B ERNARD B RUNET
Espaces de convergence localement compacts et espaces topologiques de Kelley
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 73, série Mathéma- tiques, n
o21 (1982), p. 59-65
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ESPACES DE CONVERGENCE LOCALEMENT COMPACTS ET ESPACES
TOPOLOGIQUES
DE KELLEYBernard BRUNET Université de CLERMONT II
0. introduction.
Dans un
précédent
article(1),
nous avons défini uneapplication
propre d’un espace de convergence(X, q)
dans un espace de convergence(X’, q’)
comme étant uneapplication
continue f de
(X, q)
dans(X’, q’)
telle que, pour tout ultrafiltre ~ sur X et toute valeur limite x’ pourq’
de l’ultrafiltreimage f .1, P
il existe une valeur limite x pour q de ~ telle que x’ =f(x),
et nous avons montré notamment comment une telle définitionpermettait
deprouver
simplement
le théorème d’extension propre d’uneapplication
continue d’un espacetopologique
localementcompact
dans un autre de G.T. WHYBURN.Dans le
présent article, aprés
avoir établi que tout espacetopologique
deKelley pouvait
être considéré comme associé à un espace de convergence localementcompact (4),
nous montrerons comment la notion introduite d’une
application
propre d’un espace de con- vergence dans un autrepermet
de prouver que leproduit
d’un espacetopologique
deKelley
par
l’espace topologique
associé à un espace de convergencecompact
est un espace deKelley
et par
là,
de retrouver le fait(2
et3)
que leproduit
d’un espacetopologique
deKelley
parun espace
topologique
localementcompact
est un espace deKelley.
1. Préliminaires.
Reprenant
les notations utilisées dans(1),
nousdésignerons :
- pour toute
topologie
T surX,
par la structure de convergence associée à T.- pour tout
ensemble ~ qi ;
i ( 1 } de structures de convergence surX,
par sup qi la structure de convergence sur X définie paret par inf qi la structure de convergence sur X définie par
- pour toute
application
f de X dans X’ et toute structure de convergenceq’ (resp. topologie T’)
sur
X’,
parf q’ (resp.
f ’l’ ,.T’)
la structure de convergence induite deq’ (resp. topologie
induite de
T’)
par f.- pour toute
application
f de X dans X’ et toute structure de convergence q(resp. topologie T)
sur
X,
parf ~
q(resp. f > T)
la structure de convergence coihduite de q(resp. topologie
coihduite de
T)
par f.- pour toutes structures de convergence
q1
surX1
etq2
surX2 ,
parql v q2
leur structurede convergence
produit.
- pour toute structure de convergence q sur
X,
par T(q)
latopologie
associée à q,c’est-à-dire la
topologie
dont les ouverts sont lesparties
0 de X telles que, pour toutpoint
xde 0 et tout filtre b sur X
convergeant
pour q vers x, 0appartienne
et dont lesfermés sont les
parties
F de X telles que, pour tout filtre sur Fconvergeant
pour q vers x,x
appartienne
à F.D’autre étant une
propriété topologique,
nous dironsqu’un objet (morphisme)
de la
catégorie
Conv des espaces de convergencepossède
lapropriété
T. 5J si et seulement sison
image
par le foncteur T de lacatégorie
Conv dans lacatégorie
des espacestopologiques
possède
lapropriété * .
Proposition
1.1Pour tout
ensemble ~ qi ;
i t- I } de structures de convergence surX,
Démonstration :
i) Comme,
pour touti,
qi estplus
fine que inf pour touti,
T(qi)
estplus
fineque T
(inf qi)
et parsuite, inf
T(qi)
estplus fine
que T,
(
infqi).
i
,Ii .I
’Soient alors 0 un ouvert pour inf
’r(qi),
x unpoint
de0, ~
un filtre sur X tel quei E 1
’ ’
qi)
x. Il existe alors un indice i telque o
qi x . 0 étant un ouvert pour Ti ’t.; ’1: . :.’ ; ~ , . 1. ~
on en déduit que 0
appartient
à o et par suite que 0 est unouvert
pour T( inf qi).
,, ~ .
~ ~, ~ , . ; ., i B- 1 I
ii)
Seprouve
defaçon analogue
à lapremière partie de i).
,,/.’, . ,Proposition
1.2i)
Pourapplication f de
X dans X’ et toute structure d.e convergence q surX,
ii) Pour
toutplongement
ouvertou f ermé f
de(X,q)
dans(X ’,q ’), T(q) = f ~’~T (d’),
Démonstration :
.. > . >,
i)
f étant uneapplication
continue de(X, q)
dans(X’, f* q), f * 1", (q)
estplus
fine queT(f* q).
Soient
alors 0’ un ouvert pourf ~
T(q),
x’ unpoint
de0’, un
filtre sur X’ tel queo’f*q x’.
Il’ existé un filtre o sur X et unpoint
x de X telsque ’
o’ soitplus
fin quef b
x’ =.
f (x)
eto q x.
Comme xappartient
àf (o’)
etcomme
f(0’)
est ouvertpour
-1
T
(q), i(O.’) appartient
à 4l. et par suite 0’ àf ID
donc à w’,
0’ est donc un ouvert deii)
f étant uneapplication
continue de(X,q)
dans(X’,q’),
T(q)
estplus
fine que f*T «l
Soit alors
0
m ouvert(fermé)
de T(q).
f étant ouverte(fermée), f(O)
est un ouvert(forme)
do T(d’),
et parsuite, puisque
f estinjective,
0 un ouvert(fermé)
def T(q’).
Rappelons enfin (1)
que :. Pour tout espace de convergence
(X’,q’)
et tout espace de convergencecompact (X,q), l’application projection pr,
est uneapplication
propre de(X’ x X, q’
xq) dans ~~’, q’)~
- Toute
application
propre d’un espace de convergence dans un autre est T -propre.2,
Espaces
de convergencelocalement compacts.
Nous dirons
qu’un
espace de convergenceséparé (X, q)
est localementcompact
si etseulement
si,
pour tputpoint
x de X et pour toutfiltre o sur
Xconvergent
pour q vers x,il existe un
compact de (X, q)
contenant x etappartenant
à ID .Il est
immédiat
que tout espace de convergencecompact,
que leproduit
dedeu3j.
espaces de convergence localementcompacts
sont des espaces de convergence localementcompacts.
Proposition ~.1
La
catégorie
des espaces de convergence localementcompacts
est unesous,catégorie coréflexive
de lacatégorie
des espaces de convergenceséparés.
Montrons pour cela
qu’à
tout espace de convergenceséparé (X, q),
gnpeut
associerun espace de convergence localement
compact qui
soit couniversel,’le
(q) désignant
l’ensemble desparties compactes
de(X, q),
et pour toutepartie*
compacte
K de(X, q), ~ l’injection canonique
de K dansX, posons q
= infk ,~
k q.K E
9T(q)
q est
(v.f)
une structure de convergencelocalement compacte plus
fine que q,Montrons que
(X, q)
estl’espace
localementcompact
couniverselassocié
à(X, q),,
c’estràrdire que, pour tout espace de convergence localementcompact (X’,q’)
et touteapplication
f de X’dans
X,
f est uneapplication continue
de(X’,q’)
dans(X, q)
si et seulements~
f est uneapplication
continue de(X’, q’) Jans (X, q).
Commeq
estplus
fine que q, il suffitde
prouverque
si f est continue de(X; q’)
dans(X, q),
elle l’estégalement
de(X’, q’) dans (X, q).
Soit alors o’ un filtre sur X’
convergeant
pourq’
vers x’.Comme
(X’, q’)
est localementcompact, D ’
contient uncompact
K’ de(X’, q’)
contenant x’.f(K’)
est alors uncompact
de(X, q)
contenantf(x’)
etappartenant
à f:1 Q’. Comme d’autrepart
converge pour q versf(x’),
on en déduit que f .~converge
pourq
versf(x’),
d’oùle résultat.
Corollaire 2.2
La
catégorie
des espaces de convergence localementcompacts
est initiallement structurée et cartésiennefermée.
C’est en effet une
sous-catégorie coréflexive,
stable parproduits
finis de lacatégorie
des espaces de convergence
séparés qui
est elle-même initiallement structurée et cartésienne fermée(5).
3.
Espaces
de convergence localementcompacts
et espaces deKelley Proposition
3.1Un espace
topologique (X, T)
est un espace deKelley
si et seulement s’il existe une structure de convergence q sur X telle que(X, q)
soit localementcompact
et T = i(q).
C. N. : Soit
(X, qrp) l’espace
de convergence localementcompact
couniversel associé à(X,qT)- D’après
1.1 et1.2,
a(qT)
= inf k~~
T,
d’oùpuisque (X,T)
est deKelley,
C. S. : Soit F une
partie
de X telle que, pour toutepartie compacte
K de(X,T),
K n F soitune
partie
fermée de(X,T)
et soit D un filtre sur Fconvergeant
pour q vers x.(X,q)
étantlocalement
compact,
il existe unepartie compacte
K de(X,q)
et par suite de(X,T)
contenant xet
appartenant
à ~ . ~ induit alors un filtre sur K n F. K n F étantfermé,
on en déduitque x
appartient
à K n F donc enparticulier
à F. F est par suite unepartie
fermée de(X,
T(q)},
donc de(X,T).
Corollaire 3.2.
La
catégorie
des espacestopologiques
deKelley
est unesous-catégorie
de lacatégorie
des espaces de convergence localement
compacts.
Proposition
3.3Si
(X, q)
est un espace de convergencecompact
T-séparé, (X’,T’)
un espacetopotogique
de
Kelley,
et si A.désigne
la structure de convergence localementcompacte
couniverselle associée àqT’
, T xq) =
T’ X T(q).
Comme T
(qT’
xq)
estplus
fine que T x T(q),
c’est-à-direpuisque (X’,T’)
est rll’Kelley,
que T’ x T(q),
il suffit de montrer que T(qT’
xq)
est moins fine que T’ X T(q).
Soit 0 un ouvert de T
(qT’
xq). Supposons
que 0 ne soit pas ouvert pour T’ x T(q).
Ilexiste alors
(x’, x) appartenant
à 0 et un ultrafiltre 4l sur X’ x Xconvergeant
pour T’ XT(q)
vers(x’, x)
et contenant0.
Comme(X, q)
estcompact,
lapremière projection pr1
est uneapplication
proprede (X’
xX, qT
xq) dans (X’ qT’) et par
suite T -proprede
(X’
xX, T (qT’
xq))
dans(X’, T’).
Comme converge pour T’ vers
x’,
on en déduitqu’il
existe unpoint
y de X telque
converge pour T
(qT’
xq)
vers(x’, y).
Comme la seconde
projection
pr est uneapplication
continue de(X’x X, qT’
xq)
danseB
(X, q)
et par suite de(X’
xX,
T(qT’
xq))
dans(X, T (q»,
comme(pr2)
* çp convergepour
T (q)
vers x, et comme(X,
T(q))
estséparé,
on en déduit que y = x. Il en résulte que CD converge pourT(qT’
1, xq)
vers(x’, x).
0appartient
par suite cequi
estimpossible, puisque
par construction0 appartient
à 0 .Corollaire 3.4
Si
(X ; T’)
est un espacetopologique
deKelley
et si(X, T)
est un espacetopologique
localement
compact, (X’
xX,
T’ xT)
est un espace deKelley.
Soit
(X’, fiT’) l’ espace
localementcompact
couniversel associé à(X’, qT’).
"
(X’
xX,
qT’ xqT)
est par construction un espace de convergence localementcompact.
Montrons que T
(qT’
xqT)
= T’ x T. Soit(i, (X , T))
lecompactifié
d’Alexandroff de(X,T)
depoint
à l’infini c~ . Comme qT = i * q, T et comme i est unplongement
ouvert de"B1 ’V 1B , A
(X,T)
dans(X , T), qT) = (Idx,
xi)
""T
qf),
soitd’après 3.3,
, d’où le
résultat, puisque
REFERENCES
(1)
B. BRUNET : Sur la classe desmorphismes
propres dans lacatégorie
des espaces deconvergence. Annales
scientifiques
de l’Université deClermont,
SérieMath.,
Fasc16,1978,
pages 107 à 120.(2) J. DUGUNDJI : Topology. Allyn
andBacon, Boston, Mass., 1966.
(3)
Peter GABRIEL and Michel ZISMAN: Calculusof fractions
andhomotopy theory.
Springer Verlag,
page 47.(4)
D.C. KENT and G,D. RICHARDSON :Locally compact
convergence spaces .Michigan.
Math.J. 22, (1975),
pages 353 à 360.(5)
L.D. NEL :Initially
structuredcatégories
and Cartesian closedness.Canadan.