SRCAE Pays de la Loire - secteur du bâtiment : état des lieux et scenario tendanciel
Le secteur du bâtiment représente, avec 3 739 ktep, 45 % de la consommation d'énergie finale en Pays de la Loire, ce qui en fait le premier secteur de consommation. L’énergie est consommée à 70% par le secteur résidentiel et à 30% par le secteur tertiaire. Les bâtiments sont responsables d'environ 20 % des émissions de GES sur le territoire (à hauteur de 8 286 kt éq CO
2- source Basemis 2008).
Le secteur du bâtiment contribue notablement aux émissions de COVNM (25% du total régional), de HAP totaux (au niveau national 73% des émissions sont dues au secteur résidentiel), et de poussières (26% des PM2.5 régionales émises par l’habitat). Ces observations sont à rapprocher de l’utilisation du bois comme combustible de chauffage.
1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500 4 000
Evolution des consommations d'énergie du secteur du bâtiment
ktep
Chauffage urbain Electricité
Gaz naturel et gaz de réseaux
Produits pétroliers
3 739 ktep
36,2%
1,1%
9,0% 0,1% 24,4%
29,3%
Répartition de l'énergie finale consommée par le secteur du bâtiment
sce SOeS 2008 électricité
chauffage urbain bois
solaire thermique produits petroliers gaz
Le secteur résidentiel
1. Le parc
En Pays de la Loire, on dénombre 1 835 950 logements dont 1 529 786 résidences pricincipales (source : Filocom 2009), la proportion régionale de logements individuels (72%) est nettement supérieure à la proportion nationale (57%).
Le flux annuel de la construction neuve, situé à environ 28 000 logements par an, représente à peine 1,5% du parc de logements existants.
L'ancienneté des logements est très différente selon leur affectation : la moitié des logements vacants date d'avant 1949 alors que pour les résidences secondaires et les résidences principales, le tiers des logements date d'avant 1949. Le parc HLM, qui représente environ 14% des résidences principales dans la région, est aussi le plus récent, avec seulement 3% de ce parc datant d'avant 1949.
La taille moyenne des logements régionaux est de l'ordre de 100 m² pour les logements individuels et de 60 m² pour les logements collectifs.
2. Consommation énergétique
La consommation globale du secteur résidentiel est estimée à environ 2 600 ktep en 2008 (2 617 ktep source SOeS / 2 584 ktep source Basemis). Elle est dûe à 82% aux logements individuels. Les émissions de GES correspondantes sont estimées à 6 284 t éq CO2. (source Basemis)
Loire Atlantique
Maine et
Loire Mayenne Sarthe Vendée Région
consommation d'énergie finale (sce : Basemis)
869 ktep 34 %
576 ktep 22 %
250 ktep 10 %
455 ktep 18 %
434 ktep 17 %
2 584 ktep 100%
nb de résidences prin- cipales (sce : Filocom 2009)
553 440 36 %
331 600 22 %
129 995 8 %
241 282 16 %
273 469 18 %
1 529 786 100 % émissions de gaz à effet de
serre (sce : Basemis) 2 003 t éq CO2 1 418 t éq CO2 648 t éq CO2 1 136 t éq CO2 1 078 t éq CO2 6 284 t éq CO2
Le ratio de consommation unitaire régional moyen est de 338 kWhep/m²/an et le ratio GES est de 47 kg éq CO2 /m²/an, soit 1,79 t éq CO2 /habitant. (source Basemis)
répartition des logements des Pays de la Loire en 2009 selon leur date de construction
0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000
Avant 1915
1915 à 1948
1949 à 1967
1968 à 1974
1975 à 1981
1982 à 1989
1990 à 1998
Après 1999 collectif individuel
sce Filocom 2009
Le gaz et le fioul sont les deux sources les plus employées comme première énergie de chauffage dans la région, avec de fortes disparités départementales (importance du gaz naturel en Loire Atlantique, importance de l'électricité en Vendée).
Les résidences secondaires, nombreuses dans les zones littorales, sont quand à elles majoritairement chauffées à l'électricité, en raison du plus faible investissement généralement consacré à l'installation de chauffage dans ce type de logement.
Enfin, comme dans le reste de la France, le poste des dépenses en énergie pour le logement est en forte hausse dans le budget des ménages : augmentation des impayés et des situations de précarité énergétique.
Focus sur le parc locatif social
Le diagnostic de performance énergétique du parc locatif social effectué par l'USH Pays de la Loire en janvier 2010 porte sur 115 360 logements soit près de 60% du parc. Il repose sur l'étude thermique d'un échantillon représentatif de logements :
Importance du comportements des occupants
La température intérieure de chauffage, la quantité croissante du matériel électroménager, une mauvaise prise en main des appareils de régulation ou une maintenance inadaptée des équipements sont autant de paramètres comportementaux à l'origine d'une surconsommation énergétique du secteur du bâtiment.
Rappelons que le code de la construction et de l'habitation fixe la température de chauffage à 19° maximum et la température à partir de laquelle faire fonctionner les installations de climatisation à 26° au minimum.
3. Eléments de tendances 2020 Taille des logements
Classement du parc locatif social selon les étiquettes de consommation énergétique des DPE
(source USH Pays de la Loire janvier 2010)
0 10 20 30 40
B C D+ D- E F G
Nota :
D+ : 151-200 kWhep/m²/an, D- : 201-230 kWhep/m²/an )
Taille des logements par période de construction en Pays de la Loire
40 60 80 100
120 Collectif Individuel
m²
Energie de chauffage
Recul du recours aux énergies fossiles comme source principale d'énergie de chauffage, progression de la part du chauffage électrique et progression des logements neufs équipés d'une source de chaleur renouvelable. (EPTB 2008)
Démographie
En 2007, la région comptait 3,5 millions d'habitants (5e rang national). Les projections de population réalisée par l'INSEE ont conduit à calculer qu'en 2040, la population régionale passerait à 4,4 millions d'habitants, devenant ainsi la 4ème région la plus peuplée, devant le Nord Pas de Calais. (Omphale 2010)
Population départementale estimée (en milliers hab) - sce INSEE, Omphale 2010 et Filocom 2009
2007 2009 2020 2040 croissance annuelle de la population
Loire-Atlantique 1 247 1 267 1 383 1 622 0,8%
Maine-et-Loire 771 781 833 939 0,6%
Mayenne 301 303 317 343 0,4%
Sarthe 557 561 587 635 0,4%
Vendée 607 620 691 844 0,1%
Ces 900 000 habitants supplémentaires sur la région en 2040 correspondraient aux populations réunies de la Mayenne et de la Vendée, ou encore à celle de l'aire urbaine de Nantes en 2007. Annuellement, la population augmenterait donc de 27 000 habitants.
Nombre de logements et consommation énergétique
Sur la base de 2,3 personnes en moyenne par ménage en 2020 et 2,2 à partir de 2030 (sce Insee 2006), le nombre de ménages et donc de logements occupés serait en 2020 de 1 657 000 et de 2 138 000 en 2050.
La consommation tendancielle qui lui serait associée peut être estimée de manière macroscopique à 2 730 ktep, en prenant en compte une rénovation de 1% des logements existants par an et une construction neuve du niveau de la RT2005.
A l'horizon 2050, avec les mêmes hypothèses, la consommation tendancielle atteint 3080 ktep.
Le secteur tertiaire
1. Le parc
Le parc de bâtiments tertiaires chauffés en Pays de la Loire représente environ 50 millions de m², soit un peu plus de 5% du parc tertiaire chauffé français.
Par rapport à la moyenne nationale, le parc des Pays de La Loire comprend un peu moins de bâtiments de bureaux et d'enseignement, mais plus d'établissements sport-loisir-culture et d'habitat communautaire et social. Les surfaces
prépondérantes restent néanmoins les commerces et les bureaux, conformément au reste de la France, suivi des bâtiments d'enseignement.
2. Consommation énergétique et émission de GES
La consommation globale du secteur tertiaire est estimée à environ 1 100 ktep en 2008 (1 118 ktep source SOeS / 1 085 ktep source Basemis) et les émissions de GES correspondantes sont estimés à 2 000 t éq CO2. (source Basemis)
Loire
Atlantique Maine et Loire Mayenne Sarthe Vendée Région
consommation d'énergie finale (sce : Basemis)
430 ktep
40 % 233 ktep
21 % 83 ktep
8 % 164 ktep
15 % 176 ktep
16 % 1 085ktep
100%
émissions de gaz à effet de serre
(sce : Basemis) 785 t éq CO2 432 t éq CO2 155 t éq CO2 305 t éq CO2 325 t éq CO2 2 002 t éq CO2
Le ratio de consommation unitaire régional moyen est de 498 kWhep/m²/an et le ratio GES est de 45 kg éq CO2 /m²/an.
(source Basemis)
Consommation d'énergie par type
18%
23%
3% 16%
12%
11%
11%
6%
Répartition des surfaces par branche
CEREN 2007
Bureaux Commerces Transport Enseignement
Santé Habitat com- munautaire Sport, Loisirs, Culture CAHORE Nota : CAHORE = cafés, hôtels,
restaurants
24%
19%
14%
12%
9%
9%
4% 9%
Répartition des consommations par branche
Commerces Bureaux Sport, Loisirs, Culture Santé
CAHORE Habitat com- munautaire Enseignement Transport
Quantitativement, le premier secteur consommateur est le commerce, suivi par les bureaux. Quand on s'intéresse aux consommations par unité de surface, les bâtiments d'enseignement, qui représentent la 3ème branche en terme de surface, deviennent avant-derniers en terme de consommation.. L'inverse est observé pour les établissements de la branche sport- loisir-culture, et les cafés-hôtels-restaurants, plus consommateurs en énergie au m² que les autres types de bâtiments.
La comparaison des consommations des Pays de La Loire par rapport au reste du territoire français, permet de constater que la plupart des bâtiments consomment moins d'énergie que la moyenne française (à part Sport-Loisir), ce qui est dû à un climat moins rude que d'autres régions françaises.
Commerces Bureaux Sport, Loi- sirs, Culture
Santé CAHORE Habitat communau- taire, social
Ensei- gnement
Transport 0
5 10 15 20 25 30 35
21 21
25
21
31
17
11
26
Consommation unitaire par branche (tep/1000m².an)
conso en Tep/1000m²
BRANCHE
Commerces 22 21 245
Bureaux 25 21 241
Sport, Loisirs, Culture 23 25 290
Santé 22 21 245
CAHORE 34 31 365
Habitat communautaire, social 18 17 203
Enseignement 13 11 123
Transport 29 26 297
conso° énergie en tep/1000m²
France
conso° énergie en tep/1000m² Pays de la Loire
conso° énergie en kWhef/m² Pays de
la Loire
Commerces Bureaux Sport, Loisirs, Culture
Santé CAHORE Habitat communau- taire
Ensei- gnement
Transport 0
20 40 60 80 100 120 140 160
consommation de chauffage unitaire par branche (kWhef/m².an)
conso° chauffage kWhef/m²
Mais il reste difficile de classer les types de bâtiment en terme d'efficacité énergétique car les usages sont très différents d'un bâtiment à l'autre. Les consommations surfaciques pour le chauffage ont tout de même été calculées afin d'estimer la qualité d'isolation par branche. Sur le seul volet chauffage, les branches qui apparaissent les plus consommatrices seraient les bâtiments de sport-loisir, les cafés-hôtels-restaurants et les bâtiments de santé. Les consommations de chauffage surfaciques sont moins élevées en Pays de la Loire par rapport au reste de la France du fait du climat plus clément.
La part du poste « électricité spécifique » est plus élevée en tertiaire qu'en résidentiel, car il regroupe les consommations imputables à des activités comme la bureautique, l'éclairage, la ventilation...
Le poste « autres usages » prend en compte la climatisation, qui est une consommation souvent rencontrées dans plusieurs activités tertiaires (chambres froides, bureaux...)
chauffage ECS Cuisson électricité
spécifique
autres usages
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
consommation d'énergie par usage (GWhef/an)
secteur tertiaire
conso énergie (GWhef)
50 100 150 200 250 300 350 400
Ventilation des consommations par usage et par branche
nsommation en kWhef / m² / an
3. Éléments de tendances 2020
En prolongeant les tendances longues de la construction neuve, une estimation macroscopique des surfaces tertiaires chauffées supplémentaires en 2020 peut être effectuée. Le parc tertiaire chauffé de 2020 serait constitué d'environ 65 millions de m² et celui de 2050 d'environ 95 millions de m².
La consommation tendancielle qui serait associée peut être estimée de manière macroscopique à 1 300 ktep en 2020 et 1 800 ktep en 2050 en effectuant les mêmes hypothèses que pour le logement.
Etudes ayant alimenté la présente note (disponible sur l'extranet dans la rubrique bibliothèque de l'atelier bâtiment):
•état des lieux logements
•état des lieux tertiaire
•diaporama comportement Enertech
•fiche BASEMIS sur le bâtiment
•scenario tendanciel logement
•scenario tendanciel tertiaire
Les principaux objectifs nationaux
Le plan bâtiment Grenelle prévoit notamment :
• de réduire les consommations d’énergie du parc des bâtiments existants d’au moins 38 % d’ici à 2020. À cette fin, l’État se fixe comme objectif la rénovation complète de 400 000 logements chaque année à compter de 2013. Dans les bâtiments publics, l’objectif est de réduire d’au moins 40% les
consommations d’énergie et d’au moins 50% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Dans le logement social, l'objectif est de rénover 800 000 logements sociaux les plus « énergivores » (supérieurs à 230 kWhep/m2.an) d’ici 2020.;
• d'inciter les acteurs de la formation professionnelle initiale et continue à engager un programme
pluriannuel de qualification et de formation des professionnels du bâtiment et de l’efficacité énergétique dans le but d’encourager l’activité de rénovation du bâtiment, dans ses dimensions de performance thermique et énergétique, acoustique et de qualité de l’air intérieur.