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Urogenital tuberculosis. A review of 109 cases [La tuberculose urogenitale. A propos de 109 cas]

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MCd Mal Infect 1999 : 29 : 19-Z 0 Elsevier. Paris

Article original

La tuberculose uroghitale. A propos de 109 cas

S. Bennani, H. Fekak*, M. Hafiani, A. Debbagh, A. El Moussaoui. M. El Mrini, S. Benjelloun

R6sum6

La tuberculose urogkitale (TU) revet, du fait de sa frbquence et de son kwolution impr&visible mbme sous traitement antibacillaire, I’allure d’un veritable flbau aux r&percussions sociokcono- miques considkables. Cent neuf cas de TU ont 6tB revus ; il s’agit d’une affection de I’adulte jeune (hge moyen : 34 ans). Le diagnostic 6tait base sur un faisceau d’arguments 00 I’urographie intraveineuse avait une place p&pond&ante. La cystite demeurait le mode d’expression le plus frequent (73,4 %). La bacillurie Btait positive chez 41 patients (38 %). Le traitement antibacillaire a BtB dkmarrb chez tous les malades, associb B la corticothkrapie pour 32 d’entre eux. L’6volu- tion a &B ~maill~e de complications : rein muet (36 cas), stknose ur&&ale (20 cas), petite vessie (27 cas), l&ions gknitaies (33 cas). Le traitement chirurgical a 6tB nkessaire chez 61 malades : nkphrectomie (31 cas), orchidectomie (cinq cas), Bpididymectomie (sept cas), rkimplantation ur&

t&ale (15 cas), entkocystoplastie d’agrandissement (11 cas), ur&roil~oplastie (cinq cas), monthe de sonde ur&&-ale (six cas). La TU reste une maladie d’actualit& elle est grave par son (?volution souvent latente. L’amelioration de son pronostic passe par la pkvention, le diagnostic pr&oce et I’adoption d’un schema thkrapeutique clair et bien Btabli. 0 1999 Elsevier, Paris

tuberculose uroghitale

Summary - Urogenital tuberculosis. A review of 109 cases.

Urogenital tuberculosis remains a scourge despite the efficacy of new tuberculostatic agents. Its frequency and unpredictable evolution have considerable socio-economic impact. One hundred and nine cases of urogenital tuberculosis have been reviewed. Our patients were young adults (average age: 34 years). The diagnosis relies on a range of indications, especially intravenous uro- graphy. Cystitis is the most frequent sign (73.4%). We have found bacillus in urine of 41 patients (38%). All patients started tuberculostatic regimes, and for 32 patients we coprescibed cortico- steroids. The complications demonstrated the evolution of the disease: renal destruction (36 cases), ureteral strictures (20 cases), contracted bladders (27 cases), genital damage (33 cases). Surgery was necessary for 61 patients: nephrectomy (31 cases), orchidectomy (five cases), epididimectomy (seven cases), ureterovesical reimplantations (7 5 cases), ureteroileoplasty (five cases) and retrograde ureteral stenting (six cases). Urogenital tuberculosis is still an actual serious disease because of its latent evolution. Prognosis is improved by early diagnosis and clearly established therapy 0 1999 Elsevier; Paris

urogenital tuberculosis

+ Corrcspondance et tirCs A part.

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20 S. Bennani et al

La tuberculose urogenitale (TU) represente un probleme majeur non seulement dans les pays a haute prevalence mais aussi dans les pays industrialises. La progression des tuberculoses pulmonaires et l’augmentation du nombre de sujets immunodeprimes laisse presager une recrudescence des localisations urinaires dans les annees a venir, Le diagnostic de la maladie est avant tout bacte- riologique, mais l’imagerie est essentielle au bilan des lesions. Sur le plan therapeutique, s’il est actuellement bien Ctabli que le traitement medical antituberculeux est remarquablement efficace. il n’en demeure pas moins vrai que J’cvolution de cette maladie, msme sous traite- ment antibacillaire, peut &tre grave, du fait de la sclcrose des voies excrctrices et de ses consequences sur les reins qui commande une chirurgie reconstructrice et parfois d’excrcse.

A partir de notre experience 1 propos de 109 cas de TU, nous envisageons les aspects diagnostiques et thdra- peutiques de cette affection, sachant que l’amclioration du pronostic de cette pathologie repose essentiellement sur un diagnostic prccoce et sur l’adoption d’un schema thcrapeutique clair et bien construit.

PATIENTS ET Ml?THODES

Notre etude a porte sur 109 cas de TU colliges en 20 ans (1977-1997). 11 s’agissait de 69 hommes (63 5%) et 40 femmes (37 Y&c), d’sge moyen de 36 ans. avec des extremes allant de 14 j X2 ans.

Diagnostic

II etait souvent tardif, le d&i d’evolution entre les premiers signes et le diagnostic Ctait en moyenne de 1 ?r 2 ans (70 5%).

jamais inferieur g 3 mois. Si la cystite demeurait le signe r&v&

lateur le plus frequent 73 %. les autres signes : hematurie, lom- balgies, signes genitaux et signes << nephrologiques N (hypertension arterielle, insuffisance renale) n’etaient pas rares (rub/euu I).

L’examcn cytobacteriologique des urines avec recherche de bacilles de Koch a CtC realise trois jours de suite, permettant de decouvrir une bacillurie (41 cas), une leucocyturie amicro- bienne (24 cas) et une surinfection B germes banals (15 cas).

L’urographie intraveineuse, pratiquee chez tow nos patients, a montre des lesions multiples et variees (tublrau I/), La bi ou multifocalite des lesions etait un Clement important dans le dia- gnostic de la TU, retrouvk dam 84 o/r de nos cas. La cystosco- pie, effectuee chez 56 malades, a permis de voir des lesions Cvocatrices de tuberculose (tubleuu III) et de faire des biopsies qui ant permis de confirmer le diagnostic de la tuberculose chez 17 patients. Uechographie, pratiquee devant les 27 reins muets. a montre I6 urCt&ohydronCphroses et l 1 petits reins detruits. L’intradermoreaction a la tuberculine a ete positive dans 36 ca\, et la radiographie pulmonaire a montre des lesions evolutivex (cinq cas) et des sequellex tuberculeuses (I I cas).

Tableau I. Manifestations diniques.

Manifestations clinniques Non&z de cas

Cystite 80

Lombalgie 50

H&naturie 41

Sigaes i&a&mx 42 Signes s n6ptuologiques 5) 12

Pourcentage 73,4 45,9 43 38,5 11

Tableau II. Bilan lesionnel & l’urographie intraveineuse.

Ldsions

Au niveau du rein : dilatation pytloealicielIe rein muet

St&noses ou amputations calicielks rtkadion du bassinet

rein mastic caverne

petit rein py61oIl~phtitique Au niveau u&&al :

SthOSe

lIr&&ite calcificatioll

Nombre de cas 30 27 21 9 5 3 1 30 10 9 Au niveau v&ical :

petite vessie

lwune pseudotumorale Au niveau u&ml :

&nose -

26 2 2

Tableau III. Lesions vues B la cystoscopie.

L&ions Nombre de cas

L&ions folliculaires 10

LWrations 10

M&s ur&tiux beants 6

Cystite Mnatutique 4

Aspect bourgeonnant 4

Sur le plan fonctionnel renal, nous avons denombre quatre cas d’insuffisance renale. L’examen anatomopathologique des pieces operatoires ou des biopsies a permis de confirmer le dia- gnostic de tuberculose B localisation r&ale (30 cas), ureterale (neuf cas), vesicale (17 cas), Cpididymaire (23 cas) ou testicu- lake (six cas).

Traitement

Sur le plan therapeutique. 61 patients (56 %) ont CtC optres : 35 ont beneficie d’interventions d’exerese (57 %), et 26

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La tuberculose uro&nitale

Tableau IV. J?volution de diff&ents types de traitement.

E.&&e Reconstruction Endoscopie

1977-1984 24 (51 %) 5 (11%) 0

1984-1997 11 (17,7 %) 21 (33,9 96) 6 (9.6 %)

Total 32 26 6

Traitement mkdical 18 (38 %) 24 (38.7 %)

42

21

To&d 47 62 109

d’interventions reconstructrices (43 o/r). Une montee de sonde ureterale a CtC realisee chez six malades, alors que chez 42 malades, le traitement Ctait exclusivement medical.

Tous nos malades ont Cte mis sous traitement antibacillaire : ce traitement a subi des modifications importantes, tant sur le plan des antibacillaires utilises que WI’ la duree du traitement.

Depuis 1988, nous adoptons le nouveau protocole national de lutte antituberculeuse, d’une duree de 9 mois. associant : rifampicine (R) a IO mg.kgg’,j-‘, isoniazide (H) h 5 mg kg-t .j--‘, pyrazinamide (Z) a 35 mg kg-’ ,j-’ et strepto- mycine (S) a 20 mg. kg-‘.jj’ pendant 2 mois, et rifampicine- isoniazide quotidiennement pendant les 7 mois restants, soit 2 SRHZ17 RH. Les corticoi’des etaient associes aux antibacil- laires chez 32 malades : retrecissement ureteral (20 cas). r&e- cissement met&al avec petite vessie (neuf cas), retrecissement ureteral avec retraction du bassinet (trois cab).

Notre attitude chirurgicale en mat&e de TU a radicalement change des 1984. Ainsi, avant cette date. 51 % des malades beneficiaient d’une intervention d’exerese, et 19 %I settlement d’une chirurgie reconstructrice. Apres 1984, 18 % seulement ont beneficie dune exe&e et 34 ‘/r d’une reconstruction (tableaus IV et V).

RkSULTATS

Avec un recul variant de 1 a 10 ans, 75 malades ont CtC revus a la consultation ; l’evolution a CtC jugee sur la cli- nique, l’etude de la fonction r&ale et l’evolution des lesions urographiques.

Traitement antibacillaire

Quarante-deux malades ont beneficie d’un traitement antibacillaire exclusif ; la comparaison des resultats des

Tab&w V. Les diffkrentes interventions r&ah&es.

Types d’interventions ExCr&e :

nephrectomie Cpididymeetomie orchidectomie Reconstruction :

rCmplantation ur&&ovbsicale enterocystoplastie d’agrandissement Wet&o-ileoplastie

-___

Nombre de cas 31

7 5 15 11 5

differents regimes Ctait malaisee car un bon nombre de malades ont ete perdus de vue. Nous n’avons deplore aucun d&s dans notre serie. Deux Cchecs therapeu- tiques et une rechute tuberculeuse ont CtC notes dans le groupe trait6 par l’association streptomycine-soniazide.

Des signes d’ototoxicite ont et6 notes chez un patient mis sous streptomycine-isoniazide-Cthionamide. Pour les groupes de patients trait& apres 1988 par 2 SHRU7 RH, now n’avons note ni Cchec ni rechute.

Corticotbdrapie

Une corticotherapie a Cte adjointe aux antibacillaires chez 32 malades, a la dose de 40 mg/j, avec succes dans 50 70 des cas.

Traitement chirurgical

Apres nephrectomie, aucune reprise Cvolutive ni compli- cation n’a CtC notee. Parmi les 11 enterocystoplasties d’agrandissement, il y a eu huit succb avec disparition de la pollakiurie, amelioration de la fonction r&ale et nette regression de l’ur&trohydronCphrose : les trois autres n’ont CtC suivies que d’une stabilisation des lesions radiologiques, saris diminution franche de l’ure- terohydronephrose. Par ailleurs, sur les 15 reimplanta- tions ur&rovCsicales, g&dralement en manchette sur vessie pso’ique, il y a eu 13 succes et deux Cchecs ; il s’agissait. en fait, de reimplantations faites sur G vessie malade )).

COMMENTAIRES

MalgrC une prevention obligatoire par le BCG et une chi- miotherapie antituberculeuse remarquablement efficace, la TU demeure une affection frequente et grave [l-3].

Cette affection constitue, au Maroc, la quatrieme locali- sation extrarespiratoire apres les localisations ganglion- naire, digestive et osteoarticulaire [4]. La TU est une maladie de l’adulte (34 ans en moyenne). Elle s’explique par la longue duree necessaire au bacille de Koch pour atteindre l’appareil urogenital et entrainer des lesions symptomatiques [5, 61. La predominance masculine est une notion classique, largement confirmee dans notre etude (69 hommes, 40 femmes) et dans les differentes series de la litterature [I, 5, 71. Moins de 50 % des sujets

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22 S. Bennani et al.

presentent une atteinte pulmonaire active simultanee, et moins de 50 % ont des antecedents de tuberculose pul- monaire communs [8]. Dans notre serie, la radiographie pulmonaire a montre des lesions Cvolutives (cinq cas) et des sequelles tuberculeuses chez 11 malades.

Aspect diagnostique

La symptomatologie d’appel en mat&e de TU reste tres polymorphe, en raison des localisations multiples [S], a l’origine du retard diagnostique. C’est ce qui explique.

en partie, la forte proportion des formes Cvoluees et graves [9-l I]. Cependant, la cystite represente pres de 75 % des circonstances diagnostiques [8, 9, 121. Les Cpi- didymites et les arthrites aigues sont, en revanche, rares mais evocatrices lorsqu’elles sont recidivantes ou resis- tantes aux therapeutiques habituelles. Quant aux nodules Cpididymaires, surtout tistulises. ils constituent des Cl&- merits de forte presomption [9]. Quel que soit le signe Cvocateur. le delai diagnostique est souvent lent. Dans notre serie, le delai est en moyenne de 1 B 2 ans (70 c/c), il a m&me depasse 8 ans dans deux cas. Ce delai est anormalement long a notre Cpoque ou le diagnostic de TU est relativement facile, B condition d’y penser (5. 61.

Le diagnostic de la maladie tuberculeuse urogenitale repose sur :

- la decouverte du bacille de Koch dans l’urine a I’exa- men direct ou aprbs culture sur milieu de Lowenstein.

Ainsi, correctement et patiemment recherche, il est retrouve dans 72 a 83 % des cas (6, 131 ;

- les images urographiques ;

- la decouverte sur les pieces operatoires de stigmates anatomopathologiques classiques de la maladie.

Dans notre serie, I’examen direct des urines s’est rev& negatif dans plus de 50 % des cas. Ceci peut etre explique surtout par les difficult& techniques pour la mise en evidence du bacille de Koch dans les urines.

Ainsi, nous accordons une grande valeur diagnostique a la notion de contage tuberculeux (23 cas), a l’intrader- moreaction a la tuberculine qui est positive dans 36 cas.

a la leucocyturie amicrobienne (24 cas), a I’urographie intraveineuse, a la cystoscopie et a I’examen anatomopa- thologique des biopsies et des pieces operatoires. Actuel- lement, le strodiagnostic de la tuberculose constitue une methode diagnostique rapide, avec une sensibilite variant entre 22 et 50 % 113, IS].

Aspect thbrapeutique

Sur le plan therapeutique, la TU est une affection medico- chirurgicale. La topographie de la front&e mtdicochi- rurgicale a CtC modifiee par les nouveaux protocoles d’antibacillaires 121 saris pour autant que cette pathologie ne devienne purement medicale, puisque le traitement

medical seul ne permet de guerir saris sequelle que 17 a 47 % des patients [ 1, 6, 16, 171. Dans notre serie, le pourcentage des malades trait& medicalement est passe de 38 % avant 1984 a 5 1 % apt-es cette date, ce qui s’ex- plique par la precocite du diagnostic et l’effkacite des nouveaux antituberculeux. Par ailleurs, le recul de la chi- rurgie d’exerese est incontestable, passant de 5 I % avant I984 a 18 % apres cette date au profit de la chirurgie reparatrice. Cette progression est soulignee par la majo- rite des auteurs [2, 13, 18. 191.

Traitement mkdical

L’enrichissement de la pharmacopee a modifie de faGon sensible le protocole de traitement medical antituber- culeux. Ainsi, les trois medicaments essentiels des re- gimes therapeutiques courts sent la rifampicine (R), I’isoniazide (H) et le pyrazinamide (Z), Cventuellement associes a la streptomycine (S) ou I’ethambutol (EB).

Avec les regimes courts, les rechutes et les resistances sont quasiment inexistantes [ 18, 191. En effet. ces rC- gimes courts s’appliqueraient m&me mieux 2 la TU qu’a la tuberculose pulmonaire ] 191 du fait qu’il y a beaucoup moins de bacilles dans les lesions r&ales que dans les lesions pulmonaires, et par la riche vascularisation du rein qui permet aux antibacillaires d’atteindre des concentrations tres Clevees au niveau des cavites closes du rein. Plusieurs schemas therapeutiques courts sont proposes. Certains n’utilisent que I’isoniazide et la ri- fampicine pendant 9 mois 120, 211, d’autres preferent leur adjoindre l’ethambutol [22]. Neanmoins, I’associa- tion SRHZ pendant deux mois suivie de R et H pendant 7 mois (2 SRHZ/7 RH) semble donner les meilleurs re- sultats therapeutiques 123, 241. Pour notre part, et dans le cadre du nouveau programme national de lutte anti- tuberculeuse. nous adoptons le regime standard&!

2 SRHU7 RH, qui a fait preuve de son efficacite lors d’essais control& 1251. Durant toute la periode du traite- ment, la prise des medicaments est quotidienne. Ainsi, les effets secondaires sont moindres et, le patient s’etant habitue a prendre quotidiennement son traitement, le risque d’abandon est minime [ 19, 25. 261. Chez la plu- part des patients, le bacille de Koch disparait des urines a I’examen direct des le premier mois, et des cultures au 2e mois : et il est de bonne regle de refaire une urographie au bout de 4 a 6 semaines de traitement. II est. par ailleurs, imperatif qu’aucune chirurgie ne soit entreprise avant que le traitement medical n’ait CtC conduit pendant au moins 4 a 6 semaines [I ]. Quant aux corticoi’des, leur efficacite reste controversee ; il semble que la rifampici- ne, qui est un inhibiteur enzymatique, agit sur le metabo- lisme des corticoi’des et serait responsable de son ineffi- cacid. C’est dire la necessite d’augmenter les doses de corticofdes dans la tuberculose traitee par la rifampicine ; une dose de 40 mg de prednisone peut alors etre necessaire 19, 19, 27. 381.

(5)

La tuberculose urogtkitale 23

Traitement chirurgical

Malgre la remarquable efflcacitC des thkrapeutiques mCdicamenteuses actuelles, la place de la chirurgie dans l’arsenal thtrapeutique de la TU reste prCpondCrante.

nkcessaire dans 53 B 83 % des cas [5, 6, 9, 131, et consti- tue un complCment au traitement mCdica1.

Chirurgie d’ex&se

Depuis l’avknement des antibacillaires, la place de la chirurgie d’exCri%e dans le traitement de la TU s’est trouvCe ConsidCrablement reduite [29]. Cependant, elle garde des indications non nigligeables, qui font de la nCphrectomie l’intervention la plus courante en matikre de TU puisque le taux de malades nCphrectomis& avoi- sine 45 & 61 % [5. 131. A I’heure actuelle, il faut s’inter- roger sur l’utiliti de la nkphrectomie systkmatique devant un rein muet tuberculeux. Ainsi, certains auteurs considkrent cette exCr?se inutile, voire abusive ; d’autres, au contraire, sont partisans de la nkphrectomie systCma- tique qui se justifie par le risque de rCvei1 de la maladie 2 partir d’abcks incompl&tement st&ilisCs, et pour p&e- nir lex complications, en particulier l’hypertension art&

rielle [29-311. Entre ces deux attitudes, notre stratCgie limite les indications de la nkphrectomie aux formes douloureuse, hkmaturique, hypertensive, pyonCphro- tique, i bacilliurie persistante, ou en cas d’hesitation dia- gnostique avec une tumeur ou d’impossibilitC de rCaliser une intervention plastique sur la voie excretrice, ou encore chez les patients dont la surveillance est impos- sible. Cette conduite. oti I’Lge et 1’Ctat g&&al doivent Ctre pris en consid&ration, donne des rksultats favorables dans 85 ?I 100 o/c des cas [32]. Au mZme titre que la nkphrectomie, I’Cpididymectomie parait actuellement inutile, elle ne sera envisagCe qu’en cas de persistance d’une fistule active ou d’un abcgs, ou de l&ions kpidi- dymaires ktendues [ 191. Le traitement de la tuberculose prostatique est essentiellement mCdica1, une mise ;i plat par rCsection endoscopique est parfois ntcessaire [22].

Chirurgie rkparatrice RCtrclction pydloculicielle

La r&action pyClique de la tuberculose r&ale est une CventualitC non nCgIigeable et redoutable car elle aboutit

$ la destruction du rein 133. 341. C’est dire la nCcessitC d’une surveillance radiologique trks Ctroite du tuber- culeux &al afin de poser .?I temps l’indication d’une chirurgie r&paratrice : celle-ci doit etre entreprise tr&s rapidement si la corticothCrapie associke aux antibacil- laires ne parvient pas j faire rCgresser l’obstruction [28, 341. La chirurgie conservatrice consiste en une 1ibCration de la sclCrolipomatose hilaire [22, 331. ou une mise en place d’une endoprothkse, ou encore une anastomose ur.%rocalicielle [22, 341. Cette chirurgie ne peut &tre rCalisCe qu’en prCsence d’une voie excrktrice sous-

jacente libre, si les cavitCs intrarknales dilatCes commu- niquent entre elles et si le drainage du rein par l’un de calices infkrieurs permet un bon passage [22, 331.

St&noses urCMules

De multiples options therapeutiques sont ?I la disposition de l’urologue pour le traitement des stCnoses tuber- culeuses de l’uretkre. Le traitement mkdical seul, avec ou saris corticofdes, associC Cventuellement g une montte de sonde u&&ale de modelage, permet de guCrir entre 18 g 75 % de cas [35-371. Les dilatations u&&ales par sonde peuvent &tre intermittentes ou permanentes [38].

Actuellement, l’int&&t se Porte de plus en plus sur l’endo-urCtCrotomie B la lame froide, ou par courant de section sous contr8le de la vue, avec dilatation [39, 401.

Quant aux options chirurgicales, elles sont multiples et varites ; la rkimplantation u&&ale avec crCation d’un systkme antireflux est la plus pratiqde mais, ne peut gtre envisagCe que si la paroi vCsicale est de bonne qualit&

Ailleurs, la rCimplantation doit &tre rbaliske sur patch intestinal d’agrandissement vCsica1. Les sutures doivent

&tre faites sans tension, de prkfkrence sur vessie psoi’que [41]. L’urCt&oplastie, utilisant 1’ilCon ou l’appendice, n’est indiquCe qu’en cas de stCnoses ttendues ou CtagCes, et elle peut &tre associCe g une entCrocystoplastie d’agrandissement [42]. Ainsi se dkgage une conduite pratique devant les stCnoses urCtCrales tuberculeuses (figure I). Une corticoth&apie associt$e aux antibacil- laires est instaurCe. Un contr8le urographique est realid au bout de 1 mois. En cas d’amelioration, une sur- veillance urographique rCgulibre est entreprise. En cas d’Cchec, une dilatation urCtCrale, avec ou saris endo-urC- tCrotomie, est indiqde. avec mise en place d’une sonde modelante. Devant I’&zhec de cette dilatation ou parfois d’emblCe devant des l&ions &oluCes et/au &endues, une chirurgie rkparatrice est rCalisCe.

Petite vessie

Le syndrome de la petite vessie tuberculeuse se carac- tCrise par l’association de troubles mictionnels, d’une diminution de capacitC vCsicale et de son retentissement sur le haut appareil urinaire [7]. L’atteinte du haut appa- reil est un des ClCments aidant B poser les indications the- rapeutiques. Wesolowski 1441 distingue deux types de

I Dilatation ur&&ale

f *

St&we + Antibacillaires / endo-wkt&otomie

w&&ale +

!

cortico’ides Echec

(1 mois)

\ 4

I Chirurgie Gparatrice

I

Figure 1. Conduite devant une stCno\e tuberculeuse de l’uretkre.

(6)

24 S. Bennani et al

petite vessie : les petites vessies inflammatoires, dont la capacit6 varie entre 150 et 200 cm3, et les petites vessies sclCreuses de capacitt plus faible. Le traitement mCdica1 de la petite vessie associant les antituberculeux et une corticoth6rapie doit etre prescrit en premi&re intention. 11 a permis d’obtenir un bon r&ultat dans yuatre cas sur neuf 171, 21 cas sur 29 [35], et neuf cas sur 12 dans notre s&ie. Cette amClioration n’est obtenue que pour les petites vessies inflammatoires. Un autre pro&d6 thCra- peutique peut Ctre employ6 : la distension vCsicale g&e

?I un ballon gonflC dans la vessie B une pression de 130 cmH,O. Nous n’avons pas d’expkrience de ce type de traitement. O’Flynn [38] a utilisC cette technique sur 62 petites vessies tuberculeuses inflammatoires avec un r6sultat satisfaisant dans 65 o/o des cas. Les r&ultats sont mediocres en cas de petite vessie sclCreuse [36] ; pour ces petites vessies scl&euses, la chirurgie rkparatrice 2 type de (< cystoplastie d’agrandissement ou de substitu- tion b) detient une place priviltgiCe. Sur 500 cas colligCs dans la littt%ature [45-471; on rel?we 80 % de bons rCsul- tats. Cependant, ce traitement doit Ctre r&en+ aux cas rebelles au traitement medical. apr&s Cchec des pro&d&

mCcaniques et en cas de retentissement sur le haut appa- reil. Cibert et Kalachnikoff [48] ont proposC un dClai de 2 mois de traitement mCdical avant tout traitement chi- rurgical. D’aprks Abbou [7], I’amClioration est obtenue aprbs un dtlai moyen de 3 mois du traitement mCdica1.

Parmi les complications lointaines des plasties intesti- nales de la vessie, on signale l’insuffsance r&ale pro- gressive [49], ce qui nCcessite une surveillance systkmatique pour d&pister tout facteur aggravant : obs- tacle cervicoprostatique, sclCrose du col, reflux vksico-ur&!ral...

CONCIA.JSION

Si, actuellement, les indications thkrapeutiques en mat&e de TU sont parfaitement bien cernCes et que les rCsultats thkrapeutiques ne cessent de s’amkliorer, l’amC- lioration du pronostic de cette affection repose essentiel- lement sur le diagnostic prCcoce et la prkvention.

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