Diophante E123
On d´efinit la suite des entiers un par son premier terme u1 = 1 et la formule de r´ecurrence un+1 = jp
2un(un+ 1)k
dans laquelle b· · ·c d´esigne la partie enti`ere par d´efaut. Dans un deuxi`eme temps, on d´etermine la suite des entiers vn d´efinie pour tout entier n > 1 par vn =u2n+1−2u2n−1. D´emontrer que vn est le n−i`eme chiffre dans la repr´esentation binaire d’un nombre irrationnel que l’on d´eterminera.
→ Solution de Bruno Langlois.
Notations : sik ∈Z, on pose rk= 2k√
2 .
Notons que six∈R, on a 2bxc6b2xc62bxc+ 1 donc sik ∈Z, on a : 2rk−1 6rk 62rk−1+ 1 (?)
Montrons tout d’abord le r´esultat suivant : Proposition :pour tout n∈N∗, un=j√
2n−1+√ 2n−2k
. D´emonstration : par r´ecurrence surn.
− La proposition est clairement vraie au rangn = 1.
− Supposons la proposition vraie `a un rang n∈N∗.
• Cas o`un est pair : n= 2k avec k ∈N∗.
On a un= 2k−1+rk−1 donc 2un(un+ 1) = 22k−1+ 2k+ 2k+1rk−1 + 2(r2k−1 +rk−1).
Montrons que (2k+rk−1)2 6
|{z}
(1)
2un(un+ 1) <
|{z}
(2)
(1 + 2k+rk−1)2, ce qui revient `a affirmer que jp
2un(un+ 1)k
= 2k+rk−1, soit un+1 =j√
2n+√ 2n−1k
(proposition au rang n+ 1).
En effet, il est facile de voir que : (2) ⇔ rk−12 <1 + 2k+ 22k−1 , ce qui est vrai car : r2k−1 6 2k−1√
22
= 22k−1 <1 + 2k+ 22k−1.
D’autre part : (1) ⇔ r2k−1+ 2rk−1 >22k−1−2k ⇔ (rk−1+ 1)2 >22k−1−2k+ 1, ce qui est vrai car rk−1+ 1>2k−1√
2 donc (rk−1 + 1)2 >22k−1 >22k−1 −2k+ 1.
• Cas o`un est impair : n= 2k+ 1 avec k ∈N.
On a un= 2k+rk−1 donc 2un(un+ 1) = 22k+1+ 2k+1+ 2k+2rk−1 + 2(r2k−1 +rk−1).
Montrons que (2k+rk)2 62un(un+ 1)<(1 + 2k+rk)2 (\) , ce qui revient `a ´etablir que jp
2un(un+ 1)k
= 2k+rk, soit un+1 =j√
2n+√ 2n−1k
(proposition au rang n+ 1).
Or en tenant compte de (?), on voit que :
22k+1+ 2k+1rk+12rk2− 12 62un(un+ 1)622k+1+ 2k+1+ 2k+1rk+rk+12rk2 . 1
Ainsi, pour ´etablir que (\) est vraie, il suffit de prouver que : 22k+1+ 2k+1rk+12rk2−12 >
|{z}
(3)
(2k+rk)2 et 22k+1+ 2k+1+ 2k+1rk+rk+12r2k <
|{z}
(4)
(1 + 2k+rk)2. On voit facilement que : (4) ⇔ 22k < rk+ 12r2k+ 1 ⇔ (rk+ 1)2 > 22k+1−1, ce qui est vrai vu que rk+ 1>2k√
2 donc (rk+ 1)2 >22k+1 >22k+1−1.
D’autre part : (3) ⇔ 22k− 12 > 12rk2 ⇔ rk2 6 22k+1−1, ce qui est vrai car rk < 2k√ 2 (on ark 62k√
2, l’´egalit´e ne pouvant avoir lieu car√
2 est irrationnel) donc rk2 <22k+1, soit r2k 622k+1−1.
Cons´equences :sin ∈N∗, on a u2n+1= 2n+rn−1 et u2n−1 = 2n−1+rn−2. On en d´eduit que vn=u2n+1−2u2n−1 =rn−1−2rn−2 ∈ {0; 1} [voir (?)].
De plus,
n
P
k=1
vk21−k =
n
X
k=1
21−ku2k+1−22−ku2k−1
| {z }
sommet´elescopique
= u2n+1
2n−1 −2 = rn−1
2n−1 = √ 2bxnc
xn avec
xn= 2n−1√
2 donc lim
n→+∞
n
P
k=1
vk21−k =√ 2.
,→ vn est donc le n−i`eme chiffre dans l’´ecriture binaire de √ 2.
2