• Aucun résultat trouvé

^^' \i^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) Sciences CorporatiGn. L25 m I)i0tç)gra(diic 1.0. m lu. Vi

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "^^' \i^ IMAGE EVALUATION TEST TARGET (MT-3) Sciences CorporatiGn. L25 m I)i0tç)gra(diic 1.0. m lu. Vi"

Copied!
132
0
0

Texte intégral

(1)

\i^

IMAGE EVALUATION

TEST TARGET (MT-3)

1.0

1.1

|50 ^^" D^M

Vi 122 122 m 2.0

lUu

^ I

M

L25 m

1.4 1.6

I)i0tç)gra(diic

Sciences CorporatiGn

^^'

33WISTMAINittur^

WIUTIR.N.Y. USlIO (716) •73-4503

(2)

CIHM/iCMH

Microfiche

Séries.

CIHIVI/ICMH

Collection de

microfiches.

CanadianInstitute for Historical Microreproductions/ institutcanadiende microreproductionshistoriques

\\

(3)

TechnicalandBibliographie Notes/Notes technique»etbibliographiques

TheInstitutehas attemptedto obtainthebest originalcopyavailablefor filming.Features ofthis

copy whichmaybebibliographically unique, whichmayalteranyoftheimage*inthe reproduction, orwhich maysignificantlychange the usualmethodof filming. arecheckedbelow.

0Coloured

covers/

Couverturedecouleur

I j

Coversdamaged/

D

D D D D

D

Couvertureendommagée

Coversrestoredand/or laminated/

Couverture restauréeet/oupelliculée

Covertitle missing/

Letitredecouverturemanque Colouredmaps/

Cartes géographiques en couleur

Coloured ink(i.e. otherthanblue or black)/

Encredecouleur(i.e.autrequebleueou noire)

I

I

Coloured platesand/orillustrations/

Planches et/ouillustrationsencouleur Soundwithother material/

Reliéavecd'autresdocuments

Tightbindingmaycauseshadowsc'distortion alonginteriormargin/

Lare liureserréepeut causerdel'ombreou dela distortionlelongdelamargeintérieure

Blankleavesaddedduring restoration may

appesrwithinthetext.Wheneverpossible,thèse hâvebeenomittedfrom filming/

Ilse peutquecertainespagesblanchesajoutées lorsd'unerestaurationapparaissentdansletexte, mais, lorsque celaétaitpossible,ces pagesn'ont pasété filmées.

Additionalcommente:/

Commentairessupplémentaires:

L'Institutamicrofilmélemeilleurexemplaire

qu'il luia été possibledese procurer. Lesdétails

decet exemplairequisontpeut-êtreuniquesdu pointdevuebibliographique, quipeuventmodifier uneimagereproduite,ouqui peuventexigerune modification danslaméthodenormale de filmage sontindiqués ci-dessous.

Colouredpages/

Pagesdecouleur

D D n

Thisitemisfilmedattheréduction ratiochecked below/

Ce documentest filméautauxde réductionindiqué ci-dessous.

Pagesdamaged/

Pagesendommagées

D D D

0Showthrough/

Transparence

Pagesrestoredand/or laminated/

Pagesrestauréeset/oupelliculées Pagesdiscoloured. stained orfoxed/

Pagesdécolorées, tachetéesou piquées Pages detached/

Pages détachées

Quality ofprintvaries/

Qualité inégaledel'impression Includessupplementarymatériel/

Comprenddumatérielsupplémentaire Onlyédition available/

Seuleédition disponible

Pages whollyorpartiallyobscured byerrata slips,tissues, etc., hâvebeenrefilmed to ensure thebest possibleimage/

Lespages totalementou partiellement obscurciesparunfeuillet d'errata, unepelure, etc., ontété filmées ànouveau defaçonà obtenirla meilleureimagepossible.

10X 14X 18X 22X 26X

»X

y

1?.X 16X 20X 24X 28X 32X

(4)

The copyfilmadhare hasbaanraproducad thanks totha ganaroaityof:

Library ofthePublic ArchivasofCanada

L'axampiairafilmé fut raproduitgrflcaàla

générositéda:

Labibliothèquedes Archives publiquesduCanada

Tha imagesappearing hare ara tha beatquality possiblecons^dering the conditionand lagibility oftheoriginalcopy andinkaeplng with the filmingcontractspécifications.

Originalcopiasinprintedpapar covars are filmed beginning with thefrontcoverandandingon thalestpagewith aprintedorillustratedimpres- sion, orthebackcoverwhenappropriate.AH

otharoriginalcopias are filmed beginningonthe

firstpagewith aprinted orillustratedimpres- sion, andandingonthelestpagewith a printed orillustratedimpression.

Thelestrecordedframe on each microfiche shallcontain thasymbol-^>(meaning"CON- TINUED"),orthesymbol (meaning "END"), whicheverapplies.

Maps,plates,charte, etc.,maybefilmedet différentréductionratios.Thosatoolarge tobe

entirelyincludedinone exposurearefilmed beginningintheupperlefthandcorner, leftto rightandtoptobottom, asmanyframesas required.Thefollowing diagramsillustratathe method:

Lesimagessuivantes ontété reproduitesavecle plusgrandsoin,comptetenudelacondition et delanettetédel'exemplairefilmé, eten conformitéaveclesconditionsducontratde filmoge.

Lee exemplairesoriginauxdontlacouvertureen papierestimpriméesontfilmésencommençant parlepremierplat etenterminantsoitparla dernièrepagequicomporte uneempreinte d'impressionoud'illustraticn, soitparlesecond

plat,selonlecas.Touslasautresexemplaires originauxsontfilmésencommençantparla

premièrepagequicomporte uneempreinte d'impressionoud'illustrationetenterminantpar la dernièrepagequicomporta unetelle

empreinte.

Undessymbolessuivants apparaîtra surla dernièraimage de chaquemicrofiche, selonle cas:lesymbole

signifie"A SUIVRE",le

symbole

V

signifie"FIN".

Lescartes,planches,tableaux,etc., peuventêtre filmésèdestauxderéduction différents.

Lorsqueledocumentest tropgrand pourêtre reproduiten unseulcliché, ilest filméèpartir

del'anglesupérieur gauche, de gaucheèdroite, etdehautenbas,an prenantlenombre d'imagesnécessaire.Lesdiagrammessuivants illustrantla méthode.

i

**

2 3

r

2 3

'

* 5 6

(5)

mtmm

(6)
(7)

!''"_'," .&1«

7*11

-

n

'?f

m*

'"Al

(8)

/

RECHERCHES

SUR LA FUSION

DU

FRANCO-NORMAND ET DE L'ANGIMAXON

PAR

J.-P.

THOMMEREL,

Hoctrur i»-Stttxts it la iarultt it |lart«.

PARIS.

Chfz POURCHET Pèrb, rue des GrèsSorbonnc, 8r HINGRAY, rue de Seine Saint-Germain, IG;

SILVESTRE, rue des Bons-Enfants, 30.

LONDRES.

CiiFZ VV. PICKERING, Cbancery Lane, 57.

1841.

(9)

s{

PARIS.

IHPHIMRItlK l>R »F:U;LK,

ItiivFranroi»Mii'on,H.

(10)

'F

/

\ i

A M. TH. JOUFFROY,

^

MKUBIII! DR l'iXSTITI'T, ETC.

econnatiisance.

1 :

(11)

w

^*

il.- hy

\

W

\\

(12)

AVANT-PROPOS.

Ceuxqui prennentintérêtaux progrèsde renseignement universitaire, n'ontpu oublier les améli-^rationsqu'y ap- porta) ilya deuxans, M. deSalvandy. Pénétré de l'im- portancede l'étude des langues vivantes,etsentant que la

Francenedevait plus,encela, resterau-dessous desnations lesplusciviliséesde l'Europe, M. de Salvandyrendit, par unan-êté*du21 août 1838, lescours d'allemandet d'an- glaisobligatoiresdanslescolléesdeParis, admitces lan- gues aux honneursdes concours généraux, éleva ceux qui lesenseignaientaurangdeprofesseurs,enexigeant,pourla chairederhétorique,legradede licencié-es-lettresouautre gradeéquivalent. Plustard, M. Villemain a confirmé les sagesaméliorations deson prédécesseur, et, deplus, il a

* Danslenuméro du Journal de l'Instruction publique qui contient cet arrêté, ontrouve unrapport dans lequelM.Jouffroy, membrede rinslitut, faitsentir,d*unemanièreaussi justequefirappanle,combien l'enseignement des languesvivantes avait besoindes encouragements uni- versitaires: «Cequiénerverenseignement deTanglaisdanslescollèges,»

ditcesavantacadémicien, c*estquMln*estpas honoré.Commentveut-on quelesélèvesprennent decetteétudeuneopinionquePUniversitésemble nepas en avoir? L'anglais et Pallemandn*ont pointdecouronnesau concours général; les maîtressontdesimples maîtres, et n'ont pasle titrede professeurs; enfin,et surtout,lescours n'ensont point obliga- loires, etc. «

(13)

2

nugmenlé le nombre des piolesseurs et doublé le temps consacréà ces éludes.

A

son tour, M. Cousina montré, parses circulairesdu 27aoûtetdu10septembredernier, touteVimportancequ'il attache à un sérieuxenseignement des languesvivantesdans tescollèges. Grâce à lui, ce n'estplusentre lesclasses etac- cessoirementqueleslangues vivantes sont enseignées; ellesont leur place déterminée dans le cadre régulier des leçons du collège. Puis» ila su élevercetenseignementà unehauteur digne de l'Université, en demandant aux professeurs de comparer, dans leurscours, leschefs-d'œuvre de la Grèce etde

Rome

avecceuxdel'Allemagne etde l'Angleterre.

Telles sont les améliorations apportées par M. Cousin dans l'étudedes languesvivantes, et, sansdoute, nouslui

devons beaucoup. Maisnereste-t-il plusrien à faire pour atteindrelebutqu'onse propose?....

On

veutdonnerune haute importance à ce nouvel enseignement; et, malgré

l'arrêtédeM. deSalvandy, l'anglais etl'allemand sont les seuleséludesuniversitairesauxquelles, cotteannée, onne promette point de couronnesauconcoursgénéral!....

On

désire qu'à la sortiedeses classes, unjeune

homme

com- prenneet

même

parle l'anglaisou l'allemand;et, d'après

l'arrêtéde M.leministre,l'élèvedoittout-à-faitabandonner ce genre d'étudeà lafîn de laseconde, deuxansau moins avant sa sortie ducollège, lorsqu'une conférencedansla

languequ'ilaapprise,conférence adaptéeauxtravauxdela

rhétoriqueetdelaphilosophie,suffirait, chaque semaine, nonpas seulementpourmaintenir, mais pour perfectionner ses connaissancesdansl'uneoul'autredeceslanguesetde ceslittératures!...

Voilà r' qu'afait , depuisdeux ans, l'Université pour unir dans un

même

enseignement les langues modernes

^^Mi

(14)

aveccellesde l'antiquitéclassique; et nous pouvons espé- rer que,danssamarche progressive, elle achèvera bientôt, unecouvresidignedeses soins.

Deleur côté,lesnouveauxprofesseursont voulu prouver qu'ilsétaientdignesdurangauquel les avait appelésune

juste appréciationdes besoinsdel'éducationen France. Les unsont faitourevu des grammaires et d'autres livresélé- mentaires, dont la méthodeet laclarté constatent en eux un méritesolide; les autres, dignes émules des Adelung

,

des

Grimm,

desJohnson, d*» Webster, des Richardson,elc,

ont entrepris deces grands travaux où des connaissances profondes doivents'unir à une patience à toute épreuve:

ils ont

commencé

des dictionnaires sur les bases d'une savante philologie, etils nous font espérer quebientôt la France n'aura plusrienà envier,sous ce rapport, à l'An- gleterreetà l'Allemagne.

Pour moi, j'ai désiré apporter aussi

mon

denier à ce vaste trésordeconnaissances; et j'ai reprir,sur lesorigines de l'anglais, un travail auquelj'avaisdéjàdonnébiendu temps, pensantqu'on neverrait pas avecindifférencecom- ment se sont unis le franco-normand etl'anglo-saxon, et quellesloisont présidé àla fusiondecesdeux langues.

Cetravail m'apresque toujoursoccupé depuisdeuxans;

etpourtantcen'est,en quelquesorte, qu'unessaiquejepu- blie. Cependant,tout incomplet qu'ilest,j'espèrequ'on ne

le lirapassansquelque intérêt , etqu'on yverradu moins

lapreuvede recherches consciencieuses.

Mon

cœur

me

faitun devoirdementionner ici,avecdes sentiments de reconnaissance, M. Joufl'roy,

membre

de

rinslitut, M. Defauconpret, directeurducollège Rollin, et

IVI. Rinn, professeur de rhétorique, qui

, parl'affectueuse

(15)

w

li

bienveillancede leurs conseilsetdeleursencouragements

,

m'ontsoutenudanslecoursdemesrecherches.

Il estjustequejetémoigneaussi mes remerclmentsaux conservateurs des bibliothèques de Paris, du MuséeBri- tannique etdes rôles de laTour deLondres» en qui j'ai

trouvé souventde l'amitié, toujoursde l'empressement

,

lorsquej'aieuoccasionde m'adresset àeux.

Tout récemment deretourd'un nouveauvoyageen An-

gleterre, j'ai besoin aussi d'exprimerpubliquementcom- bienj'aiététouchédel'accueilcordialquej'y ai reçu,non seulement de mes amis, mais encoredetouteslesautres personnes aveclesquellesj'ai eu des relations, etqui, con- servantde vives sympathies pourla France, s'aflligentd(;

voirl'harmonie troublée entredeuxnations,que tant du raisonsappellentà marcher ensembleà latêtede la civili- sation européenne.

'' ' Il '

Paris,le12oclobre 1840.

u

(16)

INTRODUCTION.

•y i. .''',!

1.. i i'» , >;.

t f

APERÇU

SCR LES OniGINBS DU FRANCO-NORMAND BT DRL*ANGLO-SAXON. ''' .' V

Danslepoème leplus ancienqui existe enanglo-saxon, dans Béowulf/ nous voyonsle héros partirdunord de la

Germanie, ets'avancer vers leDanemark, à la têted'une trentaine d*hommes, contre un monstre qui rappelle et surpasse toutcequela mythologie grecque nous représente deplusterrible. Quiêtes-vous, » leurdemandeleThane préposéà lagarde descôtes, « qui ôtes-vous, guerriersque

protègentdescottes den^ailles, et qui êtes venus ici, vo- guantsur les vagues écumanies de la merprofonde?» Ija

cheflui répond: «Nous

sommes

dela racedesGéates. »

We

syntgum-cynncs Geâlaleôde' (v.517—8).

Telleest l'épigraphequ'unécrivain moderne a miseen

têted'un ouvrage' dephilologie assez remarquablesur la

languefrançaise,et, latraduisant,ce

me

semble, avecunpeu tropdeliberté,ilafaitdire, en quelque sorte, à tous les Français:« Nous

sommes

delaracedes peuplesgothiques.»

> Motàmot:Nous sommes,quantànotre rare,peupledes Géates.

^M.Mourait)deSourdeval,Éludesgothique».

(17)

r

Cequel'auteuravance dans son épigraphe, ilcherche à le prouverdansle cours de son livre. Plusieursécrivains, en examinantles

mêmes

matériaux, sont parvenus à des conséquences toutes différentes, et ont prétendu prouver queles Français, ainsi quela languequ'ilsparlent, vien- nent des Celtes, premiershabitantsdelaGaule. Lesconsé- quences

me

paraissent poussées troploindepartetd'autre, etl'espritdesystème a conduitàl'erreur. Essayonsdetrou- ver lavérité dans l'examendesfaits.

LorsqueCésar pénètredanslaGaule,c'est leceltique*que l'onparledans presquetout ce pays,du Rhôneà l'Océan

,

delaGaronneàlaMeuse. Sesvictoires,lesonzecent quatre- vingt-douzemille

hommes

qu'il tueou faittuer, les hon- neursque les indigènesobtiennent sous lesempereurs qui

lui succèdent, établissent etconsolident la langue latine

dans une grandepartiedelaGaule:c'estpendantplusieurs siècleslalangueofficielle. Lepeuple lui-mêmeessaiede la parlerdansunidiome où leceltiquedomineplusoumoins, suivant leslocalités.

MaislesFrancs, dont le langageavait de l'analogie avec celui des Goths, pénètrent à leur tourdans laGaule. Clovis défait àSoissons le dernier des générauxromains dansce pays,et finit parétendre sadominationdu RhinauxPyré- nées. Mais, à partlabataillede Tolbiacetcelle deVouillé,

il le laitsansgrandeeffusionde sang,etpresqueuniquement

*TeiiiainCpartemincolunt)qui,ipsorumlinguâ Cellœ,nostraGailiap- pellanlur.J. Cssar, de Bdl.Gall.lib. i,cap.i.

Dansle ii"siècle,Saint-Irénée, évêquede Lyon,quiécrivaitcontre les hérétiques de son temps, dit: Orationisartemnonexquires à nobisqui apud Cellascommoramiir, et in barbarumsermonem plerumque avo- cvawxT.Proem.lib.adv. hares.eXc.f'oy, L*abbédeLarue,//i-v'.des Bardes, Jniigteurs, etc., 1.1.p.v, elsuiv.

(18)

ivec

>vis Isce rré- illé, lent

les qui lavo-

\'des,

parlamort des cher» et des princes sesvoisins. L'établis-

sementdes Francsdans laGaulen'a donc pu quemodifier

la langueetnon la changer.

DeGlovis àGharlemagne, onnevoiten Franceaucunede ces invasionsqui bouleversentunpeuple; onn'yr'^marque quedes commotions intérieuresqui nefontquel'affaiblir:

guerres civiles au dedans, paix au dehors. D'ailleurs, et

Francs et Gauloisavaient fini par sefondreet s'unirsous

la

même

loi, etsurtoutsousla

même

religion,dontlelatin était la langueadoptive. Les éléments du français devaieat doncêtredès-lors,

comme

ils lesontencore de nosjours,

uncomposé où leceltiqueet legothiquesetrouvaientassez souvent,mais où lelatindominait. LessermentsqueI^ouis- le-Germaniqueet lesseigneurs deson armée prononcèrent en 842, peuvent, jusqu'à un certain point, monirer ce qu'était lefrançais d'alors. Toutefois cesserments

me

sem- blentprouver moins qu'onne l'acrujusqu'ici, puisque les

hommes

qui lesprêtèrentétaientdesAustrasiens, des chefs d'armée, et appartenaient, par conséquent, à laclassede ceux au milieu desquels s'était conservé un plus grand nombrede motslatinset germains qu'on n'endevaittrou- verparmi lepeuple, dontlalangueestentréepourbeaucoup dans lefrançais actuel.

Maisbientôt denouvelles invasions vinrent, du moins sur une partie du territoire, relarder les progrèsdecette

langue : jeveux parlerdesinvasionsnormandes.

En

effet, troisansaprès cesserments, Gharles-le-Ghauve se vit attaqué par une armée de JSorthmen qu'il renvoya avecseptmille livresd'argent, au lieu deleschasser avec

le fer.Bientôt ces hardis navigateurs,cesaudacieuxguerriers qui , d'après laChronique de Saint-Gall, devaient avoir, sous lerègne

même

deCharleinagne, passé déjà ledétroitde

(19)

l\

M I

Il i

Gibraltar, reviennent enplusgrand nombre, etrépandent

ladésolation surtoutelaFrance.

En

885, 40,000 Northmen remontent de nouveau la Seine, sur 700barques, assiègentParis, qu'ilsne peuvent prendre, grâce à la noble constancedu comteËudeetde l'évoque Gauselin. Toutefois Charles-le-Gros ne peut faire lever le si^e qu'en promettant dû payer aux assiégeants 7,000 livresd'or, et en leur permettant de ravager etde

pillerlesbordsdela Seine jusqu'en Bourgogne.

Quelques années auparavant (876), unautreNorthman

s'étaitmontréàl'embouchure de laSeine. «

En

ce temps-

»dit laChronique deSaint-Denys*, «vindrenlNormans enFrance par mer, et entrèrenten Saine atout cent bayes (navires). » C'était Hrolf, arrivant d'Angleterre. Banni de son pays^, ils'étaitenfuiavec unetroupe d'aventuriers,qui

laplupartétaient fugitifs

comme

lui. 11remontelaSeineet

débarque à Rouen,le peupleet leclergé, abandonnés parleursdéfenseurs naturels,sesoumettent à lui, àcondi- tionqu'il les protégera contre d'autresbandes deses com-

patriotes.

Aprèsdifférentesentreprises, après dessuccès mêlés de quelquesrevers, HrolfouRollon,

comme

onl'appelleen- suite,faitun traité avecCharles-le-Simple,qui luicèdela Neustrie(Normandie), à condition qu'ilreconnaîtrasasu- zeraineté (911), et sefera chrétien. Trois mille Northmen

sont baptisésavecleur chef.

Quel était le nombre des soldatsde Rollon?L'histoire, ce

me

semble, ne le dit pas. Cependant on peut le trou- verd'unemanièreapproximative.

En

885,

comme

onl'a vu,

' * Don Bouquet, lom.vu, pag. 144.

) Liquet^ Hi»l, deNorm.,I. i.pag. 55,

(20)

40,000

hommes

viennent»sur700barques, assi^ecParis.

Chaquebarque pouvaitdoncporter 57 hommes.

En

876

,

ditlaChroniquedeSaint-Denys, BollonentradanslaSeine avec cent barques, c'esi-àdire, d'après le

môme

calcul, avec5,700

hommes

environ. Sansdoute que, depuis876 jusqu'à911, il dut perdre destroupeset faire des recrues.

Cependant, si l'on en croit un historien anglais, sonar-

mée

ne pouvait |jas être plus nombreuse; car onsait que 3,000

hommes

seulement furent baptisés avec Rollon, et

ildit : « Mostofhiscompanions fotlowedhisexample*.» Ila paru étonnant qu'il soit restéen Normandiesi peu detracesde la langue danoise, au pointqu'à la troisième génération elle était oubliée partout, excepté à Bayeux.

Mais l'étonnementdoit disparaître, quand on réfléchitau

petit nombredescompagnonsde Kollon,etquandonsonge queces guerriers, après s'être unisàdes Neustriennes,de- venaientpourla plupart agriculteurs, lorsque laguerre ne

lesappelait pas auprès de leurchef, et laissaientà leurs

femmes le soin des enfants, qui durent nécessairement parler la langue maternelle. Que pouvaient faire alors 'quelques millierâ d'hommes sur un territoireaussi vaste

quelaNormandie, au milieud'un peuplenombreux, sice n'est prendre la langue qu'ils entendaient parler de tous

<:ôtésautour d'eux. Jesais qu'en 945 eten963, liarold

,

roi de Danemark, vint, puis envoya secourir Richard de Normandie; mais les troupes auxiliaires ne restèrent pas toutesdansce pays, et d'ailleurs, en 963, la plupart des compagnonsde Rollon devaientêtre,

comme

lui,ensevelis dansla tombe. Seulement on peut direque,

comme

les descentes se faisaientgénérniement dans le Bessin, paysoù

*VVhcatoii, Hist. ofifw Norlhmcn, pug. 253.

(21)

!

10

judis s'était étiiblie une colonie saxonneS ledanois qui

alors, sansdoute,différait peudusaxon, dut se maintenir

plus long-temps que partout ailleurs,el qu'il est tout simplequeRichard I" yait envoyésesenfantsapprendrela

langue de ses ancêtres^. Malgrécela, lenombredesmots étrangersconservésdans l'idiomedu Dessinestbienpetit', et sembleprouverque le danoisn'apas exercéuneaction de longue durée sur la langue du peuple, quiest restée surtout celtiqueetlatine.

L'influenceromainesefit beaucoupmoinssentirenBre- tagnequedans lesGaules.

LorsqueCésar, vainqueur desGaulois, fitsapremièredes- cente danslepays des Bretons, iltrouva un peuple

nom-

breux^quiparlait une langueà peu prèssemblable àcelle

de la Gaule ° , et qui était un des grands rameaux de

*Gri^g.deTours{Hist.lib. v, cap. 17), appelleles liabitanlsdeBayeux SaxonesBaiocassinos.

^Quoniani quidem rothonipgensis civilasromanâpotiùsquamdaciscâ ulilui-eloquenlià,etbajocacensisTruitui-frcqucntius daciscâ linguâquam romanâ. Dudo,lib.m,ap. Ducliene,pag. 112.

'VoirContespopulaires, préjugés,patois, etc.,deCarromlisscment de Bayeux, par FrédéricPluquet.Rouen,1834.

'<HomîDumest iiifmitamultitudo.Cxsar,v,12.

ïloivikvOponoi v^aoç,

Diod.Sicul. V,347.

^Tacite(lilen parlant des Bretons: ProximiGaliis el similcssunt....

iniiniversumacstinianti, Giillosvicinumsoluni occupasse....sermo baud multum diversus. J. Agricol. vit.,cup. xi. Je saisque, de nos jours, unsavantavoulufaireentendrepurhaud multumplusqueTacitenedit.

« Il fallaitqueladifférence fût grande,» dit M. Edélestand du Aléril, (Hist»de la Pvés. Scandin., p. 211j,«pourêtre sensible& des étrangers.*

Maisquand onsonge auxmodiOcationsquetetempsfaitsubirauxlat.gues, eldontl'américain,comparéavec l'anglais actuel, est unexemplefrap- pant; quandonconsidère,d'unautrecôté, lespoints de ressemblancequi setrouvent encore, de nos jours, entrelegallois etlebas-breton, rien, cemesemble,nedoitnousporter àexagérerl'opiniondeTacite.

(22)

iqui rien,

11

la langueceltique.

O

général commeuçalaconquêtedeces

diiïéreniestribus qui, pluslard, malgré la bravouredeGa- raciacus, cet autre Vercingétorix, malgré le courage de

Boadicée, reine illustre et malheureuse, ne surent (Mis se réunir* pourrepousserl'ennemi, etfurentforcéesdecéder àla lactiquedeslégionscommandées par Âgricola. Cepays devint province romaine, et paya, paruntributannuel, la paix dontiljouitjusque vers448.

Maisalors Rome, attaquéeaucœur par lesbarbares, fut obligéederappeleràsa défenseses légions des extrémités del'empire; ei laBretagne, accoutuméeàla mollessed'une viepacifique, se trouva sans défense contre les invasions des Pietésetdes Calédoniens.Envainelleimploralesecours d'Aélius; envainellelui dii en gémissant^: «D'uncôtelés barbaresnouschuc-sentdanslamer, del'aulre la mernous repousse surlesbarbares, et il nenous reste que le choix pénibledepérir sous le ferou dans les flots. » Le général romain avaitautrechoseà faire que deprotéger un peuple quine savait passedéfendre.

Danscelte extrémité, les Bretonsenvoyèrent demandev dusecoursauxSaxons, racedeguerriersterribles'dansles

combats, quihabitaient lenord delaGermanie;et, en449, i,600

hommes

commandésparHengestelOrsa, dontl'ori- gineremontait, dit-on, àOdin ^, vinrent chasserlesPietés

' 'Olimregibus parcbant, nuiicpcrprincipesraclionîiMis el sludiis tra- liuntur.Necaliudaiiversus validîssiniasgciHespro nobisulîliusquamquod

iucommunenonconsulunt,etc.Tacit. Agr.xii.

^yoy.Hume,Hist,of Engl.Bocki,cbap. i.

'Saxonespric cRleris hustibuslimentur.Aram.Marcel,uviii,p.526.

Jul.Oral.I,inlaud. Const.p.34.{^^oy, Llngaiil;,Ifist. ofEngl. i,91.)

*Heora hcre-loganwœron twcgen gebrothru. Hengestand Horsa. thc AvœronWihigilses suna. Wiblgilswœs Willlng. Wilta Wecting. Wecta Wodning,etc.ÀiigL-sax.Cliv,h'-x^.

(23)

il;

'^

18

et lesCalédoniens.Bientôtaprès, leur nombres'accroissant parl'arrivéedenouveauxSaxons, auxquelss'étaientjoints des Angles etdes Jutes, tribus voisines, fameuses aussi parleur valeur, ilstournèrent leurs armescontre les Bre- tonseux-mêmes,dontlaplupart périrentsousleurscoups, ou furentrefoulés dans les montagnes de Galles, ou dans

laprovincelointainedeCornouailles.

LaBretagnepritalors le

nom

d'Angleterre (Engla-land), d'unepartiede ses nouveaux habitants qui y importèrent l'anglo-saxon,languesœur detoutes les languesgermani- ques,etquiasurtoutunegrande analogie aveclegothique parléau iv* siècle, dont il nous reste

un

beau

monument

dans le Codex argenteus, traduction des évangélistes, par Uifilas,évêquedes Golhs,enMésie.

En

597,leroi Ethelbertfutconverti àlafoi par l'apôtre

Augustin; et la religion chrétienne, amenant ainsi un changement dansles

mœurs

saxonnes,en préparaunautre danslalanguenationale.

C'estaucommencement du vu' siècle, qu'on trouve en Angleterrelespremiers monuments de l'anglo-saxon* ,si toutefois Béowulf, dont onignore la date,n'est pasanté- rieuràcetteépoque.

Maisvers lafin duviu*siècle, lesSaxonssevoienttrou- blés,dansleurspossessions, parlesinvasionsdes Danois, et le roiAlfred, vaincu pareux(878), est obligédesecacher danslesmarais ducomté deSomerset,d'oùil sort bientôt pour lesvaincreetleurimposerla paix.

On

dit, qu'avantde livrer batailleauxDanois, Alfred,

d^uiséen ménestrel(harper),entradansleurcamp,etque,

' 'yoy,Cbarta: anglo-saxonicaedeJ.M.Kemble,esq.—Lapremièrecharte estde604,etneconlientquequelquesmoisanglo-iaxcni.

I t

(24)

43

lesamusant par des chansons saxonnes, il observa leur n^ligence, et chercha à pénétrer leurs plansultérieurs.

Plustard, Anlaff, roide Danemark, d^uiséde

même,

pé- nétra (937) égalementdansle

camp

d'Athelstane,Sims être reconnuà sonaccent; ce qui prouvequeledanoisdevait peudifférer alorsdel'anglo-saxon.

Alfred aobtenu,ajustetitre, lesurnomdeGrand. Ilfut,

eneffet,ieroi leplusdistingué et l'hommeleplussavantde son époque. Lestraductionsqu'il nous a laisst^ d'Orose,

deBoèce, etde l'histoireecclésiastiquede Bède,serontdes modèlesd'élégance etdebongoût,tant que l'anglo-saxon existera.

En

1002, commençaentre l'Angleterreet laNormandie

cettealliance qui, 64ansplus tard,unitcesdeux pays sous un chefnormand: Etheiredépousa

Emma,

fille de Ri- chard II;etileut,dece mariage, troisenfants, dont l'un fut Edouard, qui, réfugiéen Normandie, souslesrègnesde Knutet de Hardeknut, ne quittace paysque pour aller

monter(1042)sur letrône d'Angleterre,il introduisit

,

avecla noblesse normande, les

mœurs

,lescoutumes et

jusqu'au langagedu peuple,aveclequel ilétaiten quelque

sorte naturalisé. Ce prince prépara ainsi l'avènement de Guillaume sur le trône anglais, et ces luttesentredeux languesqui, aprèss'être repoussées,ontfini parse rappro- cher, s'uniret donner naissanceà une nouvelle langue.

Issu decette union, et allant ensuite puiser aux sources pures de l'antiquité, l'anglais n'apastardéà se distinguer par des chefs-d'œuvre, qui ont missa littératureau rang des plusbelles del'Europe, et qui

me

semblent larendre bien dignequ'on remonteàsesorigines.

Pourbien traitercesujet, il m'a paru nécessaire de re- chercher d'abord ce que nous en dit l'histoire, d'étudier

(25)

Mil

'i

\\

n

ensuite séparémenl ces deux langues>dans leursprincipe»

et leurdécadence,etd'examinerenfin les loisqui ont pré- sidéà leurunion,queplus lard leslanguesclassiques sont venuesembellir. C'est* là, en effet, le planqueje

me

pro-

posedesuivredanscetravail.

'^

. i

ABREVIATIONS.

"m

!

Angl. sujc. Ch.

Anglo-saxon Chrohicle, byJ.ingrain. 4".

1823.

B. ËxcerptaUistorica, byS. Bentley. Loiidon, 1851.

Ch. F. Histoiredeli Normant, par M. Ch. Figeac. i ;

C. J. TheConquest of Ireland, par M. Fr. Michel.

Hardy. Rotuli chartarum in turri Londiniensi asservuti

,

accur. Th. Duffus Hardyesq. 1837.

L. G. LoisdeGuillaume. '

M. de F. Mariede France,édit. de Roquefort.

: li. Rymer. Fœdera, literaietacta publica, nouv. édit.

fi. H. RomandeRou, édit. de Frère.

S. Statutesatlarge.

/^ »e^

fr?

n

(26)

;..;?•}'{>? !•«i-

H

9<•i" ^

H

M' K'> ^ ^ W' -i f<i>i-i-^«?î"^ !^rS'i>^

RECHERCHES

SLR L\ FUSION DU

ET

DE

I/ANfiLO-SAXON.

CHAPITRE

1.

jusqu'à quel point les nornands bt les anglo-saxons o.nT'ILS connu la langue les uns des autbbs.

Après la bataille d'Hastings,

deux

langues se trouvèrent usitées

concurremment en

Angleterre,

la langue des vainqueurs et celle des vaincus, le franco

-normand

et l'anglo-saxon , l'une parlée dans les châteaux par les soldats de

Guillaume, devenus grand

seigneurs, l'autre dans les

chau-

mières par le peuple asservi.

Pendant

plus

de

quatre siècles, ces

deux

langues subsistèrent

en-

semble, le

franco-normand

, pareil à

une

plante exotiquequi, jouissant, sur

une

rive étrangère, de sa terreet de sachaleur natives, prospère

quelque temps

, tandisqu'elle languit et

meurt

bientôt si

on

l'endépouille

^

etl'anglo-saxon,semblableà

un

* Lapremière, etsansdoulcluplusgrande cause do lacorruption du rranco-normand,enAngleterre,date,encITet,dela conquête delaNor- mandieparPhilippe-Auguste, decelteépoque oùlesAnglo-Normandsne peuventplusallerseretremperàlasouicedelalanguenatale.

Références

Documents relatifs

Original copies in printed papar covers are filmed beginning with the front cover and anding on the last page with a printed or illustrated impres- sion, or the back cover

&lt;piatre premiers jours qui suivent le vêlage ; elle peut êtri causée aussi par les coups violents portés sur la mamelle. Mais la cause principale chtz les bonnes laitières c'est

comme il apparoistra par lettres cxprjssos et man-.. 29 pour dix sept mois qu'il a esté audict voiaige dudict Cartier, et poiirhuict mois qu'il a esté ù retourner quérir

pour ce fonds de garantie un cinquième d'un pour cent sur les propriétés d'une valeur de moins de $5,000.00 et un dixième seulement sur les immeubles d'une plus grande valeur.

Originai copiaa in printad papar covara ara fiimad baginning with tha front eovar and anding on tha iaat paga with a printad or iiiuatratad impraa- sion. or tha back covar

Lea axemplaires originaux dont la couverture en papier eat imprim^ sont filmte an commandant par le premier plat et en terminant soit par la darniAre paga qui comporta una

Et dans le cas où, à l'expiration de douze mois, l'actionnaire n'a pas satisfait au payement de tous ses arrérages et amendes, alors sur résolution à cet effet, les Directeurs

La politique de l'honorable député de Lotbinière était donc rationnelle, car après ci q ans de vicissitudes pendant lesquelles on a augmenta notre dette publique i^ar des emprunts