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Remarques sur l'hypothèse de Nernst

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Remarques sur l’hypothèse de Nernst

G. Bruhat

To cite this version:

(2)

LE

JOURNAL

DE

PHYSIQUE

ET

LE RADIUM

SÉRIE VI. TOME Il. JANVIER 1921 NI 1.

REMARQUES

SUR

L’HYPOTHÈSE

DE NERNST

Par G. BRUHAT.

(Faculté des Sciences de Lille.)

1.

L’hypothèse

de

Nernst(,).

- Le

principe

proposé

par Nernst en

janvier

1906

peut s’exprimer

par l’énoncé suivant : au zéro de la

tempéra-iure

absolue,

l’entropie

de tout corps

chimiquement hoinogène,

solide ou

liquide,

possède

une valeur finie et

déterminée,

indépendante

de la

pres-sion et de l’état

physique,

et, de même, une réaction

chimique

entre

substances pures, solides ou

liquides,

n’est

accompagnée

d’aucune varia-tion

d’entropie.

En ce

qui

concerne une ll10dification déterminée du corps, il

exprime

donc :

1"

Que

la variation de

l’entropie

entre la

température

ordinaire 0 et la

température

T,

à la

pression

constante p,

Ç

est la chaleur

spécifique

à

pression

constante, tend vers une.limite

finie

quand

T tend verts

0,

ce

qui

exige

que C tende vers

0 ;

Que

l’entropie

à la

température

0 est

indépendante

de la

pression,

ce

qui,

(-l’après

la relation

classique

exige

que le coefficient de dilatation tende vers 0

quand

T tend vers 0.

Ces deux

propositions

semblent vérifiées par

l’expérience.

Les mesures

de chaleurs

spécifiques

faites par Nernst et ses collaborateurs

(’)

jusque

100 clonnent des valeurs

qui

descendent à

1/20

et pour le diamant à (’) On trouvera l’exposé de cette théorie dans la Générale de édit.

franç., t. ii, p. 297, ou dans la conférence de XERXST, JOlltn. de 1910, 4~ série, t. ix,

p. 721, ou mieux encore dans la ?’hei»nùd yiiai>iiqiie de PLÀNCK, édit. franc., p. 269.

(2) NERNST. Ann. der 1911, t. XXXVI, p. 395. On trouvera dans ce Mémoire un ,

résumé des principaux résultats expérimentaux.

(3)

2

1/1000

de la valeur

qui

correspond

à la

température

ordinaire. Les mesures

de dilatation faites par Grüneiseii

(1)

jusqu’à

T = 80° se

représentent

bien

en admettant que le coefficient de dilatatioll est

proportionnel

à

TE,

ois é

est un nomhre

positif,

de l’ordre de

0,25.

2.

Changements

d’état. - A la

température

de transformation 0, la différence des

entropies

de deux états

différents, 1

et

2,~

du mèlne corps,

solides ou

liquides,

1 est en

désignant

par

Lo

la chaleur de

transforma-6 .

b p

tion.

L’application

de

l’équation

(1)

donne,

pour la différence

82

- S1

de

leurs

entropies

au zéro absolu : ,

L’hypothèse

de Nernst

exprime

que cette différence est nulle : les deux

termes du second membre doivent être

égaux.

La vérification serait

facile,

si les mesures des chaleurs

spécifiques

C1

et

C2

étaient assez

précises

pour

bien déterminer la différence

C,

-

C1.

En fait la vérification n’a pu être tentée que pour la

transformation

du soufre

prismatique

! 1 en soufre

octaédrique.

q La valeur de

T

est alors

6

0,0087,

pour 0 = 273

+

(2);

la différence

Cz

-

Cl

à la

température

ordinaire est

0,0076;

elle

peut

être

déduite,

avec une

précision

de 3 à 4 pour 100, des mesures de la chaleur L de transformation irréversible à

différentes

températures

(3).,

par la relation :

11

Malheureusement,

il n’en est

plus

de même aux basses

températures :

-.

l’erreur

peut

atteindre 50 pour 100

auxtempératures

voisines de -

1000,

et

même 100

pour 100

vers - 190". Nernst

1’)

évalue

l’intégrale

en admettant

Ci

est

constant;

il semble

préférable

de

représenter

par une

courbe les différentes valeurs obtenues

expérimentalement,

en

s’inspirant

de la forme que l’on

peut préyoir

pour cette

courbe,

d’après

les tlléories

(1 E.

GRLNEISEN. AnT2, der Phys., 1910, t. xxxiii, p. 33.

(2)

Schtnelzen und

I(rystallisie1"en,

p. 274.

(3) BROENSTEDT. Zeit. f. 1906, t. LY, p. 3 î 5.

(4)

de la chaleur

spécifique

des solides

(1) ~

et d’évaluer son aire. La

figure

1

reproduit

le

graphique

ainsi

obtenu,

avec les nombres mêmes donnés par Nernst ; on voit

quelle

incertitude

présente

le tracé de la courbe et, par

suite,

la valeur de

1 "intégrale.

Tandis que la courbe en traits

pleins

donne

Fig. 1.

la valeur

0.0088,

égale

g

à

la courbe en traits

onctués

donne

0,0072 :

e p

les calculs relatifs à cette transformation vérifient

l’hypothèse

de

Nernst,

en ce sens

qu’ils

montrent que la différence entre les

entropies

des deux variétés au zéro absolu est inférieure à 17

pour 100

de la différence

corres-pondant

au

point

de

transformation.

3.-

Considérations

théoriques.

- On

a

essayé

de rattacher par des

con-sidérations

théoriques

la deuxième

partie

du

principe

à la

première.

C’est ainsi que Nernst y arrive par la considération de la transformation réver-sible au zéro absolu

(2) ;

maïs son

raisonnement,

qui

confond la chaleur

spécifique

le

long

de la courbe de saturation avec la chaleur

spécifique

ordi-naire,

suppose que la valeur pp q de

correspondant

â cette courbe tende

dT p

(1)

Les formules dex théories de Einstein ou de Debye représentent d’ailleurs assez

mal les variations de la chaleur spécifique du soufre.

(2~ W. NERNST. Sitz. Akad. Berlin, 1.912, t. i, p. 134.

(5)

4

vers une valeur finie pour T =:

0;

rien ne prouve

qu’il

en soit

ainsi,

ni même que la transformation réyersible soit

possible

au 0 absolu. Elle ne ’

l’est pas, et le raisonnement de Nernst n’a

plus

de

signification,

si l’on admet les idées de Tammaiin : seul l’état

liquide

serait stable dans ces

conditions et il existerait un

point

de transforlnation inférieur

0’,

pour

lequel

la chaleur de fusion

Lo,

serait

négative. L’hypothèse

de Nernst

con-duirait

alors,

d’après

l’équation (3),

à admettre

qu’aux

basses

tempéra-tures la chaleur

spécifiques

du

liquide

serait

plus

petite que celle

du

solide,

.

tandis

qu’aux températures

ordinaires elle serait’

plus grande ;

ce

phéno-mène ne semble pas avoir été

observé,

quoiqu’on

puisse

en

rapprocher

certains nombres de l(oref sur la

benzophénone

(’).

On a

égalelnent essayé

de rattacher la deuxième

partie

du

principe

de Nernst aux théories

cinétiques

de la chaleur

spécifique

() :

la yalidité

de ce raisonnement se

heurte, au

fond,

aux mêmes

objections.

Les formules d’Einstein ou de

Debye

ne

permettent

pas

d’expliquer

ce

changement

de

signe

de la différence des chaleurs

spécifiques ;

si l’on

conçoit

facilement que ces

formule, applicalJles

au calcul de la chaleur

spécifique

du

liquide

surfondu à l’état de verre, ne

s’appliquent

plus

au

liquide

à la

température

ordinaire,

dans

lequel

les molécules sont mobiles comme dans un gaz. on

ne voit pas comment elles

permettront d’interpréter

le

phénomène

dans le

cas des modifications

allotropiques,

comme celle de la

glace,

pour

laquelle

les deux

températures

d’équilibre

ont été réellement observées.

D’ailleurs,

les formules

théoriques,

déjà

assez mal

vérifiées

par la variation de la

cha-leur

spécifique

du

soufre,

sont tout à fait

incompatibles

avec les variations

observées de la différence des chaleurs

spécifiques

des deux variétés et, ~

dans ces

conditions,

il

parait

difficile d’en déduire une collflhmatloll de

l’hypothèse

de Nernst.

4. Calcul de la tension de vapeur. - On

a aussi

essayé

de vérifier

--

cette

hypothèse

en

l’appliquant

aux vapelirs saturées. En

désignallt

par L la chaleur de

vaporisation

tl la

température

T et par

S,

l’entropie

de la vapeur

saturée;

on a :

.

KOREF und LIXDE>iAxx. 1910, t. i, p. 247. Entre - 1900

et -

811, Koref indique pour les cristaux Ci == 0)514, et pour le liquide C2 == 0,1526; ce

dernier nombre est donné comme la moyenne de 5 mesures, 0,1494; 0,1476, 0,H)10, 0,1549, 0, i J0X : tous ces nombres, sauf un, sont inférieurs à (l.

(6)

On

ren1place

dans cette relation S par la -vale-uir donnée par la

for-mule

(1) :

S’,

par la valeur :

que l’on obtient en assimilant la yapeur à un gaz parfait de chaleur

spéci-fique

C’

constante ;

dans les mêmes

conditions.,

en

négligeant

le volume du

liquide

au zéro absolu et

désignant

par lune

constante,

on

peut

écrire :

et l’on obtient : -.

en

désignant

par s la valeur de S pour T = 0.

Si, d’abord,

on se borne à

opérer

à la

température

ordinaire. au-dessus

d’une certaine

température

e à

partir

de

laquelle

C

peut

être considéré

comme constant, on obtient la formule

suivante,

qui

est

indépendante

de

l’hypothèse

de Nernst :

Elle ne

peut

donner aucun

rellseignelnellt

sur la valeur absolue de

S,

qui

n’y

entre que combiné avec la constante inconnue

k. éippliquée, par

exemple.

à

l’eau,

elle donnerait pour 0 = 273

+

1000

(Lo

_

S37,

C=

1,02,

C’ ~

0,51),

en

passant

aux

logaritlmes vulgaires :

-On sait que la

pression

de vapeur de l’eau

peut

être

représentée

par

une formule

analogue (formule

de

Josepll Bel’tl’alld) :

La formule

expérimentale

a bien même forme que la formule

théo-rique,

mais les coefficients sont

différents;

le coefficient

de

log p

diffère de

16 p. 100 de la valeur

théorique :

on voit par là le

degré

de

précision

des

(7)

Pour vérifier la

première partie

de

l’hypothèse

de

Nernst,

il

faudra

considérer des

températures

assez basses pour que les

intégrales puissent

être

négligées,

et l’on aura : .

Comme 1 et k nous sont

inconnus,

la vérification ne pourra

porter

que sur le coefficient du terme

en log, T ;

c’est ce coefficient

qui

serait modifié si s n’avait pas une valeur finie.

On

peut

remarquer à

quel

point

la formule est différente de celle rela-tive aux

températures

ordinaires,

le

signe

même de ce terme en

loge

T y

étant

différent ;

il

parait

nécessaire

d’employer

des mesures faites

effecti-vement à des

températures

où C soit

négligeable,

c’est-à-dire à des

tempé-ratures où la

pression

de vapeur est, en

général, trop

faible pour

qu’on puisse

la mesurer. D’autre

part,

on sait que C’ ne

peut

être considéré comme

constant que pour les gaz

monoatomiques

(1) ;

à ce

point

de vue encore,

l’équation

(12)

n’est valable que pour de très basses

températures.

Aussi,

pour

pouvoir l’appliquer,

Nernst la

complète

par un terme en

T,

destiné à

tenir

compte

de la variation de C’ et de l’existence des

intégrales ;

il sup-pose

qu’aux

basses

températures

la chaleur

spécifique

moléculaire à

pres-sion constante est

3,5,

et il arrive ainsi à la formule :

C’est,

par

exemple,

à cette formule que Falck (1) a

comparé

les

ten-sions de vapeur de la

neige

edrbonique

de - 600 à Les écarts

attei-gnent,

sur p, 25 p.

100, soit,

sur

loge

p,

0,09

en valeur

absolue,

alors

que

log,

T

varie

de

2,09

à

2,34;

les coefficients des termes en T

et §

et

le terme constant sont choisis

précisément

d’après

la

courbe ;

si l’on songe (1) Pour tenir compte de cette variation, il faudrait, dans l’expression

(6)

de la valeur de l’entropie, remplacer le terme CI loge T par et, dans l’expression (8)

Jo

de loge p, remplacer le terme en log, F par loge 7"

(T

d 7’. De même, le de loge p, remplacer le terme en loge T par

B loge T

T

Jo

’ d T. De même, le // o o ic, . - 7

/

terme constant -

Wprovenant

de

l’équation

(7) serait remplacé

Co’ désignant la valeur de CI pour T = 0. Comme ç’ - C’o semble suivre des lois analogues à celles de la chaleur spécifique des solides, ces deux nouvelles intégrales peuvent être

négligées dans les mêmes conditions que les deux autres.

(8)

que, dans cet intervalle,

loge

T

peut

être

remplacé

par la fonction

1,765

+

0,0027

T avec une erreur

qui

ne

dépasse

pas

0,01;

-. si l’011 songe, de

plus,

que,

d’après

les mesures de Dewar

(1),

la chaleur

spécifique

de la

neige

carbonique

est

supérieure

à celle du gaz, on voit le peu

d’importance qu’il

faut attacher à cette vérification : d’ailleurs Weber.

qui

a

opéré à

des tem- .

pératures

plus

basses,

a montré que l’accord avec les faits devenait meilleur

en modifiant les coefficients de Falck

(2).

En.réalité,

les calculs ainsi effectués n’ont aucune

signification,

, parce

que les coefficients et la forme même de la relation

(13)

ne sont pas

déter-minés. La seule formule correcte est la fornlule

(8),

et la « constante

chi-indique

» de Nernst est le terme constant de cette formule, mais les

cal-culs

publiés

jusqu’ici (3)

introduisent encore un certail nombre

d’hypo lhèses ,

dont

l’approximation

est assez difficile à

apprécier,

telles que

l’assilnila-tion des vapeurs à des gaz

parfaits,

de chaleurs

spécifiques

constantes

(Cf.

formules 10

et 1 1) ;

et

l’évaluation des

intégrales

par les formules de Nernst, Lindemann ou de

Debye.

3.

Comparaison

des tensions de vapeur de deux états différents.

-En

appliquant

les formules

(8)

ou

(13)

à dieux états différents du corps, solide ou

liquide,

on pourra vérifier la seconde

partie

de

l’hypothèse

de

Nernst, c’est-à-dire

l’égalité

des deux valeurs de s, en vérifiant

l’égalité

des

termes constants’ Si l’on

disposait

des données nécessaires à

i’application

de la forlnule

(8),

il serait éviclelllillellt

préférable

de faire la vérification

directe,

telle que

je l’ai

étudiée

au §

2. En l’absence de ces

donnée,

la

comparaison

a

également

été faite par Falch sur

l’anhydride carbonique

par la formule

(13),

en considérant la courbe des tensions de vapeur du

liquide

de - t 0° à-60°. Je ferai les mêmes réserves

que

c~-dessus;

les

écarts sur

atteignent

0 ; 02~ ;

une différence des

entropies

au 0 absolu

égale

à celle

qui

existe au

point

tuiple correspondrait

à une différence entre les termes constants de

~.,9~

(en logarithmes vulgaires)

-, comme ici les

coef-ficients des termes en ~’

et ~

sont choisis

d’après

la

courbe,

et que dans les

limites

considérées,

la

quantité

constante

l,«95

peut

être

relIlplacée

par la

f oiielioii 231 3

+

0.00480 T T a1’CC L111C erreur avec une erreur inf érieuhe inférieure à à

0,006,

0.,006,

on’voiton voit

que rien

n’indique

que cette différence I1’eXlstC pas ct que la valeur du (l) Rec. de COllSt. cfe la Soc. f7°cenç. de Pfi ys. _

(2) S. "VEBER. l’ers. li7. Ali. IVel. 1913, t. xxii, p. 380,

(J) A. C. EGERTOX. Phil. 1~0, t. XXXIX, p.1. Zcilschr. /. 1920,

(9)

8

terme constant

(constante

chimique

de

Nernst)

n’est pas déter111illée à

deux unités

près.

Il semble que l’on

échappera

à certaines des difficultés

signalées

en

comparant

les

pressions

de vapeur

correspondant

aux deux états à la

même

température.

C’est ce

qu’a

fait récemment Boutaric

(’)

dans le cas

de la fusion de la

glace

et des transformations du

phosphore.

Mais il est

éyidelnment bien peu

probable

que, sur le faible intervalle de

température

où les deux

équilibres

peuvent

être

observés,

on

puisse

mettre en

évi-dence une loi de variation de la différence

d’entropie

assez

précise

pour

qu’on puisse l’extrapoler

jusqu’au

zéro absolu.

La variation

d’énergie,

dans le passage de l’état 1

pris

sous sa

pres-sion de vapeur Pi à l’état 2

pris

sous sa

pression

de vapeur ~~ à la même

température

y,

est, en

négligeant

les ,-rolumes des

phases

condensées,

égale

à la chaleur de transformation

L ;

la variation

d’énergie

libre

corres-pondante

est, en assimilant la vapeur à un gaz

parfait,

loge

t-2.

L’appli-Pl

cation du théorème d’Helmholtz donne alors

(’),

en

appelant

0 la

tempéra-ture du

point

triple :

1

On voit dès lors en

quoi

devra consister la vérification de

l’hypothèse

de Nernst : des mesures

de P-2,

on déduira les valeurs de

L,

puis, par la

P1 relation

(4),

de

C

- et

on chercllera à vérifier la relatioll

(3)

qui exprime

cette

11hypothèse ;

on voit que

C,

-

et

est obtenu par des différences

secolldes,

c’est-à-dire avec extrèmemelit peu de p17écision.

En

fait,

dans le cas de

l’eau,

on obtient un accord très satisfaisant avec

l’expérience

en donnant à

C,

-

C,

une valellr constante,

égale à

sa

valeur à

o°,

0,~~9,

c’est-à-dire en

posant

dans la forlnule =

79,2

-

0,49

(6

-

T):

On trouvera dans le tableau ci-dessous les nombres ainsi calculés pour la

pression

de vapeur de

l’eau,

en

partant

de la

pression

de

vapeur de la

glace,

ainsi que leur

comparaison

avec les résultats

expéri-.mentaux :

(t)

A. BOUTARIC. 1919, t. xi, p. 38.

(10)

, On voit que,

malgré

la

grande précision

des mesures

()

- 2 à

3 IJ.

-il est

impossible d apercevoir

les effets de la variation de

C

--

Ci ;

-11 les

nombres trouvés, par une

hypothèse

qui

est en contradiction avec le

prin-cipe

de Nernst, sont d’ailleurs en meilleur accord avec

l’expérience

que ceux déduits par Boutaric d’une formule

qui

est en accord avec

lui,

mais

donne une valeur

inacceptable

(0,29) pour Cz

-

Cl.

D’ailleurs,

quelle que

soit la loi de variation admise pour

el

---

C ,

pourvu

qu’à

01 elle donne la

,

valeur

0,49,

on obtiendra sur un intervalle de 15° des nombres en accord avec les données

expérimentales -

par

exemple,

celle

imaginée parPlanck

(2),

.

qui

est en accord ~ avec le

principe

de

Nernst,

donne

identiquement

les

mêmes nombres que ceux calculés ci-dessus. En résumé, tout ce que l’on

peut

tirer des mesures, c’est la vérification

expérimentale

des relations

(14)

et

(4) :

elles sont

impuissantes

à vérifier

l’hypothèse

de Nernst. ,

Dans le cas des transformations du

phosphore,

les mesures ne

per-mettent même pas de mettre en évidence les variations de L. En

considé-rant L comme constant, la formule

(14)

peut

s’écrire : .

La

figure

2

représente

la courbe des tensions de vapeur,

log

_p2. du

phosphore

rouge, tracée

d’après

les données

expérimentales

de Joli-bois

(’)

et Troost

et Hautefeuille

(),

et les courbes de tension de vapeur,

log

Pi et

log

P3, du

phosphore

pvromorphique

et du

phosphore

blanc,

calculées à

partir

de la

première

par les formules :

les

températures

0 et 01 étant celles déterminées par

Jolibois,

273

4-

4600

et 273

-~--

610". Elle

représente également

les

points expérimentaux

obte-nus : on

voit;

au

premier

coup

d’mil.,

qu’il

est

impossible

de mettre en

évi-dence un écart

systématique;

en tous cas, l’accord est bien meilleur que

celui obtenll

par les

formules de

Boutaric,

qui

d’ailleurs donnent. à la

tem-péralure

ordinaire,

une valeur de

C3

- voisine

de. 0,2,

Jl1allifcsten1ellt

inacceptable (S).

~

(1) K - SCHEEL et XV. HKCSE. Ann. det 190D, t. XXIX, p. î23. ,

(2) C~ -

C’1 = 4,13.10-5 Tl,67 éd. franç.,

,3) P. JoLIBOIS. Joutn. de l’Ec. (2) 13~ cahier, 1911, 109.

(") TROOST et HA-UTEFEUILLE, C’. R., t. LXXYI, p. 11 î 3.

(5) La valeur expérimentale est voisine de 0,01. (A. Ann. dea° Phys., 1907,

(11)

10

-

(12)

6.

Application

aux

dissociations,

- On

peut

faire les mêmes remar-

"

ques au

sujet

de

l’application

faite à la dissociation dans les

systèmes

gazeux

homogènes

et, ii

fortiori,

aux solutions

qu’on

assiinile à

ces

systèmes.

Dans le cas

particulier

de la dissociation de

l’eau,

qu’il

choisit comme

l’exemple

le

plus

favorable,

Nernst donne

successivement

(’),

pour obtenir

le

degré

de dissociation x., ou

plutôt

la

quantité

7T

= ‘ ,

les

-’- -’

2x)(1_

deux formules :

. La

première

formule est celle

indiquée

comme

représentant

le mieux l’ensemble des données

expérimentales

(chaleurs spécifiques

et coefficients de

dissociation) ;

la seconde est celle

qui

sert à la vérification du

principe.

.. On se rend

compte

que, en dehors du terme en

,

dont le coefficient

représente

la chaleur

dégagée

par la

réaction,

le choix de la forme de la fonction et des coefficients y est absolument arbitraire. En

particulier,

on

ne voit aucune raison pour choisir pour le coefficient de

log

T la valeur

~ ,’~~ :

cela revient à

appliquer

la formule

(13)

à l’eau sous la forme ,

pour une

température

de

10000,

alors que la formule

empirique

valable aux

températures

ordinaires est :

.

Si les différentes formules ne sont pas

contradictoires,

cela tient

jus-cle l’ordre de 3, c’est-à-dire négligeable devant la valeur même de L (90 calories environ) déduite des équations (15) et (16). On peut remarquer qu’il est nécessaire, pour que

-l’équation (3) vérifie l’hypothèse de Nernst, d’admeftre qu’aux basses températures la

valeur de

2013~2013~2013~

est beaucoup plus grande - 15 à 20 fois -

qu’à la température ordi-naire : cette hypothèse est d’ailleurs vraisemblable d’après les théories d’Einstein et de

_ Debye, les chaleurs spécifiques à la température ordinaire satisfaisant à peu près à la loi

de Dulong et Petit.

(13)

12

tenlenl à ce que les

expériences

de dissociation ne

permettent

pas de

déter-miner les coefficients :

si,

par

exemple,

dans là formule

(17),

on

remplace

~

le coefficient de

log

T par

1,84

et le terme constant par

0,

les valeurs trouvées pour ne sont pas modifiécs de 5 pour

100,

c’est-â-dire d’une

quantité

inférieure aux écarts

expérimentaux,

dans tout l’intervalle de

1000 à 2000°

centigrades.

-Il est donc certain que le terme constant n’est pas déterminé à 2

uni-tés

près.

Or,

la vérification de

l’hypothèse

de Nernst consiste à vérifier

qu’il

est

égal

à la somme des tel’111es constants dés 5

équations

(13)

rela-tiyes aux 5 molécules

réagissantes

(2 H2

+

02 =

2 H’0) :

on voit

qu’une

différence de 12

n’est -pas inipossible :

elle

correspondrait

à une différence

de 28 pour les formulcs en

logarithnles

népériens.

Ce dernier nombres mesure la dCll1i-BTariation

possible d’entropie

pour la réaction au 0 absolu

entre les corps condensés : la vérification faite n’exclut pas une variation

d’entropie égale

à 56 lors de la

fOr111atioll,

dans ces

conditions,

de deux

molécules d’eau. Cette variation est à comparer à celle

qui accompagne la

même réaction à la

température

où on

l’observe,

soit environ 90 pour

~’ = 1300° : elle en

représente

60 pour 100.

7. Conclusions. - En

résumé,

si les

mesures de chaleurs

spécifiques

paraissent

vérifier d’une

façon

assez nette la

première

partie

de

l’hypothèse

de

Nernst,

c’est-à-dire 1110ntI’el’ que

l’entropie

d’une substance

liquide

ou

solide tend vers une valeur finie

quand

la

température

tend vers le zéro

absolu. aucune

expérience n’apporte

aussi nettement la confirmation de la

seconde

partie,

c’est-à-dire de

l’égalité

de ces valeurs pour les diverses

modifications. Il est certain que les variaLiolls. d’entropie qui

accompagnent

les

changements

d’état ou les réactions

chimiques

entre corps condensées sont notablement

plus

faibles au zéro absolu

qu’à

la

température

ordi-naire

(’).

mais rien 11C prouve

qu’elles

soient nulles. Les mesures des cha-leurs

spécifiques,

ou

plus

exactement des différences des chaleurs

spéci-fiques

aux basses

températures,

ne sont pas assez

précises

pour

apporter

cette preuve.

Quant

aux mesures de

pressions

de vapeur ou de coefficients

de

dissociation,

si l’on veut les

interpréter

correctement, il faut

introduire,

(i) Dans le cas de la fusion, on peut le prévoir d’après l’hypothèse de Tammann.

L’existence d’un second point de transformation, à chaleur de fusion négative, implique

qu’entre les deux températures de transformation il y ait une température où les entropies du solide et du liquide soient égales; le fait que la différence des chaleurs spécifiques est

toujours petite par rapport à la chaleur de fusion entraine la conséquence que cette

tem-pérature soit très basse et située dans la région de rapide décroissance des chaleurs

spéci-fiques. L’équation (1) montre alors que la différence des entropies au zéro absolu sera

(14)

suivant la formule

(8),

la marche des chaleurs

spécifiques jusqu"au

zéro

absolu,

et l’on trouve les mêmes difficultés avec, en

plus,

l’incertitude

qui

provient

de l’assimilation de la vapeur à un gaz

parfait.

Si l’on veut les

utiliser d’une

façon

pratique,

on est

obligé

d’admettre une forme

entière-ment arbitraire telle que celle de lTehnsl, et les vérifications n’ont

plus

aucune

signification.

On ne

peut

donc rien

conclure,

sinon que

l’hypothèse

de Nernst n’est

pas en contradiction avec

l’expérience.

D’ailleurs,

au

point

de vue

thermo-dynamique

proprement

dit,

elle ne semble

guère

susceptible d’applications

intéressantes. Si l’on veut calculer

complètement

les conditions d’un

équi-libre à

partir

des données

thermiques;

les mêmes raisons que

je

viens

d’ll1-diquer

font que ce calcul ne pourra être

qu’une première

et très

grossière

approximation,

et

qu’on

le fera

toujours à

l’aide des formules

simplifiées :

si l’on suppose les gaz

parfaits,

leurs chaleurs

spécifiques

constantes,

et si l’on

néglige

les différences des chaleurs

spécifiques

des

phases

condensées. il

importe

peu de

négliger également

les différences

d’eiltèopie

entre ces

phases

au zéro absolu - ou à toute autre

température

(~).

Quant

aux formules données habituellement pour

représenter

111atllé-matiquement l’hypothèse

de

Nernst,

elles me semblent

également

difficiles

à

justifier.

Elles consistent â mettre les dif f érences

d’énergie

entre les deux

modifications condensées sous la forme :

Si l’on se contente d’étudier des réactions

réelles,

dans les limites de

température

usuelles,

le

développement

en série doit être fait à

partir

d’un de&

points

du domaine

étudié,

et

l’énergie

est

représentée

par le

développe--

ment :

c’est ainsi que j’ai montré que les. deux

premiers

termes suffisent dans le

cas de la fusion de la

glace,

et que, dans le cas des transformations du

phosphore,

le second est même

négligeable.

Mais rien ne prollvc que ce

développement

soit valable

jusqu’au 0

absolu,

ni

qu’on puisse

obtenir un

développement

tel que (20)

à

partir

du 0

J 1

il

parait

mème

probable u’il n’en

est as ainsi. La

a )SO 11;

il

parait

même

probable qu 1

n en est pas ainsi. La dérivée

cl Z

(1) A ce point de vue les formules d’approximation données par -NF-ltNST peuvent se

rapprocher du principe du travail maximum de Berthelot. On sait, en effet, que ce dernier

principe peut se déduire des lois de la thermodynamique si l’on néglige la variation

(15)

14

est une différence de chaleurs

spécifiques

à VOlU111CS constants i on admet

donc en écrivant

l’équation (20)

que ces chaleurs

spécifiques

peuvent

se

mettre sous la forme :

Or,

dans la théorie d’Einstein

(’),

c est une fonction

exponentielle

de

~ ~,

que l’on ne

peut

pas

développer

en série à

partir

de T =

0 ~

dans’la

théorie de

Debye

(~),

le

premier

terme du

développement

est un terme

en T3. Du

point

de vue

expérimental,

il

peut paraître acceptable

de

rempla-cer une

partie

déterminée de la courbe r des chaleurs

spécifiques

(fig.

3)

par son

asymptote

A ou sa

tangente

d’inflexion T, mais on ne voit pas de

raison pour la

remplacer

par une droite ou une

parabole

à axe vertical

pas-sant par

l’origine.

Manuscrit reçu le 1 cr juillet 1920.

(1)

A. EINSTEIN. Ann. der

Phys.,

1907, t. XXII, p. 184.

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