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Ahc`ene boubekki Sessiondejuin2010 G´eom´etriealg´ebrique´el´ementaire:autourdelasurfacecubique Travaild’´etudeetderecherche

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Texte intégral

(1)

Universit´e Pierre et Marie Curie 4 place Jussieu

75252 Paris cedex 05

Travail d’´ etude et de recherche

Encadr´e par : A. H¨oring

G´ eom´ etrie alg´ ebrique ´ el´ ementaire : autour de la surface cubique

Ahc` ene boubekki Session de juin 2010

(2)

Table des mati` eres

1 Nullstellensatz 1

2 Existence d’une droite sur une cubique´ 8

3 Configuration des 27 droites 13

4 Dimension et multiplicit´e 23

(3)

R´esum´e

L’objectif de ce m´emoire est de d´emontrer l’existence de 27 droites sur les surfaces cubiques projectives. Le travail est bas´e sur le livre de Hulek [1]. La preuve propos´ee par Hulek ne requiert gu`ere d’outils alg´ebriques tr`es avanc´es. C’est pour cela que ce m´emoire a ´et´e r´edig´e de mani`ere `a ˆetre accessible `a un ´etudiant de M1.

Tout d’abord nous allons poser les bases de la th´eorie g´en´erale de la g´eom´etrie alg´ebrique en construisant les vari´et´es alg´ebriques `a partir d’id´eals de polynˆomes. Puis `a l’aide du Nullstellensatz de Hilbert, nous ´etablirons des relations entre certains id´eals et certains types de vari´et´es alg´ebriques. Puis nous d´emontrerons l’existence d’une droite sur les surface cubiques projectives et nous continuerons en montrant qu’il y en a en fait 27. Dans une derni`ere partie nous reviendrons sur les notions”intuitives” utilis´ees dans les d´emonstrations pr´ec´edentes, en en donnant les d´efinitions.

Dans tout le texte, Kest un corps alg´ebriquement clos.

(4)

Chapitre 1

Nullstellensatz

D´efiniton 1.1 SoitT ⊂K[x1, ..., xn]. Le lieu des z´erosdeT est : V(T) ={P∈An| ∀f ∈T, f(P) = 0}

D´efiniton 1.2 SoitY ⊂An.Y est un ensemble alg´ebrique affines’il existe T, un sous- ensemble deK[x1, ..., xn]tel que :

Y =V(T)

Consid´erons J = (T) l’id´eal engendr´e par T et comparons leur z´eros. Remarquons queT ⊂J impliqueV(J)⊂V(T). En effet les points deV(J) doivent annuler plus de polynˆomes que ceux deV(T). Ils sont donc moins nombreux.

L’ensembleT engendreJ, donc tout ´el´ementg deJ s’´ecrit sous la formeg=f1h1+ ...+fmhm avec esthk ∈T et fk ∈K[x1, ..., xn]. Donc pour un point P de V(T), on a hk(P) = 0, pour tous lesk, et doncg(P) = 0.

AinsiV(T) =V(J).

L’anneau K[x1, ..., xn] ´etant Noetherien, J est alors engendr´e par un nombre fini d’´el´ement h1, ..., hm

V(h1...hm) =V(J) =V(T) On d´efinit alors :

V :{Id´eal deK[x1, ..., xn]} 7→ {Ensemble alg´ebrique deAn}

J 7→ V(J)

L’applicationV est surjective par d´efinition des ensembles alg´ebriques et le raisonnement

(5)

pr´ec´edent. Cependant V n’est pas injective : les id´eaux (x1) et (x21) poss`edent la mˆeme image parV.

Proposition 1.3 i. V(0) =An, V(K[x1, ..., xn]) =∅ ii. I⊂J ⇒V(J)⊂V(I)

iii. V(J1∩J2) =V(J1)∪V(J2) iv. V(Pm

k=1) =Tm

k=1V(Jk)

Preuve.Le premier point est clair. Le second a d´ej`a ´et´e ´etabli pr´ec´edement. Le point iii. :J1∩J2⊂J1et J1∩J2⊂J2 ainsi d’apr`es ii.V(J1∩J2)⊃V(J1)∪V(J2). Montrons V(J1∩J2)⊂V(J1)∪V(J2). SoitP 6∈V(J1)∪V(J2). Il existe alorsf ∈J2etg∈J2 tels quef(P)6= 0,g(P)6= 0 et f g(P)6= 0. Or f g est un ´el´ement deV(J1)∩V(J2), doncP n’est pas un point deV(V(J1)∩V(J2)).

∀P 6∈V(J1)∪V(J2), P 6∈V(J1∩J2) Nous obtenons l’in´egalit´e voulue et donc l’´egalit´e. iv.

P ∈V(Pm

k=1) ⇔ ∀fk ∈Jk, ∀λk∈K, Pm

k=1λkfk(P) = 0

⇔ ∀k, fk(P) = 0

⇔ ∀k, P ∈V(Jk) P ∈V(Pm

k=1) ⇔ P ∈Tm

k=1V(Jk)

Nous venons de construire une application qui `a un id´eal de polynˆome lui associe un sous-ensemble deAn. On peut se questionner sur l’existence d’une sorte d’inverse.

I:{ensemble deAn} 7→ {Id´eal deK[x1, ..., xn]}

X 7→ I(X)

La non injectivit´e deV se r´epercute sur l’unicit´e de l’image d’un ensemble parI. Nous d´efinissonsI ainsi pourX ∈ P(An) :

I(X) :={f ∈K[x1, ..., xn]| ∀P ∈X, f(P) = 0}

I(An) = (0), I(∅) =K[x1, ..., xn] On remarque que, de la mˆeme mani`ere que pourV,

X⊂Y ⇒I(X)⊃I(Y)

(6)

Cependant, `a la diff´erence de V, I n’est ni injective (I(Z) = I(An) = (0)) ni surjective ((x2k)6∈I(P(An))). Le premier contrexemple vient du fait que seul polynˆome nul s’annule une infinit´e de fois. Pour le second, soitX =V(x2k) =V(xk) donc le polynˆomexk est un

´

el´ement deI(X) mais pas de (x2k).

Proposition 1.4 i. Pour tout sous ensembleX deAn,X ⊆V(I(X)) ii. Pour tout id´eal J deK[x1, ..., xn], J ⊆I(V(J))

Preuve. i. Rappelons les d´efinitions :

V(J) ={P ∈An/∀f ∈J, f(P) = 0}

I(X) ={f ∈K[x1, ..., xn]/∀P∈X, f(P) = 0}

Ainsi∀P ∈X, ∀f ∈I(X), f(P) = 0. D’o`uX ⊆V(I(X)) Puis∀f ∈J, ∀P ∈V(J), f(P) = 0. D’o`u J ⊆I(V(J))

Etudions maintenant les cas d’´´ egalit´e.

Proposition 1.5 X =V(I(X))si, et seulement si,X est alg´ebrique.

Preuve. Si X = V(I(X)) alors X est alg´ebrique par d´efinition. Si X est alg´ebrique, alorsX =V(J), avecJ id´eal deK[x1, ..., xn]. Or dapr`es ce qui pr´ec`ede,J ⊆I(V(J)) = I(X). Donc, V(I(X)) ⊂ V(J) = X. De plus d’apr`es les propri´et´es pr´ec´edentes sur X ⊂V(I(X)). D’o`u l’´egalit´e.

Exemple.Z (V(I(Z)) =V(0) =An. AinsiZn’est pas alg´ebrique. Il n’y a donc pas de polynˆome avec une infinit´e de racine. ´Etudions maintenant le cas d’une ´egalit´e sur les id´eaux. Elle serait J = I(V(J)), avecJ un id´eal de l’anneaux K[x1, ..., xn]. On a d´ej`a vu queJ ⊆I(V(J)). On souhaiterions avoir I(V(J))⊆J. Cependant nous avons d´ej`a trouv´e un contre-exemple. En effet, pour J = (x2k), I(V(J)) = (xk)6⊇J. On remarque que pour tout entiern,I(V(xnk)) = (xk). En fait (xk) est le radical des id´eaux (xnk).

D´efiniton 1.6 Pour un id´eal J de l’anneau A, le radical deJ est d´efini par :

√J ={r| ∃k≥1, rk∈J}

J est un id´eal radicalsiJ =√ J

(7)

Proposition 1.7 i. √

J est un id´eal de A ii. J ⊆√

J

Nous verrons que finalement, siJ est une id´eal deK[x1, ..., xn], I(V(J)) =√

J.

Pour d´emontrer cela il nous faut d´eterminer sous quelles conditions sur J, V(J) est non vide. C’est le th´eor`eme d’annulation, ou Nullstellensatz, de Hilbert qui apporte la r´eponse.

Th´eor`eme 1.8 (Nullstellensatz) SoitKun corps alg´ebriquement clos. Alors : i. Tout id´eal maximalm⊂K[x1, ..., xn] est de la forme

m= (x1−a1, ..., xn−an) =I(P) pour un pointP = (a1, ..., an)∈AnK.

ii. Si J $ K[x1, ..., xn] est un id´eal propre, alorsV(J)6=∅.

iii. Pout tout id´ealJ ⊂A:

I(V(J)) =√ J

On peut trouver une d´emonstration du th´eor`eme dans le livre de Klaus Hulek [1].

Pour le deuxi`eme point, Enrique Arrondo [4] propose une preuve dans le mˆeme esprit que la d´emonstration de la partie suivante.

Nous allons maintenant approfondir le vocabulaire et quelques notions d´ej`a pr´esent´ees.

La Topologie de Zariski

D´efiniton 1.9 Un ensemble alg´ebrique est un ferm´e pour la topologie de Zariski (ou Zariski ferm´e) (ou ferm´e de Zariski). Une vari´et´e alg´ebrique affine An est un ferm´e de Zariski.

D´efiniton 1.10 Un ensemble est un ouvert pour la topologie de Zariski (ou Zariski ou- vert) (ou ouvert de Zariski) si son compl´ementaire est un ferm´e de Zariski. Une vari´et´e alg´ebrique affine An est un ferm´e de Zariski.

D´efiniton 1.11 Une vari´et´e alg´ebrique affineAn est un ferm´e de Zariski.

(8)

La topologie de Zariski surAn se distingue de la topologie classique par la ”taille” de ses ouverts mais aussi par le fait que c’est une topologie non s´epar´ee. Prenons A1C=C, Cet∅ sont des ouverts et ferm´es de Zariski carC=V(0) et∅=V(1). Nous avons d´ej`a vu que les seuls ensembles alg´ebrique de C sont les ensembles finis de points. Ainsi les ouverts de Zariski deCsont denses. En fait c’est toujours le cas. Montrons maintenant que cette topologie n’est pas s´epar´ee. Si elle l’´etait, on pourrait trouver deux ouvertsU et V, tels que U∩V =∅. OrU et V sont denses dansC,c’est `a dire qu’ils intersectent tous les ouverts. Ils s’intersectent donc.

La topologie de Zariski induit naturellement une topologie sur les sous ensembles de An, et donc en particuliers sur les sous-vari´et´es deAn.

D´efiniton 1.12 Soit V une vari´et´e alg´ebrique de An. Une sous vari´et´e de V est un ferm´e deV pour la topologie de Zariski induite.

D´efiniton 1.13 Un ensemble alg´ebrique X de An est dit irr´eductible s’il n’existe pas d’ensembles alg´ebriques X1$X etX2$X tels que :

X =X1∪X2

Si ce n’est pas le cas,X est dit r´eductible.

Exemple.SurR2 :

L’ensembleV(xy) est r´eductible : Cependant l’ensemble V(xy−1) V(xy) =V(x)∪V(y). est irr´eductible.

Figure1.1 – Exemple de vari´et´es r´eductibles et irr´eductibles.

Proposition 1.14 Tout ensemble alg´ebrique X ⊂ An admet une d´ecomposition en

´

el´ements irr´eductible, unique `a l’ordre des facteurs pr`es, de la forme :

X =X1∪...∪Xm

(9)

avec Xi ensemble alg´ebrique irr´eductible et pour i6=j, Xi 6⊂Xj. Les Xi sont les com- posants irr´eductibles de X.

Proposition 1.15 SoitV ⊂An un ferm´e de Zariski. On a ´equivalence : i. V est irr´eductible.

ii. Pour tout ouverts de Zariski U1, U26=∅ deV, on aU1∩U26=∅.

iii. Tout ouverts de Zariski non vide deV est dense dansV.

Preuve.Montrons i.⇔ii. par contrapos´ee. SoientU1, U2deux ouverts de ZAriski non vides deV tels queU1∩U2=∅. On a alors :

U1∩U2=∅ ⇔(V −U1)∪(V −U2) =V

U1 etU2´etant ouverts,V −U1et V −U2 sont ferm´es. Ainsi V se d´ecompose en l’union de deux ferm´es, c’est `a dire queV est r´eductible. On en d´eduit l’´equivalence entre i. et ii.

La deuxi`eme assertion indique aussi que pour un ouvert de Zariski U de V, U in- tersecte tous les ouverts de Zariski de V. Donc U est dense dans V On obtient ainsi l’´equivalence entre ii. et iii..

Etudions maintenant le lien entre la r´´ eductiblit´e d’un ensemble alg´ebriqueX et son id´ealI(X). Supposons queX soit r´eductible.

X =X1∪X2, X1$X, X2$X

On a alors I(X) ⊂ I(X1) et I(X) ⊂ I(X2) ; l’inclusion stricte de X1 et X2 dans X implique l’insclusion stricte des id´eaux. Ainsi

I(X1)\I(X)6=∅ I(X2)\I(X)6=∅

Soitf ∈I(X1)−I(X) etg∈I(X2)−I(X), alorsf g∈I(X1)∩I(X2). D’o`u : V(f g)⊃V(I(X1)∩I(X2)) =V(I(X1))∪V(I(X2))⊃X1∪X2

V(f g)⊃X

Doncf g s’annule surX, soitf g ∈I(X). Cependantf et g n’´etant pas des ´el´ements de I(X), on en d´eduit queI(X) n’est pas un id´eal premier. On vient donc d’´etablir :

X est r´eductible⇒I(X) n’est pas premier.

(10)

Proposition 1.16 SoitX 6=∅ un ensemble alg´ebrique d’id´eal I(X), alors : X est irr´eductible⇒I(X)est premier.

Preuve.Montrons la contrapos´ee :X est r´eductible⇒I(X) n’est pas premier. Le sens direct vient d’ˆetre d´emontrer. Montrons l’autre sens :

I(X) n’est pas un id´eal premier, donc il existef, g∈K[x1, ..., xn] etf, g6∈I(X) tels que f g ∈I(X). Soient J1 = (I(X), f) l’id´eal engendr´e par I(X) et f. De mˆeme pour J2= (I(X), g).

I(X)⊂J1∩J2⇒X⊃V(J1∩J2) =V(J1)∪V(J2)

SoitP ∈X, alorsf g(P) = 0, doncf(P) =Ooug(P) = 0, soitP ∈V(J1) ouP ∈V(J2), en tout casP ∈V(J1)∪V(J2). D’o`u X=V(J1)∪V(J2) etX est r´eductible.

Nous pouvons clore cette partie avec cette proposition qui r´esume le travail fait jusque ici :

Proposition 1.17 SoientV etI les application d´efinies pr´ec´edement.

{ensembles deAn} I

V

{ Id´eaux de K[x1, ..., xn]}

Ces applications sont des bijections, inverses l’une de l’autre, dans les cas suivants :

{Sous-vari´et´es deAn} ' {Id´eaux radicaux deK[x1, ..., xn]}

∪ ∪

{Sous-vari´et´es irr´eductibles de An} ' {Id´eaux premiers deK[x1, ..., xn]}

∪ ∪

{Points deAn} ' {Id´eaux maximaux deK[x1, ..., xn]}

(11)

Chapitre 2

Existence d’une droite sur une ´ cubique

Dans cette partie nous allons d´emonter le th´eor`eme suivant :

Th´eor`eme 2.1 Toute surface cubique lisse S de P3K contient une droite.

Certains concepts inclus dans cet ´enonc´e n’ont pas encore ´et´e d´efinis. Mais ils sont ce dont on en a l’intuition. Une courbe cubique est dite lisse si elle est irr´eductible, sans point double et sans point de rebroussement. Le concepte est similaire pour une surface.

Dans le cas contraire on dit qu’elle est singuli`ere. Une surface cubique deP3K, quant `a elle, est le lieu des z´eros dans P3K d’un polynˆome homog`ene deK[x0, ..., x3] de degr´e 3.

Avec les notations vues pr´ec´edement :

S=V(f), f ∈K[x0, ..., x3]

La d´emonstration se d´ecompose en deux parties. La premi`ere consiste `a montrer que pour un pointP deS, la courbeCP =S∩TPS si elle ne contient pas une droite, peut ˆ

etre une cubique singuli`ere avec un point de rebroussement. La deuxi`eme partie assure l’existence d’une droite mˆeme dans le deuxi`eme cas.

Notons queCP est non vide car c’est l’intersection de deux surfaces projectives dans P3K.

Lemme 2.2 SoitS une surface cubique lisse, alors pour tout pointP deS l’intersection CP =S∩TPS est une courbe cubique singuli`ere plane. De plus si pour tout pointP∈S, CP est irr´eductible il existe un point tel queCP ait un point de rebroussement.

(12)

Preuve. V´erifions que CP est bien une courbe cubique plane. La surface S est irr´eductible, car lisse donc ne contient pas TPS, ainsi CP 6= TPS et CP est bien une courbe. De plus c’est la restriction de la surface S, `a un plan dePK3, doncCP est plane et est aussi d´efinie par un polynˆome de degr´e 3.

Montrons que P est un point singulier de CP. Fixons P = [0 : 0 : 0 : 1] et TPS = {x2= 0}. Soitf le polynˆome homog`ene de degr´e 3 d´efinissantS.

f =dx33+x23(ax0+bx1+cx2) +x3q(x0, x1, x2) +h(x0, x1, x2)

Avec q un polynˆome homog`ene de degr´e 2 et hun polynˆome homog`enede degr´e 3. Or f(P) = 0, alors d= 0.

∂f

∂x0

= ax23+x3

∂q

∂x0

+ ∂h

∂x0

∂f

∂x1

= bx23+x3

∂q

∂x1

+ ∂h

∂x1

∂f

∂x2

= cx23+x3

∂q

∂x2

+ ∂h

∂x2

∂f

∂x3

= c2x3(ax0+bx1+cx2) +q(x0, x1, x2)

Or TPS={x2= 0}, alorsa=b= 0 et on peut supposerc= 1.Ainsif est de la forme.

f =x2x23+q(x0, x1, x2)x3+h(x0, x1, x2) AinsiCP est d´efinie par le polynˆome g :

g(x0, x1, x2, x3) =f|{x2=0}(x0, x1, x2, x3) =q(x0, x1,0)x3+h(x0, x1,0)

Posons : q(x0, x1,0) =ax20+bx0x1+cx21 et h(x0, x1,0) = tx30+ux20x2+vx0x21+wx31. Alors, on a

∂g

∂x0

= 2ax0x3+bx1x3+ 3tx20+ 2ux0x1+vx21

∂g

∂x1

= ax1x3+ 2bx0x3+ 3wx21+ 2vx0x1+ux20

∂g

∂x2

= 0

∂g

∂x3

= q(x0, x1,0).

On observe que les quatre d´eriv´es partielles s’annulent enP, c’est donc un point singulier deCP et celle ci est donc singuli`ere.

Nous devons maintenant nous assurer que si pour tout point P de S, CP est irr´eductible on peut trouver un point tel queCP ait un point de rebroussement.

Comme le pointP est une singularit´e deCP, les tangentes sont donn´ees par la forme quadratiqueq. Deux cas se pr´esentent, soit ces deux tangentes sont distinctes etP est en

(13)

fait un point double, soit elles sont ´egales etP est un point de rebroussement. Montrons que le second cas se produit.

Cubique avec un point double. Cubique avec un point de rebroussement.

Figure2.1 – Deux types de cubique singuli`ere.

SoitAla matrice associ´ee `a la forme quadratiqueq, d´efinie par :

q←→A=

a11 a12 a13

a13 a22 a23

a13 a23 a33

q(x0, x1,0) =l(x0, x1,0)2= (ax0+bx1)2

A=

a2 ab 0 ab b2 0

0 0 0

=

 a b 0

a b 0

Le pointP est un point de rebroussement si, et seulement si ses tangentes ont la mˆeme directions, ce la se traduit sur q(x0, x1,0) par le fait que ce soit le carr´e d’une forme lin´eaire. Cela signifie quedet

a2 ab ab b2

= 0.

Consid´erons maintenant le polynˆome Hf =det

2f

∂xi∂xj

i,j

Lemme 2.3 SoitM ∈GL(4,K). On a :

Hf◦M =det(M2)Hf◦M

(14)

D’apr`es ce lemme, le lieu d’annulation de Hf est ind´ependant de la base. On peut donc continuer `a utiliser le pointP et sont plan tangent d´efini au d´ebut. Ici :

Hf(P) =

a11 a12 a13 0 a13 a22 a23 0 a13 a23 a33 2

0 0 2 0

En calculant le d´eterminant par bloc, on obtient queHf(P) est nul si, et seulement si le d´eterminant de

a2 ab ab b2

est nul.

Donc P est un point de rebroussement si, et seulement si P est dans{Hf = 0}. Or {Hf = 0} est une vari´et´e deP3K d´efinie par un polynˆome, c’est soit P3K tout entier, soit une hypersurface. Dans les deux cas l’intersection avec S est non vide. Donc il existe P ∈S qui est un point de rebroussement deCP.

Nous avons montr´e queCP est une courbe cubique plane singuli`ere. Si elle est r´eductible, CP contient une droite et doncS aussi. Si tout lesCP sont irr´eductibles, nous avons vu qu’il existe un point P tel que CP ait un point de rebroussement en P. Nous allons montrer pour clore la d´emonstration du th´eor`eme, que dans ce cas il y a une droite sur S qui coupeCP. Pour cela nous avons besoin d’un crit`ere pour savoir si une droite est incluse dans sur une surface.

D´efiniton 2.4 Soitf un polynˆome homog`ene de degr´e 3. Soient P, Q∈ P3K, avecQ= (y0, y1, y2, y3). On pose :

f1(P :Q) =

3

X

i=0

∂f

∂xi

(P)yi

Des calculs pas difficiles mais longs permettent d’´etablir, pour P, Q ∈V(f) = S et λ, µ∈K:

f(λP+µQ) =λ3f(P) +λ2µf1(P :Q) +λµ2f1(Q:P) +µ3f(Q) Par d´efinition du plan tangent, nous avous pourP ∈S :

(P Q)⊂TPS⇔f1(P :Q) = 0 En combinant ces deux r´esultats, on trouve :

(P Q)⊂S ⇔ ∀λ, µ∈K, f(λP +µQ= 0)

(15)

(P Q)⊂S ⇔f(P) =f1(P :Q) =f1(Q:P) =f(Q) = 0 Reprenons la d´emonstration.

Preuve. Nous consid´erons d´esormais que CP est irr´eductible. Ainsi elle est param´etrisable par une fonction ϕ. On pose Pα = ϕ(α) avec α ∈ K et Pα ∈ CP. On a donc f(Pα) = 0. Coupons S avec un autre plan, par exemple{x0= 0}. L’intersection

´

etant non vide, on y choisit le point Q= [0 :x1:x2:x3], on a alorsf(Q) = 0. Il nous reste `a trouver un triplet (x1, x2, x3) etαtel que :

f(Pα) =f1(Pα:Q) =f1(Q:Pα) =f(Q) = 0

Notons quef1(Pα:Q) etf1(Q:Pα) sont des polynˆomes enx1, x2, x3de degr´e 1 et 2, avec des polynˆomes enαcomme coefficients. L’annulation def1(Pα:Q) donne une relation entrex3 et x1,x2. On posex3 =Aα(x1, x2). Notons aussi Bα(x1, x2, x3) =f1(Q:Pα) et cα(x1, x2, x3) = f(Q). Pour montrer que les polynˆomes Bα et Cα ont une racine commune, nous allons calculer leur r´esultant.

R(α) =Res(Bα(x1, x2, Aα(x1, x2)), Cα(x1, x2, Aα(x1, x2)))

Un calcule long fait dans le livre de Hulek [1] montre que R(α) est un polynˆome non nul de degr´e 27. Le corps K ´etant alg´ebriquement clos, R(α) a une racine α0. Donc R(α0) = 0 implique que les polynˆomes Bα0 et Cα0 ont une racine commune. La relation donn´ee parAα0 permet de donner un triplet (uα0, vα0, wα0) tel queBα0(uα0, vα0, wα0) = Cα0(uα0, vα0, wα0) = 0

Nous avons donc trouv´e un pointPα0 surCP et un pointQα0 = (0, uα0, vα0, wα0) de S tels quef1(Pα0:Qα0) =f1(Qα0 :Pα0) =f(Qα0) = 0. La surface cubique projectiveS contient donc la droite (Pα0Qα0).

(16)

Chapitre 3

Configuration des 27 droites

Nous avons montr´e l’existence d’une droite sur toute surface cubique projective. Le r´esultat est obtenu grˆace `a un polynˆome de degr´e 27. Nous ne sommes donc plus tr`es loin de l’objectif de ce m´emoire. Pour nous assurer de l’existence d’exactement 27 droites, nous allons les exhiber.

Nous avons d´ej`a une droite l sur la surface S. Cette droite est donc incluse dans le plan tangent de chacun de ses points. L’intersection de ces plan avecS est toujours une courbe cubique plane r´eductible, dontl est une composante irr´eductible, les autres ou l’autre est alors une courbe quadrique. Dans le cas o`u la quadrique est r´eductible, nous allons d´eterminer la position des trois droites.

Lemme 3.1 SoitS une surface cubique lisse.

i. SoitEun plan, alorsE∩Sest soit une courbe cubique irr´eductible, soit une conique et une droite, soit trois droites distinctes.

ii. Par tout point de la surface S passe au plus 3 droites. Si trois ou deux droites passe par un point P deS, alors il y a un plan E qui les contient toutes et dont l’intersection avecS a l’une des configurations suivantes :

Preuve. i. Nous avons d´ej`a montr´e que E∩S est une courbe cubique plane. En fait nous n’avons qu’`a montrer que si elle est compos´ee de trois droites, celles ci sont toutes distinctes. Supposons queE∩S contiennent une droite double l={x2=x3 = 0} avec E ={x3= 0}. Comme cela a d´ej`a ´et´e fait dans la section pr´ec´edente, en partant de la forme g´en´eral d’un polynˆome homog`ene de degr´e 3, et en imposant les condition del et

(17)

H

HH HH

HH HH

HHH sP

H

HH HH

HH HH

HHH s

s

s P

Figure 3.1 – Configuration possible de trois droites sur une surface cubique lisse con- tenues dans un mˆeme plan.

E, on obtient que le polynˆomef d´efinissantS est de la forme : f =x22g(x0, x1, x2) +x3h(x0, x1, x2, x3), avecget hdes polynˆome homog`enes de degr´e 1 et 2. Consid´erons :

∆ :=l∩ {h= 0}={(x0, x1,0,0)|h(x0, x1,0,0) = 0}

Le corpsK´etant alg´ebriquement clos ∆ est non vide. SoitP = (x0, x1,0,0) un point de

∆. D´eterminons les d´eriv´ees partielles def :

∂f

∂x0

= x22 ∂g

∂x0

(x0, x1, x2) +x3

∂h

∂x0

(x0, x1, x2, x3)

∂f

∂x1

= x22 ∂g

∂x1

(x0, x1, x2) +x3

∂h

∂x1

(x0, x1, x2, x3)

∂f

∂x2

= 2x2g(x0, x1, x2) +x22 ∂g

∂x2

(x0, x1, x2) +x3

∂h

∂x2

(x0, x1, x2, x3)

∂f

∂x3

= h(x0, x1, x2, x3) +x3

∂1

∂x3

(x0, x1, x2, x3)

Evalu´´ e en P, les quatre d´eriv´ees partielles s’annulent. Donc ∆ contient des points sin- guliers deS. Or cela contradit la lissit´e deS. Donc siE∩Sse d´ecompose en trois droites, celles-ci sont toutes disctinctes.

ii. Si deux droites passent par P, ces deux droites sont donc incluses dans le plan tangent de P. L’intersection de ce plan avec S, d’apr`es i., contient une autre droite disctincte des deux premi`eres. Toutes les droites d’un plan projectif s’intersectant, on obtient la premi`ere disposition. Si trois droites passent parP, par unicit´e du plan tangent, elles sont dans un mˆeme plan. D’o`u la deuxi`eme disposition.

Proposition 3.2 SoitS une cubique lisse etl⊂Sune droite. Alors il y a exactement 10 droites surSqui intersectentl. D’apr`es la proposition pr´ec´edente, ces droites s’organisent en cinq paires (li, l0i), 1≤i≤5, ayant pour propri´et´e :

(18)

i. Les trois droites l, li, l0i s’intersectent et sont contenue dans un mˆeme plan.

ii. Les paires de droites sont disjointes :(li∪l0i)∩(lj∪l0j) =∅ pouri6=j.

Preuve. SoitE un plan contenant la droitel. Alors : E∩S=l∪q

o`uqest une conique. Nous devons montrer qu’il existe cinq plans contenantl tels queq soit r´eductible.

Supposons que l={x2=x3= 0}, les plans contenantl sont donc de la forme : Eλ,µ={λx2−µx3= 0}

Nous allons montrer qu’il existe cinq [λ:µ]∈P1Ktels queEλ,µ∩Ssoit constitu´e de trois droites. Remarquons que les points deEλ,µ peuvent d’´ecrire sous la forme [x0:x1:λt: µt], avec t∈K. La droitel a alors pour ´equation{t= 0}.

La surface S contenant la droitel est d´efinie par un polynˆome de la forme :

f =Ax20+Bx0x1+Cx21+Dx0+Ex1+F, (*) o`u A, B, et C sont des polynˆomes homog`enes en x2 et x3 de degr´e 1, D et E sont de degr´e 2 etF de degr´e 3. Restreint `aEλ,µ, on obtient :

f|Eλ,µ(x0, x1, λt, µt) = t(A(λ, µ)x20+B(λ, µ)x0x1+C(λ, µ)x21 +D(λ, µ)x0t+E(λ, µ)x1t+F(λ, µ)t2).

Le deuxi`eme facteur est donc une forme quadratique enx0, x1, tqui d´efini la conique q. Nous voulons savoir quand est ce qu’elle est r´eductible, et donc quand est ce que le d´eterminant, ∆, de sa matrice associ´ee est nul.

∆(λ, µ) = 4det

A(λ, µ) 1/2B(λ, µ) 1/2D(λ, µ) 1/2B(λ, µ) C(λ, µ) 1/2E(λ, µ) 1/2D(λ, µ) 1/2E(λ, µ) F(λ, µ)

Le polynˆome ∆ est de degr´e 5. Pour obtenir cinq plans diff´erents comme souhait´e, nous devons nous assurer que ce polynˆome n’est pas nul et n’a pas de racine au moins double.

Supposons, modulo un changement de variable, que (0,1) soit une racine de ∆. D’apr`es la proposition pr´ec´edente, deux configurations sont possibles sur le plan E(0,1), d´ecrites ici pour un certains choix de coordonn´ees. Les trois droites s’intersectent en un mˆeme point :

l={x3= 0}, l1={x0= 0}, l01={x0−x3= 0} (3.1)

(19)

ou uniquement deux `a deux :

l={x3= 0}, l1={x0= 0}, l10 ={x1= 0}. (3.2) Dans le cas premier cas,f est de la forme :

f =x0x3(x0−x3) +x2g,

avecgun polynˆome de degr´e 2. En reprenant la forme donn´ee dans l’´equation (*), nous avons doncD(x2, x3) =−x23+x2β(x2, x3), avec β une forme lin´eare, et les polynˆomes B,C,E etF divisibles parx2. On obtient :

∆(λ, µ) = 4A(λ, µ)C(λ, µ)F(λ, µ) +B(λ, µ)E(λ, µ)D(λ, µ)

−C(λ, µ)D(λ, µ)2−A(λ, µ)E(λ, µ)2−F(λ, µ)B(λ, µ)2

= −C(λ, µ)D(λ, µ)2modλ2

La forme lin´eaireC est divisible parx2, doncC(x2, x3) =cx2, pourc∈K. Remarquons que f(0,1,0,0) = C(0,0) = 0 et que df(0,1,0,0) = c 6= 0 car S est lisse. Donc si E(0,1)∩S se d´ecompose en trois droites concourantes, (0,1) n’est pas une racine double de ∆. V´erifions le maintenant pour le cas o`u les droites ne sont pas concourantes. Icif est de la forme :

f =x0x1x3+x2g.

De mˆeme que pr´ec´edement, on trouveB(x2, x3) =x3 et les polynˆomesA,C,D,E etF divisibles parx2. D’o`u :

∆ =−F(λ, µ)B(λ, µ)2modλ2. Or F=x2(ax32+bx2x3+x23. On remarque que

f(0,0,0,1) = 0,

∂f

∂x0

(0,0,0,1) = ∂f

∂x1

(0,0,0,1) = 0,

∂f

∂x2

(0,0,0,1) = ∂F

∂x2

(0,0,0,1) =c,

∂f

∂x3

(0,0,0,1) = ∂F

∂x3

(0,0,0,1) = 0.

La surfaceS ´etant lisse on a doncc6= 0. Donc (0,1) n’est pas une racine double de

∆.

Ainsi il y a bien 5 paires de droites qui coupent l et qui se trouvent donc sur cinq plans distincts.

(20)

Pour trouver les 16 droites manquantes, il nous faut quelques lemmes.

Lemme 3.3 Soitl1,..,l4des droites distinctes et disjointes deP3K, alors deux cas peuvent se produire :

(1) les quatre droites se trouvent sur une quadrique lisse Q. Dans ce cas il y a donc une infinit´e de droites transverses communes aux quatres droites.

(2) les quatre droites ne se trouvent pas sur une quadrique. Dans ce cas il y a une ou deux droites transverses communes aux quatre droites.

b b

l1 l2

l3

l4

Figure 3.2 – Les deux droites rouges sur la quadrique sont transverses aux quatres droitesl1,l2,l3 etl4.

Preuve. Nous verrons plus tard qu’il existe toujours une quadrique lisse deP3K qui contient trois droites distinctes et disjointes. Soit Qla quadrique lisse contenant l1, l2

et l3. Ainsi les deux cas se r´esument par l4 est contenue dans cette quadrique ou non.

Si c’est le cas, les quatres droites ´etant disjointes, elles se trouvent sur le mˆeme r´eglage.

dans ce cas toutes les droites de l’autre r´eglage leurs sont transverses. Dans l’autre cas,

(21)

l4∩Qest r´eduit `a un ou deux points. Les droites l1,l2, et l3 sont encore sur le mˆeme r´eglage. Donc il y a une droite, respectivement deux droites, du r´eglage inverse qui passe par le point, respectivement les points, d’intersection del4avecQ.

Lemme 3.4 Soit S une surface cubique lisse, alors S ne peut contenir quatre droites droites disjointesm1, m2, m3 et m4 intersect´ees par trois droitesn1,n2 etn3. C’est `a dire que que la configuration suivante de sept droites ne peut se produire sur S :

s s s

s s s

s s s

s s s m1 m2 m3 m4

n1

n2

n3

Figure3.3 – Ce quadrillage ne peut pas se produire sur une cubique lisse.

Preuve. Supposons qu’une telle situation puisse se produire. Le lemme pr´ec´edent im- plique que les droite mi soient sur le mˆeme r´eglage d’une quadrique Q, et que les ni

soient sur l’autre r´eglage. Rappelons que les sept droites consid´er´ees sont surS. Soit L une autre droite du mˆeme r´eglage que lesni. AinsiLintersecte lesmi et donc intersecte S en quatre points. Or un polynˆome de degr´e 3 n’ayant au plus que trois racines, cela implique queLest surS. L’ensemble des droites d’un mˆeme r´eglage recouvrant toute la quadrique, on en d´eduit que Q est incluse dansS. Cela contredit la lissit´e de S. Ainsi une telle configuration n’est pas possible sur une cubique lisse.

Lemme 3.5 Soient l, li etl0i les droites sur une surface cubique lisseS obtenue par la Proposition 3.2, alors toute autre droite m sur S intersecte seulement l’une des droites l,li etl0i.

(22)

Preuve.SoitEile plan d´efini parl,lietl0i. La droitemintersecteEicar nous travaillons dans l’espace projectif. Ainsi :

m∩(l∪li∪l0i) =m∩(Ei∩S) = (m∩S)∩Ei =m∩Ei6=∅.

Si m intersecte plus d’une droite, alors m intersecte Ei en au moins deux points avec multiplicit´e, et doncmserait incluse dansEi. Cela contredit le Lemme 3.1.

Maintenant nous avons tous les outils pour exhiber les 27 droites.

Th´eor`eme 3.6 Une surface cubique lisseS contient exactement 27 droites.

Preuve.Nous avons d´ej`a l’existence d’une droite surS. La Proposition 3.2 nous fournit 5 paires de droites (li, l0i).

Soitmune autre droite surS disjointe del. Elle existe par application de la Propo- sition 3.2 `a la droitel1. D’apr`es le Lemme 3.5,mintersecte exactement l’une des droites de chaque paires (li, l0i). On peut supposer qu’elle intersecte uniquement l1, ...,l5. Par application de la Proposition 3.2 `a m, il existe alors cinq paires (li, l00i) intersectant m.

Ces nouvelles droitesli00sont distinctes desli par construction, del car cette derni`ere ne rencontre pas m et des l0i car sinon li00 intersecterait l et donc les droites l, li, l00i et m seraient coplanaires et cela n’est pas possible d’apr`es le Lemme 3.1. D’apr`es le Lemme 3.5, chaque droitel00i doit rencontrer l’un des autres triplets (l, lj, lj0), aveci6=j. Les droitesl00i

sont construites `a l’aide de la Proposition 3.2 doncl00i ∩lj=∅. Ainsi elles ne rencontrent que les droitesl0j.

Nous avons maintenant 17 droites. Il nous en manque 10, que nous allons trouver ainsi : pour chaque triplet (i, j, k) avec 1≤i < j < k≤5, nous allons montrer l’existence d’une droitelijk distincte des droites d´ej`a trouv´ees et qui rencontreli,lj etlk.

Supposons l’existence d’une dix-huiti`eme droite,n. Elle ne peut rencontrerletmcar nous avons trouv´e toutes les droites qui les rencontre, ce sont les li, l0i et l00i. Montrons quenne peut rencontrer que trois des droitesli.

– Si nrencontre au moins quatre droitesli, alors les trois droites distinctesl,metn rencontrent quatresli. Or cela ne se produit pas sur S d’apr`es le Lemme 3.4 – Si n ne rencontre aucune ou juste une droite li, alors d’apr`es le Lemme 3.5 n

intersecte au moins quatre desl0i et cela revient au cas pr´ec´edent.

– Sinrencontre exactement deux droitesl4etl5, alors d’apr`es le Lemme 3.5 appliqu´e

`

a l4,l0iet li00, aveci6= 4 etl5,l0iet li00, aveci6= 5, nrencontre les droitesl01,l02 etl30

(23)

mais pas les droitesl004 et l005. De plus nous savons queli00∩l0j6=∅. Donc nous avons quatre droites distinctesl01,l02,l03etl4qui intersectent les trois droites distinctesn, l004 etl005. Cela contredit le Lemme 3.4

Donc la suppos´ee droite n rencontre exactement trois des droites li. Si une telle droite existe nous la notonslijk en rappel pour les droites qu’elle intersecte. Nous allons maintenant nous assurer de son unicit´e.

Supponsons l’existence d’une autre droite l0ijk avec la mˆeme d´efinition quelijk. Ces deux droites ne peuvent s’intersecter sinon les cinqs droiteslijk,lijk0 ,li,lj et lk seraient sur le mˆeme plan et donc en contradiction avec le Lemme 3.1. Donc les quatre droites lijk,l0ijk,l etnsont distinctes et sont transverses aux droitesli,ljetlk. Ceci est ne peut se produire d’apr`es le Lemme 3.4. Ainsi la droitelijk est unique si elle existe. Elle existe bien, nous allons le montrer maintenant.

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s s s s s s s s s s

s s s s s

s s s s s s s

s s s s s

s s s s s s s s s s

l l123

m

l1 l01 l2 l02 l3 l03 l4 l40 l5 l05

l001 l200 l003 l004 l500

Figure3.4 – Repr´esentation de la configuration des 18 premi`eres droites trouv´ees. Toutes les intersections de la formel0i∩l00j n’ont pas ´et´e repr´esent´ees.

Par la Proposition 3.2, l1 intersecte dix droites distinctes. Quatre d’entre elles sont donn´ees par l, l01,m et l001. Ils nous en reste six. Or il y aurait 42

= 6 possible droites d´efinie comme au dessus. Toutes les droitesl1jk existe donc et par extenstion toutes les lijk qui sont au nombre de 53

= 10, celles qui nous manquaient.

Nous avons donc exhib´e 27 droites sur une surface cubique projective lisse,S.

R´esumons un peu l’organisation de ces 27 droites.

Il y en a 5 types. Il y a l qui r´esulte de la partie pr´ec´edente. Lesli etl0i r´esultent de la Proposition 3.2 appliqu´ee `a l. La droite mest le r´esultat du Lemme 3.5. Les l00i sont le produit de la Propostition 3.2 appliqu´ee `am. Le dernier type, leslijk dont l’existence est plus subtile r´esulte de la Proposition 3.2 appliqu´ee `a chaque li.

(24)

Pour finir voici une configuration possible des 27 droites : l intersecte l1, ..., l5 et l01, ..., l05,

m intersecte l01, ..., l50 et l001, ..., l005,

l1 intersecte l, m, l01, l001 etl123, l124, l125, l134, l135, l145, l01 intersecte l, l1, l002, l300, l400, l005 etl234, l235, l245, l345, l100 intersecte m, l1, l20, l30, l40, l50 etl234, l235, l245, l345, l123 intersecte l1, l2, l3, l40, l400, l05, l005 et l145, l245, l345. Les autres intersections s’obtiennent par permutation des indices.

Voici deux repr´esentations r´eelles, avec ses 27 droites, de la cubique de Clebsch d’´equation :

x30+x31+x32+x33−(x0+x1+x2+x3)3.

Figure3.5 – Cette vue ”´eloign´ee” permet de bien voir les lignes de fuites de la surface.

(25)

Figure3.6 – Zoom sur le ”centre” de la cubique

(26)

Chapitre 4

Dimension et multiplicit´ e

Dans cette partie nous allons revenir sur la notion de lissit´e et de dimension. Plusieurs possibilit´es s’offrent `a nous, de la plus intuitive `a la plus alg´ebrique. Nous n’allons pas nous aventurer jusque dans des r´esultats d’alg`ebre trop pouss´es et n’allons utiliser que les r´esultats d´ej`a vus dans la premi`ere section.

Pour l’instant nous ne consid´erons que des vari´et´es affines irr´eductibles. Les r´esultats sont similaires pour les vari´et´es projectives.

Dimension

D´efiniton 4.1 Soit X un ensemble de An. Une chaˆıne de parties de X est une suite X0⊂X1⊂...⊂Xn avec lesXi⊂X distincts. Une telle chaˆıne est de longueur n. D´efiniton 4.2 SoitX un espace topologique. La dimensiondeX est la borne sup´erieure des longueurs des chaˆınes de parties ferm´ees (pour la topologie de Zariski) irr´eductibles deX. C’est un entier positif ou +∞. On le note dimX.

Exemple 4.3 (La sph`ere de R3, S2.) Les parties ferm´ees irr´eductibles deS2sont les cercles et les points. Ainsi :

{Un point sur l’´equateur} ⊂ {L’´equateur} ⊂S2

est une chaˆınes de parties ferm´ees irr´eductibles deS2. On remarque que l’on ne peut pas construire une chaˆıne plus grande. Ainsi dim S2= 2

Nous allons donner une autre mani`ere d’obtenir la dimension d’une surface alg´ebrique

`

a l’aide son id´eal. `A la chaˆıne de parties ferm´ees X0 ⊂ X1 ⊂ .. ⊂ Xn, nous pouvons

(27)

associer la chaˆıne I(X0) ⊃ I(X1) ⊃ .. ⊃ I(Xn). Ainsi nous avons aussi la d´efinition suivante :

D´efiniton 4.4 SoitI id´eal deK[x1, ..xn]. La dimensiondeV(I)est la borne sup´erieure des longueurs des chaˆınes strictes d’id´eal de I.

Nous allons maitenant relier la dimension d’une surface avec ses espaces tangents.

D´efiniton 4.5 Pour une vari´et´e irr´eductible affineV, on d´efinie ladimensiondeV par : dimV =min{dimTPV |P ∈V}

Proposition 4.6 Pour une vari´et´e lisse V, on a, pour tout pointP deV : dim V =dimTPV.

Le r´esultat est assez naturel pour une courbe lisse, donc de dimension 1 : l’espace tangent

`

a un point est un droite, de dimension 1. Pour d´emontrer cette proposition, il faudrait d’abord savoir ce qu’est un point lisse, un point singulier et de voir comment se comporte l’espace tangent en ces points singuliers.

SoitV une vari´et´e irr´eductibles deAnK, d´efinie par le polynˆomef : V =V(f)

D´efiniton 4.7 SoitP = (a1, ..., an)un point deV. L’espace tangent`aV enP est d´efini par :

TPV :={(x1, ...xn)∈AnK|

n

X

i=1

∂f

∂xi

(P)(xi−ai) = 0}.

L’espace TPV est un sous espace affine, et P ∈ TPV. Ainsi si V est d´ej`a un sous espace affine, alors elle son propre espace tangent en tout ses points.

Lemme 4.8 Soit V un vari´et´e. Soit W ⊂ V une sous-vari´et´e de V. Alors pour tout point P deW, on a :

TPW ⊂TPV.

Ce lemme qui d´ecoule directement des d´efinitions donn´ees, permet de remarquer que si une droite,L, est incluse sur la vari´et´eV alors elle est incluse dans le plan tangent de chacun de ses points. En effet, une droite ´etant un espace affine de dimension 1, donc pour tout pointP deL,

L=TPL.

(28)

Or L⊂V, ainsi les espaces tangents enP suivent aussi cette inclusion : L=TPL⊂TPV.

Int´eressons nous `a la notion de lissit´e

D´efiniton 4.9 Un point P est un point lisse (ou r´egulier, ou non singulier) d’une hy- persurfaceV si il existe unitel que ∂f

∂xi

(P)6= 0. SinonP est un point singulier(ou une singularit´e) de V.

Cette d´efinition associ´ee `a la d´efiniton du plan tangent par un ´equation, entraˆıne la caract´erisation des points lisses et singuliers d’une hypersurface par rapport `a leur espace tangent.

P est un point lisse deV ⇐⇒ TPV est un hyperplan affine.

P est un point singulier deV ⇐⇒ TPV est l’espace affine,AnK, entier.

Ainsi dans la d´emonstration du lemme 2.2, nous voulions d´emontrer que CP ´etait bien une courbe plane. Le fait que S soit lisse implique donc queTPS est bien un plan et doncCP est bien incluse dans un plan, c’est donc une courbe plane.

Multiplicit´ e d’une intersection

La multiplicit´e d’une racine de polynˆome est une notion bien acquise. Il s’agit, pour un polynˆomeQet une raciner, de la puissance maximale de (x−r) divisant un polynˆome Q. Les ensembles alg´ebriques ´etant des solutions de polynˆome, on peut donc parler de multiplicit´e d’une vari´et´e, ou plutˆot de la multiplicit´e d’une composante irr´eductible d’une vari´et´e. En effet les vari´et´es irr´eductibles sont engendr´ees par des polynˆomes irr´eductibles, ils n’ont donc pas de diviseur. Une vari´et´e irr´eductible est en fait consitu´ee d’une unique composante irr´eductible de multiplict´e 1. Pour une vari´et´eV d´efinie par un polynˆomef, une composante irr´eductible est d´efine par une diviseur de f et sa multiplicit´e est donc d´efinie comme la puissance maximale de ce diviseur dansf.

Le th´eor`eme fondamental de l’alg`ebre affirme que la somme des multiplicit´es des racines d’un polynˆome est ´egale au degr´e du polynˆome. Il en est de mˆeme pour la mul- tiplicit´e des composante irr´eductibles.

Exemple 4.10 – Dans K2, V(x−y) est une vari´et´e irr´eductible de degr´e 1, con- stitu´ee d’une seule droite de multiplict´e 1.

– DansK2,V((x−y)2)est une vari´et´e r´eductible de degr´e 2, constitu´ee d’une seule droite de multiplict´e 2.

(29)

Cependant les deux vari´et´e repr´esente le mˆeme ensemble alg´ebrique.

V(x−y)

Figure4.1 –V(x−y) etV((x−y)2) d´efinissent le mˆeme ensemble alg´ebrique, mais pas avec la mˆeme multiplicit´e.

Le th´eor`eme fondamental de l’alg`ebre a une interpr´etation g´eom´etrique. Chercher les racines d’un polynˆomeP, revient `a r´esoudre l’´equation

P(x) = 0.

Cela peut se voir comme chercher les intersections dansK2, entre les surfacesV(y−P(x)) etV(y). En effet cela ce traduit par un syst`eme :

y=P(x) y= 0

⇐⇒P(x) = 0

Ainsi le th´eor`eme fondamental dit que la vari´et´e d´efinie par un polynˆome de Kd[x]

intersecte l’hyperplan {y= 0} endpoints.

B´ezout a ´enonc´e un th´eor`eme plus g´en´eral que l’on ne d´emontrera pas mais dont on peut trouver la d´emonstration dans [2].

Th´eor`eme 4.11 Soit C et C0 deux courbes planes projectives de degr´e d et d0 sans composante commune. AlorsC et C0 s’intersectent endd0 points avec multiplicit´e.

Nous avons maintenant ´eclairci toutes les notions qui ont ´et´e mises en jeu dans les d´emonstrations des chapitre 2 et 3. Seul un point reste encore `a montrer :

Proposition 4.12 Pour trois droitesl1,l2 etl3 distinctes et disjointes deP3K se situent toujours sur une quadrique lisse.

(30)

Preuve.Un polynˆome homog`ene deK2[x0, ..., x3] est constitu´e d’au plus 10 monˆomes et donc d´epend de 10 coefficients. Ainsi le sous espace des polynˆome homog`enes de K2[[x0, ..., x3] est de dimension 10. En passant au projectif il est alors de dimension 9.

L’intersection entre une droite, l et une quadrique,Q est constitu´ee de deux points avec multiplicit´e. On obtient ce r´esultat en appliquant le th´eor`eme de B´ezout `a l et `a l’intersection de Q et chacun plans contenant l. Ainsi une droite est incluse dans une quadrique si l’intersection entre les deux est compos´ee d’au moins trois points. Pour un pointP, la condition (P ∈Q) se traduit en une condition lin´eaire en les coefficients de Q. Donc le fait qu’une droite se situe sur une quadrique se traduit en un syst`eme de trois

´

equations. Ainsi pour qu’une quadrique contienne trois droites, ces coefficients doivent satisfaire `a neuf ´equatiosn. Or l’espace des solutions d’un tel syst`eme est de dimension 9. On en d´eduit qu’il y a au moins une solution.

Nous devons encore v´erifier qu’une quadrique lisse peut ˆetre solution. Nous allons raisonner sur le rang de la quadrique.

– Une quadrique de rang 1 ou 2 est constitu´ee de l’union deux plans (avec mul- tiplicit´e), or les droites consid´er´ees sont disjointes et deux droites dans un plan projectifs se coupent toujours.

– Une quadrique de rang 3 est un cˆone, or toutes les droites sur un cˆone se rencontrent au sommet.

AinsiQne peut ˆetre de rang inf´erieur `a 4. Elle est donc de rang 4 et donc lisse.

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Bibliographie

[1] K. Hulek :Elementary Algebraic Geometry, Student Mathematical Library, 20. Amer- ican Mathematical Society 2003.

[2] D. Perrin : G´eom´etrie alg´ebrique : une introduction, Inter´editions , CNRS ´ed 1995.

[3] O. Forster :Lectures on Riemann surfaces, New York NY Berlin Springer 1981.

[4] E. Arrondo :Another Elementary Proof of the Nullstellensatz, American Mathemat- ical Monthly MONTHLY 113 (2006) 169–171.

Références

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