L.E.G.T.A. Le Chesnoy TB2−2011-2012
D. Blotti`ere Math´ematiques
Chapitre II
Nombres complexes et trigonom´ etrie
Table des mati` eres
1 Nombres complexes et forme alg´ebrique 2
2 Repr´esentation graphique d’un nombre complexe 3
3 Conjugaison complexe 5
4 Module d’un nombre complexe 6
5 Rappels de trigonom´etrie 7
5.1 Enroulement de la droite r´eelle autour du cercle unit´e . . . 7
5.2 D´efinition du cosinus et du sinus d’un nombre r´eel . . . 7
5.3 Valeurs remarquables de cosinus et de sinus . . . 7
5.4 Formules de trigonom´etrie . . . 8
6 Les nombres complexes de la formeeiθ, avec θ∈R 9 7 Les formules d’Euler 10 8 Les formules de de Moivre 10 9 Nombres complexes de module 1 10 10 Formes trigonom´etriques et arguments d’un nombre complexe non nul 11 11 Synth`ese sur trois aspects des nombres complexes 13 12 R´esolution dans C des ´equations du second degr´e `a coefficients r´eels 13 13 Somme et produit des racines d’un trinˆome du second degr´e `a coefficients r´eels 14 14 ´Equations trigonom´etriques 15 14.1 Cas d’´egalit´e de cosinus, cas d’´egalit´e de sinus . . . 15
14.2 ´Etude de l’´equationacos(x) +bsin(x) =c, aveca, b∈R∗ etc∈R . . . 15
1 Nombres complexes et forme alg´ ebrique
Th´eor`eme 1 (existence et caract´erisation de l’ensemble des nombres complexes) : Il existe un unique ensemble muni d’une addition et d’une multiplication, appel´e ensemble des nombres complexes, not´eC, v´erifiant :
1. CcontientR;
2. l’addition et la multiplication dans Cprolongent celles de Ret suivent les mˆemes r`egles de calcul ; 3. il existe un ´el´ementideCv´erifianti2=−1 ;
4. tout ´el´ementz deCs’´ecrit de mani`ere unique sous la forme : z=a+ib, avecaet br´eels appel´ee forme alg´ebrique de z.
Remarques
1. Soita∈R. Alors, d’apr`es le 1. du th´eor`eme 1, on a :a∈C. Sa forme alg´ebrique est : a+i0
que l’on note simplement a.
2. La forme alg´ebrique du nombre complexeiest : 0 +i1 que l’on note simplement i.
Exemple 1 :Les nombres−1 +i, 1 3 +7
5iet√ 2−3
7isont des nombres complexes.
D´efinition (partie r´eelle, partie imaginaire, module d’un nombre complexe) : Soit z ∈ C. Alors d’apr`es la propri´et´e 4 du th´eor`eme 1, il existe un unique couple (a, b)∈R2 tel que :z=a+ib. On dit que :
1. aest la partie r´eelle dez et est not´eeRe(z) ; 2. b est la partie imaginaire dez et est not´eeIm(z) ; Remarques
1. La partie r´eelle et la partie imaginaire d’un nombre complexe sont des nombres r´eels.
2. On peut reformuler la propri´et´e 4 du th´eor`eme 1 comme suit. Pour tout z1, z2∈C, on a : z1=z2⇐⇒
Re(z1) =Re(z2) et
Im(z1) =Im(z2) .
On peut ainsi ramener une ´egalit´e entre nombres complexes `a deux ´egalit´es entre nombres r´eels ; ceci peut s’av´erer tr`es utile dans la r´esolution de certaines ´equations mettant en jeu des nombres complexes (cf.
exercices 5 et 6).
⋄ Exercice 1
1. Simplifier l’´ecriture de :i2,i3,i4,i5,i6,i7,i8,i9. 2. (a) Soient z1et z2les nombres complexes d´efinis par :
z1= 2−i ; z2= 1 + 3i.
D´eterminer la forme alg´ebrique, la partie r´eelle et la partie imaginaire des nombres complexes suivants.
a) z1+z2 b) z1−z2 c) z21 d) z22
e) z1z2 f) (z1+z2)2 g) z21+ 2z1z2+z2 h) (z1−z2)2 i) z12−2z1z2+z22 j) z12−z22 k) (z1−z2)(z1+z2)
(b) Qu’observe-t-on ?
Propri´et´e (caract´erisation des nombres r´eels) :Un nombre complexe est r´eel si et seulement si sa partie imaginaire est nulle, i.e. :
∀z∈C z∈R⇐⇒Im(z) = 0.
D´efinition (imaginaire pur) : Un nombre complexe est appel´e imaginaire pur si sa partie r´eelle est nulle.
Exemple 2 :Les nombres 2i,−2 9iet i√
7 sont des imaginaires purs.
⋄ Exercice 2 :D´emontrer que pour tout nombre complexez, on a :
z2∈R⇐⇒
z∈R ou
z est imaginaire pur .
Th´eor`eme 2 (inversibilit´e et inverse d’un nombre complexe non nul) :Soit z un nombre complexe non nul.
1. Il existe un unique nombre complexez′, appel´e inverse dez, not´ez−1 ou 1
z, tel que : zz′ =z′z= 1.
2. Si z=a+ib(a, b∈R) est la forme alg´ebrique dez, alors la forme alg´ebrique de 1
z est donn´ee par : 1
z = a
a2+b2 −i b a2+b2.
Notation :Si z1et z2sont deux nombres complexes, alors on note : z1
z2
le nombre complexez1z2−1=z1
1 z2
.
⋄ Exercice 3 :Soientz1 etz2 les nombres complexes d´efinis par : z1= 1
2−3i ; z2= 3−4i 1 +i. D´eterminer la forme alg´ebrique dez1 et dez2.
2 Repr´ esentation graphique d’un nombre complexe
Pour toute la suite de ce texte, on fixe un rep`ere orthonorm´e (O;−→i ,−→j) du plan.
D´efinition (point du plan associ´e `a un nombre complexe) :Soitz∈R. On notez=a+ib(a, b∈R) sa forme alg´ebrique. On d´efinit le pointM(z) du plan comme ´etant le point du plan de coordonn´ees (a, b) dans le rep`ere (O;−→i ,−→j). Le pointM(z) est appel´e point du plan associ´e `az.
Exemple 3 :Ci-dessous, est repr´esent´e le pointM(3 + 2i) associ´e au nombre complexe 3 + 2i.
1 2 3
−1
1 2 3 4 5
−1
bM
⋄ Exercice 4 :Repr´esenter graphiquement les points suivants.
a) M(0) b) M(1) c) M(−3) d) M(i)
e) M(−2i) f) M(5 + 2i) g) M(5−2i) h) M(−5 + 2i)
D´efinition (affixe d’un point du plan) : Soit M un point du plan, de coordonn´ees (a, b) dans le rep`ere (O;−→i ,−→j). On appelle affixe deM, et on notezM, le nombre complexea+ib.
Exemple 4 :On consid`ere les trois pointsM1,M2et M3du graphique suivant.
1 2 3 4 5 6
−1
1 2 3 4 5 6
−1
−2
b
M1
b M2
bM3
L’affixe deM1 estzM1 =−1 + 2i, celle du pointM2est zM2 = 3−iet celle du point M3 estzM3= 4 + 5i.
Propri´et´e (Cest en bijection avec les points du plan) : L’application : z7→M(z)
deC vers l’ensemble des points du plan est bijective. Sa bijection r´eciproque, qui va de l’ensemble des points du plan versC, est donn´ee par :
M 7→zM.
Remarques
1. Cette correspondance biunivoque entreCet l’ensemble des points du plan nous permettra de≪visualiser≫ non seulement Clui-mˆeme, mais aussi plusieurs notions introduites ci-apr`es. Elle ne sera utilis´ee, ici, que comme un moyen de rendre concrets des concepts, qui, sans l’illustration g´eom´etrique, seraient peut-ˆetre moins ´evidents `a saisir.
2. On souligne que ce lien t´enu entre C et l’ensemble des points du plan fournit un outil puissant pour d´emontrer des r´esultats en g´eom´etrie, par exemple, via des calculs sur les nombres complexes. Cet aspect des nombres complexes n’est pas au programme de TB.
⋄ Exercice 5 :Montrer que l’ensembleE des pointsM du plan d’affixez v´erifiant : z2 est imaginaire pur
est la r´eunion de deux droites du plan. On donnera une ´equation cart´esienne de chacune de ces droites et on les repr´esentera graphiquement.
3 Conjugaison complexe
D´efinition (conjugu´e d’un nombre complexe) :Soitzun nombre complexe, de forme alg´ebriquez=a+ib (a, b∈R). On d´efinit le conjugu´e dez, not´ez, par :
z=a−ib.
Exemple 5 :Le conjugu´e dez1=−2 + 3i estz1=−2−3i, celui dez2= 1−iestz2= 1 +i.
⋄ Exercice 6 :R´esoudre l’´equation :
(E) : iz−2z=−1 +i d’inconnuez∈C.
Th´eor`eme 3 (caract´erisation des r´eels et des imaginaires purs) :Soitz∈C. On a les deux ´equivalences suivantes.
1. z∈Rsi et seulement siz=z.
2. z est imaginaire pur si et seulement siz=−z.
⋄ D´emonstration
Propri´et´e (repr´esentation graphique du conjugu´e d’un nombre complexe) :Soitz∈C. Alors le point du planM(z) associ´e `az est le sym´etrique du point du planM(z) associ´e `azpar rapport `a l’axe des abscisses (Ox).
bM(z)
bM(z)
Remarque :Deux nombres complexes sont ´egaux si et seulement si leurs conjugu´es sont ´egaux.
Th´eor`eme 4 (propri´et´es alg´ebriques de la conjugaison complexe) 1. ∀z1, z2∈C z1+z2=z1+z2
2. ∀z1, z2∈C z1−z2=z1−z2
3. ∀z1, z2∈C z1z2=z1z2
4. ∀z∈C∗=C\ {0} 1
z
= 1 z 5. ∀z1∈C ∀z2∈C∗
z1
z2
= z1
z2
⋄ D´emonstration
⋄ Exercice 7 :Soitn∈N∗. Montrer que le nombre complexeZ d´efini par : Z= (3 + 4i)n+ (3−4i)n est r´eel.
4 Module d’un nombre complexe
D´efinition (module d’un nombre complexe) :Soitzun nombre complexe, de forme alg´ebriquez=a+ib (a, b∈R). On d´efinit le module dez, not´e|z|, par :
|z|=p a2+b2.
Remarque :Le module d’un nombre complexe est un nombre r´eel positif ou nul.
Exemple 6 :Le module dez= 1−2iest|z|=p
12+ (−2)2=√ 5.
Propri´et´e (interpr´etation g´eom´etrique du module d’un nombre complexe) :
1. Soit z ∈ C. Alors le module de |z| est ´egal `a la distance OM(z) de l’origine O au point du plan M(z) associ´e `a z.
2. Soient z1, z2∈C. Alors|z1−z2|est ´egal `a la longueurM(z1)M(z2).
1 2 3 4 5
−1
1 2 3 4 5 6
−1
−2
−3
−4
−5
|z1−z2|=M(z1)M(z2)
|z|=OM(z)
bM(z)
b
O
b
M(z1)
b
M(z2)
⋄ Exercice 8 : Calculer |1|,|i|,|1 +i|et | −√ 2 + 2i|.
⋄ Exercice 9 :Montrer que l’ensembleCdes pointsM du plan d’affixezv´erifiant :
|z−1 + 2i|= 50
est un cercle. On donnera une ´equation cart´esienne de ce cercle et on le repr´esentera graphiquement.
Th´eor`eme 5 (propri´et´es du module) 1. ∀z∈C zz=|z|2
2. ∀z1, z2∈C |z1z2|=|z1| |z2| 3. ∀z∈C∗
1 z
= 1
|z| 4. ∀z1∈C ∀z2∈C∗
z1
z2
=|z1|
|z2|
5. ∀z1, z2∈C | |z1| − |z2| | ≤ |z1+z2| ≤ |z1|+|z2| (in´egalit´e triangulaire)
⋄ D´emonstration
⋄ Exercice 10 :Soient z1et z2les nombres complexes d´efinis par : z1= 3−4i ; z2= 2 + i
2. 1. Calculer|z1|et |z2|.
2. Calculer|z1+z2|,|z1z2|et
z1
z2
. 3. Soitn∈N∗. Calculer|z1|n.
5 Rappels de trigonom´ etrie
5.1 Enroulement de la droite r´ eelle autour du cercle unit´ e
Soient (O;−→i ,−→j) un rep`ere orthonorm´e du plan.
On note :
• Ile point du plan tel que−→OI =−→i ;
• I′ le sym´etrique de Ipar rapport `a O;
• J le point du plan tel que−→
OJ =−→ j ;
• J′ le sym´etrique de J par rapport `a O.
Soit C le cercle de centre O et de rayon 1. La tangente au cercle C en I, gradu´ee comme il est indiqu´e ci-contre, repr´esente l’ensembleRdes nombres r´eels.
On enroule cette droite autour du cercleC. Ainsi, `a chaque nombre r´eelxde la droite correspond un point deC, not´e m(x).
Comme le p´erim`etre du cercleC (de rayon 1) vaut 2π, par cet enroulement, le r´eel
• 0 est envoy´e surI, doncm(0) =I;
• π2 est envoy´e surJ, doncm(π2) =J;
• −π2 est envoy´e surJ′, doncm(−π2) =J′;
• πest envoy´e surI′, doncm(π) =I′;
• 2πest envoy´e surI, doncm(2π) =I.
R
b
O
b
×
0 I Cb
J
bI′
b
J′
b
m(x)
×
1×
−1×
x5.2 D´ efinition du cosinus et du sinus d’un nombre r´ eel
On conserve les notations introduites dans la section pr´ec´edente.
D´efinition (cosinus et sinus d’un r´eel) :Soitx∈R.
•Le cosinus dex, not´e cos(x), est l’abscisse du pointm(x).
• Le sinus dex, not´e sin(x), est l’ordonn´ee du pointm(x).
Remarque : On a vu dans le cours de g´eom´etrie dans le plan qu’il existe un lien t´enu entre le cosinus et le produit scalaire deR2.
Exemple 7
• Dem(0) =I, on d´eduit cos(0) = 1 et sin(0) = 0.
• Dem(π2) =J, on d´eduit cos(π2) = 0 et sin(π2) = 1.
• Dem(π) =I′, on d´eduit : cos(π) =−1 et sin(π) = 0.
⋄ Exercice 11 : Appliquer le th´eor`eme de Pythagore `a des triangles≪bien choisis≫, pour r´epondre aux questions sui- vantes.
1. D´eterminer cos(π4) et sin(π4).
2. D´eterminer cos(π3) et sin(π3). R
b
O
b
×
0 I Cb
J
bI′
b
J′
b
m(x)
×
1×
−1×
xb
sin(x)
b
cos(x)
5.3 Valeurs remarquables de cosinus et de sinus
La table des valeurs de cosinus et sinus suivante, est `a connaˆıtre par coeur, ou (mieux) `a savoir retrouver `a l’aide du cercle trigonom´etrique.
x 0 π 6
π 4
π 3
π 2
2π 3
3π 4
5π
6 π
cos(x)
sin(x)
5.4 Formules de trigonom´ etrie
Propri´et´es (´el´ementaires du cosinus et du sinus) 1. Pour toutθ∈R:
−1≤cos(θ)≤1 et −1≤sin(θ)≤1.
2. Pour toutθ∈R,k∈Z:
cos(θ+ 2kπ) = cos(θ) et sin(θ+ 2kπ) = sin(θ).
3. Pour toutθ∈R:
cos(−θ) = cos(θ) et sin(−θ) =−sin(θ).
4. Pour toutθ∈R:
cos2(θ) + sin2(θ) = 1.
El´´ ements de preuve :Ces propri´et´es se d´eduisent directement de la d´efinition g´eom´etrique du cosinus et du sinus. La derni`ere est une cons´equence du th´eor`eme de Pythagore.
Propri´et´e (transformation d’un cosinus en sinus et r´eciproquement) :Soitx∈R.
1. cos π 2 −x
= sin(x) 2. sin π
2 −x
= cos(x)
El´´ ements de preuve : On peut d´emontrer ces deux propri´et´es en utilisant :
• la d´efinition g´eom´etrique du cosinus et du sinus ;
• la sym´etrie par rapport `a la premi`ere bissectrice qui ´echange abscisse et ordonn´ee.
Th´eor`eme 6 (formules d’addition) :Soienta, b∈R.
1. cos(a+b) = cos(a) cos(b)−sin(a) sin(b) 2. cos(a−b) = cos(a) cos(b) + sin(a) sin(b) 3. sin(a+b) = sin(a) cos(b) + cos(a) sin(b) 4. sin(a−b) = sin(a) cos(b)−cos(a) sin(b)
Id´ee de preuve :On peut d´emontrer la formule 2. en utilisant le lien entre cosinus et produit scalaire. On en d´eduit alors les 3 autres, grˆace aux propri´et´es ´el´ementaires du cosinus et du sinus, et aux transformations de cosinus en sinus et r´eciproquement.
Propri´et´e (formules de duplication) :Soitx∈R.
1. cos(2x) = cos2(x)−sin2(x) 2. sin(2x) = 2 sin(x) cos(x)
Preuve :Les formules de duplication se d´eduisent des formules d’addition (en posanta=b=xdans la formule ad hoc).
Remarque :Un des int´erˆets de ces formules de duplication est qu’elles permettent de calculer des primitives de cos2 et donc de sin2 surR(cf. exercice ci-dessous).
⋄ Exercice 12
1. (a) Exprimer cos2(x) en fonction de cos(2x) pour toutx∈R.
(b) En d´eduire une primitive de la fonction cos2 surR.
2. Donner une primitive de la fonction sin2 surR.
6 Les nombres complexes de la forme e
iθ, avec θ ∈ R
D´efinition (eiθ, avec θ∈R) :Soitθ∈R. On d´efinit le nombre complexeeiθ par : eiθ= cos(θ) +isin(θ).
Propri´et´e (interpr´etation g´eom´etrique de eiθ, avec θ∈R) :Soit θ∈R. Alors le point du planM(eiθ) associ´e `a eiθ est le point du cercle trigonom´etrique qui est tel queθ est une mesure de l’angle (−→i ,−−−−−−→
OM(eiθ)).
C’est aussi le pointm(θ) associ´e `a θpar l’enroulement de la droite r´eelle autour du cercle trigonom´etrique.
1
−1
1 2
−1
θ
b
O −→i
−
→j
bM(eiθ) =m(θ)
⋄ Exercice 13 :Calculer les formes alg´ebriques deei0,eiπ,eiπ2 eteiπ3 et placer les points d’affixes correspondantes sur le cercle trigonom´etrique.
Th´eor`eme 7 (propri´et´es des nombreseiθ, avec θ∈R) 1. Pour toutθ∈R:
Re(eiθ) = cos(θ) et Im(eiθ) = sin(θ).
2. Pour toutθ∈R:
|eiθ|= 1.
3. Pour toutθ∈R:
1
eiθ =e−iθ. 4. Pour toutθ∈R:
eiθ=e−iθ. 5. Pour toutθ1, θ2∈R:
ei(θ1+θ2)=eiθ1eiθ2.
⋄ D´emonstration
⋄ Exercice 14 :R´esoudre l’´equation :
eiπ3 z=eiπ6 d’inconnuez∈C.
7 Les formules d’Euler
Th´eor`eme 8 (formules d’Euler) :Soitθ∈R. On a ; cos(θ) = eiθ+e−iθ
2 et sin(θ) = eiθ−e−iθ 2i .
⋄ D´emonstration
⋄ Exemple 8
1. (a) Soitx∈R. Lin´eariser cos3(x), i.e. ´ecrire cos3(x) comme une somme de termes du type :acos(kx) et bsin(kx) (a, b∈Q,k∈N).
(b) En d´eduire une primitive de cos3 surR.
2. (a) Soitx∈R. Lin´eariser sin3(x).
(b) En d´eduire une primitive de sin3 surR.
♥ Remarque : Plus g´en´eralement, les formules d’Euler permettent de lin´eariser les puissances de cosinus et de sinus, i.e. d’´ecrire cosn(x) et sinn(x) (x∈R, n∈N) sous la forme d’une somme de termes du type :acos(kx) et bsin(kx) (a, b∈Q, k∈N). Ceci est d’un grand int´erˆet dans la recherche de primitives de puissances de cos ou de puissances de sin surR.
8 Les formules de de Moivre
Th´eor`eme 9 (formules de de Moivre) :Soitθ∈R,n∈N. On a ;
cos(nθ) =Re((cos(θ) +isin(θ))n) et sin(nθ) =Im((cos(θ) +isin(θ))n).
⋄ D´emonstration
⋄ Exemple 9
1. (a) Soitx∈R. Exprimer cos(4x) comme un polynˆome en cos(x) et en sin(x), i.e. comme une somme de termes du type :acosk(x) etbsink(x) (a, b∈Q,k∈N).
2. (a) Soitx∈R. Exprimer sin(4x) comme un polynˆome en cos(x) et en sin(x).
Remarque : Plus g´en´eralement, les formules de de Moivre permettent d’´ecrire cos(nx) et sin(nx) (x ∈ R, n∈N) comme un polynˆome en cos(x) et en sin(x).
9 Nombres complexes de module 1
On admet le th´eor`eme suivant qui joue un rˆole crucial dans la suite. Il permettra de d´efinir une autre forme que la forme alg´ebrique pour un nombre complexe (non nul) : la forme trigonom´etrique.
Th´eor`eme 10 (revˆetement du cercle par la droite) :Soitz un nombre complexe de module 1.
1. Existence
Il existe un r´eelθtel que z=eiθ.
2. Unicit´e `a un multiple entier de2π pr`es
Si θ1 et θ2 sont deux nombres r´eels tels que z = eiθ1 et z =eiθ2, alors θ1 et θ2 diff`erent d’un multiple entier de 2π, i.e. : il existek∈Ztel queθ2=θ1+ 2kπ.
Eclairage g´´ eom´etrique sur le th´eor`eme 10
1. Existence : Soitz un nombre complexe de module 1 et soit z =a+ib(a, b ∈R) sa forme alg´ebrique.
Alors le pointM(a, b) est sur le cercle trigonom´etrique (carOM =√
a2+b2= 1). Siθest une mesure de l’angle (−→i ,−−→
OM), alors on aa= cos(θ) etb= sin(θ) et par suite : z=a+ib= cos(θ) +isin(θ) =eiθ.
1
−1
1 2
−1
θ
b
O −→i
−
→j
bM(a, b) =m(θ) b
a
2. Unicit´e `a un multiple de 2π pr`es :Soitz un nombre complexe de module 1 et soientθ1 etθ2 deux nombres r´eels tels que :z=eiθ1 et z=eiθ2.
• Alors les points M(eiθ1) etM(eiθ2) du cercle trigonom´etrique sont confondus.
• MaisM(eiθ1), qui est par d´efinition le point du plan d’affixeeiθ1, est ´egalement le pointm(θ1) du cercle trigonom´etrique associ´e au r´eelθ1par l’enroulement de la droite r´eelle autour du cercle trigonom´etrique.
• De mˆemeM(eiθ2) est le point m(θ2) du cercle trigonom´etrique associ´e au r´eelθ2 par l’enroulement de la droite r´eelle autour du cercle trigonom´etrique.
• Des trois points pr´ec´edents, on d´eduit que les r´eels θ1 et θ2 diff`erent d’un certain nombre de fois la circonf´erence du cercle trigonom´etrique. Enfin, le cercle trigonom´etrique est de rayon 1, donc de circonf´erence 2π.
Exemple 10 :Le nombre complexe 3 5+i4
5 est de module 1. Il existe doncθ∈Rtel que 3 5+i4
5 =eiθ, d’apr`es le th´eor`eme 10. On verra, dans un prochain chapitre, comment l’on peut donner une valeur approch´ee d’unθ v´erifiant 3
5+i4 5 =eiθ.
Remarque :Le th´eor`eme 10 nous donne un r´esultat d’existence et d’unicit´e, modulo un multiple entier de 2π.
En pratique, on rencontrera souvent des nombresaet bv´erifianta2+b2= 1 qui sont des valeurs remarquables de cosinus et de sinus. On pourra alors, dans ces situations concr`etes, donner unθ explicite.
10 Formes trigonom´ etriques et arguments d’un nombre complexe non nul
Th´eor`eme/D´efinition 11 (formes trigonom´etriques d’un nombre complexe non nul) :Soitz∈C∗. Alors il exister∈]0,+∞[ et θ∈Rtels que :
z=reiθ.
1. On dit quereiθ est une forme trigonom´etrique1du nombre complexe z.
2. On a r=|z|, i.e.rest ´egal au module dez.
⋄ D´emonstration
Remarque : Soitz ∈C∗. Alors si z=reiθ (r∈]0,+∞[ et θ∈ R), alorsr est unique (c’est le module de z), maisθne l’est pas. En effet, on a aussi :
. . .=rei(θ−4π)=rei(θ−2π)=z=rei(θ+2π)=rei(θ+4π)=. . .
Plus g´en´eralement, on a z=rei(θ+2kπ), aveck∈Z et ce sont les seules formes trigonom´etriques dez, comme nous l’assure le th´eor`eme suivant.
1. Il existe d’autres terminologies. Ici, on utilise celle de forme trigonom´etrique, mais on peut aussi rencontrer celles de forme exponentielle et de forme polaire.
Th´eor`eme/D´efinition 12 (arguments d’un nombre complexe non nul) :Soitz∈C∗.
1. Soientreiθ1 etreiθ2 deux formes trigonom´etriques dez(r∈]0,+∞[ etθ1, θ2∈R). Alorsθ1etθ2 diff`erent d’un multiple entier de 2π, i.e. il existe k∈Ztel que θ2=θ1+ 2kπ.
2. Soitreiθ (r∈]0,+∞[ etθ∈R) une forme trigonom´etrique dez. On dit queθest un argument dez et on le note arg(z). Commeθn’est d´efini qu’`a un multiple entier de 2πpr`es, on ´ecrit :
arg(z) =θ+ 2kπ, aveck∈Z.
⋄ D´emonstration
Propri´et´e (interpr´etation g´eom´etrique d’un argument d’un nombre complexe non nul) :Soitz∈C∗. Alors arg(z) est une mesure de l’angle (−→i ,−−−−→
OM(z)). Si l’on confond un angle et sa mesure, on a donc : i.e. : arg(z) = (−→
i ,−−−−→
OM(z)) + 2kπ, aveck∈Z.
1 2 3 4 5
−1
1 2 3
−1
arg(z) r=|z|
b
O −→i
−
→j
bM(z)
M´ethode pour passer de la forme alg´ebrique `a une forme trigonom´etrique : Soit z = a+ib un nombre complexe donn´e sous forme alg´ebrique (a, b ∈ R). Pour calculer une forme trigonom´etrique de z, on peut proc´eder comme suit.
1. On calcule le module de z. Pour m´emoire, on a|z|=√
a2+b2. On connaˆıt donc d´ej`ar=|z|. 2. On calcule un argument de z, en r´esolvant le syst`eme d’´equations trigonom´etriques :
(S) :
cos(θ) = a r sin(θ) = b
r
d’inconnueθ∈R, en utilisant, dans les cas≪concrets≫, les valeurs remarquables de cosinus et sinus.
3. On conclut : une forme trigonom´etrique dez estreiθ, avecr=|z|et θsolution de (S).
⋄ Exemple 11 :Soient les nombres complexes :
z1= 3 ; z2=−2 ; z3=i ; z4=−3i ; z5= 2 + 2i.
Donner une forme trigonom´etrique dez1,z2,z3,z4, z5et (z5)2. Th´eor`eme 13 (propri´et´es des arguments) :
1. ∀z∈C∗ arg (z) =−arg(z) + 2kπ, aveck∈Z
2. ∀z1, z2∈C∗ arg(z1z2) = arg(z1) + arg(z2) + 2kπ, aveck∈Z 3. ∀z∈C∗ arg
1 z
=−arg(z) + 2kπ, aveck∈Z 4. ∀z1, z2∈C∗ arg
z1
z2
= arg(z1)−arg(z2) + 2kπ, aveck∈Z
⋄ D´emonstration
⋄ Exercice 15 :Soient les nombres complexes : z1= 4−4i√
3 ; z2=−1 +i.
1. D´eterminer une forme trigonom´etrique de z1et dez2. 2. En d´eduire une forme trigonom´etrique dez1, 1
z2
,z1z2 et z1
z2
.
11 Synth` ese sur trois aspects des nombres complexes
On a vu trois aspects des nombres complexes :
• la forme alg´ebrique ;
• l’interpr´etation g´eom´etrique ;
• les formes trigonom´etriques.
Le diagramme ci-dessous r´esume les liens f´econds qui existent entre ces trois aspects.
b
a
Forme alg´ebrique:z=a+ib, avecaetbr´eels PointM d’affixez6= 0
aest l’abscisse deM best l’ordonn´ee deM
Forme trigonom´etrique:z=reiθ, avecrdans ]0,+∞[ etθdansR Interpr´etation g´eom´etrique
r=OM
θ= (−→i;−−→OM) [2π]
a=rcos(θ) b=rsin(θ)
r=√ a2+b2
θest solution dansRde
cos(θ) = a a2+b2=a
r sin(θ) = b
a2+b2 =b r
b
O −→i
−
→j
bM
r
θ
12 R´ esolution dans C des ´ equations du second degr´ e ` a coefficients r´ eels
Th´eor`eme 14 (solution(s) dansC deax2+bx+c= 0, aveca∈R∗,b, c∈R) :Soit un trinˆome du second degr´e `a coefficients r´eelsax2+bx+c(aveca, b, c∈Reta6= 0 donc), et soit ∆ =b2−4ac son discriminant.
1. Si ∆ = 0, alors l’´equationax2+bx+c= 0 a une unique solution :− b 2a. 2. Si ∆>0, alors l’´equationax2+bx+c= 0 a deux solutions r´eelles : −b−√
∆
2a et −b+√
∆ 2a . 3. Si ∆ < 0, alors l’´equation ax2 +bx+c = 0 a deux solutions complexes conjugu´ees : −b−i√
−∆
2a et
−b+i√
−∆
2a .
El´´ ements de d´emonstration :On commence par mettre le trinˆome du second degr´e sous forme canonique :
ax2+bx+c=a
x+ b 2a
2
− b
2a 2
+c a
!
=a
x+ b 2a
2
−b2−4ac 4a2
!
=a
x+ b 2a
2
− ∆ 4a2
! .
Ensuite, on cherche `a ´ecrire ∆, qui est r´eel, comme un carr´e dansC.
• Si ∆ est positif, alors√
∆ est bien d´efini et on a :√
∆2
= ∆.
• Si ∆ est n´egatif, alors−∆ est positif et√
−∆ est bien d´efini. On v´erifie que : i√
−∆2
= ∆.
On applique alors la troisi`eme identit´e remarquable :
A2−B2= (A−B)(A+B) avecA=x+ b
2a et
B=
√∆
2a si ∆≥0 i√
−∆
2a si ∆<0
pour obtenir le r´esultat. La r´edaction de la fin de la preuve est laiss´ee en exercice.
⋄ Exercice 16 :R´esoudre dansCl’´equation :
(E) : x2+x+ 1 = 0 et donner une forme trigonom´etrique de chacune des solutions.
13 Somme et produit des racines d’un trinˆ ome du second degr´ e ` a coefficients r´ eels
Th´eor`eme 15 (somme et produit des racines d’un trinˆome du second degr´e `a coefficients r´eels) : Soitax2+bx+c un trinˆome du second degr´e `a coefficients r´eels. Alors :
x1 etx2 sont solutions de ax2+bx+c= 0 ⇐⇒ x1+x2=−b
a et x1x2= c a.
⋄ D´emonstration
Application typique n˚1 :Connaissant une racine deax2+bx+c= 0 (par exemple une ≪´evidente≫), on en d´eduit l’autre, `a l’aide dec eta.
Par exemple, on remarque que 1 est solution de 2x2+ 43x−45 = 0. Comme le produit des racines vaut−45 2 (cf. th´eor`eme 15), on en d´eduit,sans calcul, que−45
2 est l’autre racine.
Application typique n˚2 :R´esolution de syst`emes du type
x1+x2=S
x1x2=P d’inconnue (x1, x2), o`u S et P sont des r´eels donn´es.
D’apr`es le th´eor`eme 15,x1 etx2 sont solutions de
x1+x2=S
x1x2=P si et seulement six1 et x2 sont racines de x2−Sx+P. On est donc ramen´e `a r´esoudre une ´equation du second degr´e `a coefficients r´eels, ce que l’on sait faire (cf. th´eor`eme 14).
Etudions par exemple le syst`eme (S´ ) :
x1+x2= 15 x1x2= 26 .
On a :
x1+x2= 15
x1x2= 26 ⇐⇒ x1et x2 solutions dex2−15x+ 26 = 0
⇐⇒ (x1= 2 etx2= 13) ou (x1= 13 etx2= 2).
14 Equations trigonom´ ´ etriques
14.1 Cas d’´ egalit´ e de cosinus, cas d’´ egalit´ e de sinus
Th´eor`eme 16 (cas d’´egalit´e de cosinus, cas d’´egalit´e de sinus) :Soientxet adeux nombres r´eels.
• cos(x) = cos(a) ⇐⇒
x=a+ 2kπ, aveck∈Z ou
x=−a+ 2kπ, aveck∈Z
• sin(x) = sin(a) ⇐⇒
x=a+ 2kπ, aveck∈Z ou
x=π−a+ 2kπ, aveck∈Z
Remarque :Ces r´esultats peuvent se retrouver `a l’aide du cercle trigonom´etrique.
⋄ Exercice 17
1. R´esoudre l’´equation
(E1) : sin(3x) =−
√3 2 d’inconnuex∈]−π, π].
2. R´esoudre l’´equation
(E2) : cos2(x)−sin2(x) = 1 2 d’inconnuex∈R.
14.2 Etude de l’´ ´ equation a cos(x) + b sin(x) = c, avec a, b ∈ R
∗et c ∈ R
Soita, b, c∈R, aveca, b∈R∗ etc∈R.
Une m´ethode de r´esolution de l’´equation acos(x) +bsin(x) =c d’inconnue x∈R 1. On introduit le nombre complexez=a+ib.
2. On calcule une forme trigonom´etrique du nombre complexe (∗) z=a+ib
donn´e sous forme alg´ebrique. En suivant la m´ethode expos´ee page 12, on ´ecritz sous la forme (∗∗) z=reiθ
avecr∈]0,+∞[ et θ∈R. Dereiθ =r(cos(θ) +isin(θ)), (∗) et (∗∗), on d´eduit : a=rcos(θ) et b=rsin(θ).
3. On injecte ces expressions deaetben fonction deretθdans l’´equation initiale et on applique une formule d’addition (cf. th´eor`eme 6).
acos(x) +bsin(x) =c ⇐⇒ rcos(θ) cos(x) +rsin(θ) sin(x) =c
⇐⇒ cos(θ) cos(x) + sin(θ) sin(x) = c
r (division parr6= 0 de chacun des membres)
⇐⇒ cos(x−θ) = c
r (cf. formule d’addition)
En pratique, c
r est souvent une valeur remarquable de cosinus et on est alors ramen´e `a un cas d’´egalit´e de deux cosinus, que l’on sait traiter (cf. th´eor`eme 16).
⋄ Exercice 18 R´esoudre l’´equation
(E) : √
6 cos(x) +√
2 sin(x) =√ 2 d’inconnuex∈R.