INTERACTIONS MATHÉMATIQUES—PHYSIQUE
1
Exercice 1 - Soit Id : R −→ R la fonction telle Id (t) = t, ∀t ∈ R. Soit D
t0: C
1(R) −→ R une application linéaire, qui satisfait
(1) ∀f, g ∈ C
1(I), D
t0(f g) = (D
t0f )g(t
0) + g(t
0)D
t0g et telle que D
t0( Id ) = 1.
(1) Montrer que D
t0(1) = 1, où 1 désigne la fonction constante égale à 1 (indi- cation : 1
2= 1...) ;
(2) Montrer que, pour tout polynôme P (t) = P
Nn=0
a
nt
n, on a D
t0P =
N
X
n=1
na
nt
n−10(3) Montrer que, si f ∈ C
1(R) est telle que f (t
0) 6= 0, D
t01 f
= − D
t0f (f (t
0))
2. Exercice 2 - Soit γ : R −→ R
2l’application définie par :
— γ(t) = (0, t
2) si t ∈] − ∞, 0[ ;
— γ(0) = (0, 0) ;
— γ(t) = (t
2, 0) si t ∈]0, +∞[ ;
Montrer que γ est de classe C
1sur R. Dessiner le graphe des fonctions composantes γ
1et γ
2. Enfin déterminer et dessiner l’image γ(R) = {γ(t); t ∈ R} de γ.
Exercice 3 - Soit g > 0 une constante positive (l’accélération gravitationnelle à la surface de la terre) et m > 0 une autre constante (la masse d’un corps). Soit F =
0 0
−mg
∈ R
3un vecteur constant. Soit γ ∈ C
2(R, R
3) une application décrivant le mouvement d’un corps de masse m On suppose que ce corps est soumis à la force constante égale à F .
(1) écrire l’équation différentielle vérifiée par les composantes de γ, à partir de la deuxième loi de Newton ;
(2) déterminer γ(t) en fonction de la position initiale γ(0) = x
0et de la vitesse initiale γ(0) = ˙ v
0.
Exercice 4 - Soit m, M, G des constantes positives. On considère le mouvement dans l’espace de dimension 3 d’un point matériel dont la position à l’instant t ∈ R (dans un référentiel inertiel) est donnée par une application γ = (γ
1, γ
2, γ
3) ∈ C
2(R, R
3\ {0}). On suppose que γ est solution de
(2) m¨ γ = − GM mγ
kγk
3On rappelle que kγk
2= hγ, γi = (γ
1)
2+ (γ
2)
2+ (γ
3)
2.
(1) montrer que
dtdkγk
2= 2hγ, γi ˙ et
dtdk γk ˙
2= 2h γ, ˙ γi ¨ ;
1
(2) montrer que
d dt
k γk ˙
2− GM kγk
= 0
et en déduire l’existence d’une quantité, associée à γ, qui est conservée au cours du temps.
Exercice 5 - Soit A et B deux corps matériels qui évoluent dans l’espace et soit m
Ala masse de A et m
Bla masse de B. On suppose que la seule force subie par A est celle exercée par B sur A et que, réciproquement, la seule force subie par B est celle exercée par A sur B. Montrer que, si on admet les loi de Newton, alors
(3) d
dt (m
Aγ ˙
A+ m
Bγ ˙
B) = 0.
Exercice 6 - Suite de l’exercice précédent : on suppose en plus que ( m
Aγ ¨
A= −Gm
Am
B (γA−γB)kγA−γBk3
m
Bγ ¨
B= −Gm
Am
B (γB−γA) kγB−γAk3On pose
c := m
Aγ
A+ m
Bγ
Bm
A+ m
B, m := m
Am
Bm
A+ m
Bet x := γ
B− γ
AMontrer que le système précédent est équivalent à (m
A+ m
B)¨ c = 0
m¨ x = −G(m
A+ m
B)m
kxkx3Exercice 7 - Soit γ ∈ C
2(I, R
n). On suppose que ∀t ∈ I, γ(t) ˙ 6= 0 et on pose τ := ˙ γ/k γk. Montrer que, pour tout ˙ t ∈ I, on peut décomposer de façon unique (4) γ(t) = ¨ ¨ γ
T(t) + ¨ γ
N(t),
où ¨ γ
T(t) est collinaire à τ(t) et ¨ γ
N(t) est perpendiculaire à τ(t). Expliciter ces deux vecteurs en fonction de γ(t) ¨ et τ(t).
Exercice 8 - Soit γ ∈ C
1(I, R
n) une application telle que ∀t ∈ I, γ(t) ˙ 6= 0 et t
0∈ I. Soit
σ(t) = Z
tt0
k γ(t ˙
′)kdt
′.
Démontrer que σ est une bijection de I vers son image σ(I). On note J := σ(I).
Montrer que la bijection réciproque σ
−1: J −→ I est de classe C
1.
Exercice 9 - Soit u ∈ C
2(J, R
n) une paramétrisation normale et t :=
duds. Dériver les deux membres de l’identité
du ds (s)
2
= 1, ∀s ∈ J, et en déduire que
ddst(s) est perpendiculaire à t(s).
Exercice 10 - En utilisant le résultat de l’exercice précédent dans le cas où n = 2 et en notant (n
1, n
2) = (−t
2, t
1), montrer que, si u ∈ C
2(J, R
2) une immersion normale, alors
(5) d
2u
ds
2(s) = k(s)n(s), ∀s ∈ J.
Exercice 11 - Dessiner les courbes image des applications γ ∈ C
2(I, R
2) suivantes.
— I = [−1, 1] et γ(t) = (a+t cos α, b+t sin α), où a, b, α ∈ R sont des constantes ;
— I = [0, 2π] et γ(t) = (a + R cos t, b + R sin t), où a, b ∈ R et R ∈]0, +∞[ sont des constantes.
2
Exercice 12 - Soit γ ∈ C
2(I, R
n). Montrer la relation
¨
γ = k(σ) ˙ σ
2n(σ) + ¨ σt(σ)
pour une application γ ∈ C
2(I, R
3) décrivant un mouvement dans l’espace.
Exercice 13 - En utilisant la formule
(6) κ =
q
k¨ γk
2k γk ˙
2− h¨ γ, γi ˙
2k γk ˙
3.
déterminer la courbure des courbes images des applications γ ∈ C
2(R, R
2) sui- vantes.
(1) γ(t) = (a + t cos α, b + t sin α), où a, b, α ∈ R sont des constantes ;
(2) γ(t) = (a+R cos t, b+R sin t), où a, b ∈ R et R ∈]0, +∞[ sont des constantes.
(3) γ(t) = (t,
12t
2).
(4) γ(t) = (a cos t, b sin t), où a, b > 0.
(Vérifier que le résultat est bien homogène à l’inverse d’une longueur).
Exercice 14 - (Force de Laplace) Le champ magnétique est décrit par une appli- cation B ∈ C
1(R
3, R
3), s’il est statique, ou plus généralement par une application B ∈ C
1(R × R
3, R
3), s’il dépend du temps. Une particule chargée de charge q dont le mouvement est décrit par une application γ ∈ C
2(R, R
3) et qui interagit uniquement avec un champ magnétique est soumise à la force de Laplace :
F = q γ ˙ ∧ B,
où ∧ est le produit vectoriel dans R
3. On suppose dans la suite que B est constant et est de la forme B(x) = (0, 0, b), où b ∈ R est une constante.
(1) Calculer
d2hB,γidt2;
(2) en déduire que, si hB, γ i(0) = 0 et
d2hB,γidt2(0) = 0, alors hB, γi(t) est nul
∀t ∈ R ;
(3) on suppose que hB, γ i(0) = 0 et
d2hB,γidt2(0) = 0. Montrer que γ reste dans un plan que l’on déterminera et calculer la trajectoire γ ;
(4) montrer que, d’une manière générale, l’énergie cinétique E(t) =
12mk γk ˙
2est une quantité conservée.
Exercice 15 - Pour x ∈ R
3, on note r := kxk = p
(x
1)
2+ (x
2)
2+ (x
3)
2. On considère les fonctions F
1, F
2, F
3∈ C
∞(R
3\ {0}) définies par
F
i(x) = − x
ir
Montrer que, pour toute paire d’indices i, j telle que 1 ≤ i, j ≤ 3,
(7) ∂F
j∂x
i(x) = ∂F
i∂x
j(x)
Exercice 16 - Montrer que les fonctions suivantes admettent des dérivées partielles en tout point et les calculer.
(1) f
0: R
2−→ R, avec f (x
1, x
2) =
1+(x1)12+(x2)2;
(2) f
1: R
2−→ R, avec f
1(x
1, x
2) = 2x
1cos x
2;
(3) f
2: R
2−→ R, avec f
1(x
1, x
2) = −(x
1)
2sin x
2;
(4) qu’observe-t-on à propos de
∂x∂f21et
∂x∂f12?
Exercice 17 - Soit f ∈ C
1(R
2, R) une fonction telle que
∂x∂f1=
∂x∂f2= 0 partout.
Montrer que f est constante.
Exercice 18 - Soit V ∈ C
1(R
3, R) et H ∈ C
1(R
6, R) définie par H(q, p) :=
1
2m
kpk
2+ V (q), ∀(q, p) ∈ R
3× R
3= R
6(où kpk
2:= (p
1)
2+ (p
2)
2+ (p
3)
2). Pour chacune des fonctions F ∈ C
∞(R
6, R) suivantes, calculer {H, F } et interpréter l’équation
d(Fdt◦γ)= {H, F } (γ) :
(1) F = q
1(première coordonnée de (q, p)) ; (2) F = p
1(quatrième coordonnée de (q, p)) ;
(3) F = q
2p
3− q
3p
2(première coordonnée du produit vectoriel q × p, égal au moment cinétique angulaire par rapport à l’orgine) ;
(4) dans le dernier cas, que se passe-t-il quand V (q) = v(r), où v ∈ C
1([0, +∞[, R) et r := kqk ?
Exercice 19 - Calculer les crochets de Poisson suivants : (1) {f (q), g(q)}, pour f, g ∈ C
1(R
3, R) ;
(2) {f (p), g(p)}, pour f, g ∈ C
1(R
3, R) ;
(3) {p
i, q
j} (des fonctions p
iet q
j), pour 1 ≤ i, j ≤ 3 ; (4) {p
i, f (q)}, pour 1 ≤ i ≤ 3 et f ∈ C
1(R
3, R) ; (5) {q
j, g(p)}, pour 1 ≤ j ≤ 3 et g ∈ C
1(R
3, R).
Exercice 20 - On rappelle que, si X ∈ C
1(R
3, R
3), le rotationnel rotX ∈ C
0(R
3, R
3) et la divergence divX ∈ C
0(R
3, R) sont définis respectivement par :
rotX = ∇ ∧ X =
∂
1∂
2∂
3
∧
X
1X
2X
3
=
∂
2X
3− ∂
3X
2∂
3X
1− ∂
1X
3∂
1X
2− ∂
2X
1
(en notant ∂
j=
∂x∂j
pour alléger les notations) et divX = h∇, Xi = ∂X
1∂x
1+ ∂X
2∂x
2+ ∂X
3∂x
3(1) montrer que, si X ∈ C
2(R
3, R
3), alors div(rotX) = 0 ;
Une version du lemme de Poincaré dit que, réciproquement, si X ∈ C
1(R
3, R
3) est tel que divX = 0, alors ∃A ∈ C
1(R
3, R
3) tel que X = rotA. Nous allons montrer ce résultat dans le cas particulier où
X(x
1, x
2, x
3) =
X
1(x
1, x
2) X
2(x
1, x
2)
0
(2) Soit Y ∈ C
1(R
2, R
2) défini par Y = Y
1Y
2, avec Y
1= −X
2et Y
2= X
1. Montrer en utilisant la version du lemme de Poincaré dans le cours qu’il existe V ∈ C
2(R
2, R) tel que Y = gradV , i.e. Y
1=
∂x∂V1et Y
2=
∂x∂V2; (3) en déduire qu’il existe A ∈ C
2(R
3, R
3) tel que rotA = X (on pourra expli-
citer les composantes de A en fonction de V ).
Exercice 21 - Soient E, B ∈ C
1(R × R
3, R
3) tels que (8)
rotE +
∂B∂t= 0
divB = 0
(une moitié des équations de Maxwell).
4
(1) En utilisant (8) et le lemme de Poincaré énoncé dans l’exercice précédent, montrer que, pour tout t ∈ R, il existe A(t) ∈ C
1(R
3, R
3) tel
1que, ∀x ∈ R
3, B (t, x) = (rotA(t))(x).
Dans la suite on admettra que
R × R
3−→ R
3(t, x) 7−→ A(t)(x)
est C
1en les quatre variables (t, x
1, x
2, x
3) et on notera A(t, x) = A(t)(x). On supposera que A ∈ C
2(R
4, R
3).
(2) On pose X := E +
∂A∂t. Montrer que rotX = 0 et en déduire que, pour tout t ∈ R, il existe V (t) ∈ C
1(R
3, R) tel
2que,
∀x ∈ R
3, E(t, x) = −(gradV (t))(x) − ∂A
∂t (t, x).
En conclusion, en définissant V : R × R
3−→ R par V (t, x) = (V (t))(x), ∀(t, x) ∈ R × R
3, on a :
B = rotA et E = −gradV − ∂A
∂t .
Exercice 22 - (Calcul des variations) On considère deux fonctions α
1, α
2∈ C
1(R
2, R) telles que
∂α
2∂x
1(x) − ∂α
1∂x
2(x) = 1, ∀x ∈ R
2et on définit sur E := {y ∈ C
2([0, π], R
2)| y(0) = (−1, 0), y(π) = (1, 0)} l’action A (y) :=
Z
π 0( ˙ y
1)
2+ ( ˙ y
2)
22 + α
1(y) ˙ y
1+ α
2(y) ˙ y
2dt
(1) Calculer l’équation d’Euler–Lagrange de cette action, c’est à dire l’équation différente différentielle satisfaite par les y ∈ E qui sont points critiques de l’action A .
(2) En posant z(t) = y
1(t) + iy
2(t), déterminer les solutions de cette équation.
Exercice 23 - (Calcul des variations) On fixe deux points M
0= (a
0, b
0) et M
1= (a
1, b
1) dans R
2. On définit sur E := {y ∈ C
2([0, 1], R
2)| y(0) = M
0, y(1) = M
1} l’action
A (y) :=
Z
1 0p ( ˙ y
1)
2+ ( ˙ y
2)
2dt
(1) Calculer l’équation d’Euler–Lagrange de cette action.
(2) Déterminer la forme des solutions de cette équation.
Exercice 24 - (Transformée de Legendre) On considère deux fonctions α
1, α
2∈ C
1(R
2, R) et on considère à nouveau l’action sur E := {y ∈ C
2([0, π], R
2)| y(0) = (−1, 0), y(π) = (1, 0)}, définie par :
A (y) :=
Z
π 0( ˙ y
1)
2+ ( ˙ y
2)
22 + α
1(y) ˙ y
1+ α
2(y) ˙ y
2dt
Déterminer la transformée de Legendre pour le lagrangien associé à cette action et calculer l’hamiltonien.
1. il y avait une erreur dans la première version de cet exercice dans laquelle il était demandé de montrer queA(t)∈C1(R×R3,R3), ce qui est vrai, mais est hors de portée de ce cours.
2. même remarque