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Espaces topologiques compacts

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Facult´e des Sciences Dhar El Mehrez

D´epartement de Math´ematiques et Informatique

Chapitre 5

Espaces topologiques compacts

Abdelaziz Kheldouni

0.0.1 §V.1.D´efinitions et propri´et´es

Soit (T, τ) un epace topologique, soit (Uλ)λ∈L un recouvrement deT ( i.e. T = ∪

λ∈LUλ ). On dira que c’est un recouvrement ouvert de Tsi chaqueUλ est un ouvert de T. On dira que c’est un recouvrement finni siL est fini. Un recouvrement (Vµ)µ∈M de T est dit extrait du recouvrement (Uλ)λ∈L , si chaque Vµ est unUλ ( i.e.

s’il existe une applicationµ→σ(µ) deM dansLtelle que pour toutµ∈M , on a Vµ=Uσ(µ)).

Proposition 1 : Soit T un espace topologique; les deux assertions suivantes sont ´equivalentes i) Pour tout recouvrement ouvert de T , il existe un recouvrement extrait fini de T

ii) Si une famille de ferm´es de T est d’intersection vide, alors il en existe une sous- famille finie dont l’intersection est dej`a vide.

D´emonstration : Soient (Uλ)λ∈L une famille de parties deT, etFλle compl´ementaire deUλ. l’aquivalence des deux assertions d´ecoule du fait que :

- (Uλ)λ∈L est un recouvrement deT si et seulement si ∩

λ∈LFλ=∅.

-Uλ et un ouvert deT si et seulement siFλest un ferm´e deT.

Un espace toplogiqueT qui v´erifie l’une des conditions de la proposition 1 est dit espace quasi-compact D´efinition 2 : Un espace topologique est dit compact s’il est s´epar´e, et s’il v´erifie l’une des propri´et´es (i) et (ii) de la proposition pr´ec´edente.

Exemples :

1) R n’est pas compact; en effet, la famille de ferm´es de R, (Fn = [n,+∞[)n∈N est une famille d’intersection vide, mais aucune de ses sous familles finie n’est d’intersection vide.

2) Tout espace topologique s´epar´e fini est compact

3) Les compacts deRn sont les ferm´es borm´es (Voir MP2)

Un sous-ensemble X d’un espace topologique s´epar´e T est dit relativement compact ou pr´e-compact, si sa

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fermeture X est compacte.

La notion de pr´e-compacit´e contrairement `a celle de la compacit´e, est li´ee `a l’espace topologiqueT dans lequel l’espace est plong´e. Par exemple, l’intervalle ]0,1[ est relativement compact dansRmais ne l’est pas dans lui mˆeme.

Remarque 3 : 1) La propri´et´e (i) de la proposition 1 est appel´ee axiome de Borel-Lebesgue. Cet axiome a un int´erˆet th´eorique consid´erable, il permet de passer du local au global en utilisant l’argument de compacit´e. Par exemple, Soit E un espace topologique compact, et f une fonction de E dans Rlocanlement born´ee dansE, alorsf est born´ee dansE. Comme toute fonction continue est localement born´ee, on voit bien qu’une fonction continue sur un compact est born´ee.

2) Une famille (Ai)i∈I est dite centr´ee, si aucune intersection finie ∩

f inieAi n’est vide.

La condition (i) dans la proposition 1 est ´equivalente `a : (ii’) Toute famille centr´ee de ferm´es deT admet une intersection non vide vide. En effet Soit (Ai)i∈I une famille cent´ee de ferm´es deT (compact), Les parties Ui=T\Ai sont des ouverts deT et comme aucune intersection ∩

f inieAi n’est vide, on d´eduit qu’aucune sous- famille finie de (Ui) ne rencontreT . Mais en vertu de la compacit´e deT, la famille (Ui)i∈I ne peut constituer un recouvrement deT, ce qui contredit ∩

i∈IAi non vide.

Proposition 4 : Si T est un espace topologique compact alors tout sous-ensemble fini de T poss`ede un point d’accumulation

D´emonstration: Supposons queT contient un sous-ensemble infiniXne poss`edant aucun point d’accumulation.

Consid`erons Xk = {xk, xk+1, ....} un sous-ensemble d´enombrable extrait de T. La famille (Xn) est alors une famille centr´ee de sous-ensembles ferm´es de T, dont l’intersection est vide. Ceci contredit le fait que T est compact.

Dans le cas particulier des espaces m´etriques nous avons :

Proposition 5 : Soit (E, d)un espace m´etrique. Les assertions suivantes sont ´equivalentes : a)E est compact

b) De toute suite (xn)dans E , on peut extraire une sous-suite convergente

c) Eest complet et v´erifie la condition dite du ε-recouvrement suivante : ∀ε >0 ,il existe un recouvrement fini de E par des boules de rayon ε(On dit dans ce cas que E est pr´ecompact).

D´emonstration: (a)⇒(b) : Soient (xn) une suite dansE, etFn={xk ; k≥n}. LesFnsont des ferm´es deE et toute sous-famille finie extraite de (Fn) est d’intrsection non vide, donc l’ensemble des valeurs d’adh´erences de (xn) qui n’est rien d’autre que∩Fn est non vide.

(b)⇒(c) : E est complet car, si (xn) est une suite de Cauchy qui poss`ede une sous-suite convergente alors elle est elle mˆeme convergente. Par ailleurs, Supposons qu’on a un α >0 tel qu’il n’existe aucun recouvrement fini de E par des boules de rayonα, il existe alors une suite de boulesB(xn, α) deE deux `a deux disjointes.

La suite (xn) form´ee des centres de ces boules est une suite qui ne poss`ede aucune sous-suite convergente.

(c)⇒(a) : Soit (Ul)l∈L un recouvrement ouvert de E tel que aucune sous-famille finie de ce recouvrement ne recouvre E. Posons B0 =E , Supposons la bouleBn d´efinie. Parmi les boules, en nombre fini d’un 2n+11 - recouvrement deE, qui rencontreBn, il y en a au moins une qui n’est recouverte par aucune sous-famille finie de (Ul)l∈L ; c’estBn+1. Soitxn le centre deBn. La suite (xn) est de Cauchy, car

d(xn, xm)≤d(xn, xn+1) +...+d(xm−1, xm)≤2( 1

2n +...+ 1

2m−1)≤ 4 2n

commeEest complet, cette suite a une limitex. Soitl0∈Ltel quex∈Ul0 et soitr >0, tel queB(x, r)⊂Ul0. Si pest un entier positif tel qued(x, xp)<r3 , et 21p < r3 , on aBp⊂B(x, r)⊂Ul0

ce qui est contraire `a notre hypoth`ese.

Proposition 6 : Si T est un espace topologique compact, alors tout sous-ensemble ferm´e de T est un espace compact.

(3)

D´emonstration: SoitF un ferm´e deT, et soit{Fλ}une famille centr´ee quelconque de sous-ensembles ferm´es de F. CommeF est ferm´e, lesFλ sont aussi des ferm´es deT , donc{Fλ}est aussi une famille centr´ee quelconque de sous-ensembles ferm´es deT qui est compact. D’o`u∩

λFλ6=∅. Etant s´epar´e, l’espaceF est donc compact Proposition 7 : Un espace topologique compact est ferm´e dans tout espace de Hausdorff qui le contient.

D´emonstration : Soit K un sous-ensemble compact d’un espace de Hausdorff T ⊃ K, et soit y /∈ K. Alors pour tout x ∈ K, il existe Ux ∈ v(x) et Vx ∈ v(y) tels que Ux∩Vx = ∅. La famille (Ux)x∈K forme un recouvrement ouvert deKOn peut donc en extraire un sous-recouvrement fini (Uxi)i=1..n. PosonsV = ∩n

i=1Vxi. C’est unvoisinage de y qui ne rencontre pas ∪n

i=1Uxi =K. Doncy /∈K.

Remarque 8 : Un compact est un espace normal; en effet, soientK est un compact, etF1, F2 deux ferm´es disjoints de K. Pour tout y ∈ F2, ∃Uy ∈ v(y) et il existe un ouvert Oy ⊃F1 tels que Uy∩Oy =∅ (Pour le voir on utilise un raisonnement analogue `a celui utilis´e dans la d´emonstration de la proposition 7). Ainsi tout compact est un espace r´egulier. Supposons maintenant queyparcoursF2, et consid´erons un sous-recouvrement fini (Uyi)i=1..n du recouvrement (Uy)y∈F2, Les ouvertsθ1 = ∩n

i=1Oyi et θ2= ∪n

i=1Uyi v´erifientF1⊂θ1,etF2⊂θ2

avecθ1∩θ2=∅. D’o`u la normalit´e deK.

Compacit´e et applications continues

Proposition 9 : L’image d’un espace compact par une application continue `a valeurs dans un espace s´epar´e est un espace compact.

D´emonstration:Soitfune application continue d’un espace compactX dans un espace topologiqueY, Si (Vi)i∈I

est un recouvrement ouvert def(X)⊂Y,alors (Ui=f−1(Vi))i∈I est un recouvrement ouvert deX. CommeX est compact, on peut extraire du recouvrement (Ui) un sous-recouvrement fini (Ui)ni=1.Dans ce cas, la famille (Vi=f(Ui))ni=1est un sous-recouvrement fini de (Vi)i∈I.

On d´eduit de cette proposition que toute application continue et bijective d’un compact X sur un espace s´epar´eY est un hom´eomorphisme. En effet une telle application est ferm´ee.

Th´eor`eme10 : Un espace topologique produit X= ΠXi est compact si et seulement si chacun des espaces Xi

est compact.

D´emonstration : En exercice

D´efinition 11 : Un espace topologique X est dit d´enombrablement compact si tout sous-ensemble infini de X admet au moins un point d’accumulation.

On a vu que si X est compact alors toute partie infinie poss`ede au moins un point d’accumulation. La r´eciproque est fausse.

Proposition 12 : Pour q’un espace topologique X soit d´enombrablement compact il faut et il suffit que l’une quelconque des conditions suivantes soit v´erifi´ee :

1) Tout recouvrement ouvert d´enombrable de X poss`ede un sous-recouvrement fini

2) Toute famille centr´ee d´enombrable de ferm´es deX est d’intersection non vide (i.e Toute famille d´enombrable de ferm´es de X d’intersection vide poss`ede une sous-famille finie d’intersection vide).

D´emonstration: Supposons que Xn’est pas d´enombrablement compact, doncX contient un sous-ensemble in- fini ne poss`edant aucun point d’accumulation. Consid`eronsXk ={xk, xk+1, ....}un sous-ensemble d´enombrable extrait de . La famille (Xn) est alors une famille centr´ee de sous-ensembles ferm´es de X , dont l’intersection est vide.

R´eciproquement, supposons queXest d´enombrablement compact, et soit (Fn) une famille centr´ee d´enombrables de ferm´es deX . Il s’agit de montrer que∩Fn6=∅. Posons Φn= ∩n

k=1Fk, ce sont des ferm´es non vides deX qui

(4)

v´erifient Fn+1⊂Fn , et∩Φn =∩Fn. Deux cas sont possibles

♦`a partir d’un certain rangn0 on a Φn0 = Φn0+1=...et alors,∩Φn6=∅

♦ parmi les Φn il y en a une infinit´e qui sont deux `a deux disjoints; on prend alorsxn ∈Φnn+1. La suite (xn) constitue un ensemble infini de points distincts deX donc en vertue de la compacit´e d´enombrable cette suite poss`ede un point d’accumulationx0 . C’est aussi un point d’accumulatuion de Φn, et comme ce dernier est ferm´e,x0∈Φn pour toutn.ainsi∩Φn6=∅.

Remarque : Dans le cas des espaces `a base d´enombrable, il y a identit´e entre la compacit´e et la compacit´e d´enombrable. En effet, quelque soit le recouvrement ouvert d’un espace T `a base d´enombrable, on peut en extraire un sous-recouvrement d´enombrable qui `a son tour poss`ede un sous recouvrement fini.

0.0.2 §V.2.Espaces localement compacts

D´efinition 1 :Un espace topologique est dit localement compact s’il est s´epar´e et si chacun de ses points poss`ede un voisinage compact.

Exemples :

1) Tout espace compact est localement compact.

2) Tout espace topologique discret est localement compact (par exempleZ)

3) L’ensemble Q consid´er´e comme sous-espace toplogique de R n’est pas localement compact; s’il l’´etait, 0 poss´ederait un voisinage compactV. Ce dernier contiendrait un sous-voisinage de la forme [−a, a]∩Q. Comme [−a, a]∩Qest ferm´e c’est donc une partie compacte de Qce qui est faux car, pour tout irrationel α∈[−a, a]

la suite d´eccroissante de ferm´es [−a, a]∩Q∩[α−1n, α+1n] a une intersection vide.

Voici quelques r´esultats qui fournissent des methodes pratiques de construction d’espaces localement compacts.

Proposition 2 : Tout espace topologique localement compact T est r´egulier

D´emonstration : Dans §V.1, remarque 8 nous avons vu que tout espace compact est normal, donc `a fortiori r´egulier. Supposons maintenant que notre espace T est localement compact, et soit U 3 x. Soit un ouvert W 3xtel queW soit compact, alorsU∩W est un ouvert dansW, donc il existe un ouvertO de T contenant x tel que la fermeture O∩W (dans T ou dans W c’est la mˆeme chose) soit contenue dans U∩ W. Posons, V =O∩W ; c’est un ouvert de T qui contiuentxet qui v´erifieV =O∩W ⊂O∩W ⊂U.

Proposition 3 : Soit T espace topologique localement compact; soit A une partie ouverte resp. ferm´ee de T . Alors le sous-espace topologique Ade T est localement compact.

D´emonstration : SiAest ferm´ee, toutx∈A, poss`ede dansT un voisinage compact V . Cependant,V ∩Aest ferm´e dansV, c’est donc un compact; comme c’est aussi un voisinage dexdansA, ce point poss`ede donc un voisinage compact.

Supposons maintenantA ouvert dans ce cas, le r´esultat d´ecoule de la proposition 2 ci-dessus. En effet, Soit x∈A⊂T,xposs`ede un voisinage compact KdansT. CommeK est compact , il est normal, doncxposs`ede un syst`eme fondamental de voisinages compacts dans K et donc aussi dans T. A´etant ouvert de T c’est un voisinage dexet donc il va contenir un voisinage compact.

Proposition 3 : Si A et B sont deux sous-espaces topologiques localement compacts d’un espace topologique s´epar´e T ; alors leur intersection et leur produit sont localement compacts.

D´emonstration : -A∩B est localement compact: c’est imm´ediat!

-A×B est ´evidement s´epar´e, d’autre part, si (x, y)∈A×B les pointsxetyont respectivement des voisinages compacts V et W. Le produitV ×W est un voisinage compact de (x, y) dans A×B . Cette d´emonstration reste valable pour un produit gfini d’espaces localement compacts.

(5)

Remarque : Il est faux que l’union des deux sous-espaces localement compactAetBsoit localement compact.

Prendre par exemple, A={(x, y)∈R2 / x >0} et B ={(0,0)}. A ∪B n’est pas localement compact car (0,0) n’a aucun voisinage compact dansA∪B.

Compactification

Nous allons montrer que si (X, τX) est un espace topologique localement compact et non compact , on peut joindre `aX un singleton appel´e point `a l’infini, et mettre surX+:=X∪ {1pt}une topologie d’espace compact dot la trace surX coincide avec la topologieτX. Ce resultat est du `a Alexandroff :

Th´eor`eme 4 :Soit X un espace topologique localement compact et non compact. Il existe un espace topologique compact not´e X+ , et un hom´eomorphisme f de X sur une partie dense f(X)deX , dont le compl´ementaire contient un seul ´el´ement not´e $. On dit que X+ est le compactifi´e d’Alexandroff de X.

D´emonstration : PosonsX+=X∪ {$}. On munitX+ d’une structure d’espace topologique comme suit : les ouverts deX+ sont les ouverts deX, et les compl´ementaires dans X+ des parties donpactes deX On consid`eref :X ,→X+=X∪ {$}l’inclusion naturelle; c’est un hom´eomorphisme deXsur son imagef(X) munie de la topologie induite par celle deX+.

De plus,f(X) est dense dansX+car tout voisinage de$ contient une partie deX+dont le compl´ementaire est un compact def(X) qui n’est pasf(X) (carX est suppos´e non compact).

X+ est s´epar´e : en effet, si x6=y sont deux points distincts deX+, lorsque ces deux points sont dans X c’est gagn´e puisqueX est s´epar´e. Si maintenant, y =$ et x∈X, ce dernier a dansX un voisinage compact K qui est aussi un voisinage dexdansX+ . Le compl´ementaire deK dansX+ est un voisinage de$ qui ne rencontre pasK.

Montrons queX+ est compact. Soit pour cela (Oi)i∈I un recouvrement ouvert de X+. Il existe uni0 ∈I tel que $∈Oi0 . Comme{Oi0 est un comact deX recouvert par (Oi)i∈I\i0 il va exister un sous-recouvrement fini (Oik)pk=1 de{Oi0 et alorsX+ se trouve recouvert par (Oik)pk=1∪Oi0.

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