre A
et Ind. Cette
épaisseur
est donc huit foisplus
faible que cellequi correspond
aux neutronsd’énergie
ther-mique.
Le même résultat est obtenu avec un détecteur en iode et un absorbant en iode(3 g,/cin2).
La moitié des neutronsqui
sortent d’une source de neutrons lentssont donc
produits
dans une couchesuperficielle
de 3 mrnd’épaisseur ;
le même nombre ydisparaît,
ladivergence
étant dans cedispositif pratiquement
nulle. Il n’est paspossible
de supposer une sigrande
absor-babilité,
car dans ce cas les neutrons seraientdéjà
absorbés dans laparaffine
avant d’être ralentisjusqu’à
l’énergie thermique.
Nous attribuons ce résultat au fait que les nr
ont une
énergie supérieure
àkT;
ilspeuvent
doncencore être ralentis en traversant la
paraffine.
Ilneplaque
deAg placée
sur letrajet
durayonnement
d’une source de neutrons lentsproduit
une lacunedans le
spectre.
Avec un détecteur deAg, qui
estjuste-ment sensible dans ce domaine du
spectre,
onenre-gistre
donc une forteabsorption. L’interposition
d’une couche deparaffine
entre laplaque
et le détecteur fait que les neutrons sont encore ralentis avant d’arriversur Ind. Si cette couche est suffisante pour
qu’en
moyenne
chaque
neutron y subisse un choc contre.unproton, chaque
neutronpossèdera
en arrivant à Ind.une
énergie plus
petite
que cellequ’il possédait
lorsFig. 3. -
Epaisseur de la couche de paraffine entre A et
Cd;
1, absorbant Ag, indicateur Ag (22 sec). 2, absorbant I, indicateur I.
de son passage à travers l’absorbant. En moyenne, il y aura
perdu
la moitié de sonénergie.
Cc processus estindiqué
dans lafigure
4.Fig. 4.
On
comprend
que,puisque
les neutrons voisins de la lacune sontralentis,
la lacune aussi va êtredépla-cée vers des
énergies plus petites.
Onpeut
ainsi dire quc la lacune est ralentie. Et si lalargeur
de la banded’absorption
deAg
estplus petite
que la moitié de sonénergie
moyenne, la lacune seradéptacée
vers unerégion d’énergie,
pourlaquelle
le détecteur n’estplus
sensible. Les ni-(Ag
~~’~)
serontpratiquement
régénérés
etl’absorption
par laplaque
ne seraplus
observée. Cette
description
est t assezschématique
etne tient pas
compte
de la distorsion de la lacune dueaux fluctuations du
ralentissement,
mais elle semblereprésenter
leprincipe
duphénomène
observé,
puisque
nous avons pu démontrer le
déplacement
de la lacune.Cette
expérience
nous a en mêmetemps
permis
dedéterminer
qualitativement
laposition
relative des ni>de
quelques
éléments dans lespectre
énergétique
des neutrons.Discutons l’effet
auquel
onpeut
s’attendre,
si onrépète
l’expérience
enemployant
un absorbantconsti-tué par un autre élément que l’indicateur. On
peut
choisir deux éléments dont les n1’ 11’ollt pas la même
énergie.
C’est parexemple
le cas pourAg
?2" et1 2~’ ;
chacun n’absorbe que très peu la radiation deréso-nance de l’autre. On ne sait pas à l’avance les- >
quels
des ur(Ag)
ou des nr(I)
ont laplus grande
énergie.
Mais sil’hypothèse
du ralentissement de la lacune estcorrecte,
on doit s’attendre à des résultats34
A.
Energie
nr(absorbant)énergie
iii-(détecteur).
B.
Energie
(absorbantȎnergie
nr(détecteur).
Quand
l’absorbant estplacé
directement devant ledétectent
on observe dans les deux cas une faibleabsorption
due à lasuperposition partielle
des deux bandesd’absorption.
Maislorsqu’on place
l’absorbantentre les
plaques
deparaffine,
latransposition
de la lacune doit diminuer cettesuperposition
dans le cas A. On observera donc quel’absorption
diminue dèsqu’il
y a de laparaffine
entre laplaque
et Ind. Par contre,dans le cas
B,
lasuperposition
seraaugmentée
par ledéplacemeut
de lalacune,
puisque
celle-ci va atteindre lors de son ralentissement larégion
des nr dudé-tecteur.
L’absorption
augmentera
donc avec le nombre desplaques
deparaffine
entre A etInd.,
jusqu’à
ce
qu’une
valeur maxima(superposition maxima)
soit atteinte.Fig. 5. - Epaisseur de la couche de paraffine entre A et Cd.
3, absorbant Ag, indicateur I.
4, absorbant I, indicateur Ag (22 sec).
Les courbes 3 et 4 de la
figure 5
montrent les résul-tatsexpérimentaux
obtenus avec un absorbant d’iode(0,6 g/cm2)
et un détecteur enargent.
La courbe 3(absor-bant
Ag,
détecteurI)
a le même caractère que les courbes1 et 2 de la
figure
3,
tandis que la courbe 4(absorbant
l,
détecteur Ag)
montre un maximumd’absorption.
Onpeut
donc en déduire que les nr(I)
ont uneplus grande énergie
que les nr
(Ag ~2"),
puisque
les nr(I)
peuvent
setrans-former par nn ralentissement en tir
(Ag22").
En mêmetemps
cetteexpérience
confirme notrehypothèse
que les neutrons absorbés sélectivement par les différentséléments se
distinguent
par leurénergie.
3.
Energie
relative des nr. - Dans leparagraphe
précédent,
nous avons trouvé une relation entre lesénergies
des lU. de deux éléments. Cette relationper-met de déterminer la
position
relative des bandesd’absorption
dequelques
autres éléments parcompa-raison des
absorptions.
L’iode absorbe les ïtr(Ag22")
plus
fortement que les nr(Rh 45")
et Rh absorbe lesur
(Ag 22")
plus
fortement que les nr(1).
Onpeut
doncen conclure que les nr
(Ag
22")
se trouvent dans lespectre
d’énergie
entre les nr(I)
etn~° (R1 ~~")
etpuisque
nous savonsdéjà
que nr(I)
> iii-(Ag 2Z-’1),
onarrive à nr
~t)
>
nr(Ag ~2’ ) )
nr(Rh45’1).
Par unedéduction
analogue,
on trouve nr(Br)
plus
énergiques
que
(In)
et iir(Ir)
du méme ordne que nr(R
het toutes ces
énergies
sontplus grandes
que kT.On)
obtient ainsi une échelle
indiquant
laposition
relative, de ces neutrons de résonance dans lespectre
d’unesource de neutrons lents :
Ces relations ne donnent encore pas les
énergies
absolues, mais
elles permettent
déjà
parexemple
de déterminerqualitativement
la relation entre la section efficace pourl’absorption
et pour la diffusion des neu-trons et leur vitesse. Pontecorvoet Wick (?")
ont laituiie séried’expériences qui
ont montré que pour certainsnoyaux la section efficace de diffusion ne varie pas
dans cette
partie
duspectre.
Nous avons anssi trouvé que, engénéral,
la section efficace d’un noyau pour lacapture
des neutronsd’énergie thermique
est d’autantplus
grande
que l’énergie de ses nr estplus
petite.
D’autre
part,
ces relations nous ontpermis
de vérifierqualitativement
uneproposition
de Frisch et Placzek pour la détermination absolue de cesénergies.
4. Section efficace du bore et
énergie
absoluedes nr. - Frisch et Placzek
(21) admettent que la section
efficace de pour
l’absorption
des neutrons estinversement
proportionnelle
à leur vitesse dans undomaine
beaucoup
plus grand
que celui des neutronsthermiques.
Nous verronsplus
tard les raisonsthéoriques qui
mènent à cettehypothèse.
Ilsproposent
de se servir de cette loi pour déterminer lesénergies
des nr enemployant
la section efficace du bore pourles neutrons
d’énergie thermique
comme étalon.La relation
(2)
duparagraphe
précédent
nous fournitune
possibilité
de vérifierqualitativement
cette loi. Nous avons mesuré la section efficace du bore pourl’absorption
des différents neutrons derésonance,
enemployant
les différents éléments de l’échelle(2 )
commedétecteurs
(22).
Pour cette mesure, lerayonnement
de la source est filtré par Cd.L’absorption
des neutronsd’énergie thermique
est obtenue par la différence desmesures avec et sans filtre de
Cd,
avec un détecteur deAg.
Les résultatsfigurent
dans le tableau. Nousn’indiquons
pas la section efficace mais le coefficientmassique
d’absorption,
qui
estproportionnel
à UB’Dans notre
arrangement
de mesure une correction des valeurs pour l’incidence normale durayonnement
estnégligeable.
35
On voit que dans tout ce domaine entre
n(kT)
etla section efficace du bore diminue sans
discon-tinuité
quand
l’énergie
des neutronsaugmente.
Lavalidité de la loi en
1/v
semble donc trèsprobable
dans ce domaine, Enl’acceptant
commevraie,
on trouvele$
énergies indiquées
dans la dernière colonne pour lesneutrons de résonance si on utilise la section efficace
pour les comme étalon.
Remarquons
que la section efficace de Li devraitégalement
suivre la loi enllv,
mais la vérification estdans ce cas
incertaine,
puisqu’il
est difficile dedéter-miner
le vrai coefficientd’absorption.
La section efficace de Li estplus petite
et devient pour lesénergies
plus
grandes
de l’ordre de la section efficace de diffusion.5,
Comparaison
des résultatsexpérimentaux
avec la théorie de Bohr et de Breit etWigner.
-Il est étonnant de voir intervenir dans un processus
nucléaire,
qui
est lacapture
sélective desneutrons,
desénergies
dequelques
volts seulement. Nousdiscu-tons dans ce
chapitre
comment la théorie de Bohr(2")
et de Breit et
Wigner
(11) explique
ce fait,Un noyau
capturant
un neutron donne le nouveaunoyau -
’4,
et celui-cipeut
être excité à des niveauxd’énergie
discrets,
un niveau étant la solnme desénergies
propres des constituants du noyau. Lors de lacapture,
lenoyau ’m + ;A
est d’abordformé,
dans unétat d’excitation très
élevé,
car le neutron subit undéfaut de masse de l’ordre de 5 à 10 millions de volts est cette
énergie
est libérée sous forme d’un rayon ,~.Fig.6.
D’après
Bohr,
les niveaux du noyau sont d’autantplus
rapprochés
quel’énergie
d’excitation estplus grande,
lapossibilité
de combinaison desénergies
propres de ses constituants étant alorsplus
grande.
Il résulte de la structure fine des rayons a, que pour les noyaux lourds les niveauxd’énergie
ont des distances de l’ordrede ’20000 V
l’énergie
d’excitation étant dans ce cas del’ordre de 2 millions due volts. L’excitation lors de la
capture
d’un neutron étantplus élevée,
on doits’attendre à une
plus petite
distance desniveaux,
Bohr l’estime de 10 à 100 V. Il est peuprobable
que à m,
défaut de masse du
neutron,
corresponde
exactementénergie
d’excitation d’un niveau du noyau. Mais siénergie cinétique
duneutron,
a une valeurtelle
que A m
+
-= AE,
il y a résonance et le neutron est absorbé avec unegrande probabilité (fig. 6).
Les distances entre les niveaux étant
petites,
oncom-prend
alors lespetites
énergies cinétiques,
pourlesquelles
on observel’absorption
sélective.Puisque
les niveaux d’un noyau ont une certainelargeur,
l’énergie cinétique
du neutron pour unecapture
de résonance n’estégalement
définiequ’à
unecertaine
largeur près.
Même un neutrond’énergie
thermique
pourlequel
la somme du défaut de massedans le noyau et de
l’énergie
cinétique
est au-dessous del’énergie
d’unniveau, peut
donner la formation du noyau 111 +~4
dans ce niveaud’excitation,
mais avecune
probabilité plus petite. D’après
la théorie de Breitet
Wigner
un noyaucapture
un neutrond’énergie E
avec la
probabilité
étant la différence de
l’énergie
du niveau et du défaut de masse duneutron, a
lalargeur
du niveau,donné par la
probabilité
de l’émission d’un rayons y,~
lalargeur
correspondant
a l’émission d’un neutron.Comme
exemples,
nous avons calculéWpour
le cas sui-vant :V, ~ 4
(fig. 7).
Expérimentale.
Fig. 7.
ment,
on n’observe pas14 probabilité d’absorption,
mais la section efficace,7. Celle-ci estproportionnelle
à et autemps
que met un neutron pour traverser le domaine du noyau, doncproportionnel
à l~ et inversementpro-portionnel
à la vitesse du neutron. A cause des queuespresque horizontales de la courbe
de Il,’,
on obtientpour a
(courbe fig. 7)
une relation en dans le domaine desénergies thermique,
en accord avecl’expérience.
Malgré
la faible valeur deIl’ pour
les neutronsd’éner-gie
thermiques,
la valeur de T estnotable,
maisplus
deux domaines
d’énergie distinctes,
pourlesquels
lasection efficace de
capture
estnotable,
celui desneu-trons
d’énergie thermique
étant commun à tous les noyauxqui possèdent
un niveau de résonance.Si nous laissons dans la formule
(a)
Eo constant,
tout en laissantaugmenter
a, le maximum de sélectivités’estompe
deplus
enplus
et finalementdisparaît.
Le domaine pourlequel (7
varie avec1 /v
devientplus
large.
C’est la raison pour
laquelle l’hypothèse
de Frisch etPlaczek,
(relation
enllv),
est valable dans ungrand
domaine
d’énergie
pour lacapture
de neutrons par le bore.L’absorption
des neutrons lents par le bores’effectue suivant la réaction :
Le noyau intermédiaire
1 ~B
doit avoir une vie moyennetrès courte : ses forces coulombiennes sont
relative-ment
petites,
son excitation est trèsgrande,
et cetteénergie
d’excitation nepeut
pas se distribuer sur ungrand
nombre departicules
élémentaires,
comme c’estle cas pour les noyaux
plus
lourds. A la vie courtecorrespond
unegrande
largeur
du niveau excité etainsi un grand domaine de validité de la relation ? = a 1/v.
Une
extrapolation
despériodes
de corps émetteurs de rayons aindique
que1~B
nepeut
pas avoir une vie moyennesupérieure
à 10-20 sec, celacorrespondrait
àune
largeur
de 10;) V.Ces
explications
montrent que l’existence desneu-trons de résonance conduit à une méthode idéale pour
la détermination de la
forme,
de lalargeur
et des distances des niveaux d’excitation d’un noyau par lamesure de la
forme,
de lalargeur
et des distances des bandesd’absorption
des neutrons de résonance. Dansces mesures entre seulement
l’énergie cinétique
du neutron et on obtient pour les niveaux dontl’énergie
d’excitation est de l’ordre de 10’ V une exactitude de
quelques
volts àquelques
dizaines de volts. Nous décrivons dans leschapitres
suivantsquelques
expé-riences utilisant cette méthode.6.
Largeur
des niveaux de résonance. - Le fait que les bandesd’absorption
des neutrons deréso-nance des différents éléments ne se
superposent
dansquelques
cas que très peu,permet
déjà
de direqu’ils
ont unelargeur
relativementpetite.
Parexemple,
pournr(Rh45")
etnr(Ag22")
lasuperposition
est faible et la distance de leurénergie
moyenne n’estque 2 V,
leurlargeur
doit donc être encoreplus
petite.
Pour nous avons déterminé une valeur maximumde la
largeur
avec undispositif
simple
dont leprincipe
est
de mesurer la fraction des neutronsqui
au coursde leur ralentissement ont
l’énergie
correspondant
à la bande(22).
En moyenne, un neutronperd
lors d’un choccontre un
proton
la moitié de sonénergie ;
au cours deson
ralentissement,
sonénergie prend
donc une sériedécroissante de valeurs discontinues
séparées
par degrands
domainesd’énergie.
Si dans une bande lemaxi-mum
d’énergie
est le double duminimum,
tous les neu-trons au cours de leur ralentissementpasseront
par unevaleur
qui
se trouve dans cettebande ;
aucontraire,
les bandes
plus
étroites seront sautées parquelques-uns des neutrons. La fraction des neutrons
qui
sautent le domained’énergie
d’une bande est donc une mesurepour la
largeur
de cette bande. Cette fractionpeut
être déterminée pour la banded’absorption
deAg
avec ledispositif
suivant : -.Une source de neutrons
(Rn + Be)
estplacée
dans unbécher
qui
contient, soit une solution deHNÛ3,
soitune solution
d’AgN03
en concentrationéquivalente.
Les neutrons de la source sont ralentis par des chocs contre lesprotons,
sortent du bécheret,
avant depar-venir
jusqu’au
détecteur deAg
ou deRh,
sont filtrés par Cd. Si un neutron tombe au cours de sonralentis-sement sur
l’énergie
de la bande «Ag »,
il est absorbéavec une
grande probabilité
par un noyauAg
avant dequitter
ce domained’énergie
par un choc ultérieur.Cette
probabilité
se détermine encomparant
l’activa-tion du détecteur deAg
avec ou sans laprésence
d’ionsAg+
dans le bécher. Notreexpérience
a donné lerapport
activation à traversAgN03 -
=0,46.
S. 1 unle
rapport
activation à travers HNOI
== 0,46.
Si un activation a travers HN03neutron est ralenti
jusqu’au
domaine de la bande« Ag »,
il est donc absorbé dans la solution avec une
probabi-lité de 54 pour 100 avant de sortir de ce domaine
(*).
Les neutrons
d’énergie plus petite
devraientégalement
subir une diminution dans la solution deA gN03,
et,
sil’énergie
de chacun de ces neutrons avaitpassé
anté-rieurement par une valeurcomprise
dans la bande«
Ag
», la diminution pour ces neutrons seraitégale
à celle desur(Ag).
Si,
aucontraire,
la diminution estplus petite,
onpeut
conclurequ’une partie
seulementde ces neutrons
plus
lents ontpassé
par le domainedes
nr(Ag).
Lacomparaison
de l’activation de Rh surles deux solutions montre que leur diminution n’est
que de 14 pour 100. Pour la fraction des neutrons
qui
sautent ledomaine,
nous obtenons parcomparaison
de ces
absorptions
A Ag
etA Rh :
Il y a donc seulement un neutron sur
quatre
qui
devient une au cours de son ralentissement un
Un calcul
approximatif
montre que lalargeur
maximum,
qui correspond
àf = i l£
estégale
à1/8
del’énergie
de la bande. Celle-ci étant de 3 V nousobte-nons pour la
largeur
de bandeAg(22") :
0,4
V. Onpourrait
penser que cette valeurpourrait
être influencée dans cette méthode de détermination par d’autresniveaux de résonance que celui de 3
V,
mais leur section efficace estplus
petite
et ainsi cette influence (*) Le parcours libre des ni- (Ag) est petit par rapport aux37
peut
êtrenégligée.
Le niveau de résonance du deuxièmeisotope
deAg peut
influencer la mesure dans le sensqu’on
trouve une valeur maximumtrop grande.
A la
largeur
de0,4
Vcorrespond
une vie moyennede 10-15 sec pour l’état de
Ag22"
excité parl’énergie
du défaut de masse du neutron.
Un calcul de la
largeur d’après
la formule de Breit etWigner,
donne,
si l’on tiencompte
des donnéesexpé-rimentales sur la section efficace de
l’argent
pour leset pour les neutrons
d’énergie
thermique :
U,1~
à0, 25 V,
en accord avecl’expérience. (Dans
la for-mule de Breit etWigner,
ocreprésente
la moitié de lalargeur.)
7. Forme des niveaux de résonance. - Le
phé-nomène du renversement d’une raie
spectrale
est bienconnu en
optique.
Nous avonspensé
que le mêmephé-nomène devrait intervenir dans
l’absorption
des neu-trons de résonance, en utilisant le même élément comme absorbant et comme détecteur. Dans lespara-graphes précédents
nous avons vu en effet que lesniveaux de résonance devraient avoir la forme d’une raie avec une
largeur
relativementpetite
et avec delongues
queues.Dans
l’absorption
normale d’unrayonnement
homo-gène,
les coefficientsd’absorption
ne varient pas avecl’épaisseur
de l’absorbant. L’intensité durayonnement
décroît
exponentiellement
en fonction del’épaisseur,
si l’incidence durayonnement
est normale.Dans le cas du renversement de la raie
d’absorption,
on devrait observer une décroissance d’intensité moinsrapide
que la courbeexponentielle,
car le coefficientd’absorption
doit diminuer en fonction del’épaisseur
de l’absorbant : si le coefficientd’absorption
et lasen-sibilité du détecteur ont un maximum pour la même
énergie,
un absorbant mince absorbera fortement le milieu de la raie et faiblement lesparties
latérales.Après
le passage à travers uneépaisseur
suffisammentgrande,
lapartie
du milieu de la raie détectée acom-plètement disparu
et la radiationpénétrante
contient seulement desparties
moins fortement détectées et absorbées.On doit s’assurer
qu’une
déviation neprovient
pasd’une
inhomogénéité
durayonnement
enregistré
par le détecteur. Onpeut
le vérifier en mesurant la 5ectionefficace du bore pour le
rayonnement
filtré par lesdiffé-rentes
épaisseurs
de l’absorbant et décelé par undétec-teur du même élément.
Dans le cas de
Ag22",
Amaldi et Fermi(3)
ont trouvé quel’absorption
des nr(Ag 22")
ne suit pas la courbeexponentielle.
Ils en conclurent que lesnr(Ag22")
secomposent
de deux groupesséparés,
car la sectioneffi-cace du bore est
plus
petite
pour lerayonnement
filtré par0,06
g/cm2 Ag
que pour lerayonnement
non filtré. La radiation absorbéeplus
fortement parAg
a doncl’énergie
laplus petite
La section efficace du boreper-met de calculer les
énergies
correspondantes :
Amaldiet Fermi trouvent 8 V et au V. Avec le modèle de
Bohr,
on
comprend
facilement l’existence deplusieurs
bandesd’absorption
de résonance par lacapture
de neutronssur des niveaux voisins. Cette
expérience
montre queles niveaux d’excitation d’un noyau demi-lourd sont
très
rapprochés
pour uneénergie
d’excitationcorres-pondant
au défaut de masse du neutron. Dans le cas deAg(22"),
cette distance est d’environ 20 V.Enmesurantl’absorption
desnr(Rh4 5")parRh
et desîtî~ (125’)
parl’iode,
nous avons trouvé degrands
écartsavec la courbe
exponentielle
alaquelle
on devait s’attendrepuisque
notredispositif expérimental
choisit les neutronsqui
traversent l’absorbant normalement. La section efficace du bore pour lerayonnement,
filtré par0,~
g/cln2
Rh et décelé par un détecteur de Rh oufiltré par
2,5
g/cm2
1 et décelé par un détecteur eniode,
a été trouvéeégale
à la section efficace du borepour le
rayonnement
non filtré. L’écart neprovient
donc pas d’une
inhomogénéité
durayonnement,
une deuxième raied’absorption
n’intervient pas du toutou seulement dans une
proportion négligeable.
Pour les absorbants de Rh on utilisait des cibles enplatine
contenant 10 pour 100 de Rh
(l’absorption
duplatine
peut
êtrenégligée).
Les absorbants en iode étaientconstitués par de l’iode pur.
Dans le
tableau, >
est le coefficient d’absorbtion de la courbetotale, p.’
celui dechaque
ciblepartielle.
Onvoit que
> et 1J.’
décroissent si onaugmentent
l’épaisseur
de l’absorbant. On est donc bien en
présence
durenver-sement d’une
ligne
nucléaire. Pour déterminer la section efficace d’un niveau nucléaire il faut tenircompte
de cephénomène.
Il faut déterminer cettegrandeur
avec des couchesd’absorption
assez minces pour que lerenver-sement soit
négligeable.
Ainsi on obtient1,6
pour lecoefficient
d’absorption
massique
deet 17 pour le coefficient