A NNALES DE L ’I. H. P.
A. P APAPETROU
Le problème du mouvement dans la Relativité générale et dans la théorie du champ unifié d’Einstein
Annales de l’I. H. P., tome 15, n
o3 (1957), p. 173-203
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Le problème du mouvement
dans la Relativité générale et dans la théorie
du champ unifié d’Einstein
par
A. PAPAPETROU,
Forschungsinstitut für Mathematik der deutschen Akademie der Wissenschaften zu Berlin.
Einstein a introduit la loi du mouvement
géodésique,
dans la Relati-vité
générale
d’abord comme unpostulat indépendant.
Or évidemmentcette loi ne peut être utilisée que pour le mouvement des
particules d’épreuve.
La discussion duproblème
du mouvementplus général
aconduit à une découverte fondamentale : En relativité
générale
la loi dumouvement est une
conséquence
immédiate deséquations
duchamp
et, par
conséquent,
elle doit être déduite de ceséquations ~ 1 ~.
Nous ne
possédons
pas la solution de ceproblème
dans sa formegénérale.
Seulement deux casparticuliers
ont été discutésjusqu’à
présent.
C’est enpremier
lieu leproblème astronomique -
corps àpetites
vitessesproduisant
unchamp gravifique
faible- qui
a été traitépar une méthode
d’approximation
et résolu en secondeapproximation.
Comme second
problème
on a considéré le mouvement desparticules d’épreuve
et confirmé par ce calcul la loigéodésique.
On a aussi récem-ment
essayé
d’utiliser les méthodes de calculdéveloppées
pour ces deuxproblèmes
dans la théorie duchamp
unifié à nonsymétrique.
Dans ce
qui
suit on trouve d’abord la discussion de la conditiongénérale
pour que dans une théorie duchamp
la loi du mouvement se(1) EINSTEIN-GROMMER, Sitz. Ber. Berlin. Akad., t. 2, 1927.
I74
déduise des
équations
duchamp.
Leschapitres
suivants contiennentune
représentation critique
des méthodesdéveloppées
pour la discussion duproblème
du mouvement, ainsi que des résultats obtenus.I.
CONDITION
GÉNÉRALE
POURQUE L’ÉQUATION
DU MOUVEMENT SE
DÉDUISE
DESÉQUATIONS
DU CHAMP.D’abord
quelques
considérations élémentaires. Dans laMécanique classique
dupoint matériel, l’équation
fondamentale de ladynamique
ou, comme nous dirons brièvement dans la
suite, l’équation
du mouve-ment s’écrit
dP dt = F,
P étant
l’impulsion
et F la force exercée sur le corpsparles
autres corps.L’interprétation plus profonde
de cetteéquat.ion
estqu’elle exprime
laconsenvation de
l’impulsion
: F est laquantité d’impulsion
transféréeau corps considéré par unité de
ternps.
On le voitplus
directement enconsidérant un
système
de corps isolé : de larelation 03A3F = o, qui
estvalable dans ce cas, il s’ensuit
d dt 03A3P
=o ou 03A3P = const.
En Relativité restreinte nous décrivons
chaque espèce
de forces par la théorie duchamp
de forcescorrespondant. Exemple type :
Théorie de Maxwell pour lechamp électromagnétique.
Dans la théorie duchamp
on introduit le tenseur des tensions àquatre
dimensions. C’est untenseur
symétrique, t03BD , qui
réunit: les tensions ordinaires(à
trois
dimensions),
la densitéd’impulsion
et la densitéd’énergie
duchamp.
Dans levide,
c’est-à-dire dans unerégion
del’espace,
où iln’y
a pas de sources du
champ,
nous avons la relation(sans
distinctionentre indices covariants et
contravariants, qui
n’est pas essentielle enRelativité
restreinte)
t 03BD,03BD
= 0.Cette relation
exprime,
sous une formedifférentielle,
la conservationI75 de
l’impulsion
et del’énergie
duchamp :
iln’)
a pas d’autreimpulsion
ou
énergie
dans cetterégion.
Dans lesrégions
del’espace
contenant dessources du
champ
nous aurons aucontraire,
engénéral
~~..v,v=,/u,~‘ u.
A cause des
équations
duchamp
le vecteur sedécompose
enproduit
ide deux facteurs
tensoriels,
l’un étant l’intensité duchamp
et l’autre ladensité des sources. Par
exemple,
dans la théorie deMaxwell,
°
,/)
n’est autre que la densité de forceagissant
sur la matière constituant les sources duchamp. L’équation
du mouvement d’iin corps .,’écril.(po11r quatre dimensions)
1 I ) = I’~ u
= / /’ IL
~~’~’On
peut,
au moins dans un sensphénoménologique,
décrire lastructure interne de la matière au moyen du tenseur de la matière
T 03BD,
_ 2014
~ T~,,, =
o dans levide).
Pour la somme nous avons la loi de conservationd’impulsion
etd’énergie totale,
(2)
(T 03BD+t 03BD),03BD =
o,qui
est valable dans toutl’espace. L’impulsion P (1.
d’un corpsmatériel, qui
n’est pas en contact avec des autrescorps ( T,v
- o dans son voisi-nage),
est donnée par la formulel’intégration
étant étendue sur le volumeoccupé
par le corps considéré(pour
t =const.).
Alors il est facile de montrer quel’équation
dumouvement (1) peut
être déduite del’.équation ( 2 ~
parintégration
decette dernière sur le volume du corps. C’est dire que
l’équation (2)
contient
(I).
Pourexprimer
ce fait nousdésignerons l’équation (2)
dans la suite comme
l’équation dynamique
de la Relativité restreinte.En
général,
il peut existeraussi,
dans la théorie d’unchamp,
une loide conservation pour les sources du
champ.
Parex.emple,
dans la théoriede Maxwell :
I76
Les
équations
de Maxwell étant= j,
( avec F 03BD = -F03BD ),
on voit que cette loi de conservation est
automatiquement satisfaite, quand
leséquations
duchamp
sontsatisfaites.
Mais la loi de conser-vation
(2)
sera, en Relativitérestreinte,
tout à faitindépendante
deséquations
d’unchamp quelconque.
Ceci est évident dans le cas duchamp électromagnétique,
car lesquantités T~,,,
ne sont aucunement liéesaux
quantités
décrivant cechamp.
Onpourrait
s’attendre à unedépen-
dance directe entre
(2)
et leséquations
duchamp
seulement dans le casd’une théorie tensorielle du
champ gravifique (le
tenseurT~,,,
étant lasource du
champ).
Mais nous ne connaissons en Relativité restreinteaucune théorie de la
gravitation
conduisant à une loi de conservation pourT~,,,, qui
serait satisfaiteautomatiquement quand
leséquations
duchamp
sont satisfaites.Une situation tout à fait différente se
présente
en Relativitégénérale.
’
Il y
a dans cette théorie une loi de conservation pour les sources duchamp T~,,,~
(3) >
03BD; 03BD =
o( 03BD
=qui
est uneconséquence
immédiate deséquations
duchamp
R 03BD - I 2g 03BD R = x
T 03BD.
Cette loi
(3)
estéquivalente
à la loi(2).
Onpeut
en effet montrerqu’il
estpossible
de mettre( 3 )
sous la forme( 2 ).
Mais ici la forme(3)
est avantageuse : les
quantités t,,w
duchamp gravifique
ne forment pasun tenseur pour des transformations de coordonnées
générales.
Ilconvient alors de
désigner (3)
commel’équation dynamique
de laRelativité
générale.
Leséquations
du mouvement étant dérivables del’équation dynamique,
il s’ensuitqu’en
Relativitégénérale
on pourra déduire leséquations
du mouvement deséquations
duchamp.
C’est lerésultat fondamental
d’Einstein, présenté
ici d’unpoint
de vue, queje
crois être
plus
directementphysique.
Nous pouvons
aujourd’hui
formuler avecprécision
la raison pourlaquelle
ce fait nouveau seprésente
en Relativitégénérale.
Dans leformalisme variationnel de cette théorie on
part
d’une fonction deLagrange qui (est
covarianteet)
contient seulement lesquantités
décrivant le
champ
et leursdérivées) :
Lgr =
03BD(039303B1 03BD 039303B203B103B2 - 039303B1 03B2 039303B203B103BD) ~ gr(g 03BD, g 03BD,03C1).
La
première
des identités fondamentalescorrespondant
àLgr
a la forme(03B4gr 03B403C303BD03C3 - I 2 03B403BD 03B4gr 03B403C103C3 03C103C3).v + I 2 03B4gr 03B403C103C3 03C103C3, = o,
avec
03B4gr 03B403C103C3 ~ (03B4gr 03B403C103C3,03B1).03B1 - 03B4gr 03B403C103C3.
Or,
en tenantcompte
deséquations
duchamp
03B4gr 03B403C103C3 ~ R03C103C3 - I 2g03C103C3 R = AT03C103C3,
on voit que cette identité n’est autre chose que
l’équation dyna- mique (3) ( ~ ~.
On devra ne pas oublier quel’équation
du mouvementdéduite de
l’équation dynamique (3)
est valable pour des corps introduits dans la théorie à l’aide du tenseurphénoménologique T03C103C3.
Toutes lesconnaissances,
que nouspossédons aujourd’hui
sur leproblème
dumouvement, se rattachent èc ce cas
spécial.
Dans le cas, ou il y aurait des solutions deséquations
duchamp homogènes
o dans toutl’espace), l’équation
du mouvement des corpscorrespondants
devraitêtre déduite de ces
équations homogènes
etl’équation dynamique
n’aurait aucun rôle.
Ce résultat se
généralise
immédiatement, On pourra déduire leséquations
du mouvement deséquations
duchamp
non seulement dansle cas de la théorie einsteinienne du
champ gravifique
pur, mais aussidans une théorie combinée de
plusieurs champs (unifiée
ounon),
àcondition que :
10 l’un de ces
champs
soit lagravitation ( traité d’après
la Relativitégénérale),’
et~° les
équations
des autreschamps
seront aussi formulées dans ( ~’ ) Il cst presque év iclcut que dans le cas, où la fonction de Lagrange ne contient que les quantités décrivant le champ, les équations du champ seront t nécessairement t nonlinéaires. Mais cettc dernière propriété seule nc suffit pas pour que l’équation du mou-
vement soit déductible des équations du champ. Exemple : Théorie de Born-Infelcl pour le champ électromagnétique pur (Relativité restreinte). Les équations du champ sont
non linéaires, mais la fonction de cette théorie contient, a côté de 03C6 , le tenseur
métrique de l’espace de Minkowski.
I78
l’espace
riemannien(c’est-à-dire
avec~~~,,,~,
de sorte que la fonction deLagrange
totale ne contiendra que g,v et lespotentiels
des autreschamps
considérés.Prenons comme
exemple
la théorie « naïve ))(non unifiée)
degravi-
tation et
électromagnétisme
résultant de la fonction deLagrange
L’identité fondamentale
correspondant
a la formeEn tenant
compte
deséquations
duchamp
(F03B103B2 = 03C603B2,03B1 - 03C603B1,03B2),
onpeut
mettre cette identité sous la forme~~-+-F~==~
qui
estl’équation dynamique
de la théorie considérée. De cette relationon déduira les
équations
du mouvement des corpschargés.
.
II.
LE
PROBLÈME ASTRONOMIQUE
EN RELATIVITÉ
GÉNÉRALE.
revenons a notre conclusion : En Relativité
générale l’équation dynamique
est uneconséquence
immédiate deséquations
duchamp.
Il s’ensuit que, les
équations
du mouvement étant en tous cascontenues
dans
Inéquation dynamique,
on pourra en Relativitégénérale
les déduiredes
équations
duchamp. Diaprés
cepoint
de vue, on devra encores attendre à ce que dans les calculs nécessaires il la déduction des
équa-
tions du mouvement la relation
exprimant Inéquation dynamique joue
un rôle
particulièrement important.
Cette conclusion a été réellement confirmée. Mais pour des raisons évidentes ceci a étépossible
seulementdans 1 une des deux méthodes de calcul que nous
possédons
àprésent.
C’est la méthode de Fock
(3), qui
considère aussi l’intérieur de corps en mouvement, où o. La méthode de Einstein-Infeld-Hoffmann( ’’ )
. considère seulement
l’espace
entourant les corps en mouvement,ou
T,~,, = o :
Dans cetterégion
del’espace, l’équation dynamique
serasatisfaite
identiquement
et parconséquent
nepeut jouer
aucun rôle.Dans la suite
je
n1’efforcerai de montrerl’importance
del’équation dynamique
pour la solution duproblème
du mouvementastronomique
traité
d’après
la méthode de Fock. Il sera utile de commencer avec uneénumération des différentes
hypothèses
caractérisant ceproblème :
I° Le
champ gravifique
estfaible,
g 03BD = ~ 03BD +
h 03BD
;tenseur
métrique
deMinkuwski ; h,v,
trèspetit (en
valeurabsolue)
par
rapport
à Dans la méthode deFock,
cettehypothèse
est valabledans tout
l’espace.
Mais cela ne constitue pas une restrictionsupplé- mentaire,
parce que leséquations
du mouvement résultant de ce calculsont valables seulement pour des corps
macroscopiques (astronomiques).
20 Les vitesses de tous les corps sont
petites (comparées
à celle de lalumière),
’c.
Ces deux
hypothèses prises
ensemblepermettent
dedévelopper
g 03BD en série parrapport
à unparamètre petit À
de l’ordrede v c ( formellement
03BB
= I c)
:g 03BD = ~ 03BD + g 03BD + 03BD + ....
On aura de
plus (indices
latins :k, l,
... -_-_ i , 2,3)
03BD,0 ~ 03BD,k.
,i° Dans lu méthode de Fock on introduit des
expressions explicites
pour les
composantes T 03BD.
ils’unit
desséries,
dont lespremiers
termesont la forme
habituelle (en
Relativité restreinte) pour un fluideparfait
O .J. ( . S. S. h’., 1. I, I939, p. 8I.
( ’) Ann.
Math.,
t. 39, I938, p, 6,5; voii aussi EINSTEIN-INFELD, Canad. J. Math., t. ( , I949, p. 209.à vitesse
petite :
T~~=,Jc‘-’+..., ,. ôn~-f-....
Cette forme de
départ
est aussi utilisée dans la méthode de Einstcin-lnfeld-Hoffmann,
mais sous une formeexplicite
différente[voir équ. (5)].
4°
Pour restreindre suffisamment lessystèmes
de coordonnéespermis
il est nécessaire d’introduire une condition de coordon.nées. Une telle condition a été introduite pour la
première
fois dans la discussion de la formeapprochée
deséquations
duchamp
par Einstein. PosantgNw r ~~1~’~ + >
- ~
~~~~’6on trouve comme
équation
duchamp
enpremière approximation
2
I + ... + ... + ... =AT 03BD.
Or Hilbert a
remarqué qu’il
esttoujours possible
d’introduire unsystème
de coordonnées tel que la condition~~l~P>a’- o
soit
satisfaite;
mais alors les trois derniers termes du membregauche
s’annulent et
l’équation
duchamp
ne contient quel’opérateur
ded’Alembert : (4)
Dans la méthode de Einstein-Infeld-Hofl’rnann on introduit comme
condition de coordonnées celle de
Hilbert, simplifiée d’après l’hypo-
thèse 2°. Dans la méthode de Fock on utilise la condition « isotherme » : 9~’v,v = O J
mais cette condition aussi est
identique
à celle de Hilbert enpremière approximation.
En
remarquant
quexToo =
P + ... commence avec un terme du second ordre, AT0k = 803C0G c303C1vk -}-... du troisièmeetxT/,/==
du
quatrième ordre,
on déduit del’équation approchée (4 )
que (5) ïoo+..., > ;u~+..., > ~y~l=’y~~+....Einstein-Infeld-Hoffmann ne font aucun autre usage de
l’hypothèse 3°,
mais ils considèrent la forme
(5) de 03B3 03BD
comme unepropriété
fonda-mentale de leur méthode. On
peut
direqu’ils remplacent l’hypothèse
~°par celle
exprimée
par(5).
Une dernière
hypothèse
a été introduite par Einstein-Infeld- Hoffmann :5° yoo et Ykl contiennent seulement des termes d’ordre
pair,
Yon seu- lement d’ordreimpair.
Paranalogie
avec lechamp électromagnétique
cette
hypothèse signifierait
que la solution duproblème
du mouvementpour le cas
gravifique
calculée de cette manière ne contiendrait pas d’effets de radiation. Cettehypothèse jouera
un rôle essentielquand
onprocédera
à la dérivation deséquations
du mouvement à uneapproxi-
mation
plus
élevée que la deuxième. Elle estimportante
pour la discus- sion duproblème
de la radiationgravifique, laquelle cependant
n’aencore conduit à aucun résultat définitif.
Remarquons
encore que pour la dérivation deséquations
du mouve-ment en
première approximation
on abesoin,
dans la méthode de Einstein-Infeld-Hofimann( où
l’on ne peut pas faire usage del’équation dynamique),
de calculerjusqu’aux
termes duquatrième ordre;
etpour la seconde
approximation
on doit calculer g,v avec des termes du sixième ordre.Nous pouvons maintenant
indiquer
le rôle del’équation dynamique
dans ce
problème.
L’utilisation de cetteéquation
a pourconséquence
une
simplification
essentielle du calcul : pour leséquations
du mouve-ment de
première approximation
il suffit de calculer avec des termesdu second
ordre,
et pour la deuxièmeapproximation
avec des termes duquatrième
ordre. Cettesimplification
ne se trouve pas dans les calculs de Fock et de sescollaborateurs, qui
n’ont pas fait un usagesystéma-
tique
del’équation dynamique ( ~ ~ .
Mais il y a aussi une autre
conséquence
encoreplus remarquable
de( 5 ) Fock a calculé l’équation du mouvement en première approximation. Le calcul
pour la deuxième approximation a été donné par PETROVA, Zurn. éksper. teoret. fiziki,
t. 19, 1949, p. 989.
I82
l’équation dynamique :
on peut déduirel’équation
du mouvement depremière approximation
par un calcul extrêmementsimple
enfaisant
usage des
hypothèses
i", 2", 3" seulement. C’est-à-dire que pour cetteapproximation
l’introduction d’une condition de coordonnées n’est pasindispensable. L’équation
du mouvement résultant de ce calcul estvalable pour un fluide
quelconque,
Tkl = 03C1vkvl+pkl+...,
et est
identique
à celle de la théoriegravifique
newtonienne :où
~1~.; _ - ~ ~~ G p
et p = const.Le fait que pour la
première approximation
on n’ait pas besoin d’une condition de coordonnées est un casparticulier
d’une conclusionplus générale,
àlaquelle
on arrive facilernent à l’aide d’unchangement
decoordonnées. Elle est la suivante : pour la déduction de
l’équation
dumouvement à une
approximation donnée,
il suffitd’Imposer
la conditionde coordonnées seulement pour les termes de nécessaires dans
l’approximation précédente.
C’est-à-dire que pour la secondeapproxi-
mation la condition de coordonnées est en réalité nécessaire seulement pour les termes de g,,, du deuxième ordre. Ce résultat
explique
aussi lefait que les méthodes de Einstein-Infeld-Hoffmann et de Fock conduisent
aux mêmes
équations
de deuxièmeapproximation,
bienqu’on
ait faitusage de conditions de coordonnées différentes : ces conditions sont
identiques
à celles de Hilbertjusqu’aux.
termes du troisième ordre. Onpeut
aussi énoncer ce résultat sous la formesuivante (Jnfeld) :
leséquations
du mouvement en deuxièmeapproximation,
calculéesd’après
la méthode de
Einstein-Infeld-Hoffmann,
nedépendent
pas d’unecondition de coordonnées. Mais il en est ainsi parce que
l’hypothèse exprimée
par lesrelations (5)
est retenue et cettehypothèse
estéquiva-
lente à la condition de Hilbert pour la
première approximation.
Parcontre, si l’on introduit une condition de coordonnées tout à fait diffé-
rente de celle de
Hilbert, l’équation
du mouvement en deuxièmeapproximation
ne seraplus identique
à celle de Einstein-Infeld-Hoffmann.C’est ce
qu’a
montréexplicitement Haywood (6),
en utilisant une condi-tion de coordonnées de la forme
= o.
L’équation
du mouvement diffère alors de celle de Einstein-Infeld- Hoffmann par des termes du second ordre.Les résultats
indiqués
surl’importance
del’équation dynamique
pour leproblème astronomique
sont contenus dans deux travauxpubliés
enI95I (7). Plus
récemment Infeld(8)
a retrouvéindépendamment
le rôleimportant
del’équation dynamique.
Son calcul diffère duprécédent
ence
qu’il
fait usage des fonctions 3 de Dirac pour ladescription
de larépartition
des masses dans l’intérieur des corps. Mais ceci n’estpossible
que pour la
première approximation,
parcequ’il
conduit à despressions
infinies. Ainsi dans la discussion de la deuxième
approximation
Infeldest
obligé de
laisser de côté les fonctions 0 et de considérer des densités finies.Enfin un résumé bref du
développement plus
récent duproblème astronomique.
Comme on l’avaitdéjà attendu,
la méthode de Fock s’est montréeplus
efficace pour la discussion de ceproblème
que celle de Einstein-Infeld-Hoffmann. On a pu traiter avec la méthode de Fock leproblème
du mouvement des corpsastronomiques possédant
une rota-tion propre, ce
qu’on
nepeut
pas faire avec la méthode de Einstein-Infeld-Hoffmann,
au moins sous sa forme actuelle. A côté dequelques publications
traitant leproblème
enpremière approximation,
un travailrécent de
Haywood (’~ )
dérive leséquations
du mouvement des corpstournant en deuxième
approximation. Haywood
considère deux cas :10 corps formés d’un fluide
parfait,
parconséquent applatis
par la rota-tion,
et 2° corps «solides »,
conservant leur formesphérique (tenseur
de
pressions
au lieu de y Il y a des termes relativistes nouveaux en deuxièmeapproximation,
mais ils sont toustrop petits,
pourqu’ils puissent
conduire àquelque
effet observable.Une autre remarque intéressante. Nous avons
déjà
vu que l’introduc- tion de la condition de Hilluert faitapparaître
dans leséquations
du( 6 ) Proc. Phys. Soc., t. A 65,1952, p. ~o.
( 7 ) PAPAPETROU, Proc. Phys. Soc., t. A 64, 1951, p. 5~ et 302.
( 8 ) Acta Phys. Polon., t. 13, ~g54, p. ~8;.
( 9
) Proc. Phys. Soc., t. A 69, 1g56, p. v.I84
champ
enpremière approximation l’opérateur
ded’Alembert,
c’est-à-dire
l’opérateur caractéristique
de la Relativité restreinte. Il s’ensuitqu’on
doitattendre,
en Relativitégénérale aussi,
dans lessystèmes
decoordonnées introduits par cette
condition,
un effet de contraction de Lorentz : un corps consistant en un fluideparfait
etpossédant
seule-ment une vitesse de translation ne sera pas
sphérique
en deuxièmeapproximation.
Parconséquent l’hypothèse
desymétrie sphérique
uti-lisée dans les calculs de Petrova et
Papapetrou
n’est pasjustifiée.
Cepoint
a été discuté récemment parMeister (10).
Son résultat est que,en tenant
compte
del’aplatissement
résultant de cettecontraction,
onest conduit de nouveau à
l’équation
du mouvement de Einstein-Infeld-Hoffmann;
seulement les g 03BD serontchangés,
mais les termes nouveauxsont du
quatrième
ordre et parconséquent
sans influence sur les conclu- sionsphysiques
tirées del’équation
de Einstein-Infeld-Hofl’mann.Pour
finir je
citerai encore un travail très intéressant deCorioaldesi (11), qui
arrive àl’équation
de Einstein-Infeld-Iloffmann par une méthodetout à fait différente. Corinaldesi travaille dans le cadre de la théorie
quantique
deschamps.
Il considère deuxparticules
avec interaction gra-vifique,
obéissant à deséquations
d’ondes scalaires. Lechamp gravifique
est traité
d’après
la méthode deGupta.
La déduction deinéquation
dumouvement est effectuée à l’aide des méthodes de calcul
développées
dans la théorie
quantique
deschamps.
Le résultat est exactementl’équation
de Einstein-Infeld-Hoffmann.III.
LES PARTICULES
D’ÉPREUVE
ENRELATIVITÉ GÉNÉRALE.
Nous allons maintenant examiner le
problème
du mouvement desparticules d’épreuve
dans unchamp
degravitation,
c’est-à-dire la déduction deséquations
du mouvement desparticules d’épreuve
enpartant
deséquations
duchamp gravifique. Nous
allons voir que dansce cas
l’équation dynamique joue
un rôle encore.plus important
que dans leproblème astronomique : L’équation dynamique
seule suffit{ ~o )
Ann. d. Physik, ( 6 ), t. 19, 1957, p. 268.(11) Proc. Phys. Soc., t. A 69, 1956, p. 189.
. pour la déduction des
équations
du mouvement desparticules d’épreuve,
une utilisation des
équations
duchamp
détaillées n’étant pas indis-pensable.
Nous
rappelons
d’abord brièvement comment onarrive,
dans lathéorie des
champs,
à la notion departicule d’épreuve.
Lepoint
dedépart
est la remarque suivante : Il arrive souvent que dans unsystème
de corps en interaction il y ait à coté des corps
principaux
d’autrescorpuscules beaucoup plus petits.
Unexemple :
leSoleil,
lesplanètes
et un
petit
météorite. Il est évidentqu’on peut,
avec une très bonneapproximation,
déterminer le mouvement des corpsprincipaux
ennégligeant
l’existence despetits corpuscules, qu’on désigne
parparti-
cules
d’épreuve.
Alors leproblème
du mouvement total sesépare
endeux
problèmes partiels,
que nous aurons à résoudre successivement : 1 ° Déterminer le mouvement(et
lechamp gravifique)
des corpsprin- cipaux
seuls. Nous supposerons que ceproblème
a étédéjà résolu,
parexemple approximativement
au moyen de la méthodedéveloppée
pourle cas
astronomique.
Alors nous aurons comme secondproblème :
2° Déterminer le mouvement des
particules d’épreuve
dans lechamp
de
gravitation
connu descorps principaux.
C’est ce secondproblème qu’on appelle
leproblème
du mouvement desparticules d’épreuve.
Ce
problème
a été résolu dans des conditionsplus générales
que leproblème astronomique :
Il n’est pas nécessaire de limiter la vitesse de laparticule d’épreuve.
La solution de ceproblème
coïncide avec cequ’on
aurait attendu : Lesparticules d’épreuve
se meuvent sur leslignes géodésiques
duchamp gravifique
des corpsprincipaux.
La solu-tion a été obtenue par deux voies différentes. Infeld et Schild
( 1 J ~
ontsuivi la méthode de Einstein-Infeld-Hoffmann et
Papapetrou ( 1 v )
laméthode de Fock combinée à
l’équation dynamique.
Il faut encoreremarquer que les calculs sont faits sous
l’hypothèse
que laparticule d’épreuve
se meut dans le vide(c’est-à-dire
en dehors des corpsprinci- paux).
L’autre cas,qui
intéresse lacosmologie
et danslequel
laparticule d’épreuve
se meut dans un espace où~
o, a été laissé decôté. Nous reviendrons sur ce cas à la fin de cette discussion.
( 1-’ ) Rev. Mod. Phys., t. 21,
Ig49,
p. 408.~ 13 ) proc. Roy. Soc., t. A 209, Ig5~, p. 248,
Sur le calcul de Infeld-Schild nous nous bornerons à dire
qu’ils
neconsidèrent que
l’espace
entourant laparticule d’épreuve
et non pas son intérieur. Onsimplifie
la forme duchamp principal
au moyen d’un choix convenable dusystème
de coordonnées et l’on calcule alors lechamp
de laparticule d’épreuve
enpremière approximation.
On dérivel’équation
du mouvement parintégration
sur une surface entourant lecorpuscule, d’après
la méthode de Einstein-Infeld-Hoffmann. Comme_ on ne considère pas l’intérieur de la
particule d’épreuve,
il n’est pasquestion
d’utiliserl’équation dynamique.
remploi
del’équation dynamique
dans la seconde méthode permet d’éviter tout calcul sur la contribution de laparticule d’épreuve
auchamp. L’hypothèse
dedépart
est que cette contribution estnégligeable
Fig. 1.
par
rapport
auchamp principal
dans toutl’espace.
Dans le calcul de Infeld-Schild cettehypothèse
n’était utilisée que pourl’espace
entourantla
particule d’épreuve.
Ainsi il semble que notre méthode n’est valable que pour desparticules d’épreuve
de structuremacroscopique,
tandisque celle de Infeld-Schild
pourrait
être aussiapplicable
pour desparti-
cules
d’épreuve ponctuelles (
«corpuscules élémentaires ))).
Mais cettedifférence n’est pas
réelle,
comme on le voit à l’aide del’argument
suivant.
Admettons
qu’il
existe uneparticule d’épreuve
«ponctuelle
», Ellesera
représentée
dansl’espace-temps
par un certain tube de sectionnulle,
c’est-à-dire par uneligne
d’univers Lt).
Leséquations
duchamp gravifique
pour levide,
o,
seront
satisfaites
en dehors de L, Sur L même le total serasingulier.
I87 Mais ce sera très peu différent du des corps
principaux,
si l’ons’éloigne
de laligne
L d’une distance trèspetite
parrapport
auxlongueurs caractéristiques
duchamp principal,
à cause du fait que lamasse de la
particule d’épreuve
est trèspetite
parrapport
aux massesdes corps
principaux.
Alors entourons L d’un tube T de sectionpetite,
telle que le total soit très
près
duprincipal
sur la surface de T.Nous pouvons faire continuer le
champ
extérieur à T dans l’intérieur de telle manière que :i ° le
champ
resterégulier
dans T et2° il satisfait aux conditions de raccordement sur la surface de T.
Ceci revient évidemment à
remplacer
laparticule d’épreuve
ponc-tuelle par un autre
corpuscule macroscopique,
dont les dimensions sont celles de la section du tube T.Or,
on voit immédiatementqu’il
estencore
possible
de choisir la continuation duchamp
extérieur dans l’intérieur de T de tellefaçon,
que le total soit très peu différent du g 03BD des corpsprincipaux partout.
Mais c’est la condition nécessaire pourqu’il
soitpermis
de traiter cecorpuscule macroscopique d’après
notre méthode. La conclusion finale est
qu’on peut toujours remplacer
une
particule d’épreuve
strictementponctuelle
par une autre macro-scopique ( satisfaisant
à notrecondition),
dont le mouvement seraprati-
quement identique
au mouvement de laparticule ponctuelle.
Il sera utile de faire ici une remarque fondamentale sur la limite de validité de
l’équation
du mouvement calculée de cette manière(c’est-
à-dire la limite de validité de la loi
géodésique). Rappelons qu’il s’agit
ici de
l’application
en théoriegravifique
de la méthode de laparticule d’épreuve, qui
a été d’aborddéveloppée
dans la théorie duchamp électromagnétique. Or,
dans cette dernière théoriequand
onnéglige
lacontribution d’un
corpuscule
auchamp électromagnétique total,
ceci aautomatiquement
pourconséquence
desupprimer
dansl’équation
dumouvement de ce
corpuscule
la « self-force », c’est-à-dire la force de réaction de la radiation émise par lecorpuscule.
On devra s’attendre àce
qu’une
situationpareille
seprésente
en théoriegravifique, Ainsi,
dans le cas où la radiation
gravifique
se montrerait comme existantréellement,
la loi du mouvementgéodésique prendrait
un caractèreapproximatif
et devrait êtrecomplétée
par un terme radiatif. Peut-êtrecette remarque conduirait-elle à une nouvelle
possibilité
de discuter leproblème théorique
de la radiationgravifique. Celle-ci
consisterait à calculerl’équation
du mouvement de laparticule d’épreuve
dansl’approximation suivante,
en tenantcompte
duchamp
de laparticule
enpremière approximation.
Le calcul serait certainement trèsdifficile,
mais
peut-être
encorepossible
à effectuer.Dans la méthode de
Infeld-Schild,
ainsi que celle de Einstein-Infeld- Hoffmann pour leproblème astronomique,
la discussion de la radiation nécessiterait le calcul de g,,, avec uneapproximation plus
élevée. Mais il y a aussi un autredésavantage
dans cetteméthode, qui
semble êtreencore
plus
sérieux : Comme on considère leséquations
duchamp
pourle vide seulement on est
obligé
d’introduire dans la solution les termeséventuellement liés à la radiation d’une manière
purement
formelle. Cesont les termes interdits
d’après
la dernièrehypothèse
de Einstein- Infeld-Hoffmann :03B300 = 00 + 00 + ..., 03B30k = 0k + 0k+..., gkl = kl + kl + ....
Infeld et
Scheidegger
ont considéré le terme 03B30k et ils ont alors4
montré que ce terme n’a aucune influence réelle sur
l’équation
du mou-vement. Mais il y a encore d’autres termes
possibles. D’après Goldberg (15)
ce sont les termes de la forme 03B3kl 7qui
semblent êtreimportants
pour la radiation. Mais pourrépondre
exactement à laquestion : Quels
sont les termes réellementindispensables
pour ceproblème ?
On doit serappeler
que la radiationgravifique
devra êtreliée à l’utilisation des solutions retardées des
équations
duchamp.
Alors il est évident
qu’on
devra faire usage d’une forme deséquations
du
champ
contenantexplicitement
lagénéralisation
del’opérateur
ded’Alembert et aussi considérer les sounces du
champ (c’est-à-dire
l’intérieur des corps en
mouvement),
comme on le fait dans la méthode de Fock.Pour la déduction de
l’équation
du mouvement àpartir
del’équation dynamique
onprocède
de la manière suivante.L’équation dynamique
est écrite sous la forme
(6) o.
(’a ) Canad. J. Math., t. 3, I95I, p. 195.
( 15 ) Phys., Rev., t. 99, 1955, p. r 8~3,
I89
est diiérent de zéro dans le tube d’univers T
( fig. 2 ) représentant
la
particule d’épreuve,
mais~~==
o dans larégion
de l’univers entou- rant ce tube. Nousdésignerons
par g [LV lechamp gravifique principal,
par la connexion affine
correspondant
à ~y,,. Nousnégligerons
lacontribution de la
particule d’épreuve
auchamp gravifique,
c’est-à-dire que nous introduirons dansl’équation dynamique
la connexion affineprincipale r~,,,.
Les dimensions des sections 1 = const. du tube T serontsupposées
trèspetites
parrapport
auxlongueurs caractéristiques
duchamp principal (corpuscule
« presqueponctuel » ). Il
s’ensuit que la variation de dans une telle section du tube est trèspetite
et il serapermis
dedévelopper r)y
en série deTaylor.
Prenons dans l’intérieurFig. 2.
de T une
ligne L, qui
décrira - avec unpetit
arbitraire - le mouve- ment ducorpuscule.
Soient les coordonnées dupoint
de L situésur la section t = const. du tube. Alors nous poserons dans le
voisinage
de X~ :
(7)
râ~(x~,~ - r~~(x>,~
+r~~,,,(xa~
(x~~- x~~~ +....L’équation
du mouvement résultera parintégration
deInéquation dynamique
sur le volume(à
troisdimensions)
ducorpuscule,
c’est-à-di.re sur une section t = const. du tube. Cette
intégration conduira
évidemment - à cause de
( ~ )
- à desintégrales
de la formeCes
intégrales
caractérisent la structure intérieure ducorpuscule
considéré. Ici nous nous intéressons au type de