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Étude de la décharge par induction dans les sources d’ions positifs à excitation électrique de haute fréquence
André Degeilh, Daniel Blanc
To cite this version:
André Degeilh, Daniel Blanc. Étude de la décharge par induction dans les sources d’ions posi- tifs à excitation électrique de haute fréquence. Journal de Physique, 1963, 24 (3), pp.187-198.
�10.1051/jphys:01963002403018700�. �jpa-00205447�
ÉTUDE DE LA DÉCHARGE PAR INDUCTION
DANS LES SOURCES D’IONS POSITIFS A EXCITATION ÉLECTRIQUE DE HAUTE FRÉQUENCE
Par M. ANDRÉ DEGEILH,
Laboratoire d’Optique Électronique du C. N. R. S., Toulouse et M. DANIEL BLANC,
Centre de Physique Nucléaire, Faculté des Sciences, Toulouse.
Résumé, - Cette étude a pour but d’obtenir une expression donnant la valeur des différents
paramètres qui caractérisent la décharge par induction dans les sources d’ions positifs à excitation électrique de haute fréquence. Après avoir exposé quel est le mécanisme de cette décharge, on
établit les équations qui donnent le champ magnétique et le champ électrique dans l’espace de décharge, lorsque le courant de déplacement n’est pas négligeable, et dans le cas particulier où on peut le négliger ; on calcule l’intensité et la phase du champ électrique induit sur la paroi interne
du cylindre de décharge. A partir de l’équation de diffusion des électrons, on détermine enfin la
répartition de la densité électronique et de la conductivité électrique à l’intérieur du gaz ionisé.
Abstract.
2014In this study, we set out to obtain expressions giving the values of the various
parameters wich are characteristic of the induction discharge in positive ion sources with radio-
frequency excitation. After describing the mechanism of this discharge, we establish the
equations giving the magnetic and electric fields in the discharge space, when the displacement
current is not negligible and in the special case where it may be neglected ; the intensity and the phase of the induced electric field exerted on the inside wall of the discharge cylinder are calcu-
lated. Finally, from the equation of electron scattering, the distribution of the electron density
and the electric conductivity inside the ionized gas are evaluated.
PHYSIQUE 24, 1963,
I. INTRODUCTION.
Parmi les différents types de décharges lumi- nescentes, la décharge par induction a fait l’objet
de peu de développements théoriques : à notre connaissance, il n’existe pas de calcul complet de
cette décharge. Par contre, ses applications pra-
tiques sont nombreuses : sources lumineuses en
spectroscopie, électrochimie des gaz, détecteurs de
particules ionisantes ; sources pour analyses sec-
trographiques, sources d’ions pour les accélérateurs de particules et la spectroscopie de masse, etc...
Ces applications importantes s’expliquent par le fait que ce mode d’excitation permet d’obtenir,
dans un gaz raréfié (10-3 à 10-1 torr), des densités de courant élevées, de l’ordre de 2 à 3 .103 A.. m-2,
et une conductivité électrique du gaz qui peut
atteindre 104rmhos m-1 [9].
C’est cette décharge que nous avons choisie pour le fonctionnement des sources d’ions à excitation
électrique de haute fréquence (H. F. dans ce qui suit), que nous avons construites [4], [5], [10] ; une
étude comparative des performances des diverses
sources d’ions H. F. avait justifié notre choix [5].
1-1. Les deux processus de décharge dans les
sources d’ions H. F. - Dans ces sources, le faisceau d’ions positifs est extrait depuis une décharge qui
se produit dans un gaz excité par haute fréquence
sous une pression de 10-1 à 10-3 torr. Cette dé-
charge électrique peut être amorcée et entretenue de deux façons différentes :
1. Par couplage capacitif à l’oscillateur H. F.
(fig. 1a).
-La chambre de verre qui contient le gaz est placée entre deux anneaux métalliques,
extérieurs à la source, qui forment les armatures du
condensateur d’un circuit oscillant. Cette décharge
est dite « linéaire ».
2. Par couplage inductif à l’oscillateur H. F.
(fig. 1b).
-La chambre d’ionisation est placée à
l’intérieur de la self du circuit oscillant ; la dé- charge est « annulaire ».
Dans llun comme dans l’autre de ces deux cas, la superposition d’un champ magnétique constant augmente considérablement l’intensité de la dé- charge [9], [22], [28], [29], [30].
FIG. 1.
-Les deux modes possibles de couplage d’une
source H. F. : (a) Couplage capacitif. (b) Couplage in-
ductif.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002403018700
1-2. Application de la décharge par induction à la source d’ions H. F. [10].
-La chambre d’ioni- sation de la source, cylindrique, est en verre pyrex
(fig. 2). Haute de 110 mm, elle possède des dia-
mètres interne et externe de 30 et 39 mm respec- tivement. L’argon est introduit dans la source sous une pression qui varie de 5.10-3 à 10-1 torr ; c’est le seul gaz que nous avons étudié. L’énergie utile délivrée par le générateur H. F. (20 watts, 195 MHz) est transmise à la décharge par une bobine B, qui entoure la chambre de verre. Cette
bobine est constituée par trois spires d’un fil de cuivre de 3 mm de diamètre, espacées de 1 cm
environ. Le diamètre interne de ce solénoïde est
égal à 5 cm. Pour extraire les ions de la source, on
applique une différence de potentiel de l’ordre de 3
à 5 kilovolts entre les électrodes E1 et E2.
Fm. 2.
-Schéma de la source H. F. à couplage inductif.
On doit dissocier le phénomène d’amorçage de la décharge par induction de celui de son entretien : les composantes axiales du champ capacitif, dû à
la différence de potentiel alternative entre les
spires du solénoïde, provoquent l’amorçage de la décharge [17], [26], [37]. Le champ électrique
induit par le champ magnétique variable de la bobine assure ensuite son entretien [6], [21], [33].
Ce chàmp électrique est normal à l’axe de la
source.
Nous avons déterminé le rôle joué par chacun de ces deux processus, au cours du fonctionnement de la source H. F., par l’expérience très simple
suivante : la source d’ions étant en fonctionnement,
on glisse entre la bobine d’excitation B et le verre
de la source un écran électrique formé de lamelles
d’étain collées sur un tube de papier. Ces lamelles, larges de 5 mm, sont espacées de 3 mm environ et disposées parallèlement à l’axe de la bobine. Elles sont reliées à l’une de leurs extrémités par une
étroite bande d’étain, comportant une coupure.
Il n’existe plus alors de champ électrostatique à l’intérieur de la décharge [17], [33]. Or, on cons-
tate qu’il n’y a pas de modification visible du fonc- tionnement de la source : l’intensité du faisceau d’ions recueilli sur la cible ne varie pas de manière sensible. Par contre, si l’on interpose le blindage
avant que la décharge ne s’allume, il est impossible
d’amorcer cette décharge.
Cette expérience permet de conclure que, dans le cas des sources d’ions à couplage inductif, ce
sont les forces électriques qui créent l’amorçage de
la décharge ; par contre, ce sont les forces électro-
magnétiques induites qui en assurent l’entretien.
Dans la région où la décharge a lieu, on dis- tingue deux zones bien distinctes : un plasma de
haute fréquence, où le champ continu est très
faible [27] ; une gaine de faible épaisseur, chargée positivement, où le champ continu E est très
élevé : E/p est de l’ordre de 106 à 10’ volts
cm-1. tor-1, p étant la pression. Cette gaine cons-
titue un écran pour le champ électrique axial [3].
L’étude de la décharge par induction dans une
source d’ions H. F., ou décharge « annulaire », se
ramène donc à celle de la décharge induite par les
forces électromagnétiques.
1-3. Considérations générales.
-Les électrons sont produits par des chocs ionisants à l’intérieur du gaz. Dans le gaz ionisé (ici, l’argon), la densité
en volume des charges électriques est nulle : il
s’agit d’un plasma : la concentration des ions posi-
tifs n + est sensiblement égale à celle des électrons,
n_ (il n’existe pas d’ions négatifs dans les gaz rares).
D’après Loeb [23], la répartition des vitesses des électrons suit la distribution de Maxwell, et la
concentration n_ est supérieure à 1012 cm-3, à
condition que X soit inférieur à R, À étant le libre parcours moyen des électrons dans la chambre de
décharge, R le rayon interne de la source.
Dans toutes nos expériences, est bien inférieur à R. En effet, la pression de fonctionnement est
supérieure, dans tous les cas, à 1,8.10-2 tor, à
l’intérieur de la source. Il en résulte que le libre parcours moyen est toujours inférieur à 0,29 cm.
La source ayant un rayon interne de 1,5 cm, À est bien inférieur à R.
La diffusion ambip’olaire constitue le facteur do- minant de perte des électrons ; il n’y a pas d’émis- sion secondaire depuis les parois: les électrons et les ions qui y parviennent s’y recombinent. Pen- dant l’excitation constante du gaz, le taux de pro- duction en particules chargées est égal au taux de perte par diffusion ambipolaire [32].
Nous nous appuierons sur les théories de J. J. Thomson [36] concernant la décharge par
induction, et de Schottky [32] relative à la colonne
positive. Nous mentionnerons également les tra-
vaux très importants de Eckert [13], [141, [15].
Notre but est de donner une expression de la
valeur des différents paramètres qui caractérisent
ce type de décharge. Nous avons jugé inutile de
reprendre les calculs faisant état de la fonction de distribution des vitesses des électrons dans une dis- tribution de Maxwell ; nous avons utilisé les résul- tats théoriques fondamentaux, en particulier en ce qui concerne l’expression de la conductivité du, gaz ionisé.
Avant d’aborder le calcul, il est indispensable de souligner un certain nombre de points :
1. La chambre d’ionisation présentant une symé-
trie axiale, nous adoptons les coordonnées po- laires r, 0 et z. Nous négligeons les effets d’extré- mité et nous supposons que les vecteurs champ magnétique sont parallèles à l’axe. Le champ élec- trique est induit dans un plan de section principale
de la source. La variable r intervient alors seule .
Il faut remarquer qu’en réalité le champ magné- tique de la bobine B n’a pas exactement la symétrie
de révolution [12].
2. Dans l’espace de décharge, la température est homogène [9], [24], [35] -
T+ étant la température ionique, Te la tempé-
rature électronique.
3. Nous admettons que la fréquence vc de colli-
sion des électrons est indépendante de leur éner- gie [13], ce qui suppose que le libre parcours moyen est constant.
4. Les fluctuations instantanées de la densité d’ionisation n et de la conductivité y du gaz sont
négligeables :
Nous savons que le courant ionique maximal susceptible d’être extrait de la source H. F. est
proportionnel à la densité électronique n à l’inté-
rieur du plasma [10]. En effet :
:_
(j+)hm étant la densité de courant ionique sur la
surface qui sépare la gaine du plasma (surface émet-
tant les ions), e la charge élémentaire, Te la tempé-
rature électronique, m la masse de l’ion, k la cons-
tante de Boltzmann.
Pour calculer le courant maximal, il est donc
nécessaire de connaitre n. Notre but principal a
donc été de déterminer la densité électronique n à
l’intérieur de la chambre d’ionisation. Pour cela,
nous devons calculer successivement : le champ électrique induit et le champ magnétique dans l’en-
semble de l’espace de décharge, la valeur du produit (nDa) qui apparait dans l’équation de diffusion des
électrons, Da. étant le coefficient de diffusion ambi-
polaire, le champ électrique sur la paroi interne du cylindre où a lieu la décharge.
Tous les calculs sont effectués dans le système de Giorgi rationnalisé.
II. DÉTERMINATION
DES CHAMPS MAGNÉTIQUE ET ÉLECTRIQUE
DANS L’ESPACE DE DÉCHARGE.
-Le champ magnétique Je et le champ électrique
induit 9 sont liés par les équations de Maxwell :
co et M0 étant, respectivement, la constante diélec- trique et la perméabilité du vide, y la conductivité
complexe du plasma.
En tout point de l’espace de décharge, les champs magnétique et électrique, ainsi que la con-
ductivité y sont des fonctions de la distance r du
point considéré à l’axe de révolution.
11-1. Cas général ; le courant de déplacement
~
E0 ô& n’est ôt pas négligeable.
-D’après p (2) : ( )
Le champ électrique induit en chaque point est
donc dirigé tangentiellement à la circonférence centrée sur l’axe et passant par ce point : : il est
normal à l’axe z’z.
Le champ magnétique est dirigé selon l’axe des z.
D’où :
Le rotationnel de l’équation (1) est :
Remplaçons les termes par leurs valeurs et chan- geons de signe :
avec 0 r R, R étant le rayon interne du tube dans lequel a lieu la décharge.
Le champ magnétique et le champ électrique
induit 9 sont des fonctions sinusoïdales du temps,
de pulsation co. Posons :
En portant cette valeur de JC dans (5), nous
obtenons l’équation différentielle du second ordre
qui donne la variation de l’amplitude H du champ magnétique :
Or,
L’équation (3) peut s’écrire sous la forme :
Nous pouvons en déduire l’expression de H en
fonction de E :
Portant cette valeur de H dans l’équation (9),
nous obtenons :
Nous pouvons négliger le dernier terme du pre- mier membre. L’équation différentielle de la varia- tion de l’amplitude du champ électrique induit est
du troisième ordre :
OU
La complexité mathématique de la résolution des équations (9) et (13) nous a conduit à simplifier
le problème, en négligeant le courant de dépla-
cement.
11-2. Cas particulier ; le courant de déplacement
est négligeable.
-La valeur absolue du rapport du
courant de déplacement au courant de conduction est de w Eo/Y. Dans les conditions de nos expé-
riences (w) # 27t. 2 . 108), ce rapport est voisin
de 2 j90y, y étant exprimé en mhos . m-1. Or, pour des pressions comprises, entre 10-1 et 10-2 tor,
y est de l’ordre de 102 03A9-1 m-1 ]11] : nous pouvons donc négliger le courant de déplacement par rapport
au courant de conduction.
Les équations de Maxwell s’écrivent alors : Soit :
Éliminons H entre ces deux équations : nous
obtenons l’équation différentielle du second ordre :
Pour r
=0, le champ électrique induit est nul,
.E
=0 ; pour r
=R, E
=ER. La solution de l’équa-
tion (18) est bien connue dans le cas d’une conduc- tivité constante [36]. Soit yo une valeur moyenne de la conductivité, qui ne dépend plus de r :
Nous connaissons les valeurs correspondantes du
) champ électrique induit. Pour simplifier, posons :
PR est un nombre sans dimensions. On a
où 8 serait la longueur caractéristique appelée
« pénétration » d’une onde plane équivalente pour des conditions de propagation identiques.
L’intégration de (18) donne :
avec
ER étant la valeur du champ électrique induit pour
r
=R et Ji la fonction de Bessel d’ordre un.
L’équation différentielle (8) devient :
et
HR étant le champ magnétique sur la paroi interne
du cylindre de décharge (r
=R). En portant (20)
dans (16), nous pouvons aussi écrire l’équation
définissant E :
En comparant (19) et (21), on en déduit une
relation entre ER et H R :
La figure 3 représente schématiquement la ré- partition des champs magnétique et électrique
dans le cylindre de décharge.
FIG. 3.
-Répartition du champ magnétique H(r) et du champ électrique induit E(r) dans la décharge induite (X R).
Remarque 1 : La fonction de Kelvin d’ordre
zéro, Jo(p B/2013 j) peut s’écrire sous la forme :
ber p et bei p étant des fonctions réelles de la variable p dont les développements en série entière s’écrivent :
Les valeurs de J1(p yi - j) s’obtiennent en déri- vant (23) :
d’où les expressions nouvelles des champs magné- tique et électrique :
Remarque 2 : Nous avons calculé, à partir des
formules (20) et (22), les valeurs de H et de E pour le cas particulier d’une valeur moyenne de la
conductivité électrique yo
=102 03A9-1 M-1 (9), (11),
et pour nos conditions d’expériences.
Soit :
avec
On obtient :
Dans l’équation (22), le facteur Mo w)R /pr, dont l’équation aux dimensions est .L2 MQ-2 T-1, a
une valeur numérique de 4,055 henry . s-1. Écri-
vons p = r V f.Lo ÜJY 0 sous la forme :
et posons :
d’où :
Nous avons calculé les valeurs numériques de :
et
en donnant au rapport x
=(r/R) six valeurs diffé- rentes, comprises entre 0 et 1, soit 0
-0,2
-0,4 - 0,6
-0,8 - 1. Les résultats, obtenus à partir des
tables de Jahnke et Emde [20] sont groupés dans
le tableau 1. Les champs électrique induit et ma- gnétique y sont donnés en fonction du champ ma- gnétique sur la paroi interne du cylindre de dé- charge HR, lequel est égal au champ magnétique
extérieur [9]. .
Avec nos valeurs, l’expression numérique de 11 J o( PB V - j), qui figure dans les deux expres- sions de E et de H, s’écrit :
Pour les valeurs extrêmes, nous trouvons :
-
Sur l’axe (r
=0) :
soit :
avec :
et Eo
=0 soit 80
=0.
-
Sur la paroi (r
=R) :
comme IERI
=3,441 IHPI, si l’on désigne par 03A6R
l’angle de phase entre H R et .ER, nous avons (voir plus loin) (15) : -
Dans le paragraphe suivant (11-3), nous donne-
rons une détermination numérique de l’angle de phase 03A6R.
- Pour un point quelconque, par exemple
r
=0,6 R, on trouve :
TABLEAU 1
Nous constatons que les valeurs numériques du
module de H prennent les valeurs croissantes de
IHI.min
=0,092 IHRI à IHRI quand r croît de 0 à R,
conformément au tracé de la figure 3. De même, IEI prend les valeurs croissantes de zéro jusqu’à )ER)
=3,441 IHn[ pour.r
==R. On trouvera .une
méthode de calcul de HR au paragraphe III-2.
11-3. Détermination, en intensité et en phase, du champ électrique ER induit sur la paroi interne
du cylindre où se produit la décharge.
-L’équa-
tion (22) peut s’écrire sous la forme :
Les fonctions de Kelvin figurant dans l’équa-
tion (27) peuvent se mettre sous la forme polaire [20] :
où b et fi sont des fonctions de la variable p.
Comme J(p y/- j) = J*(p viT), où J* est la
fonction conjuguée de J, l’équation (27) devient :
soit :
bn bol b1 Bo étant des fonctions de PR.
Nous savons que les fonctions de Kelvin
JO(p V- j) ’et J1(p B/2013 j) sont des fonctions de Bessel dont les arguments ont leur phase égale à (n /4) ou (3/4) [39]. Nous pouvons donc déduire
FIG. 4.
-Intensité et phase du champ électrique induit
sur la paroi de la chambre d’ionisation, d’après
Eckert[15].
193 de l’équation (28) l’angle de phase entre ER et Hn,
soit OR. On a :
OR est une fonction de pn. Sur un diagramme des phases, nous pouvons donner une représentation
de ER et de HR [15]. Donnons à .HR la direction de l’axe des x positifs. ER y est défini, en intensité,
par le module de (28) et en phase par (29) (fig. 4).
Faisons tendre PR vers zéro : Es tend vers ER(O) :
D’où:
Soit, en module :
il est bon de préciser quelques valeurs numériques (voir aussi la figure 4).
1
D’où:
Sur le diagramme des phases, ER est alors sur
l’axe des y négatifs [( 03A6> R) 0 == - n /2] ; ER est purement imaginaire.
b) Si PR tend vers l’infini, IERI -> 0 et (03A6R -> 225o.
c) Pour nos conditions expérimentales, si on sup-
pose Yo _
-102 03A9-1 m-1 (voir plus haut)
PR
=5,886. De plus,
On trouve
D’autre part, nous avons vu que le champ induit
sur la paroi a pour expression :
soit :
d’où :
La figure 4 donne le lieu du point représentatif
de ER sur le diagramme des phases quand pR varie de zéro à l’infini, selon Eckert [13]. Quand pR croît à partir de zéro, il apparaît une composante réelle
de ER, qui passe par un maximum pour pR
=2,5
et 03A6R
=2400 environ. Cette partie réelle disparaît quand pn tend vers l’infini. Nous avons indiqué
sur ce graphique le point correspondant à nos con-
ditions expérimentales ; ses coordonnées ont été calculées précédemment
III. CALCUL
DE LA DENSITÉ ÉLECTRONIQUE n.
111-1. Équation de diffusion des électrons.
-Le processus dominant de perte des électrons dans tout l’espace de la décharge induite est la diffusion ambipolaire. Dans cette région, contrairement au cas de la colonne positive, il y a de forts gradients
de l’intensité du champ électrique, donc de l’éner-
gie des électrons. En tout point du cylindre de décharge, la fréquence d’ionisation par électron, vi,
et le coefficient de diffusion ambipolaire Da dé- pendent, pour une pression donnée du gaz, de l’in- tens-ité du champ électrique induit (et non de la phase) en ce point.
Puisque varie avec r, le rapport ( vi /Da) est
indirectement une fonction de r. ( vi /Da) est appelé
« fonction d’ionisation » de la décharge.
L’état de régime stationnaire de la décharge se traduit, d’après Schottky [32], par la relation :
n étant la densité électronique. Soit :
Pour simplifier l’intégration de l’équation diffé-
rentielle (33), nous adopterons l’approximation de
Herlin et Brown [19], en supposant que la fonction d’ionisation (vi JDa) peut s’exprimer sous la forme :
oc étant une constante, que nous définirons plus loin, A un coefficient positif, introduit pour des raisons de commodité. La solution de l’équa-
tion (33) est alors la fonction : où
Dans l’équation (35), Cl et C2 sont des cons-
tantes arbitraires (réelles ou complexes), Jo est la
fonction de Bessel de première espèce d’ordre zéro, No(x) est la fonction de Neumann d’ordre zéro.
Pour déterminer C1 et C2, te.nons compte des
conditions aux limites : sur l’axe (r
=0),
nDa
=(nDa)o, sur la paroi (r
=R) nDa
=0. Par suite, nous avons :
et
194
La solution de l’équation différentielle (33) est
donc :
(37) devient identique à l’expression donnée par
Schottky [32] dans le cas de la colonne positive :
Da
=(Da) o et oc
=0 :
CALCUL DU COEFFICIENT oc.
-tl est déterminé par le rapport de la valeur de (vi/Da) donnée
par (34) à la valeur de sa dérivée par rapport à r,
sur la paroi :
Soit :
ou
Les valseurs de vi et Da peuvent être mesurées par introduction de sondes dans le plasma [8], [11], [19], [38], ou calculées par la théorie cinétique des
gaz [1], [16].
L’expression (34) doit être surtout satisfaite au
voisinage des parois, où le champ électrique induits
donc le phénomène d’ionisation, sont les plus
intenses.
Comme ( vi /Da) est une fonction de r par l’inter- médiaire de IEI (38) peut s’écrire sous la forme :
Il est plus facile de calculer cette relation que
(38), car la détermination expérimentale de ( vi /Da)
en fonction de JEJ ne présente pas de difficulté [19], [25]. (Pour le calcul de dIE/dr, voir plus loin).
Dans le cas particulier de l’amorçage des dé- charges annulaires, Eckert [13] a montré par des
exemples que l’approximation faite pour (34) est parfaitement valable.
Remarque.
-Dans l’étude qui précède, nous
avons supposé nulle la composante du champ élec- trostatique. ’Il est intéressant de chercher ce que devient l’équation différentielle (33) si l’on suppose que, à l’intérieur du cylindre de décharge, il existe
la composante d’un champ électrique continu, Eo, dirigé suivant l’axe z’z.
Dans ce cas, les électrons sont perdus par dif- fusion et mobilité. Soient D le nouveau coefficient de diffusion et y le coefficient de mobilité. D n’est fonction que de r, mais n est alors une fonction de r
et de z. L’état de stabilité du plasma [38] est défini
par la relation :
A étant le Laplacien de la fonction (nD).
Séparons les variables r et z en posant :
On obtient les deux équations :
kx étant la constante de séparation.
Il est difficile de trouver la solution analytique
de l’équation (41) quand oc est quelconque. Nous
avons résolu cette équation dans le cas particulier
où ce = 2 :
La solution de (41) est alors la fonction :
où W est une fonction hypergéométrique con-
fluente [40], à condition que la condition suivantè soit satisfaite :
D’autre part, la solution de (42) est :
où C est une constante.
Par suite, la solution de l’équation (40) est de la
forme :
Les conditions aux limites sont :
nD
=0 pour z
=0 ou z =- --+ l, par exemple (l est la demi-longueur de la chambre d’ionisation).
Soit :
d’où :
nD
=0 pour r
=R. On peut calculer ainsi les constantes kl et A. Par exemple, pour k, > 1,
II I-2. Détermination du champ électrique induit
sur la paroi.
-Notre but est d’établir la relation
qui lie le module du champ induit ER sur la paroi
195 interne du cylindre de décharge au rayon R de ce
cylindre. A partir de l’équation (36) et de la condi- tion à la limite n
==0 pour r = .R (recombinaison
sur les parois), nous obtenons :
Portons les valeurs de A et de a données par les relations (34) et (38) dans (43) :
-