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Développement et expansion du commerce intra-Africain : document directif

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NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIGUE ET SOCIAL

LIMITEE

E/ECA/TRADE/85 20 aoOt 1987 FRANCAIS

Original ANGLAIS

COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'APRIQUE

Reunion r^gionale africaine d1experts sur

le commerce inte"rieur et intra-africain

Addis-Abeba, 9-13 novembre 1987

DEVELOPPEMENT ET EXPANSION DU COMMERCE INTRA-AFRICAIN : DOCUMENT DIRECTIP

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Cependant, 1 'experience a montre que le commerce intra-<ifric^in or*'; iolr. C,■•

remplir ce rdle, C'est ce que revele tres clairsment I'exi.m^n dt- aziz €Lc. pay?

africains dont la croissance 6concmique et le developpement d*ipendent <?irect<:,- ment des exportations de produits de base. La deponda^co i^itrtm- tie;? pa^f;

africains a 1'egard de l'exportation de prcduits primaireti const lime \in uhc^-JioJ^

serieux au developpement de I1 Afrique. Cest cempte tenu (?.--; cu fait quo I : Plan d' action de Lagos considere 1'expansion du commerce intra-&fr;.ccir. czirjz.--.

I1 Element essentiel de la strategie actueile de devaloppemo:it eccr.o.aiquG Js I1Afrique.

2. Lss mesures visant a developper le commerce intra-afr.ic lin xont -..ar ail- leurs clairement enoncees dans le Plan d! action de Lagos et onr ete re-iifjMrmotar*

dans le Programme prioritaire de redressement economique; dfi 1'hf r:.qut: l-;36- 1990 adopte par les chefs d'Etat et de cfouverne-ment de 1'OUA Icrf: du Scirjn^t tenu en juillet 1985. La Conference Internationale sur le ae?5. du redio.^oraoiit Economique at du developpement accelere de 1'Afrique, orrjanic^e ^ Abuja (Nigeria) en juin 1987 et est la plus recentc dans la t.:<S"ic de r.uniorr africaines ot internationales consacrees aux problemes econoniques dr. continent africain erionco, dans sa declaration finale intitules gc.-.-larati^n _ .d/_Abu;[a sur le redressement economique et le developperaent .accelgre Cr _^-2J?Ti£J-3}~'J.^

la n^cessite i'abandonner la structure actuelle du syst<sm:? d'enportatic:: a:c.j essentiellement sur les produits de base. L1 accent est mir; rur }.'e.cci:o:'-ii?itzr?.<in'c du r&le de la productio:; interieure et intrc-af ricaine a;:in vi1 ±1 ^Lviom-G un trait essentiel du developpement africain. El?.e soulign'*1 (;:■? ''H.s ochc ngf-,«;

intra-af ricains off rent de considerables opportuni'ces cr,u:: I ■.:::;;..■•;:«.-. ion d:?.

commerce11 et que "un moyen de reduire la vulnerability do- ^concrJcc t-:t d' intansif icr les efforts pour une cooperation corripecci.r.!?: n;.-.;•: -rcr/^cr:-;!:.;

et regicnale incluant les produits de base". La presents et.'<A.: oxpcsu brievement la situation eictuelle du commerce intra-airica.iiir .•■.-juligne le^

obstacles qui ont jusqu'ici entrave son develcppomont ct c::^n5ne i.sr.

perspectives de son accroissement er. tant qu'outil du dev-vopcr.'^JT.; a lor^

terme de 1'Afrique.

II. SITUATION ACTUELIE DU COMMERCE INTRA-AFRICAIN

A- Institutions en matifere de commerce intra-arrical.n

3. Depuis 1' independance, les pays africtins ont deploye ■j^rt::--i::£i ^-ff orts pour di versifier leurs economies et prontouvoir las echangt's satr^ er.y-m&Tnai:, riotamment dans le domairie des produits vivriere oc de.3 oorAbuEtibltis mineraux.

Au cours des six dernieres annees, un certain nombre a' ir.stituti cri^ er. r..i+:ic>fc de cooperation commerciale et economique on*t ete ecablies Vriiiu lor; diifr.r^nt-.ey sous-regions d'Afrique alors que celles qui existent out ete renfprc^eti. La Zone d'echanga;; preferentielE pour les Etatr. de l'At.viquo du l'Hnt et fia 1' Afrique australe (ZEP) est devenue plein--^r(ent operatf-onrellf. on 1934 r *j-i creation a ete yuivie d^ ceile de ^es deux crg:>neo sn.osic'iai-cs. lr. 7^rtq.ie

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pour le commerce et le developpement de la ZEP et la Chambre de compensation de la ZEP. Une Chambre de commerce de la ZEP va en outre etre creee. Dans la sous-region de l'Afrique centrale, la Communaute economique des Etats de l'Afrique centrale (CSEAC) ast devenue operationnalle en 1985.

4. Parrni d'autrea groupemonts eccncmiques sous-regionaux impo.rt.ants pour la promotion du commerce intra-af ricaii;, on peut citer la Communaute economique des Etats de 1'Afrique de 1'Ouest (CEDEAO), la Chambre de compensation de l'Afrique de l'Ouest, la Communauta economique de l'Afrique de 1'Ouest (CEAO) qui regroupe des pays francophones de 1'Afrique de 1'Ouest, 1'Union douaniere et economique de 1s Afrique centralo (UDFAC), la Chambre de compensation de l'Afrique centrale, la Communaute econcmique des pays des Grands Lacs (CEPGL) et la Conference de coordination du developpement de l'Afrique australe (SADCC), creee elle pour contrecarrer les politiques de deetabilisation de 1'Afrique du Sud grace a la promotion de la cooperation entre ses membres dans les domai- nes du commerce, de 1'industrie, dos transports et. de l'^nergie. En mars 1987, les pays d'Afrrique du Ford ont convenu de creer une Zone d1 ^changes preferentiels entr^ eux,

B* Principales caracteristiques du commerce intra^africain

5. Le developparr.ent et I'expansion du commerce intra-af ricain ont en general ete decevants, Far exenple, le tableau I donno un apercu general de la situa tion du commerce intra-africain depuis 1970 qui avait, alors, atteint son niveau le pluc aleve cie 5,6 p, IOC dans le commerce total de 1' Af rique. II est tombe a sen niveau Is plus bas de 3,1 p. 100 en 1980 au cours de la reces sion economique ncndialo maiy s'est accru de nouveau pour atteindre 4 p. 100 en 1985.

Tableau I s Ccmnerce intra-africain (en millions de dollar)

Anne*e Total des expectations africaines

\^rs le reste du mondc

1970 1980 1981 1982 1983 1984 1985

1 "■

S3 75 66 56 61 53

021 301 154 012 657 800 313

Commerce intra- africain

2 2 2 2 2 2

672 917 976 662 319 733 563

Ppurcentage

5,59 3,10 3f95 4,03 4,09 4,42 4,01 Source s Bulletin mensue1 do statistique de i'ONU, mai 1985 et Division de

la statistique de la CEA.

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C. Problemes et_contraintes dansle dproaine du commerceMintra-africain

7. Malgre* le role joue* par les groupements e'conomiques sous-rdgionaux et leurs institutions d'appui, le commerce intra-africain demeure tres faible et baisse en fait dans certains pays. II existe de nombreux obstacles a I1expansion du commerce intra-africain. Parmi les principales contraintes, on peut citer le r81e des socie'te's transnationales dans les Economies afri- caines, I1 absence de technologie approprie"e pour la production des biens

de consommation de masse, la rarete" des competences techniques et la pe*nurie

de personnel qualifie* dans les domaines de la gestion et de la direction d'entreprise. En ge'ne'ral et particulierement en ce qui concerne les biens d^ja produits a 1'intention des consommateurs africains, notamment les produits alimentaires, les mesures n'ont pas vise* a supprimer des contraintes telles que le manque d'information, l'e*cart entre I1offre et la demande, les barrieres tarifaires et non tarifaires, les services bancaires et autres, la taille exigue* des marches, 1'insuffisance des transports et des communications, les circuits de commercialisation et enfin, mais ce n'est pas le moins impor tant, la faiblesse des revenus, des populations rurales en particulier.

8. La cause majeure du faible niveau des ^changes intra-africains est la structure de la production et de la distribution. II y a un manque de biens, cette situation e*tant iie"e aux problemes du transfert et de 1'adaptation de la technologie, de connaissances techniques et en matiere de gestion ainsi que de cadres pour la direction des entreprises. La gamme de produits faisant l'objet d1 exchanges demeure tres limite'e et me"me la ou la technologie de produc tion requise peut e"tre assimile"e, les producteurs ne sont pas en mesure de profiter des avantages qu'offrent les Economies d'e'chelle, en raison de l'e*troitesse des marches inte"rieurs, Un aspect qui illustre la taille exigue*

des marches dans la plupart des pays africains c'est le caractere pe'riphe'rique des marches ruraux dfl lui-me"me a 1 'insuffisance de moyens inte*rieurs de trans port et dc communications. La faiblesse du revenu des populations rurales et leur pouvoir d' achat limite* sont un facteur qui contribue a re*duire la taille des marches ruraux. Par ailleurs, des ressources financieres insuffi- santes sont en ge'ne'ral affect^es au d^veloppement rural, ce qui entraine une croissance gravement d^s^quilibr^e des regions urbaines et rurales.

9. D' un autre point de vue, 1'^cart entre la demande et 1'of fre r£sulte en partie d'un manque d'information a l'int^rieur de la rdgion. Cela concerne aussi bien les produits alimentaires que les biens de consommation et la demande est en ge'ne'ral couverte par des importations en provenance des pays industrialists alors qu'en fait il y a des moyens de produire plus pour satis- faire la demande de certains produits. Un probleme connexe est la mauvaise qualite" et le prix e'leve' de nombreux produits africains qui fait qu' ils ne sont pas compe'titifs avec des produits similaires des pays industrialists.

L'inexistence de normes de qualite" dans la region constitue une autre grave entrave a la promotion des ^changes intra-africains.

10. La deuxieme grave entrave est le r6le des soci^t^s transnationales (STN) dans les Economies africaines, r6le determinant en ce qui concerne la structure de la production et la composition des ^changes. Les socie'te's nationales

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controlent la production a grande echelle, notamment les cultures commerciales et s'inte*ressent essentiellement au secteur minier et aux industries extrac tives a des fins d'exportation, Les decisions relatives aux investissements et aux cultures a produire n'accordent pas la prioritd a la production viv- riere, particulierement a celle destined a la consommation locale. Par conse quent le secteur minier et les industries extractives se sont consacrds essen tiellement a I1 exportation des minerais bruts plut6t gu'a leurs formes trans- formdes. La restructuratlon des Economies africaines en tant que mesure visant a promouvoir la cbopdratipn et les dchanges entre pays africains est en grande partie contrecarrde par les activity des socidte's transnationales puisque la structure coloniale de production et d'dchanges n'a' pratiquement pas dte* modifide dans de hombreux pays africains. Ces pays continuant d'etre vulndrables aux manipulations des socidtds transnationales, en ce qui concerne

la fixation des prix et les recettes.

11. Le troisieme probleme majeur qu'il convient de mentipnner tout particulierement est que les tarifs douaniers et d'autres restrictions des importations constituent un obstacle majeur au commerce intra-africain. La raison de l'existence de ces tarifs douaniers c'est qu'ils constituent une source de revenu pour les pays africains et a ce titre, il a dtd tres difficile de les supprimer ou de les rdduire en ddpit de ndgociations ardues et prolongdes au sein des groupements dconomiques sous-rdgionaux existants.

Un probleme connexe est ^application des "regies d'origine" qui exige que les biens comportent une part substantielle de "valeur ajoutde" pour prdtendre faire l'objet d'un dchange entre les pays, membres du groupe. Par exemple, la rdcente decision de l'Autoritd de la ZEP de rdexaminer I1accord sur la reduction des tarifs douaniers et d'dtendre la pdriode qui avait e*te" fixde pour ieur suppression souligne la gravity de ce probleme ainsi que ses effets

sur 1'expansion du commerce intra-africain.

12. Le quatrieme probleme du commerce intra-africain c'est 1'insuffisance du financement. Les services bancaires, y compris les credits commerciaux et les systemes de garantie ne portent pas. en ge'ne'ral sur ce commerce et le probleme du reglement des balances commerciales constitue sans doute un grave obstacle a 1'expansion du commerce intra-africain. La creation d1institutions telles que les chambres de compensation et les banques sous- r^gionales de commerce et de deVeloppement vise a rdduire au minimum I1utilisation des maigres ressources en devises en encourageant le reglement des balances commerciales plutot qu'un paiement integral de chaque transaction commerciale. Cependant, Ieur impact sur 1(expansion du commerce semble plut6t limite" et la ne*cessite" d'dconomiser des devises demeure le probleme re*el.

13. II conviendrait en outre de mentionner qu'au niveau de la prise de deci sions, la plus grande faiblesse de la politique mone'taire africaine se traduit de diffdrentes facons qui affectent indirectement le niveau de deVeloppement dconomique et des ^changes. II n'y a aucune gestion efficace si bien qu'il en re*sulte une mauvaise utilisation des ressources, un gaspillage des fonds publics y compris de 1 'aide exte*rieure, des prits et des investissements.

Parallelement, un certain nombre de pays ne sont pas capables d'utiliser

efficacement les ressources extdrieures et intdrieures pour engendrer des

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revenus supple"mentaires. Certains pays ne possedent aucune politique mone'- taire, fiscale et financiere bien ddfinie, lide directement aux objectifs et priorites de deVeloppement du pays. En consequence , les ressources intd- rieures ne sont pas pleinement itilisdes pour rdsoudre les difficultds e*cono-

miques du continent et appliquer les mesures prioritaires en matiere de crois-

sance et de deVeloppement. Par ailleurs, certains pays n'ont pas une connais- sance complete de leurs ressources financieres potentielles et gdndralement recourent a des sources dtrangeres avant meme d'essayer de faire appel au

marche* financier inte"rieur pour promouvoir le commerce intra-africain.

III. PERSPECTIVES ET POSSIBILITES DE DEVELOPPEMENT DU COMMERCE INTRA-AFRICAIN

14. Les problemes qui ont 6t4 brievement exposes dans la section pre*ce"dente

ne diminuent d1aucune facon les perspectives et les possibility immenses

de deVelopper et d'accroitre le commerce intra-africain. Par exemple, en ce qui concerne la taille absolue des marches des groupements dconomiques mentionne's plus haut, la CEDEAO comprend 16 pays de la sous-region de l'Afrique de 1'Ouest, y compris les pays francophones membres de la CEAO et trois pays membres de l'Union du fleuve Mano, avec une population totale d'environ 160 millions. La Zone d'dchanges pre"fe*rentiels pour les Etats de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe preVoit une participation de 18 pays membres dont 14 ont ddja signe" le traitd portant creation d'un marchd comprenant

environ 150 millions de personnes. La Communautd dconomique des Etats de

l'Afrique centrale avec 10 pays membres inte*resse une population totale de 60 millions. Les fondements de ces principaux marches sous-re"gionaux ont ddja dte* pose's, il existe en outre des dispositions en ce qui concerne une

approche multisectorielle de la cooperation industrielle et agricole, du commerce, des transports et des communications, des finances et d'autres

secteurs importants. En ce qui concerne la sous-rdgion de l'Afrique du Nord qui comprend l'Alge"rie, le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, la Libye et le Soudan, des ndgociations vont bientdt se tenir en vue de la creation d'une zone d'dchanges prdfdrentiels qui concernera une population d'environ 118 millions

de personnes.

15. Sur le plan des niveaux de consommation, une e"tude re"cente mene"e par le secretariat de la CEA a montre* qu'il y avait des possibility considerables de aevelopper le commerce intra-africain des produits alimentaires et des biens de consommation en general 2/. L'importation de grains et de cdreales alimentaires constitue une grave ponction des ressources en devises des pays africains. Ces importations sont passees de 485,6 millions de dollars en

1970 ^3/5'16 milliards dG dollars et ont atteint 5 514 300 000 dollars en

1985 alors que des ressources considerables en terres agricoles permettraient de couvrir 1*ensemble de la. demande africaine. L*etude a en outre rdveie que le commerce frontalier non enregistre" entre pays africains rdvele un commerce substantiel d'animaux sur pied, de poissons, de grains

2/ Commerce intra-africain % Courants actuels et perspectives. Document

E/ECA/TRADE/24/Rev.1.

3/ Voir I1annexe I sur "Importations de cdrdales en Afrique".

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alimentaires et de biens de consommation. Le commerce de lait et de produits laitiers, de fruits, de legumes, d'huiles ve"ge*tales et de produits alimentaires

on conserve pourrait Stre deVeloppe* conside"rablement car il semble que la

production actuelle est exported vers 1'Europe et le Moyen-Orient alors que les pays africains importent ces mSmes produits d'Europe, d'Am^rique latine,

d'Australia et de Nouvello-Zelande.

16. Le commerce intra-africain de produits manufacture's a en ge"ne*ral e"te"

faible depuis le milieu des anne"es 70, aussi bien en volume qu'en valeur mais il offre de grandes possibility. Eien que le progres technologique dans les pays africains ait eVolue" avec les types de demande et explique en partie que les produits africains ne soient pas compe"titif s, il existe ne"anmoins des possibility d ■ augmenter la production d • un certain nombre de biens de consommation y compris les textiles, les produits en cuir, les produits en aluminium, les produits en bois, la pfite de papier et le papier, les outils agricoles et la quir.caillerie. De m§me le commerce entre pays africains de matieres premieres, de minerais me"talliques, d'engrais, de coton et d'autres produits agricoles constitue un eminent vital pour 1'expansion industrielle do 1'Afrique et la cooperation e"conomique en vue du ddveloppement.

La raise en place de structures autochtones de traitement et de commerciali sation augmenterait conside"rablement le potentiel du commerce intra-africain.

A" Commerce de produits de base et de produits miniers

17. Le secteur agricole des pays africains, plus pre'eise'ment la production et le commerce des cultures principales telles que le cafe*, le sucre, le the", le cacao, les arachides, les le"gumineuses, les produits du palmier, le coton, le tabac, le mais, les fruits et les legumes, la viande et les produits laitiers ainsi que les produits forestiers offrent beaucoup de possibility's de deVelopper le commerce intra-africain,, Toutefois, ce secteur est en grande partie entre les mains des socie'te's transnational dans de nombreux pays africains 4/. En fait, l'influence des socie'te's transnational en ce domaine est si considerable que les ne"gociations internationales sur la production, la fixation des prix et la commercialisation ne peuvent donner les re"sultats souhaitds par les pays producteurs tant que ceux-ci n'institueront pas de roesures pour contrdler ces socie'te's transnationales.

Par ailleurs, les socie'te's transnationales exercent un monopole et un oligopole en de"sinte"ressant tous les concurrents autochtones et foment des cartels pour contr6ler les prix, la publicity, la commercialisation et 1'^tablissement de prix de transfert entre filiales du cartel. Du fait que les marches de

produits de base sont situe"s dans les centres d'affaires des pays

industrialists, les pays producteurs africains sont force's d'accepter les

cours en vigueur sur ces marches. Meme lorsque la production est assured par des entreprises d'Etat comme dans certains pays africains tels que la Tanzanie, 1'Ethiopie, le Soudan, ces pays sont sounds aux memes contraintes en ce qui concerne la commercialisation.

4/ voir R. J. Burnett et R.E. Muller - Global Reachs the power of

the multinational corporations - Simon and Schuster, New York, 1974.

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18. La production et la commercialisation des minerais pre"sentent une situa tion encore plus difficile que celle d'autres produits de base. Les activity des STN couvrent presque touts la gamme de mine*raux tels que le fer, l'^tain, la bauxite, 1'aluminium, le chrome, le cobalt, le Zinc, 1'or, le diamant, le cuivre, etc. qui sont contr6lds par quelques conglome*rats de STN ge*antes

exercant un monopole. Ces STN se trouvant essentiellement en Afrique australe,

il est difficile aux pays de cette region d'^chapper a 1'emprise de ces STN.

Les cours de tous ces mdtaux sont de meme fixes non par les pays producteurs mais par 1 ' intermediate de la bourse des me*taux de Londres et l'American

Metal Exchange ou 1'influence des STN est tres forte.

B» Commerce de produits manufacture's et de produits alimentaires

19. Le commerce de produits manufacture's et de produits alimentaires offre un autre domaine ou les ^changes intra-africains pourraient Stre deVeloppe's.

La rdcente crise alimentaire en Afrique a amend a prendre conscience de la necessite de modifier les strategies et les structures de production en vue de require les graves deficits alimentaires de nombreux pays africains. Cepen- dant, la production alimentaire demeure un grave probleme pour certains pays en raison de leur emplacement ge"ographique et de leur vulnerability a la s^cheresse et a d'autres catastrophes naturelles. II existe done de grandes possibilit^s de deVelopper le commerce intra-africain de produits alimentaires, y compris des principales cultures de base tels que les cdrdales et d'autres graines. De telles perspectives peuvent Stre amdlior^es grSce a I1adoption de decisions politiques majeures visant a accroltre les investissements et les structures de production de facon a ce que la region soit autosuffisante dans le domaine alimentaire. II est inconcevable que I1Afrique defense pres de 5,5 milliards de dollars annuellement pour importer des ce^ales de pays industrialists alors que les ressources en terres permettraient de couvrir

tous les besoins ce>ealiers de 1'Afrique.

20. Les statistiques du commerce montrent en outre que 1'Afrique de*pense des devises considerables pour importer des biens de consommation manufactures de base, notamment des biens durables qui sont fabriques ou peuvent etre fabriques en Afrique. Parmi ces produits, citons les produits en plastique, les chaussures, les textiles en coton, 1'equipement menager, les produits pharmaceutiques, les savons et les detergents, les articles de toilette, les produits laitiers, le materiel scolaire, les boissons et les cere*ales pour n'en citer que quelques-uns. Presque tout le marchd africain de ces produits est actuellement exploite par des producteurs euroPeens, amdricains,

japonais et asiatiques.

21. Ces possibilites commerciales peuvent dtre exploitees et maximalisees grSce a 1'adoption de mesures visant a restructurer la production en Afrique a grande echelle de facon a couvrir totalement la demande des consommateurs africains par le biais de la promotion des produits fabriques, localement grace a des campagnes "Acheter des produits africains- sur 1'ensemble du continent parallelement a 1'organisation de foires commerciales africaines.

II faudrait, dans le cadre d'une politique a long terme ame"liorer la qualitd des produits africains puisque aucune campagne publicitaire, aucune promotion commerciale, aussi e^nergique qu'elles soient ne persuaderont les populations africaines d1acheter volontairement des biens de quality infdrieure a des

prix exorbitants.

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22. Les perspectives commerciales peuvent aussi etre ame'liore'es grSce a une modification des structures de production dans les pays africains. Alors que par le passe", 1'accent avait e"te" mis sur la creation de grandes entreprises ndcessitant des investissements considerables, il est evident que la priorite*

immediate devrait Stre accorde"e a la creation de petites entreprises, notamment de production artisanale rurale grace a des mesures d1encouragement appro- prices. La restructuration de la production ame'liorerait en outre les struc tures commerciales et aliegerait les problemes de balance de paiements des Economies africaines. De facon a changer la situation, les mesures devraient

avoir les objectifs suivants s

ij. „ Amelioration de .l'eff icacite" des investissements grS.ce a une bonne repartition des ressources visant a proir.ouvoir la production et

le commerce tant des produits alimentaires que der. biens de consom- mation fortement demanded. On doit nofcer au'une efficacite accrue,

associ^e a 1'utilisation d*investissements locaux revet une impor tance considerable, compte tenu du ^inancement exterieur limits.

Cela devrait §tre assorti d'une modification importante de la stra tegic commerciale exterieure visaat L diversifier progressivement la production, qui ne porterait plus sur les preduits de base mais sur les biens de consemmation demaridds,, Un certain nombre de pays africains ont en general favori'sg la substitution aux importations et la production de biens non ecircnercialise's plutot que celles de biens a exporter, Ler. structures' 5ija en pl<ice doivent ^tre ddveloppdes en vue d'une production dc i^aos^ pour les niarch^s afri cains en ge"ne"ral. Cela doit s'accompagnor fi'inv.stissements conside rables dans la production, dans les' secteurs de la formation tech nique du personnel qualified do 1'information, des transports etc..

ii) Normalisation et fixation e'f fierce des prix afin de maintenir la quality des produits et E^utenir la dei;oinde, notairunent d'articles manufactures ayant une forte elasriciti - reven'i, ce qui ame"liorerait les possibilites commerciales intr^i-africaines. En ce qui concerne plus precisdment la production alimentaira, notamment les produits

agro-industriels, le potentiel sorai^t accru s'il est soutenu par

des politiques r^alistes de fixation de« prix des importations

essentielles tels que les engrain, Ian ae^nces, du stockage, de la commercialisation et du credit agricolo.

23. Les perspectives du commerce intra-africaiu pourraicnt en outre s'ameiio-

rer dans le cadre d'arrangements de cooperation svec d'autres pavs africains, en particulier dans le cadre d 30 gro;;peir/.:ntc C,' 5 integration dconomique en

Afrique. A cette fin, des co-ontrepri'.^.a ^or;..io:it ^galement urie solution.

Par ailleurs, s'agissant des princ.Lparu-.;: cultures vivrieras et des biens essentiels, la crdation d' entrej^risoa gj;i/^iuatic.^iale,s_..cle production et de commercialisation constitue la principals solution fiablc pour contrecarrer les activite*s negatives des societec transuaticnalos. Ij iraporte de souligner ici qu'en produisant sur place les ptoduits vivrio?.^ et les biens de consom- mation, on pourrait creer un commerce d:;::i Id r-^gicn africaine ou la production serait li^e aux besoins reels pour ce qu5 est de de'velopper la co^erce intra-

africain. '

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IV. NOUVELLES ORIENTATIONS EN MATIERE DE POLITIQUE COMMERCIALS INTRA-AFRICAINE 24. De 1'analyse prdc^dente il ressort clairement que la promotion du coiranerce intra-africain a un niveau addquat pour assurer le redressement economique et la croissance requiert 1' adoption et 1' application de politiques coituner- ciales hardies et novatrices. Le Plan d'action de Lagos a souligne" les mesures Gt les institutions ne*cessaires pour appuyer et promouvoir I1 expansion du commerce intra-africain. Ces mesures doivent be'ne'ficier d'un rang de priorite*

e"leve* de la part des pays africains si I1 on veut ope"rer une quelconque trans formation structurelle des economies africaines.

i) Renforcement des mdcanismes de financement et de paiement des ^changes

25. L'un des obstacles au commerce intra-africain c'est qu'on a besoin de devises pour financer les transactions. Les banques centrales accordent un tres faible rang de priori be" a I1 octroi de licences d'importation ou a l'e"tablissement de systemes de quotas en ce qui concerne le commerce intra- africain. Le Plan d'action de Lagos a par consequent prdconise* "la restruc- turation et la re"orientation complete des programmes et des politiques des institutions mone"taires et financieres importers en Afrique (c'est-a-dAre les banques centrales, les banques ccmmerciales, etc.) afin de mieux les intdgrer dans les objectifs de de*veloppement de chaque pays". II a en outre invite* a e*tablir des arrangements sous-re'gionaux de paiement et de compensation ainsi qu'a cr6ex des marches financiers et mone"taires aux niveaux national, sous-regional et regional. En rdponse a cet appel, la cooperation mondtaire et financiere a e"tt£ lancde avec 1'^tablissement d1 institutions telles que 1'Association des banques centrales africaines, et 1'elaboration d1arrangements de compensation et de paiement en Afrique de 1'Ouest, en Afrique du Centre et en Afrique de l'Est et en Afrique australe ainsi que la creation d'une Banque pour le commerce et le deVeloppement de la ZEP.

26. Les gouvernements africains doivent par consequent adopter sans deiai les mesures suivantes s

a) II importe d'urgence de creer davantage de banques commerciales nationales qui offriraient des facilites speciales en ce qui concerne 1'octroi de credits commerciaux, specialement dans les zones rurales. A cet egard, les gouvernements devraient adopter les politiques approprides, k titre priori- taire, afin de mettre en place des programmes de financement et de garantie des credits a I1exportation pour appuyer les mesures adoptees par les banques commerciales visant a promouvoir le commerce intra-africain. De plus, pour appuyer le r6le des banques commerciales, les gouvernements africains devraient soutenir 1'etablissement de banques appartenant a d'autres pays africains, non seulement dans le but de promouvoir les ^changes commerciaux mais egalement les co-entreprises en general.

b) Les gcuvernements africains devraient e"tudier des moyens efficaces de veiller a ce que les banques commerciales dans leur pays commencent immedia- tement a utiliser les institutions sous-regionales de paiement et de compensa tion en vue de regler les transactions commerciales entre pays africains.

Cela permettrait d'econcmiser des devises qui pourraient etre utilisees pour

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1'importation de biens dont on a urgemment besoin pour le developpement.

Parallelement, les pays qui ne sont membres d'aucun systeme sGus~regiona3 de paiement et de compensation devraient envisager de le faire sans rttard.

c) Des raesures immediates devraient Stre prises pour accroitre le niveau

de 1'dpargne mtdrioura grace a la mise en place d1institutions naticnales d'dpargne telles que les societe"s immobilieres., les coisses d'dpargne; il

faudrait aussi emettre dss effets financiers telr. que des titroc de rente et d'autres effets publics. On devrait dgalement envisager de cre"er des marches financiers iiationaux en vug de favorisor le niouvcment de ressources financieres tant de sources inte"rieuies qu'exte*rieures poyr 1'expansion indus- trielle et commerciale.

ii) Restructuration des marches africains

27» II importe d urgence que les pays africains procedent a une analyse

se"rieuse des systemes des marches actuel;> et des pratiques de commercialisation

en vue de promouvoir une strate"gie de diveloppsment tournee vers 1g commerce tenant compte de ce qui suit : a) formulation et c-^plicaticn de, colitiquss et de systeemes visant a corriger les ddjfiquiiibreo en matidre Je repartition

de revenus qui ddforment le procescus de ddveloppomont ^cononique; b) protec

tion et proraotion de certp.ines industries locales ayanc pour but d'approvision- ner le marche" intra-africain; c) suppression de politiques et de pratiques d' importation discriminatoires qui favorisent les four-iisseurs - outremer &r, mettant I1 accent sur Igs besoins essentieisr notamment dar.3 le clcnaine de la production alimentai.ro et des biens d' (?quipement Iccaux en vue C' appuyer la rehabilitation agricole et'la reconstruction,

28. II conviendrait egalement dans ie cadre de la refitructur&tior. das marches

de porter ur.e attention accrue a la promotion des marcher .iouu-re^ionau:i

et r^gionaux. A cet effet, il importe d'urgencs d'accdlcrer 1'etablissemant.

de marches communs sous-rdgionaux avec des tarifs douaniers et else idgislaticns

douanieres approprids en vug de fournir le cadre n^essal-e a 1'dtnbli

ultime d'un march^ commun africain.

iii) Relance des institutions comniercialca

29. La creation d*institutions cominarci^IeF intr£-^.fr:.c£i-:3^ a {>t€ v.n grand succes. Parmi les institutions figurent : a) 1'Organisation regional', afri- caine de normalisation (ORAW) qui a pour rc.'!.e a'eiaborer e'e C 'harnorixEer des normes rJgionales en matiere de prrduction et do «:cntr61e, b) ^'Associa tion africaine des organisations de promotion 5o:timer<;:.al'.n (?.ACPC) dont le but est de fournxr un appui technique A ses mginbrea ot do. coordonner leura

activit^s en matiere de rroTr/rciorir d1 infor^'-.ticr ■, Je ^orai^rcAali.ia^icii et d'dtudes de marche's et c) 1?. Federation cHr'^.^inc. de.= t:ha.ntro.j de cc:;mierc-u

qui est chargee d'-etab.lir ot/ou de renforcer doc chaiubres rationales de com merce sur le plan des investiss-GiPents et des activitds de prciotion co;,vaer-

cialeo En ce qui concerna nottrrmont lee c.-harnjf:-^. iiitr1.--n.fricai-n'J, lee pays membres africains n'appuiont pas ploir.^mant .Le& institutions o;;vil.- ont erodes pour promouvoir la promotion commerciale- D*r, 3eur cr^:--:ti.^i.r eilo- v>:1tiG;jeiit gravement du manque de souti'en financier d^ la part 6e:± pays mombrep et il

(12)

est done recommande que les gouvernements africains prennent des mesures adequates en vue de permettre a ces institutions d'etre pleinement op^ration- nelles.

30. Dans le cadre de la mise en place des institutions, des efforts particu- liers devraient e"tre de'ploye's pour encourager les entreprises privies a parti- ciper effectivement au commerce intra-africain. De nombreux pays africains ne possedent que des chambres de commerce pour fournir une assistance finan- ciere et technique aux hommes d'affaires et aux commercants aussi bien pour le marchd interieur qu'ext^rieur.

iv> Amelioration des rdseaux d'information sur le commerce intra-africain 31. Une question a laquelle il faut accorder la priorite* e'est 1'amelioration de la diffusion de 1'information sur les opportunitds commerciales, les re*gle- mentations commerciales, l'offre et la demande, le niveau de prix dans les pays africains, les politiques d'importation y compris les regies d'origine comme base du commerce intra-africain. Au cours des dernieres annees, certains pays africains ont pris des mesures en vue de mettre au point des systemes

d1 Etudes de marches plus efficaces et de de"velopper 1'information et la promo

tion commerciale. D'autres ont introduit des ordinateurs de facon a ame'liorer la collecte, 1'analyse et la diffusion de 1'information commerciale. Toute- fois, ces installations et services sont en ge"ne"ral axe's sur le commerce avec les pays de'veloppe's.

32. En ce qui concerne le commerce intra-africain, 1'analyse des perspectives et des Etudes de march£ presentent de se"rieux obstacles. En consequence, le commerce intra-africain n'est attrayant ni pour les importateurs ni pour les exportateurs potentiels et actuels. Par consequent, il est imperatif que des mesures immediates soient prises en vue de developper les reseaux nationaux d'information commerciale notamment en ce qui concerne le commerce intra-africain. De fait, la ZEP a deja pris des mesures en vue de cre*er un systeme d'information commoroiale pour ses Etats membres. II est done

necessaire que les pays africains accordent un soutien financier et technique a la creation de reseaux sous-regionaux sur le commerce, la ou ils n'existent

pas. A cet egard, la Commission economique pour l'Afrique et le Centre du commerce international de Geneve ont etabli des mecanismes appropries en vue d'aider les pays membres a creer leurs propres systdmes dr information commerciale. Les pays africains sont par consequent prie*s de tirer parti de ces installations et services.

v) Autres^ mecanismes visant a promouvoir le commerce intra-africain

33. Le developpement et 1'expansion des reseaux de transport et de communica

tion sont des elements importants pour le commerce intra-africain. Les pays africains devraient done accorder la priorite* a ces domaines dans leurs stra

tegies de developpement et leurs programmes d'investissement.

34. Un autre element de la strategie de restructuration des marches en vue

du developpement du commerce intra-africain est la reduction et la suppression

des barrieres douanieres et commerciales dans le cadre des zones d'echanges

(13)

pre'fdrentiels ou d'institutions similaires. Les pays membres devraient re"af- firmer leur engagement a supprimer progressivement toutes les barrieres tari- faires et non tarifaires entre eux-memes, a modifier les regies et re"glementa- tions commerciales en vue d'appuyer le commerce intra-africain, & adopter une legislation adequate en vue d'ame'liorer la documentation et les procedures commercialese y compris celles relatives aux regies d'origine.

35- Les mesures d'appui au commerce intra-africain devraient en outre corn- porter la formation des competences techniques et de gestion approprides ne*cessaires pour 1' examen des questions complexes que sont la promotion des exchanges, la commercialisation et la gestion des ressources financieres et mate"rielles directement lides a la production en vue de I1 expansion des echan- ges. Des decisions politiques sont ne"cessaires pour institutionnaliser la formation au niveau des cadres afin de renforcer les moyens en matiere de gestion financiere, de techniques d'encadrement, de procedures de macro-commer cialisation, de promotion des ^changes, des techniques d'information sur le commerce, des capacites de recherche en ce qui concerne I1offre et la demande, y compris la collecte et le traitement de donnees relatives a la production, aux types de produits et aux conditions du marche. Les institu tions sous-regionales telles que l'Institut de gestion de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe constituent un bon exemple de cooperation entre pays africains pour la realisation de leurs objectifs de formation et d'autres sous-regions devraient suivre cet exemple. Au niveau national, les gouverne- ments devraient organiser des seminaires de formation, des cours, des stages, des colloques sur la commercialisation des exportations et la gestion des importations ainsi que des cours preparatoires a 1'intention des hommes d'af faires et des operateurs commerciaux privds. Ces operateurs devraient en outre §tre encourages a effectuer des missions commerciales a 1'etranger de fa9on a identifier les marches et les possibilites commerciales en ce qui concerne leurs exportations ainsi que de nouvelles sources d'approvisionne- ment. La participation a des foires commerciales aux niveaux national, sous- regional et regional offre en outre une occasion d'assurer la formation en matiere de promotion des echanges intra-africains et devrait etre encouragee.

V. RESUME DES CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS a) Conclusions

36. De 1'analyse qui precede, on peut tirer les conclusions suivantes :

i) En depit des efforts faits par les pays africains pour promouvoir et developper les ^changes intra-africains, la part de l'Afrique dans le commerce total e"tait environ de 4 p. 100 en 1985 et continue de baisser dans certains pays. Cela reflete un certain nombre de problemes structurels parmi lesquels la dependance £ 1'egard de 1'exportation de produits de base est 1'Element le plus important.

Parmi les causes de ce probleme figurent le r6le et les activites des societes transnationales intervenant dans la production et le commerce des produits de base qui ne veulent pas proceder au

(14)

Page 13

traitement et a la transformation des produits de base, des matieres premieres mine5rales et autres. En consequence, les structures de production et de distribution ne sont pas axe"es sur la promotion du commerce, intra-africain et les pays en ge*ne"ral mettent I1 accent sur les recettes en devises et pre'fe'rent commercer avec les pays industrialists.

ii) Au cours des 20 anndes pass^as, des progres considerables ont 6t6 accomplis en ce qui concerne la mise en place d1institutions nationa- les et sous-rdgionales de cooperation e'conomique qui . ont donne"

un rang de priority ^leve au commerce intra-africain. Toutefois, les Etats membres des institutions sous-rdgionales rechignent a les utiliser pour promouvoir le commerce intra-africain. Par exemple les arrartgements actuels en matidre de paiements et de compensation en Afrique de 1'Est et en Afrique australe , en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest sont actuelleroent sous-utilises parce que les commercants prdferent r^gler laurs transactions en dehors de ces me'canismes.

iii) L1experience en matiere de relations commerciales Internationales a montre que les perspectives du developpement futur des pays afri- cains ne dependent pas de 1 'accroissement du commerce avec les pays industrialises mais de la promotion des ^changes intra-africains dans le cadre de 1'autosuffisance collective. Cependant, les politi- ques commerciales passe"es et actuelles de nombreux pays africains ne favorisent pas le developpement et 1'expansion du commerce intra- af ricain malgre 1'adoption du Plan d'action de Lagos et d'autres decisions ulte"rieures par la Conference des ministres africains des finances. II importe par consequent que des modifications radicales soient appcrtees aux politiques commerciales de l'Afrique de fagon a ce que I1 accent soi.t mis davantage sur le commerce intra- af ricain en tant que rnoyen d'accei^rer le processus du redressement economiqueP de la croissance et du developpement.

37. En plus des problemes d'ordres structured politique et institutionnel

dvoques dans le present document, les pays africains doivent resoudre d'autres

probldmes. Parmi ceux-ci, la formation des competences techniques et de gestion necessaires pour ge"rer le commerce intra-africain, le manque d1 informa tion adequate, fiable et a jour sur les possibilites de marche aussi bien dans les pays qu'entre les pays africains? le faible niveau des investissements et du financement disponibles pour le commerce intra-africain, la politique de fixation des prix qui ddforme les structures de coOt des produits africains vis-a-vis de biens importes et le manque de strategies et de techniques de commercialisation intra-africaines efficaces.

b) Recommandations

38. Compte tenu de ces facteurs, les recommandations politiques suivantes sont propose*es a 1'adoption des gouvernements africains %

(15)

a) Au niveau national

i) Re~organer les structures de production en vue de detourner progres-

sivement les ressources des cultures commerciales et de la production de matieres premieres destinies a 1'exportation vers les pays indus

trialists pour deVelopper la production de denr£es alimentaires

et de biens de consommation; en vue du commerce inte'rieur et intra- africain ; des mesures de rationalisation de 1'offre devraient 3tre

adoptees afin que la production et 1'offre de leurs produits soient

compatibles avec la demande a long terme; les pays devraient e"viter

de cr^er de nouvelles situations d'offre pldthorique pour dviter la chute des cours sur des marches internationaux, adopter des

politiques appropriates de fixation des prix des produits agricoles

afin de fournir des revenus addquats aux populations rurales pour qu'elles puissent participer effectivement a l'e"concue mone"taire;

ii) Promouvoir une nouvelle demande int£rieure et ext^rieure de leurs

produits de base gr5ce a de meilleures Etudes de march**, a dav

mesures de deVeloppement et a une amelioration du systeme d1informa

tion sur le marched des offices nationaux d1exportation de produits de base devraient etre erne's afin de surveiller 1'exportation des matieres premieres et les conditions du marche et promouvoir le commerce intra-africain de ces produits de base;

iii) Des services techniques spe"ciaux devraient Stre cre"e"s au sein des

ministeres du commerce et de 1' industrie et charge's de de"f inir

les politiques appropri^es pour les STN et orienter leurs activite*s

vers le deVeloppement e"conomique national;

iv) DeVelopper et promouvoir la creation de la petite industrie et

du petit artisanat et encourager le d^veloppement de projets agro- industriels dans les zones rurales;

v) Effectuer, a titre prioritaire, des investissements dans le deVelop-

pement du commerce inte'rieur, des infrastructures de transport et de communications susceptible d'ouvrir les marches ruraux aux

produits manufacture's {y compris 1 '^tablissement de centres de

stockage et de distribution, la fourniture de facteurs de production agricoles, etc.) et promouvoir une croissance plus e"quilibre"e gra"ce a la creation de p61es de croissance en diffe"rents points du pays;

vi) Eliminer progressivement les barrieres tarifaires et non tarifaires

aux ^changes entre pays africains, liberaliser les regimes commer-

ciaux gr£ce a une application plus souple des regies d'origine

et des procedures commerciales;

vii) Crder des institutions financieres autochtones et organiser les operations du marche en vue d'ameiiorer l'epargne interieure a

des fins de developpement;

(16)

viii Des legislations appropriates devraient Stre adoptees afin que les institutions financieres fournissent un credit suffisant aux entre

preneurs et aux homines d'affaires autochtones en vue de la promotion du commerce inte"rieur et intra-africain; promouvoir la creation de banques commerciales dans d'autres pays membres de la rdgion africaine; encourager le recours aux institutions financieres afri- caines comme chambres de compensation et banques pour le commerce

et le deVeloppement et instituer des taux d■ inte"rets ade*quats de facon a empecher la fuite des capitaux et encourager l'dpargne inte"rieure ainsi que des taux d'dchange rdalistes en vue de promou

voir les ^changes entre les pays africa,ins;

ix Mettre en place un re"seau efficace d' information commerciale en

vue de fournir des donn^es sur la situation des marches africains;

x) ; Etablir des institutions nationales approprie"es en vue de former le personnel qualifie" et les cadres ne*cessaires pour la promotion de la production et du commerce. Organiser rdgulierement des cours de recyclage, de formation, des se'minaires et des colloques sur des problemes precis ayant trait a la production et au commerce

en vue du deVeloppement africain; promouvoir le de*veloppement et

I1expansion d1institutions nationales de production et de promotion

commerciales telles que les associations de fabricants, les chambres

de commerce, les associations d'hommes d'affaires; appuyer pleinement et utiliser de facon adequate les insitutions existantes de promotion

commerciale telles que 1' AAOPC , 1' ORAN, la Fe"de"ration africaine

des chambres de commerce et des institutions de gestion et de forma tion telles que 1'ESAMI et le Centre de promotion et de formation commerciale pour l'Afrique de l'Est; promouvoir la creation de socie'te's commerciales d'Etat pour le commerce des produits et des articles ayant une importance vitale pour le pays : combustibles,

aliments de base, matieres premieres, etc..

b) Aux niveaux sous-rdqional et regional

i) rationaliser les activities des groupements e^conomiques existants en assurant la specialisation dans des secteurs de"finis et en suppri- mant les groupements qui semblent faire double emploi avec les

principaux groupements; assurer des consultations re*gulieres en

vug d'appliquer intdgralement les dispositions de traite"s des groupe ments sous-r^gionaux et en particulier, accorder un rang de priority

^lev^ a la creation d'entreprises multinationales de production

et de commercialisation;

ii) Etablir des accords d'achat et d'approvisionnement a long terme

de produits alimentaires et de matieres premieres et deVelopper

les ^changes compense's afin de rdduire au minimum les defenses

en devises convertibles; effectuer, a titre prioritaire, une recher

che commune sur 1' offre et la demande de produits alimentaires

dans chaque sous-rdgion de l'Afrique en vue d'adopter des politiques

(17)

v)

appropriates en matiere de production et d-offre pour sauver le continent d'une autre crise alimentaire et de la famine;

mOn* * inStltutlons financieres multinationals ade^quates, notam- ment des compagnies d'assurance pour appuyer la production africaine multinational ainsi que le commerce intra-africain; promouvoir

africaines-ment ^ C°mpagnieS a^riennes et ".aritimes multinationales

iv) Coordonner le ddveloppement des rdseaux de transport et de communi-

lon trans frontieres, y compris le transport ferrovxaire, routier, uvial et maritime afin de faciliter 1'integration

i continent et promouvoir les ^changes commerciaux;

™T Gn-VUe ^ la C^ati°n d'Un r^Seau sous-regional

ons erl h °" commerciale gr^ce a l^change d'informa

tions et de techniques entre eux-memes; encourager et faciliter

la libre circulation des commergants et homines d'affaires africains.

(18)

ANNEXE I

IMPORTATIONS AFRICAINES DE CEREALES (Cere'ales 041 a 046)

(en millions de dollars E.U.)

1970 1975 1980 1983 1984 1985 1986

Afrique en

ddveloppement 85,6 2435,7 5016,0 4919,9 5456,2 5514,3

Taux de croissance s 15,4 (pour la pdriodo 1970-1985), en utilisant la formule

de l'intdret compose".

30,8 {pour la pe"riode 1970-1975) en utilisant la formule de

1' inte"ret compose".

Sources : i) FAO, Annuaire FAQ du commerce, 1985 (volume 39), Rome.

ii) FAO, Annuaire FAO du commerce, 1982 (volume 36), Rome.

iii) FAO, Annuaire FAO du commerce, 1977 (volume 31), Rome.

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