• Aucun résultat trouvé

P o u r ceux qui sont Contre P o u r tout ce qui est CoHtse

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "P o u r ceux qui sont Contre P o u r tout ce qui est CoHtse "

Copied!
4
0
0

Texte intégral

(1)

Rédaction :

Narcisse-René P R A Z , satyre e n chef

Pari tenu, vent d a n s le dos, M e voici d o n c h e b d o m a d a i r e ! Et je vous promets pour bientôt, U n e p a g e supplémentaire.

La

P o u r ceux qui sont Contre P o u r tout ce qui est CoHtse

a Pilule ^ k W

m

Journal satirique et satyrique

h e b

s*

D

ï- 7-

^

I

N 24 17

août 1971

paraissant le mardi ^

« La pilule » est en vente sans carnet à souches 1 fran

Administration : sur ordonnance

a d a i r e

A f r i q u e : l ' é l è v e c l i g n e d e s e s m a î t r e s

* a

« ?

^ 1

r s

^ r ,

i ?

^^^>=Sff^

— A f o / , o/2 # £ m ' i m p r e s s i o n n e p a s : /

La Pilule va plus loin avec JUAN CARLOS

3i •

s

s m

Ayant appris c o m m e vous tous q u e le Caudillo avait officiellement désigné J u a n Carlos d e B o u r b o n et Bour- b o n (titre exact) B o u r b o n et B o u r b o n - B o u r b o n et B o u r d o n c o m m e vice-cau- dillo, « L a Pilule » s'est e m - pressée d e déléguer s o n reporter parlant latin, par- lant français, parlant java- nais et espagnol à Madrid.

Il fut reçu d a n s le s o m p - tueux salon...

M a i s pourquoi n o u s fatiguer à le décrire ? A u m o m e n t o ù le satyre-reporter pénétrait d a n s le salon, il croisa le reporter e n s m o k i n g d u journal d e s Altesses « Point d e V u e et I m a g e s d u M o n d e »... qui lui fila subrepti- c e m e n t la photo d u salon et s a description. Reportez- vous d o n c à c e d o c u m e n t ! L e satyre-reporter aura ainsi é c o n o m i s é sa salive et le satyre e n chef le ruban d e sa m a c h i n e à écrire... Devant c e grand lustre (dont c h a q u e famille espagnole émigrée — e n raison d e la prospérité qui s'est abattue sur la péninsule — pos- s è d e la fidèle réplique d a n s s e s taudis), o n se fait d e s scrupules à faire d e s é c o n o m i e s de... bouts d e chan- delle. U n e nouvelle ère d e grandeur s'ouvre pour l'Espagne...

La Pilule : Excellence... euh... est-ce bien votre titre actuel, après votre nomination officielle au rang de vice-caudillo ?

Juan Carlos : Excellence ? Cela ne sonne, m a foi, pas trop mal à m e s aristocratiques oreilles. D'accord pour Excellence.

La Pilule : Tout d'abord, toutes nos félicitations pour cet avan- cement prévisible et prévu, mais non moins flatteur.

Juan Carlos : Merci. J'apprécie.

La Pilule : Venant de « La Pilule », soyez certain que le compli- ment est sincère. « La Pilule », c'est bien connu, ne trempe jamais dans des eaux douteuses... qui la feraient se diluer...

Juan Carlos : Toujours le mot pour rire.

La Pilule : Pour sourire, tout au plus. Si nous en croyons une savante biographie illustrée publiée par le journal des Altesses (nous voulons dire : « Point de Vue, Images du M o n d e »), vous êtes devenu « Le Prince en orbite ». Autrement dit, vous êtes sur le point d'hériter du pouvoir en Espagne ?

Juan Carlos : Toutes les apparences, en effet, le confirment.

La Pilule : O n vous a photographié à maintes reprises serrant la main du Caudillo... Q u e faut-il en déduire ?

Juan Carlos : Q u e le Caudillo est m o n maître.

La Pilule : Votre maître à penser ?

Juan Carlos : Non seulement à penser, m o n maître tout court.

La Pilule : Le fait de serrer la main du général qui, sans doute, a le plus de sang innocent sur les mains, précisément, ne vous a pas... incommodé, Excellence ?

Juan Carlos : Incommodé ? Et pourquoi donc ? L'odeur du sang ne m'incommode nullement.

La Pilule : M ê m e l'odeur du sang humain ?

Juan Carlos (riant) : Mais enfin, à ce titre, tous les chirurgiens devraient cesser de pratiquer...

La Pilule : Dans notre esprit, il y avait une nuance. Oh, bien légère : le sang n'a pas la m ê m e odeur partout ; dans les labora- toires et les salles d'opération, le sang humain répand une odeur de dévouement, tandis qu'au pied du poteau d'exécution il répand une odeur très différente...

Juan Carlos : Ah ? Je n'avais jamais remarqué cette nuance.

Merci pour la leçon.

La Pilule : Lorsqu'on vous voit serrant la main de l'homme qui a fait couler tant de sang en Espagne et qui fut complice des nazis et de leurs six millions de suppliciés, on éprouve une certaine g ê n e -

Juan Carlos : Pas moi.

La Pilule : Vous approuvez donc tous les faits (hauts faits et les autres) de votre maître ?

Juan Carlos : Evidemment ! Etrange question ! Depuis quand un élève se permet-il de critiquer son maître ? Vous oubliez que j'avais dix ans lorsque le général Franco prit en mains m o n éducation ?

La Pilule : Nous ne l'ignorions pas : la presse du coeur et des Altesses ne nous en laisse rien ignorer, Excellence. Nous y lisons aussi : « Il travailla dix fois plus que les autres enfants de son âge, passa par trois écoles militaires, étudia l'Histoire, le droit constitutionnel et l'économie politique... »

Et le journal qui raconte ainsi vos louables efforts à l'école du général ajoute, impavide : « ... S A N S P O S E R D E Q U E S T I O N S . » Est-ce exact ?

Juan Carlos : Parfaitement exact. Je n'ai jamais posé de ques- tions.

La Pilule : Pour un futur souverain, c'est très encourageant ! Vous avez suivi le Caudillo les yeux fermés ?

Juan Carlos : Les yeux fermés. Evidemment. Je savais qu'il m e conduirait au pouvoir. C'est ce que je souhaitais. Des lors, pourquoi poser des questions ?

La Pilule : Evidemment. Et vous ne vous êtes jamais posé de questions à propos de la façon dont votre maître exerça son pouvoir pendant trente-cinq ans en Espagne ?

Juan Carlos : Il a gouverné selon son point de vue et c'est légitime.

La Pilule : Les cris des h o m m e s qui sont restés en prison pen- dant trente ans et plus — autrement dit qui ont passé toute leur vie en prison pour délit d'opinion — ne vous ont jamais empêché de dormir ?

Juan Carlos : Ils n'avaient qu'à se convertir, au lieu de persister dans leur hérésie politique...

La Pilule : C'est un vocabulaire fort répandu dans l'histoire de l'Espagne : on croit entendre un jésuite défendant la Santa Inquisizion... Bref, vous ne vous posez pas LA question, à savoir s'il n'y a pas là un crime contre l'humanité ?

Juan Carlos : Il ne m'appartient pas de critiquer m o n maître.

La Pilule : C o m m e on vous comprend : il vous fait roi. Vous auriez tort de le braquer contre vous.

Juan Carlos : Je dois tout à Franco, en effet.

La Pilule : La presse des Altesses relève avec satisfaction qu'il va s'établir entre l'Espagne et la Grèce des rapports privilé- giés, du fait que votre épouse, la princesse Sophie...

Juan Carlos : Mais non, mais non. A l'heure actuelle, la famille royale grecque vit en exil...

La Pilule : Nous entendons bien. Mais il n'en reste pas moins que le régime des colonels grecs a été mis en place et demeure en place grâce à l'action de la fameuse CIA, gouvernement

t I

C o o p - P i l u l e

Le satyre en chef vous offre aujourd'hui la possibilité de faire de « La Pilule » V O T R E J O U R N A L .

Un placement modeste peut devenir — qui sait ? — une bonne affaire pour vous : la Société coopérative d'édition du journal

« La Pilule » sera fondée dès que vous en manifesterez en assez grand nombre, c'est-à-dire bientôt.

Et « La Pilule » deviendra V O T R E J O U R N A L .

V O U S qui désirez participer activement à la vie d'un journal;

V O U S qui désirez soutenir « La Pilule » et assurer sa pérennité...

V O U S qui voulez faire un placement d'argent dans les limites d'une bourse modeste;

participez à la création de la Coopérative d'édition du journal

•< La Pilule » !

La part sociale est fixée à Fr. 40.—.

O n ne vous promet pas la lune. Mais quand le journal tirera à vingt ou trente mille exemplaires, avec ses « frais généraux- zéro », on peut envisager une coopérative prospère.

Renvoyez donc la formule ci-après à la Rédaction de « La Pilule », 11 rue du Valais à Genève :

Sans engagement définitif de ma ,part pour le moment, je sou- haite participer à la fondation de la Coopérative d'édition du journal « La Pilule » et suis disposé(e) à souscrire parts sociale(s) de Fr. 40.—.

Nom et prénom : Rue et numéro : Localité : Signature :

secret des USA. Or, on croit savoir que les U S A ont pris des contacts avec vous, que vous avez été invité là-bas récemment et qu'on a délégué chez vous le vice-président des Etats-Unis, M. A g n e w ?

Juan Carlos : O ù voulez-vous en venir ?

La Pilule : A ceci : si la CIA vous soutient, c o m m e elle soutient les colonels grecs, vous pourrez peut-être faire quelque chan- tage en faveur de la famille royale grecque ? Ainsi, on verrait refleurir en Europe quelques belles couronnes royales ? Et les monarchies reprendraient leurs droits, juste retour des choses après tant de siècles de déboires ?

Juan Carlos : Je vais demander à m o n maître ce qu'il en pense.

La Pilule : Parce que vous n'êtes pas capable de penser par vous-même ?

Juan Carlos : Pourquoi m e donnerais-je ce mal ?

La Pilule : Et quand vous aurez jeté un pont entre les colonels grecs et vous, on pourra dire que la stratégie méditerranéenne, qui fit tant baver feu le général de Gaulle, sera au point : les deux extrémités seront bien contrôlées !

Juan Carlos : Je vais demander à m o n maître si c'est bien ainsi qu'il l'entend...

La Pilule : Nous lisons dans « Images du M o n d e », journal des Altesses : « A vingt-quatre ans, on l'appelait déjà le dauphin, mais il ne posait encore aucune question... » A quel âge avez- vous posé votre première question ?

Juan Carlos : Je ne l'ai pas encore posée. J'attends d'être roi.

Et alors je demanderai à m o n maître : « Eh bien, est-ce bien vrai ? Je suis donc roi ? »

La Pilule : Vous avez préparé votre mot historique. Depuis quand le préparez-vous ?

Juan Carlos : Depuis le berceau...

La Pilule : Nous lisons cependant dans ce m ê m e journal : « De- puis quelques mois, Juan Carlos c o m m e n c e sérieusement à se poser des questions. » Q u e faut-il en penser ?

Juan Carlos : Rien. Je démens. Je ne m e pose pas de questions : je suis l'instrument de m o n maître.

La Pilule : Quels sont vos grands projets politiques ?

Juan Carlos : Je n'ai pas de projets politiques : le Caudillo a laissé un testament politique... je ferai exécuter...

La Pilule (effrayée) : ... tous les communistes ?

Juan Carlos : Mais non. Je ferai exécuter ce testament.

Juan Carlos : Oh, je ne dis pas que je ne prendrai pas l'initiative de faire exécuter de temps à autre un sale communiste par-ci, un sale anarchiste par-là. Mais pour l'essentiel, je ne ferai exé- cuter que les ordres de m o n maître.

La Pilule : Tous les espoirs sont donc permis en Espagne.

Juan Carlos : Tous les espoirs, en effet.

La Pilule : O n vous prête déjà un mot historique : « Je ne veux pas être une digue qui contient, mais un chenal où l'on puisse avancer avec ordre... »

Juan Carlos : Je ne suis pas mécontent de la formule.

La Pilule : L'image est saisissante, en effet : vu les dispositions que nous vous découvrons à poursuivre la politique de votre maître, nous vous imaginons fort bien c o m m e un chenal par où s'écoulera le sang qu'a répandu sur la terre d'Espagne votre sinistre prédécesseur. Bonne chance, Excellence. « La Pilule » ne vous baise pas la main : « La Pilule » se dilue au contact du sang humain. Or, vous avez trop étreint les mains sanglantes de votre maître à penser, de votre maître à... disons... tout faire (nous s o m m e s devenus prudents : un procès à la fois pour outrage à Etat étranger, cela suffit I).

Juan Carlos : Ohé, vous, là ! Et la politesse ? Le dernier mot d u n e interview appartient toujours au roi ! La Pilule : Eh bien, soit, dites-le donc, le mot de la fin ! Juan Carlos (bafouillant) : Euh. euh... il faut que j'en réfère à m o n maître : il ne m'a pas encore permis d'avoir des opinions... N. R. Praz page 1

' •

(2)

D i e u e s t - i l f r a n q u i s

Si Dieu est l'allié de Franco, c'est un salaud. Si Dieu existe et qu'il tolère « ça », c'est un salaud.

Heureusement, on sait qu'il n'en est rien: Dieu ne peut pas être un salaud. Et pour cause...

Voici de quoi vous réconforter, pilulomanes qui vous gavez de « Nouvelliste valaisan », de Heurtebise et autres Feuilles d'Avis cantonales et franquistes :

« ... Le général Franco, entouré de m e m b r e s de son cabi- net et d'une vingtaine d'évêques, et agenouillé devant la statue du saint (Jacques de Compostelle) a dit à haute voix : « Pendant notre croisade de libération, nous avons constaté à diverses reprises que les victoires les plus décisives étaient remportées les jours correspondant aux grandes fêtes de l'Eglise. C e fut le cas de la bataille de Brunete où, après plusieurs jours de piétinements, la vic- toire nous revint le jour d e la fête de notre saint patron.

Il ne peut en être autrement quand on combat pour la foi, pour l'Espagne et pour la justice. (!!! Burgos !!!). L A G U E R R E S E FAIT P L U S F A C I L E M E N T Q U A N D O N A DIEU P O U R ALLIÉ. »

Fin de citation. Vous avez bien lu. Vous n'avez pas la berlue. Cela s'est dit le 25 juillet à Saint Jacques de C o m - postelle. A la basilique c o m m e il se doit.

Dieu, si tu es le complice de Franco qui fut le complice de Hitler, tu ne vaux vraiment pas cher. Tu vaux le denier du culte. A peine. A peine-

Paul VI, jusqu'à plus ample informé, n'a absolument pas démenti la complicité de Dieu et de Franco. Ses Monsi- gnori spagnoli non plus.

Donc nous retenons que Paul VI et ses évêques sont d'ac- cord avec les propos de Franco.

Démentez, Messeigneurs ! Démentez, sinon vos catholi- ques vont enfin finir par croire que vous n'êtes que des imposteurs...

C e que vous n'êtes pas, naturellement...

Un colonel grec

+ u n c o l o n e l t u r c = C I A = g o u v e r n e m e n t s e c r e t d e s U S A

O n prépare un projet de fédération gréco-turque.

O n met en place, en Grèce, un régime dont on sait beau- coup mais pas tout : îles de la mort pour les opposants, torture et compagnie. O n met en place, en Turquie, un régime dont on ne sait presque rien, sinon que les procès d'opinion alimentent abondamment depuis quelque temps les prisons (et on imagine ce que doit être une prison turque !...).

Et on lance l'idée d'une fédération : c'est la grande poli- tique méditerranéenne m a d e in U S A ! Entre les deux, il y a les îles... Des tas d'îles. D e quoi y exiler ces têtes de lard d'opposants et ces têtes de Turcs.

Et puis, les îles offrent un autre avantage : du continent on n'entend pas les cris des gars que l'on torture...

O ù i l v a d u s o l d a t .

L a p r e u v e ?

Vingt-quatre personnes passent en ce m o m e n t en « jus- tice » à Athènes. Des lycéens ! Vingt d'entre eux sont des étudiants très jeunes. Leur crime ? Ils ont dénoncé... leurs propres tortures et ceci en montant une imprimerie clan- destine !

Autrement dit, vivement la fédération gréco-turque, afin qu'on puisse isoler sur des îles idéales ces forcenés qui osent montrer au m o n d e les traces de leurs tortures, c o m m e si cela était décent !

Fi ! Vous n'avez pas honte, jeunes gens ? O n vous croyait plus... Spartiates ! Tout d'abord, sachez que vos colonels ont raison. Toujours raison. Quoi qu'ils fassent. M ê m e lorsqu'ils vous arrachent les ongles, m ê m e lorsqu'ils vous brûlent la plante des pieds, m ê m e lorsqu'ils vous mettent au régime des électrodes, m ê m e lorsqu'ils vous fouettent.

Et lorsque vous envoyez vos rapports aux quarante-deux délégués et experts à la Conférence des Croix-Rouges à Genève, non seulement vous perdez votre temps (parce qu'ils s'en fichent : ils sont dans un fromage !), mais vous portez atteinte à l'honneur des colonels !

Or, c'est sacré, l'honneur d'un colonel ! Elève Constantin Costaracos, on va vous recopier vingt bâtons sur le dos I...

Toujours à feu et Hassan

Maintenant, il parle réformes. C'est un beau mot. Réfor- mes. Hassan II, roi du Maroc, annonce qu'il va associer les partis à un programme de réformes... Cela voudrait donc dire, si nous savons lire entre les titres du

« M o n d e », qu'avant le coup d'état m a n q u é les partis n'avaient rien à dire ?

Avouez donc, Majesté ! Il n'y a pas de honte à ça ! Vous n'êtes ni le premier tyran ni le dernier à régner par la ter- reur ! O n vous en citerait vingt ! Vous êtes en bonne compagnie, allez ! Mais ne nous faites pas rigoler avec vos « réformes ». A u fait, que voulez-vous réformer au juste ? La façon d'exécuter vos ennemis sans jugement ? Nous avons U N E réforme à vous proposer : la fin des tyrannies sanguinaires. Ç a vous va ?

Simple question

... à Juan-Carlos, vice-caudillo :

— Votre future Majesté, dites-nous que vous allez libérer les cinq h o m m e s et les cinq femmes qui viennent d'être condamnés, à Burgos, à quinze ans de prison ?

— J'en demanderai l'autorisation au Caudillo.

— Merci, future Majesté, nous n'en attendions pas moins de vous. Or, c o m m e nous connaissons déjà la réponse du Caudillo...

— Eh bien, puisque vous connaissez sa réponse, pourquoi m e posez-vous une question idiote ?

— Idiote, en effet.

Cette tête soumise aux

« massages » et « frictions » m a n u militari est une tête de Turc.

U n e vraie.

C'est un manifestant turc remis en boîte de conserve par un érudit formé à l'école de la CIA, gouvernement secret des U S A , selon la tradition qui a fait ses preuves ailleurs : en Grèce, au Brésil...

O ù il y a du soldat...

Chante, déesse... disait le poète...

Chante, déesse, la culture amerloque.

O ù il y a d u s o l d a t ( b i s )

Le professeur Louis Dumont, directeur d'études (socio- logie de l'Inde) à l'Ecole pratique des hautes études à Paris, publie dans « Le M o n d e » le document suivant : le dialogue échangé en phonie entre commandants d'unités chargés d'attaquer l'Université de Dacca au Pakistan oriental :

— Combien de morts environ ?

— A u moins trois cents...

— Parfait ! (Well done !). M e s félicitations à tous pour ce merveilleux travail (wonderful job)...

Point. A la ligne. Si on ajoute à cela le fait qu'on a systé- matiquement trucidé les bébés et les enfants en général (ce qui explique, cher Monsieur Kaiser de « Terre des H o m m e s », pourquoi vous avez vu si peu d'enfants dans les c a m p s de réfugiés en Inde), vous avez compris : là où il y a du soldat...

Futurs citoyens, futurs soldats, ne refusez pas de servir.

A u contraire ! Faites une carrière militaire. O n vous y encourage vivement.

Voyez le résultat : vous aurez droit à des félicitations.

Et si vous tuez beaucoup, beaucoup de bébés en les écartelant (oui, c'est ainsi que les soldats pakistanais ont « procédé »), vous aurez droit à beaucoup, beaucoup de décorations.

Une médaille par bébé éventré.

Une croix de guerre par enfant écartelé.

Vive la soldatesque ! Vive l'armée ! Vive l'humanisme militaire !

Oui, m e direz-vous, ce sont là des m œ u r s de sauvages...

Des m œ u r s de sauvages, c'est vrai : les sauvages que vous êtes quand vous sortez d'une école militaire. Car enfin, que vous apprend-on d'autre, sinon à tuer ? Eh bien, tuez, puisque vous y trouvez du plaisir ! Et choi- sissez de préférence les bébés : ça n'offre pas beaucoup de résistance et ça s'écartèle avec une facilité déconcer- tante, la chair fraîche...

Désarmement et bla-bla-bla

Depuis... au fait, depuis combien de temps ?... de graves messieurs se réunissent à Genève pour parler du désar- mement.

Ils en sont, à l'heure actuelle, à « proposer des projets pour l'interdiction des armes bactériologiques »...

Ils les proposeront encore en 1980, leurs projets. Et en 1999 aussi. Et nous en serons toujours au m ê m e point...

A moins que...

A moins que, d'ici là, quelque idéaliste courageux n'ait fait péter ce repaire de truands hypocrites qu'est la Con- férence du désarmement.

Il n'y a qu'un désarmement possible et il est... moral.

C'est le Désarmement moral qu'il faut à l'humanité. Et il est en marche, heureusement. A u x fastes du Réarme- ment-moral-en-château, nous proposons, nous, le Désar- m e m e n t moral par refus pur et simple de tuer.

Q u a n d il n'y aura plus personne pour faire fonctionner vos machines à tuer, Messieurs les hypocrites officiels, vous aurez enfin compris que votre bla-bla-bla ne trompe plus personne.

Mais rien ne vous empêchera de vous réunir pour discuter alors de... réarmement ? C'est dans votre ligne de con- duite, après tout...

Pauvres petits f

On les a giflés, les pauvres petits ! Des officiers, qui plus est. Et en public. Sur la place du village. Et, comble de

l'humiliation, ce sont leurs supérieurs qui les ont giflés ! Eux, des officiers de l'armée sud-vietnamienne !

Et pourquoi ? Une peccadille ! Ils avaient « c o m m i s des atrocités » (lesquelles ? lesquelles ? on brûle de les con- naître I) contre la population civile au Cambodge...

Seraient-ce eux, les soldats coupeurs de têtes ?

Les gifler pour ça ? Il y a disproportion flagrante entre le délit et la punition ! U n bon petit sermon eût suffi : « Mais enfin, m e s enfants, vous n'avez pas honte ? Couper ainsi la tête des gens ? Leur arracher leur foie et le montrer aux photographes ? Vous serez punis : vous ferez trois fois le tour de la cour. A u pas de charge. »

Voilà qui eût été salutaire. Et amplement suffisant. O n frémit à la pensée de l'humiliation qu'ont subie ces valeu- reux soldats tortureurs de civils, violeurs de jeunes tilles et coupeurs de têtes ! Et le respect des décorations ? Et le prestige de l'uniforme ?

Il n'y a pas de justice : ce sont toujours de pauvres bou- gres d'officiers qui payent. Pauvres petits I

C a m a r a d e d i p l o m a t e t u e s u n t r a î t r e !

Camarades russes, vous aevz « averti » le Soudan : si vous continuez de faire les méchants avec les c o m m u - nistes soudanais, on sera obligé de rompre les ponts diplomatiques avec votre pays !

Et ça t'embête, camarade diplomate : because le Nou- meiry-les-mains-rouges (qui n'a de rouge que les mains, because le sang des communistes exécutés) est très im- portant stratégiquement, vu qu'il se réclame de Nasser...

Q u e c'est donc embrouillé !

Eh bien, camarade au n o m des ronds de jambe diploma- tiques, tu as renié tes frères exécutés par le tyran-colonel soudanais ! Camarade, au n o m des ronds de jambe diplo- matiques, tu t'es transformé en traître de la pire espèce.

En lâche.

Les communistes du m o n d e entier sauront apprécier le geste : ils savent jusqu'où peuvent aller les « protestations officielles » du premier pays socialiste du m o n d e lorsque d'authentiques martyrs sont sacrifiés sur l'autel de la diplomatie.

Camarade-traître, tu t'es embourgeoisé...

Faux frères !

Lorsque les camps de réfugiés ont commencé de proli- férer autour d'Israël, au Liban, en Jordanie, en Egypte, en Syrie, frère Hussein, frère Nasser, vous menâtes grand tapage !

Et les enfants commencèrent à naître dans ces c a m p s de concentration. Et ces enfants grandirent. Et aujourd'hui ils sont des h o m m e s . Et ils sont devenus les feddayins.

Frère Hussein et frère (feu) Nasser, vous êtes grands.

Presque aussi grands qu'Allah. Mais pas aussi grands que les émirs qui vous entourent : ils ont le pétrole, eux.

Et ça les grandit.

Si vous aviez consenti, vous et vos faux-frères les multi- multi-multi-milliardaires du Koweit, de l'Arabie séoudite et lieux environnants à sacrifier quelques petits million- nièmes de vos revenus nationaux ou personnels respec- tifs, les c a m p s de réfugiés auraient disparu depuis belle lurette. Et les feddayins d'aujourd'hui seraient intégrés dans la grande famille (tu parles !) arabe. N'est-ce pas, m o n frère, prunelle de m e s yeux ?

Hélas. Le réfugié, c'est avant tout un bon bouc émissaire : on l'utilise politiquement pour exciter la colère des frères arabes contre l'ennemi c o m m u n , Israël. Et on laisse cre- ver de misère ces misérables dans leur crasse.

Au besoin, on les extermine. N'est-ce pas ? Votre Majesté, Hussein de Jordanie ? Pour sauver votre trône, au lieu d'offrir aux feddayins l'intégration fraternelle, vous les avez exterminés.

Jusqu'au dernier.

Bravo, Majesté. C'est de la Grande Politique, ça.

Qu'est-ce qui m e retient ? Mais qu'est-ce qui m e retient de vous traiter d'... ? U n procès à la fois, Majesté. Mais je vous le dirai un jour. Comptez sur moi. Car vous l'êtes vraiment. Le satyre fraternel

C i , t u e s m o r t p o u r r i e n •

La comédie des élections présidentielles s'organise au Sud-Vietnam.

Trois candidats. Trois généraux.

Naturellement.

Vous n'imaginez pas que les U S A vont prendre le risque de « permettre » à un civil d e briguer la présidence ? Et, si nos oreilles sont bonnes, un spécialiste du problème a déclaré à Radio-Sottens à peu près ceci :

— l'armée fournit le plus gros des voix... parce que l'ar- m é e vote deux, trois ou quatre fois si cela est néces- saire pour faire « passer » L E candidat voulu par les U S A ;

— il est impossible de contrôler les votes de l'armée, puisque c'est le général-candidat qui donne les ordres et fait voter.

Mieux vaut entendre ça que d'être sourd...

G.l.'s, marines, vous êtes morts pour rien ! Vous avez traîné derrière vous la pourriture intégrale, vous en avez répandu la semence au Sud-Vietnam. Pour en arriver là.

A un simulacre d e votations !

Et quand, dans son vocabulaire idiot, le gouvernement de Hanoï parle de « gouvernement fantoche », on hausse les épaules : c'est de la propagande.

Evidemment, c'est AUSSI de la propagande. Mais c'est surtout un fait : le gouvernement du Sud-Vietnam élu par le vote triple de chaque soldat baïonnette dans le dos (tu votes pour Thieu, n o m de Thieu, sinon je te descends !) est un gouvernement fantoche ! Mais si les camarades de l'autre bord se décidaient, une bonne fois, à changer de vocabulaire (on a assez de vos « masses », de vos

« grands monopoles », de vos « gouvernements fanto- ches », camarades : vous ne pouvez pas parler c o m m e tout le m o n d e , non ?), on prendrait enfin conscience d'un fait il n'y a pas de VRAI gouvernement au Sud-Vietnam, pas plus qu'il n'y aura de V R A I E S élections.

Et tout le m o n d e est mort pour rien, là-bas. Pour que la population civile se voie infliger un gouvernement de généraux « plébiscités » par leurs soldats à raison de trois votes par tête de pipe !

C'est beau la « civilisation » de la CIA, gouvernement secret des U S A et fauteur de « gouvernements » géné- ralesques, colonelesques, caporalesques et carnava- lesques !

ABONNEMENT GRATUIT

a t o u t e p e r s o n n e qui n o u s a u r a t r o u v e SIX a b o n n e s . La Pilule

page 2 Les pages 3 à 34 qui, dans les autres Journaux, contiennent de la publicité pour tout ce qi

(3)

P o u r q u o i p a s n o u s ?

L'objection de conscience est définitivement admise en Italie. Les h o m m e s qui, pour des raisons de conscience, c'est-à-dire les seuls vrais, les seuls « humains », pour- ront désormais accomplir un service civil d'une durée égale à celle du service militaire : 18 mois.

L'Italie n'est pas l'Espagne. Là-bas, on a admis l'objection de conscience à la manière franquiste : environ trois ans de service civil et obligation de purger préalablement, de toute façon, six mois de service militaire, histoire de se faire endoctriner à souhait.

Et chez nous ? N o s tueurs en puissance n'en démordent pas : ils continuent de condamner à la prison les gars qui n'en veulent pas, de leur boucherie patriotique, patrio- tarde et rétrograde.

Faut dire qu'on est plus évolué, chez nous...

Objecteurs de conscience

O n m a n q u e d e l o c a u x

d'arrêts

C h a r i t é é c h a u d é e .. C h a u d e *

^ ( f A a f e q

« ^ d l É l ÏVSb

8 à & 3 E

f i

m u

m

m

/

* mi

IC

ON N'A ?f\S ENCORE PEWÔE AUX CAMP5 DE CONCENTRATION...

Pourquoi pas «elles»?

Les crétins revanchards qui ne voulaient pas du vote des femmes lancent leurs pétards mouillés : la création d'un service civil obligatoire pour les jeunes filles ! Zut pour vous, demeurés ! O n vous entend d'ici :

— A h ? Elles veulent voter ? Eh bien, soit, elles voteront.

Mais...

Mais on va leur faire tâter aussi des D E V O I R S du citoyen.

Et on va leur coller trois mois de service. C o m m e pour nous.

Ils sont d'un tact, nos retardataires ! Et d'une galanterie ! Faut vous faire une raison, Messieurs, nos jeunes filles sont bonnes pour l'amour, pas pour la guerre...

Cherchez ailleurs.

A hypocrite, hypocrite et demi

Saint Maurice Deléglise, dans le « Nouvelliste » à Franco et à Luisier, écrit ceci à propos de la pauvreté :

« Le roi lui-même n'est pas à l'abri de la voix tonnante de Bossuet, dont les apostrophes à peine voilées lui rap- pellent les scandales de sa vie privée. Citons, parmi tant d'autres, quelques phrases du sermon « Sur l'éminente dignité des pauvres » :

« ... L'Eglise dans son premier plan n'a été bâtie que pour les pauvres et ils sont les véritables citoyens de cette bienheureuse cité que l'Ecriture a n o m m é e Cité d e Dieu... »

«... Les riches, qui étaient les premiers dans la synago- gue, n'ont plus aucun rang dans l'Eglise... »

« ... L'Eglise de Jésus-Christ est véritablement la ville des pauvres. Les riches n'y sont soufferts que par tolérance... »

« ... Malheur aux riches ! »

Eh bien, saint Maurice ! Va donc le dire à R o m e ! Va donc dire ça à ton Paul VI qui, nous disait récemment un des pontes de la grande institution financière IOS (« Tribune de Genève »), possède le plus grand portefeuille d'ac- tions de toute l'Italie !

Eh ! Va le dire à R o m e , Maurice. Pas à nous ! En passant, glisse aussi un mot à notre Bonvin national et à son cure-

ton de fiston de choc : il ne passe pas pour être très pauvre, notre prince des communications ! Et ses vignes seraient-elles les vignes du Seigneur ?

L'amen au culte

C'esf officiel : sœur Fiorella, chargée par Dieu (par papeton interposé) de veiller à ce qu'aucun short et au- cune mini ne franchisse le seuil de l'église Saint-Pierre, Cité du Vatican, est au bord de la dépression nerveuse.

Elle a levé les bras au ciel (!) devant l'ampleur du désas- tre : deux mille minis en douze heures se sont présentées à la porte du Vatican ! Trente-cinq en une seule minute, paraît-Il.

« La Pilule » a interrogé sœur Fiorella. La vérité, c'est nous ( c o m m e toujours) qui la détenons : en réalité, ce ne sont pas les minis qui l'ont affolée au point de deman- der du repos. C e sont les shorts. Masculins. Et ça lui a tourné la tête, à la pauvre bonne sœur. Faut la compren- dre : voir défiler ainsi, à longueur de journée, des mollets poilus, velus à point, des cuisses « c o m m e ça » et des débuts de tentation « c o m m e ça », pour une sœur à qui la tentation, précisément, est interdite...

S œ u r Fiorella, « La Pilule » vous propose un satyre. E n redingote. Mais nu sous sa redingote. Ç a vous va ?

D e temps en temps, il fait reparler de soi M. l'ex-Chaudet échaudé.

Quand ce n'est pas pour donner son avis sur les cheveux longs des soldats (ses ex-enfants chéris), c'est pour para- der avec un petit enfant noir sur les bras.

Charité, que de crimes ne commet-on pas en ton n o m ? Cette fois, c'est pour prendre le contre-pied de Terre des H o m m e s . C'est pour damer le pion à M. Kaiser qui pro- pose l'arrivée en Suisse de 300 000 réfugiés (sur six mil- lions) Pakistanais.

Dans une lettre à « La Suisse », le Chaudet échaudé écrit noir sur blanc :

«Le drame du Pakistan exige malgré toutes les difficultés du contexte, d'agir sur place...

Pan ! Vlan ! Il a ainsi volé dans les plumes de Terre des H o m m e s qui voudrait bousculer notre confort et surtout le confort de notre conscience.

Chaudet, généreux c o m m e seul peut l'être un ex-ministre de la guerre, c'est-à-dire l'homme chargé par notre Gou- vernement d'entretenir et de huiler à coups de milliards la machine à tuer en série (alias le budget militaire), Chaudet, l'homme qui régna des années durant sur tout cet appareil à tuer s'est transformé (ô don de Dieu !) en Homme-Orchestre-Charité !

O n aura tout vu !

Il aime son prochain, le Chaudet ! Il l'aime m ê m e tant que, c o m m e il a de la Charité une conception très personnelle, il offre aux infirmières de son « organisation » des salaires équivalant à peu près à celui d'un... Conseiller d'Etat ! Et si vous en doutez, on vous en fournira la preuve.

Par trois. O u par quatre. A votre choix.

Monsieur Chaudet, quand on a dirigé un appareil à tuer en série, on devrait avoir la pudeur de s'abstenir de soi- gner les victimes d'un appareil à tuer similaire, fût-il pakistanais...

Mais la pudeur, n'est-ce pas, quand on a pris l'habitude de « faire parler de soi » à tout propos, c'est déconseillé.

Cette charité à la Caritas-Chaudet est une injure à qui en bénéficie. U n e injure, Monsieur. Un crachat de riche à la face du miséreux. Mais, venant d'un ex-ministre de la guerre, nul doute que ce crachat-là ne soit bourré de vita- mines A. A c o m m e armements... D e vitamines H c o m m e hypocrisie.

Tant mieux si votre action « sur place » peut alléger le calvaire de cette population victime de la guerre. Mais votre insistance m ê m e à damer le pion à Terre des H o m m e s (votre « sur place » souligné) est d'une écœu- rante bassesse...

Un coup bas de soldat.

L'heure aux visions

Télévision, religion et publicité... On croit rêver quand on lit ceci dans les journaux romands :

« Publicité le dimanche à la TV. Les Eglises, oui, mais... » Oui, mais quoi ? Mais... à la condition qu'on leur donne P L U S d'heures d'antenne. A Elles. Les Eglises. Protes- tante et catholique.

Sans blague.

Pilulomanes, amusez-vous à faire le compte des H E U R E S de propagande dont disposent les Eglises à la Télévision ! Et ensuite, faites un autre compte :

— combien d'heures sont accordées aux libres-penseurs?

— combien d'heures sont accordées aux francs-maçons?

— combien d'heures sont accordées aux marxistes-léni- nistes ?

— combien d'heures sont accordées aux anarchistes ?

— combien d'heures sont accordées aux minorités reli- gieuses telles que les Témoins de Jéhovah, qui prô- nent, les insolents, que le c o m m a n d e m e n t « Tu ne tueras point » est aussi valable pour la soldatesque ?

— combien d'heures sont accordées aux minorités poli- tiques ?

— combien d'heures sont accordées aux minorités cul- turelles ?

— combien d'heures sont accordées aux objecteurs de conscience ?

— combien d'heures sont accordées enfin aux 85 % de la population qui N E S E R E C O N N A I T P A S D A N S L E S EGLISES OFFICIELLES E T N A T I O N A L E S ?

Oui, Monsieur le Pasteur, oui, m o n Révérend, nous disons 85 % de la population qui ne se reconnaît en vous que le jour du baptême — parce qu'il faut bien inscrire quel- que chose sous la rubrique «religion» dans l'état-civil — le jour du mariage — parce qu'il fait beau se marier en blanc — et le jour de la mort, parce que vous organisez de belles cérémonies pour consoler le mort d'être mort et de ne rien trouver au-delà de la mort...

Oui, révérends, 85 % de vos « ouailles » ne pratiquent pas vos religions « officielles ». Mais vous bénéficiez néan- moins d'heures incalculables à la Télévision. Par quel pri- vilège ? Et vous en voudriez plus encore ?

Oui à la publicité, à la condition que...

Marchands, Jésus vous a déjà chassés de son Temple une fois...

« La Pilule » EXIGE aussi son heure de télévision. C'est son droit. A u n o m de la liberté de dire tout haut ce que beaucoup (oh ! oui, beaucoup !) pensent tout bas...

L ' I N D É P E N D A N C E D E « L A PILULE» D É P E N D D E V O U S I

L ' I N D É P E N D A N C E D E T O U T J O U R N A L QUI DIT T O U T HAUT C E Q U E V O U S PENSEZ T O U T BAS

EST D A N S LES ABONNEMENTS...

(Faut-ll vous faire un dessin ?)

C h a r i t é , J e t e h a i s !

La récente affaire Caritas (vite, vite enterrée avec absolu- tion et extrême onction) a fait ressortir un fait navrant, à savoir que sur 1000 francs recueillis par la plupart des institutions de charité publiques, plus d'un tiers, soit 300 francs, sauf erreur, fondent dans les frais adminis- tratifs.

Et, à notre connaissance, Messieurs les employés, m e m - bres et délégués de notre sainte Croix-Rouge (CICR) ne font pas piètre figure sur le plan social, ni en Suisse ni lorsqu'ils se rendent à l'étranger. Les hôtels à deux étoiles ? Ils ne sont certainement pas pour eux. Ceux à une étoile ou sans étoile du tout ? Fi ! Qu'alliez-vous imaginer ? Q u e la « charité » m a n g e de ce pain-là ? Quant à Caritas, nous en avons assez parlé. Point. A la ligne. U n tiers aux institutions religieuses, un tiers au Vatican et un tiers... à qui ? A h ! on a oublié les pauvres ! Quand on pénètre, par contre, dans les « bureaux » d e

« Terre des H o m m e s », à Lausanne, on se trouve là dans la vraie ambiance non pas de la charité, mais de la géné- rosité humaine. Vous en doutez ? Allez-y voir. Et si M. Kaiser consent à vous faire voir sa collection de photos d'enfants mutilés par l'imbécillité des militaires (pas d u tout désavoués par le CICR ni par Caritas !), je vous défie de repartir de là sans avoir fait quelque chose pour

« Terre des H o m m e s ». Et pourtant...

Et pourtant, je suis contre la charité. Résolument. Je hais la charité. Pourquoi ? Parce qu'elle contribue à donner bonne conscience à ceux qui la font et à ceux qui, en lieu et place de charité, devraient faire régner L A JUSTICE.

Et j'affirme que la mendicité publique périodiquement organisée avec le concours de tous les moyens d'infor- mation, journaux, télévision, radio et bénédiction d u Conseil fédéral en faveur de la lutte contre le cancer, en faveur des pays en voie de développement, des dia- bétiques, des malades du cœur ou du foie, des enfants biafrais ou vietnamiens, des victimes d'un cyclone ou d'un tremblement de terre, j'affirme que cette mendicité publique est non seulement une honte, la honte de notre société, mais encore le moyen le plus sûr, le plus per- vers, le plus grossier d'endormir le bon peuple ! Là où il faudrait la justice, on fait intervenir la charité. Et c'est ainsi que la charité retarde l'avènement final de la justice.

La charité est donc une bâtarde, fille de l'hypocrisie et de l'égoîsme.

Et cela, les nantis le savent bien ! Les d a m e s patronesses aussi. La charité ? C'est la f e m m e de M . le président du Conseil d'administration et m e m b r e de douze comités allant se prostituer avec ostentation sur les places publi- ques en faveur de la Crèche du personnel des usines Tamtam, afin qu'il soit dit de toutes parts que la charité est l'affaire des gens de bien. Et des gens de biens. Mais de là à donner aux ouvriers de l'usine Tamtam de quoi faire en sorte que leur f e m m e puisse se passer de tra- vailler — et par conséquent de quoi supprimer la crèche de l'usine — il y a un fossé qu'il faut bien se garder de franchir.

Vive donc les affamés ! Vive le cancer ! Vive les cyclones et les tremblements de terre et vive la guerre qui permet- tent aux salauds d'hypocrites qui dirigent notre société anonyme de s'exhiber à grands coups de millions m e n - diés à ceux qu'ils exploitent mais qui en retirent un tel sentiment de réconfort : la bonne conscience !

Charité, tu n'es qu'une putain qui retarde le règne de la justice. Ton proxénète est l'Etat et ta protectrice la Reli- gion.

Le premier a son « aide aux pays en voie de développe- ment », la deuxième ses missions.

Le premier spécule sur les échanges commerciaux futurs, la deuxième sur les « conversions » obtenues frauduleu- sement en tendant la Bible ou le Catéchisme de la main droite et le morceau de pain de la main gauche : tu veux du pain ? Lis d'abord le catéchisme ! Charité, tu es la honte de notre « civilisation ». Mais, en attendant...

En attendant, il y a « Terre des H o m m e s », heureusement : neutre, sans religion ni politique. Mais il y a aussi, hélas, les autres, les charognards de la misère, les exploiteurs de lépreux, les prêtres de la guerre écumeurs de c h a m p s de bataille, complices de l'Etat-patron, de l'Etat-tueur.

En attendant... Jusqu'à quand ? N. Praz

Au nom de la p... pop H été

Munich. Deux « bandits » décident de prendre des otages dans une banque pour protéger leurs fuite alourdie par le butin.

La police mobilise la fine fleur de ses tireurs autour d e la banque. Résultat, fatalement : fusillade.

Résultat, fatalement, des blessés et., une morte. L'histoire dira si c'est une balle de bandits légaux vulgairement appelés policiers ou de bandits hors-la-loi vulgairement appelés gangsters.

L'histoire ne dira pas, évidemment, que M . le chef de la police aurait tout aussi bien pu laisser s'enfuir les bandits avec leur butin et sauver ainsi une ou plusieurs vies hu- maines. Mais il y a l'honneur. La fierté. L'orgueil de la police qui ne P E U T pas être inférieure aux bandits. Et. au n o m de cet orgueil imbécile, on ordonne la fusillade.

La banque ne s'en serait pas portée plus mal : les assu- rances l'auraient remboursée. La compagnie d'assurances qui, c o m m e toutes les compagnies d'assurances, possède des milliards de milliards aurait ressenti ce contre-coup exactement c o m m e vous et moi perdant un petit centime rouge. Mais il y a aussi la propriété sacrée — dont la banque reste le symbole.

Et au n o m de la propriété il est juste et salutaire qu'une f e m m e — qui n'y était pour rien — soit criblée de balles...

Et l'un des « bandits » itou.

est contre et contre tout ce qui est pour, ont été supprimées. Appréciez le geste. Merci. page 35

(4)

C e s b o u r g e o i s qu'on dérange...

...à la Chaux-de-Fonds

U n monsieur appelle la police qui intervient sur l'heure pour imposer le silence à un orchestre pop (Full House) qui avait pourtant loué un local en bonne et due forme...

à la municipalité m ê m e ! Résultat : plaies et bosses pour le batteur et matériel sérieusement e n d o m m a g é . O n en est à la d e m a n d e de dommages-intérêts.

Le monsieur qui a porté plainte pour bruit-le-dérangeant- dans-son-sommeil est toujours aussi satisfait de soi- même...

...à Genève

Toujours satisfait d e soi-même est l'âne bâté qui a porté plainte, à Genève, contre les jeunes gens qui occupaient un prieuré désaffecté. Résultat? O n trouve quatre-vingts jeunes gens à qui o n n'a rien à reprocher sinon d e n'être pas, sur l'heure, porteurs d e leur carte d'identité. V o u s vous p r o m e n e z avec votre passeport en p e r m a n e n c e sur vous, vous autres ? P a s moi.

Et c o m m e il faut bien justifier aux yeux d e l'opinion publique, la garce, une descente d e police en force, o n pêche U N gars qui avoue avoir occasionnellement ab- sorbé d e la drogue. Belle prise, Messieurs!

Et o n reconduit à la frontière quelques gars qui « n'ont pas d e m o y e n s d'existence » (sic)... Autrement dit, il est probable, voire certain, q u e ces « garçons sans m o y e n s d'existence » auraient, tôt o u tard, s o m b r é dans le vice.

C'est tellement évident, n'est-ce pas ?

Si le ridicule tuait, Monsieur le Chef d e la police, vous seriez mort c e jour-là : obéir ainsi aveuglément à un petit- bourgeois qui d é n o n c e tout rassemblement d e jeunes gens jugés trop chevelus pour être honnêtes... Bref, o n vous laisse apprécier.

Le fait est qu'on n e peut plus les supporter, ces jeunes gens qui... n'ont pas d e m o y e n s d'existence, qui refusent la prison-usine et l'usine-prison ! Ils ne sont pas faits c o m m e tout le m o n d e . Ils trouvent le m o y e n d e survivre...

sans m o y e n s d e survivre. C'est louche. Forcément.

Petits-bourgeois, police d e petits-bourgeois à usage d e petits-bourgeois, vous êtes petits, petits, petits, minus- cules, minables, minables, minables.

U n b o n conseil, amis : ayez toujours au moins dix francs sur vous et u n e pièce d'identité. C'est tout ce qu'il faut pour être « honnête », par les t e m p s qui courent...

...en Valais

Et voici, en étrennes, un beau morceau de bravoure m a d e in « Nouvelliste » fascisto-vaticanais, ce qui nous aura permis de faire un beau tour de Romandie : La Chaux-de- Fonds, Genève, Martigny...

« L'INTERVENTION D U G E N D A R M E N E F U T P A S N É C E S S A I R E .

Martigny. O n connaît chez nous, c o m m e partout ailleurs, le minus habens à califourchon sur le vélomoteur m a - quillé faisant un bruit de tonnerre. O n l'accepte encore et tout juste lorsqu'il circule sur la voie publique. Mais où cela devient catastrophique, c'est quand il est accom- pagné de « confrères » envahissant les trottoirs au risque de blesser les passants. L'autre jour, cette bande d'hur- luberlus menait un carrousel autour du square des Mes- sageries, incommodant les consommateurs tranquillement assis à la terrasse des deux établissements publics se trouvant devant la Grand-Maison.

U n e fois, deux fois, trois fois. Pas une de plus, car M m e F.P. eut tôt fait de mettre en fuite les acteurs de cette ronde infernale. »

Et ça sous le titre : L'intervention de la police ne fut pas nécessaire...

Le minus habens n'est pas celui qu'on croit. Le reluisant

« chroniqueur » du « Nouvelliste » qui a ainsi gagné 15 centimes la ligne n'est pas visé, naturellement...

C'est du grand journalisme, ça. N o n ? Faut bien s'indigner de quelque chose...

...à Lausanne

Trois étudiants espagnols donnent la sérénade sur le quai d'Ouchy. O n les applaudit. Ils se préparent à «affronter»

le public d e la terrasse voisine quand, soudain, ils doivent affronter... les flics qui, séance tenante, les embarquent.

Motif ? O n vous le d o n n e en mille ! Pour chanter aux ter- rasses des cafés, à Lausanne, il faut... une P A T E N T E ! Bravo, Monsieur Chevallaz ! O n vous a déjà traité d e cra- paud. O n vous re-traite d e crapaud.

...à Fribourg

A Fribourg ? Il n'y a plus d e jeunesse : o n l'a muselée à tout jamais.

A u n o m d u Père, d u Fils et d u Saint-Esprit. A m e n .

L a P i l u l e c u r a t i i r e M i c h a d e l a L o u v e

Cher rédenchef et ami,

Permets que je t'appelle ami et que je te tutoie, non pas par fanfaronnade, mais bien par admiration. (Réd. — Le satyre en chef est modeste et aime s'en vanter... N e le mettez pas trop mal à l'aise.)

Le hasard, seul le hasard a mis entre m e s mains le N° 11 de ta « Pilule ». Je maudis ce hasard, car il est venu bien tard.

Aussi je m'abonne immédiatement. Et si ce m ê m e hasard voulait être clément, il ferait que les dix premiers numéros existent encore et que tu puisses m e les envoyer.

Bêtise humaine... Humaine est de trop, disait Jules Renard, il n'y a que les h o m m e s qui soient bêtes. Et toi, tu dénonces cette bêtise et cette hypocrisie qui caractérise l'homme. Je suis h o m m e , donc aussi bête et hypocrite que les autres, mais moi, au moins, je le sais. Si — je dis bien si — les colonels, les curés et tous ceux qui croient avoir une mission ont raison de ta « Pilule », car hélas le bon bord a toujours raison, ne m e rembourse pas cet abonnement : la lecture d'un seul numéro de ton journal vaut 48 francs.

Je suis de la génération qui n'a su que mettre la main sur la couture du pantalon et c'est à quarante ans que je conteste.

C'est peut-être un peu tard. Sache cependant, ami, que je ne conteste pas c o m m e pourrait le faire un raté, par dépit, bien au contraire. Cette société m'a permis, à moi, ouvrier aux études primaires, de devenir un directeur important au sein d'une société commerciale importante. Ele m'a m ê m e permis de deve- nir capitaliste. Je suis donc le prototype du parfait bourgeois.

Cependant, si tous les bourgeois voulaient, ne serait-ce qu'une heure, croire en l'effet curatif de ta « Pilule » pour soigner la c..., alors ta « Pilule » pullulerait, et ce serait tant mieux.

Pour ton plaisir personnel, je joins à m a lettre, tirés d'un volume traitant de l'hypocrisie, les conseils aux confesseurs. Peut-être qu'avec ta plume alerte tu pourras en sortir quelque chose...

G. B.

PS. — Je ne découpe pas le bon afin de ne pas abîmer le N» 11.

Réd. Cher G.B., nous allons sûrement tirer quelque chose d e ton ahurissant document. Voici, pour le plaisir du lec- teur, un extrait d e ces fameux conseils — nous y revien- drons — d o n n é s aux abbés par... Dieu sait qui (Monsei- gneur l'évêque ? le Vatican ?) :

R é p o n s e à un h o m m e qui confesse le péché d'onanisme (si vous n e savez pas ce q u e c'est, ouvrez le Larousse ou interrogez M . le curé ou Claude Paschoud du Pamphlet qui ne parle q u e d'onanisme cérébral) :

Le pénitent : M o n père, nous s o m m e s pauvres, m a f e m m e et moi : c o m m e n t pourrions-nous élever u n e famille n o m - breuse ?

L e confesseur : V o u s deviez penser à cela avant d e vous marier. Néanmoins, n e tourmentez pas votre esprit pour cet objet : Dieu vous viendra en aide...

Merci, ami. O n n'a pas fini d e rigoler en effeuillant cette marguerite-là! Mais je dois te prévenir : si « L a Pilule » publiait c e q u e les évêques écrivent à leurs curetons,

« La Pilule » s e ferait interdire par la censure valaisanne et fribourgeoise... Et m ê m e vaudoise !

C e qui serait un comble !

Contraception à l'italienne par les "« médecins du culte •

S '•

*.

'\

* 5 C V

/' V

i~

5«-r-

.^tlSss^

6 L

mm •H

i rv^

nota

Rien d e plus c a u c h e m a - resque, d e plus annihi- lant pour l'amour q u e l'habitude ! Et le mariage est habitude. Pilulettes.

m e s jolies, si vous avez jusqu'ici é c h a p p é à ce monstre tentateur, vous savez à quel point je dis vrai !

N o m b r e d e m e s amies se plaignent qu'au bout d'une année, parfois plus, par- fois moins, leur mari n e les regarde plus q u e c o m m e un meuble. Meuble sur lequel ils se reposent d e t e m p s à autre, mais d e plus e n plus rarement.

Par contre, la f e m m e mariée est très rapidement transfor- m é e en f e m m e d e m é n a g e par l'alchimie d u mâle posses- seur, une b o n n e à toute faire et une pondeuse d e rejetons.

L ' h o m m e rentrant chez lui (et n o n pas chez eux ! N u a n c e importante, Pilulettes !) trouve tout naturel q u e la table soit mise, les enfants torchés, et le repos mitonné. Il n'embrasse sa f e m m e (quand il l'embrasse !) q u e d'une lèvre distraite. Il la regarde, mais il n e la voit p a s ! S o n œil traverse sa f e m m e c o m m e des rayons X. Il m a n g e en vitesse, f u m e sa cigarette, et repart, laissant à l'épouse l'impression q u e Monsieur n'est ici qu'en transit, qu'il vit non pas à un foyer, mais à l'hôtel !

Pourquoi vous plaignez-vous, Pilulettes mal mariées ? V o u s n'avez q u e ce q u e vous méritez ! V o u s avez cru, peut-être d e bonne foi, q u e le mariage pouvait être u n e lune d e miel prolongée. Mais le miel a rapidement moisi.

V o u s avez certainement acculé l'homme à la fatale signa- ture par ces subtilités et trucs féminins q u e nous possé- d o n s toutes : chantage gentil, larmes, prévenances, etc.

V o u s l'avez d o n c eu à l'usure, votre mari ! V o u s cherchiez la sécurité avant tout ! V o u s l'avez ! Matériellement, il s'occupe d e vous. Il vous nourrit, il vous loge. Mais vous vous apercevez maintenant q u e la sécurité financière ne vaut pas celle d u sentiment. Puisque votre h o m m e ne vous voit plus, c'est qu'il en voit une autre ! Et vous voici plongées dans l'enfer d u doute, d e la jaousie et d e l'angoisse !

Fort heureusement, il existe d e s jeunes f e m m e s qui ne se laissent pas prendre à la glu d u mariage ! Avoir son chez-soi ! Recevoir qui l'on veut, à n'importe quelle heure du jour et d e la nuit ! Travailler pour soi et n o n pour les autres ! Quelle merveilleuse impression d e liberté ! Q u a n d un garçon vient goûter à m e s charmes (ce qui m'arrive c h a q u e fois q u e l'envie m'en prend, et n o n l'inverse !) je remarque immédiatement son regard intéressé sur m o n intérieur meublé, m o n Dieu, avec goût ! C o m m e je lui fais l'amour aussi bien q u e la cuisine (trêve d e cette modestie stupide imposée aux f e m m e s ! O n peut et l'on doit reconnaître ses qualités !), le voici qui se m e t à

rêver...

B o n n e cuisinière, b o n n e maîtresse, jolie plante, intérieur d e goût (elle doit avoir d e l'argent !), cette Micha est u n e b o n n e affaire... Tenons-la au chaud !

Bouquets d e roses, sorties, restaurants fins, c h a r m e s et romances... puis l'estocade ! Il m'aime, il veut m'épouser ! C e vilain-là s'est mis e n tête d e m'enfermer dans u n e cage !

Alors, je ris, je le fiche gentiment à la porte, et je recom- m e n c e la semaine d'après avec un autre, tout frais et tout guilleret.

Bouquets d e roses, sorties, restaurants fins...

J e vis d e perpétuelles fiançailles, m e s s œ u r s chéries ! Les h o m m e s sont si bêtes !... Michattement votre Louve.

— Une hostie au bromure tous les soirs, chère amie ... Et le mardi matin, a u kiosque, « La Pilule » !

Satiri-consonnes

La preuve ayant été faite dans notre dernier numéro que H^^llj •

le Satiricon avait écrit le plus beau vers d e la langue fran-

çaise, nous poursuivons la publication d e s « P o è m e s à lire à haute voix » q u e nous opposons, dans un match historique, au p o è m e rimbaldien intitulé « Voyelles ». Voici aujourd'hui la lettre

k \ C \ A < l

L »

Lily l'a lu: la loi l'alloue à lui.

L'élu. Là, dans l'aula, Lola, la lueur luit.

Louez Lily, Lola, si l'élite la loue.

Le lin la lie au lit où l'halali la cloue.

Le lourd lilas lillois plie et le lys reluit.

L'eau, là, Lola, tu l'as. Et le lit, il l'a, lui. Le Satiricon

Initiative populaire fédérale p o u r la lutte c o n t r e le c a n c e r

En vertu de l'article 121 de la Constitution fédérale, les citoyens soussignés demandent par la voie de l'initiative populaire que l'article 69 de la Constitution fédérale, dont la teneur est la suivante: « La Confédération peut prendre, par voie législative, des mesures destinées à lutter contre les maladies transmissibles, les maladies très répandues et les maladies particulièrement dangereuses de l'homme et des animaux » soit complété par l'alinéa 2 suivant:

ALINEA 2: La Confédération affecte le quart de ses dépenses militaires, pendant deux années consécutives au moins, à la lutte contre le cancer en Suisse et dans le m o n d e , sans que ces prélèvements sur le budget militaire habituel de la Confédération puissent faire l'objet d'une compensation quelconque. Cette mesure peut être sus- pendue en cas de conflit armé dans lequel la Suisse se trouverait impliquée, en cas d e conflit armé aux fron- tières de la Suisse, en cas de conflit armé généralisé en Europe et dans le monde, autrement dit de guerre m o n - diale. La loi d'exécution, qui est de la compétence de la Confédération, doit être élaborée immédiatement, de manière à entrer en vigueur deux ans au plus tard après l'acceptation de l'initiative par le peuple et les cantons.

(Traduction : A u secours ! Hilfe ! Aiuto !)

Les personnes qui désirent participer à l'organisation de notre campagne pour l'aboutissement de notre initiative populaire :

1. En payant de leur personne pour C O L L E C T E R D E S S I G N A T U R E S .

2. En nous apportant leur concours pour l'organisation de notre campagne.

3. En constituant des comités locaux, cantonaux ou com- munaux

peuvent, que dis-je, D O I V E N T écrire à « LA PILULE », 11, rue du Valais - G E N È V E .

A b o n n e z - v o u s ô " L a Pilule" !

Découpez et renvoyez la formule ci-dessous au journal

«La Pilule», 11, rue du Valais. Genève

> ^

Je souscris à un abonnement de

Six mois à Fr. 24.— (Biffer ce qui ne convient pas Un an à Fr 4 8 — le préférence biffer six moisi Je vous prie de m'envoyer le prochain numéro de « La Pilule » contre remboursement de ce montant •

N o m et prénom : Localité et N° postal :

Signature Ou versement sur CCP No 12-2019

page 36

Références

Documents relatifs

La réserve de biosphère Gran Pajatén abrite plus de 900 espèces animales, dont 181 espèces de mammifères, 409 espèces d'oiseaux, 30 espèces d'amphibiens, 14 espèces de

sous-comité ACP-UE de coopération commerciale, qui s'est tenue à Bruxelles le 21 mars 2018. La partie ACP a confirmé que le rapport rendait fidèlement compte de la teneur

d'une dose infiniment petite de fluorure de sodium brisera graduel- lement cette résistance contre l'oppression, parce que cette partie du tissu cérébral est peu à peu

Mais si vous aviez été &#34;autorisés&#34; à grandir naturellement, à vous comporter naturellement, à aimer naturelle- ment, à montrer votre cul naturelle- ment, à regarder le

[r]

2.. Comme nous aurons eonst.rui~ les sdrios, il faudra s'assuror, pour la ddmonstrafion du th6or~me, qu'elles sont convergentes.. 74 Giulio Biseondni.. ]~crivons

We prove that, if 7 is a simple smooth curve in the unit sphere in C n, the space o pluriharmonic functions in the unit ball, continuous up to the boundary, has a

Nous 6nonr ~t la fin du second paragraphe, le r6sultat d'approximation dans le eas particulier des points minimaux, et, dans le troisi6me paragraphe, nous l'appli- quons pour