Nombres complexes densit´ e gaussienne
moindres carr´ es trois exemples de
mod´ elisation
du ”second degr´ e”
Pascal Guelfi
3 mai 2008
Coordonn´ ees
p.guelfi@free.fr
L’ind´ ependance stochastique sans scholastique
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 3
Les su´edois blonds par l’exp´erience
P(B|S) = Card(B ∩ S) Card(S) =
Card(B ∩ S) Card(H)
Card(S) Card(H)
= P(B ∩ S) P(S)
contre la d´efinition
P(A ∩ B) d´= P(A)P(B)ef
Pythagore sans tricher
av JC : prop 31 du6`eme livre des ´el´ements EUCLIDE
Dans les triangles rectangles, la figure construite sur le cˆot´e qui soutend l’angle droit est ´egale aux figures semblables et semblablement d´ecrites sur les cˆot´es qui comprennent l’angle droit.
A
B
H C
C′ A′
B′
γ α
α+γ
g´en´ealogie vectorielle euclidienne : GALIL´EE ()→ additivit´e→
NEWTON ()→ forces→
MŒBIUS ()→ SO4 Pb dans O−3 → CAYLEY ()→ n «artifice»→
GRASSMANN ()→ Gebiet, formes, n→ SCHL¨AFLI ()→ poly`edres→
JACOBI ()→ formes quadratiques→ SYLVESTER ()→ Sn(R), Hn(C)→
ap JC : k−→
ACk2 = k−→
AB +−→
BCk2
= k−→
ABk2 + k−→
BCk2 + 2 < −→
AB|−→
BC >
Trois mod` eles
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 5
un fil directeur : la « sym´etrie » dans un cadre euclidien 1. Nombres complexes, g´eom´etrie plane et d´emographie
2. Loi des erreurs, heuristique des aleas et m´etrique sous-jacente 3. Moindres carr´es, ´equations approch´ees et second degr´e
Affixe de l’orthocentre le premier dessin
c b
bb
ba
b0
U
Affixe de l’orthocentre le premier dessin
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 6
c b
bb
ba
b0
U
hb = {z ∈ C ; ∃λ ∈ R ; z = b + λi(c − a)}
Le second dessin
c b
bb
ba
b0
U
b
Le second dessin
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 7
c b
bb
ba
b0
U
b
a + c 2
Le second dessin
c b
bb
ba
b0
U
b
a + c 2
hb =
z ∈ C ; ∃λ ∈ R ; z = b + λa + c 2
Morale
■ Alain CONNES et les aires de Brodmann.
Premi` ere g´ en´ eralisation
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 8
Dans un quadrilat`ere inscriptible, les six droites perpendiculaires aux segments et qui passent par les milieux des autres concourent en a + b + c + d
2 c’est-`a-dire au point image de l’isobarycentre par l’ho- moth´etie de rapport 4 dont le centre est le centre du cercle circonscrit au quadrilat`ere.
Seconde g´ en´ eralisation
Si un ensemble de n points A = {Ak}16k6n sont cocycliques (sur un cercle de centre Ω). Pour chaque (i, j), avec i 6= j, on consid`ere la droite Di,j⊥(AiAj) qui passe par le centre de gravit´e Gi,j de {Ak}k /∈{i,j}. Alors, les n(n − 1)
2 droites Di,j concourent au point Γ : image du centre de gravit´e de A par l’homoth´etie de centre Ω et de rapport
n n − 2·
Premier chiffre significatif
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 10
Expliquer le fait que 31,5% des 200 pays du monde (et non 1/9i`eme) poss`edent un nombre d’habitants dont l’´ecriture d´ecimale commence par 1...
G´ en´ eralisons pour mieux comprendre
La facilit´e du calcul et le souhait de confronter le r´esultat de notre mod´elisation conduisent `a la g´en´eralisation consistant `a remplacer 1 par n’importe lequel des neuf chiffres d ∈ J1, 9K possibles.
La mod´ elisation complexe
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 12
Nous voici devant la question de l’´evaluation de la probabilit´e de l’´ev´enement Ed o`u
Ed =
∃rn ∈ N ; un = u0γn ∈ Jd · 10rn,(d + 1) · 10rnJ
Ici, le mod`ele affirme que la population des pays du monde est un
« ´echantillonnage » d’une suite g´eom´etrique fondamentale du type
« Adam et ˆEve » ce qui n’est certainement pas « vrai ».
Les qualit´es d’un mod`ele incluent ce type de « r´esistance » `a des hypoth`eses simplificatrices.
Premi` eres id´ ees
1. Que pensez-vous de la valeur de P(Ed)?
Premi` eres id´ ees
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 13
1. Que pensez-vous de la valeur de P(Ed)?
2. Avec des hypoth`eses raisonnables , il semble que
P(Ed) = b − a
2π = log 1 + 1 d
!
Premi` eres id´ ees
1. Que pensez-vous de la valeur de P(Ed)?
2. Avec des hypoth`eses raisonnables , il semble que
P(Ed) = b − a
2π = log 1 + 1 d
!
3. Le fait que log 2 ≃ 0,301 est tr`es encourageant.
R´ epartition uniforme
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 14
Toujours, sans nous pr´eoccuper de pr´eciser l’espace probabilis´e de notre calcul
1. imaginons que la suite e2iπnlog(γ)
n∈N est « r´epartie uniform´ement » dans U.
C’est le th´eor`eme d’´equir´epartition de WEIL.
2. Le th´eor`eme de KRONECKER assure, de son cˆot´e la densit´e, dans U de la suite e2iπnlog(γ)
n∈N d`es que log(γ) ∈/ Q.
« L’enroulement de Z » se produit ic¸i !
R´ epartition uniforme
Toujours, sans nous pr´eoccuper de pr´eciser l’espace probabilis´e de notre calcul
1. imaginons que la suite e2iπnlog(γ)
n∈N est « r´epartie uniform´ement » dans U.
C’est le th´eor`eme d’´equir´epartition de WEIL.
2. Le th´eor`eme de KRONECKER assure, de son cˆot´e la densit´e, dans U de la suite e2iπnlog(γ)
n∈N d`es que log(γ) ∈/ Q.
« L’enroulement de Z » se produit ic¸i !
3. Que pensez vous de la situation g´en´erale si log(γ) ∈ Q ?
NB : Il y a plein de mani`eres d’ˆetre dense. Penser `a Q et R r {Q} (s´equentiellement hors sujet ici . . .)
Premi` ere justification
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 15
Ces r´esultats sont intuitifs et Il est raisonnable de penser qu’en
cons´equence, P(Ed) est exactement le rapport de la mesure de l’arc (a, b) `a celle du cercle entier.
Voici maintenant la figure lumineuse qui rend compte de l’exp´erience !
Enroulement d´ emographique
b 1 = e2iπlog(1)
e2iπlog(2)
e2iπlog(3)
e2iπlog(4)
e2iπlog(5)
e2iπlog(6)
e2iπlog(7)
e2iπlog(8) e2iπlog(9) (U)
Commentaires sur la mod´ elisation
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 17
■ Confirmation de l’hypoth`ese malthusienne.
Commentaires sur la mod´ elisation
■ Confirmation de l’hypoth`ese malthusienne.
■ communes>nations>d´epartements>>r´egions
Commentaires sur la mod´ elisation
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 17
■ Confirmation de l’hypoth`ese malthusienne.
■ communes>nations>d´epartements>>r´egions
■ L’excellente ad´equation des communes `a la loi de BENFORD a trois raisons au moins
◆ Leur grand nombre (loi d’iceux !)
◆ Leur stabilit´e historique.
◆ Leur grande vari´et´e en effectif [de l’ordre du million `a celui de la dizaine] m’a aussi ´et´e signal´ee par Jean-Paul QUELEN ; cette vari´et´e participe clairement `a la qualit´e de
l’´echantillonnage qu’elles constituent.
Commentaire sur les constantes de la nature
■ Irrationalit´e des constantes physiques.
Commentaire sur les constantes de la nature
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 18
■ Irrationalit´e des constantes physiques.
■ Les constantes physiques comme premier terme.
Commentaire sur les constantes de la nature
■ Irrationalit´e des constantes physiques.
■ Les constantes physiques comme premier terme.
■ Newton et les s´eries enti`eres.
Commentaire sur les constantes de la nature
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 18
■ Irrationalit´e des constantes physiques.
■ Les constantes physiques comme premier terme.
■ Newton et les s´eries enti`eres.
■ Types de mod`eles : « NEWTON » contre « le pas du jaguar ».
L’invention des complexes
C’est CARDAN (-) qui popularise (sans la permission mais aussi sans s’en attribuer la paternit´e) la m´ethode de TARTAGLIA
(-) aupr`es du public. Voici un exemple :
Comment r´esoudre l’´equation x3 − 2x − 4 = 0 dans R ?
Si le second degr´ e r´ ecalcitre
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 20
L’ing´enieur italien RAFAELE BOMBELLI (-) applique la m´ethode de Cardan `a la racine ´evidente : 4 de l’´equation :
x3 = 15x + 4, il trouve que u3 et v3 sont racines du polynˆome : X2 − 4X + 125 lequel n’en a pas de r´eelle. Qu’`a cela ne tienne ! Le discriminant r´eduit de ce polynˆome vaut −121 Bombelli ´ecrit sans vergogne et `a la suite de Cardan :
4 =3 q
2 + √
−121 +3 q
2 − √
−121
Jugements
Qui a dit, `a propos d’un nombre dont -15 serait le carr´e et qu’il note
√−15 pour observer que le d´eveloppement formel de (5 + √
−15)(5 − √
−15) conduit `a 52 − (−15) = 40 :
■ « Il s’agit l`a en v´erit´e d’une grandeur sophistique, puisqu’il n’est permis ni d’effectuer les op´erations de calcul sur elle comme sur des grandeurs purement n´egatives ou autres, ni d’en
pourchasser un sens... »
■ « Ainsi la subtilit´e arithm´etique progresse vers une fin qui est aussi raffin´ee qu’inutile. »
Devinette
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 22
Qui a dit
« Il est inconcevable qu’une mati`ere brute inanim´ee puisse, sans la m´ediation de quelque chose d’autre qui n’est pas mat´eriel, op´erer sur une autre mati`ere et l’affecter sans contact mutuel. »
?
Indication
Indication
Le mˆeme dit
« Que la gravit´e soit inn´ee, inh´erente et es- sentielle `a la mati`ere, de telle fac¸on qu’un corps puisse agir sur un autre `a distance et `a travers le vide, sans la m´ediation de quelque chose d’autre par quoi cette action soit transmise de l’un `a l’autre, est pour moi une absurdit´e si grande que je crois qu’aucun homme tant soit peu comp´etent en mati`ere de philosophie ne pourra jamais tomber dans cette erreur. »
R´ eponse
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 24
NEWTON en parlant des forces qu’il a invent´e en
en 1693 (ˆag´e de 50 ans) dans une lettre au philologue et pol´emiste enflamm´e RICHARD BENTLEY
« Baccalaur´ eat » Suisse
G´eom´etrie : 4 heures
1. Un triangle inscrit dans un cercle de rayon r = 10 a ses hau- teurs proportionnelles `a 2,3 et 4. Calculer les angles et un cˆot´e.
2. On donne un cercle de rayon r dont le centre se trouve `a l’origine O d’un rep`ere orthonormal. On consid`ere les cordes de ce cercle qui restent perpendiculaires `a l’axe des x. Les cercles ayant ces cordes comme diam`etres sont tangents `a l’ellipse de demi-axes r√
2 et r, aussi longtemps que la dis- tance p de leur centre `a O ne d´epasse pas une certaine valeur maximale. D´emontrer cette proposition et d´eterminer la va- leur maximale de p.
Premier commentaire et illustration
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 26
■ Pythagore g´en´eralis´e (alias) AL KHASHI . . .
■
b b
b
b
r√ 2 r
O E
Γ√r2
b
b b
b b
b b
b b
b b
b b
b b
b b b
b
b b
b b
b b
b b
b b b b
b bµ
seconde ´ epreuve
Alg`ebre : 2 heures
Dans un triangle, on connaˆıt les distances l, m, n du centre du cercle inscrit aux sommets ; d´eterminer le rayon ρ dudit cercle inscrit lorsque (l, m, n) = (1, 12, 13)·
A b bB
Cb
b
I
b b
ρ b
ρ
ρ
l m
n
α 2
β 2 γ
2
Le miracle de C
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 28
■ Les clˆotures alg´ebriques de dimension finie.
■ Les sur-alg`ebres int`egres de R, associatives.
■ Un premier point de vue sur le miracle du chiffre 2.
■ Dans l’autre sens aussi : Th´eorie de ARTIN-SCHREIER.
Erreurs
Appelons
■ ω l’´ev´enement que constitue le ph´enom`ene mesur´e.
■ X(ω) sa mesure exacte.
■ Xk(ω) la mesure concr`ete indiqu´ee par un appareil lors d’une k`eme observation de l’´ev´enement ω.
■ On consid`ere alors la variable al´eatoire translat´ee Ek d´= Xef − Xk =
Ω −→ R
ω 7−→ X(ω) − Xk(ω)
Un exemple concret
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 30
Consid´erons l’exemple des temp´eratures de la plus grosse cloche de la cath´edrale de Strasbourg durant l’ann´ee .
■ Ω peut ˆetre mod´elis´e par l’intervalle r´eel [0, 366] qui code naturellement les instants de cette ann´ee.
■ X est la fonction qui `a chaque instant ω associe la valeur exacte de la temp´erature de la cloche `a cette date. X est ici une loi
horaire.
■ Pour n ∈ N⋆, et k ∈ J1, nK, Xk(ω) est la temp´erature lue, « `a l’instant » ω, sur le thermom`etre num´erot´e k.
Probabilit´ es
■ Ek(ω) est donc l’erreur alg´ebrique faite « par d´efaut » lors de la k`eme mesure de ω.
■ Les variables E1, E2,· · · , En sont raisonnablement de mˆeme loi et ind´ependantes.
■ Critiquez, dans le cadre de l’exemple de la cloche, cette hypoth`ese !
La nature des erreurs
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 32
Sous des hypoth`eses raisonnables, et conform´ement au rappel de l’introduction concernant l’ind´ependance, on a
P (
E ∈
Yn i=1
[εi − h, εi + h]
)
=
Yn i=1
Z εi+h
εi−h
f
f d´esignant la densit´e suppos´ee exister et commune aux Ei.
Quel ´ etait le probl` eme dont nous connaissions la solution
■ Consid´erons n mesures : x1, x2, · · · , xn d’une quantit´e inconnue de valeur exacte ϑ.
■ Il est « naturel » de consid´erer le nombre ϑe d´=ef x1 + x2 + · · · + xn
n
comme la valeur « la plus raisonnable » que l’exp´erimentation permet d’attribuer `a ϑ.
■ Ce nombre : ϑe rend « minimale » la fonction
∆ d´=ef
R −→ R+ x 7−→
Xn k=1
(x − xk)2
Le paradigme de la question
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 34
On est pass´e d’une question concr`ete admettant une solution
intuitive `a l’´enonc´e d’une question abstraite dont elle reste solution.
Toute l’histoire des Lumi`eres baigne dans ce paradigme. Les ´equations diff´erentielles en sont la version la plus famili`ere.
Puissance et limite de ce point de vue
■ Retour sur les r´eserves et les motivations de NEWTON.
■ Le jaguar et la mouche . . .
■ Les nuages d’oiseaux et les tourbillons.
■ Les trois corps, l’´ecliptique, l’image asymptotique . . .
Moindres carr´ es et compensation des erreurs
Les erreurs εk d´=ef ϑ − xk v´erifient σ(ε) d´=ef
Xn k=1
εk = nϑ −
Xn k=1
xk
On en d´eduit, puisque la valeur « la plus raisonnable » que
l’exp´erimentation permet d’attribuer `a ϑ est ϑ, que la somme dese erreurs admet comme valeur la plus raisonnable
σ(ε) =g nϑe−
Xn k=1
xk = 0
R´ esum´ e
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 36
On a donc deux points de vue ´equivalents dont la richesse tient `a la vari´et´e des ´eclairages qu’ils permettent. En r´esum´e
Le principe de compensation des erreurs
´
equivaut donc aussi `a la minimisation d’une dis- tance euclidienne dans un espace de grande di- mension.
Approximation des contraintes
Chacune des int´egrales
Z εi+h
εi−h
f est approxim´ee par 2hf(ϑ) pr´ecis´ement
1 2h
Z εi+h εi−h
f lim
h→0 = f(εi) On a donc
Yn i=1
Z εi+h
εi−h
f ∼
h→ 0 (2h)n
Yn i=1
f(εi) = (2h)n
Yn i=1
f(ϑ − xk)
Premier changement de fonction inconnue
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 38
En changeant de fonction inconnue, posant h = Ln ◦f, on obtient, pour n = 3
R −→ R
ϑ 7−→ h(ϑ − ε1) + h(ϑ − ε2) + h(ϑ − ε3) pr´esente un maximum en ϑ = 0
C’est-`a-dire, en cherchant f parmi les fonctions de classe C1, que ε1 + ε2 + ε3 = 0 =⇒ h′(ε1) + h′(ε2) + h′(ε3) = 0
Second changement de fonction inconnue
ϕ d´=ef h′ = f′
f conduit `a la recherche des ϕ ∈ C0(R, R+) telles que
∀ε ∈ R3
, ε1 + ε2 + ε3 = 0 =⇒ ϕ(ε1) + ϕ(ε2) + ϕ(ε3) = 0
L’´ equation fonctionnelle
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 40
Pour (x, y) ∈ R2, il vient, en posant
(ε1, ε2, ε3) = (x + y, −x, −y) ϕ(x + y) + ϕ(−x) + ϕ(−y) = 0
Mais la parit´e de f est ´evidente1 puisque, par sym´etrie, les erreurs positives sont aussi probables que les mˆemes, n´egatives. L’imparit´e de ϕ s’en d´eduit, qui assure que ϕ v´erifie l’´equation fonctionnelle
∀(x, y) ∈ R2
, ϕ(x + y) = ϕ(x) + ϕ(y)
1Sa d´ecroissance aussi, qui argumente l’insensibilit´e « douteuse » des extrema locaux `a l’´equivalence . . .
Du fonctionnel au diff´ erentiel
On sait montrer qu’avec l’hypoth`ese de continuit´e, seules les
fonctions x 7→ αx conviennent. Aussi la densit´e recherch´ee est-elle solution de l’´equation diff´erentielle
y′
y = αx
que l’on r´esout en en cherchant les solutions sous la forme loisible y = x 7→ eαx
2
2 z(x). On trouve alors toutes les fonctions x 7→ βeαx
2 2 .
Les densit´ es gaussiennes
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 42
Z +∞
−∞
βeαx
2
2 = 1
En effet, `a moins d’une s´erieuse contrari´et´e, l’exp´erimentateur devrait obtenir une mesure Ek(ω) ∈ R !
Un ancien probl`eme de Bac difficile (C Liban ) « permet », en TS, de prouver que α = −2πβ2 et la loi des erreurs naturelles est donc de densit´e
f =
R −→ R ε 7−→ βe−πβ2ε2
Leur graphe
b
O
−
→j
−
→i
Question finale : on observe que la nature nous laisse un degr´e de libert´e avec β. C’est heureux. Pourquoi ?
L’histoire de la d´ ecouverte
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 44
La « m´ethode des moindres carr´es » est pr´esente avant le discours expos´e ici qui est l’œuvre de Gauß lequel est publi´e en sous le nom de
« Theoria combinationis observationum erroribus minimis obnoxiæ » . C’est-`a-dire : « Th´eorie du cumul des tr`es petites erreurs d’observation »
Nous avons vu comment la « compensation sym´etrique des erreurs al´eatoires » admet une interpr´etation quadratique tr`es classique.
C’est bien cette derni`ere qui organise l’explication de Gauß.
Trois points de vue ´ equivalents
Le principe de compensation des erreurs et qui ´equivalait `a la maximisation d’une probabilit´e : celle de la « courbe
d’´ev´enements »
ε 7−→
(
E ∈
Yn i=1
[εi − h, εi + h]
)
´
equivaut donc aussi `a la minimisation d’une distance euclidienne dans un espace de grande dimension.
Philosophie L
2pascal guelfi complexes et gaussienne – page 46
On voit ici comment l’´ecart quadratique moyen ou l’´ecart-type se r´ev`ele une notion `a la fois intuitive et crypt´ee.
■ l’´ecart quadratique moyen est intuitif car ce qui le rend minimal est ce qui s’impose c’est-`a-dire : la moyenne.
■ Il est crypt´e parce qu’il est dissimul´e dans l’ensemble de toutes les fonctions susceptibles d’´evaluer la distance `a un n−uplet de r´eels.
■ Il minimise la distance du vecteur (x1, x2, · · · , xn) ∈ Rn `a un
vecteur de la droite R(1, 1,· · · , 1) qui est la seule `a ne privil´egier aucune des mesures x1, x2, · · · , xn par rapport aux autres. Le
probl`eme compliqu´e de la droite (n + 1 objets) est devenu un probl`eme simple
deux objets : le vecteur (x1, x2, · · · , xn) et la droite R(1, 1, · · · , 1)
dans un espace compliqu´e : Rn
Philosophie L
1■ La fonction suivante serait assez l´egitime.
δ d´=ef
R −→ R+ x 7−→ 1
n
Xn k=1
|x − xk|
■ Critique euclidienne des structures l1 en dimension un et deux.
■ Formule de Leibniz.
■ L’unicit´e perdue.
■ Sph`eres anguleuses.
■ Rar´efaction des sym´etries.
Philosophie : la victoire L
2pascal guelfi complexes et gaussienne – page 48
■ La structure l2 de Rn a des privil`eges : elle est « euclidienne » !
■ Le retour massif des sym´etries.
■ L’infinit´e d’icelles caract´erise la structure euclidienne parmi les structures d’espace vectoriel norm´e
R, k · kp
∞>p>1
■ le cas des structures norm´ees planes. L’euclidienne est la seule qui produise un groupe d’isom´etrie infini. On peut y deviner, `a la fois la pr´e´eminence de la norme euclidienne et celle de la
g´eom´etrie plane sur le plan ´epist´emologique.
Plan-espace un exemple concret
Des ´equations contradictoires mais presque justes selon
LEGENDRE () Il s’agit de savoir quelle est la meilleure valeur possible que l’on peut attribuer `a un couple (x, y) ∈ R2, sachant qu’approximativement, on a
a1x + b1y = c1 a2x + b2y = c2 a3x + b3y = c3
Le cas g´en´eral est celui de trois droites (D1,D2, D3) non
concourantes et deux `a deux non parall`eles. Le partisan de L2 voudra naturellement
minimiser la somme des carr´es des distances `a ces droites. Nous allons voir que cet exemple induit un point de vue vectoriel qui
mise en ´ equation
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 50
Chaque point M = (x, y), du plan R2 v´erifie
F(x, y) d´=ef
X3 j=1
d2(M, Dj) =
X 3
j =1
(ajx + bjy − cj)2 a2j + b2j
Formules qu’il est loisible de supposer normalis´ees :
∀j ∈ J1,3K
, a2j + b2j = 1
La solution analytique de
Legendre sans CN d’extremum
Si F pr´esente, en (x0, y0), un minimum absolu, la fonction Φ d´=ef
R −→ R y 7−→ F(x0, y) pr´esente, en y0 un minimum local donc
Φ′(y0) = ∂F
∂y (x0, y0) = 0 De mˆeme
∂F
∂y (x0, y0) = 0
Explosion dimensionnelle
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 52
Ainsi LEGENDRE parvient au syst`eme optimis´e de deux ´equations aux inconnues x, y
(a21 + a22 + a23)x + (a1b1 + a2b2 + a3b3)y = a1c1 + a2c2 + a3c3 (a1b1 + a2b2 + a3b3)x + (b21 + b22 + b23)y = b1c1 + b2c2 + b3c3
Il est difficile (pour nous) de ne pas ´ecrire ce syst`eme sous la forme suivante o`u interviennent les vecteurs de R3, ´evidemment not´es
a, b, c
kak2x+ < a| b > y =< a | c >
< a| b > x + kbk2y =< b | c >
Ce type de mod`ele est le nœud des intuitions de M¨OBIUS . . .
Lemoine et l’alg` ebre ´ el´ ementaire du second degr´ e
bP x
B C
A
b b
b
B′ C′
∆
M b
z y
Si un point P r´ealise le minimum de la fonction F consid´erons la droite ∆ parall`ele `a (BC) qui passe par P. Posons {B′} d´= ∆ef ∩ (AB) et {C′} d´= ∆ef ∩(AC). On consid`ere, pour chaque point M ∈ (B′C′), ses distances y et z `a (AB)et (AC). L’id´ee ici est d’utiliser une identit´e remarquable2. On a clairement, par disparition des doubles produits et en appelant σ l’aire du triangle AB′C′
(AB′2+ AC′2)(y2+z2) = (AB′z + AC′y)2 + (AB′y−AC′z)2
= 4σ2 + (AB′y−AC′z)2
Cette quantit´e est donc minimale lorsque AB′y = AC′z c’est-`a- dire, selon THAL`ES, lorsque ABy = ACz. On en d´eduit que les distances x, y, z de P aux droites ∆j sont proportionnelles aux cˆot´es a, b, c du triangle. Le fait ´evident que ax+by +cz = 2s o`u s d´esigne l’aire du triangle ABC explicite les distances (x, y, z) = λ(a, b, c) dont la somme des carr´es est minimale.
2s =λ(a2 +b2+c2) On trouve donc
(x, y, z) = 2s
a2 +b2 +c2 (a, b, c)
2due `a LAGRANGE et qui prouve qu’un produit de sommes de deux carr´es par-
Le point de vue g´ eom´ etrique et sa f´ econdit´ e
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 54
B C
A
b b
b
M b
x
z y
Tout se passe dans l’espace eucli- dien : R3 !
1. Id´ees de M¨OEBIUS, CAYLEY, GRASSMANN
2. Extema li´es, thermodyna- mique des gaz parfaits : fermeture des parabolo¨ıdes hyperboliques !
Graßmann cr´ eateur
■ Le mouvement auquel nous avons assist´e et qui conduit du plan
`a l’espace est exactement ce que Graßmann appelle d`es :
« l’extension lin´eaire ».
■ Observons qu’un esprit aussi novateur que POINCAR´E r´epugne encore en aux preuves qui font intervenir l’espace euclidien R4 !
■ Bien sˆur, le passage de 3 `a 4 n’est pas anodin mais l’´etranget´e g´eom´etrique du plan
π|ax + by + cz = 2s
relativement au triangle ABC est pourtant3 de la mˆeme nature.
3Il est ´evidemment facile de voir cela du haut des concepts actuels qui ont
La probl´ ematique de M¨ obius
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 56
La m´ethode « analytique » de LEGENDRE aboutit avec quatre ´equations `a trois inconnnues :
a1x + b1y + c1z = d1 a2x + b2y + c2z = d2 a3x + b3y + c3z = d3 a4x + b4y + c4z = d4
Gageons que M¨OBIUS n’aurait pas reni´e l’id´ee de projeter (0, 0, 0,0) sur l’hy- perplan
π|{(x, y, z, t) ∈ R4 ; ax + by + cz + dt = 3µ}
o`u a, b, c, d sont les aires des faces du t´etra`edre que limitent les quatre plans de notre syst`eme lin´eaire et µ le volume dudit t´etra`edre. En revanche, pas de formulea de LAGRANGE pour les sommes de trois carr´es !
aProuv´e en par HURWITZ qui limite cette circonstance `a 1,2,4 et 8 . . .
S TEINITZ caution universitaire
En le math´ematicien allemand ERNST STEINITZ, sans citer Graßmann, accorde son imprimatur `a la g´eom´etrie
p-dimensionnelle qui entre ainsi, par la grande porte, dans
l’enseignement des math´ematiques et quitte4 le domaine de la sp´eculation philosophique ou mondaine.
4Pas compl`etement puisqu’il est toujours bien vu, dans les salons, de parler des
De la g´ eom´ etrie ` a l’alg` ebre
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 58
■ L’exemple ´el´ementaire et profond du plan π montre qu’il n’est pas besoin d’un important bagage math´ematique pour faire l’exp´erience d’une « autre g´eom´etrie » qui semble pr´esider au probl`eme dont nous ´etions parti.
■ L’abstraction commence formellement avec FRANC¸OIS VI`ETE
(-) qui note a2 non pas le nombre mais encore la figure5 g´eom´etrique.
■ Le germe alg´ebrique pointe n´eanmoins clairement et c’est REN´E
DESCARTES qui, circa , consid`ere a2 comme un nombre.
■ Il faut donc attendre plus de deux mill´enaires pour que le th´eor`eme de PYTHAGORE (≃-) s’´ecrive avec la puissance alg´ebrique historiquement porteuse de ses g´en´eralisations.
5Noter le sens anglo-saxon de figures . . .
De la dimension finie quelconque a ` l
2Le th´eor`eme de PYTHAGORE que nous enseignons aux coll´egiens a
´et´e observ´e et d´emontr´e6 au IX`eme si`ecle avant notre `ere, dans le
« Trait´e des gnomons » de TCHOU. Trois si`ecles s’ajoutent ainsi `a nos deux mill´enaires. On peut mˆeme, `a en croire J.L. Coolidge7,
trouver sa trace dans une tablette argileuse et sum´erienne dat´ee de - ce qui met l’invention du th´eor`eme de PYTHAGORE plus de
quatre mill´enaires avant sa g´en´eralisation `a la dimension 4 !
6Par la belle d´emonstration g´eom´etrique o`u un grand carr´e est d´ecompos´e en cinq morceaux.
Vers la dimension infinie
pascal guelfi complexes et gaussienne – page 60
De la dimension 4 aux espaces norm´es de dimension infinie et au plus naturel d’entre eux, c’est-`a-dire `a l2 d´=ef
(
u ∈ RN⋆ ;
X∞ 1
u2n < ∞ )
muni de la norme qui s’impose, s’´ecoulent les trois quarts de si`ecle qui s´eparent GRASSMANN des travaux de HILBERT et BANACH.
Parall`element `a cette histoire o`u l’objet qui ´evolue est global
Droite r´eelle → Plan → Espace vectoriel (euclidien)→ evn : l2 se d´eveloppe une histoire plus chirurgicale et qui concerne les
fonctions de RR. Elle consiste `a produire une int´egrale efficace qui
´
evite les difficult´es de celle construite par GEORG RIEMANN en
De Pythagore ` a Lebesgue
L’invention de l’espace vectoriel norm´e : l2 se fait au d´ebut du
XX`eme. si`ecle en mˆeme temps que se d´eveloppe la th´eorie moderne de l’int´egrale. La d´ecouverte, par HENRI LEBESGUE, de l’int´egrale qui porte son nom est expos´ee par lui lors de la s´eance du avril `a l’Acad´emie des Sciences, en .
La conclusion de cette « histoire du second degr´e » se trouve dans la transform´ee de FOURIER qui ´etablit un isomorphisme (lin´eaire) entre l2 et L2.
En SCHMIDT et FR´ECHET adoptent le langage euclidien pour l2. Aussi L2 se trouve-t-il d´ecrit avec des mots qui unifient son univers et celui dans lequel p´en´etraient les hommes, pour la premi`ere fois peut-ˆetre, sur la rive m´esopotamienne du golfe persique, ans