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Le tour de la Faculté des sciences en cent vingt pages

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Le tour de la Faculté des sciences en cent vingt pages

KOHLER, Christine Juliette Berthe (Ed.), TONDEUX, Patrick (Ed.)

KOHLER, Christine Juliette Berthe (Ed.), TONDEUX, Patrick (Ed.). Le tour de la Faculté des sciences en cent vingt pages . Genève : Université de Genève, Faculté des sciences, 1993

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:94568

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UNIVERSITÉ DE GENÈVE

Cahier spécial

de la Faculté des sciences de l'Université de Genève

Le tour

de la F acuité des sciences

en cent vtngt pages

(5)

Î

Le tour

de la F acuité des sciences en cent vtngt pages

PRÉSENTATION

Les sciences jouent un rôle majeur en cette fin de siècle: elle concourent au développement des connaissances fondamentales et des techniques, elles sont au cœur des grands débats de société. Certains les vénèrent, d'autres les redoutent. Une chose est süre: elles ne laissent pas indifférent.

Mais si les sciences sont omniprésentes dans nos sociétés, le travail des scienti- fiques, la manière dont s'élaborent les nouveaux savoirs au sein de l'Université et de la Faculté des sciences, leurs effets possibles ou avérés sur notre vie quotidienne restent par contre peu connus hors des cercles spécialisés.

Afin de combler cette lacune, la Faculté des sciences de l'Université de Genève édite ce cahier spécial de cent vingt pages dans le but de se présenter et de mettre en évidence le rôle qu'elle joue dans la vie genevoise, l'apport au monde scientifique et éco- nomique de ses nombreuses activités, recherches fondamentales et appliquées, enseigne- ment, services à la population, collaborations avec les entreprises et les milieux universi- taires helvétiques ou internationaux.

En cette fin de siècle où l'Histoire s'accélère brusquemem, ce ne sont pas les

_ ___ - - -·· _difficultés.qui-manqmmt-peur-net-r@--maisen.~Siwée-au-cœur~d.èun--moncle qui~évolue-à~un----- -- ~-- -- rythme croissant, l'Université se doit d'adapter sans cesse le niveau de ses connaissances

et de ses structures aux situations nouvelles si elie veut être à même d'apporter des réponses aux questions légitimes que se pose la société. Il s'agit là d'un important défi auquel toutes les Facultés de l'Université sont confrontées; leur volonté ainsi que leur capacité à le relever engageront dans une large mesure leur développement et leur crédi- bilité. La Faculté des sciences est l'une des premières concernées étant donné la place importante qu'occupe le progrès technologique dans l'évolution du monde qui nous entoure. Elle se trouve donc à un moment important de son histoire, avec la double tâche d'aider la société à comprendre, voire gérer les mutations dont elle est l'objet et aussi de contribuer au développement de technologies de pointe, en vue de la mise en route de solutions nouvelles.

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D'une manière générale et en accord avec la mission que lui a confiée le légis- lateur, la Faculté des sciences est chargée d'un triple mandat: enseignement, recherche et services. Elle a donc à exercer en priorité les activités suivantes: élaboration et diffusion des connaissances scientifiques fondamentales, étude des grands problèmes concernant la nature qui nous entoure et le monde dans lequel nous vivons, création d'une plate-forme favorisant les échanges entre les personnes, les institutions et les entreprises concernées par la science. La Faculté poursuit des recherches fondamentales susceptibles de conduire à des applications en matière d'environnement, santé, énergie, nouvelles technologies, etc. En outre, elle assure une foule d'enseignements à des niveaux très différents, ensei- gnements qui s'étendent des cours pour grand public à des séminaires de recherche, en passant par les cours traditionnels pour étudiants des différents cursus, la formation continue, etc. Il n'est donc pas exagéré d'affirmer qu'elle joue un rôle important dans la vie culturelle de notre région. Ces activités contribuent à l'ouverture de la Faculté sur le monde qui l'entoure: la cité, la nation, l'Europe et au-delà. Elle joue ainsi pleinement son rôle de plate-forme d'échange d'idées et de collaboration.

Au cours de ce tour en cent vingt pages, vous découvrirez successivement:

-un portrait de la Faculté, de ses spécificités, de son organisation, de ses difficultés et de ses perspectives d'avenir, à l'heure où la construction européenne et l'internationalisation des échanges et des modes de vie mobilisent les chercheurs du monde entier et requiè- rent une refonte des universités;

- une présentation de quelque 40 projets qui, menés dans les différentes unités de recherche et d'enseignement de la Faculté, contribuent à transformer notre vision du monde, nos modes de vie et notre manière de gérer les nombreuses mutations de notre temps;

- l'itinéraire professionnel de trois anciens étudiants: Vaughan Jones, lauréat de la médaille Fields 1990, l'équivalent du prix Nobel pour les mathématiciens, Daniel Borel, directeur de l'entreprise Logitech, et Gérald Haury, directeur général de l'enseignement secondaire post-obligatoire du canton de Genève.

Bref, ce cahier spécial vous conduira au cœur de la Faculté des sciences, il vous montrera quelques aspects de ses activités et de la vie du monde scientifique en général:

Jules Verne avait imaginé un tour du monde en quatre-vingts jours, nous vous offrons le tour de notre Faculté en cent vingt pages.

Stéphane Decoutère Jean-Claude Pont Jacques Weber

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Au centre de la fresque, Platon et Aristote, dialogue suprême.

Le premier montre du doigt le ciel, l'autre la terre,

double symbole:

fécondité de l'hypothèse, nécessité de l'observation.

Raphaël.

L'Ecole d'Athènes lS09·1S10.

Palais du Vatican, Chambre de la Signature.

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8 _ _ 17

18 _ _ 19

20 _ _ 49 50 _ _ 69

70 _ _ 91

92 103

104 _ _

Sommaire

PORTRAIT

La Faculté des sciences, côté chiffres, côté coeur

Entretien avec Pierre Burl

doyen de la Faculté des sciences (1989-1992)

PROJETS

La Faculté des sciences:

sa vie, son rôle dans la vie genevoise et internationale

Les trois rôles de la Faculté des sciences, vus à travers différents projets qui trans- forment notre vie quotidienne

1. Gestion du monde actuel

2. Elaboration et diffusion de connaissances fon- damentales

3. Plate-forme d'échange et de coopération

PROPOS

La Faculté des sciences vue de l'extérieur Entretien avec trois «Anciens>>

de la Faculté: Vaughan Jones, Daniel Borel, Gérald Haury

POSTFACE Pierre Moeschler Doyen

(9)
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La Faculté des sciences

côté chiffres, côté cœur

1945 étudiants, 170 professeurs et chargés de cours, plus de 1000 collabora- teurs dont 394 doctorants, un budget annuel de 92 millions de francs environ auquel il faut ajouter 25 millions de fonds privés, 417 cours différents, 45 types de licences, diplômes, certificats et autres doctorats, sans oublier 800 publications par année et un parc d'appareils d'une valeur avoisinant les 13 5 millions de francs: ainsi se présente la Faculté des sciences de l'Université de Genève côté chiffres.

Entretien avec Pierre Buri, doyen de la Faculté des sciences (1989-1992)

CAHIER SPECIAL DE LA FACULTÉ DES SCIENCES 6 7

(11)

PORTRAIT DE LA FACULTÉ DES SCIENCES

derrière ces chif- tte Faculté vit-elle,

ificirés, comment

rre Buri, qui nous de sa Faculté en expliquer quelles

PIERRE BURI

'EN distinguerai qua- tre parmi d'autres: la diversité de ses activi- tés et ses conséquences sur la dimension de la Faculté; le parc d'appa- reils et ses implications budgétaires; le rôle très significatif joué par les fonds extérieurs; enfin, l'extrême dissémination de ses locaux aux quatre coins de la cité.

La Faculté des sciences se caractérise tout d'a- bord par la grande diversité des sections el Jes départements qui en fait, selon l'expression d'un ancien recteur, une petite université à elle seule.

Elle regroupe en effet des disciplines aussi diverses que l'astronomie, la pharmacie, les sciences de la terre, les mathématiques, la chi- mie, la physique, l'informatique et la biologie.

Ce large éventail de matières se retrouve dans le nombre de cours donnés dans ses murs, plus de 400, correspondant à mille heures d'enseigne- ment par semaine, à quoi s'ajoutent autant d'heures de travaux pratiques, mais aussi dans le

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nombre de titres universitaires qu'il est possible d'acquérir (45 types de licences, certificats, diplômes et doctorats). Si l'on additionne l'ef- fectif des enseignants, des étudiants et de tous les collaborateurs techniques et administratifs, on arrive à un total proche de 3200 personnes.

Or il est important de relever d'ores et déjà que si ces disciplines font aussi partie du catalogue d'autres universités suisses, les redondances, répétitions ou orientations de recherche dans les mêmes domaines sont en très grande partie évi- tées grâce aux contacts personnels et aux diffé- rentes instances de coordination universitaire.

Cette diversité, loin d1être un mal, est au contraire très bénéfique puisque chaque section, département et groupe de recherche ou d1ensei- gnement peut profiter des compétences et des équipements de tous les autres. Cette complé- mentarité permet une synergie favorable aux projets interdisciplinaires et représente des conditions idéales pour le fonctionnement har- monieux de la Faculté.

la deuxième spécificité de la Faculté des sciences, qu'elle partage d'ailleurs avec la Faculté de médecine, est l'ampleur de l'appa- reillage utilisé, aussi bien pour la recherche que pour l'enseignement. Ce dernier est fait de cours, de colloques, de séminaires, mais aussi de travaux pratiques et d'heures de laboratoire qui occupent la moitié du temps de formation des étudiants, ce qui nécessite des appareils en grand nombre et beaucoup d'espace pour les loger. le parc d'appareils de la Faculté est donc important et représente une valeur d'environ 135 millions. Cet équipement scientifique n'est pas un luxe mais bien l'outil indispensable pour mener à bien des projets comme ceux décrits dans cette plaquette. Il demande une infrastruc- ture ad hoc pour son entretien, un investisse- ment personnel de la part des enseignants et des chercheurs confrontés aux problèmes posés par l'achat de ce matériel, le choix de la meilleure solution, l'étude des devis ou des conditions de maintenance, etc. A cela s'ajoute le temps néces- saire à l'apprentissage de leur fonctionnement souvent fort complexe. Enfin, l'utilisation de ces appareils n'est pas toujours dépourvue de dan- ger, nombre de machines ou de produits nécessi- tant un sérieux encadrement et une surveillance sans relâche.

CAHIER SPÉCIAL DE LA FACULTÉ DU SCIENCES

T

Se pose aussi le problème des amortissements.

Pour un tel matériel, il faudrait le prévoir sur une moyenne de dix ans, ce qui implique un peu plus de 13 millions par année. On reçoit environ un cinquième de cette somme, on est donc très loin du compte. les ressources privées permettent de combler partiellement cette dif- férence, mais l'avenir est inquiétant et on com- mence à assister à un vieillissement général de cet équipement. Or son maintien à un excel- lent niveau est indispen-

sable. les besoins en locaux

La Faculté

et en encadrement qui dé- coulent du volume et de la sophistication de cet appa- reillage expliquent en partie l'ampleur du budget de la Faculté des sciences. Cette spécificité n'est pas forcé- ment perçue par nos col- lègues des autres facultés qui nous jugent souvent bien, voire trop bien pour- vus.

Ensuite, mentionnons l'im- portance des fonds privés. Il s'agit de ressources utilisées par la Faculté mais qui ne proviennent pas du Dépar- tement de l'instruction pu- blique. Ils représentent au- jourd'hui plus de 25 mil- lions par an. Nous les ob- tenons au prix de démarches parfois opiniâtres, en parti- culier auprès du Fonds na- tional de la recherche scien-

des sciences se caractérise d'abord par la

grande diversité des sections et des départements

qui en fait, selon l'expression d'un

ancien recteur, une petite

université à elle seule.

tifique, de la Commission fédérale pour l'éduca- tion, la recherche et la science, des organismes qui gèrent les projets de formation continue, ou encore auprès de la Confédération et des can- tons. l'industrie apporte aussi sa contribution et, à ce titre, il est réjouissant de constater l'accroissement des liens entre les entreprises privées et l'Université. Quand j'ai commencé ma carrière à la Faculté, ces relations avec le sec- teur privé étaient plutôt mal vues. Aujourd'hui, on les considère comme indispensables, par exemple en physique appliquée, en chimie, en pharmacie. Cette collaboration est aussi l' occa-

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PORTRAIT DE LA FACULTE DES SCIENCES

sion d'un échange fructueux avec l'industrie qui nous permet d'ajuster nos directions de re- cherche, cela toutefois dans la plus parfaite indé- pendance. Il y a cependant une ombre au tableau: les rapports avec les industries devien- nent financièrement plus difficiles à cause de la conjoncture et des restrictions budgétaires qu'elle impose. Il y a vingt ans, il était possible d'obtenir d'une société intéressée l'équivalent d'un poste d'assistant pendant cinq ans, le temps d'une thèse par exemple. Avec parfois même en sus un poste de laborantine. Du point de vue budgétaire, c'était l'âge d'or. Mainte- nant, une entreprise intéressée par un projet ne contribuera le plus souvent que par un finance- ment partiel d1une recherche. Parce que l'argent manque, même si l'intérêt pour ce type de colla- boration s'est accru.

Ensuite, mentionnons l'importance des fonds privés. Ils 'agit de ressources utilisées

par la Faculté mais qui ne proviennent pas du Département

de l'instruction publique. Ils représentent aujourd'hui plus de 20 millions par an.

P

OUR terminer cette re ... .rue de quelques caractéristiques de la Faculté des sciences, je relè- verai la dispersion des lo- caux, malgré un début de regroupement intervenu dans le secteur de l'Arve. Ce ter- me de regroupement, en ef- fet, est un leurre: certes, une part importante de la Facul- té se crouve aujou ·d'hu.i- - dans les bâtiments de Scien- ces I, II et III (première étape), mais on ne pacle plus gu' re de la sùire. Les priori- tés sone ailleurs. Ainsi la Faculté reste dispersée sur 23 sites, la biologie occu- pant encore à elle seule 12 emplacements. Cette situa- tion de l'Université au cœur de la cité a des avantages mais elle pose des problèmes de sur- faces, de relations entre sections et départe- ments. Les mathématiciens, par exemple, se sen- tent isolés à la rue du Lièvre; de même, le fait que le département de biologie animale ait une partie de ses laboratoires à Malagnou, l'autre à Sciences III, est source de nombreuses difficultés pratiques. Quand l'on se rend sur le site de l'Université de Lausanne et de l'EPFL à Dori-

gny, on est émerveillé, on demeure songeur devant les nombreuses facilités inhérentes au fait que chaque bâtiment a été construit globa- lement et rapidement. A Genève, il n'y a pas eu de politique à long terme dans le secteur des constructions universitaires et il n'y en a pas plus de nos jours. Pendant cinquante ans on n'a rien construit. Il y avait l'ancienne école de chi- mie, la vieille école de médecine et l'Université de la rue de Candolle. Aujourd'hui, on essaie de combler les lacunes au fur et à mesure, en fonc- tion des disponibilités financières. Ainsi les sciences humaines ont été quelque peu délais- sées mais leur situation s'améliore avec l'ouver- ture des nouveaux bâtiments d'Uni-Mail. On en oublie du coup les travaux qu'il conviendrait de poursuivre dans notre Faculté, soit la deuxième étape de Sciences III.

Cela dit, il est évident que la Faculté des sciences présente bien d'autres spécificités sur lesquelles on pourrait s'étendre, mais elles appa- raîtront d'elles-mêmes dans d'autres chapitres de ce tour de la Faculté en cent vingt pages.

Cette présence physique au cœur de la ville, malgd

les problèmes qu'elle implique,

entraîne-t-elle au 1noZ11S une bonne intégration

de la Faculté des sciences dans la vie de la cité?

''

/ / Assurément. Par

• • les collaborations avec les entre- prises, par ses activités traditionnelles de ser- vice ou encore par le rayonnement interna- tional de ses recherches, la Faculté des sciences est profondément liée à la vie de la cité gene- voise. Il conviendrait cependant d'améliorer l'information par une présence plus grande dans la presse ou par des journées portes ouvertes plus fréquentes. On dit souvent gue l'Université est mal aimée, qu'elle coûte cher et rapporte peu; pourtant, lorsque l'on se donne la peine d'informer les députés, les commissions du Grand Conseil ou le public en général, on re- marque chez nos interlocuteurs un intérêt mani-

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feste pour la <<chose universitaire>>. Souvent des réactions négatives proviennent de la mécon- naissance. C'est un travail d'information qui incombe à chaque professeur et pour lequel ils ne montrent pas rous une grande passion.

Par conséquent, nombreux sont ceux qui ont encore une fausse image de la fonction de l'uni- versitaire: l'Université coûte trop cher, on ne comprend pas à quoi elle sert, on l'accuse de for- mer des chômeurs, on assimile les professeurs à des fonctionnaires nantis, qui disposent d'une retraite confortable, de quatre à six mois de vacances par an et de conditions de travail parti- culièrement favorables. Ces clichés sont clas- siques. En fait, un grand nombre de professeurs de notre Faculté dirigent un laboratoire de recherche avec un effectif pouvant aller jusqu'à plusieurs dizaines de personnes. En ce sens, leur activité est tout à fait comparable à celle d'un directeur d'un laboratoire analogue de 1 'indus- trie ... avec toutes les tâches d'enseignement en plus. On est donc très loin de la situation para- disiaque que certains évoquent à plaisir.

Mais n'exagérons pas ce problème d'image.

Nous ne sommes pas les seuls mal aimés: aux yeux de certains, l'Université ne sert à rien tout comme l'industrie pollue, le touriste encombre, les organisations internationales amènent trop d'étrangers, les artistes occasionnent des dé- penses inutiles à la collectivité ... Refrains con- nus. Il faut raison garder, ne pas oublier que nous sommes à Genève et que le Genevois est un râleur-né!

Vous avez été à la tête de la Faculté

des sciences de 1989 à 1992.

Quel bilan dntssez-1/ow des

act-ivités de la Faculté au cours de cette

période?

''

/ /Il y a bien sûr

• • du positif et du négatif. A l'actif, on notera d'abord ceci:

- dans le domaine des lo- caux, nous avons inau- guré le bâtiment de Sciences III première étape, où se trouvent une partie de la biologie et l'administration de la

CAHIER SPÉCIAL DE LA FACULTË DES SCIENCES 10 11

Regard d'un étudiant sur la Faculté des sciences

Des trois rôles de la Faculté des sciences (recherche, enseignement, services à la population) décrits dans ce fascicule, c'est bien entendu l'enseignement qui a la plus grande importance pour l'étudiant, du moins jusqu'à l'obtention d'une licence ou d'un diplôme.

A la différence des écoles secondaires, où la tâche princi- pale des professeurs et assistants est l'enseignement, à l'Université ils se consacrent surtout à leurs propres recherches. Pour les secteurs de pointe où le développe- ment est particulièrement rapide, cette situation a l'avan- tage de permettre une mise à jour continuelle des cours donnés dans ces domaines. Cela suppose la présence de spécialistes dans la Faculté même, ce qui, bien qu'étant souvent le cas à Genève, peut poser un problème dans des universités plus petites.

Pour bon nombre de cours de base en revanche, la branche enseignée n'a rien à voir avec le domaine spéci- fique du professeur et la qualité du cours dépendra donc principalement de son sens pédagogique, son enthou- siasme à transmettre un savoir, la pertinence de ses exemples et sa capacité à rendre compréhensible la démarche suivie. Ces qualités variant beaucoup d'une personne à l'autre, on regrettera qu'elles pèsent parfois si peu lors du choix des professeurs ou de l'attribution des cours.

Deux possibilités s'offrent à l'étudiant qui vient d'obtenir une licence ou un diplôme à la Faculté des sciences.

La première consiste à poursuivre sa formation en s'asso- ciant à un groupe de recherche comme doctorant. Mal- heureusement, l'accès à cette filière a été rendu plus diffi- cile par les réductions budgétaires qui limitent l'engage- ment de nouveaux assistants.

La seconde consiste à quitter la Faculté pour chercher un travail ou pour faire une thèse de doctorat dans une autre haute école. Dans ce dernier cas, il faudra faire recon- naître la licence ou le diplôme. Aujourd'hui, les échanges interuniversitaires ainsi que la collaboration entre entre- prises et hautes écoles rendent toutefois cette seconde possibilité plus aisée que par le passé. Par contre, l'évolu- tion politique, en particulier la position de la Suisse face à l'Europe, fait problème à l'étudiant abordant plusieurs années d'études au cours desquelles beaucoup de choses peuvent changer.

En cette période où la Faculté des sciences se remet en question, modifie ses règlements, introduit notamment un <<nouveau>> diplôme, la participation des étudiants aux conseils et commissions de leurs sections est plus que jamais souhaitable.

Association des étudiants en chimie et biochimie

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PORTRAIT DE LA FACULTÉ DES SCIENCES

Faculté, sans oublier la «Datcha>>, petite consrrucrion située près du bât1menc de phy- sique, qui abrite à la fois le restaurant autogéré par les étudiants et de nouveaux locaux de la section de physique;

- ensuite, nous avons mené à bien la révision du règlement de la Faculté, du règlement d'appli- cation et des thèses de doctorat, travail de lon- gue haleine réalisé par les deux vice-doyens et l'administrateur, depuis longtemps nécessaire mais toujours différé;

-en ce qui concerne l'enseignement, nous avons mis sur pied de nouveaux diplômes et de nou- veaux certificats; par exemple, le diplôme en sciences naturelles de l'environnement ou le cer- tificat de spécialisation postgraduée en pharma- cie hospitalière. D'autre part, le CERG, certifi- cat de spécialisation en études en risques géolo- giques, a reçu ces deux dernières années le soutien du Service de la formation permanente de l'Université et de la Confédération. Toute- fois, nombre de projets ont été retardés par les restrictions budgétaires imposées à l'Université, et qui frappent particulièrement la Faculté des sciences. Relevons aussi que le groupe d'histoire et de philosophie des sciences, créé en 1987 en collaboration avec la Faculté des lettres, a connu un développement réjouissant au cours de ces deux dernières années, grâce à une information adéquate auprès des différents sections et dépar- tements de la Faculté et auprès du grand publ îc.

Enfin, une dizaine de nouveaux professeurs ont été nommés, malgré les embûches que consti- tuent les difficultés de la relève en Suisse et la situation particulièrement critique de Genève.

D'une manière plus générale, je relèverai deux grands sujets de satisfaction. Le premier est dû à l'excellent esprit qui a régné au cours de ces trois ans au sein de la Faculté. Cette entente et cette cohésion facilitent la prise de décision. Si je suis très reconnaissant à tous mes collègues de la confiance qu'ils m'ont témoignée, je souhaite toutefois que cette attitude très saine et cette cohésion se maintiennent dans les années diffi- ciles qui commencent à se dessiner à l'horizon.

Le second sujet de satisfaction est de voir à la Faculté des sciences, malgré les problèmes financiers-ou ·la p-énurie de--locaux;-dans-routes - les sections et tous les départements,-un enthou--

L'organisat-ion de la--Faculté des sciences

La Faculté des sciences est l'une des sept Facultés de l'Université de Genève. Elle comprend six sections (biolo- gie, chimie, mathématiques, pharmacie, physique, sciences de la terre), deux départements (informatique, astronomie), un groupe d'histoire et de philosophie des sciences, un laboratoire et un service de cristallographie, un laboratoire de spectrométrie de masse. De plus, par diverses conventions, la Faculté est en relation étroite, sur le plan régional, avec des institutions telles que le jardin botanique, le Museum, le Musée d'ethnographie, le CERN ou la Station expérimentale de Changins.

Du point de vue de l'organisation générale, les facultés sont placées sous la direction du rectorat et du conseil de l'Université. Cependant, elles disposent d'une certaine autonomie de décision. La Faculté des sciences est diri- gée par un décanat composé d'un doyen, de deux vice- doyens et d'un administrateur. Les postes de doyen et vice-doyens sont occupés à tour de rôle par des profes- seurs ordinaires de la Faculté. Ils sont élus pour une période de trois ans par le conseil de Faculté sur proposi- tion des anciens doyens. Leurs mandats sont renouve- lables. Conformément à la tradition suisse de milice, le professeur nommé doyen consacre durant cette période un pourcentage élevé de son temps à cette fonction et poursuit parallèlement, dans la mesure du possible, ses travaux ordinaires tels que recherches, direction de thèses, enseignement, participation aux congrès, rela- tions avec l'industrie. Par conséquent, plus la section ou le département d'où vient le doyen est petit, plus cette charge est difficile à assumer pour lui et son équipe.

Enfin le doyen, comme ses vice-doyens du reste, est appelé à ass_um~r d'autres fonctions ponctuelles, souvent dictées par des circonstances particulières. L'augmenta- tion constante de ces charges nécessitera un jour, peut- être, un poste à plein temps, ou une décharge presque totale des tâches d'enseignement et de recherches.

L'oiseau rare sera alors encore plus difficile à trouver!

(16)

Organisation de la Faculté des sciences

et sa délocalisation dans le canton de Genève

Doyen

...

.,.

...

.,.

......

.,.

...... ...

Section

de

mathématiques

Acacias Il

Rue du Lièvre 2-4 Département de physique de la matière condensée Département de physique théorique Ecole physique Quoi Ansermet 24 Département de physique nucléaire et corpusculaire Ecole physique Quoi Ansermet 24 CERN

Meyrin Groupe de physique appliquée Rue de l'École de Médecine 20

Département de chimie organique Département de chimie physique Département de chimie minérale, analytique et appliquée Département de biochimie Sciences Il Quoi Ansermet 3 0

Section dl!$ sciences de Iii terre

Département de !Jéologle et paleontologie Département de minéralogie Maraichers Rue des Maraichers 73

Institut Foret Versoix Route de Suisse 7 0

Département Sciences Il de biologie Quoi Ansermet 30 moléculaire

Sciences Il Quai Ansermet 30 Département de zoologie et biologie animale Sciences Ill Quai Ansermet 30 Malagnou Rte Malagnou 154 Département de biologie cellulaire Sciences Ill Quai Ansermet 30 Département de botanique et biologie végétale Sciences Il + Ill Quai Ansermet 3 0 Uni Bastions Pl. de l'Université 3 Boton/(/ue Il Rte Lausanne 7 9 2 Botonii1ue 1 Ch. Impératrice 3 Lu/lier

Ch. des Embrouchis

Sauverny Ch. des Moilfettes 57

Uni Dufour Rue G. Dufour 24

École pharmacie Quai Ansermet 2 4

====================~~====================~~~D~p~~n~

d'anthropologie

~ - ~~==========~~~~============================

CAHIER SPÉCIAL DE LA FACULTÉ DES SCIENCES 12 B

et d'écologie Acacias 1 Rue Revil/iod 7 2 Clochettes Ch. des Clochettes

(17)

PORTRAIT DE LA FACULTÉ DES SCIENCES

siasme et une qualité de recherches qui nous procurent une place en vue sur le plan interna- tional. Cette Faculté fait preuve d'imagination et de créativité. Lors de l'établissement du plan quadriennal 1992-1995, 16 projets présentés par la Faculté ont été retenus par la commission de développement de l'Université. Ils étaient divisés en deux groupes, «Formation continue et service à la communauté» d'une part, <<Déve- loppement des collaborations avec les grandes

Les soucis liés à la conjoncture économique posent la

organisations européennes»

d'autre part. L'intérêt que suscitenr ces projets té- mOigne bien de ce dyna- m1sme.

s1tes amencaines ou européennes. De plus, la longueur de la procédure administrative néces- saire à la nomination dissuade bien des candi- dats. Depuis le moment où un groupe décide de remplacer un professeur et d'ouvrir une inscrip- tion, il lui faut d'abord la justifier, annoncer son ouverture, organiser les auditions, étudier les dossiers de candidature, faire une proposition et la soumettre aux autorités supérieures, soit une procédure qui dure facilement deux ans. Le rec- torat et le Département de l'instruction pu- blique ont d'ailleurs pris des mesures pour l'accélérer. Enfin, on ne doit pas oublier que venir à Genève pose des problèmes de coût de la vie, de rachat de caisse de retraite, de logement. Ce problème de la relève se retrouve au niveau

question d'un

Ceci m'amène aux zones des assistants. Avec cependant des différences

redimensionnement

d'ombre et aux aspects né- selon les domaines de recherche. Certains sec- gatifs de cette période. Le teurs ont de la peine à trouver des doctorants, premier d'entre eux con- d'autres au contraire ont plus de demandes que cerne toute l'Université et de possibilités d'engagement, ce qui génère des

éventuei de nos

structures. Au niveau

tient aux difficultés budgé- listes d'attente. Mais beaucoup plus graves sont taires mentionnées à l'ins- les incidences des restrictions budgétaires et des tant: nous avons de sérieu- diminutions de postes. Avec une très faible

de la Faculté des

ses craintes pour l'avenir en marge de manœuvre correspondant aux départs ce qui regarde notre capa- à la retraite, il ne reste que la suppression de

sciences, il faut cesser

cité à maintenir la qualité postes d'assistants, qui ne sont nommés que de la recherche et de l'en- pour cinq ans, et qui constituent la force vive de seignement. Une croissance la relève. C'est là certainement l'aspect drama-

de penser sans cesse croissance, mais

budgétaire même petite, de tique de la situation actuelle, touchant du reste

plutôt restructuration,

l'ordre de 1% par année, l'ensemble de l'Université. ' '

voire

- - -ouvrair-déjà-des-possibili--- - - - - -

redistribution des ressources.

tés, à la différence de la croissance zéro ou des ré- ductions de bu lget que l'on connatt maintenant.

Le second sujet d'inquiétude est partiellement lié au précédent: il s'agit de la relève. Ce pro- blème se pose parce que les postes que nous offrons, surtout en sciences, sont moins rémuné- rateurs que dans certains secteurs privés. Or nous souhaitons faire venir à Genève des profes- seurs de premier ordre, soit les personnes les plus susceptibles de trouver des postes très bien rétribués dans le secteur privé. Nous rencon- trons donc des difficultés croissantes de recrute- ment. Il faut savoir qu'il y a des pays où les postes de professeurs sont plus attractifs.

Genève veut les meilleurs alors qu'elle ne peut offrir autant de moyens que les grandes univer-

Comment voyez-vous l'avenir

des universités suisses et celui de

votre Faèulté?

/ / Il est particu-

• • lièrement diffi- cile, en cette pé- riode de remise en ques- tion, de jouer les Ma- dame Soleil. Nous nous acheminons vers une évolution partielle des structures et des orienta- rions de recherche, sinon vers une refonte du système universitaire suisse. La Faculté des sciences dispose de nombreux atouts avec ses divers points forts, dans les domaines de la bio- technologie, de la santé, de l'environnement ou des nouvelles énergies par exemple, où toutes les sections et tous les départements ont une part active.

(18)

Evolution des crédits de fonctionnement accordés à 5

la Faculté des sciences

(francs constants, année de référence: 1976)

Évolution des crédits

d'équipement accordés à la Faculté des sciences

(francs constants, année de référence: 1976)

3500000 - 3000000 -

2500000 - 2000000 - 1500000 - 1000000 - 500000-

o_ 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93

14 15

Cours

Livres

Fournitures

Total

-

Equipement ordinaire Equipement extraordinaire Total

équipement

(19)

PORTRAIT DE LA FACULTÉ

Effectifs de la Faculté des sciences

2000 - 1800- 1600- 1400 - 1200- 1000- 800_

600 -

200 - 0

_ l

Titres délivrés par la Faculté des sciences au

cours de la période 1976-1992

350 300 250 200

150 100

76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93

Etudiants Personnel Administratif Collaborateurs de l'enseignement Professeurs

Certificats Diplômes

Licences Doctorats - T o t a l

(20)

Cependant, le moment n'est sans doute pas favorable aux prévisions; l'Université de Genève et la Faculté des sciences sont dans une période d'observation et d'attente, en raison de la conjoncture économique, des réflexions en cours en vue d'une évolution ou d'une transformation de l'université suisse et de l'émergence de pro- grammes européens par rapport auxquels nous devons nous positionner. Il s'agit d'établir une étude prospective à long terme, afin de décider nous-mêmes ce que nous voulons faire et com- ment nous comptons y parvenir.

Les soucis liés à la conjoncture économique posent la question d'un redimensionnement éventuel de nos structures. Au niveau de la Faculté des sciences, il faut cesser de penser sans cesse croissance, mais plutôt restructuration, voire redistribution des ressources. Les pro- blèmes économiques doivent nous inciter à pen- ser à des sources de financement plus diversi- fiées encore. Il nous faut inventorier et exploiter toutes les ressources privées et publiques, inten- sifier les échanges et les relations avec les milieux industriels et économiques, cantonaux, fédéraux et étrangers.

D'autre part, il faudra regrouper certaines acti- vités. ll y a d'ailleurs aujourd'hui des interac- tions beaucoup plus grandes qu'auparavant entre les universités et nous commençons sérieu- sement à discuter d'une harmonisation des pro- grammes. Mais l'idée de regroupement vient en fait pour l'essentiel de la Confédération, qui souhaite dicter le choix des secteurs de recher- che à développer et le lieu où tel ou tel secteur doit l'être. Ces réflexions figurent dans le rap- port « U rsprung», du nom de son auteur, et il est évident que, par son autoritarisme et par la manière dont il conçoit la redistribution des tâches, il est loin de rencontrer l'approbation de tout le corps enseignant.

CAHIER SPÉCIAL DE LA FACULTÉ DES SCIENCES 16 17

E

N réalité, il s'agit avant tout de mettre sur pied des collaborations plus actives entre les différentes universités suisses et étrangères et de développer des points forts en fonction des disponibilités existantes et des savoir-faire acquis. La restructuration des uni- versités suisses doit éviter deux écueils. D'abord, l'innovation mérite d'être réfléchie, il ne faut pas innover pour satisfaire à des modes, à des directives ou à de vagues desiderata politiques sans avoir les moyens financiers pour le faire;

même si elles sont moins innovatrices, des acti- vités traditionnelles de recherche et d'enseigne- ment sont à poursuivre si elles restent d'actua- lité, de très bon niveau et indispensables.

D'autre part, il me paraît contreproductif de vouloir à tout prix déplacer

les unités de recherche, com- me on déplace des pions sur un échiquier. Quand on tra- vaille dans une université, si on a mis vingt ou trente ans à tisser un ré eau de relations professionnelle avec un en- vironnement local et exté- rietL(, on n'est guère disposé à effacer cela d'un trait de plume, parce que ce n'est pas quelque chose qui se recrée rapidement. C'est ce que les milieux politiques et finan- ciers ont bien de la peine à comprendre. On 1 eut imagi- ner un regroupement des re- cherches, sans forcément de- voir les relocaliser. Mais je ne suis pas sûr que l'équipe

<< U rsprung >> partage ce point

En réalité, ils 'agit avant tout de mettre

sur pied des collaborations plus

actives entre les différentes universités

suisses et de développer des points

forts en fonction des disponibilités existantes et des savoir-faire acquis.

de vue et je regrette d'ailleurs l'absence de consul- tation dans ce domaine. De plus, toute refonte du système suisse doit être eurocompatible; il faut régler de multiples problèmes, comme la reconnaissance des diplômes à l'échelle euro- péenne et la prise en compte des collaborations que les universités ont développées depuis long- temps sur le plan international; elles n'ont pas attendu pour le faire d'en recevoir l'ordre. •

' '

(21)

La Faculté des sciences:

sa vie, son rôle

dans la vie genevoise et internationale

Les trois rôles de la Faculté des sciences,

vus à travers différents projets qui transf-orment notre

vie quotidienne.

(22)

Gestion du monde actuel

L'environnement La santé

L'énergie

Les développements technologiques

CAHIER SPÉCIAL DE lA FACUlTÉ DES SCIENCES

Elaboration et diffusion de connaissances

fondamentales

La recherche fondamentale L'enseignement

Les services à la population

Plate-forme d'échange et de coopération

Coopération interuniversitaire Coopération avec les entreprises Coopération interdisciplinaire

(23)
(24)

Le rôle de la Faculté des sciences

dans la gestion du monde actuel

] our après jour, les grandes questions du monde actuel sont rappelées à notre bon

souvenir par les médias ou par le fait que nous

y

sommes nous-mêmes confrontés:

santé, énergie, environnement, développements technologiques, pour ne citer que les plus importantes. Les défis qu'elles lancent sont caractérisés par leur échelle pla- nétaire et il serait insensé de songer à les relever seuls, dans le contexte d'une faculté; ceci d'autant plus que ces questions sont interconnectées et dépendantes du contexte socio-économique dans lequel elles s'inscrivent. Pourtant, il n'est pas vain d'espérer contribuer à leur trouver une solution, en œuvrant à des projets de recherche destinés à améliorer la compréhension des phénomènes naturels qui leur sont liés, et en développant des collaborations interdisciplinaires visant à mieux sai- sir leurs multiples facettes. Il s'agit en somme d'une contribution de la Faculté à la gestion du monde actuel, gestion qui est assurément marquée par la rapidité et la complexité des mutations qui le transforment. De nombreux chercheurs de la Faculté travaillent à apporter des solutions à la multitude de problèmes que posent aujourd'hui l'environnement, la santé, l'énergie et les développements technolo- giques. Qui sont-ils? Comment travaillent-ils? Comment leurs résultats contri- buent-ils à résoudre ces problèmes? Les pages qui suivent fournissent quelques élé- ments de réponse, à la lumière de plusieurs exemples concrets de recherches poursui- vies dans la Faculté.

CAHIER SPÉCIAL DE LA FACULTÉ DES SCIENCES

(25)

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- _. QI

L'étude - de i'envirorrrrement -est -l'une des- acrivitês importantes de la Faculté des sciences, qui a mis sur pied au cours de ces dernières années plusieurs ensei- gnements nouveaux tels que le certificat d'écologie humaine, le diplôme d'études supérieures en sciences naturelles de l'environnement ou encore le certificat en chimie analytique de l'environnement. Tout comme l'enseignement, la recherche dans ce domaine se déve- loppe dans la plupart des sections et départements de la Faculté, en collaboration notamment avec d'autres ins- titutions genevoises telles que l'Académie de l'environ- nement et le Centre d' écotoxicologie du canton de Genève. Nous prendrons ici l'exemple du Département de chimie minérale, analytique et appliquée qui s'y emploie en étudiant l'effet de la pollution sur nos sols et nos cultures, notamment l'impact des métaux lourds, tels que plomb, cadmium, cuivre et zinc, sur le vig noble genevois er la campagne qui l'environne.

Les effets de la pollution

sur la campagne

genevo1se

U fil des siè- cles, notre façon de vivre, notre travail et notre habitat se sont profondément transformés: aujourd'hui nous nous déplaçons à grande vitesse, nous échangeons instantanément de l'information par courrier élec- tronique, nous sommes capables d'agir à distance grâce à des télé- commandes sophistiquées, nous maî- trisons de nombreuses réactions de la matière. Revers de la mé- daille: l'évolution accélérée de la technologie et l'accroissement dé- mographique sont devenus autant de menaces pour les milieux na-

rmels à l'écbell.e du globe. En outre, ces mutations transforment nos rapports avec la nature et perturbent même notre vie so- ciale, comme en témoignent les stress dont souffrent certains de nos contemporains.

Le danger est particulière- ment grand en ce qui concerne la biosphère, les êtres vivants étant sensibles à la qualité du milieu dans lequel ils évoluent. Il est bien connu, par exemple, que la reproduction de salmonidés peut être perturbée par de légères modifications de température ou par l'acidité du milieu aquatique;

ou encore que l'augmentation de la-concëntrition

âes

pliosphates dans les eaux, même en faible

(26)

quantité, conduit à l'eutrophisa- tion des lacs et à une diminution de la diversité des espèces ani- males et végétales qui y vivent.

De même, la contamination crois- sante des chaînes trophiques par les substances toxiques compro- met nos propres ressources ali- mentaires.

Face à la montée de ces diffé- rentes menaces, nous assistons depuis quelques années à l'émer- gence d'un mouvement en faveur d'une gestion de l'environnement plus soucieuse du long-terme, gestion qui passe par une poli- tique plus active en matière de protection de l'environnement.

Pour être efficace, toute décision politique à ce sujet doit cepen- dant se fonder sur des études scientifiques exhaustives ne né- gligeant aucun des nombreux fac-

CAHIER SPÉCIAL DE LA FA CUL TÉ DES SCIENCES

GESTION DU MONDE ACTUEL

teurs susceptibles de jouer un rôle sur l'environnement.

Cette situation place les scien- tifiques devant de nouveaux dé- fis. Leurs travaux ayant large- ment contribué aux développe- ments technologiques mention- nés plus haut, on attend d'eux qu'ils travaillent à des projets conduisant à une connaissance ap- profondie des sources (émissions) et des effets (immissions) de la pollution. Or, nous ignorons le plus souvent encore le comporte- ment des agents polluants dont nous espérons qu'ils seront as si- milés par l'environnement. Il est donc urgent de tout mettre en œuvre pour acquérir une meil- leure connaissance des différents milieux naturels et de leurs rap- ports avec les émissions de tous ordres. C'est la raison pour la-

22 23

L'environnement

Vue des Environs de Genève Dessiné par J.f. Biedermann (7163-1830) Gravé par G. Lary. Eau-forte aquarellée.

BPU-Genève

quelle le Département de chimie minérale, analytique et appliquée de la Faculté travaille, entre au- tres, à ces importantes questions.

Ces investigations s'inscrivent dans un ensemble de travaux trai- tant de l'effet des polluants sur les cultures.

De prime abord, il peut pa- raître curieux gue des chimistes se préoccupent de l'environne- ment. Après tout, la chimie a souvent, et à tort, la réputation d'être à l'origine de la pollution.

Or cette affirmation est simpliste car elle omet deux vérités essen- tielles: tout d'abord les progrès réalisés dans la maîtrise des pro- cessus chimiques rendent cette industrie de plus en plus propre;

ensuite, l'une des activités im- portantes du chimiste consiste précisément à éviter la pollution

(27)

par des travaux de recherches visant à comprendre les méca- nismes d'action des agents pol- luants. Le chimiste s'intéresse aux transformations de la ma- tière, y compris celles interve- nant dans les systèmes vivants (la biochimie), ou dans l'air, les eaux et les sols (la chimie de l'environ- nement). D'un certain point de vue, les réactions chimiques peu- vent être considérées comme le dénominateur commun de l'en- semble des sciences naturelles attachées à l'étude de l'environ- nement. La compréhension gé- nérale des mécanismes naturels s'obtient ensuite en replaçant ces aspects chimiques dans leurs con- textes biologique, géologique. phy- sique et humain.

Mais venons à l'exemple des recherches conduites dans ce do- maine par la Section de chimie de la Faculté des sciences sur l'incidence de l'émission de mé- taux lourds dans la campagne genevoise. Au départ, il s'agissait pour l'équipe de chercheurs d'é- valuer l'importance des retom- bées polluantes occasionnées par la station d'incinération des or- dures ménagères des Cheneviers.

Une attention particulière a été vouée aux effets du cadmium parce que ce métal n'est pas in- dispensable à la vie et qu'il exer- ce un effet nocif sur les micro- organismes du sol, les plantes, les animaux et l'homme. Enon- cé d'une manière scientifique, l'objet de la recherche est l'étude des immissions autour de l'usine d'incinération des Cheneviers et la détection de métaux lourds dans le sol et le vignoble gene- vois. Formulé de manière moins rigoureuse et plus imagée, le rhème de l'étude pourrait se résu- mer par cette question: <<Lorsque nous levons notre verre de perlan,

D

Situation de l'usine

• •

(28)

GESTION DU MONDE ACTUEL

• •

• •

• •

CAHIER SPÉCIAL DE LA FA CUL TÊ DES SCIENCES

L'environnement

Usine d'incinération des ordures (Cheneviers)

(Cd) ppm

>4

3- 3.99

2- 2.99

1.5 - 1.99

1 -1 .49

0.67- 0.99

- •

Valeur limite OPair dépassée (ordonnance Fédérale sur la protection de l'air)

(29)

Fixation du cadmium dans les feuilles

Evolution de la concentration en cadmium dans les feuilles de 3 chênes de la région, exposés différemment, dès l'apparition de la première feuille, le 4.5.8 7

Eadmium-ppm- 8 -

6 -

4 -

2 -

0 -

Feuilles vertes

Verbois

0 4.05.87

_ ••• Il

100 200

Temps 1 jours

Cadmium ppm 8 -

6 -

4 -

2 -

0 -

Feuilles vertes

Les Baillets

100 200

0

4.05.87 Temps 1 jours

Feuilles sèçhes

300 26.04.88

Feuilte_s sèmes

300 26.04.88

Feuilles vertes

Peney

0 4.05.87

-

100

--···

200 Temps 1 jours

euilles sèches·

300 26.04.88

(30)

dégustons-nous un produit pur et noble ou au contraire notre bois- son est-elle contaminée par les métaux lourds envoyés dans l'atmosphère par la cheminée des Cheneviers ? »

La réponse àpportée par les chercheurs est claire: le cadmium notamment n'affecte pas le vin que nous buvons; les analyses menées dans le vignoble genevois montrent en effet que le cad- mium passe difficilement dans le raisin, quelles que soient par ailleurs l'exposition de la vigne et la qualité du sol. Sur tous les sites étudiés, le taux de cadmium reste bien inférieur à la norme fédérale.

En revanche, la pollution des feuilles de vigne par ce métal pose des problèmes: elle est lar- gement tributaire de la distance à la centrale d'incinération et des conditions atmosphériques. Ainsi la pollution est forte durant les périodes où l'on observe le plus fréquemment des brouillards et des inversions de températures plaquant l'air pollué et les fu- mées de l'usine contre le sol. Les analyses révèlent encore que les vignes dans lesquelles du com- post est utilisé pour enrichir le sol présentent une teneur en mé- taux relativement faible à l'ex- ception du cuivre qui, pour ce genre de culture, est toujours sur représenté.

Pour aboutir à ces résultats, trois types d'analyses complé- mentaires ont été effectuées : dans les sols, dans le vignoble propre- ment dit et dans les feuilles de chênes. Dans un premier temps, cinquante-deux sites ont ete choisis en fonction de leur dis- tance à la cheminée et selon l' o- rientation des vents dominants.

Chaque site a fait l'objet de dix prélèvements dont la teneur en

CAHIER SPÈCIAL DE LA FACULTÉ DES SCIENCES

GESTION DU MONDE ACTUEL

métal a été mesurée. Ensuite, une semaine avant les vendanges, quinze sites viticoles, choisis en fonction des résultats obtenus lors de l'analyse des sols, ont fait l'objet de prélèvements de terre, de vers de terre, de raisin et de feuilles de vigne. Enfin, pour compléter les indications obte- nues, les chercheurs ont utilisé d'autres bio-indicateurs et pro- cédé à l'anal y se des dépôts de métaux lourds sur les feuilles de chêne de la région. Les résultats montrent clairement l'influence des fumées de l'usine d'incinéra- tion. En effet, plus les arbres son- dés sont proches de la cheminée de l'usine, plus les dépôts sont importants. Ce premier repérage effectué à partir des Cheneviers a permis aux chercheurs de choisir les sites à inventorier en priorité dans la suite de leurs recherches consacrées au rôle des polluants sur les cultures.

Cette étude de l'action des métaux lourds sur les cultures illustre éloquemment la contri- bution d'investigations de ce type à une meilleure gestion des pro- blèmes de l'environnement. Cette contribution est d'abord d'ordre méthodologique: en conduisant ces recherches, on développe et on teste des méthodes de mesure qui permettent de «faire parler>>

les bio-indicateurs que sont la vigne, le chêne et les plantes en général; ces techniques sont na- turellement réutilisables pour l'a- nalyse d'autres prélèvements. La seconde contribution est théorique:

en effectuant ces expériences, les scientifiques élaborent des con- naissances nouvelles et parvien- nent ainsi, à force de comparer les résultats obtenus en différents lieux, à mieux comprendre les conséquences de l'action des pol- luants sur le milieu ambiant. On

L'environnement

note enfin un résultat d'ordre pratique: ces connaissances per- mettent de faire des recomman- dations aux responsables poli- tiques, qui pourront les utiliser lors de la mise en œuvre d'une politique cohérente de l'environ-

nement. D

(31)

L'étude de la stratosphère en ballon

Département d'astronomie

Quinze ans avant que l'ozone strato- sphérique ne fasse la une des journaux, l'équipe de P. Rigaud, du Laboratoire de physique et chimie de l'environnement à Orléans, et l'Observatoire de Genève, ont mis sur pied un programme commun de mesure des constituants minoritaires de la stratosphère, princi- palement l'ozone, les oxydes d'azote, les aérosols et les poussières volca- niques. Les instruments de mesure sont les mêmes que pour l'astronomie en ballon: petit télescope de 20 cm, spectrophotomètre UV-visible, nacelle capable de pointer une source de lumière, étoile ou planète. La particula- rité de cet équipement est de pouvoir opérer de nuit, dans une atmosphère en équilibre photochimique. En effet, certains composés, comme le N03, ne sont stables que dans l'obscurité!

Dans son principe, la technique de mesure est simple. On sait que l'ozone, par exemple, absorbe l'ultra-violet et le vert. On vise donc à partir d'un ballon situé à 40 km d'illtitude une étoile qui se lève ou se couche, donc basse sur l'horizon. En mesurant l'absorption de la lumière UV ou verte de l'étoile, on déduit la quantité d'ozone sur la ligne de visée, d'où l'intérêt de ces mesures photométriques et spectrophotomé- triques dans l'UV.

<::ette méthode, dite «du rayon tangent», a permis de mettre en évi- dence de nombreux phénomènes:

-variation de l'ozone au crépuscule;

- répartition de l'ozone, de N02, de N03, ainsi que leur variation au cours de la nuit et selon la saison;

- profondeur de pénétration du rayon- nement UV dans l'atmosphère;

- effet de fortes éruptions volcaniques sur les couches d'aérosols;

- teneur en S02 de l'atmosphère de Vénus.

Un nouveau spectromètre et une nouvelle nacelle sont en construction à l'Observatoire de Genève. Ils vont lui permettre de s'associer encore plus étroitement aux campagnes de mesure de l'ozone stratosphérique organisées par la NASA et la CEE. D

JO

zo

10

0

L'atmosphère terrestre photographiée par une nacelle genevoise.

De 0 à 1 0 km, formation de stratus. A 13 km, la barre de la tropopause, -55' C.

jusqu'à 21 km, formations bien stratifiées d'aérosols constitué:.

de poussières météoritiques, volcaniques et de microcristaux d'acides.

(32)

Recherches fondamentales et appliquées en biologie et en écologie des eaux douces Laboratoire d'écologie et de biologie aquatiques (EBA) (anciennement unité de biologie aquatique)

Le Laboratoire d'écologie et de biologie aquatiques (EBA) rassemble depuis 1976 des chercheurs ayant pour thème d'étude commun la biologie et l'écolo- gie des milieux d'eau douce (lacs, cours d'eau, étangs et biotopes associés). Ils constituent une équipe de recherche interdisciplinaire apte à entreprendre l'étude intégrée des écosystèmes aqua- tiques. Ainsi le laboratoire EBA compte- t-il actuellement des spécialistes dans les différents domaines de l'hydrobiolo- gie (algues, macrophytes, zooplancton, invertébrés benthiques et poissons) et s'adjoint-il la collaboration de spécia- listes en biochimie, géochimie et géographie. Les recherches appliquées menées par le laboratoire EBA comprennent deux types d'investiga- tions: les études d'impact, les expertises et les suivis écologiques d'une part (inventaire, état de référence, évolution d'un site, évaluation d'un impact sur le milieu ou ses composants, propositions de mesures correctives), et d'autre part, les études destinées à la conservation des milieux naturels; elles visent à préciser la valeur des écosystèmes grâce à des méthodes de qualification écolo- gique originales. Les systèmes-experts élaborés permettent de fournir aux autorités des directives de conservation et de gestion environnementale. 0

CAHIER SPËCIAL DE LA FACUlTÊ DES SCIENCES

GESTION DU MONDE ACTUEL

28 29

Hasensee TG 1977

L'influence d'un rejet dû à une activité agricole

Développement exubérant d'algues et de plantes aquatiques dû à l'eutrophisation des eaux

Lac de Bienne 1976

Les zones de végétation littorales et riveraines:

des habitats précieux pour la faune

Repérage des zones de végétation

Echantillonnage des invertébrés benthiques

. .

L'environnement

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