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L’effet Raman dans les gaz à la pression atmosphérique.
II
J. Cabannes, A. Rousset
To cite this version:
L’EFFET RAMAN DANS LES GAZ A LA PRESSION
ATMOSPHÉRIQUE.
II Par J. CABANNES,Faculté des Sciences de Paris et A. ROUSSET,
Faculté des Sciences de Bordeaux.
3.
Description
etjustification
dumontage
adopté
pour la mesure du facteur dedépola-risation
(fig.
2).
- Pour une mesure correcte dufacteur de
dépolarisation,
le faisceau incident et leFig. 2.
rayon diffusé doivent être
parfaitement
définis l’un parrapport
à l’autre. Nous nepouvions
doncpas revenir aux
montages
très lumineux utilisés avant nous pour l’étude des gaz, où la source delumière est
simplement placée
tout contre le tube à gaz.Nous avons
projeté
la source dans le gaz diffusant sans nouslimiter,
il estvrai,
àun
faisceau depetite
ouverture ; mais la correction de convergence
pouvait
être facilement évaluée.
Deux
lampes
à vapeur de mercure enquartz
L,
et
L2
sontplacées,
tubehorizontal,
depart
et d’autre durécipient
Rqui
contient le gaz diffusant. Lalongueur
utile du tube est limitée à 6 cm environpar un
diaphragme placé
contre lalampe.
Pourassurer la stabilité de l’arc, nous l’avons refroidi
par un courant d’air
ascendant,
produit
par des ouverturesménagées
haut et bas dans les boîtes encarton d’amiante
qui
renferment chacune deslampes.
Le filet lumineux est
projeté
en vraiegrandeur
avec un condenseur à deux lentilles
asphériques
dont le diamètre utile et ladistanre
focale font I3o mm.Disposant
despectrographes
trèslumineux,
nous avons puenvisager
l’étude des gaz sous lapression
normale,
sans chercher à lescomprimer,
cequi
simplifiait l’expérience.
Mais il devenait alors néces-saire d’éliminercomplètement
toute lumièreparasite
par suite de la faible diffusion Raman et de lapetite dispersion
de nosspectrographes.
Nous y sommes arrivés en étudiant les gaz dans unrécipient
de dimensions assez
grandes
et de formeappro-priée.
Mais il a fallu couperaussi,
avec des filtres colorésinterposés
sur le faisceauprimaire,
lespectre
continu émis par lalampe
dans larégion
où l’on attend les raies Raman. Ce fondcontinu,
diffusésans
changement
delongueur
d’onde,
prend
eneffet une
importance plus
grande,
parrapport
auxraies Raman,
lorsqu’on
passe desliquides
aux gaz :le
rapport
de la diffusionRayleigh
à la diffusion Raman devientplusieurs
dizaines de foisplus
grand.
Lerécipient
est en fonte(fig.
3);
sesparois
ont i cmd’épaisseur.
On lui a donné la forme d’un cylindreassez
plat
dont lesbase~,
distantes de 20 cm, ont
~to
cm de diamètre. Cesbases,
placées
verticale-ment,
portent
deuxre-gards
R en verre(11
i cmde diamètre
utile)
pour le passage du faisceaupri-maire. Les
regards
sontappliqués
surrodage
parintermédiaire de caout-chouc et serrés par une
collerette de hronze au
moyen de six écrous. Les deux tubulures A et B
servent l’une de fond
noir,
F~b. 3. l’autre desupport
pour leregard
de verre par oùsortira la lumière diffusée
(6
cm dediamètre).
Dans chacune de ces tubulures s’emboîte intérieurement un tube de cartonqui
se termine auvoisinage
immédiat du faisceau
primaire;
l’avantage
d’un teldispositif
adéjà
étéprécisé
autrefois par l’un denous. On évite ainsi que le
regard
de sortie et les autrespièces
optiques
que doit traverser le faisceau diffusé nereçoivent
la lumièrerenvoyée
par des, surfaces directement
éclairées,
c’est-à-direpar les condenseurs et les
regards
R. Nous avons enfin182
tapissé
intérieurement lerécipient
et les tubes de carton avec dupapier
velours noir. Avec de tellesprécautions,
la trace des faisceauxprimaires
dans le gaz à étudier brillait sur un fondparfaitement
noir.Ce
récipient,
d’unecapacité
de2Q
1 etpesant
environ4o
kg,
étaitposé
sur un berceau de bois durqu’on pouvait déplacer
sans effort lelong
de deux rails(fig.
2)
par l’intermédiaire de roulements à billes. Lerécipient
enlevé,
lesréglages
devenaientbeaucoup
plus
faciles.On
projette l’image
des faisceauxprimaires
surla fente du
spectrographe
S avec une seule lentilleachromatique
d’ouverture assezgrande
(F
= 20 cm,D = 7
cm)
pour couvrir la lentille collimatrice. Près de lafente,
unpolarisateur
d’Ahrens,
àchamp
normal(1),
monté dans une bonnette mobile à l’inté-rieur d’un cercledivisé,
laisse passer soit la vibra-tion verticale d’intensitéI,
perpendiculaire
auplan
de
diffusion,
soit la vibration horizontalei,
parallèle
à l’axe des faisceaux
primaires.
Avant la mise en
place
dupolariseur,
onvoit,
surle
plan
de lafente,
l’image
des faisceauxprimaires
entourée d’une auréole lumineusequi
estl’image
de l’extrémité a du tube A. Il faut absolument éviter que la lumièrequi
vient former cette auréolene soit diffusée à l’intérieur du
polariseur
etn’atteigne
ainsi la fente duspectrographe.
Aussi,
avons-nousplacé
lepolariseur
assezprès
de la fente pourpouvoir
le faire
précéder
d’undiaphragme
circulairequi
arrête les rayons venant du bord a.Les
réglages
doivent être faits avec soin. On commence par orienterverticalement,
avec unFig. 4.
niveau à bulle
d’air,
l’arête duprisme
et la fente duspectrographe.
Onpoursuit
l’ensemble desréglages
par la méthode du « chemin inverse de la lumière »(fig.
4).
Une fortelampe
électrique
àampoule
dépolie
est installée en S à laplace
où se forme lespectre
de la fente F. On ohtient ainsi en 0(le
récipient
Rayant
étéenlevé)
une brillanteimage
dela fente F sur
laquelle
on va concentrer la lumière deslampes
à vapeur de mercure avec les conden-seursCI
etC,.
Celafait,
il reste à orienter vertica-(1) Ce prisme de spath avait été construit par Ch. Bouhet qui l’a aimablement mis à notre disposition. Nous tenonsà lui adresser nos meilleurs remerciements.
lement la section
principale
duprisme
d’Ahrens. On observe la fente F à travers unbiréfringent
de Wollaston W et l’on amène les deuximages
dans leprolongement
l’une de l’autre. On fait ensuite tourner leprisme
d’Ahrens de manière à éteindreune des deux
images.
Pour ne pas êtregêné
par lalumière
qui
vient de l’autreimage,
il est bon de l’éteindre avec un nicolsupplémentaire
N. Lesréglages
faits,
on enlève lespolariseurs
N et W et l’on remet enplace
lerécipient
R.4. Réalisation de deux
spectrographes
àgrande
luminosité. - La luminosité d’unspectro-graphe
dépend
avant tout de l’ouverturenumérique
del’objectif
de chambre. Dès1928,
Cojan
avaitréalisé,
pour Daure, d’assezgrandes
ouvertures,variant de
.F/4
àFj3, qui
donnaient enquelques
heures le
spectre
Raman d’unliquide.
Mais,
en1933,
on
envisageait
àMontpellier
l’étude de la lumière du ciel nocturne et celle de l’effet Raman dans les gaz à lapression atmosphérique;
les ouverturesprécédentes
devenaient insuffisantes et il fallait mieux encore. L’un de nous fit alors construire deux nouveauxspectrographes
essentiellement caracté-risés par une ouverturesupérieure
àFj ~ .
Ces deuxappareils
ne diffèrent que parl’objectif
de chambre.Sur le
premier,
nous avonsadapté
unobjectif
américain ouvert à
Fjo,Sg,
construit parRayton,
de la Bausch and LombCo,
à Rochester(N. Y.) ;
sur le
second,
unobjectif
français,
ouvert àFfo,70
construit parCojan,
de la Sociétégénérale d’Optique
à Paris.Pour avoir une
dispersion
suffisante avec de tellesouvertures
numériques,
nousdisposions
de deux moyens : soitaugmenter
ladispersion
angulaire,
c’est-à-dire le nombre desprismes,
soitaugmenter
la distance focale del’objectif
dechambre,
c’est-à-dire toutes ses dimensions.La seconde solution a
l’avantage
de réduire lacourbure du
champ :
si l’on double toutes les dimen-sions del’objectif,
on double évidemment le rayonde courbure en tous les
points
de la surface focale. Nous avons été ainsi conduits à utiliser commesystème
dispersif
un seul grosprisme
de 6oo enflint très lourd dont voici les
caractéristiques :
Le verre a été fondu par la maison
Parra-Mantois;
il est
remarquablement
homogène.
Les collimateurs n’ont rien
d’exceptionnel.
Ils sont munis d’une lentilleachromatique
ayant
600 mmgrandeur
sur la fente duspectrographe
l’image
d’une source à distance finie, comme c’est le cas dansl’effet Raman. En effet, l’ouverture de la lentille de
projection
doit alors atteindreF/?,f1,
cequi
est difficile et coûteux; d’autrepart,
dans le travailactuel,
nous avons àpolariser
le faisceauqui
doitpénétrer
dans lespectrographe
et cela est d’autantplus
facile que le faisceau est moins ouvert. Si nousavions à construire un nouveau
spectrographe,
nousaugmenterions
encore la distance focale de la lentille collimatrice parrapport
à celle del’objectif
de chambre. Le seul inconvénient est une diminutionde la hauteur des raies
spectrales,
images
de lafente,
mais ce n’estqu’un petit
inconvénient.Nous arrivons maintenant à
l’objectif
dechambre;
c’est lapièce
fondamentale d’unappareil
àgrande
luminosité,
laplus
difficile à concevoir et àréaliser,
celle dont va
dépendre
laqualité
desspectres.
Nousexigions
unobjectif
dont l’ouverture et les dimen-sions devaient êtreexceptionnellement grandes :
le diamètre de lapupille
d’entrée devait atteindre 110 met l’ouverture
dépasser F/i.
Sans doute existait-il
déjà
dans le commerce desobjectifs
d’ouverture aussigrande :
lesobjectifs
demicroscope
et certainsobjectifs
photographiques
utilisés pour laphotographie
instantanée et lecinéma. Mais nous voulions des dimensions
beaucoup
plus grandes
et il ne suffisait pas dereproduire
à uneplus grande
échelle unobjectif
photographique
préexistant,
on auraitaugmenté
ainsitoutes
lesaberrations et l’on n’aurait rien
gagné.
Il fautpouvoir
augmenter
les dimensions del’image
sansaugmenter
le flou. Plus unobjectif
estgrand,
mieux il doit êtrecorrigé;
et c’est toute la difficulté duproblème
nouveau.A.
Objectif
de Bausch et Lomb. -Rayton
avaitdéjà
construit pour l’Observatoire du Mont-Wilsonun
objectif
ouvert àF,l o, 6
avec une focale F = 3 2 mm.C’était une
copie
d’unobjectif
demicroscope
à troislentilles,
grandi
et utilisé à l’envers. Ces lentilles sontprécédées
d’unménisque
divergent
qui corrige
l’aberration résiduelle venant de ce quel’objet
n’est pas à distance finie comme dans le cas du
microscope.
Chacun connaît le rôle de cetobjectif
dans l’histoire de l’astronomie : c’est avec luiqu’on
a mis en évidence
l’expansion
de l’Univers. Notreobjectif
deMontpellier
a été construit sur le mêmeprincipe,
maisRayton
lui adonné,
à la demande del’un de nous, des dimensions encore
plus
grandes.
C’est un ensemble
achromatique
de trois lentilles(fig.
5)
ouvert àFjo,5g,
avec une focale de 65 mm.L’aberration
sphérique
a étécorrigée
pour la radia-tion 1,5460.
La courbe A(fig.
6) représente
l’aber-ration résiduelle en fonction de la distance du rayon lumineux à l’axe del’objectif.
Onvoit,
surcette
courbe,
un résidu d’aberration zonalequi
atteint 0,1 :¿ mm(soit
F/5~o);
c’estacceptable.
Mais,
dèsqu’on s’éloigne
de cette raiespectrale,
on a une coma inadmissible. On la réduit suffisam-ment en
diaphragmant
àF/o,6~.
Si l’onaccepte
dediaphragmer l’objectif
de manière à réduire l’ouverture àF / l , 1,
il
devient excellent dans tout l’intervallespectral
J,À4360-7680.
Fig. 5.
L’objectif
étantachromatique,
onpeut
penserque la meilleure mise au
point
se trouvera dans unplan
perpendiculaire
à l’axe. Cette condition avait paru nécessaire à cause de la faible distance(4
mmenviron) qui
sépare
laplaque photographique
de laFig. 6.
A, aberration sphérique longitudinale pour ), 5460. B, coma pour ~ 7680 (angle du rayon avec l’axe i-C, coma pour ), 4360 (angle du rayon avec l’axe 10 3~’ 50").
lentille frontale.
Effectivement,
l’inclinaison à donner à laplaque
est trèspetite.
Malheureusement,
unobjectif achromatique
de cetype présente
un graveinconvénient : la correction de l’aberration
sphé-rique,
réalisée pour unecouleur,
ne se conserve pas dans unegrande
étenduespectrale
parce que lesverres nécessaires à l’achromatisme ont des courbes de
dispersion
trop
différentes.Mais,
si l’on ne sepréoccupe
pasd’achromatisme,
le choix de verres184
sera conservée dans le
spectre
la correction de l’aberrationsphérique
calculée pour unecouleur,
neprésente
plus
aucune difficulté.B.
Objectif de
la Sociétégénérale d’Optique.
-Les
qualités qu’on exige
d’unobjectif
despectro-graphe
ne sont pas cellesqu’on exige
desobjectifs
photographiques
ordinaires. Dans lesobjectifs
photo-graphiques
achromatiques
àgrande
ouverture, la variationchromatique
de l’aberrationsphérique
Fig. 7.
est
généralement importante,
comme nous venonsde le
rappeler.
Or,
ici nous n’avonsplus
à nouspréoccuper
d’achromatisme,
mais il est essentiel quel’objectif,
corrigé
pour la radiation moyenne, restecorrigé
dans toute l’étendue duspectre
comme au centre de laplaque.
Fig. 8.
A, aberration sphérique longitudinale pour À 4861.
B, » » » » i, 4340.
C, » » » » î, 65fi3.
Cojan
a donc construit unobjectif
à trois lentillesconvergentes
L,,
L2,
L3
(fig.
7).
Les lentilles extrêmes sontsimples;
la seconde est un doublet collé. Laentaille
L4,
plan
convexe, est sensiblement aumini-mum
d’aberration,
leménisque convergent L2 agit
surtout par sa courbure intérieure poursurcorriger
l’ensembleL,L,;
lapremière
face deL3
a sensible-ment la courbure dudioptre aplanétique
et nemodifie pas l’allure de la surcorrection
précédente;
celle-ci est ensuite exactementcompensée
par lasous-correction de la dernière face
plane.
La
figure
8reproduit
les courbes d’aberrationsphérique
pour les radiations ~~4340-486 ~-6563.
Les courbes montrent la faible valeur de l’aberration résiduellemaximum,
F/4ooo
pour)~86i;
F/8oo
environpour ~~
434o-6563.
La
dispersion
duspectrographe
àobjectif Cojan
est donnée par le Tableau II.TABLEAU II.
La
dispersion
duspectrographe
àobjectif
Rayton
est évidemmentplus
faible,
puisque
la distance focale del’objectif
de chambre n’estplus
que de 65 mm au lieu de 80 : lerapport
desdispersions
seraitégal
aurapport
des distances focales si lesplaques
étaientperpendiculaires
à l’axe del’objectif.
Enréalité,
dans laCojan,
laplaque
est inclinée surl’axe et,
lorsqu’on
passe duspectrographe
deRayton
à celui deCojan,
lerapport
desdispersions
estsupérieur
à celui des focales. Le Tableau III donne ladispersion
duRayton.
TABLEAU III.
Cependant,
sil’objectif
deCojan
est mieuxcorrigé
et donne unedispersion plus grande, l’objectif
deRayton
est nettement leplus
lumineux. Avec lepremier,
nousséparons
les raies du fer à44~9*44~2
et
5447-5455.
Avec lesecond,
nous obtenons en uneseconde,
surplaque Super-Fulgur,
lesprincipales
bandes Raman du benzèneliquide (fig. 9)
et en o mintrois raies Raman de
l’hydrogène
sous lapression
atmosphérique (fig. 10).
Une heure suffît poar faireapparaître
les bandes Raman de l’azote et del’oxygène
dans l’air du laboratoire. Si nous versonsun peu d’éther dans le
récipient
R,
la vapeurqui
sature l’air du
récipient
à latempérature
de 20° donne en une dizaine d’heures les bandes2g5o
Fig. 9. -
Spectre Raman du benzène obtenu en une seconde
avec l’objectif américain.
5. Mesure des
longueurs
d’onde. -- Leprôcédé
de mesure le
plus
correct eût été d’éclairerchaque
fois unepartie
de la fente avec la lumière de l’arc au fer et dejuxtaposer
ainsi surchaque
cliché lespectre
à étudier et lespectre
decomparaison.
Mais la distance focale del’objectif
de chambre n’est que leseptième
de celle ducollimateur,
et nous avons besoin de toute la hauteur de la fente pour obtenir des raies Raman relativement faciles àpointer
aucomparateur
et àenregistrer
aumicro-photomètre.
La hauteur totale de la fente donneune raie de 2 mm.
D’ailleurs,
le butpoursuivi
n’était pas une mesureprécise
desfréquences.
Pour laplupart
des gaz, cette mesure avait été faite parRasetti;
pour lesautres, à cause de la faible
dispersion
duspectro-graphe,
nous nepouvions
pas éviter une incertitude dequelques
unités sur la détermination du nombred’ondes au centimètre. Dans ces
conditions,
il était inutile de refairechaque
fois lespectre
de l’arcau fer.
L’arc au fer a donc servi à étalonner une fois
pour toutes le
spectrographe.
La courbed’étalonnage,
du violet au vert, a été construite àgrande
échelle et nous y avonsplacé
les deux raies faibles duFig. 10. -
Spectre Raman de l’hyârobéne sous la pression atmosphérique obtenu en dix minutes avec l’objectif
américain.
mercure
)B1 ==
~109,0
etÀ2
=~g6o,i3.
Ces raies seretrouvent sur presque tous les
spectres
que nous avons eu àdépouiller;
elles ne sontjamais
surexpo-sées, leur
pointé
est facile etprécis.
Si la distance de ces raies est la même dans le cliché à étudier que sur la courbe
d’étalonnage,
iln’y
a aucune difficulté à se servir de cette courbe pour
mesurer les
longueurs
d’onde des autres raiesspectrales
du cliché.Sinon,
supposons parexemple
que la dis-tance k(x2- Xl)
des deux raiesl
et)’2
sur le clichéà étudier soit un peu différente de la distance X2-Xl
de ces raies sur le cliché
d’étalonnage.
On pourra utiliser la courbeaprès
avoir divisé par k la distance à laraie )’1
de toutes les raies que l’on veut déter-miner. On a ainsi leurslongueurs
d’onde interna-tionales. On passe immédiatement auxfréquences
dans le vide à l’aide de la table de
Kayser.
Pour
dépouiller
lesspectres
Raman des gaz usuels où les raies sont peunombreuses,
isolées et faciles àpointer,
les mesures visuelles aucomparateur
paraissent préférables
àl’enregistrement
que donne-rait unmicrophotomètre.
Nous avonstoujours
pudéterminer à i ou 2 lu.
près,
sur un clichédonné,
la distance X-Xl d’une raie Raman à la raie
ÀI.
186
la distance x~- xi n’a
jamais
varié que dequelques
microns,
cequi justifie
notre manièred’opérer.
Nous avons trouvé, parexemple,
surcinq
clichésCes variations sont
probablement
dues à unedéfor-mation de la
gélatine
pendant
lesmanipulations
photographiques.
En tout cas, on
peut
penser que l’erreur commisesur la
position
de la raie à déterminer est inférieureà 2 ~..
Supposons
que cette raie inconnue soit à la distancede la raie
~.,,
dans unerégion spectrale
oizla
fréquence v
étant évaluée en ondes par centimètreet x en microns
(c’est
le cas de la raie Raman de l’ammoniac 3336cm~-1).
Une erreurde 2 ,a
sur laposition
de la raie dans lespectre
entraîne une erreurde 2 à 3 unités sur la
fréquence
évaluée en ondes parcentimètre.
6. Mesure du facteur de
dépolarisation.
-.Suivant l’orientation du
prisme
d’Ahrensqui précède
lafente,
nous recevons dans lespectrographe,
soit la vibration verticaleperpendiculaire
auplan
dediffusion,
soit la vibration horizontaleparallèle
à l’axe du faisceau incident. Laplaque
sensiblereçoit
dans le
premier
cas un éclairementI,
dans le secondcas un éclairement i. Les
temps
de pose sont choisis danschaque
cas de manière à donner unnégatif
de densité
convenable;
soient 1 et T cestemps
depose.
Les deux
spectres
sontpris
sur une mêmeplaque
sensible deformat 4
1/2x6
cm2. Sur uneplaque
de la mêmeboite,
qu’on
révélera et fixera avec laprécédente,
on fait une échelled’étalonnage
dont les divers échelons sont obtenus avec un mêmeéclairement E et des
temps
de pose croissant de I2 à48o
sec.L’éclairement E vient d’une
lampe
à incandescence convenablement affaiblie par écrans diffusants.Le tableau ci-contre
indique
pourchaque
échelon(de
I àVIII)
letemps
de poseglobal
et la manière dont il a été obtenu.Le cliché
d’étalonnage
étant fait, on mesure la densité dechaque
échelon et l’on construit la courbed’étalonnage
à
= f(log8P),
p
désignant l’exposant
de Schwarzschild déterminéune fois pour toutes. Il est
égal
ào,875
dans le casdes
plaques Super-Fulgur
de la maisonGuilleminot,
que nous avons utilisées constamment au cours de ces recherches.
En
réalité,
toutes les déterminationsayant
étéfaites avec un
microphotomètre
enregistreur,
c’estla déviation i~ du
spot,
lue surl’enregistrement,
qui joue
effectivement le rôle que nous venonsd’attribuer à la densité
0;
c’est la courbe h =9
(log
011)
que nous construisons pour
l’étalonnage.
Soit enfin
8l
letemps
de posequi
donne,
sur le clichéd’étalonnage,
une densitéégale
à celle del’image
I,
et par suite même déviation dumicro-photomètre.
Soit demême 0,
letemps
de posequi
donne une densitéégale
il celle del’image
i. On tire lerapport
cherché
des relations de Schwarzschildet
d’où
La détermination du facteur de
dépolarisation
d’une bande Raman n’estcependant
pas aussisimple
parce que,généralement,
la bande se détachesur un
spectre
continu dont l’intensitépeut
êtregrande;
la déviation h duspot
dumicrophotomètre
correspond
à la somme des intensités de la bande et du fond continu. Mais il est facile de mesurersur
l’enregistrement
la déviationqu’aurait
donnéele fond continu seul. On connaît
donc,
d’unepart,
l’intensité totale(R +
F dans lespectre
I et r +f
dans lespectre
i) ;
d’autrepart,
l’intensité du fond(F
et/).
On a, pardifférence,
R et r.Voici,
parexemple,
la détermination du facteur dedépolarisation
de la bande 3336 cm-’ del’ammo-niac,
superposée
à un fond continu asse~: intense. Nous citons cettedétermination,
moinsprécise
que laplupart
de celles que nous avons eu à effectuer,pour donner une idée des difficultés
qui peuvent
et dans
l’image
1)
surlequel
apparaissent
les bandes Raman.Cliché z 18 bis
(étalonnage).
Cliché 118.
1B. Excitation par la raie du mercure ~, iG50.
B. Excitation par la raie du mercure ), 40~7.
Valeur moyenne
adoptée
Le nombre brut
H
doit subir deuximportantes
corrections : la correction depolarisation
parréfrac-tion à travers le
prisme
duspectrographe
et la correction de convergence.io Détermination de la correction de
polarisation
dans leprisme.
- Nous avons allumé à la fois unelampe
à incandescence en 0(fig. 4) qui
donne unspectre
continu et unelampe
à vapeur de mercureL,
dont les
radiations,
diffusées par le verreopalin
de la lampe à
incandescence,
arrivent aussi dans lespectrographe
etpermettent
derepérer
leslongueurs
d’onde dans lespectre
continu.Pour comparer les intensités dans les deux
spectres
V et H obtenussuccessivement
par rota-tion duprisme
A,
nous avons fait des poses de 20,40,
60, 8o sec avec la vibration verticale
(transmise
avec l’intensité
V)
et des poses deI ~,
30,45,
60 sec avec la vibration horizontale(transmise
avec l’inten-sitéH).
Nous avons utilisé commeplaque
sensible uneplaque «
Micropanchro
» de la maison Lumière et nous avons mesuré les densités avec unmicro-photomètre
visuel deFabry
et Buisson. Le coefficient de Schwarzschild étant connu, ces mesures donnent lerapport §§
entre les intensités transmises.j
Pour "’A
453o
le
rapport
variant peu depart
et d’autre de cettelongueur
d’onde.Ainsi,
recevant de la lumièrenaturelle,
leprisme
réduit la vibration verticaleplus qu’il
ne réduit la vibration horizontale. Pourcorriger
ceteffet,
dans la mesure du facteur dedépolarisation
d’une raieRaman,
il faudramultiplier
par o,65 le nombresbrut
°On aurait pu calculer a
priori
cette correction si l’on avait connu exactement lesangles
d’incidence et de réfraction sur leprisme.
Supposons
leprisme
réglé
au minimum de déviationpour la radiation î.
Q681
1 (nI"
=1,6g5).
On aet
Ce nombre mesure la
proportion
de la lumière, réfléchie sur lapremière
face duprisme
lorsque
la vibration incidente estparallèle
à l’arête. La propor-tion de lumière transmise par leprisme
est doncDe même le nombre
188
Dans ce cas la
proportion
de lumière transmise par leprisme
estD’où
2° Détermination de la correction de convergence.
-La faible ouverture du faisceau diffusé
peut
êtrenégligée,
mais il estindispensable
de tenircompte
de lagrande
ouverture des faisceauxprimaires
et de laprofondeur
duchamp
éclairé. On n’est pas exactement dans le cas d’une diffusion à go° et le facteur dedépolarisation
doit subir uneimportante
correction
qu’il
est facile de déterminer par desexpériences préalables.
Le
récipient
étantrempli
de gazcarbonique
pur etparfaitement privé
depoussières,
nous avonsmesuré le facteur de
dépolarisation
des raies diffu-sées sanschangement
delongueur
d’onde :i° dans les condition les
plus
défavorables(ouverture
utile du condenseur D =IQ7
mm;profondeur
duchamp
éclairé h =76
mm);
20 avec ouverture
réduite;
30 avec ouverture et
profondeur
réduites.Les valeurs successives du facteur de
dépolarisa-tion ont été trouvées
égales
à0,1/~8,
0,102,0,078.
On voit que la
profondeur
duchamp
augmente
p de laquantité 0,108
-o,o-~8,
-o,oz4.
Le termecorrec-tif -
0,02~
pouvait
être
calculé apriori.
Soient CO l’axe
principal
du condenseurqui projette
une des
lampes
L dans lerécipient
à gaz;C,
lepoint
nodalimage;
0,
le milieu del’image
de l’arc au mercure. Soient D la distanceCO ; 2 X,
la dimension del’image comptée
suivant le rayon 0 x diffusée perpen-diculairement à OC. Soit enfin A un élément éclairésur
0 x,
d’épaisseur
dx,
défini parl’angle
ACO
= 0.L’élément éclairé dx
donne,
dans la direction Ox,la
dépolarisation
p
désigne
ladépolarisation
àgoD
du rayon incident.On
tire de cette formulel’expression
de ladépolari-sation mesurée
Posons x = 38 mm; D = 135
mm ; p =
0,078.
Nousobtenons
Nous pouvons écrire aussi
et considérer le facteur a. comme déterminé par
l’expérience
sur le gazcarbonique.
Avec cette manière de voird’où le tableau de correction
Pour la correction
d’ouverture,
nous avons la formulethéorique
avec
i-)
désignant
l’angle
d’ouverture du faisceau incident. Si nous calculons la correction àpartir
del’angle
mesuré sur lemontage,
nous la trouvonsbeaucoup
plus
grande
que la valeur 0,102 -o,148
= -o,o46
donnée par notre
expérience
sur le gazcarbonique.
Nous avons donc
préféré
calculera àpartir
du terme correctif2013o,o/i6,
cequi
nous a donnéW ==0,045,
puis
utiliser la formuleprécédentes
avec cette valeur de T. Le tableau de correction est ainsiEnfin,
la correction totale(convergence +
profon-deur)
est donnée par le tableauLe résultat
brut [
= 0,3o sur la raie 3336 cm-1 del’ammoniac devient donc :
après
correction de réfractionaprès
correction de convergenceValeur