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Généralisations de la loi de probabilité de Laplace

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Texte intégral

(1)

A NNALES DE L ’I. H. P.

M AURICE F RÉCHET

Généralisations de la loi de probabilité de Laplace

Annales de l’I. H. P., tome 12, n

o

1 (1951), p. 1-29

<http://www.numdam.org/item?id=AIHP_1951__12_1_1_0>

© Gauthier-Villars, 1951, tous droits réservés.

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(2)

1

Généralisations de la loi de probabilité

de Laplace

par

Maurice FRÉCHET.

. RÉSUMÉ.

Deux définitions sont données pour étendre la définition

classique

de

la loi de

probabilité

de

Laplace (dite

aussi loi

normale)

concernant un

nombre aléatoire. Toutes deux

s’appliquent

au cas d’un élérnent aléa-.

toire de nature

quelconque,

choisi dans un espace vectoriel distancié.

Dans la

première,

X est

appelé

un élément aléatoire

laplacien

si ,~X

est un nombre aléatoire

laplacien quelle

que soit la fonctionnelle linéaire ~X.. La seconde est une définition

descriptive qui

ne

présuppose

pas ce

qu’est

un nombre

laplacien

et

qui

est fondée sur l’extension d’un théorème de

Serge

Berns tein.

~

SUMMARY.

Two definitions are

given

for

extending the

classical definition of the

Laplace (or

so

called, normal)

law

of probability

of a random number.

Both

apply

to the case of a random élément of any nature

whatsoever,

chosen in a distanced vectorial space.

In the 6rst one, X is called a

Laplacian

random number if ,~ X is a

laplacian

random number for every linear functional 1: X. The second is a

descriptive

definition which does not presuppose what a

Laplacian

number is and is based on an extension of a theorem of

Serge

Bernstein.

(3)

2

FONCTION

CARACTÉRISTIQUE.

Fonction

caractéristique

dans un espace vectoriel distancié. - Soit X

un élément aléatoire de nature

quelconque

choisi au hasard dans un

espace vectoriel distancié B. W.

(’ ).

Et soit ,~X une fonctionnelle linéaire

( 2 )

définie sur B. W.

Par

exemple,

si B. W. est un espace cartésien à un nombre

fini,

;, de

dimens ions,

X ayant les coordonnées

X~, ..., Xr,

,~ X sera de la

forme

_ .~ X =

où t1,

..., tr sont des constantes.

Dans ce cas, on

appelle, depuis longtemps,

fonction

caractéristique

de

X,

la fonction

03C6X(t1,..., fI’) = Jll ei(t1X1+...+lrXr) = eiX 7

t~, ... , t,. définissent .~ et

inversement ;

on peut donc aussi

représenter

la fonction

caractéristique

par la notation condensée

= eiX.

Cette notation n’intervient

plus l’hypothèse

que B. W. est ici à

r

dimensions,

nous invite à une extension immédiate.

Quand

l’élément

aléatoire X

appartient

à un espace vectoriel distancié

quelconque

B.

W.,

nous

appellerons (3) fonction caractéristique

de

X, l’expression déjà

considérée ci-dessus .

[ J5 ] = eiX

qui

fait

correspondre

à toute fonctionnelle linéaire X définie sur B.

W.,

un nombre réel ou

complexe

fini et déterminé

c~x~.~~.

(’ ) Pour la définition d’un espace vectoriel distancié (donnée simultanément par N. Wiener et Banach) ) voir par exemple notre ouvrage Les espaces abstraits, chez Gauthier-Villars, 1928, au paragraphe XIV, p. r41.

(2) C’est-à-dire une transformation de chaque élémcn t x de B.W, en un nombre réel x, qui soit distributive et continue :

(x1 + x2) - x1 + x2; lim x = x.

(3) Cette définition (ou des définitions voisines) ont été déjà proposées, par divers auteurs. Voir, par exemple, pour le cas où X est une fonction LE Un instrument

d’étude des fonctions aléatoires la fonction caractéristiqne

( C. R., t. 224, I947,

p. 7I0-7II), et pour le cas général, Mlle E. MOCRIER, Sur l’espérance mathématique d’un

élément aléatoire dans un espace de Banach (C. R..4cad. Sc., t. 229, I949, p. I300-I30I).

(4)

3

Par

exemple

si B. W. est

l’espace

H de

Hilbert,

X a une suite de

coordonnées

Xli

telle que

03A3X2k

converge et X est de la forme

X = 03A3tkXk,

la série

l t%

converge. Dans ce cas, la fonction

caractéristique

est

aussi une fonction de la suite infinie

des tk

, .

~ ( t1, t~, ... ) _ ~i~. e1 ~clY1+...+ckx~+... ),

Si B. W. est

l’espace L2

des fonctions

numériques X(x)

d’une variable

numérique

x,

qui

sont de carré

intégrable

sur un intervalle fixe

I,

on

sait que .~X est de la forme

X =

X (x)

l(x) dx,

/(.r) appartient

à

La de

sorte que la fonction

caractéristique

est

aussi une transformation de

l(.x)

en un nombre réel ou

complexe 03A6[l] = et(x)

l(x)

dx

Si B. W. est

l’espace

C des fonctions

numériques X(x)

d’une variable

numérique x

continues sur un intervalle fixe

I,

on sait que

.~X =

L(x)

est une fonction à variation bornée. La fonction

caractéristique

est alors une transformation de

L(x)

dans le nombre réel ou

complexe

.

Considérons encore le cas

où,

X étant choisi au hasard dans un espace vectoriel distancié B.

W.,

nous supposons que cet espace

possède

une

base. C’est-à-dire

qu’il

existe une suite dénombrable d’éléments distincts

?i, e2, ..., de B. W. pour

laquelle, quel

que soit l’élément X de B.

W.,

il lui

correspond

une suite et une seule

~e

nombres

X~, .X2....

tels

que

X = Xi ei + X2 e2 + ... ,

cette

égalité signifiant

que -

(5)

4

en posant

Xle1+...+ Xnen.

Toute fonctionnelle linéaire ~X définie sur B. W. étant distributive

et

continue,

on a ,

.ex == lim = lim (X1 e1 +...+ Xnen), d’où

.~X=X~.~e1+...+X"~.e,t+...,

Xn

étant par

hypothèse complètement

déterminé par

X,

c’est une fonc-

tionnelle de X. On démontre

qu’elle

est linéaire.

Notons enfin que si un espace vectoriel distancié

possède

une

base,

il

est

séparable,

c’est-à-dire

qu’on

peut extraire de cet espace un ensemble dénombrable N tel que tout

point

de

l’espace

soit limite d’une suite extraite de N.

On voit que, dans le cas

actuel,

la fonction

caractéristique

de X

03C6X[] _ eiX peut être

représentée

par

= e =

[lin eiX(n)] = m lim

ei(X1e1+...+Xnen)

.

Inversion. -

Quand

on se donne la fonction

caractéristique 03C6X[]

de l’élément

’X,

on en déduit la fonction

caractéristique

du nombre ~?X

03C6X(03C1)

== ei03C1X=03C6X[03C1].

11 y a donc une seule loi de

probabilité correspondante

de

,~X,

définie

par sa fonction de

répartition F (x)

au moyen de la formule connue

F(x)-F(o)=I 203C0

v.

p.

03C6X[03C1]l

_

d03C1,

- ~ ~" - x lp

où v.p. +~-~

est mis pour

lim +CC

et la constante

F(o)

est déter-

minée par la condition

F(- 00 )

= o.

La connaissance de la fonction

F(x) = Prob[X x]

quelle

que soit la fonctionnelle linéaire .~X contribue à la connaissance

(6)

5

de la loi de

probabilité

de X. Car la « fonction de distribution » de X

P(e)

= Prob.

[X appartient

à l’ensernble e de B.

W.]

sera connue pour

tout ensemble e constitué par tous les

points

de B.W. situé d’un même côté du «

plan »

,X = x de B. W.

On sait même

qu’au

moins dans les cas les

plus simples (par exemple quand l’espace

B. W. est un espace euclidien à un nombre fini de dirnen-

sions)

la fonction

caractéristique

de X détermine

complètement

la loi de

probabilité

de X.

On

peut

aller

plus

loin en revenant au cas X

appartient

à un

espace vectoriel distancié

possédant

une base.

Nous voulons démontrer que la loi de

probabilité

de X sera bien

.déterminée par la connaissance pour toute fonctionnelle linéaire 1: de la valeur

correspondante

de la fonction

caractéristique

de

X,

c~x

~!~’~.

En

effet, quels

que soient les nombres certains t~, ... ; t,i;

l’expression

=

est évidemment une fonction linéaire de

X;

connaissant

03C6X[],

on

connaîtra en

particulier

03C6X[n] = einX = ei(t1X1+...+lnXn).

Or cette dernière fonction est la fonction

caractéristique classique

. ~~ n, lt) = ~ .., t,r )

du

point

aléatoire de

l’espace

euclidien à n

dimensions.

Et l’on sait que la connaissance de cette dernière détermine la fonction de

réparti-

tion de soit

..., = x,, ..., Xn xn].

Ainsi connaissant

03C6X[ ]

pour toute fonctionnelle linéaire

,

nous savons

déterminer

quel

que soit n la fonction

F,t (xi,

...,

x,t;j.

Or si l’on pose

Prob[X1

x1, ..., Xn xa, Xn xu+l, ... = ..., ,x,z, ,x,a+1, ...),

on a évidemment

xp, ..., ...)== lim Fn(x1, ..., x").

n~~

, Nous voyons bien finalement

qne la

connaissance de

quelle

que soit la fonctionnelle

I~,

détermine la connaissance de la fonction de

(7)

6

répartition

de X

mise,

dans le cas actuel B. W. a une

base,

sous la

forme

F(x1,

..., x,z,

... ).

PREMIÈRE DÉFINITION

DES

ÉLÉMENTS ALÉATOIRES LAPLACIENS.

Nombre aléatoire

laplacien.

- Soit X un nombre

aléatoire ;

sa fonc-

tion

de répartition

est ,

,

On dit souvent

tort du

reste) (’ )

que X obéit à la loi normale ou à la loi de

Gauss quand F(x)

est dérivable et

quand

de

plus

sa « densité de

probabilité

»,

Fx

est de la forme

(1) ~’x =

.

g (x)

est une fonction du second

degré

de x. Nous dirons que X est

un nombre aléatoire

laplacien ( 1 ) quand

existe et est de la forme

(i)

g(x)

est une fonction au

plus

du

second degré

en x. Dans le cas

g(x)

se réduit au

premier degré,

X est presque certainement constant

et l’on pourra considérer que dans ce cas on a affaire à une loi de

Laplace singulière

ou

dégénérée.

Dans les deux cas, on sait que la fonction

caractéristique

de X

peut

être écrite

(2) = eitX = e

itX - (03C3X)2

y%

,

X

et

X)2

sont la moyenne et la tluctuation de X.

Élément aléatoire

laplacien.

- Un

point

X de

l’espace

euclidien à

r dimensions vérifie la loi de

Laplace-Bravais lorsque

ses coordonnées

sont de la forme

Xk=c1kX()+...+ crkX(r),

( 1 ) On sait que dans les applications (en particulier dans les phénomènes écono- miques), on rencontre des lois de probabilités très différentes (sans être anormales pour cela) de la loi des erreurs d’observation.

C’est de Moivre qui le premier a obtenu l’approximation de la loi binomiale par une

intégrale, comme, avant K. Pearson, Laplace l’avait déjà rappelé. Mais c’est Laplace et

non de Moivre, qui a le premier considéré cette intégrale comme définissant la loi des

erreurs d’observation. A cette époque, comme l’a signalé E. B. Wilson, Gauss n’avait

encore que trois ans.

(8)

7

~

Xt’ ~ ... sont des nombres aléatoires

laplaciens indépendants

et

les

c~

des constantes. On a alors

.

~.=~~c~

et

..., tr)

est une forme définie

(ou semi-définie) positive

en

~i)~2*’’’?~r*

D’ailleurs

En

posant

encore

X = t1X1 + ... + trX,.,

on a donc

(4)

?x[~]=~(~~ ...~r)=~ e ~:~x -16~X

~

X et

03C32X

sont la moyenne et la fluctuation du nombre aléatoire X.

De sorte que ~?X est un nombre aléatoire

laplacien.

Nous sommes ainsi conduit à la

généralisation

suivante de la loi de

Laplace.

Loi de

Laplace généralisée.

- Nous dirons

qu’un

élément aléa- toire X

(de

nature

quelconque)

choisi au hasard dans un espace , vectoriel distancié B. W. est un élément

laplacien, lorsque

,~ X est un

nombre aléatoire

véri fiant

la loi de

Laplace ( dite

aussi loi

normale ) quelle

que soit la

fonctionnelle

linéaire ,~x définie sur B.

W.~(~).

Par

exemple,

si

l’espace

B. W. se réduit à un espace euclidien

C;

à

(’ ) On pourra admettre comme cas singulier que pour certaines fonctionnelles linéaires ~?X, ~X soit presque certainement constant, mais il ne devra pas en être ainsi

quelle que soit 1: X, ce qui aurait lieu si X lui-même était presque sûrement constant.

(9)

8

. r

dimensions,

on devra avoir pour sa fonction

caractéristique l’expres-

sion

(3) qui peut

aussi s’écrire

. (4)

~, ..., ,,.~,’~~~-~")~~~~(-~)~-~

.

Par

exemple

si

l’espace

B. W. se réduit à

l’espace

de Hilbert

H,

on aura

encore une

expression analogue,

mais avec un nombre infini de para-

mètres /. tels que converge.

Si B. W. se confond avec

L~,

on aura pour sa fonction

caractéristique

iI X

(x)l(x)

dx-1 2{I[X(x)

- X jr) l(x)

dx}2

.

Si B. W. se réduit à

l’espace

C des fonctions

continues,

sa fonction

caractéristique

sera

~n,fx(~L(.r)-~

.

Propriété de la loi de

Laplace généralisée.

- Si

X,

Y sont deux élé-

ments aléatoires

laplaciens indépendants

choisis au hasard dans un

espace vectoriel distancié B. W.

quelconque, ~

un élément certain de W. B. et a,

b,

c trois nombres certains

quelconques,

alors

qui appartient

aussi à B.

W., est

aussi un élément

laplacien.

Car

(5) rz ==: aX+bY+cz.

Au second membre a,

b,

sont des nombres

certains,

X et Y

des nombres aléatoires

laplaciens, indépendants,

donc ~X est un

nombre aléatoire

laplacien, quelle

que soit la transformation Dès lors Z est bien un élément

laplacien.

,

;

Inversement,

si Z est un élément

laplacien

de B.

W.,

si a,

b,

c, z sont certains

(ab~o), alors, si

X et Y sont

indépendants ils

sont aussi

,

laplaciens.

Car le nombre Z étant

laplacien

et les nombres aléatoires X et étant

Indépendants,

il résulte du théorème de

Lévy-Gramér

que X et Y sont

laplaciens quelle

que soit la transformation X

(l’une

ou l’autre pouvant

cependant

être un nombre presque sûrement

constant pour

quelque

fonctionnelle

particulière d).

Dès lors X et Y

sont

laplaciens (l’un

d’eux peut être presque sûrement constante

(10)

9

l’autre étant

laplacien

non

singulier,

si Z n’est pas

singulier.

Si Z est

presque certainement constant, X et Y le sont

aussi).

GÉNÉRALISATION

D’UN

THÉORÈME

DE SERGE BERNSTEIN.

Vers une définition descriptive de la loi de

Laplace.

- Nous avons

présenté plus

haut une

généralisation

de la loi de

Laplace,

en

partant

de la définition « constructive »

classique, supposée donnée,

de la loi

de

Laplace

pour un nombre aléatoire.

On

peut

considérer comme souhaitable une définition de la loi de

Laplace qui

conviendrait à des éléments aléatoires de nature

quelconque

comme à des nombres

aléatoires;

c’est-à-dire ne

supposant

pas, contrai-

rement à ce

qui

a été fait

plus haut,

que l’on connaisse

déjà

la défini-

°

tion d’un nombre

aléatoi.re laplacien.

C’est ce

qui

est rendu

possible

par un théorème dû à

Serge

Bernstein

quand

on lève une restriction

qu’il contenait, quand

on en modifie la

forme pour en faire une définition et

quand

on en étend la

portée,

comme nous allons le faire maintenant.

Théorème de S. Bernstein. -

Serge

Bernstein a démontré

(’ ~

le

théorème suivant : Pour que deux nombres aléatoires

indépendants X, Y,

chacun pourvu

partout

d’une densité de

probabilité

et

ayant

la même

fluctuation

~l

finie

et

~

o, soient deux variables

lapla- ciennes,

il

faut

et il

suffit

que X + Y et X - Y soient

indépendantes.

( 1 ) En russe (avec un résumé français) sous le titre : Sur une propriété caracté- ristique de la loi de Gauss, p. 2I et 22 des Transactions o f the Leningrad Poly

technic Institute, I94I.

Le théorème de S. Bernstein est le cas particulier pour n = 2 de la proposition sui-

vante : si X1, X2, .., Xn sont n nombres aléatoires indépendants ayant même loi de

probabilité que X, la condition nécessaire et suffisante pour que X soit laplacien est

que Mn = X1+...+Xn n et S2 = (X1-Mn)2+..+(Xn-Mn)2 n soient

indépendants. En supposant l’existence d’une densité de probabilité et d’une fluctuation finie de Xl, la

condition nécessaire a été énoncée par Student et démontrée par R. A. Fisher, la

condition suffisante a été démontrée par R. C. GEARY, Journal Royal Statis tical Soc., Suppl. vol. 3, puis d’une autre façon par LiiKAcs, Annals Mathematical Slatistics vol. 13, I g;~~.

Le cas de n > 2 ne paraît pas propre à une extension simple aux espaces vectoriels

distanciés. .

(11)

I0

On

peut

étendre cette

proposition

au cas l’on ne suppose l’exis-

tence d’une densité de

probabilité

ni pour

X,

ni pour

Y,

au moyen d’une démonstration tout à fait différente de celle de S. Bernstein

(en

ce

qui

concerne la condition

suffisante).

Ceci

fait,

une rnodification

simple

des termes du théorème

permet

d’en tirer une définition

«

descriptive »

de la loi de

probabilité

de

Laplace,

définition

équivalente

à la définition « constructive » habituelle. Et cette définition

descriptive

a ce

grand

intérêt de

garder

un sens

(grâce

à l’élimination de

l’hypo-

thèse de l’existence d’une densité de

probabilité), quand

X et Y au

lieu d’être des nombres aléatoires sont des éléments aléatoires

de

nature

quelconque pris

au hasard dans un espace « vectoriel distancié » de Banach-Wiener ou même dans un espace

plus général

encore.

Nous avons enfin

appliqué

la nouvelle définition au cas

X

est un

point

aléatoire de

l’espace

euclidien à un nombre entier de dimensions

(cas

cette définition

descriptive

est

équivalente

à la définition cons- .

tructive de

Laplace-Bravais )

et au cas de

l’espace

de Hilbert.

Extension du théorème de

Serge

Bernstein. - L . Nouvelle démons- tration de la condition

suffisante.

- Pour la condition

suffisante,

nous

n’aurons besoin ni de supposer l’existence d’une densité de

probabilité

ni

même de supposer les

fluctuations égales.

Notre démonstration ne fera même intervenir

qu’à

la fin la

supposition..que

les

fluctuations

soient

finies.

Soient donc deux nombres aléatoires

indépendants

X et ~Y TELS

SEULEMENT

d’abord,

que

X -~- Y

et X - Y soient aussi des nombres aléatoires

indépendants.

Représentons

par

9x (t)

la fonction

caractéristique

de

X,

X( t) = eitX.

Posons

2X=U+V; j 2Y==U2014V,

d’où _

03C6X(2t) = 03C62X(t) 03C6V(t),

d’où encore .

(6) ~X(2t~ - ~x~t~ ~Y(t~ ?x(t) ~-Y(t~ ‘

~~X(t~~~

?Y(-- t)~

De la même

façon

(12)

II

d’où

(7) f

~’Y~2t~ - ~

9x(t) 9x(- t~~

n’est

jamais

nul. S’il existait un nombre to tel que

CPx( t)

==9* on aurait d’abord

to ~

o,

puisque c~X ( o )

= i .

Alors

diaprés (6)

° _ 03C6X(t0) _

( t0 2)]2 03C6Y(t0 2 ) 03C6Y (-t0 2)

.

Il existerait donc un nombre t, =+

f

et tel que = o ou

Par

imécurrence,

on verrait

qu’il

existe

t,t = -~- 2~~

tel que

= o ou = o.

L’une au moins des deux fonctions

p;(t)

serait nulle pour

une infinité des

nombres

et

puisque

tn-+ o et que toute fonction

caractéristique

est

continue,

on aurait ou ce

qui

est

impossible.

Ainsi,

on

peut, quel

que

soit t, prendre

les

logarithmes [que

nous

appellerons tf(t)

et

03A8(t)]

des deux fonctions

03C6Y(t).

Un

problème

de calcul foncti onnel. - Les

logarithmes 03C8(t), tIl’ ( t )

de

ces

deux

fonctions sont donc deux fonctions

déterminées.

telles en

parti-

culier que

~.~ ( o ) _ ~’ ( o ) = o

et vérifiant le

système d’équations

fonctionnelles

Résolvons ce

problème purement mathématique.

En faisant l = o

dans

S,

on vérifie d’abord

que 03C8(o)

=

03A8(o)

= o.

Posons

~(t) - ~(t)

+ 2 ~~(~).

~ I(t~ _

~(~)- 2

~’(t) .

On aura en

ajoutant

et retranchant

(6bis)

et

(7bis)

On a, d’abord

(13)

12

donc est une fonction

impaire

et par suite

(9). j(2t} = 2 I(t}.

En posant

I(t) = t03B1(t) .

pour t ~

o, on a donc

et par

suite, pour t ~

o,

x(2t) = 03B1(t).

Pour t > o, posons

t = 2~~ et t ~~;(),} =

x(2~~),

on aura

~r;(î,} _ ~~(), + 1).

Ainsi

pour t

> o

7~3

(À )

est une fonction définie

quel

que soit ~ et de

période égale

à ï

et pour

abréger

Lu

désigne

le

logarithme népérien

de u.

Pour t o. on a

I(t)=-I(-t)=-(-t)03C0s( L(-t) L2)

ou

I(t) = t03C03(L(-t) L2).

Donc, quel

que soit le

signe

de t

~

o, on a ,

(I0) I(t) =

t 03C03(L|t| L2)

.

Passons Posons

.

_

~’(t) + 2 ~(- t).

~ L(t} -

~(t) - 2 ~(- t)

et

portons

dans

(8)

. ~(2t} + i(2t} - 2 p(t) - 2 ~(t} = 2~7(t}

ou

p(2t) - 4 p(t) = 2 i(t) - i(2t}.

Les deux membres sont des fonctions

respectivement paires

et

impaires.

Leur valeur commune est donc nulle.

On a d’abord

(14)

I3

qui

se traite comme la

relation (g)

et donne

-

M20142014(’~)-

03C02(03BB)

est une fonction de

période égale à

i. D’autre

part

~(2~)=4~)- d’où,

en

posant

~)=~~

pour ~o,

p(~)=~~)

et par suite .

3(~)==n~20142014-)

pour ~>o,

~(~)

est de

période

i.

Et

puisque p(~)

est

paire

p(t) = t203C9(L|t| L2)

pour t ~ o.

Ainsi

2(t) = t203C9(L|t| L2)+t 03C02(L|t| L2), I(t) = t03C03(L|t| L2),

d’où enfin

où ~ ( n ~, ~r ( ~, ~,

sont trois fonctions de

période

1. Les expres- sions

(11) fournissent,

en

prenant

pour uy, ~r, ~t~, trois fonctions absolument

quelconques

de

période

i, la solution la

plus générale

de

(S), puisque réciproquement

ces

expressions

vérifient

(S),

comme

on

peut

s’en assurer immédiatement.

. Pour utiliser ce

qui précède

dans notre

problème

de Calcul

des probabilités,

on

pourrait

penser d’abord à chercher

parmi

ces solutions

celles

qui

sont

logarithmes

des fonctions

caractéristiques

et satisfont

ainsi à certaines conditions

supplémentaires.

Mais cela n’est pas

nécessaire,

comme le montrera la suite.

(15)

I4

Soit alors Z une variable aléatoire

indépendante

de X. et

ayant

la

même loi de

probabilité

et

T =

X - Z. On aura

9T(t) = 03C6Z(- t) = 9x(t) 03C6X(- t), d’où

(12)

2t’

(

L9 .

Soient maintenant

Ti,. T2,

...,

Tn

les valeurs de T dans n

épreuves indépendantes

et

Kn = T1+...+Tn n

.

On a .

03C6Kn(t) = 03C6T1(t n)...03C6Tn(t n) -

03C6T(

t n )

L9 .

Si p

est un entier

positif pair, alors, quand

on

prend

n = 2P,

(13)

i

) -

03C6T(t),

de sorte que

K~r

a une loi de

probabilité,

celle de

T, qui

est

indépen-

dante de p..

Si la fluctuation de X est finie mais

nulle,

X et par suite

Z,

sont

presque certainement

égales,

à une même constante et T est presque certainement

nul,

donc = 1 et alors

m(À )

== o.

D’ailleurs,

dans ce

cas,

X +

Y et X - Y ne

peuvent

être

indépendants

que si Y est aussi presque certainement

égal

à une constante.

Et

réciproquement

si X et Y sont presque certainement cons- tants, et X - Y sont

indépendants.

On a ainsi le

système

de

solutions

le plus général quand

la fluctuation de X est nulle

(et

alors

celle de Y l’est

aussi).

,

Si la

fluctuation

de

X, soit, Q’’,

est finie et non

nulle,

X et par suite Z

ont une même moyenne X==Z finie et

déterminée,

et T==o. On sait

qu’alors

converge

quand

n --~ oo vers la fonction

caractéristique

d’une variable

laplacienne

ayant pour moyenne et fluctuations celles de

T,

soit zéro et 2 a~2. Or

(16)

I5 Ainsi T est elle-même une variable

laplacienne.

Mais T = X - Z

X et Z sont

indépendants

et ont chacun une fluctuation ~=

~

o.

Donc, d’après

le théorème de

Lévy-Cramér,

X est une variable

laplacienne.

D’ailleurs,

le raisonnement fait pour

~r(t~ peut

se

répèter pour W(t).

Mais

d’après (13)

et

(~4), ~(a~

est une constante

~ o;

comme

m(À) figure

aussi dans

~r(t~,

on voit

qu’en désignant

par

Z~ une

variable aléatoire

indépendante

de

Y,

mais avec la même loi de

probabilité,

et

posant TB ==

Y -

Z1,

on aura

=

avec ~ constant et

~

o.

De sorte

que T,

est aussi une variable

laplacienne

avec la même

fluctuation 2 ~‘-’ que T. Alors Y est aussi non seulement

laplacienne

mais

a la même fluctuation que X. -

On peut donner aussi la démonstration suivante.

D’après

Paul

Lévy (1), quand

X a une fluctua tion y~

finie,

on a

(t5) avec

n _. /~o 0

On a donc

d’après (5)

iX-03C32t 2+t~(t)=03C0(L|t| L2)+L03C9(L|t| L2 )

.

En

remplaçant

t par 2pt p est un entier

négatif

iX-03C322pt 2+2p t ~(2pt)=03C0(L|t| L2)+p t 03C9(L|t| L2),

d’où,

en faisant

croître p

indéfiniment par valeurs

négatives

03C0

(L|t| L2) =

i X,

et par suite ..

-03C32 2 + ~(2p t) = 03C9(L|t| L2).

D’où en faisant encore

tendre p

vers - 00

03C9(L|t| L2)

j

const. === 2014 2014

(’ ) Voir formule (1’7), p. 42, dans sa Théorie de l’addition des variables

aléatoires,

chez Gauthier-Villars, Paris, 1937.

(17)

I6

et finalement

03C6X(t) = it - 03C32 2 t2.

(16) = iXt- - t’.

Condition nécessaire. - Ici on peut conserver, sans chercher à en

étendre la

validité,

la démonstration de S. Bernstein. Comme elle est

rédigée

en russe,

rappelons-la

ici. On suppose que X et Y sont des variables

laplaciennes indépendantes

et, conformément au résultat

précé- dent,

nous supposerons

qu’elles

ont même fluctuation

~J~~ o).

Alors

elles ont chacune une .moyenne finie et déterminée

X,

Y. Suivant la

remarque de S.

Bernstein,

on a

(17)

- D’autre

part

il résulte des

hypothèses

que Y

sont comme on le

sait,

nécessairement aussi des

variables laplaciennes.

Mais de

plus,

Bravais a démontré que la loi de

probabilité

du

couple U,

V est la loi de

Laplace généralisée.

Et l’on sait que. dans ce cas, la condition nécessaire et suffisante pour que

U,

V soient

indépendantes

est que leur coefficient de corrélation linéaire soit

nul,

ce

qui

est le

cas ici

d’après ( 1 ~ ).

Donc U et V sont

indépendants.

On

peut

aussi donner une autre démonstration au moyen des fonc- tions

caractéristiques.

On pose

t’) _ ei(lU+l’V).

,

D’où

et

lorsque X,

Y sont deux variables

laplaciennes

de moyenne

X,

Y et

de fluctuations

~‘’,

~’?

- - (t + t’)2 6,2 - (t - t~)R 6r1

e

= eitUeit’Ve-

1 9 [t2(03C32+03C3’2)+2tt’(03C32)]

,

Mais

puisque U,

V sont, comme on le

sait,

dans le cas

actuel,

des

variables

laplaciennes

de fluctuations o~"~ _ ~? +

~’’-’,

on a

(18)

I7

Dès lors . -

, t~) = ~’~t~

t~)~

tf)

= ,

_

Ainsi pour

qu’on

ait .

(18)

t’ )

=

)03C6X-Y(t’),

quand

X et Y sont deux

variables laplaciennes indépendantes,

il faut et

il suffit que leurs fluctuations ~~ et soient

égales quand

on donne

X,

on pourra

prendre

à cet effet pour Y un nombre aléatoire

indépendant

de

X,

mais avec la même loi de

probabilité.

La

condition (18) exprime

d’ailleurs que les variables aléatoires X + Y et X - Y

sontindépendantes.

DEUXIÉME DÉFINITION

. DES

ÉLÉMENTS

LAPLACIENS. ,

Définition

descriptive

d’un nombre

Laplacien.

-- Tl resulte de ce

qui précède

que : :

Pour

qu’un

nombre

aléatoire

X ob.éisse à la loi

4e Laplace,

il

faut

et il

suffit :

que sa

fluctuation

soit

finie

et

~

o; ;

qu’il

existe un autre nombre aléatoire Y

indépendant

de X et tel

que X + Y et X - Y soient

indépendants.

Généralisation de la

fluctuation

-- Considérons maintenant

d’abord

le cas où X

(au

lieu d’être un nombre

aléatoire)

est un élément aléa- toire de nature

quelconque pris

au hasard dans un espace

distancié

complet

IC~

(’).

Soit =

(X, a)2,

a est un élément certain de

l’espace

et

(X, a)

est la

distance

de X et de a.

Nous appelons fluctuation

de

X

,

la borne inférieure de

quand a parcourt

.

(1) Un espace est distancié si à tout couple d’éléments a, b de on peut associer

un nombre ( a, b appelé distance de a et de b, tel que ( a, b = ( b, a ) ~ o, que ( a, b ) = o si a - b et, réciproquemenl, et enfin tel que (a, b)G (a, c) + (c, b). Il est complet si

le critère de convergence de Cauchy y est valable.

(19)

I8

Fluctuation nulle. -

Que peut-on

dire d’un élément aléatoire X dont la fluctuation est nulle? On

peut

donner la

réponse,

en faisant usage de

l’inégalité triangulaire

- -

Y)’.~

~12(X, Z~~+

facile à démontrer au moyen de

l’inégalité

de Schwartz. Dire en effet que la fluctuation de X est

nulle,

c’est dire que pour tout entier n, il existe un élément certain an de

tel que

.

J1l(X,

an~_, ~,.

Alors

( an ( X, + ( X,

n

.

-

Dès

lors, l’espace

U~ étant

complet,

la suite des a,i doit être conver-

gente. Soit a l’élément certain de CI~

qui

en est la limite. On a +(a, an) )

quel

que soit n. Donc .

(X, a)‘’= o; ,

la distance

(X, a)

est presque certainement nulle :

q~uand la fluctuation

de X est

nulle,

.X se réduit à un élément presque certain de . La

réciproque

est d’ailleurs évidente. Nous voyons bien lnaitenantla raison

et

l’importance

de la

stipulation

d’une fluctuation non

nulle

dans la

définition

qui

va suivre.

Pour

généraliser

la définition

descriptive qui

a été donnée

plus

haut

(p. 7)

et l’étendre à ,des éléments aléatoires

X,

Y de nature

quelconque,

il faut

pouvoir

donner un sens aux

symboles X

+

Y,

X -

Y,

c’est ce

qu’on

pourra faire en

supposant

non seulement que

X, Y appar-

tiennent à un espace distancié

complet,

mais même que cet espace est

« vectoriel » autrement dit que

X,

Y

appartiennent

à un espace de

Banach-Wiener.

Extension de la loi de

Laplace

à des éléments aléatoires de nature

quelconque. - Soit X un élément aléatoire de nature

quelconque pris

au hasard dans un espace de Banach-Wiener

(1 ).

(i) La définition qui suit peut être étendue à des espaces plus généraux encore. En effet, observons que la condition garderait un sens dans le cas plus général

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