HAL Id: jpa-00242637
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Submitted on 1 Jan 1914
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Sur l’analyse des substances radioactives par sublimation
C. Ramsauer
To cite this version:
C. Ramsauer. Sur l’analyse des substances radioactives par sublimation. Radium (Paris), 1914, 11
(4), pp.100-107. �10.1051/radium:01914001104010001�. �jpa-00242637�
en unités d’angström. L’erreur probable de ces dé-
terminations est inférieure à 0, 1 angstrôm.
Voici l’ensemble des résultats obtenus. Dans le Tableau 1 ci-contre, la première colonne contient les
longueurs d*onde mesurées directement, la deuxième donne les longueurs d’onde calculées par une for- mule du type de neslandres, saioir :
La troisième colonne contient les écarts entre les nombres oljservés et calculés.
L’observation directe de la tête de cha lue hande n’a pas pu être faite avec précision, et a même été impossible pour la bande III.
Voici cependant les longueurs d’onde approchées
que nous avons obtenues pour les têtes des autres bandes : 1881,62-1901,74-1923,47 - 1946,57.
On voit sur le tableau que l’accord est très satis- faisant entre les longueurs d’onde mesurées et calcu-
lces. Les valeurs numériques des constantes a et b de ln formule de Deslandres et les valeurs du nombre entier m pour les bandes successives sont contenues
lai s le tableau Il.
La petitesse des variations (d’ailleurs régulières)
de la quantité b quand on passe d’une bande à la sui- Bante mérite d’être remarquée.
Tableau II.
Quant a l’allure des variations de a, qui corres- pond assez bien à une progression arithmétique, elle
est d’accord avec la seconde loi de Deslandres assi-
gnant aux tètes de bandes un arrangement semblable
à celui des raies d’une même bande.
Nous pensons avoir montré par ce qui précède que les spectres de bandes fournis par différentes sources lumineuses dans l’ultraviolet extrême sont non pas des spectres de fluorescence mais des spectres d’ab- sorption de l’air. Il est hors de doute d’après les ré-
sultats classiques de Schumann et de Lyman que, des divers constituants de l’air, c’est l’oxygène qui
intervient ici pour produire l’absorption. Cette ab- sorption, qui est presque totale dans l’ultraviolet de Sclumann, se manifeste d’abord par un spectre de
bandes commençant vers la longueur d’onde 1957.
[Manuscrit reçu le 27 avril 1913.]
Sur l’analyse des substances radioactives par sublimation
Par C. RAMSAUER
[Institut radiologique de l’Université de Heidelberg.]
On manquait jusqu’ici de méthode pour déterminer
quantitativement dans des substances faiblement actives, par exemple dans les boues thermales, le ra- dium, le thorium et l’actinium juxtaposes. La méthode
op,,- rayons y de Bulherford ne mesure que l’acti-
vité ; totale, sans égard au produit dont elle dérive.
La méthode d’émanation de A. l3ecker donne bien une
valseur quantitative pour- la teneur en radium, mais néglige le thorium et l’actiniun1; enfin une séparation chimique suivie d’un dosage des substances isolées,
dans la mesure où cette séparation est possible entre
substances partiellement identiques au point de vue chimique, exigerait lorsqu il s agit de corps faible-
ment actifs une dépense de matière et de travail dis-
proportionnée au but pratique poursuivi.
Il reste encore la possibilité de faire appel pour
l’analBse aul courbes caractéristiques de disparition
de l’activité induite. Cette idée a déjà été utilisée
antérieurement mais ne pouvait conduire au but tatlt
que le point de départ des déterminations était l’éma- nation seule, car les proportions d’émanation sont
trop différentes dans les trois séries radioactives.
Tandis que le radium avec son émanation de longue
durée et par suite présente en abondance fournit faci- lement des activités induites suffisantes, l’émanation extraite du thorium et de l’actiniurll est si peu abon- dante que même si les trois substances sont présentes
en proportion à peu près égale la courbe de désacti- vation du radium n’est moditiée que très faiblement ;
tout au plus la présence du thorium se manifeste-t- elle par la chute plus lente des courbes vers la fin.
Ajoutons que si l’on extrait les émanations de solu- tions aqueuses il N a des causes d’erreur secondaires,
occlusion de l’émanation dans les parois, mouiltage
variahle des parois du récipient de mesure qui doit
être identique au récipient d’extraction à cause
de la rapide désintégration de l’émanation de l’ac- tinium.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01914001104010001
Principe de la méthode.
La méthode qui va être décrite part également des
radioactivités induites caractéristiques, mais en utili-
sant pour la mesure les produits de décomposition de
l’émanation déjà accumulés dans la matière première.
Ceci se fait par chauffage énergique, à température
déterminée et pendant un temps bien étudié, d une petite quantité de la substance ; de cette façon les produits accumulés passent par sublimation sur la surface à activer. Le procédé peut donc être appelé
méthode de sublimation. On commence par traiter de
cette façon les trois substances pures en équilibre
radioactif et par déterminer les courbes de désac- tivation correspondantes. Puis on recommence l’expé-
rience de la même façon sur la substance à essayer.
La courbe de désactiwtion résultante se laisse ana-
lyser comme une somme des trois courbes folldamen- tales. Pour l’exactitude expérimentale il faut que le temps d’activation soit une fois pour toutes fixé de
façon que les trois courbes fondamentales aient une
allure aussi caractéristique et aussi différente que pos- sible. Ceci est possible car pour le radium, à cause de la forte action inductive de l’émanation, le temps d’activation a une influence beaucoup plus grande que pour le thorium et l’actinium, de sorte qu’on le choi-
sissant convenablement on peut avoir une grande
différence par rapport à la courbe de l’actinium, tandis que par ailleurs le thorium et l’actinium se
différencient déjà suffisamment. Le calcul théorique
exact des trois courbes fondamentales est fait plus loin.
Précision de la méthode.
-Disons dès à présent
que cette méthode de sublimation ne prétend pas être
une méthode de précision comme la méthode d’éma-
nation. Elle veut seulement donner une indication
quantitative au sujet de la composition de la substance étudiée par rapport aux trois familles radioactives à la fois. C’est de ce point de vue qu’il faut t juger les simplifications introduites dans les hypothèses et dans
les calculs. La précision recherchée et, croyons-nous, atteinte est d’environ ± 20 pour 100.
Dispositif expérimental.
Le récipient d’expérience est constitué par deux cloches en verre Gi et G, superposées (comme celles qu’on emploie dans les dessiccateurs). Dans la figure
on n’a dessiné que G,. En graissant soigneusement les
bords rodés on obtient ainsi une fermeture étancbe.
Pour recevoir 1 excès de pression intérieure venant du
chauffage on a relié a G2 un halinn clu caoutchouc mince. Le fond de l’espace intérieur est recouvert de
1. D’après des experiences
1Ii Heidelberg.
26 juilld 1913
’interrompues
plusieurs fois pour tl reste
le mnnc. quelques methode ont été
introduits
mI.morceaux de verre. Sur ceux-ci repose un support de laiton R dont les dinerentes parties ont isolées par du mica et qui porte deux lames de platiné P, et P..
Ces lames sont tendues de façon à prendre une forme cdindrique raide. Les pc.les j- et
-sont ceux du
courant de chauffage qui permet d’atteindre. par réglage de résistances. différentes température jusqu’à
Fig. 1.
d200 degrés. La relation entre l’intensité du courant et
la température a été établie (-t par un
telement
platine-platine iridié étalonne, en général l’intensité
du courant donnant Ulle mesure immédiate de h tem-
pérature. A coté des coquilles de platine se trouvent des latlllt’llt’s minces de mica dépassant un peu. C’est
sur ces lamelles que porte le récipient Ut’ mesure G rempli de glace et chargé à 220 volts. Quand 1111
chauffe, tes substances suhlilnéc,
sepurlent en llru- mière ligne sur le fond et sur les bords de G, qui sont
les surfance Il;5 plus proche’ f’t lu· plus froides.
Si d’autre part on ne ’eut utiliser que la radioa- tivité induite des émanations, il suffit de retirer le
récipient de mesure vers Il’ haut de G1 et de le pro-
téger contre la sublimation par grande lame d’amiante iiiise li la place quïl occupait tit. lit, plus on peut
secontenter alors d’une temperature moins
élevée 800 degrés.
La substance loit au prealable être soi- gneusement dess gardé dans un dessicepteur
jusque immédiatement aB,iiit l’experi "i, elle
contient des substances inactives volatiles, comme du soufre, il faut commencer par l’en débarrasser par calcination, pour éviter la formation de couches étran-
gères absorbantes. Après calcination il faut naturel- lement attendre de nouveau l’état d’équilibre (1 mois environ). Pendant l’expérience el!e-Illèlllc il faut aussi veiller soigneusement à éviter toute humidité, surtout
du support ou des morceau de verre, sans quoi il se
forme des dépôts d’humidité gênants sur les parois
froides du récipient de mesure.
On a choisi comme température normale de calci- nation 1150°. Cette température suffit pour sublimer
rapidement et complètement le RaA (800°
-900°),
le Ra B (fi00°
-700°), les ’l’h B et C (au-dessus de 1100°), comme aussi 1’1cD (400°) et 1’1cC (700°),
tandis que pour le BaC on indique jusqu’à 15001 1. La
preuve d’un bon choix pour la température de calci-
nation doit LI’ailleurs être recherchée bien moins dans la littérature, car les températures de sublinlation varient beaucoup avec les conditions expérimentales
fortuites, que dans le bon accord entre les courbes
expérimentales et les courbes calculées ; cet accord
confirme en particulier la non-sublimation du RaC.
Le temps de calcination a été choisi égal à 4 n1Ï-
nutes, après qu’on eut fait voir, en le faisant varier entre 1 min. et 10 min., que la sublimation se produit principalement dans la première nlinute et en tout cas n’augmente plus sensiblement après 4min. Le temps total d’activation, y compris le temps de calcination,
était de 3 minuies. Ce n’est qu’avec des temps très
courts comme celui-là que les Ra A et C (V. calculs théoriques) jouent un rôle suffisant pour produire
une différence caractéristique entre les courbes du radiuln et de Factinium.
Mesure.
Après la fin de l’activation commence tout de suite la mesure (v. fig. 2); le vase b (fig. 1) est vidé et placé à 1 envers sur la petite table T isolée a l’ambreJ.
l’ne pince K sert à assllrer le contact. T est relié à un
électromètre à quadrants. Le fond Bet l’écran H sont nliés au sol. Au-dessous de h on pose l’uutre élec- trode A, toutes les dimensions sont telles que la dis-
tance entre A et b est toujours 7,5 ciii. A est isolé
de B par un anneau d’ébonite et chargé à 200-
300 volts. tension suffisante pour la précision recher-
chée dans la mesure de ces faibles rayonnemelts.
Une clef de manoeuvre placée près de l’observateur
sert à l’isolement et à la mise au sol. Après isole-
ment, on peut donc déterminer les quantités d’élec-
tricité qui passent sur b en une seconde, on obtient ainsi autant de points qu’on veut de la courbe de
1. B. p.
L’B..BAIES. Phys. Re 1903 310: URIE et DANNE. C. R. 1904 ;4s. BRONSON. Phil. Maq. 1906 143.
MEYER et B. SOHWE Wien. Ber 1905 325. LEVIN Plo Zeitsch., (1907, 133 ; SI ATER, Phil. Mag. 1905 628.
désactivation. On détermine encore la perte sponta-
née de l’instrument avant et après la mesure, et on
fait la correction.
Un a sensiblement amélioré les mesures, au moins
tant qu’il ne s’agissait pas de préparations trop faibles,
en employant le décadométre 1, qui permet de dresser la courbe de désactivation, non par points mais d’une
Fig. 2.
façon continue au moyen d’un dispositif enregistreur.
Par contre pour des préparations très faibles, par
exemple les houes thermales, on a préféré employer
la méthode par points, car le décadomètre ne permet pas d’utiliser toute la sensibilité de l’électromètre.
Calcul théorique des courbes fondamentales.
Poùr ces calculs nous partons des formules sui-
cantes où les valeurs numériques des constantes sont
empruntées aux «Tables des constantes radioactives » (LP Radiunl, 1913).
Un a désigné par X1, X2, X3, X4 les constantes de trans-
1. V. Le Radium. 7. août 1910.
formation des 4 substances N1, N2, N3, N4, N est le
nombre d’atomes de la première substance au temps O; N11, :B":!t... sont les nombres d’atomes produits au
temps le second indice signifiant qu’ils sont produits
par B1’ Si nous prenons, par exemple, colome point
de départ, le Ha A, N10 désignera le nombre d’atomes de Ra A au temps 0: N11, N21, etc.. seront les nombres d’atomes de RaA, RaB, RaC et Ra D produits, au temps t, par le RaA.
En général le problème n’cst pas aussi simple, on
n’a pas au temps t=0 une substance unique, il peut déjà y avoir accumulation d’une certaine quantité de
Ra B et Ra C. Si donc on veut connaître le nombre des atomes de RaC au temps t, il faut calculer sépa-
rément les nombres d’atomes produits par les quan- tités de Ra A, B et C présents au temhs 0, et ajouter
les résultats. Ici le calcul numérique peut se sim- plifier un peu si l’on fait déjà la sommation sur les
formules générales l. llais pour le contrôle il vaut mieux employer les formules séparément. On ne perd
pas de vue ainsi ce qu’il est advenu par exemple des
atomes de N", et l’on peut vérifier a chaque instant qu’on a
N10==N11+N2,+N31+N41+...
Ce contrôle est encore simplifié si l’on pose égale à
0 la constante de temps de la substance (par exemple na D) qui suit la dernière de celles qui interviennent
.
encore dans l’ionisation (par exemple lla C). La néces-
sité de ce contrôle ressort de la forme des équations, qui est très incommode pour le calcul numérique.
On peut encore simplifier le calcul d’une façon très heureuse, et d’autant plus utile que X est plus grand, au moyen des considérations suivantes. Si tous les produits de désintégration de l’émanation extraite se rassemblaient sur les surfaces utilisées dans les mesures, la continuité devrait être iiiainte-
nue avec la substance mère, c’est-à-dire qu’après la calcination, les produits sublimés deB raient encore se
trouver dans les proportions d’équilibre. Mais en lait
nous n’obtenons que les 6/1U des produits de désin- tégration de l’émanation car les surfaces utilisée dans les mesures ne sont que les 2 a de la mlrl’me totale chargée et du plus le potentiel étant de 220 volts les 1U seulement sont recueillis ". Bons tenons dunc
pleinelnent compte de l’influence de 1 émanation si pour 6110 des produits sublimés a la lin du la calci- nation nous admettons encore les ln oportions d’équi-
libre et pour les 4 10 restant une destruction spon- tanée tout à fait indépendante de l’emanation.
Pour le calcul nous partons de nombres initiaux déterminés qui conduisent à des résultants et à des
1. et. p. ex. I. Substances and
their Radiation p. 421.
2. Cf. G. Jahrb. d. Radioakt. u. Elekt.
612.
valeurs numériques quelque peu maniables. Nous limitons ce calcul :t trois chiffres significatifs.
(equi
est bien suffisant pour notre objet.
Une fois les nombres d’atomes trouvés, les nombres d’ions formés par seconde peuvent se déterminer à
chaque instant. De la on déduit la courbe tle dispa-
rition d actiBite relative et aussi la relation absolue entre la chute due tension à un moment donné c’t la
cluantité initiale de substance active. Pour ces calculs
nous nous limitons entièrement au l’littilllletnellt x, car en cornparaison de celui-ci les rayonnements ;1 et
’( ne jouent pas de rùle appréciable à l’ordre de pré-
cision auquel nou, prétendons.
Radium.
Nous partons de 10’a atomes de radium. Au début de la calcination on a donc comme nombres d’atomes
qui seront recueillis entièrement sur la lanl :
(Ra A)0 .... 3380 (RaB)0,.... i0000 Après 5 minutes on a encorc ;
(Ra A)5 2050 [= 6/10 de (RaA)a maintenu con-
stant par l’émanation]
-t- 425 [== 1 10 dec lla tljo correspondant
à une désintégration de 3 min. ] (Ra HL 18000 [== 6/10 de (Ra B)0 maintenu con-
stant par l’émanation]
+ 10300 [== 4/10 de (Ra B )0 correspondant
à une désintégration de 3 min.]
+ 857 [provenant de 4/10 (Ra A)0]
(Ra C)3 2140 provenant de tl 10 (RaB)o maintenu
constant
+ 6 fi [provenant de 1 10 (lla A)0 ]
+ 1550 provenant de 4/10 (Ra B0)]
Nous avons donc au début de la mesure 1 : RaA 2460
RaB 29400 RaC 3330.
Pour continuer on se sert du tableau suivant, ou
Il" A proviennent de la décomposition des A initiaux,
les B de la décomposition des B initiaux des A les C de la décomposition des C initiaux des A et des B.
Après 13 minutes on peut négliger les A en ce qui
concerne leur effet sur les B et les C, on peut à partir
de ce moment calculer avec La somme des B et des C présents le nombre des B provenant de leur propre désintégration, celui des r de 1, ur propre
décomposition t’t de e’-U’- de- B.
l, Contrôle simple du calcul pour Ra B : 4/10. 3380
au
début.
en
C. 64 total 1346. La in-
porvient approximations de calcul.
Tableau I.
Relation absolue entre le nombre des ions et la
nIasse de substance initiale : 1,61./106 ions par sec., mesurés 30 min. après le début, correspondent à 10 t2
atomes de radium comme substance initiale.
On a rapporté les mesures à la valeur correspon-
Fig. 3.
dant a :-)0 min. (v. dernière colonne), parce qu’ici la présence d’un maximum aplati fait qu’une petite
erreur sur le temps est sans importance, alors que la valeur initiale pour t=0 ne peut pas être trouvée
expérimentalement et que les valeurs voisines sont
incertaines à cause de la chute rapide de la courbe.
Pour la vérification expérimentale, on a utilisé
une préparation du « Montan-Verkaufsamt » autri- chien. La fiiure à donne, par comparaison, la courbe théorique et la courbe observée. L’accord e-,t très satisfaisant au début et montre que dans les 15 pre-
.