A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
L UIS M AS
Sur le problème du mouvement des deux ou des trois corps en relativité générale
Annales de l’I. H. P., section A, tome 7, n
o1 (1967), p. 1-76
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1967__7_1_1_0>
© Gauthier-Villars, 1967, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section A » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.
org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
p. 1
Sur le problème du
mouvementdes deux
oudes trois corps
enrelativité générale
Luis MAS Ann. Irtst. Henri Poincaré,
Vol.
Vil,
n°1, 1967,
Section A:-:
Physique théorique.
SOMMAIRE. - Dans une
première partie
nous étudions leproblème
desdeux corps, à
partir
deséquations
aux variations deséquations d’Einstein;
pour cela nous supposons
qu’un
des deux corps a une masse inférieure d’un ordre degrandeur
à l’autre. La variation est calculée àpartir
de lamétrique
de Schwarzschild. Pour la
plupart
des calculs nous admettons lasymétrie sphérique.
La deuxièmepartie
est une étude de la formulationcanonique
des
équations
du mouvement en RelativitéGénérale,
pour leproblème
desdeux ou trois corps. Nous
partons
deslagrangiens déjà
trouvés. Nous uti- lisons le formalisme de la méthode de variation des constantes pour calculer l’avance et le retard de passage aupérihélie
dans le cas des deuxcorps.
SUMMARY. - In the first
part
of this work thetwo-body problem
is treatedstarting
from the variationalequations
of Einstein’sequations,
and in order to do so it issupposed
that one of the two bodies has ani nferior massof
an orderdepending
on the other mass.The variation is calculated from the Schwarzschild metric. On the whole
we restrict our calculations to the
spherically symmetric
case.The second
part
considers the canonicalformulation,
in thegeneral relativity,
of theequations
of motioncorresponding to
two or three bodies.Starting
from thealready
foundLagrangians
andapplying
the method ofconstants
variation,
the advance and the retardation of theperihelion
arecalculated in the case of two bodies.
INTRODUCTION
Le
problème
du mouvement dans la théorie de la Relativité Générale est déterminé par lefait,
établi par Einstein et Grommer(1927),
de cequ’on
doit obtenir les
équations
du mouvement, c’est-à-dire leprincipe géodésique,
en même temps que la
métrique
dusystème
tensorielle :c’est-à-dire que l’un
dépend
de l’autre.Cette circonstance fait que le
problème, théoriquement
soitsimple
etbien
posé,
mais dans un casparticulier quelconque
les difficultés sont trèsimportantes
comme c’est bien connu dans lesproblèmes
où leséquations
du mouvement déterminent le
champ
etréciproquement.
C’est pour cette raisonqu’on
n’a pasobtenu, jusqu’à maintenant,
une solution exacte duproblème
des deux corps ouplus
en Relativité Générale. Des solutionsapprochées
ont été données que nous pouvonsdistinguer
de cettefaçon : a)
Cellesqui
considèrent les corps commesingularités
duchamp,
c’est-à-dire, qui
ne tiennent pascompte
du second membre deséquations I,
et sesituent
toujours
dans un cas extérieur. Méthode suivie notamment parEinstein, Infeld,
Hoffmann[4].
b)
Cellesqui
contrairementemploient
le tenseurimpulsion-énergie
etétudient la
métrique
intérieure des corps. Cette méthode a été initiée par Fock[5].
L’objet
de lapremière partie
de cette thèse est une étude du mouvementqui pourrait
se classer dans le groupe b maisquelque
peu modifié. Dans les méthodes b les calculsprennent
commeparamètre
dedéveloppement v2/c~,
et les
approximations
on les faittoujours
autour del’espace plat;
onemploie
les coordonnées cartésiennes pour
l’espace plat
de base etaprès
on introduitune condition dans les
coordonnées,
parexemple
celle d’harmonicité[8]
ou d’autres semblables
[9].
Ce que
je
me propose est de faire lesapproximations
autour del’espace
de
Schwarzschild,
en utilisant les coordonnéespolaires
habituelles mais enintroduisant
l’hypothèse
deprendre
le nouveauchamp
comme une varia-tion de celui de
Schwarzschild,
c’est-à-dire que nous pourrons obtenir la différence entre les deuxmétriques
àpartir
deséquations
aux variationsdes
équations
d’Einstein I. Cette différence nous supposerons aussiqu’est
développable
en fonction duparamètre v2/c2
et enplus qu’elle
satisfaitMOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE 3
une condition de coordonnées semblable à la condition d’harmoni- cité.
Quand
nousemployons
lamétrique
de Schwarzschild nous avons au centre des coordonnées le corpsqui
en est la cause; tenantcompte
des difficultés pour étudier les variations de ce corps nous le supposerons tou-jours
fixe et les variationsproduites ailleurs,
obtenant ainsiquand
nouscalculons le mouvement d’un
petit
corps cause de lavariation,
le mouve-ment relatif au corps central.
Les
équations
du mouvement nous les obtenons en utilisant la conditionV xù(Tcxfj)
=0,
en formeintégrals,
dans lechamp
de Schwarzschildplus
variation. La
comparaison
des résultats enpremière approximation
avecceux de la
Mécanique Classique,
fixe la constante de lamétrique
de Schwarz- schild.Nous utilisons la notion de masse introduite par F.
Hennequin [6],
c’est-à-dire : m =pM~c,
oùp correspond
àl’espace
avec la variation.Une fois que nous avons obtenu les
équations
du mouvement, pour lacomparaison
des résultats avec les autresdéjà obtenus,
nous calculons lelagrangien duquel
nous pouvons dériver leséquations ;
celagrangien
nouspouvons aussi l’obtenir directement de la
métrique.
A cepoint
nous intro-duirons la condition de
symétrie sphérique
pour le corpsqui produit
lavariation et en
plus
nousprendrons
aussil’équation
d’état du fluide~/p
=m~-1U°
conditionsqui simplifient
le calcul et sont aussi nécessaires pour la ditecomparaison,
surtout avec les travaux du groupe a,lesquels
sont
obligés
deprendre
lasymétrie sphérique,
circonstancequi
est à la basede la différence des méthodes a et b.
La seconde
partie
de ma thèse étudie leproblème d’application
à un caspratique, jusqu’à présent toujours astronomique,
des résultats obtenus surles
équations
du mouvement duproblème
des deux corps. Nous utilisons la méthode de variation des constantes sous la formedéveloppée
parChazy [12].
D’une
part
nous avons leslagrangiens
des méthodes a etb, qui
sontidentiques
sous les conditions desimplification
citées pour les b et d’autre part lelagrangien
obtenu par nous, etqui
est naturellementplus simple.
Le
premier
pas est obtenir de ceslagrangiens
les hamiltoniens aveclesquels
et la méthode de variation des constantes nous obtenons l’avance du
péri-
hélie et le retard de passage au
périhélie, quantités
lesplus significatives
pour
préciser
laperturbation
introduite.Le dernier
chapitre
de cettepartie
étudie leproblème
des trois corps, àpartir
dulagrangien
donné parInfeld-Plebansky [13];
nous nous limi-tons à obtenir le formalisme hamiltonien à cause de la
complication
descalculs,
étudiant avec un peuplus
de détail leproblème
restreint des trois corps, c’est-à-dire ensupposant
que deux corps suivent unetrajectoire
circulaire autour de son centre de masse et le troisième
qui
est dans le mêmeplan
a une massebeaucoup plus petite
que les autres.NOTATIONS ET SYMBOLES
+ - - - :
signature
de lamétrique,
ex,
fi,
y, ... et tout indice grec= 0, 1, 2, 3, i, j, k,
... et tout indice latin ==1, 2, 3,
r, p, 6 coordonnées
polaires habituelles,
... *
r, p,
0, vi, va,
vs dérivées par rapport autemps,
’V / dt
différentiationcovariante,
K constante de la
métrique
deSchwarzschild, ôa
dérivéepartielle ordinaire,
V i dérivée
partielle covariante,
c vitesse de la lumière dans le vide.
Les nombres entre crochets et
italiques
renvoient à labibliographie.
Les nombres entre
parenthèses
normaux renvoient aux formulespré-
cédentes.
Une lettre avec un trait dessus sera la variation de la
quantité
déterminéepar la lettre.
PREMIÈRE
PARTIEÉTUDE
DUPROBLÈME
DES DEUX CORPSA PARTIR DE LA VARIATION
DE LA
MÉTRIQUE
DE SCHWARZSCHILDI. -
Rappels.
Le
problème
deséquations
aux variations a étépremièrement
étudié enMécanique Céleste,
en vue de trouver la vraie forme du mouvement à par- tir d’un mouvement voisinpériodique beaucoup plus
facile à détermi-ner
[12] [16],
maisqui correspond
à certaines conditionsinitiales, qui
ne5 MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE sont pas celles du
problème
réel. Lepoint
dedépart
est lesuivant,
soit :un
système
de deuxéquations
différentielles. Six(t)
ety(t)
est une solutiondéterminée de ce
système,
nous faisons lechangement
de variables :et alors le
système
reste de la forme :et si la solution
x(t), y(t)
estproche
de cellequ’on cherche,
onpeut prendre
le
principe
de ne pas tenircompte
des termes aveca,2, ~2,
..., en face destermes avec ce
et ~3,
et alors on reste avec leséquations
linéaires :qu’on
définit comme leséquations
aux variations associées ausystème (1);
plus précisément équations
de lapremière variation;
si nous prenons aussi les termes avec«2, p2,
on ditéquations
de la deuxième variation.Toutes ces considérations
peuvent
s’étendre à unsystème quelconque d’équations
différentielles même si les inconnuesdépendent
deplusieurs variables,
enprenant
commepoint
dedépart
lechangement
de variables(2)
et utilisant le
principe cité, qui
fait que leséquations
à résoudre(3)
soienttoujours linéaires,
d’où sasimplicité.
II. -
Équations
aux variations de la relativitégénérale.
Les
équations qui
nous intéressent sont leséquations
de la RelativitéGénérale,
dans le cas intérieur et ensupposant
que nous avons un fluideparfait :
La base de la Relativité Générale est une variété différentiable
V,
avecune structure de différentiabilité
CI, C4,
par morceaux. Lamétrique
doit6 LUIS MAS
être riemannienne et du
type hyperbolique normal;
nous laprendrons
avecun carré
positif
et troisnégatifs.
Dans les
équations (4)
est en relation avec le tenseur deRicci, Raa :
c’est-à-dire que les inconnues sont d’une
part
et p densité de masse, p densité depression,
u« vecteurquadrivitesse unitaire,
d’autrepart.
En
supposant qu’elles
sont connues sous certaines conditionsinitiales,
nous allons calculer une
première
variation de cette solution. Nousappelle-
rons maintenant les inconnues du
problème :
où le
symbole Õ,
que nous utiliserons par lasuite, indique
la variation de laquantité qui
suit entreparenthèse.
Dans les limites de la
première
variation nous pouvons monter et baisser les indices tensoriels avec l’aide du tenseurmétrique
de base Apartir de,
on trouve, en
prenant
les variations :Calculons maintenant la variation des deux membres de
l’équation (4).
Quant
aux coefficients de la connexion riemannienne associée à onpeut
mettre sa variation en formetensorielle,
cequi
estremarquable
sinous notons
qu’ils
ne sont pas des tenseurs[2] [8] :
A
partir
de ces formules on déduit la variation du tenseur de Riemann :et par contraction et utilisant l’identité de
Ricci,
nous pouvons obtenir la variation du tenseur de Ricci :7 MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE où nous utilisons les notations :
L’expression
de la variation du tenseur de Riccipeut
sesimplifier
en uti-lisant la définition introduite par A. Lichnerowicz de
l’opérateur laplacien généralisé [8] :
On obtient
alors,
A
partir
de cette formule nous pouvons obtenir la variation du tenseurSap, qui
est celle que nous cherchons.De,
par variation et tenant
compte
de(10)
nous obtenons :et en contractant :
et comme :
nous obtenons pour la variation du
premier
membre deséquations (4) :
Voyons
maintenant le deuxièmemembre;
pour leTa,
nous avons dit que nousprendrions
un fluideparfait,
c’est-à-dire que le tenseurTa3
esttel
qu’il
a : un vecteur propre uoe,qui
est réel et orienté dans letemps,
la8
valeur propre
duquel
est la densité de masse du fluide que nous supposeronstoujours positive;
et les autres trois valeurs propresidentiques.
Nous sup- poserons UX unitaire etl’interpréterons
comme le vecteurquadrivitesse
duschéma. Nous avons donc :
L’équation
variée associée est :et une formule
analogue
pour,III. - Cas
particulier
à résoudre.Pour nous le
problème
est de trouver unemétrique qui correspond
au casphysique
d’un corps central de masseM,
et un deuxième corps de masse mbeaucoup plus petite (m M)
mais nonnégligeable,
àpartir
de la solution d’un seul corps,laquelle
dans le cas desymétrie sphérique
que nous suppo- serons, à unemétrique
bien connue, solution de(4),
et que nousprendrons
comme
métrique
de base pour un calcul auxvariations, plus précisément
pour le calcul de lapremière
variation.Les
équations
à résoudre sont,avec les
développements (11)
et( 13).
Maintenant nous allons introduire des
simplifications qui
sont dues aucas
particulier
que nous voulons obtenir.La
métrique
de base nous devronsl’employer
pour résoudre(14)
dansles
régions qui correspondent
au casextérieur, puisque
le corpspetit
nousle supposerons suffisamment
éloigné
du corps central et dans cesconditions, Rap = 0,
p = 0et p
= 0. C’est-à-dire que nous avonsdéjà :
Nous pouvons encore
simplifier d’avantage, puisque
nous allons voir quesous
certaines
conditions nous pourrons annuler le vecteurka.
9
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE Soient x°~ le
système
de variables danslequel
nous avons les et faisonsle
changement :
la nouvelle forme de la
métrique peut
se mettre sous laforme,
où nous avons tenu
compte
de la formule deTaylor
et nous avonspris
seu-lement la
première
variation et finalement nous avonsposé :
Pour les
fa.f3
nous obtenons :Et finalement pour le vecteur 1
Les
ka
sont connus, et des travaux de I.Bruhat-Choquet,
nous déduisonsque c’est
possible,
au moinslocalement,
de trouver certains pour les-quels k~
= 0.C’est-à-dire que bien
qu’en général
nouspartons
d’unsystème
de varia-bles pour
lequel 0,
en faisant unchangement
du type(17),
convenable- ment choisi nous pouvons avoirkx
=0;
les nouveaux tenantcompte
de l’ordred’approximation
danslequel
nous travaillons auront exactement la même formequ’avant
parrapport
aux nouvelles variables. Nous avonsdonc :
puisque,
et
S~
= 0. Les calculs seront faits dans unsystème
devariables, lequel
satisfait
à ka
= 0.Cette condition est dans un certain sens
analogue
à la condition d’harmo- nicité dusystème
devariables,
mais dans notre cas ce n’est pas une conditionsur la
métrique,
mais seulement sur la variation de lamétrique.
Pour
Taa,
nousprendrons
comme nous avonsdéjà dit,
un schéma fluideparfait,
la variationduquel
est(16),
mais que maintenant nous pouvonssimplifier
en tenantcompte
de ce que nous seronstoujours
dans un cas exté-rieur pour la
métrique
de base : p =0, p
= 0.Nous tiendrons
compte
du fait que p estgrande
parrapport à p
et enplus
de ce
qui
esthomogène
àp,
enemployant
les unitésphysiques
habituelles n’estpas p
mais Nous posons aussi :et nous
interpréterons vj
comme la vitessespatiale.
En conclusion(16)
a laforme :
Des
équations (14)
nous déduisonsidentiquement :
=0,
maisnon de
(18);
si enplus
de(18)
nous admettons 0 =0,
comme nousferons pour déduire les
équations
du mouvement, nous aurons ausside,
que,
c’est-à-dire,
équation qui
nous serviraplus
tard pour clarifier la condition sur les varia- bles que nous avonsprise.
IV. -
Métrique
de base.Les
équations (18)
nous allons les résoudre enprenant
commemétrique
de
base,
celle de Schwarzschild en coordonnéespolaires
habituelles :avec K une constante à déterminer.
Comme tenseur de courbure de Riemann nous
prendrons :
11
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE Avec ce ds2 nous pouvons
développer
lepremier
membre deséquations ( 18) ;
le calcul de donne :La valeur de L est : 1 -
2~
rc2Dans le
symbole
D, nous introduisons tous les termesqui proviennent
du Dalembertien de
l’espace plat
et enplus
les termes :Le calcul de donne comme résultat :
A noter que tous ces calculs nous les avons faits sans aucune
approxi-
mation et que par
conséquent
ils sont valables pour d’autresproblèmes phy- siques
semblables dans le sensqu’ils emploient
le calcul aux variations àpartir
de lamétrique
de Schwarzschild commemétrique
debase;
parexemple,
calcul de lamétrique
dans unpoint
situé dans le cas extérieur dûà une masse
qui
n’a pas lasymétrie sphérique
mais seulement unesymétrie cylindrique
et que nous pouvons aussi étudier comme variation de lamétrique
de Schwarzschild.Pour le
problème
que nous allons étudier les seuls termes nécessaires sont lepremier
des(21)
et des(22)
ceuxqu’ont
CI =p.
V. -
Hypothèses
sur la forme de la solution.Pour résoudre
(18)
nous allons faire deuxhypothèses :
a)
La solutionpeut
se mettre sous la forme :13
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE où les U et les S sont des fonctions des
coordonnées,
dep
etp,
mais non desproduits
deceux-ci,
parce que nous sommes enpremière variation;
pour la même raison les termes écrits seront ceux que nous calculerons.b)
Nous supposerons aussique vi
estpetit
face àc2,
c’est-à-dire que nousne
prendrons
pas des termes avec des facteurs d’un ordresupérieur
à(v=/c)2;
et encore nous supposerons que le corpspetit
suit un mouvement depresque translation dans le sens que, .
Avec ces
hypothèses,
nous avons àpartir
de l’unitariété de u :où,
développement
que nous utilisons dansl’expression
des(19),
pour obtenir :Nous résoudrons
(18)
en deuxétapes : premièrement
nous calculerons lesU,
ce que nousappellerons première approximation
etaprès
lesS,
ceque nous
appellerons
deuxièmeapproximation.
VI. 2014 Calcul de la
première approximation.
Pour commodité et aussi pour
rapprocher
les calculs que nous allons faireavec ceux
qui
ont été faits avec deprincipes
semblables[6] [9],
nouspartons
pour l’instant de la forme des
h03B103B2
et non pas de la formedesfa(3 (23);
c’est-à-dire que :
la barre
indique
que les U sont différents de ceux définis avant. Avec cette forme desha,
nous avons pour lesavec UPp =
Ces
développements
nous les utilisons dans(18)
et(19),
en tenantcompte
du fait que nous prenons, commetoujours,
x de l’ordre1/c2 ;
lespremiers
termes donnent :
où le
signe A
maintenant veut diresimplement : -
avec lesg~~
del’espace plat, puisque
nous sommes enpremière approximation.
Avec desconditions à l’infini
qui
traduisent le fait quel’espace
doit tendre vers un15
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELAbVHÉ GÉNÉRALE espace
plat,
et aussiqui
donnent la continuitéconvenable,
nous déduisonsdes dernières de
(26) :
et en faisant l’addition :
résultat que nous pouvons
rapporté
aux formulespremières
de(26) :
En
plus
de ces résultatsqui
concordent avec une théorieclassique
nousobtenons aussi que les Vu sont
nuls,
résultatqui
nous sera utile pour le calcul des S etqui
est à la base de tous les calculs faits parapproximations.
VII. -
Équations
du mouvementen
première approximation.
Nous supposerons que
l’espace-temps
à lamétrique
de Schwarzschildplus
la variation que nous venons de calculer et de cettemétrique
nousallons déduire le mouvement du corps
petit qui
est la cause de la variation.Nous fixons les variables de sorte que le corps central soit
toujours
au centrede
coordonnées,
c’est-à-dire que le mouvement à obtenir sera le mouvement relatif des deux corps. Nous verrons que leséquations
du mouvementimpliquent
la conditionk«
=0,
au moins au même ordred’approximation
dans
laquelle
nous sommes pour l’instant.Nous déduirons les
équations
du mouvement deséquations :
équations qui
doivent êtrecomprises
au sens de lamétrique
g03B103B2 +8(gex(3);
elles
peuvent
se mettre sous la forme bien connue :ou,
ANN. INST. POINCARÉ, A-Vll-1
Tenant compte de la forme
(19)
desù(Tf),
nous pouvons écrire :et par
conséquent
nous pouvonsdévelopper
lepremier
terme de(29)
de laforme suivante : .
et en faisant intei venir la dérivée totale par
rapport
autemps
selon la tra-jectoire
que va suivre lepetit
corps :d/dt
=V-o
+ nous obtenons :c’est-à-dire que les
équations (29)
auront maintenant la forme :Ces trois formules
appliquées
à un despoints
du corpspetit
vont nousdonner le mouvement
cherché,
en tenantcompte
del’hypothèse
dequasi-
translation. Nous pouvons aussi
employer
la formuleintégrale
déduitede
(30) :
qui
donne des résultatsanalogues
etqui
sera la seule utilisée en deuxièmeapproximation. Remarquons que d~
est l’élément de volume d’une sectiond’espace,
c’est-à-dire :d~ _
A d0 A A est un domaineborné de cette section
d’espace qui
contient lepetit
corps.Remarquons
aussi que le deuxième terme de
(30)
nefigure
pas dans(31), puisque
nousl’annulons en transformant son
intégrale
de volume dans une autre sur la frontière deA,
et danslaquelle
nous supposons la condition de Schwarzschildp
= 0.Rappelons
aussi que F.Hennequin [6],
avaitprouvé
que dans un schéma matière pure : T"3 = laquantité,
17
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE est conservée le
long
deslignes
de courant et que parconséquent
il étaitlogique
deprendre
cettequantité
comme masse et laquantité pUO g
comme densité de masse, non seulement dans ce schéma mais aussi dans un
schéma fluide
parfait
danslequel
nous avons encore :Développons
maintenant leséquations (30), qui
nous donnent pourchaque
valeur de i :En
égalant
les termescorrespondants
et tenantcompte
de(33),
nousobtenons :
Ces dernières
équations jouent
le rôle d’uneéquation
d’état du fluideclassique
et(34)
est tout à faitidentique
auxéquations
du mouvementrelatif de deux corps en
Mécanique Classique
si nous prenons :G,
étant la constante de lagravitation.
Analoguement
si nouspartons
des formules(31),
nous arrivons à :LUIS MAS
c’est-à-dire si nous tenons
compte
de :Ces
équations
sontidentiques
auxéquations (34) puisque
lesintégrales
s’annulent sous la condition
(35)
et la condition deSchwarzschild p
= 0que nous avons
déjà
admise avant. Notons que cette conditionpermet
d’avoir deséquations analogues
à deséquations classiques
au moins à cetteapproximation,
sans avoir besoin de la condition desymétrie sphérique
pour la distribution des masses et
pressions.
Nous avions
prouvé (20)
que leséquations
du mouvementimposées impliquent
que Ak« =0,
au même ordred’approximation.
Maintenantça veut dire que la
laplacienne
se réduit à -;17 j
et avec les conditionssupposées
de continuité etd’espace plat
à l’infini~=0(-~;
résultatsuffisant pour la
compatibilité
de noscalculs,
à cetordre. /
VIII. - Calcul de la deuxième
approximation.
Maintenant cherchons à résoudre
(18)
avec la forme de solutionsupposée
des
f«3 (23),
en tenantcompte
de ce que nous avonsdéjà trouvé,
Uii = 0.Une fois calculés les U et les S nous obtenons les à
partir
de :19
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE
et comme par
contraction, f = - h
nous avons,= fa~ - 2 1 g~a f ~
’Nous utilisons la notation :
Pour
pouvoir
résoudre leséquations (18)
il est nécessaired’approcher
lamétrique
de Schwarzschild dans le sens suivant : La différence entre g«3 et doit être d’ordresupérieur
aux valeurs de cequi
faitqu’à l’approximation
considérée sontéquivalentes.
Pourqu’il
en soit ainsi il suffit de retenir dansuniquement
les termesjusqu’à
l’ordrez
inclus. Cette
simplification
ne modifie pas le résultat cherché étant donné l’ordre degrandeur supposé
de Ceci ne serait pas correct pour obte- nir uneapproximation supérieure, qui
d’ailleurs n’aurait pas de sensphysique puisque
alors nous devrions aussi considérer la seconde variation de lamétrique
de Schwarzschild.Tenant
compte
de ces considérations dans lesdéveloppements (21)
et(22)
et en
employant
aussi les formules(25)
nous arrivons à la forme suivante pour leséquations (18) :
20
Comme avant A est - avec les
g"1
d’un espaceplat
en coordo n-nées
polaires
habituelles et ne tenantcompte
que U° et S° sont traités commescalaires,
Ui et Si sont traités comme vecteurs à trois dimensions et Uv et Sijcomme tenseurs à deux indices à trois dimensions.
La
première
deséquations (38)
donne :et comme,
nous obtenons :
c’est-à-dire que S° a la forme :
Nous avons des formules
analogues
pour SOi et Sij pour i# j,
que nous n’écrivons paspuisqu’elles
n’interviennent pas dans leséquations
du mou-vement.
Voyons finalement
le calcul des 522 etS~, plus précisément
de
SPP, puisque
cettequantité
est cellequi
entre dans leséquations
du mou-vement, d’une mani ère .
analogue
à UPP enpremière approximation.
Multi-plions
les trois dernières formules de(38)
parglt, g22
etg33, respectivement :
et en les
additionnant;
21
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE et comme,
nous arrivons pour Spp à obtenir la forme :
avec,
Nous additionnons les formules
(40)
et(41)
pour obtenir un résultatqui
sera utilisé par la suite :Jusqu’ici
nous n’avons fait aucunesupposition
sur les fonctions p et p tout ce que nous avons dit estqu’ils
sont liés par leséquations (35);
comme nous voulons obtenir un résultat concret il nous faut
préciser davantage;
pour un résultat concretj’entends
trouver une solution deséquations (40)
et(42).
Leplus simple
que nous pouvons faire est deprendre
la condition de
symétrie sphérique
autour d’unpoint
intérieur 0 ducorps petit,
c’est-à-dire supposer que,-
f
étant une fonctionexplicite
de R seulement et R la distance parrapport
àce
point
0. Ces conditions sont les mêmesqui
dans un espaceplat
traduisentce
qu’on imagine
poursymétrie sphérique
et que maintenant nous pren- drons comme définition.Avec cette condition nous pourrons calculer
f, f’,
1 et n; nous le feronsexplicitement
pourf et f’,
mais non pour 1 et npuisque
pour leséquations
du mouvement ce n’est pas
f, f’,
1 et nqu’il
nousfaut,
mais :et nous allons voir que ces deux dernières sont nulles en utilisant la condi- tion de
symétrie sphérique.
C’est évident pour npuisque
de sonéquation
de définition nous déduisons : n =
n(R)
et alorsl’intégrale correspondante
LUIS MAS
à n est du
type (43). Voyons
maintenant/;
de sa définition nous déduisons :c’est-à-dire que si les deux corps sont suffisamment
éloignés
la valeur de l est peu différente de 1 --k/r .
DO à l’intérieur dupetit
corps et parconséquent l’intégrale,
est aussi du
type (43)
et parconséquent
nulle.Avant de faire le calcul
explicite de f et f’
nous feronsquelques
considé-rations sur les coordonnées
sphériques
sous la condition desymétrie
quenous avons défini pour en déduire
quelques équations qui
nous seront utilespar la suite.
IX. -
Étude
de lasymétrie sphérique.
Les coordonnées
polaires
donnentlieu,
presquetoujours,
à des calculsassez
longs ; je
voudrais ici résumer les résultatsqu’on peut
obtenir en par- tant deshypothèses
dequasi-translation
etsymétrie sphérique (43).
Nous avons besoin de ces formules pour le calcul
de f, f ’
et aussi par leséquations
du mouvement en deuxièmeapproximation,
c’est-à-dire des calculs àIjc2 près
et parconséquent
nous pouvons traiterl’espace
commeun espace
plat.
a)
Avant d’entrer dans le détail nous introduisons la fonction d’universQ(x, x’), puisque
certains résultatsqu’on peut
déduire d’elle nous serontutiles :
Si A et 0 sont deux
points
del’espace-temps,
que nous pouvons unir par unegéodésique d’équation xi
=ç(u),
où u est unparamètre,
la fonction d’univers est :définition que dans le cas d’un
3-espace plat
se réduit à :23
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE RI étant la distance euclidienne entre A et
0,
c’est-à-dire en coordonnéesrectilignes
cartésiennes :avec,
et en coordonnées
polaires,
avec,
La forme
(46)
de R sera utilisée surtout poursuggérer
des formulesqui
avec elle sont presque évidentes mais non avec la forme
(47).
II faut noter que la fonction d’univers est un biscalaire et comme tel si
nous prenons sa dérivée covariante il faut
préciser
parrapport
àquel point,
A ou O. Les dérivées covariantes de .Q nous le noterons avec un subindex à continuation de .Q voudra dire dérivée par
rapport
à la coordon- néeil
dupoint A, i2
voudra dire dérivée parrapport
à la coordonnéei2
dupoint
0 et i dérivée parrapport
à la coordonnée i d’un des deuxpoints
indifféremment.
Par sa définition ~ satisfait à :
et aussi il est facile de
vérifier,
Pour
pouvoir
comparer unvecteur Vil
à d’autres aupoint 0,
nous utilisonsle
transport
parparallélisme
lelong
d’uneligne
droite :tj]
étant le bi-1-tenseurqui
fait letransport
etqu’en
coordonnées recti-lignes
cartésiennes estégal
à On définit le bitenseur detransport titi.
parl’équation :
lequel
donne en coordonnéesrectilignes cartésiennes,
24
Avec l’aide de ces tenseurs nous arrivons à obtenir pour les dérivées covariantes de Q les formules suivantes :
Ces formules et la formule
(48)
se traduisent pour R2 en :~ Voyons
maintenant ce que nous pouvons déduire del’hypothèse
dequasi-translation : V ~
==0 ( B~ 2014 / ).
c)
Pourl’application
de la condition desymétrie sphérique
nous auronsbesoin de certaines formules concernant la fonction R
qui joue
alors unrôle très
important.
La fonction a que nous avons introduit dans la défini- tion de Rpeut
se mettre sous laforme,
avec,
Nous utilisons aussi les identités :
Avec l’aide de ces calculs nous avons pour les dérivées secondes de R :
25
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE
X. - Calcul de la fonction
f.
La définition
de f est
àpartir
de :avec U° =
U°(R) ;
résultat que nous déduisons de lapremière
deséqua-
tions
(38)
et dep
=p(R).
Nous utiliserons lesnotations,
Calculons la forme de
v-ooUo
sous ceshypothèses;
d’abord pour la pre- mière dérivée nous avons :et pour la deuxième :
Mais tenant
compte de,
nous pouvons donner un formalisme covariant à
(52) :
En utilisant le
résultat,
la dérivée seconde
v-ooUo prend
la forme :Les deux
premiers
termespeuvent
être résumés en un seul :26
Finalement de la définition de fonction d’univers nous déduisons que cette dérivée
peut
aussis’écrire,
où nous avons utilisé la notation :
(v~)2
=Devant cette forme de nous allons prouver une solution de
(40)
dela forme :
X, y
et v, fonctions de R à déterminer.Si f a
cette forme salaplacienne
estelle de la forme :
Pour
développer
ces calculs nous utilisons(50);
d’abord étudions lestermes du
type,
lesquels
sontnuls, puisque
de(50)
nous déduisons :Étudions
maintenant lesA(i)X,
et si nous utilisons la dernière des formules
(50’),
nous
obtenons,
Voyons
maintenant le terme,27
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELA11VITÉ GÉNÉRALE
lequel peut
êtresimplifié
utilisant la deuxième formule de(50),
Les calculs ont été faits en coordonnées cartésiennes mais comme le résultat est tensorielle il est valable dans un
système quelconque
de coordonnées.Analoguement
nous trouvons pour le terme,l’expression suivante,
Finalement reste le terme,
que nous avons traité d’une
façon
très semblable auxprécédents.
Pour le
développement
de lalaplacienne
def
nous arrivons à :et en identifiant les coefficients
de,
avec ceux de la dérivée seconde de
ZooU°,
nous obtenons leséquations
diffé-rentielles de second ordre linéaires suivantes :
Les solutions de ce
système qui prennent
la valeurzéro,
ainsi que leurs dérivéespremières
parrapport
àR,
pour R tendant vers l’infini sont :R étant la distance de A à O.
MAS
Nous avons
déjà
dit que dans leséquations
du mouvement cequi
nousfaudra est, .
calcul que nous allons faire en
employant
la condition desymétrie sphé- rique.
Calculons d’abord la dérivée3~ :
c’est-à-dire,
si nous tenonscompte
del’hypothèse
dequasi-translation,
de
(50) :
l’intégrale
à calculer se réduit à :Les seules
qui
ne sont pas nulles sont,et
Ce résultat a été obtenu en faisant le calcul en coordonnées
rectilignes
cartésiennes et comme il conserve son formalisme tensoriel il est valable dans un
système
de coordonnéesquelconque.
Nous avons utilisé aussi le résultat :Nous arrivons
donc,
à la forme suivante pourl’intégrale :
29
MOUVEMENT DES DEUX OU TROIS CORPS EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE la
quantité
sousl’intégrale peut
être calculée àpartir
de la solution trouvéepour v,
Le résultat final est :
XI. - Calcul de la
fonction f ’.
La définition
de f ’
est :avec comme avant, U° =
U°(R).
Calculons la forme de sous ces
hypothèses ;
d’abord pour la pre- mière dérivée nous avons :et pour la
deuxième,
mais tenant
compte
des formules(51’),
nous pouvons écrire :les deux
premiers
termes nous pouvons les unir comme avant pourv-oouo
Devant cette forme de
V-11UO,
nous allons prouver une solution de(59)
du
type :
ou bien si nous faisons
l’approximation,
valable dans l’ordre de
précision
que nous nous avonsfixé,
unef’
de laforme :
avec, X et ~, fonctions à déterminer.
Si f ’
a cette forme salaplacienne
est-ellede la forme :
et nous pouvons la calculer avec l’aide des résultats :
et nous obtenons :
Maintenant si nous identifions les coefficients
de,
avec ceux de la dérivée seconde de nous arrivons aux
équations
différentielles de second ordre linéaires :
Les solutions de ce
système qui prennent
la valeurzéro,
ainsi que leurs dérivéespremières
parrapport
àR,
pour R tendant vers l’infini sont :R étant maintenant la distance entre les