Correction concours général Maths 2012
Problème I
1) a) 2012 = 22 × 5031 , donc f(2012) = 22 × 1503 = 4 b) f0(3636) = 3636 = (22 × 32)36 = 272 × 372
f1(3636) = 722 × 723 = 725 = (23 × 32)5 = 215 × 310 f2(3636) = 152 × 103 = (3 × 5)2 × (2 × 5)3 = 23 × 32 × 55 On remarque ensuite que f(23 × 32 × 55) = 23 × 32 × 55 donc pour tout entier i ≥ 3, fi(3636) = 23 × 32 × 55 = 225 000
2) a) Soit n = 9 . f(9) = f(32) = 23 = 8 et f(8) = f(23) = 32 = 9 Montrons par récurrence que f2p(9) = 9 et f2p+1(9) = 8 f0(9) = 9 et f1(9) = 8 donc la propriété est vraie au rang 0 Supposons que pour un entier p ≥ 0, f2p(9) = 9 et f2p+1(9) = 8 alors f2(p+1)(9) = f2p+2(9) = f(f2p+1(9)) = f(8) = 9
et f2(p+1)+1(9) = f(f2(p+1)(9)) = f(9) = 8 et la propriété est vraie au rang p + 1
Soit i un entier ≥ 0 , si i est pair , alors i + 2 est pair et fi+2(9) = fi(9) = 9 si i est impair , alors i + 2 est impair et fi+2(9) = fi(9) = 8
b) 23 < 32 et f(23) > f(32) , donc f n’est pas croissante 23 < 53 et f(23) < f(53), donc f n’est pas décroissante
3) a) Si f(n) = 1 , supposons n ≠ 1 , alors n= p1a1...pkak
et f(n)=a1p1...akpkmontre que pour tout i, ai = 1 donc n = p1.p2………pk . Réciproquement si n = 1 ou n = p1.p2………pk où pi sont des nombres premiers distincts, alors f(n) = 1
b) Supposons que f(n) = 2, alors n ≠ 1 et s’écrit n= p1a1...pkaket f(n)=a1p1...akpk L’un des ai ≥ 2 sinon f(n) = 1, mais comme pi ≥ 2, alors f(n) ≥ 4 contradictoire donc l’équation f(n) = 2 n’a pas de solutions.
c) Si f(n) = 4, alors n= p1a1...pkaket f(n)=a1p1...akpk
L’un des ai ≥ 2, mais alors aipi ≥4. Si aipi >4, alors f(n) > 4 impossible.
Donc aipi =4, donc ai = 2 et pi = 2, donc tous les autres ai sont égaux à 1 donc n est de la forme 22p1….pk avec pi nombres premiers distincts > 2 Réciproquement si n = 22p1….pk avec pi nombres premiers distincts > 2, alors f(n) = 4
4) a) Soit a ≥ 2. On considère la propriété P(n) : « na ≤ an » P(0) et P(1) sont vraies
Supposons la propriété vraie pour un certain entier n ≥ 1, donc na ≤ an On en déduit que na2 ≤ an+1
na2 − (n+1)a = a(na − n − 1) ≥ a(2n − n − 1) = a(n − 1) ≥ 0 donc (n + 1)a ≤ na2 ≤ an+1 , donc P(n+1) est vraie
On a montré par récurrence que pour tout entier n ≥ 0, an ≤ an
Soit n et p des entiers ≥ 2.
np − (n + p) = np − n − p = (n − 1)(p − 1) − 1 ≥ 0 , donc n + p ≤ np.
Montrons par récurrence la propriété P(n) suivante (n ≥ 2) P(n) : « pour tout x1,x2,…,xn entiers ≥ 2 , x1 + ….. + xn ≤ x1…..xn »
P(2) est vraie d’après la remarque précédente.
Supposons P(n) vraie pour un certain entier n ≥ 2 Soit x1,x2,……,xn+1 n + 1 entiers ≥ 2 , x1x2….xn ≥ 2 et xn+1 ≥ 2 donc d’après la remarque : x1x2….xn + xn+1 ≤ x1x2….xn.xn+1 D’après l’hypothèse de récurrence, x1 + x2…. + xn ≤ x1x2….xn donc x1 + x2…. + xn + xn+1 ≤ x1x2….xn.xn+1 et P(n+1) est vraie.
On a montré par récurrence que P(n) est vraie, pour tout entier n ≥ 2
Soit ai , k entiers ≥ 2 et bi , k entiers ≥ 1. Alors les aibi sont ≥ 2.
Alors d’après 4a) pour 1 ≤ i ≤ k , aibi ≤aibi donc a1b1 + …. + akbk ≤ a1b1+....+akbk et a1b1+....+akbk ≤ a1b1×...×akbkd’après la propriété précédente
On en déduit que a1b1 + ……. + akbk ≤ a1b1×...×akbk
Soit ai , k entiers ≥ 2 et bi , k entiers ≥ 0.
On applique l’inégalité précédentes aux couples (ai,bi) tels que bi ≥ 1.
Pour les couples (aj,bj) avec bj= 0, on ajoute à gauche les produits ajbj = 0
et à droite les puissances ajbj =1 , donc on a encore a1b1 + ……. + akbk ≤ a1b1×...×akbk
c) Soit n= p1a1...pkaket f(n)=a1p1...akpk
On note q1,…, ql tous les nombres premiers divisant l’un des ai
Pour 1 ≤ i ≤ k, on pose ai =q1αi,1...qlαi,l où les αi,j sont des entiers ≥ 0 On a alors f(n)=q1α1,1p1+....+αk,1pk...qlα1,lp1+....+αk,lpk
Donc f(f(n)) =
(
α1,1p1+...+αk,1pk)
q1...(
α1,lp1+...+αk,lpk)
ql ≤(
p1α1,1....pkαk,1)
q1...(
p1α1,l....pkαk,l)
ql≤ p1α1,1q1+....+α1,lql...pkαk,1q1+....+αk,lql ≤ p1a1...pkak =n
d) Soit (un) la suite définie par un = f2n(n). On a un+1 = f(f(un))
D’après ce qui précède, (un) est une suite infinie décroissante d’entiers naturels donc stationnaire à partir d’un rang p.
Soit (vn) la suite définie par vn = f2n+1(n). On a vn+1 = f(f(vn)) De même (vn) est une suite stationnaire à partir d’un rang q.
Soit r ≥ 2 × max(p,q) + 1 et soit i ≥ r.
Si i est pair, i = 2k (avec k ≥ p) , donc fi+2(n) = f2k+2(n) = uk+1 = uk = f2k(n) = fi(n) Si i est impair , i = 2k + 1 (et k ≥ q) , donc fi+2(n) = f2k+3(n) = vk+1 = vk = f2k+1(n) = fi(n)
5) a) On considère la propriété P(n) :
« Il existe α et β ∈ tels que 2α + 3β = n et α’ et β’ ∈ tels que 2α’ + 3β’ = n + 1 » 2 × 1 + 3 × 0 = 2 et 2 × 0 + 3 × 1 = 3 , donc P(2) est vraie.
Supposons que P(n) soit vraie pour un certain entier n
Il existe 4 entiers naturels , α,β,α’,β’ tels que 2α + 3β = n et 2α’ + 3β’ = n + 1 Alors n + 2 = 2(α + 1) + 3β et n + 3 = 2α + 3(β + 1)
et la propriété est vraie au rang n + 1.
b) Soit n ∈ E, alors n= p1a1....pkak , avec ai ≥ 2 pour 1 ≤ i ≤ k
Pour chaque ai , il existe des naturels αi et βi tels que : ai = 2αi + 3βi Alors n= p12α1+3β1....pk2αk+3βk =
(
p1α1...pkαk)
2....(
p1β1...pkβk)
3Mais 2 et 3 sont des nombres premiers, il suffit donc de prendre le nombre m défini par m=2p1α1....pkαk3p1β1....pkβket de façon évidente, f(m) = n
c) 20122012 = (22 × 503)2012 = 22 . 2012 × 5032 . 1006 = (22012 × 5031006)2 donc m = 222012×5031006convient
d) Soit m= p1a1...pkak ∈ E , donc ai ≥ 2 pour tout 1 ≤ i ≤ k alors n = f(m)=a1p1...akpk
Tous les nombres premiers présents dans la décomposition de ai admettent un exposant ≥ pi ≥ 2, donc tous les nombres premiers présents dans la décomposition de n, admettent un exposant ≥ 2, donc n ∈ E. La réciproque est vraie.
Problème II
Montrons par récurrence sur n ∈ , que la suite (un) vérifie la propriété P(n) :
« Pour tout entier k compris entre 0 et n, 0≤u2k−1,u2k,...,u2(2k−1)≤ 1 2k » 0 ≤ u0 ≤ 1 donc P(0) est vraie
Supposons que P(n) soit vraie pour un certain entier n
Il y a 2(2n − 1) − (2n − 1) + 1 = 2n valeurs au moins inférieures ou égales à 1 2n et 2n − 1 valeurs au plus supérieures à 1
2n , parmi les termes de la suite de rang < 2n+1 − 1 Supposons que parmi les termes de la suite de rang ≥ 2n+1 − 1, certains soient > 12n+1, alors le premier d’entre eux admet au plus 2n − 1 valeurs supérieures à 12n = 2 × 12n+1 parmi les termes précédents, donc moins de la moitié, ce qui est impossible.
Donc tous les termes de la suite de rang ≥ 2n+1 − 1, sont inférieurs ou égaux à 1 2n+1 En particulier , 0≤u2n+1−1,...,u2(2n+1−1)≤ 1
2n+1et P(n+1) est vraie
Soit L > 0, et k le premier entier tel que 1
2k < L . On pose N = 2k − 1 Pour tout entier n ≥ N, d’après ce qui précède, 0 ≤ un ≤ 1
2k < L , donc lim
n→+∞un = 0
1) Un trajet s’écrit 1 a2 …… an 1. Il y a autant de trajets que de permutations des n − 1 nombres de 2 à n. Donc le nombre de trajets est (n − 1) !
2) a) ⎜a − b ⎜ peut s’interpréter comme la distance entre a et b
On a la propriété d(a,c) ≤ d(a,b) + d(b,c) avec égalité ssi b est compris entre a et c Par exemple ⎜4 − 1 ⎜ = ⎜4 − 3 ⎜+ ⎜3 − 1 ⎜ , mais ⎜4 − 3 ⎜ ≤ ⎜4 − 1 ⎜ + ⎜1 − 3 ⎜ Cette propriété se généralise à plus de deux termes.
Un trajet avec n maisons, s’écrit a1 = 1 a2 a3 …. ak n ak+1 ……. an-‐1 1.
La longueur est L = ⎜1 − a2 ⎜ + ⎜a2 − a3 ⎜ + ….. + ⎜ak − n ⎜ + ⎜n − ak+1 ⎜ + …. + ⎜an-‐1 − 1⎜
D’après ce qui précède, L ≥ ⎜1 − n ⎜+ ⎜n − 1 ⎜ = 2(n − 1)
Cette longueur minimale est atteinte par le trajet 1 2 3 …… n 1
b) En reprenant les notations précédentes ainsi que la remarque, le trajet est de longueur minimale si et seulement si les termes a1, ……, ak sont rangés dans l’ordre croissante et les termes ak+1,….,an-‐1 sont rangés dans l’ordre décroissant.
Il y a autant de trajets à longueur minimale que de façon de placer les éléments ai par rapport à n. Il y a donc 2n-‐2 trajets de longueur minimale 2(n − 1).
3) a) Pour n = 5, le trajet 1 2 5 4 3 1 a pour longueur 8 = 1 + 3 + 1 + 2 + 1 Plus précisément (2 − 1) + (5 − 2) + (5 − 4) + (4 − 3) + (3 − 1)
Soit (5 + 5 + 4 + 3 + 2) − (1 + 1 + 2 + 3 + 4) = 19 − 11 = 8
La première parenthèse représente les maxima de (1,2) , (2,5) , (5,4) , (4, 3) , (3,1) La deuxième parenthèse représente les minima de (1,2) , (2,5) , (5,4) , (4, 3) , (3,1) Un trajet ne peut donc avoir une longueur supérieure à
(5 + 5 + 4 + 4 + 3) − (1 + 1 + 2 + 2 + 3) = 21 − 9 = 12
Et cette longueur est atteinte par le trajet 1 5 2 4 3 1, donc 12 est la longueur maximale d’un trajet pour n = 5
Pour n = 6, la longueur ne peut être supérieure à :
(6 + 6 + 5 + 5 + 4 + 4) − (1 + 1 + 2 + 2 + 3 + 3) = 30 − 12 = 18
Et cette longueur est atteinte par le trajet 1 6 2 5 3 4 1, donc 18 est la longueur maximale d’un trajet pour n = 6
b) Plus généralement pour un trajet de longueur n, il y a n couples (a,b) Pour n pair, la longueur ne peut être supérieure à
(n + n + ….. + (n
2 + 1) + (n
2 + 1)) − (1 + 1 + 2 + 2 + …… n 2 + n
2) = 2((n
2 + 1) + ….. + n) − (1 + 2 + ….. n2)) = 2(n
2 × n2) = n2 2
Et cette longueur est atteinte par le trajet 1 n 2 (n − 1) 3 …… n2 (n
2 + 1) 1 Pour n impair, la longueur ne peut être supérieure à
(n + n + ……. + n + 3
2 + n + 3
2 + n + 1
2 ) − (1 + 1 + …… + n − 1
2 + n − 1
2 + n + 1 2 ) = (n + 3
2 + n + 3
2 + …… + n + n) − (1 + 1 + …… + n − 1
2 + n − 1
2 ) = 2 × n − 1
2 × n + 1 2 = n2 − 1
2 et cette longueur est atteinte par 1 (n − 1) 2 (n − 2) 3 ………n + 32 n + 1 2 1
4) exemple avec n = 4 . Il y a 3 ! = 6 trajets
1 2 3 4 1 de longueur 6 : 4 couples (1,2) (2,3) (3,4) (1,4) 1 2 4 3 1 de longueur 6 : 4 couples (1,2) (2,4) (3,4) (1,3) 1 3 2 4 1 de longueur 8 : 4 couples (1,3) (2,3) (2,4) (1,4) 1 3 4 2 1 de longueur 6 : 4 couples (1,3) (2,4) (2,4) (1,2) 1 4 2 3 1 de longueur 8 : 4 couples (1,4) (2,4) (2,3) (1,3) 1 4 3 2 1 de longueur 6 : 4 couples (1,4) (3,4) (2,3) (1,2) Soit une espérance de 40
6 = 20
3 . On va compter autrement cette espérance.
Il y a 24 couples (a,b). En fait, il n’y a que 6 couples différents (1,4) (1,3) (2,4) (1,2) (2,3) (3,4) qu’on retrouve chacun 4 fois.
Le couple (1,4) donne une longueur de 3
Les couples (1,3) et (2,4) donnent une longueur de 2 Les couples (1,2) (2,3) et (3,4) donnent une longueur de 1
Donc les 24 couples donnent une longueur totale 4(3 + 2 + 2 + 1 + 1 + 1) = 40, Pour n quelconque , il y a (n − 1) ! trajets
Chaque trajet procure n couples (a,b), donc les (n − 1) ! trajets vont procurer n ! couples.
Pour a ≠ b , il y a autant de couples (1,a) que de couples (1,b). Avec les deux 1 de chaque trajet, il y a donc 2(n − 1) ! couples (1,a) dont n − 1 sont différents. Donc chaque couple (1,a) est au nombre de 2(n − 1)!
n − 1 = 2(n − 2) !
Il reste n ! − 2(n − 1) ! = (n − 1) ! (n − 2) couples (a,b) avec a ≠ 1 et b ≠ 1.
Le tableau suivant montre qu’il y a 1 + 2 + …. + (n − 2) couples (a≠1,b≠1) différents soit (n − 2)(n − 1)
2 . Sur les (n − 1) ! trajets , chaque nombre a et b a le même rôle, donc les couples (a,b) sont chacun au même nombre de (n−1)!(n−2)
(n−2)(n−1) 2
=2(n−2)!.
En conclusion, chaque couple (a,b) est au nombre de 2(n − 2) ! d(a,b) 1 2 3 n-2 n-1 n
1 X X X X X X
2 1 X X X X X
3 2 1 X X X X
n-2 n-‐3 … … X X X n-1 n-‐2 n-‐3 1 X X
n n-‐1 n-‐2 n-‐3 2 1 X
Le tableau précédent donne aussi toutes les distances pour chacun des différents couples.
On va noter Sn la somme des distances de ces couples.
Or chaque couple est au nombre de 2(n − 2) !, donc la somme des longueurs des (n − 1) ! trajets est 2(n − 2) ! Sn. L’espérance est donc 2(n − 2) ! Sn
(n − 1) ! = 2Sn n − 1
Il reste à calculer Sn = 1(n − 1) + 2(n − 2) + 3(n − 3) + …… + (n − 2)2 + (n − 1)1 = k(n−k)=n k
k=1
∑
n−1 − k2 k=1∑
n−1 k=1∑
n−1k=1+2+...+(n−1)= n(n−1)
k=1 2
∑
n−1 et k2 =12+22+...+(n−1)2 = n(n−1)(2n6 −1)k=1
∑
n−1On en déduit que Sn = n2(n − 1)
2 − n(n − 1)(2n − 1)
6 = n(n − 1)(3n − 2n + 1)
2 = n(n − 1)(n + 1)
6
donc l’espérance est 2Sn = n(n + 1)