SO
3(R) est simple
Leçons :103, 106, 108, 160, 161, 204 Théorème 1
Le groupeSO3(R)est simple.
Lemme 2
1 Les retournements (i.e.les rotations d’angleπ) sont tous conjugués dansSO3(R). 2 Le centre deSO3(R)est réduit à{id}.
Démonstration. 1 Soient rD, rD0 des retournements de droites respectivesDet D0. Une rotations∈SO3(R)de plan Vect(D,D0)bien choisie envoie Dsur D0. DoncsrDs−1 est une rotation de droites(D) =D0et d’angleπ, c’est à dire rD0.
2 Si h est une rotation de droite∆et g ∈Z(SO3(R)), on a ghg−1 =h. Mais ghg−1 est une rotation de droite g(∆)donc g fixe toutes les droites donc est une homothétie.
En dimension impaire, on a nécessairement g =id. En dimension paire, il y a aussi
−id donc en particulier, lesSO2n(R)ne sont pas simples.
Démonstration (du théorème).Soit H un sous-groupe distingué de SO3(R) non réduit à {id}. CommeSO3(R)est engendré par les retournements, on montrera queH =SO3(R)en montrant qu’il contient tous les retournements. Comme les retournements sont conjugués dansSO3(R), il suffit de montrer queH en contient un pour qu’il les contienne tous.
Soith6=I3∈G et ϕ: SO3(R) −→ R
g 7−→ Tr(ghg−1h−1)
. Par continuité de la trace,ϕ est continue.
CommeSO3(R)est compact et connexe par arcs, l’image de ϕ est un compact connexe par arcs de R, c’est-à-dire un segment.
De plus, dans une base adaptée, g∈SO3(R)peut s’écrire :
g =
cosθ −sinθ 0 sinθ cosθ 0
0 0 1
donc Tr(g) =1+2 cosθ∈[0, 3].
Donc comme ϕ(h) = Tr(I3) = 3, l’image de ϕ est de la forme [a, 3] pour un certain a¾0
Supposons quea=3. Alors pour tout g∈SO3(R), ghg−1h−1 est une rotation d’angle 0 c’est à dire I3 donch est dans le centre de SO3(R)dont on a vu qu’il était réduit à{I3}, ce qui est contradictoire.
Donca<3 et on peut trouvern∈N∗tel quea<1+2 cosπ n
<3 car 1+2 cosπ n
−−−−→n→+∞
3. Ainsi, il existe gn ∈ SO3(R) tel que hn = gnhg−n1h−1 soit une rotation d’angle ±π n. Or, comme H est distingué,hn∈H donc le retournementhnn est dans H, ce qui conclut.
Gabriel LEPETIT 1 ENS Rennes - Université Rennes 1
Remarque. • On peut montrer que pour toutn¾1,SO2n+1(R)est simple (cf GONNORD et TOSEL 1998), la preuve repose sur la structure de sous-variété de cet ensemble.
• Comme le développement est un peu court, on peut expliquer, à partir du théorème de Cartan-Dieudonné, pourquoiSO3(R)est engendré par les retournements. Ou bien dans la leçon 204, donner les raisons de la connexité deSO3(R): tout élément de ce groupe est conjugué à une matrice de rotation
cosθ −sinθ 0 sinθ cosθ 0
0 0 1
.
Référence :Philippe CALDEROet Jérome GERMONI(2013).Histoires hédonistes de groupes et de géométrie. T. 1. Calvage et Mounet, p. 239.
Merci à Antoine Diez pour ce développement.
Gabriel LEPETIT 2 ENS Rennes - Université Rennes 1