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Etre "du matin" ou "du soir" influence-t-il les capacités inhibitrices chez les enfants ?

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Master

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Etre "du matin" ou "du soir" influence-t-il les capacités inhibitrices chez les enfants ?

LECLERC, Marie

Abstract

L'objectif principal de notre recherche consiste à évaluer si les enfants et les jeunes adultes ont de meilleures performances inhibitrices lorsqu'ils sont testés à leur moment préféré de la journée. Afin de ne garder que les individus correspondant à la norme de leur âge, nous avons testés leurs préférences circadiennes à l'aide de questionnaires auto-reportés. Les capacités inhibitrices ont, quant à elles, été mesurées par le biais d'une adaptation du Reading Span que nous avons administrée soit en format ascendant, soit en format descendant. Nous nous attendons à observer chez les enfants de meilleures performances le matin, et ce principalement en format descendant alors que les jeunes adultes devraient présenter de meilleures performances le soir avec un effet du format moins marqué. Les résultats principaux indiquent un effet du format ainsi qu'un effet du moment de l'évaluation sur le nombre d'intrusions totales produites. Certaines de nos hypothèses ont donc été vérifiées bien que notre étude comporte un certain nombre de limites qui seront discutées à la fin de ce travail.

LECLERC, Marie. Etre "du matin" ou "du soir" influence-t-il les capacités inhibitrices chez les enfants ? . Master : Univ. Genève, 2009

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:2503

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Etre « du matin » ou « du soir » influence-t-il les capacités inhibitrices

chez les enfants ?

Mémoire de Master en Psychologie du Développement Juin 2009

Sous la direction

du Professeure Anik de Ribaupierre, du Docteure Catherine Ludwig et du Docteure Delphine Fagot

Marie Leclerc

Leclerm4@etu.unige.ch

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Table des matières

1. Introduction ... 4

1.1 Rythmes circadiens et préférences circadiennes ... 5

1.2 L’effet " Time of Day"... 6

1.3 L’inhibition ... 8

1.3.1 Définition ... 8

1.3.2 L’évolution de l’efficience de l’inhibition avec l’âge ... 9

1.3.3 Effet ToD sur l'inhibition ...11

1.4 l' Interférence Proactive ...11

1.5 Le Reading Span...12

1.6 Objectifs de notre étude ...14

2. Méthode ...16

2.1. Participants ...16

2.2. Procédure...17

2.3. Tâches de sélection et de contrôle ...18

2.3.1.Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ)...18

2.3.2. Children’s Mornigness-Evenigness Preferences (CMEP) scale...19

2.3.3. Children’s Mornigness-Evenigness Preferences Parallel (CMEPP) scale...19

2.3.4. Epreuve verbale: le Mill Hill...20

2.3.5. Test de lecture: l’Alouette ...20

2.4. Le Reading Span...21

2.4.1. Description ...22

2.4.2. Déroulement de la tâche...22

2.4.3. Scores ...23

2.5. Hypothèses opérationnelles...24

2.6. Analyses statistiques ...25

3. Résultats...27

3.1. Questionnaires de préférences circadiennes...27

3.2. Reading Span...28

4. Discussion ...37

5. Références ...43

Annexes ...46

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Résumé

L’objectif principal de notre recherche consiste à évaluer si les enfants et les jeunes adultes ont de meilleures performances inhibitrices lorsqu’ils sont testés à leur moment préféré de la journée. Afin de ne garder que les individus correspondant à la norme de leur âge, nous avons testés leurs préférences circadiennes à l’aide de questionnaires auto-reportés. Les capacités inhibitrices ont, quant à elles, été mesurées par le biais d’une adaptation du Reading Span que nous avons administrée soit en format ascendant, soit en format descendant. Nous nous attendons à observer chez les enfants de meilleures performances le matin, et ce principalement en format descendant alors que les jeunes adultes devraient présenter de meilleures performances le soir avec un effet du format moins marqué.

Les résultats principaux indiquent un effet du format ainsi qu’un effet du moment de l’évaluation sur le nombre d’intrusions totales produites.

Certaines de nos hypothèses ont donc été vérifiées bien que notre étude comporte un certain nombre de limites qui seront discutées à la fin de ce travail.

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1. Introduction

Les psychologues se sont depuis longtemps intéressés aux effets du moment de la journée sur le comportement des individus. La première étude sur le sujet remonte au XIXème siècle. En 1887, Lombard s’est intéressé à l’impact du moment de la journée sur l’importance de la réponse réflexe du genou. Il a ainsi pu mettre en évidence qu’il existe un pattern général ou une heure optimale qui caractérise les performances de chacun (Lombard, 1887, cité par Hasher, Goldstein & May, 2005). En effet, notre organisme est soumis à l’influence de rythmes circadiens d’origine biologique qui modulent notre conduite au cours de la journée. Ces rythmes auraient une incidence sur notre moment préféré de la journée. En effet, Horne et Ostberg (1976) ont démontré l’existence d’un lien entre les rythmes circadiens (mesurés à partir de la température corporelle entre autres) et les préférences circadiennes (évaluées au moyen d’un questionnaire auto-reporté). En ce qui concerne les préférences circadiennes, il existerait des différences interindividuelles certaines personnes étant plus du matin et d’autres du soir. De plus, des différences d’âges seraient également présentes au sein de ces préférences. En effet, des études ont montré, en utilisant des questionnaires à différents moments de la journée, que les préférences circadiennes varient au cours du cycle de vie les enfants préférant le matin, tout comme les adultes âgés, et les jeunes adultes le soir (Hasher et coll., 2005 ; Hasher, Chung, May & Foong, 2002).

Par ailleurs, il y aurait des variations dans les performances cognitives au cours de la journée ; elles seraient meilleures au moment préféré de la journée des individus (Yoon, May

& Hasher, 2000). Le fait d’avoir de meilleures performances cognitives à un moment de la journée est appelé « effet de synchronie ». Ce phénomène se retrouverait aussi bien chez les jeunes adultes que chez les âgés.

D’autre part, certains auteurs ont montré que chez les adultes âgés l’effet délétère du vieillissement sur le fonctionnement cognitif pouvait être nuancé en leur administrant des tâches à leur moment préféré de la journée (Hasher et coll., 2005). Au delà de l’effet de synchronie, la question est de savoir ce que veulent dire les différences d’âge en cognition, puisqu’elles semblent varier en fonction du moment de la journée. Autrement dit, le vieillissement cognitif pourrait ne pas être aussi important que présuméen administrant les tâches au moment préféré des individus.

Un nombre restreint de recherches, portant uniquement sur les compétences scolaires ou le comportement, s’est intéressé aux rythmes circadiens chez les enfants. Si l’on sait maintenant que les enfants préfèrent le matin (Hasher et coll., 2005), aucune étude n’a, à notre

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connaissance, jamais directement examiné le lien qu’il pourrait y avoir avec les performances cognitives évaluées en laboratoire. La question que nous nous posons est de savoir si l’on retrouve également chez cette population des fluctuations en fonction du moment de la journée et le cas échéant qu’elles pourraient être les répercutions de ces fluctuations sur le fonctionnement cognitif.

1.1 Rythmes circadiens et préférences circadiennes

Les rythmes circadiens sont des phénomènes biologiques qui se répètent à intervalles réguliers dans le temps que l’on retrouve aussi bien chez les êtres humains, chez les animaux ou encore chez les végétaux. Ils sont appelés circadiens car ils suivent approximativement un cycle de 24 heures. Il existe une grande variété de rythmes circadiens qui influencent le fonctionnement physiologique de l’être humain, tel que l’alternance veille-sommeil, la température du corps, les battements cardiaques etc. Les rythmes circadiens jouent également un rôle important dans le traitement de certaines maladies (Hasher et coll., 2005). Ces rythmes sont mesurables de manière objective au moyen de la température corporelle ou du rythme cardiaque par exemple.

Selon Schmidt, Collette, Cajochen & Peigneux (2007), il existerait des différences interindividuelles dans les rythmes circadiens influençant ainsi le comportement et le cours de la journée des individus. Ces différences de timing expriment nos moments préférés de la journée pour faire des activités ainsi que nos habitudes de sommeil. C’est le reflet d’un chronotype propre à chaque personne mesurable à l’aide de questionnaires qui nous donnent alors les préférences circadiennes des individus. En effet, il existerait des différences interindividuelles dans les préférences circadiennes, chaque personne ayant son moment optimal dans la journée qui lui est propre. Le moment préféré de la journée des individus a un impact non négligeable sur les tâches cognitives comme la reconnaissance, le contrôle de l’inhibition, le fonctionnement exécutif, la persuasion, les stéréotypes et la mémoire implicite et explicite (Wickersham, 2006). Par exemple, durant leur moment non optimal de la journée, les individus semblent plus se baser sur des stéréotypes pour faire des jugements sociaux par rapport à leur moment optimal. Ceci est également valable pour la persuasion. En effet, les individus se laissent plus facilement convaincre par des arguments faibles quand ils sont testés à leur moment non optimal de la journée (Yoon et coll., 2000). En outre, des patterns différents de préférences circadiennes en fonction de l’âge ont également été mis en évidence dans la littérature. En effet, en mesurant de manière objective les rythmes circadiens des

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individus au moyen de questionnaires, on trouve des préférences circadiennes différentes selon l’âge. Chez l’adulte, les préférences circadiennes peuvent être aisément mesurées à l’aide du test papier crayon auto-reporté de Horne et Ostberg (1976) le Morningness- Eveningness Questionnaire (MEQ). Les questions portent sur les habitudes de veille et de sommeil des individus, par exemple : « Comment vous sentez-vous durant la demi-heure qui suit votre réveil ? ». La personne a quatre possibilités de réponse allant de « très fatigué » à

« très en forme » (MEQ item 7, cf. annexe B). Il permet de repartir les adultes en trois catégories : ceux qui sont du matin, ceux qui sont neutres et ceux qui sont du soir. Selon les études utilisant ce questionnaire, les jeunes adultes seraient plutôt du soir tandis que les adultes âgés préféreraient le matin. En effet, Yoon et coll. (2000) ont montré des différences chez ces deux populations en employant le MEQ. Parmi les jeunes adultes testés, 40% ont une préférence plus marquée pour le soir avec une large proportion d’individu neutre et moins de 10% des individus ont une préférence pour le matin. Contrairement aux jeunes adultes, très peu d’adultes âgés sont « du soir » (moins de 3 %) en revanche 75% préfèrent le matin.

Chez les enfants, il existe également un instrument adapté du MEQ par Carskadon, Vieira et Acebo (1993) qui permet de mesurer leurs préférences circadiennes. Il s’agit du Children’s Morningness-Eveningness preferences (CMEP, cf. annexe C) scale. Tout comme le MEQ, il classe les enfants selon trois catégories : ceux qui préfèrent le matin, ceux qui sont neutres et ceux qui préfèrent le soir. Les études utilisant cette échelle montrent que les enfants, comme les adultes âgés, ont tendance à préférer le matin. Toutefois, il est à noter qu’un changement dans les préférences circadiennes chez les enfants interviendrait aux alentours de 10-12 ans (Kim, Dueker, Hasher & Goldstein, 2002). Chez les adultes, c’est vers l’âge de 50 ans qu’on noterait un changement avec une préférence plus marquée pour le matin (Yoon et coll., 2000).

1.2 L’effet « Time of day »

Les préférences circadiennes auraient une influence significative sur la cognition. En effet, les performances des individus varient suivant le moment de la journée où ils sont testés, c’est l’effet du moment de la journée (ou Time of day, que nous abrégerons par la suite ToD). Cependant, c’est à leur moment optimal de la journée qu’ils obtiendraient les meilleurs scores à diverses épreuves cognitives. C’est ce que May et coll. (2005) ont appelé l’« effet de synchronie ». Il existerait donc une synchronie importante entre un moment favori de la journée et les performances d’un individu. Dans la plupart des études portant sur le sujet

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(Hasher et coll., 2005 ; Hasher et coll., 2002 ; Yoon et coll., 2000), les participants sont des jeunes adultes du type du soir comparés à des adultes âgés qui sont du matin, que l’on teste soit le matin (entre 8h et 9h) soit le soir (entre 16 et 17h). Il est à noter que les individus de ces études sont ceux dont leur moment préféré de la journée est en accord avec leur groupe d’âge. Yoon et coll. (2000) ont, par exemple, mis en évidence des performances plus faibles aux heures non optimales sur une tâche d’empan. En utilisant une version classique de l’empan de chiffre (Digit Span), ils ont montré que les jeunes adultes améliorent leurs performances au cours de la journée tandis qu’elles diminuent chez les adultes âgés. La différence d’âge est plus marquée le soir alors que le matin (moment préféré des adultes âgés) cette différence n’est pas significative.

Cette fluctuation de performances a aussi été observée chez des adolescents (de 11 à 14 ans) à qui on a administré différentes épreuves d’intelligence fluide et cristallisée à différents moments de la journée. Ceci dans le but de mettre en évidence certaines failles du système scolaire, notamment le fait que l’école commence trop tôt pour les adolescents qui voient leurs préférences circadiennes changer. Les résultats indiquent que les scores de Q.I.

varient considérablement (environ 6 points) en fonction de la synchronie entre l’heure de passation et les préférences circadiennes. Ainsi les adolescents testés à des heures non optimales, c’est à dire le matin, voient leurs performances se dégrader par rapport à lorsqu’ils sont testés le soir. Par ailleurs, les jeunes préférant le soir semblent avoir des problèmes comportementaux et émotifs à leur moment non optimal de la journée, c’est-à-dire le matin (Goldstein, Hahn, Hasher, Wiprzycka & Zelazo, 2007).

Ces différents résultats peuvent nous donner à réfléchir sur l’impact de l’effet ToD quand on teste en parallèle différentes populations. En effet, on peut réduire ou fortement augmenter les différences d’âge sur les performances cognitives dans certaines épreuves (et particulièrement celles qui engagent des processus inhibiteurs, Hahser et coll. 2005) suivant le moment de la journée où les personnes sont testées.

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1.3 L’inhibition 1.3.1 Définition

Dans la littérature développementale, on trouve principalement deux formes d’inhibition à savoir, l’inhibition comportementale et l’inhibition cognitive. Harnishfeger (1995) définit l’inhibition comportementale comme un processus de contrôle du comportement alors que l’inhibition cognitive, quand à elle, est décrite comme un processus contrôlant les représentations en mémoire de travail ainsi que les processus cognitifs. Il est à noter que dans le cadre de cette recherche, c’est particulièrement l’inhibition cognitive qui nous intéresse.

Selon Hasher et coll. (2007), l’inhibition est vue comme un processus central qui agit pour limiter le contenu en mémoire de travail aux seules informations pertinentes pour réaliser la tâche en cours. Pour les auteurs, c’est la capacité d’inhibition qui explique les performances aux tâches de mémoire de travail puisque cette dernière serait totalement dépendante de l’efficience des processus inhibiteurs.

En outre, Hasher et coll. (2007) distinguent trois fonctions de l’inhibition : L’Accès, la Suppression et la Restriction. La fonction d’Accès empêche les informations non pertinentes d’accéder à la conscience. Cette fonction agit en fonction des buts poursuivis en déterminant quelles représentations vont être activées et placées au centre de l’attention. Elle influence également la vitesse de traitement qui est ralentie chez les adultes âgés par exemple.

L’efficacité de cette fonction dépendrait en outre du moment de la journée. Les auteurs testent cette hypothèse au moyen d’une version adaptée du Remote Associates Test (épreuve consistant à associer trois mots qui ont peu de rapport entre eux en en trouvant un quatrième qui les unit) dans laquelle ils introduisent des distracteurs. La fonction d’accès est moins performante chez les individus à leur moment non optimal de la journée et donc plus d’intrusions viennent perturber la tâche lors de son exécution.

La fonction de Suppression supprime du traitement en cours les informations qui ne sont plus pertinentes pour les buts actuels. L’inefficacité de cette fonction se traduit par de l’interférence proactive (qui sera décrite plus bas) qui au travers des informations apprises antérieurement va gêner le rappel de matériel appris plus récemment. L’interférence proactive induit une sorte de compétition entre les multiples stimuli présents. Le rôle de la fonction de suppression de l’inhibition est de « nettoyer » les informations préalablement traitées en mémoire de travail pour éviter que l’espace à disposition ne soit encombré par des éléments qui ne sont plus pertinents pour la tâche en cours. Pour évaluer cette fonction, les auteurs

Supprimé : control

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(Hasher et coll., 2007) utilisent la Sentence Compilation Task. Dans la première phase de cette tâche, des phrases sont présentées aux participants dans lesquelles il manque le dernier mot. Le participant doit alors trouver le mot qui manque et qui correspond le plus, par exemple : « Avant d’aller te coucher, tu éteins la… ». Puis dans une seconde partie, le participant doit compléter d’autres phrases au moyen de mots syntaxiquement corrects mais qui ne donnent pas de sens à la phrase. Si la fonction de suppression est assez efficace, ils devraient arriver à inhiber la réponse qui leur vient automatiquement. Selon May, Hasher et Kane (1999), on peut également tester l’efficacité de cette fonction au travers de la tâche du Reading Span. Il s’agit d’une tâche dans laquelle des ensembles de phrases sont présentées au participant qu’il doit traiter tout en se souvenant du dernier mot de chacune d’entre elles. A la fin de chaque groupe de phrase, il doit restituer les mots retenus puis traiter l’ensemble de phrase suivant. De fait, selon May et coll. (1999), le Reading Span nécessite la fonction de suppression. A chaque nouvelle série de phrases, il est important d’avoir pu « nettoyer » le contenu de la mémoire de travail des éléments pertinents pour les essais précédents afin de laisser de la place aux items en cours de traitement. Or, si cette fonction est inefficace, l’interférence proactive va s’accumuler au cours des essais péjorant ainsi les performances des individus.

Pour finir, la fonction de Restriction limite les réponses dominantes, bien entrainées et automatiques afin de favoriser des réponses plus faiblement activées mais d’avantages adéquates pour les buts en cours. Afin de mettre en évidence cela, Yoon et coll. (2000) proposent une tâche de stop signal à un groupe d’adultes jeunes et âgés. Dans cette épreuve, les participants doivent stopper (i.e. inhiber) une réponse qu’ils ont l’habitude de produire (i.e.

automatisée) quand il y a un signal. Plus précisément, tous les participants sont entrainés à faire un jugement sur des catégories (ex : dire si une chaise est un meuble le plus rapidement possible). Lorsque que le signal se produit, les participants doivent s’empêcher de répondre en inhibant la réponse qui leur vient de manière quasi automatique. Si cette fonction est déficitaire, les participants n’arriveront pas à s’empêcher de répondre.

1.3.2 L’évolution de l’efficience de l’inhibition avec l’âge

Il existerait une évolution du processus d’inhibition avec l’âge (Harnishfeger, 1995).

En effet, l’inhibition est encore en développement chez l’enfant, elle atteint son apogée chez le jeune adulte et elle décline chez l’adulte âgé. Cette trajectoire développementale de l’inhibition peut s’expliquer par l’évolution de certaines structures cérébrales, et plus

Supprimé :

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particulièrement le lobe frontal, qui évolue au cours de la vie. En effet, le lobe frontal est une des dernières aires du cerveau à se développer. Ce n’est qu’aux alentours de 12 ans qu’il arrive à maturation. C’est également une des premières aires du cerveau à subir le déclin cognitif lié à l’âge. Les faibles performances inhibitrices chez les enfants et les adultes âgés peuvent donc être comprises par cette maturation tardive et ce déclin précoce du lobe frontal (Harnishfeger, 1995).

D’un point de vue comportemental, les travaux de Diamond ont pu mettre en évidence que les fonctions inhibitrices se développent avec l’âge. En faisant passer différentes épreuves telles que la tâche jour/nuit, la tâche de Tapping Luria et celle des 3 chevilles à des enfants de 3ans ½ à 7ans, elle a pu mettre en évidence que la réussite à ces tâches suit un développement progressif (Diamond, 1990). En outre, plusieurs paradigmes ont pu démontrer que l’inhibition se développe avec l’âge comme le paradigme d’amorçage négatif, par exemple, qui a constitué une avancée importante. Le paradigme d’amorçage négatif permet d’observer un ralentissement du temps de réaction lorsqu'une réponse est demandée à un stimulus que l'on a demandé au sujet d'ignorer dans une phase antérieure. Il a permis de démontrer l’existence de différences interindividuelles et développementales dans l’efficience de l’inhibition au moyen de l’épreuve de Stroop. Tipper, Bourque, Anderson et Brehaut (1989 ; cité par Perret, 2003) ont mis en évidence que l’effet d’amorçage négatif dans la tâche du Stroop est plus important chez des jeunes adultes que chez des enfants montrant ainsi que les noms de couleurs distracteurs sont mieux inhibés par les jeunes adultes que par les enfants qui commettent plus d’erreurs à cette tâche. Il existerait donc de grandes variations des capacités inhibitrices au cours du développement. Elles seraient limitées chez les enfants engendrant ainsi une sensibilité accrue à l’interférence. De ce fait, leurs performances dans les tâches cognitives nécessitant un contrôle attentionnel sont plus faibles (Harnishfeger, 1995).

En ce qui concerne les adultes âgés, ils ont de moins bonnes performances aux tâches d’inhibition qu’une population de jeunes adultes. En effet, ils subissent un déclin de leur capacité inhibitrice avec l’âge. Ils se retrouvent alors plus susceptibles de se laisser distraire durant la réalisation d’une tâche et donc ainsi d’endurer les conséquences de l’interférence.

Dans la tâche du Reading Span telle que proposée par May et coll. (1999), les adultes âgés commettent plus d’intrusions que les jeunes adultes. Par ailleurs, Dempster (1992) a montré que l’on retrouve un pattern similaire de performances déficitaires chez les enfants et les adultes âgés dans une série de tâche sensibles à l’interférence comme le test de Stroop, le Wisconsin Card Sorting Test et la tâche de Brown-Peterson. Dans une étude utilisant le Stroop, Comalli, Wapner et Werner (1962 ; cité par Dempster 1992), montrent que l’effet

Supprimé : e

Supprimé : o

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d’interférence est relativement faible chez les jeunes adultes contrairement au groupe des adultes âgés. D’autres études ont également observés ces résultats mettant ainsi en évidence chez ces deux groupes d’âge des capacités d’inhibitions amoindries et donc une plus grande sensibilité à l’interférence. On peut donc se permettre ici de faire un lien entre les performances inhibitrices chez les enfants et chez les adultes âgés puisque ces deux populations semblent avoir des capacités d’inhibition réduites.

1.3.3 Effet ToD sur l’inhibition

Comme mentionné plus haut, les fonctions cognitives varient en fonction du moment de la journée durant lequel les individus sont testés (May & Hasher, 1999). Mais il semblerait que ça soit plus particulièrement les capacités inhibitrices qui seraient sensibles à l’effet ToD (Yoon et coll., 2000 ; Hasher et coll., 2002). En effet, May, Hasher et Bhatt (1994 ; cite par Yoon et coll., 2000) ont montré que durant leurs moments non optimaux de la journée les individus ont de la difficulté à contrôler les réponses fausses. Dans cette étude, les participants (des jeunes adultes et des adultes âgés) avaient pour tâche de répondre le plus rapidement et le plus fidèlement possible à une de questions (ex : En quel héros se transforme Clark Kent lorsqu’il se change dans une cabine téléphonique ?). Or, dans cette liste, il y a aussi des questions illusoires (ex : combien d’animaux de chaque espèce Moise a-t-il pris dans son arche ?). Les participants sont avertis au début de la tâche de la présence de ces questions illusoires et ils ont pour consigne de ne pas y répondre. Les deux groupes d’âges montrent un effet ToD qui entrave leur capacité à empêcher une réponse fausse de se produire. En effet, pour les questions illusoires, les participants produisent plus de réponses inappropriées à leurs moments non optimaux qu’à leurs moments optimaux de la journée. Toutefois, cet effet est d’autant plus marqué chez les adultes âgés. Effectivement, comme relevé précédemment, cet effet serait d’autant plus marqué chez les individus présentant de faibles capacités d’inhibition, à savoir les enfants et les adultes âgés. Par ailleurs, Hasher et coll. (2007) ont mis en évidence que les trois fonctions de l’inhibition seraient affectées par l’effet ToD.

Ainsi, les processus inhibiteurs semblent non seulement influencés par l’âge des individus mais aussi par le moment de l’évaluation.

1.4 L’interférence proactive

Selon Dempster (1992), il existe plusieurs formes d’interférence qui sont susceptibles d’influencer le fonctionnement cognitif. Cependant, dans le cadre de notre étude, c’est

Supprimé : ça Supprimé : serai

Supprimé : e

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l’interférence proactive (IP) qui nous intéresse plus particulièrement. L’IP se définit par l’effet d’un apprentissage antérieur sur un apprentissage en cours de traitement. Par ailleurs, on peut établir un lien entre l’IP et l’inhibition. En effet, la capacité à résister à l’interférence proactive serait directement liée aux capacités inhibitrices et plus particulièrement à la fonction de suppression. Si cette fonction est inefficace, une accumulation d’informations se fera alors en mémoire de travail gênant ainsi les performances des individus (Hasher et coll., 2007).

On retrouve également des changements développementaux dans l’interférence proactive. En effet, les individus qui ont de plus faibles capacités inhibitrices (les enfants et les adultes âgés) sont également ceux qui sont le plus susceptibles à l’interférence proactive (May et coll., 1999 ; Hasher et coll., 2005). Hasher et coll. (2002) ont par exemple démontré que les adultes âgés étaient plus susceptibles à l’interférence proactive que les jeunes adultes lors d’une tâche de Directed Forgetting. Cet effet se manifeste par plus d’intrusion commises et moins de mots correctement rappelés de la part des adultes âgés. Les résultats indiquent également un effet du moment de la journée sur la résistance à l’interférence. En effet, ils remarquent que les individus sont plus susceptibles à l’interférence durant leur moment non optimal de la journée. Cet effet est d’autant plus marqué chez les adultes âgés qui ont, on le rappel, de faibles capacités d’inhibition.

1.5 Le Reading Span

La tâche du Reading Span (Daneman & Carpenter, 1980) est habituellement considérée comme une épreuve permettant d’estimer la capacité de mémoire de travail (Delaloye et coll., 2008). Dans cette épreuve, on présente aux participants des séries de phrases qui varient de 2 à 5. Ils doivent retenir le dernier mot de chacune d’entre elles, tout en jugeant si la phrase est sémantiquement correcte ou non. A la fin de chaque série, il s’agit de rappeler les derniers mots de chaque phrase présentée. Néanmoins, May et coll. (1999) postulent que cette épreuve peut être adéquate pour mesurer l’interférence proactive. En effet, le rappel peut être perturbé par l’interférence proactive car pour augmenter le nombre de mots pertinents pouvant être temporairement retenu en mémoire de travail, il faut avoir préalablement « supprimé » les mots traités et maintenus dans les items précédents. C’est pourquoi, il est important d’avoir des processus inhibiteurs efficaces car si les mots qui ne sont plus pertinents ne sont pas « supprimés » ils vont créer de l’interférence. Ce qui va se traduire par un score de rappel plus faible et un nombre d’intrusions plus important.

Supprimé : r

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Généralement le rappel de mots corrects est utilisé pour mesurer la capacité de la mémoire de travail alors que les intrusions produites, au moyen de la manipulation du format, permettent d’évaluer l’efficacité des fonctions inhibitrices.

En effet, May et coll. (1999) ont montré qu’en modifiant la présentation des items au Reading Span, c’est à dire en ordonnant les items en format ascendant (on commence par des séries de 2 phrases pour finir par des séries de 5) et descendant (on commence par des séries de 5 phrases pour finir par des séries de 2), on pouvait « moduler » l’ampleur de l’interférence et ainsi modifier les scores d’empan en augmentant le nombre de mots correctement rappelés et en diminuant le nombre d’intrusions. Ils postulent donc que l’interférence proactive n’a pas le même effet suivant le format de Reading Span car dans un cas (le format ascendant) les essais précédant peuvent interférer avec l’essai en cours tandis que dans l’autre cas (le format descendant) il n’y a peu d’items qui peuvent venir perturber le traitement de l’information. Ce que May et coll. (1999) mesurent principalement est le nombre d’intrusions qui permet ainsi d’estimer la qualité des processus inhibiteurs. La fonction de suppression prend alors d’autant plus d’importance. Si cette fonction fonctionne moins efficacement, les effets de l’interférence devraient être plus importants. Plus précisément, l’interférence va s’accumuler au cours de la tâche et engendrer, au fur et à mesure, une diminution du nombre de mots correctement rappelés. May et coll. (1999) ont donc testé l’effet de l’interférence proactive en administrant les deux formats à des adultes jeunes et âgés. Les résultats indiquent une interaction entre l’âge et le format de la tâche : les jeunes adultes ont de meilleures performances que les adultes âgés en format ascendant alors que l’écart entre les performances des deux groupes d’âge se réduit en format descendant. En format ascendant, les adultes âgés rappellent moins de mots et commettent plus d’intrusions. Cependant, dans le format descendant, les adultes âgés améliorent considérablement leurs résultats ; ils commettent beaucoup moins d’intrusions et leur score en rappel s’approche de celui des jeunes adultes. Cela va dans le sens des hypothèses énoncées par les auteurs à savoir qu’il y a moins d’effet d’interférence en format descendant. Par ailleurs, les auteurs mettent également en évidence un effet du moment de la journée au moyen de cette tâche. Ils montrent que les adultes âgés seraient plus susceptibles à leur moment non optimal à l’interférence proactive que les jeunes adultes. Alors que si la passation s’effectue à leur moment optimal, leurs performances se rapprochent de celles des jeunes adultes.

Ainsi, cet effet de l’interférence proactive pourrait s’accentuer aux moments non optimaux des personnes (Hasher et coll. 2002). En effet, comme on l’a vu plus haut, l’effet ToD est surtout valable pour les tâches qui impliquent l’inhibition (Hasher et coll., 2002). Les

Supprimé : sur

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effets qui sont donc observés avec la tâche du Reading Span sont les suivants : il existe un effet de l’âge, les jeunes adultes ont des scores plus élevés que les adultes âgés. Cet effet peut être modulé par l’effet du format et celui du moment de la journée. Les différences de performance tendent à se réduire lorsque l’on teste les individus en format descendant, et ceux d’autant plus que les passations ont lieu à leur moment optimal de la journée (May et coll., 1999).

Cependant, et comme nous l’avons déjà mentionné, la majorité des travaux conduits dans ce domaine portent sur les adultes. Nous allons nous intéresser dans ce travail à l’efficacité des processus inhibiteurs chez les enfants en établissant un parallèle avec les adultes âgés puisque ces deux populations présentent des capacités d’inhibition moindres que les jeunes adultes.

1.6 Objectifs de notre étude

Notre recherche a pour but de mettre en évidence l’influence des préférences circadiennes sur les capacités inhibitrices (effet ToD) à la fois chez des enfants et des jeunes adultes au moyen de la tâche du Reading Span. Jusqu’à ce jour, les études sur le sujet ont porté essentiellement sur les jeunes adultes et les adultes âgés où le lien entre capacités inhibitrices et effet du moment de la journée (effet ToD) a été nettement mis en évidence.

L’objectif de notre étude est donc de chercher à savoir si l’effet ToD est aussi présent chez les enfants.

En évaluant les préférences circadiennes des participants au moyen du MEQ (Horne &

Ostberg, 1976) et du CMEP (Carskado et coll., 1993), nous nous attendons à répliquer les résultats de la littérature à savoir, que les enfants ont généralement une préférence plus marquée pour le matin alors que les jeunes adultes préfèrent le soir (Wickersham, 2006 ; Hasher et coll., 2005).

Les capacités d’inhibitions des enfants étant encore en pleine maturation (Dempster, 1992 ; Harnishfeger, 1995), ils devraient présenter des capacités amoindries dans ce domaine et de ce fait être plus sensibles à l’interférence proactive. Nous nous attendons donc à trouver des différences d’âge à la tâche du Reading Span. Ainsi, les enfants devraient rappeler un nombre de mots corrects moins important que les jeunes adultes mais également un nombre d’intrusions plus important par rapport aux jeunes adultes. Cependant, May et coll. (1999) ont montré qu’en manipulant le format du Reading Span (ascendant vs descendant), on pouvait diminuer les effets de l’interférence proactive et ainsi augmenter les performances des

(16)

individus présentant de faibles capacités d’inhibitions. En nous basant sur les résultats de cette étude, nous nous attendons à des performances plus élevées en condition descendante (i.e.

effet simple du format) par rapport à la condition ascendante surtout chez les enfants (i.e.

interaction Age x Format).

En ce qui concerne l’interaction Moment X Age, nous nous attendons à ce que les enfants aient de meilleures performances à leur moment on peak (i.e. le matin) et les jeunes adultes l’après-midi. Cependant nous pensons que la différence en on-off peak sera plus importante chez les enfants.

Finalement, nous nous attendons à une interaction entre l’âge, le format du Reading Span et le moment de l’évaluation. Nous supposons donc que les enfants auront de meilleures performances au Reading Span en on peak, et ce particulièrement en format descendant.

(17)

2. Méthode

Notre étude comporte deux volets d’analyse, à savoir la validation de la forme parallèle du Children’s Morningness-Eveningness Preferences (CMEP) et l’influence des préférences circadiennes sur les capacités inhibitrices.

2.1 Participants

Dans le cadre de notre recherche, 231 participants ont été évalués. Ces derniers se répartissent en deux groupes, soit 87 jeunes adultes et 144 enfants. Concernant le groupe des jeunes adultes, tous sont étudiants à l’Université de Genève. Une partie a été recrutée dans l’entourage des expérimentatrices et a participé de manière volontaire à l’expérience, et l’autre partie a effectué les passations dans le cadre d’un cours donné à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education de l’Université de Genève. Par ailleurs, chaque adulte a rempli un formulaire de consentement éclairé (cf. annexe A). Du fait de certains problèmes informatiques lors de la passation de la tâche d’empan de lecture, seulement 82 jeunes adultes ont été retenus pour les analyses.

Le groupe des enfants est, quant à lui, composé d’élèves de diverses classes de 4ème et 5ème primaire provenant de deux écoles genevoises (l’école Pré-Piccot et l’école des Charmilles). Dans un premier temps, nous avons effectué des passations collectives du Children’s Morningness-Eveningness Preferences (CMEP) et de sa forme parallèle (CMEPP) dans chacune des classes concernées. Ainsi, 144 enfants ont répondu aux questionnaires évaluant les préférences circadiennes. Cependant, il est à noter que 4 enfants n’ont pas répondu à la totalité des items et ont donc été retirés de l’étude. Dans un deuxième temps, nous avons sélectionné 87 enfants ayant les scores les plus élevés (i.e. indiquant une préférence du matin) sur la somme des scores aux deux questionnaires (CMEP et CMEPP)1. Les 87 enfants retenus ont ensuite réalisé, de manière individuelle, le test de lecture de l’Alouette puis la tâche d’empan de lecture. Parmi ces participants, 80 ont été retenus pour les analyses, sachant que les données de 7 d’entre eux n’étaient pas exploitables en raison de problèmes informatiques survenus lors de la passation du Reading Span. Notons que tous les participants sélectionnés sont de langue maternelle française ou parlent le français depuis plus de 5 ans.

Suite aux analyses des questionnaires de préférences circadiennes qui seront davantage

1 Indépendamment des normes établies par les auteurs sur ces épreuves

(18)

détaillées dans la partie résultats, et en se basant sur les normes du MEQ (Horne & Ostberg, 1976) et du CMEP (Carskadon et coll., 1993), nous avons retenu chez les jeunes adultes uniquement ceux qui ont montré une préférence pour le soir, soit un total de 14 personnes.

Chez les enfants, nous avons gardé pour nos analyses uniquement ceux ayant une préférence pour le matin, soit 36 enfants (cf. Tableau 1)

Tableau 1 : Données descriptives des échantillons

N Age Genre

M ET N homme N femme

Echantillon total enfants 144 10.39 .0.68 71 73

Echantillon retenu enfants 36 10 0.5 15 23

Echantillon total adultes 87 2.8 .76 7 80

Echantillon retenu adultes 14 23 2.76 3 11

Note. N=effectif total ; M= moyenne ; ET= écart-type

2.2 Procédure

L'un des objectifs de notre étude concerne l’influence des rythmes circadiens sur les capacités inhibitrices. Les préférences circadiennes des jeunes adultes ont été mesurées au moyen du Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ ; Horne & Ostberg, 1976) et celles des enfants, au travers du Children’s Morningness-Eveningness Preferences (CMEP ; Carskadon et coll., 1993). De plus, nous avons utilisé une forme parallèle du CMEP, à savoir le Children’s Morningness-Eveningness Preferences Parallel (CMEPP), développée par Christelle Robert pour la présente étude. Les capacités cognitives, quant à elles, ont été évaluées au moyen de l’empan de lecture développé par Delaloye et coll. (2008), adaptation française de la tâche du Reading Span (Danneman & Carpenter, 1980). Nous avons choisi cette épreuve en nous basant sur l’étude de May et coll. (1999), suggérant que le Reading Span permettrait d’évaluer les capacités inhibitrices via l’interférence proactive. Comme mentionné dans l’introduction, les auteurs de cette tâche postulent qu’elle n’est pas une mesure directe de la mémoire de travail mais qu’elle permet de mesurer la capacité de

Supprimé : s

(19)

mémoire de travail au travers de l’inhibition. En outre, une échelle de vocabulaire (Mill Hill) a été administrée aux adultes et un test de lecture (Alouette) aux enfants.

Les jeunes adultes ont effectués les différentes épreuves de manière individuelle dans le laboratoire de psychologie développementale et différentielle de l’Université de Genève.

Les tâches ont été administrées dans l’ordre suivant : Mill Hill, Reading Span et MEQ. Le MEQ a été passé en dernier, afin d’éviter que les étudiants comprennent la logique sous- jacente à notre étude. Concernant les enfants, après avoir reçu le CMEP et le CMEPP de façon collective, chaque enfant sélectionné pour la suite de l’étude a réalisé individuellement le test de l’Alouette et l’épreuve du Reading Span.

Pour chacun des groupes d’âge, deux formats de l'épreuve du Reading Span ont été utilisés (ascendant et descendant) en alternance d’un participant à un autre. Les passations ont eu lieu soit le matin entre 8h00 et 10h00, soit l’après-midi entre 14h00 et 16h00, afin de manipuler les effets dus aux moments de la journée. Chaque session a duré environ 20 minutes pour les adultes et 30 minutes pour les enfants. Il est à préciser que celles-ci ont chacune débuté par la récolte de données démographiques (âge, sexe, langue maternelle).

2.3 Tâches de sélection et de contrôle

2.3.1 Morningness-Eveningness Questionnaire (MEQ)

Le MEQ est un test papier-crayon auto-administré développé par Horne et Ostberg (1976). Ce questionnaire est composé de 19 questions ciblant les habitudes de veille/sommeil chez les adultes (cf. annexes B). Pour certains items, le participant coche une case parmi quatre, se référant à la réponse la plus appropriée selon lui, et pour d’autres, il choisit sur une échelle les heures convenant le mieux à la question posée (cf. Figure 1).

Figure 1 : Exemple d’items au MEQ

Mis en forme : Police :Non Gras

Supprimé : Figure 1

(20)

Les scores vont de 16 à 86; les scores les plus bas (16-41) indiquent une préférence pour le soir et les scores les plus élevés (59-86) indiquent une préférence pour le matin. Les scores intermédiaires qualifient les individus dits « neutres ». Ainsi, les individus peuvent être répartis en trois catégories : « du matin », « neutre » et « du soir » (Horne & Ostberg, 1976).

2.3.2 Children’s Morningness-Eveningness Preferences (CMEP) scale

Le CMEP est un test papier-crayon auto-administré, adapté pour les enfants par Carskadon et coll. (1993) à partir du questionnaire de Horne et Ostberg (1976) (cf. annexe C).

Il consiste en 10 questions à choix multiple où le participant choisit une réponse parmi quatre ou cinq possibilités (cf. Figure 2). Les scores vont de 10 à 42. Un score entre 32 et 42 points indique un type circadien du matin, un score entre 25 et 31 un type neutre et un score inférieur ou égal à 24 un type du soir (Wickersham, 2006).

6. Devine quoi ? Tes parents ont décidé de te laisser 20h et 21h choisir l’heure à laquelle tu vas te mettre au lit. 21h et 22h15

Quelle heure tu choisis ? Entre… 22h15 et 0h30

0h30 et 1h45 1h45 et 3h Figure 2 : Exemple d’item au CMEP

2.3.3 Children’s Morningness-Eveningness Preferences Parallel (CMEPP) scale

2

Dans la présente étude, nous avons utilisé une forme parallèle (CMEPP) du questionnaire CMEP. Chaque item de ce dernier a été reformulé afin de construire le CMEPP (cf. Figure 3), et l’ordre de présentation a été modifié (cf. annexe D). Les scores sont calculés de manière identique au test de référence, c'est-à-dire de 10 (préférence du soir) à 42 (préférence du matin). Le CMEPP permettrait d’éviter les problèmes de test-retest dus à l’administration répétée d’une même épreuve et pourrait ainsi être utilisé dans le suivi longitudinal d’enfants.

2 Questionnaire conçu par Christelle Robert

Mis en forme : Police :12 pt

Mis en forme : Police :Non Gras

Supprimé : dix

Supprimé : Figure 2

Supprimé : Figure 3

(21)

14. Quand tu n’as pas école le lendemain, à quelle 20h et 21h

heure te couches-tu ? 21h et 22h15

22h15 et 0h30 0h30 et 1h45 1h45 et 3h

Figure 3 : Exemple d’item au CMEPP correspondant à l’item de la Figure 2

2.3.4 Epreuve verbale: le Mill Hill

Dans le but d’estimer les connaissances du vocabulaire du groupe des adultes, l’échelle de vocabulaire du Mill Hill, adaptée en français par Deltour (1993), a été administrée. Il s’agit d’une épreuve papier-crayon qui se déroule de manière individuelle. Elle permet d’évaluer l’intelligence cristallisée, c’est-à-dire les connaissances acquises au cours de la vie au travers de l’expérience, de l’environnement et de la culture. Le Mill Hill se compose de deux parties. Cependant, pour la présente étude, nous avons utilisé uniquement la partie B, consistant à sélectionner parmi 6 items le synonyme d’un mot. Cette partie comporte 34 mots, présentés dans un ordre de difficulté croissante. Le premier mot est donné comme exemple, l’item correspondant est souligné. Le score total de la partie B est de 44 points. Chaque synonyme correctement identifié vaut 1 point et 10 points sont acquis d’office pour les mots non administrés de la version junior (cf. annexe E).

2.3.5 Test de lecture: l’Alouette

En ce qui concerne les enfants, nous avons évalué leur niveau de lecture par le biais du test de l’Alouette qui est un test d’analyse de la lecture et de la dyslexie (LeFavrais, 1965).

Il s’agit d’un texte de 265 mots contenus sur une page que l’enfant doit lire à haute voix face à l’expérimentatrice. La page comporte des images et dispose d’une typographie particulière, ces éléments ayant toute leur importance, puisqu’ils peuvent influencer la lecture de l’enfant.

Les mots se constituent de syllabes relativement faciles à lire dès l’âge de 7 ans et sont faciles à comprendre. Cependant, malgré des phrases syntaxiquement simples, le sens de certains mots est parfois volontairement difficile à saisir, et cela dans le but d’évaluer également la capacité de l’enfant à déchiffrer de nouveaux mots. Le principal intérêt de cette épreuve réside dans l'évaluation du type d’erreurs commises par l’enfant durant la lecture. Ainsi,

(22)

l’expérimentatrice est sensible à diverses fautes de lecture, à savoir : les omissions, les lignes sautées, les arrêts de lecture sur un mot supérieurs à 5 secondes, les mots mal lus et les mots ajoutés. La passation du test de l’Alouette est chronométrée et dure 3 minutes au maximum.

L’expérimentatrice déclenche le chronomètre au moment où elle dépose la feuille de lecture devant l’enfant et relève le temps mis par ce dernier pour commencer à lire. A chaque minute écoulée, elle entoure le mot que l’enfant est en train de lire. Si ce dernier lit tout le texte en moins de 3 minutes, elle retranscrit sur le protocole le temps total qu’il a mis pour sa lecture.

Si l’enfant ne finit pas le texte dans le délai fixé, elle le stoppe dans sa lecture et relève le nombre de mots qu’il a lu.

Le score donné par le test de l’Alouette est un âge de lecture. Celui-ci s’obtient d’après le score du niveau apparent de vitesse, où l’expérimentatrice soustrait le nombre d’omissions au nombre de mots lus. Le niveau apparent de vitesse est ensuite réduit en un score réel au travers du tableau de réduction des vitesses, qui est, quant à lui, traduit en âge de lecture (cf. annexe F).

2.4 Tâche du Reading Span

Le Reading Span (ou Empan de Lecture) est une tâche d’empan complexe initialement proposée par Daneman et Carpenter (1980) et développée pour mesurer la capacité de la mémoire de travail. Cependant, selon May et coll. (1999), cette tâche évaluerait plutôt l’inhibition, et en particulier, permettrait d’estimer un effet d’interférence proactive. En effet, dans cette tâche (décrite ci-dessous), le participant doit se concentrer exclusivement sur les phrases de l’item en cours, ce qui nécessite une fonction de suppression efficace. Si celle- ci est déficitaire, les mots des phrases des items précédents ne seront pas complètement supprimés, et engendreront de l’interférence proactive. Ainsi lorsque les mots des phrases antérieures ne sont pas supprimés, l’interférence devrait se cumuler au travers de l’épreuve en entrainant une baisse de performances chez le participant (i.e. une réduction du nombre de mots correctement rappelés, et une augmentation du nombre d’intrusions). Par ailleurs, May et coll. (1999) ont mis en évidence des effets d’interférence proactive différentiels selon l’ordre d’administration des items. Selon ces auteurs, l’ordre d’administration croissante des items engendre davantage d’interférence proactive que la condition descendante. Dans la même optique, nous avons modifié la structure de l’épreuve telle que décrite et utilisée par Delaloye et coll. (2008) en construisant deux versions ; le format ascendant, qui comporte des items présentés dans un ordre croissant de difficulté, et le format descendant, où les items sont

Supprimé : t

(23)

présentés dans un ordre décroissant de difficulté. Au moyen de ces formats, nous souhaitons tester l’hypothèse d’un effet différentiel de l’interférence en fonction de l’ordre de présentation. Cette épreuve nous a permis d’évaluer les capacités inhibitrices des participants au travers du nombre d’intrusions produites. Nous avons également estimé leur performance en mémoire de travail, en mesurant le nombre de mots corrects qu’ils étaient capables de rappeler.

2.4.1 Description

La tâche informatisée du Reading Span consiste à juger sémantiquement des phrases et à mémoriser le dernier mot de chacune d’entre elles. La lecture des phrases est supposée empêcher l’application de stratégies permettant de mieux rappeler l’information. Cette épreuve est composée de quatre classes de difficulté (de 2 à 5) comprenant chacune 4 items.

Ces classes permettent ainsi de déterminer le niveau maximal de difficulté que le participant peut atteindre puisque le nombre de mots à mémoriser varie selon le nombre de phrases présentées. A la fin de chaque item, un triangle blanc apparait à l’écran de l’ordinateur et le participant doit rappeler, dans l’ordre de présentation, les derniers mots des phrases constituant l’item. Plusieurs critères entrent en jeu dans la construction des phrases et des mots du Reading Span. Toutes les phrases sont syntaxiquement simples, présentées en mode affirmatif et contiennent un ou deux substantifs, ainsi que 5 à 11 syllabes de 20 à 40 caractères d’imprimerie. La moitié des phrases présentées est sémantiquement correcte et l’autre moitié est incorrecte. En ce qui concerne les mots, la longueur des syllabes est contrôlée (moitié mono- et moitié trisyllabique). Les mots trop prégnants et ceux permettant des relations facilitantes ou trompeuses sont évités et aucune répétition n’a lieu au travers de l’épreuve. Cette tâche contient 61 phrases (dont cinq d’apprentissage) et chaque catégorie de phrases est répartie équitablement entre les quatre classes de difficultés (cf. annexe G pour la liste complète des items). Rappelons que le niveau de difficulté est défini par le nombre de mots à rappeler (correspondant de ce fait au nombre de phrases dans la séquence ; Delaloye &

coll., 2008).

2.4.2 Déroulement de la tâche

Cette tâche est administrée sur ordinateur, cependant le déroulement de l’épreuve varie selon le format de la tâche. En effet, on présente au participant soit les items dans un

(24)

ordre croissant de difficulté (format ascendant), soit dans un ordre décroissant de difficulté (format descendant). Toutefois, quel que soit le format du Reading Span, les phrases sont présentées dans un ordre fixe et séquentiel au centre de l’écran. La durée de passation varie entre 10 et 15 minutes. Le participant doit juger la plausibilité des phrases tout en mémorisant le dernier mot de chacune d’entre elles, afin de les restituer dans l’ordre à la fin de chaque séquence (signalée par l’apparition du triangle blanc au centre de l’écran). Afin de juger sémantiquement les phrases, nous avons disposé sur les touches du clavier deux étiquettes. Si la phrase est correcte le participant doit presser sur l’étiquette OUI et si la phrase est incorrecte sur l’étiquette NON. Les mots rappelés sont notés en cours de passation par l’expérimentatrice, sur un protocole de réponse prévu à cet effet (cf. annexe H pour les protocoles du Reading Span en format ascendant et en format descendant). Les réponses de jugement sémantique ainsi que le temps de réponse des participants sont enregistrés par l’ordinateur.

2.4.3 Scores

Les scores utilisés dans la tâche du Reading Span sont :

 Le temps de jugement sémantique pour chacune des phrases.

 La nature des réponses sémantiques fournies par les participants (oui- non) : cela permet de vérifier que le participant a bien traité les phrases et que ses réponses ne sont pas données au hasard. Le seuil de jugement sémantique est fixé à 80% de réponses correctes (Delaloye et coll., 2008).

 Le nombre de mot correctement rappelés : nous n’avons pas, cependant, tenu compte de l’ordre de restitution, étant donné que diverses études ont démontré que cela n’avait pas d’effet sur le nombre de mots rappelés (Delaloye et coll., 2008).

 Le nombre d’intrusions : il s’agit du nombre de mots rappelés ne correspondant pas à ceux attendus. Cette variable est la plus importante dans le cadre de notre recherche. Nous avons considéré trois sortes d’intrusions : les intrusions précédentes (derniers mots de phrases provenant d’items précédents), les intrusions non-finales (mots provenant des phrases de l’item à rappeler, ou d’items précédents, mais n’étant pas présentés en fin de phrase) et les intrusions externes (mots ne figurant pas dans la tâche du Reading Span).

(25)

Tableau 2 : Récapitulatif des différentes épreuves et mesures selon le groupe d’âge

Epreuves

Enfants Adultes

Aptitude/Lecture Alouette -

Vocabulaire - Mill Hill

Préférences circadiennes CMEP/CEMPP MEQ

Mémoire de travail Reading Span – Mots corrects Reading Span – Mots corrects Inhibition Reading Span – Intrusions Reading Span – Intrusions

2.5 Hypothèses opérationnelles

De nombreux auteurs comme Salthouse et coll. (2008) suggèrent la présence de changements cognitifs avec l’âge. Par ailleurs, Wickersham (2006), Yoon et coll. (2000), Hasher et coll. (2005 ; 2007) et Harnishfeger (1995) rapportent de grandes variations des processus inhibiteurs au cours du développement. En effet, les capacités inhibitrices seraient limitées chez les jeunes enfants, alors qu’elles seraient à leur apogée chez les jeunes adultes et déclineraient chez les adultes âgés. Ainsi, nous nous attendons, dans le cadre de notre étude, à ce que les scores des enfants au Reading Span soient inférieurs à ceux des adultes. Ainsi, d’une part, le nombre moyen de mots correctement rappelés devrait être moins important chez les enfants par rapport à ceux des jeunes adultes. D’autre part, le nombre moyen d’intrusions devrait être plus important chez les enfants par rapport à celui des jeunes adultes.

Par ailleurs, d’autres auteurs tels que May et coll. (1999) supposent un effet d’interférence proactive dans la tâche du Reading Span. Selon eux, cet effet s’intensifierait dans le format ascendant par rapport au format descendant. Nous nous attendons donc à des performances plus faibles dans la version ascendante que dans la version descendante. Par ailleurs, sachant que le format descendant est plus favorable aux personnes présentant de moindres capacités inhibitrices, nous nous attendons à ce que les scores des enfants se rapprochent de ceux des jeunes adultes dans ce format. Ainsi, chez les enfants, d’une part le nombre moyen de mots correctement rappelés devrait être plus important dans la version

(26)

descendante que dans la version ascendante. D’autre part, le nombre moyen d’intrusions devrait être moins important dans la version descendante que dans la version ascendante.

De nombreuses études (Yoon, 1999 ; Hasher et coll., 2005 ; Goldstein et coll., 2007) s’accordent sur le fait que les enfants tendent à préférer le matin et que les jeunes adultes tendent à préférer le soir. De plus, les préférences circadiennes influenceraient significativement les performances cognitives, c’est-à-dire que les individus devraient être plus efficaces à leur moment optimal de la journée. Dès lors, pour les enfants, les meilleures performances devraient être observées lorsqu’ils sont testés le matin, en revanche, pour les jeunes adultes les meilleures performances devraient s’observer lorsqu’ils sont testés le soir.

Nous nous attendons donc à ce que les enfants rappellent davantage de mots corrects et produisent moins d’intrusions lorsqu’ils sont évalués le matin par rapport à une évaluation le soir. Pour les adultes, nous nous attendons à un nombre moyen de mots corrects plus important lors de l’évaluation du soir, ainsi qu’un nombre moyen d’intrusions réduit, par rapport à l’évaluation du matin.

Finalement, nous nous attendons à un effet d’interaction entre l’âge, le format et le moment de la journée. Plus précisément, nous supposons que les enfants dans la tâche du Reading Span en condition descendante auront un nombre moyen de mots corrects plus important et un nombre moyen d’intrusion moins élevé par rapport à la condition ascendante, et cela surtout lorsqu’ils sont testés le matin. Chez les jeunes adultes, nous prévoyons un bénéfice moindre du format de la tâche et du moment de la journée, comparé aux enfants.

Ainsi, dans la tâche du Reading Span en condition descendante, ils devraient présenter un score moyen de mots corrects un peu meilleur et un nombre moyen d’intrusion légèrement réduit, par rapport à la condition ascendante, et cela devrait s’observer davantage lors de l’évaluation du soir.

2.6 Analyses statistiques

Nous avons conduit deux sortes d’analyses statistiques en fonction des deux objectifs de notre recherche. Premièrement, dans le but de valider la version parallèle du CMEP, nous avons analysé la validité du CMEPP via une analyse corrélationnelle sur les scores totaux au CMEP-CMEPP. Par ailleurs, nous avons également fait une corrélation inter-item entre ces deux questionnaires. Ces analyses ont été effectuées sur l’ensemble des enfants qui ont répondu aux deux versions, et pour lesquels les données sont complètes (N=140).

(27)

Dans un deuxième temps, nous avons effectué une ANOVA Age (Enfants ; Adultes)

* Format (Ascendant ; descendant) * Moment (On Peak ; Off Peak), avec âge, format et moment comme facteur inter-sujets. Par ailleurs, notons que pour la suite de notre travail nous nommerons le moment de l’évaluation par les termes « On Peak » (i.e. moment optimal de la journée) et « Off Peak » (i.e. moment non optimal de la journée). Le terme « On Peak » se réfère à une synchronie entre le moment du testing et les préférences circadiennes du participant. Cela est le cas pour les enfants évalués le matin et pour les jeunes adultes évalués l’après-midi. Le terme « Off Peak » se réfère à une disynchronie entre ces deux dimensions, tel que chez les enfants testés l’après-midi et les jeunes adultes testés le matin. Comme précisé préalablement, nous avons retenu les individus présentant des préférences circadiennes, qui, selon les normes, sont conformes à leur groupe d’âge. Ainsi, nos analyses portent sur les données des enfants préférant le matin (N= 36) et des jeunes adultes préférant le soir (N= 14). Nous avons également effectué des contrastes par paires (test de Bonferroni) ainsi qu’une décomposition des interactions par comparaisons planifiées.

Supprimé : s

(28)

3. Résultats

Dans cette section, nous présenterons tout d’abord les analyses corrélationnelles entre le CMEP et le CMEPP, conduites dans le but d’estimer la fidélité de la forme parallèle qui a été développée. Ensuite, nous exposerons les analyses effectuées afin d’évaluer les effets du moment de la journée et du format de la tâche du Reading Span sur les performances des enfants et des jeunes adultes. Après la présentation des statistiques descriptives, nous détaillerons les analyses de variances (ANOVA) sur les différents effets attendus.

3.1 Questionnaires de préférences circadiennes

Dans le but d’estimer la fidélité de la version parallèle du CMEP, nous avons dans un premier temps effectué une analyse corrélationnelle en considérant le score global des enfants (N = 140) au CMEP, ainsi que leur score global au CMEPP. Précisons que les scores de ces deux questionnaires se situent entre 0 et 42 points. Les scores obtenus par les participants se situent quant à eux entre 17 et 41 tant pour le CMEP que pour le CMEPP. Cette analyse a mis en évidence une corrélation significative (r = .753, p <.01, cf. annexe I) entre ces deux mesures, ce qui signifie donc que le CMEP et le CMEPP évaluent la même dimension, à savoir les préférences circadiennes chez les enfants.

De plus, nous avons également conduit des analyses de corrélation item par item et nous avons relevé que chaque item du CMEP corrèle plus fortement avec un item précis du CMEPP. Les corrélations inter-items étaient effectivement celles attendues lors de la construction de la forme parallèle du questionnaire, puisque chaque item du CMEPP corrèle avec celui du CMEP qui a servit de base pour le créer (cf. annexe I). En regardant le Tableau 3, nous pouvons observer des corrélations significatives entre les items du CMEP et leurs items parallèles du CMEPP. Cependant, bien que les corrélations soit significatives, elles ne sont toutefois guère très élevées, et aucune d’entre elles ne dépasse .75. Par ailleurs, nous relevons une corrélation négative entre l’item 9 du CMEP et l’item 1 du CMEPP (r = -.203).

Celle-ci s’explique par une inversion de l’échelle de ces deux questions.

Supprimé : i

(29)

Tableau 3: Corrélations inter-items

Items CMEP Items CMEPP Correlation inter-items

Item1 Item3 0.721**

Item2 Item6 0.583**

Item3 Item7 0.365**

Item4 Item10 0.575**

Item5 Item8 0.458**

Item6 Item4 0.644**

Item7 Item5 0.691**

Itam8 Item9 0.641**

Item9 Item1 -0.203*

Item10 Item2 0.461**

Note. *p<0.05 ; **p<0.01

3.2 Reading Span

Les analyses présentées dans cette section portent sur la tâche du Reading Span. Le Tableau 4 présente les moyennes et écart-types pour les mots correctement rappelés, ainsi que pour le nombre moyen d’intrusions de chaque type (non-finales, précédentes et externes). Par ailleurs, nous avons agrégé le nombre d’intrusions pour chaque individu, mesurant ainsi le nombre total d’intrusions. Notons que ces moyennes et écart-types ont été effectués sur les 36 enfants et les 14 adultes retenus pour les analyses. Parmi les enfants, 20 ont été évalués en On Peak (le matin) et 16 en Off Peak (l’après-midi). Chez les adultes, 8 ont été testés en Off Peak (i.e. le matin) et 6 en On Peak (i.e. l’après-midi).

D’après les données descriptives (cf. Tableau 4), nous pouvons observer que les enfants tendent à rappeler moins de mots corrects que les jeunes adultes, et cela quel que soit le moment de l’évaluation. Par ailleurs, les individus semblent rappeler plus de mots corrects en format descendant par rapport au format ascendant. Etonnement, en condition ascendante les enfants rappellent davantage de mots corrects en Off Peak, par rapport à l’évaluation On Peak (M = 2.42 et M = 2.09 respectivement), alors que les jeunes adultes sont meilleurs en

Supprimé : és

(30)

format ascendant dans la condition On Peak, par rapport à l’évaluation Off Peak (M = 3.01 et M = 2.81 respectivement ; cf. Figure 4).

De plus, nous remarquons que le nombre d’intrusions totales est faible et que la variance de cette variable est relativement petite. Cela dit, notons que les enfants paraissent produire davantage d’intrusions totales que les jeunes adultes lorsqu’ils sont évalués en condition On Peak. Cet effet ne semble pas se retrouver en condition Off Peak. Par ailleurs, nous pouvons souligner que les jeunes adultes produisent peu, voire aucune intrusion de type externe et non-finale. Ainsi, aucune analyse inférentielle n’a été conduite sur ces deux dernières variables. Nous sommes toutefois conscientes que le nombre d’intrusions précédentes produites est faible.

Reading Span, version Ascendante

0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00 3.50 4.00

Enfants Adultes

Nombre moyen de mots corrects

On peak Off Peak

Figure 4: Nombre moyen de mots correctement rappelés au Reading Span en version Ascendante par Age et Moment (moyennes et écart-types)

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Seul le système arbitraire (dans le sens de non défini par la loi) garantit une justice modérée, nourrie d'équité et qui protège les individus d'un automatisme légal.

Peu après l'Indépendance, une équipe néerlandaise a mené des recherches dans la falaise de Bandiagara et a proposé une séquence chrono-culturelle encore utilisée aujourd'hui en