PCSI - STANISLAS CB2 PHYSIQUE - durée 4H - CORRIGÉ 24/05/18
CONCOURS BLANC N
◦2
I. Mission Rosetta
(inspiré de Julien Cubizolles, http ://mpsi2llg.free.fr) I.1. GénéralitésQ1. Appliquons le théorème du moment cinétique au point matériel dansRSau point O. La force exercée par la masse en O sur la massemétant toujours dirigé vers O, son moment en O est nul. Il vient que−σ→Oest conservé.
Le vecteur position étant toujours perpendiculaire à−σ→O(constant), il vient que le mouvement est plan.
Q2. Il vient :
−→ σO=−−→
OM∧m−→v/S= mr2θ ~˙ez=σc~ez
Q3. σc=mR2θ˙est une constante. SiRest constant, alors ˙θaussi : le mouvement est uniforme.
Le PFD s’écrit :
−mrθ˙2=−GmmE R2 donc :
v=rθ˙= s
GmE
R (1)
Il vient :
Ec=GmmE 2R Ep=−GmmE
R Em=−GmmE
2R
Q4. T=2πRv . En utilisant l’expression 1, il vient : T2 R3= 4π2
GmE (2)
Q5. On connait le rayon et la période, donc :
vT /S=2πrT
TT = 29km/s Remarquons queEm=−Ecdans une trajectoire circulaire, on a donc :
Em=−1
2mTv2T /S=−2π2mTr2T
TT2 =−2,6×1033J
Q6. Pour s’éloigner à l’infini, il doit avoir une énergie mécanique supérieure àEp(+∞) = 0 d’où : Em=−GmmS
R +1
2mv2l/S>0 soit :
vl/S= s
2GmS R =√
2vT /S= 41km/s (3)
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Q7. Au périastre et à à l’apoastre, la vitesse est purement orthoradial et le moment cinétique (conservé) s’écrit : σc=mrpvp=mrava. En ces deux points, l’énergie mécanique (aussi conservée) s’écrit :
Em =12mvp2−Gmmr E
p
Em =12mva2−Gmmr E
a
=⇒nr2p−ra2Em=−GmmE(rp−ra) soit :
Em=−GmmE
rp+ra (4)
I.2. Trajectoires
Q8. Le raisonnement précédent s’applique à nouveau : v1=
s2GmT
RT = 11km/s
Q9. La conservation de l’énergie mécanique entre le point de départ et l’infini s’écrit : 1
2msonde4v12−GmsondemT RT =1
2msondev2∞ soit :
v∞= s6GmT
RT = 19km/s
Q10.De son demi grand-axea = rp,T c+r2 a,T c, il vient en utilisant la loi de Kepler (égalité du rapport pour Tchouri et la Terre) :
TTc=TT
rp,T c+ra,T c 2rT
3/2
= 2.4×103jours L’expression de l’énergie mécanique permet d’écrire (mcest la masse de Tchouri) :
Em=− GmcmS rp,T c+ra,T c=1
2mcv2−GmcmS r soit avecGmS=4π2r3T
TT2 :
v=2πrT TT
v u u t2rT 1
r− 1
rp,T c+ra,T c
!
Il vient donc respectivement au périhélie (r =rp,T c) et à l’aphélie (r =ra,T c) :vTcp/S= 35 km.s−1 et vTca/S= 7,3 km.s−1.
Q11.La question précédente montre que la connaissance des périhélie et aphélie permet de remonter à la vitesse de la sonde (en remarquant querT=rp,Ro) :
vR
Op/S=2πrT TT
s 2 ra,Ro
(rT+ra,Ro)
Le périhélie est tel querp,Ro=rT = 1u.a.. Sur le schéma, on mesure 1.4cm. Pour l’aphélie, on mesure 7.3cm. Il vient :
vROp/S= 38km/s Q12.On utilise la troisième loi de Kepler :
TRO=TT
ra,Ro+rT 2rT
3/2
= 2,0×103jours
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I.3. Assistance gravitationnelle
Q13. Le référentiel géocentrique est galiléen car en translation rectiligne uniforme sous les hypothèses choisies.
Loin de la Terre, l’attraction gravitationnelle étant négligeable, le mouvement sera donc rectiligne uniforme.
Q14. L’énergie mécanique vaut :Em=12msondev0/T2 >0. Il s’agit donc bien d’une trajectoire hyperbolique.
Q15. A la fin, l’énergie mécanique, qui se conserve vautEm = 12msondev2D/T. En égalisant avec la première expression deEm, il vient vD/T=v0/T.
Q16. D= 0 correspond à une déviation nulle donc à une influence faible. Cela se produit si la sonde reste éloignée (bgrand) et/ou si la vitessev0/Test très grande.
D=πcorrespond à b= 0 .
Q17. Remarquons que GmbT et v0/T2 ont même unité (ce sont des énergies par unités de masse). Donc les rapports : GmT
bvO/T2 etbv
2 O/T
GmT sont sans dimensions.
Pour que tanD2 =β, il faut que l’expression soit cohérente avec la questions précédentes soit tanD2 = 0 quandbv20/Ttend vers l’infini et tanD2 = +∞quandbtend vers 0.
La seule expression compatible est :
β= GmT bv2
O/T
Q18. Le référentiel géocentrique est supposé en translation par rapport au référentiel héliocentrique pendant la durée de l’assistance, donc en notantM0etMT les positions respectives de Rosetta et de la Terre :
d−−−→
OM0
dt R
S
=d−−−→
OM0
dt R
T
=d−−−→
OMT
dt R
T
+d−−−−→
MTM0
dt R
T
d’où −−→v0/S=−−→vT /S+−−→v0/T. Cf. Fig. 1.
Q19. Il vient :
v0/T=qv2
0/S+v2
T /S−2v0/SvT /Scosα
Q20. On utilise l’égalité des normes entrev0/T etvD/T après avoir construitv0/T et réalisé la rotation d’angle D (Fig. 1).vD/Ss’obtient par sommation vectorielle.
Figure1 –
Q21. L’inégalité triangulaire permet de dire quevD/Ssera maximale quandvD/T est colinéaire àvT /S(Fig. 2).
Il vient alors :
vD/S=vD/T+vT /S=vD/T+vT /S donc :
vD/S,max=qv20/S+v2T /S−2v0/SvT /Scosα+vT /S
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Figure2 – Q22.On veut calculervD/S,maxdans des cas particuliers.
a) vD/S,max= 2vT /S
b)vD/S,max= (p2(1−cosα) + 1)vT /S= (1 + 2 sinα2)vT /Ssoit : vD/S,max−vT /S
vT /S ≈α
Q23.Avant son premier passage, v0/S = vT /S, on peut donc directement utiliser l’expression précédente :
∆v≈αvT /Sd’où :
α≈ ∆v
vT /S = 0.13rad
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II. Étude d’un réfrigérateur
(d’après Agro-Veto 2005)Q1. Préliminaires.
a)Par définition, on a `(T) =hV(T)−hL(T) , d’où`1=h1V−h1L= 182,2 kJ.kg−1et`2=h2V−h2L= 123,6 kJ.kg−1.
b)Un changement d’état isobare conduit à une température finale égale à la température initiale.
Evaluée sur un chemin réversible, donc isobare et isotherme, la variation d’entropie vérifie donc ∆s=
Qp
T =∆hT =T`, d’où siL=siV−`i
Ti . On obtients1L= 23,8 J.kg−1.K−1ets2L= 285 J.kg−1.K−1. Q2. Étude du compresseur A→B.
a)On as(xA, T1) =s(xB= 1, T2), doncs1L+xA(s1V−s1L) =s2V. D’où xA=s2V−s1L
s1V−s1L ≈0,929.
b)w∗=hB−hA=h2V−(h1L+xA(h1V −h1L))≈40,2 kW.kg−1. Q3. Étude du condenseur B→C.
a)Pour un changement d’état isobare, on aqBC= ∆h, donc ici qBC=−`2 = -123,6 kJ.kg−1. b)L’entropie reçue provient de l’air de la cuisine, qui est à la température Tamb = 293 K. Donc
se=− `2
Tamb
= -422 J.kg−1.K−1. Par ailleurs on a ∆s=s2L−s2V = -395 J.kg−1.K−1. On déduit l’entropie créée sc= ∆s−se = 27 J.kg−1.K−1.
Q4. Étude du détendeur C→D.
a)La détente étant isenthalpique,h2L=h1L+xD(h1V−h1L), d’où xD=h2L−h1L
h1V−h1L ≈0,471.
b)La détente de Joule-Kelvin est adiabatique, donc l’entropie échangée est nulle, d’où sc= ∆s=s1L+xD(s1V−s1L)−s2L = 71,4 J.kg−1.K−1.
Q5. Étude de l’évaporateur D→A.
a)On a de nouveau un changement d’état isobare, doncqDA = ∆h. Mais il n’est que partiel, d’où qDA= (xA−xD)`1 = 83,4 kJ.kg−1.
b)On en déduit se=qDA Tfr
= 317 J.kg−1.K−1, ∆s= (xA−xD)(s1V−s1L) = 323 J.kg−1.K−1, et sc= ∆s−se = 6 J.kg−1.K−1.
Q6. Bilan.
a)On cherche à optimiser l’apport de chaleur par la source froideqDA pour un travail total reçuw: eF =qDAw . Comme le premier principe sur le cycle entier implique 0 =w+qBC+qDA, on obtient
eF= −1 1 +qqBC
DA
= 2,07.
b)D’après le second principe sur un cycle complet, qBC
Tamb+qDA
Tfr +sc= 0, donceF = −1
1−TTamb fr −Tqamb
DAsc
. Commesc≥0, on obtient une efficacité maximale pour un cycle réversible (sc= 0), donc
emax= −1 1−TTamb
fr
= Tfr
Tamb−Tfr
= 8,77.
c)D’après la question précédente, sc=−qBC Tamb
−qDA Tfr
= 105 J.kg−1.K−1.
d)Pour que les sources froide et chaude jouent leur rôle, c’est-à-dire que les transferts thermiques spontannés vérifientqDA>0 etqBC<0, on doit avoirT1< TfretT2> Tamb.
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III. Modélisation thermodynamique du cœur
(d’après E3A 2017 Physique-Chimie) III.1. Évaluation du travail fourni par le cœurQ1.
Dans un baromètre de type Torricelli (à tube en U) rempli de mercure (cf ci- contre), on lit une dénivellation de hauteur hpour une pression atmosphérique P vérifiantP=ρHgghen négligeant la pression de saturation du mercure présente dans l’extrémité fermée du tube (proche du vide). On a doncPatm=ρHggH0 d’où
ρHg=Patm
gH0
= 13,6×103kg.
Q2. • Les phases C et D ont lieu valves fermées donc ce sont respectivement unecompressionet une détente isochores.
• La phase V a lieu à haute pression (pression systémique à la systolepss) car l’irrigation complète de tous les organes à travers le réseau sanguin ramifié nécessite une surpression considérable1, de sorte que le sang puisse revenir au cœur dans le ventricule droit. Il s’agit donc de l’isobare haute.
• Enfin la phase R correspond à l’arrivée de sang à basse pression en fin de circulation pulmonaire.
Le sens de parcours est nécessairement anti-horaire pour respecter le sens des Compression-Détente et de l’évolution du volume du ventricule en phase de vidage (V diminue) ou de remplissage (V augmente).
V (mL) p(mmHg)
R V
D C
Vd= 90 Vf= 140
pminpvp= 1= 5 pss= 110
Q3. On a donc iciWg=−Wm, gavecWm, g=¸
cyclepdV qui représente l’aire du cycle. Le sens de parcours étant anti-horaire, l’aire algébrique du cycle est négative, donc Wg>0 .
Ceci est conforme au fait que pour être mis en mouvement par la pompe cardiaque, le sang doit recevoir du travail moteur de la part du cœur.
Q4. L’aire (en valeur absolue) du cycle se décompose en un rectangle de hauteurpss−pvpet un triangle de hauteurpvp−pmin, tous deux de baseVs=Vf−Vd, doncWg= (pss−pvp)Vs+12(pvp−pmin)Vs. On en déduit Wg= pss−12pvp+pmin
Vs.
On peut approximer cette expression à environ 1% près par Wg≈pssVs.
Par incompressibilité du sang, la quantitéVscorrespond au volume de sang traversant le réseau sanguin entre chaque battement.
1. à cause des pertes de charge dues à la viscosité, et à l’hydrostatique
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Q5. En appliquant les mêmes raisonnement et approximation, on obtient Wd≈ppsVs. Entre 2 battements la puissance moyenne fournie par le cœur au sang est donc
P=f(Wg+Wd)≈f(pss+pps)Vs .
Q6. Le cycle nous donneVs= 50×10−6m3. On évalue les puissances moyennes pour les trois états proposés, en convertissant les surpressions en Pa grâce au facteur PHatm
0 ≈133 Pa.mm−1:
•Repos couché :Prc≈6460×50×10−6×(130 + 20)×133≈1,1 W ;
•Repos debout :Prd≈7360×50×10−6×(136 + 15)×133≈1,2 W ;
•Pic d’activité :Ppa≈16760 ×50×10−6×(220 + 34)×133≈4,7 W ;
On évalue l’énergie totale journalière avec une répartition dedrc = 8 h de repos couché,drd= 15 h de repos debout, etdpa= 1 h de pic d’activité :
Em=Prcdrc+Prddrd+Ppadpa ≈0,11 MJ, correspondant à Pmoy= Em
drc+drd+dpa
= 1,3 W.
III.2. Rendement cardiaque
Q7. Le rendement du cœur peut être défini par η= énergie fournie au sang énergie apportée par O2 =Em
Ej
≈0,14×100,11 ≈8%.
Q8. On note respectivementWm=−(Wg+Wd),QcetQfle travail, le transfert thermique en provenance de la source chaude et le transfert thermique en provenance de la source froide, reçus par le cœur (c’est-à-dire par son agent thermique si on pouvait le définir) au cours d’un cycle complet.
Par périodicité des variables d’état énergie mécanique macroscopique, énergie interne et entropie du cœur (ou de l’agent thermique), les premier et second principe s’écrivent respectivement
0 =Wm+Qc+Qf et 0 =Qc Tc +Qf
Tf +Sp oùSp≥0 est l’entropie produite au cours d’un cycle.
Cette machine étant un moteur, on définit le rendement parη=−WQm
c, ce qui donne après injection des équations précédentes :
η= 1−Tf Tc−Tf
TcSp donc η≤ηmax= 1−Tf Tc , l’égalité étant obtenue pour un cycle parfaitementréversible.
Q9. On obtient Tc≥ Tf
1−η = 319 K = 46◦C. Cette température est nettement supérieure à la température corporelle de 37◦C, ce qui prouve que le modèle est grossier.
Toutefois l’ordre de grandeur est raisonnable car le rendement a aussi été évalué de façon grossière. Par exemple on trouveTc≥37◦C pour un rendementη= 5,5%.
III.3. Évolution du rendement du cœur en fonction de l’effort fourni Q10. Ô Première méthode : on sépare les variables puis on intègre.
ˆη η0
dη0 b−η0 =
ˆΩ Ω0
dΩ0
Ω0 ⇔ ln
b−η0
b−η
= ln Ω Ω0
⇔ η−b η0−b=εΩ0
Ω ,
avecεqui est nécessairement une constante égale à±1 sinon la solutionηn’est pas de classeC1 sur l’intervalle de résolution. Par passage à la limite enη0on obtient par continuitéε= 1, d’où finalement
η=α1
Ω +α2 avec α1= Ω0(η0−b) et α2=b .
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Ô Deuxième méthode : on injecte directement la forme de solution proposée et en cherchant une condition nécessaire et suffisante, on obtient :
Ω
−α1
Ω2
+α1
Ω +α2=b ⇔ α2=b .
Donc la solution convient quelque soitα1. Pour vérifier la condition initiale on aussiη0=αΩ1
0+bd’où α1= Ω0(η0−b) .
Remarque :L’équation est d’ordre 1 mais avec un second membre constant, ce qui justifie la forme proposée avec deux constantes. Toutefois l’équation n’est pas linéaire au sens de la physique car le coefficientΩn’est pas constant. Donc la solution générale ne s’obtient pas avec la méthode de l’équation caractéristique.
Q11.On représente la relation entreηetΩ1 :η=f(Ω1), et on effectue une régression linéaire.
On obtient doncα1= 1,9×10−2L.min−1 etα2= 5,9×10−2. Le coefficient de régression n’est pas ex- cellent compte tenu de la distribution irrégulière des points en abscisse. En l’absence d’un modèle plus sophistiqué, on peut dire quece modèle n’est pas invalidé.
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