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Energie potentielle et Energie

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Texte intégral

(1)

Chapitre 4

Energie potentielle et Energie m´ ecanique

4.1 Condition d’existence

Pour commencer, nous consid`ererons le cas d’un syst`eme constitu´e de deux points mat´eriels M1 et M2 dont l’interaction `a distance est d´ecrite par les vecteurs forces

−→F1=−→FM1/M2 , et −→F2=−→FM2/M1=−→F 1

Lorsque les deux points mat´erielsM1etM2subissent des d´eplacements infinit´esimaux dM−→1=dx1

−→e x+dy1

−→e y+dz1

−→e z

et

dM−→2=dx2

−→e x+dy2

−→e y+dz2

−→e z

respectivement, le travail total (infinit´esimal) d´evelopp´e par ces forces int´erieures au syst`eme est winttot=−→F1 ·dM−→1+−→F2 ·dM−→2

soit, explicitement, en fonction des composantes cart´esiennes des forces et des d´eplace- ments infi- nit´esimaux

wtotint =F1xdx1+F1ydy1+F1zdz1+F2xdx2+F2ydy2+F2zdz2

Cette expression est ce qu’on appelle une forme diff´erentielle. Ici, il s’agit d’une forme diff´erentielle relativement aux six variables que sont les coordonn´ees x1, y1, z1, x2, y2, z2 des deux points M1 et M2 (les composantes des forces en d´ependent) et `a leurs diff´erentiellesdx1, dy1, dz1, dx2, dy2, dz2. On dit qu’un tel syst`eme poss`ede une´energie potentielles’il existe une fonctionEp(x1, y1, z1, x2, y2, z2) des coordonn´ees des points mat´eriels en interaction telle que le travail ´el´ementaire winttot d´evelopp´e par les forces int´erieures lors de d´eplacements infinit´esimaux de leurs points d’application respectifs puisse s’´ecrire comme l’oppos´e de la diff´erentielle de cette fonction, qui est la partie principale de sa variation cons´ecutive `a ces d´eplacements :

winttot=−dEp

Cette fonction Ep(x1, y1, z1, x2, y2, z2), si elle existe, est appel´ee ´energie potentielle du syst`eme consid´er´e. Elle d´ecrit enti`erement les interactions entre les points mat´eriels constituant le syst`eme.

Les forces int´erieures se d´eduisent notamment de cette fonction par des d´erivations partielles. On dit alors qu’elles d´erivent d’une ´energie potentielle. On a ainsi, dans le cas pr´esent

(2)

F1x=−∂Ep

∂x1 , F1y=−∂Ep

∂y1 , F1z=−∂Ep

∂z1

et

F2x=−∂Ep

∂x2 , F2y=−∂Ep

∂y2 , F2z=−∂Ep

∂z2

Ecrivons maintenant les conditions n´ecessaires et suffisantes `a l’existence d’une telle fonction. Pour ne pas alourdir l’expos´e, nous omettrons de mentionner les in´evitables conditions math´ematiques de r´egularit´e (d´erivabilit´e, continuit´e) des fonctions mises en jeu et admettrons le r´esultat suivant. Les conditions n´ecessaires et suffisantes pour qu’une forme diff´erentielle `a nvariables

D=A1(u1,· · ·, un)du1+A2(u1,· · ·, un)du2+· · ·An(u1,· · ·, un)dun

soit la diff´erentielle d’une fonctionF(u1,· · ·, un)(c’est-`a-direD=dF) sont les n(n−1)

2 relations

∂Ai

∂uj = ∂Aj

∂ui , avec 1≤i < j≤n

S’il en est ainsi, on dit que la forme diff´erentielleD est uneforme diff´erentielle totale exacte.

Insistons ici sur le fait que s’il existe une fonction ´energie potentielle, celle-ci ne d´epend que des coordonn´ees des points mat´eriels en interaction eten aucun cas des vitesses. On peut mˆeme ˆetre plus pr´ecis concernant la d´ependance vis-`a-vis des coordonn´ees. En effet, d’apr`es le principe de l’action et de la r´eaction, on a −→F1=−→F 2, et par suite

wtotint=−→F2 ·dM−→1M2=F2xd(x2−x1) +F2y(dy2−dy1) +F2z(dz2−dz1)

ce qui montre qu’en fait, s’il existe une ´energie potentielle, celle-ci ne d´epend des coordonn´ees des parties en interaction que par l’interm´ediaire des coordonn´ees relativesxi−xj.

Ces r´esultats se transposent directement `a des syst`emes complexes denpoints mat´eriels en interaction, et mˆeme `a des syst`emes mod´elisables comme des milieux continus.

De fait, pour de tels syst`emes, on admet couramment l’existence d’une ´energie potentielle d´ecrivant l’interaction `a distance des constituants ´el´ementaires.

4.2 Exemples

4.2.1 Cas des forces centrales

Deux points mat´erielsM1etM2 exercent l’un sur l’autre une forcecentralesi celle-ci

est port´ee par la droiteM1M2,

et si son intensit´e ne d´epend que de la distancer=M1M2. Son expression g´en´erale est donc de la forme

−→F M1/M2=f(r)−→u12

o`u −→u12=M−→1M2 /r est le vecteur unitaire port´e par M−→1M2. Lorsque M1 et M2 subissent des d´eplacements infinit´esimaux dM−→1 et dM−→2 respectivement, le travail total (infinit´esimal) d´evelopp´e par les forces int´erieures est

wtotint =−→FM1/M2 ·dM−→1M2=f(r)−→u12·dM−→1M2

PuisqueM−→1M2=r−→u12, on a

(3)

dM−→1M2=dr−→u12+r d−→u12

Mais comme−→u212= 1 (vecteur unitaire), on a aussi

d−→u212= 2−→u12·d−→u12 = 0 ce qui signifie qued−→u12est orthogonal `a−→u12. On en d´eduit

wtotint=f(r)dr

O x

y z

M 1

M 2 d M 1

u12

d M2

F1/2 = f(r) u 12 r

F2/1= − F

1/2 (action/reaction)

(forces centrales)

Figure 4.1

Cette derni`ere expression est une forme diff´erentielle `a une seule variabler. En admettant, pour les fonctions utilis´ees en Physique, le r´esultat math´ematique selon lequel une fonction d’une variable poss`ede toujours une primitive, il est manifeste que l’on pourra introduire ici une fonctionEp(r), telle que

dEp

dr =−f(r) de sorte que

winttot=−dEp

Ainsi, un tel syst`eme poss`ede une ´energie potentielle. Cette derni`ere ne d´epend des coordonn´ees x1, y1, z1 de M1 etx2, y2, z2 deM2que par l’interm´ediaire de la distance r=M1M2

r=p

(x1−x2)2+ (y1−y2)2+ (z1−z2)2 et l’on a

³−→

F M1/M2

´

x=−∂Ep

∂x1 ,

³−→

FM1/M2

´

y=−∂Ep

∂y1 ,

³−→

FM1/M2

´

z=−∂Ep

∂z1

³−→

F M2/M1

´

x=−∂Ep

∂x2 ,

³−→

FM2/M1

´

y=−∂Ep

∂y2 ,

³−→

FM2/M1

´

z=−∂Ep

∂z2

c’est-`a-dire que lesdeuxforces int´erieures −→FM1/M2 et −→FM2/M1=−→F M1/M2 d´erivent de lamˆeme fonction ´energie potentielle Ep(r). C’est un r´esultat important qu’il faut retenir.

(4)

4.2.2 Syst` eme de deux charges en Electrostatique

On a ici

−→F1/2= q1q2

4π²0

−→u12 r2 soit

f(r) = q1q2 4π²0

1

r2 =−dEp dr On en d´eduit par int´egration

Ep(r) = q1q2

4π²0

1

r + constante

La g´en´eralisation `a un syst`eme quelconque de N charges ponctuelles en interaction est imm´ediate.

Un tel syst`eme poss`ede une ´energie potentielle ayant pour expression Ep(x1, y1, z1,· · ·, xN, yN, zN) =X

i6=j

qiqj

4π²0

1

rij + constante o`u

rij =p

(xi−xj)2+ (yi−yj)2+ (zi−zj)2

Comme attendu, elle ne d´epend des coordonn´ees que par l’interm´ediaire des coordonn´ees relatives xi−xj.

4.2.3 Syst` eme de deux masses en Gravitation

On a ici

−→F1/2=−Gm1m2

r2

−→u12

En suivant le mˆeme raisonnement qu’au paragraphe pr´ec´edent, on obtient ici l’´energie potentielle de gravitation de deux masses ponctuelles en interaction sous la forme

Ep(r) =−Gm1m2

r + constante

et, pour un syst`eme de N masses ponctuelles en interaction, l’´energie potentielle de gravitation Ep(x1, y1, z1,· · ·, xN, yN, zN) =X

i6=j

Gmimj

rij + constante

4.2.4 Le pendule simple

On ´etudie ici une situation particuli`ere du cas pr´ec´edent, concernant l’interaction gravitationnelle entre la masse m accroch´ee au bout du fil du pendule et la Terre. On sait que si l’on mod´elise la Terre comme une boule de centre C et rayonR dans laquelle les masses sont uniform´ement r´eparties, elle peut ˆetre consid´er´ee depuis un point `a l’ext´erieur comme une masse ponctuelle plac´ee en C, dont la masse est la masse totaleMT de la Terre. L’interaction entre la Terre et la massemsera alors d´ecrite par l’´energie potentielle

Ep(r) =−GMTm

r + constante

o`u r=CM. Notanthl’altitude de la massem, on a r=R+het commeh¿R, il vient

(5)

1

r = 1

R(1 +h/R) 1 R

µ 1 h

R

d’o`u

Ep(r) =Ep(h) =mgh + constante avec g = GMT

R2 . La constante peut ˆetre ajust´ee de telle sorte que l’´energie potentielle soit nulle lorsque le pendule est selon la verticale (qui, dans le mod`ele propos´e ici, co¨ıncide avec la direction radialeCM). Sih0est l’altitude correspondante de m, on aura alors

Ep(h0) = 0 =mgh0+ constante, donc constante =−mgh0

et par suite

Ep(h) =Ep(z) =mg(h−h0) =mgz en posantz=h−h0.

l O

z = 0

z M (masse m)

m g θ

l

Figure 4.2

On peut retrouver directement cette expression de la fa¸con suivante. Lors d’un d´eplacement infi- nit´esimaldM−→=dx−→ı +dy−→ +dz−→k de la massem, son poids −→P =−mg −→k produit le travail

´el´ementaire

w=−→P ·dM−→=−m g dz

Manifestement, ce travail peut ˆetre r´e´ecrit comme la diff´erentielle totale exacte−d(mgz)et l’on peut dire que le poids de la massemd´erive de l’´energie potentielle

Ep(z) =mgz + constante

Comme pr´ec´edemment, la constante peut ˆetre ajust´ee de telle sorte queEp(0) = 0, et l’on obtient ainsiEp(z) =mgz.

Il est utile de donner ici l’expression de l’´energie potentielle en fonction de l’angleθ entre le fil du pendule et la verticale. On a (voir figure)z=`−`cosθ, d’o`u

Ep(z) =Ep(θ) =mg`(1cosθ)

(6)

4.2.5 Syst` eme masse-ressort

Lorsque la longueur du ressort est `=`0+x, la force de rappel a pour expression (voir figure)

−→F r=−k x −→ı

Lors d’une ´elongation du ressort ´egale `ad x −→ı `a partir de cette longueur, la force de rappel exerce le travail

wr=−→Fr·d x −→ı =−k x d x=−d µkx2

2

On voit ainsi que la force de rappel d´erive de l’´energie potentielle

Ep(x) = kx2 2 en convenant de prendre Ep(0) = 0.

l0

m F = − k ∆l

x i

l = x

Figure 4.3

4.3 Energie de constitution d’un syst` eme

q1

infini F1/2

Fop 2

P q

M1 M 2

position finale de q

position intermediaire de q

2

2

Figure 4.4

Pour illustrer le concept d’´energie de constitutiond’un syst`eme, consid´erons deux charges ponctuelles q1 etq2 en interaction, et situ´ees enM1 etM2 respectivement. Imaginons tout d’abord la configura- tion o`u les deux charges sont infiniment ´eloign´ees l’une de l’autre. On peut alors admettre que leur interaction est quasiment nulle. Supposons la chargeq1 fix´ee `a sa position actuelleM1 alors que la chargeq2 se trouve `a distance infinie. Pour amener cette chargeq2 depuis l’infini `a la position finale

(7)

M2, ce qui correspond `a la configuration finale envisag´ee pour le syst`eme des deux charges, faisons ap- pel `a un op´erateur (fictif ou non). Celui-ci d´eplacera petit `a petit la chargeq2, de fa¸conquasistatique, en compensant `a chaque ´etape la force queq1exerce surq2, de telle sorte que cette derni`ere se trouve

`a l’´equilibre `a chaque moment. Bien entendu, cette op´eration ne peut ˆetre r´ealis´ee physiquement, car elle devrait ˆetre de dur´ee infinie pour qu’il y ait constamment ´equilibre de q2. N´eanmoins, elle peut toujours ˆetre envisag´ee sur le plan th´eorique.

Pour d´eplacer infiniment peu de−→dP la chargeq2qui se trouvait initialement en un pointP, l’op´erateur devra fournir le travail

wop=F−→op·−→dP La chargeq2´etant constamment `a l’´equilibre, on doit avoir

F−→op=−→F q1/q2(P) =−q1q2

4π²0

M−→1P M1P3 d’o`u

wop=−→Fq1/q2 (P)·−→dP Or −→F q1/q2 d´erive de l’´energie potentielle

Ep= q1q2

4π²0

1

M1P + constante C’est-`a-dire que pour M1 fix´e, on a

−→F q1/q2 (P)·−→dP=−dEp

On en d´eduit

wop= +dEp

Le travail total que devra fournir l’op´erateur pour amener ainsi la chargeq2 depuis l’infini jusque sa position actuelle M2 est ´egal `a

Woptot= ∆Ep= q1q2

4π²0

1 M1M2

A une constante pr`es, la derni`ere expression repr´esente l’´energie potentielle du syst`eme des deux chargesq1etq2lorsque celles-ci occupent les positionsM1 etM2 respectivement. Il s’agit donc bien du travail, ou de l’´energie n´ecessaire pour constituer le syst`eme `a partir d’une configuration o`u les constituants sont infiniment ´eloign´es l’un de l’autre. Cette ´energie peut d’ailleurs ˆetre positive ou n´egative.

Envisageons ensuite un syst`eme constitu´e d’une distribution de charges D produisant le champ

´electrostatique −→E (M) et le potentiel ´electrostatique V(M)au point M o`u est situ´ee une charge ponctuelleQ. R´ep´etant la mˆeme proc´edure que celle imagin´ee pr´ec´edemment, on trouve que le travail que doit fournir un op´erateur pour amener la charge Q depuis l’infini `a sa position actuelle M, la distribution de chargesD´etant suppos´ee fix´ee est

Woptot= Z

∞→M

F−→op·dP−→=−Q Z

∞→M

−→E (P)·−→dP=Q Z

∞→M

dV(P) soit

Woptot=Q(V(M)−V(∞)) = ∆Ep

Si l’on convient de prendre V(∞) = 0etEp(∞) = 0, on obtient

(8)

Woptot=Ep=QV(M)

La quantit´eEp=QV(M)repr´esente bien l’´energie potentielle d’interaction ´electrosta- tique entre la distributionDet la chargeQ. Lorsque la distributionDest de caract`ere “macroscopique”, c’est-`a-dire si elle a une extension plus importante que celle de la chargeQet est par l`a-mˆeme plus complexe que cette derni`ere, on parle plutˆot, pour des raisons de “pr´es´eance”, de l’´energie potentielle de la chargeQ

“plong´ee dans le champ cr´e´e par la distributionD”. Un exemple plus ´evident est celui de l’interaction gravitationnelle entre la Terre et une balle de ping-pong : il paraˆıt plus naturel de parler de l’´energie potentielle de la balle dans le champ de gravitation de la Terre plutˆot que de l’inverse. Et pourtant...

4.4 Energie m´ ecanique d’un syst` eme

4.4.1 D´ efinition

Consid´erons un syst`emeΣconstitu´e deN points mat´eriels ´evoluant dans un r´ef´erentiel galil´een. Nous distinguerons ici deux types de forces. Tout d’abord les forces

−→

Fiint int´erieures au syst`eme Σ qui d´ecrivent les interactions entre ses constituants, et les forces F−→iext ext´erieures qui d´ecrivent l’action sur les constituants de Σd’un syst`emeΣ0 ext´erieur `aΣ.

Chacun des constituants deΣest donc soumis `a la force r´esultante

−→Fi=

−→

Fiint+F−→iext

Lors de l’´evolution deΣentre deux dates infiniment voisinestett+dt, ses constituants effectuent des d´eplacements infinit´esimaux dM−→i, d’o`u il r´esulte un travail total d´evelopp´e par l’ensemble des forces agissant sur les constituants de Σ´egal `a

w=X

i

−→Fi ·dM−→i

Ce travail se d´ecompose en un travailwext dˆu aux actions ext´erieures et un travailwint dˆu aux forces int´erieures. Nous supposerons que le syst`eme Σ poss`ede une ´energie potentielle EΣp d´ecrivant les interactions entre ses constituants, de sorte que

wint=X

i

−→

Fiint ·dM−→i=−dEpΣ

Or, d’apr`es le th´eor`eme de l’´energie cin´etique,west ´egal `a la variation d’´energie cin´etique du syst`eme Σentre les deux datest ett+dt

w=dEΣc =d ÃX

i

1 2miv2i

!

On en d´eduit

d¡

EcΣ+EΣp¢

=wext On appelle´energie m´ecaniquedu syst`emeΣla quantit´e

EΣ=EΣc +EpΣ

Au moyen de cette d´efinition, le th´eor`eme de l’´energie cin´etique est transform´e enth´eor`eme de l’´energie m´ecanique, selon lequel

(9)

La variation d’´energie m´ecanique d’un syst`eme est ´egale au travail total d´evelopp´e par les forces ext´erieures appliqu´ees au syst`eme au cours de l’´evolution de celui-ci :

∆E=Wext

4.4.2 Energie m´ ecanique d’un syst` eme isol´ e

Dans les ´evaluations pr´ec´edentes des travaux “int´erieur” et “ext´erieur”, il importe de bien pr´eciser le contenu du syst`eme ´etudi´e, afin qu’il n’y ait aucune ambig¨uit´e sur ce que l’on entend par “forces int´erieures” et par “forces ext´erieures” `a ce syst`eme.

A cet ´egard, consid´erons l’ensembleΣ00constitu´e par la r´eunion des deux syst`emesΣetΣ0 et suppo- sons qu’il n’y ait pas de syst`eme ext´erieur `a Σ00 susceptible d’exercer sur lui une action. Ce “super- syst`eme” peut donc ˆetre consid´er´e comme unsyst`eme isol´e, et de son point de vue il n’existe que des forces int´erieures. Nous admettrons ici encore que toutes les forces int´erieures `aΣ00d´erivent d’´energie potentielles, pouvant d’ailleurs d´ecrire des interactions de natures diff´erentes (´electrostatiques, gra- vitationnelles ou autres). Notons EpΣ00 la somme de toutes les ´energies potentielles en jeu. Alors, au cours de l’´evolution du syst`eme global Σ00, on a, d’apr`es le th´eor`eme de l’´energie cin´etique et la d´efinition de l’´energie potentielle,

∆EcΣ00=WtotintΣ00=−∆EpΣ00 o`u EΣc00 est l’´energie cin´etique associ´ee `aΣ00. Il en r´esulte que la somme

EΣ00=EcΣ00+EΣp00

qui repr´esente l’´energie m´ecanique totale du syst`eme Σ00 resteconstante au cours de l’´evolution de Σ00. On aboutit ainsi au th´eor`eme suivant

Dans un r´ef´erentiel galil´een, l’´energie m´ecanique d’un syst`eme isol´e se conserve.

Ce r´esultat, qui a ´et´e obtenu `a partir du principe fondamental de la Dynamique Classique peut en fait ˆetre ´erig´e en un grand principe de conservation de l’´energie :

L’´energie de l’Univers est une constante.

A pr´esent, nous avons donc `a notre disposition deux grandes lois de conservation concernant les syst`emes isol´es dans des r´ef´erentiels galil´eens :

Conservation de la quantit´e de mouvement totale

Conservation de l’´energie m´ecanique totale.

On retiendra que pour les syst`emes isol´es ou pseudo-isol´es, les transferts d’´energie s’effectuent exclu- sivement entre ´energie cin´etique et ´energie potentielle du syst`eme ´etudi´e.

Pour terminer ce paragraphe, mentionnons que l’´energie cin´etique, l’´energie potentielle comme l’´energie m´ecanique s’expriment en Joule dans le syst`eme d’unit´es S.I.

(10)

4.5 Applications

4.5.1 Vitesse de lib´ eration

Consid´erons l’interaction gravitationnelle entre la Terre et un corps de massem, un engin spatial par exemple dont la masse reste constante1. Nous admettrons ici que le r´ef´erentielRdont l’origine est au centre C de la Terre et dont les axes restent parall`eles `a ceux du r´ef´erentiel h´eliocentrique peut ˆetre consid´er´e comme galil´een. L’´energie m´ecanique du syst`eme engin-Terre dans ce r´ef´erentiel Rs’´ecrit alors

E=1

2mv2−GMTm r

o`u r=CM,M ´etant la position de l’engin, etv la norme du vecteur vitesse de l’engin dansR.

Le syst`eme engin-Terre ´etant suppos´e isol´e, cette ´energie reste constante lors du mouvement de l’engin dans R. Supposons que l’engin ait ´et´e amen´e par des fus´ees `a l’altitudehpuis lˆach´e `a cette altitude avec une vitesse de normevi(h). On a donc

E=1

2mv2i −GMTm R+h On en d´eduit

1

2mv2= 1

2mvi2−GMTm µ 1

R+h−1 r

soit

v2=v2i 2GMT

µ 1 R+h−1

r

Bien entendu, l’engin peut toujours redescendre vers la Terre, auquel cas r < R+h, ce qui fait qu’alors v > vi et l’engin est acc´el´er´e (attraction gravitationnelle). A quelle condition l’engin peut-il acc´eder aux r´egions de plus hautes altitudes, et, `a la limite, s’´echapper de l’attraction terrestre ? Si l’engin peut acc´eder aux r´egionsr→ ∞avec une vitesse non nullev, la relation pr´ec´edente donne alors

v2 =vi22GMT

µ 1 R+h

Une telle relation n’est en fait possible que si v2i 2GMT

µ 1 R+h

0

Cette in´equation fixe la vitesse initiale minimum `a donner `a l’engin pour qu’il s’´echappe de l’attraction terrestre `a partir de l’altitude de lancement h. Cette vitesse, appel´eevitesse de lib´eration pour cette altitude, a pour expression

vlib(h) =

r2GMT

R+h

A l’altitude z´ero, cette vitesse a la plus grande valeur et est donn´ee par vlib=

r2GMT

R = 2gR

Avec g 9,81 m/s2 et R = 6400 kms, on obtient vlib 11,2 km/s. Si, au lieu de la Terre on consid´erait la Lune (ML = 7,3 1022 kg,RL = 1700 kms), on obtiendrait vlib0 1,9 km/s. Or, la vitesse d’agitation thermique des mol´ecules d’un gaz `a la temp´erature ordinaire est de cet ordre de grandeur, voire sup´erieure. Ce fait permet d’expliquer pourquoi la Lune n’a pas d’atmosph`ere...

1On ne consid`ere donc pas de fus´ee ayant une masse variable du fait de la combustion de son carburant...

(11)

4.5.2 Le ressort

L’´energie m´ecanique du syst`eme (ressort + masse) est donn´ee par E = m

2 (dx dt)2+1

2k(x−xe)2

Supposons qu’`a la date t= 0 la massem soit lˆach´ee sans vitesse initiale depuis la positionx=x0. Ces conditions initiales fixent l’´energie initiale `a la valeur :

E(0) = m 2(dx

dt)2(0) + 1

2 k(x0−xe)2 = 1

2 k(x0−xe)2

En l’absence de frottement, cette ´energie est conserv´ee. On en d´eduit imm´ediatement la valeur du module de la vitesse en fonction de l’abcissex:

E=m 2(dx

dt)2+1

2k(x−xe)2 = 1

2 k(x0−xe)2 soit

|dx dt| = +

rk m

¡(x0−xe)2(x−xe)2¢

= rk

m(x0−x)(x0+x−xe)

Ainsi, `a chaque fois que la massemrepasse par la position d’´equilibrex=xe, le module de sa vitesse prend la valeur

ve = rk

m |x0−xe|

4.6 Les ´ equilibres et leur stabilit´ e

4.6.1 Consid´ erations g´ en´ erales

Dans un r´ef´erentiel galil´een, imaginons un syst`eme Σ maintenu en ´etat de repos par un op´erateur ext´erieur. On peut envisager par exemple un syst`eme de deux charges +q et −q qu’un op´erateur maintient `a distance l’une de l’autre en compensant exactement les forces ´electrostatiques attractives que ces deux charges exercent l’une sur l’autre. L’´energie cin´etique totale du syst`emeΣdans cet ´etat initial est donc nulle.

Supposons qu’`a une date prise comme originet= 0, l’op´erateur relˆache ses contraintes. Comment le syst`emeΣva-t-il ´evoluer ?

Supposons de plus queΣsoitisol´eoupseudo-isol´e. Dans la seconde ´eventualit´e, il n’est pas isol´e, mais les forces ext´erieures appliqu´ees sur Σse compensent exactement. On peut alors dire que l’´energie m´ecanique deΣreste constante au cours de l’´evolution ult´erieure de ce syst`eme. On a donc

E=Ec+Ep = constante

Etant constante, cette ´energie garde sa valeur initiale. Comme l’´energie cin´etique initiale est nulle, il ne reste que l’´energie potentielle initiale Epinit

E=Ec+Ep=Epinit

Comme l’´energie cin´etiqueEc ´est une grandeurpositive, on doit obligatoirement avoir Ec=Epinit−Ep0

et par suite

Ep≤Epinit

(12)

De cette in´egalit´e d´ecoulent des cons´equences importantes.

Ou bienEp< Epinit. Dans ce cas il existe des configurations o`u l’´energie potentielle est inf´erieure

`a la valeur de d´epart et le syst`emeΣva immanquablement ´evoluer vers celles-ci.

Ou bienEp reste ´egal `aEpinit, et le syst`emeΣ reste au repos, mˆeme en l’absence de contrainte de la part d’un op´erateur ext´erieur. Cela signifie qu’aucune force ne s’exerce sur aucune de ses parties et que l’op´erateur ext´erieur n’avait d’ailleurs aucun effort `a exercer pour maintenir le syst`eme Σ en cet ´etat. Mais−→Fi=−→0 pour une partie quelconque deΣrevient `a ´ecriregrad−→iEp=−→0 . Dans les cas les plus courants, une telle ´equation correspond `a unextremum(maximum ou minimum) de l’´energie potentielle.

Ainsi, quand un syst`eme m´ecanique plong´e dans un champ ext´erieur reste dans un ´etat de repos perp´etuel, il est en ´equilibre et cet ´equilibre correspond (le plus souvent) `a un extremum de son

´energie potentielle.

En fait, l’analyse de l’´equation grad−→i Ep =−→0 est compliqu´ee par le fait qu’elle peut recouvrir des situations tr`es diff´erentes. Consid´erons de fa¸con g´en´erale une fonction ´energie potentielleEp(x, y, z).

Les relations

∂Ep

∂x = 0, ∂Ep

∂y = 0, ∂Ep

∂z = 0

peuvent par exemple ˆetre v´erifi´ees uniquement en des points isol´es. SoitM0(x0, y0, z0)un tel point.

Il y a alors trois cas possibles.

Dans un premier cas, la valeur Ep(x0, y0, z0)est unmaximum local de la fonction. D’apr`es les propri´et´es du gradient, les lignes de champ degrad−→ Epalentour convergent alors versM0, et la force

−→F = grad−→ Ep aura donc tendance `a ´ecarter davantage de M0 le point mat´eriel sur lequel elle s’applique, si ce dernier est d´eplac´e un tant soit peu depuis M0 dans une direction quelconque. On en d´eduit que la position d’´equilibreM0estinstable. C’est le cas par exemple pour la fonction

Ep(x, y, z) =K£

(x−x0)2+ (y−y0)2+ (z−z0)2¤ K ´etant une constante positive.

1

F2 F

F3 F4

point d’equilibre M e

instable

Figure 4.5

Dans un second cas, la valeur Ep(x0, y0, z0) est un minimum local. Les lignes de champ de grad−→ Epalentour divergent alors `a partir deM0, et la force−→F=grad−→ Epaura tendance `a ramener vers M0 le point mat´eriel sur lequel elle s’applique, lorsque celui-ci est d´eplac´e depuis M0, et ce, quelque soit la direction de ce d´eplacement. Ce cas correspond `a une position d’´equilibre stable en M0. C’est le cas par exemple pour la fonction

Ep(x, y, z) =E0−K£

(x−x0)2+ (y−y0)2+ (z−z0)2¤

(13)

o`u E0etK sont des constantes positives.

1

F2 F

F3 F4

point d’equilibre M e

stable

Figure 4.6

Le troisi`eme cas, plus original, est celui o`uM0ne correspond ni `a un maximum, ni `a un minimum d’´energie potentielle. Certaines lignes de champ de grad−→ Ep convergent alors vers M0 tandis que d’autres divergent `a partir de ce point. Ce qui veut dire qu’autour deM0, la force qui s’exerce sur le point mat´eriel peut, selon la position occup´ee, avoir tendance `a ramener ce point mat´eriel vers M0

ou au contraire l’en ´ecarter. L’´equilibre en M0 ne peut ˆetre catalogu´e ni comme ´equilibre stable ni comme ´equilibre instable.

1

F2 F

F3 F4

M e

equilibre ni stable ni instable

Figure 4.7

Il peut s’agir de l’analogue d’un point d’inflexion ou bien encore de ce qu’on appelle unpoint selleou un point col. Ces derni`eres d´enominations se r´ef`erent en fait `a l’´etude des fonctions `a deux variables Ep(x, y). En effet, lorsqu’on repr´esente dans un espace `a trois dimensions(x, y, z=Ep)le r´eseau des courbes ´equipotentielles Ep(x, y) = constante, il peut arriver que l’on on obtienne une figure dont on peut dire, suivant que l’on soit turfiste ou alpiniste, qu’elle ressemble soit `a une selle de cheval soit `a un col dans la montagne. C’est, par exemple, ce qu’il advient pour la fonction

Ep(x, y) =K£

x2−y2¤

, avec K positif,

au point origine O de coordonn´eesx= 0, y= 0. En effet, si l’on se d´eplace le long de l’axe x0x (donc y = 0), la fonction prend la forme Ep(x, 0) = Kx2 et le point O semble correspondre `a un minimum de la fonction (dans le plan fictif zOx, cette relation est repr´esent´ee par la parabole d’´equationz=Kx2dont la concavit´e est du cˆot´e desz positifs). Cependant, si l’on se d´eplace selon l’axe y0y (donc x= 0), la fonction prend alors la forme Ep(0, y) =−Ky2 et cette fois le pointO paraˆıt ˆetre un maximum pour la fonction (dans le plan fictifzOy, perpendiculaire au pr´ec´edent, cette relation est repr´esent´ee par la parabole d’´equation z =−Ky2 dont la concavit´e est du cˆot´e des z n´egatifs).

(14)

point selle

Figure 4.8

Il se peut aussi que l’´equationgrad−→ Ep=−→0 soit v´erifi´ee pour un ensemble de points. Un exemple est celui de la fonction dont les valeurs, exprim´ees `a l’aide des coordonn´ees cylindriques, sont donn´ees par

Ep(ρ, φ, z) =K£

z2+ (ρ−ρ0)2¤

K´etant positif. Manifestement, cette fonction positive prend sa valeur minimum, ici z´ero, aux points d´efinis par z = 0et ρ =ρ0. Il s’agit du cercle C situ´e dans le plan xOy, de centre O et de rayon ρ0. Si, `a partir d’un point M0 de ce cercle, on ´ecarte le point mat´eriel sur lequel s’exerce la force

grad−→ Ep tout en restant sur le cercle, le point mat´eriel, une fois lˆach´e, restera dans sa nouvelle position puisque la force y est encore nulle. On a l`a un exempled’´equilibre indiff´erent, configuration d’´equilibre qui r´esulte ici de la sym´etrie cylindrique de la fonction ´etudi´ee.

courbe equilibre indifferent d’

Figure 4.9

4.7 Mouvement ` a une dimension

Dans cette section, nous ´etudierons le mouvement d’un point mat´eriel pouvant se d´eplacer uniquement suivant un axex0xet soumis `a un champ de forceF(x)d´ependant uniquement de l’abscissexdu point mat´eriel, et qui de ce fait d´erive d’une ´energie potentielleEp(x). Une telle ´etude est motiv´ee par le fait qu’elle recouvre de nombreux probl`emes de M´ecanique, et que notamment on peut ramener l’´etude du mouvement d’un syst`eme de deux particules en interaction `a celui d’une particule se d´epla¸cant sur un axe, donc `a un mouvement `a une dimension.

4.7.1 Etude qualitative

L’´etude qualitative se fonde sur l’´etude du graphe repr´esentant les variations de l’´energie potentielle Ep(x), combin´ee avec l’exigence de positivit´e de l’´energie cin´etique.

(15)

x’ x x x

0 1

E1

p

x2 x 3 E (x)p

E = E (x ) 0

x E (x)p Ec

Figure 4.10

Supposons par exemple que le point mat´erielM soit lˆach´e sans vitesse initiale `a partir d’un point d’abscissex0< x1 (voir figure).

L’´energie m´ecanique deM est

E=Ep(x0) = 1

2mv2+Ep(x)

D’apr`es le graphe repr´esentant les variations de la fonction ´energie potentielle Ep(x)en fonction de x, on voit queM ne peut acqu´erir de l’´energie cin´etique que dans la r´egion]− ∞, x0], puisqu’alors celle-ci qui s’exprime comme

1

2mv2=Ep(x0)−Ep(x)

y est bien positive. La r´egion[x0,+∞[estinterditeau point mat´erielM. Dans la r´egion permise, on voit que la force

F(x) =−dEp

dx (x)

qui estl’oppos´ee de la pentede la courbe repr´esentant l’´energie potentielle, est orient´ee suivant l’axe xx0 et va pousserM vers desxde plus en plus inf´erieurs `ax0.

Ep

E3

x 0 x x’0 x3

2 x

Figure 4.11

Supposons maintenant que le point de lachˆage deM ait une abscissex0 comprise entrex1 et x2

et queEp(x0)soit inf´erieur `aE3=Ep(x3)(voir figure).

La r´egion permise pour les mouvements ult´erieurs deM sera alors d´efinie par Ep(x)≤Ep(x0)≤Ep(x3)

Dans cette r´egion se trouve un minimum d’´energie potentielle enx=x2. A partir dex0, et ce jusqu’au point d’abscisse x2, la force est orient´ee dans le sens x0xet va donc acc´el´erer M dans ce sens. En x=x2, la force s’annule. Le point mat´erielM ayant acquis une vitesse suffisante va d´epasser cette position. Le signe de la force s’inverse `a partir de l`a et cette derni`ere va ensuite d´ec´el´ererM, jusqu’au point d’abscissex=x00 o`u la vitesse de M va s’annuler. En effet, on a alors

(16)

1

2mv002=Ep(x0)−Ep(x00) = 0

A ce moment, le mobile M est soumis `a une force orient´ee en sens inverse de l’axe x0x. Sous l’effet de cette force, il va alors se diriger `a nouveau vers le point d’abscisse x=x2, repasser par ce point, et revenir enx=x0o`u sa vitesse va encore s’annuler. Les conditions y redeviennent alors ce qu’elles

´etaient au moment du lachˆage et le mouvement deM se r´ep`ete ainsi ind´efiniment, en l’abscence de frottement :M effectue un mouvement p´eriodique entrex0etx00, de part et d’autre de la positionx2

o`u l’´energie potentielle est minimum. On parle alors depuit de potentieldans lequel le point mat´eriel M se trouve confin´e.

Par contre, si au point de d´epart l’´energie potentielle Ep(x0) est plus grande queE3, le mobileM d´epassera le point d’abscisse x3 et, comme il est dit couramment,franchira la barri`ere de potentiel que repr´esenteE3. En effet, enx3 on aura

1

2mv32=Ep(x0)−E30

et le mobile aura donc une ´energie cin´etique suffisante pour acc´eder `a la r´egionx≥x3. A partir dex0 il est acc´el´er´e jusquex2, puis d´ec´el´er´e jusquex3. SiEp(x0)est strictement sup´erieur `aE3, il d´epasse la positionx3 o`u la force s’annule, puis est de nouveau acc´el´er´e vers lesxde plus en plus grands. Si Ep(x0) =E3,M s’arrˆetera enx3.

Envisageons ensuite le cas o`u le mobileM est lanc´e depuis la r´egion des grandsxn´egatifs, dans le sensx0x, avec la vitesse initialev0.

Ce type de situation se pr´esente dans des processus dediffusionde particules.

Supposons que dans cette r´egion l’´energie potentielle soit nulle, sinon n´egligeable. L’´energie m´ecanique du “projectile”M est donc

E= 1 2mv02

On voit imm´ediatement d’apr`es le graphe repr´esentant Ep(x)que M ne pourra acc´eder `a la r´egion x→+∞que si son ´energie, et donc son ´energie cin´etique initiale, est plus grande que la barri`ere de potentielE1, qui est ici la plus grande des valeurs deEp(x)car

1

2mv2= 1

2mv02−Ep(x) n’est positif que tant queEp(x)reste inf´erieur `a 1

2mv02.

¦ Si1

2mv20< E1,M rebrousse chemin au premier point d’abscissex0rencontr´e, tel queEp(x0) = 1

2mv02. Il est refoul´e vers la r´egion d’o`u il ´etait parti. Il y reprend petit `a petit la mˆeme vitesse qu’il avait au d´epart, mais en sens inverse.

¦ Si 1

2mv02=E1,M s’arrˆete enx=x1.

4.7.2 Etude au voisinage d’une position d’´ equilibre - Conditions de stabilit´ e

L’´etude du mouvement du mobile au voisinage d’une position d’´equilibre x = xe repose sur le d´eveloppement de la fonctionEp(x)en s´erie de Taylor suivant les puissances de l’´ecartu=x−xe

Ep(x) =Ep(xe) +udEp

dx (xe) +u2 2

d2Ep

dx2 (xe) +u3 3!

d3Ep

dx3 (xe) +· · ·+un n!

dnEp

dxn (xe) +· · · d´eveloppement dont nous admettrons ici la validit´e. Selon la fonction ´etudi´ee et la valeur de l’´ecartu, il peut apparaˆıtre suffisant de ne garder, par exemple, que les npremiers termes de cette s´erie, pour

(17)

obtenir la valeur deEp(x)avec une bonne pr´ecision. On dit alors que l’on a effectu´e und´eveloppement limit´e de la fonction au ni`eme ordre, ou encore que l’on a effectu´e und´eveloppement asymptotique d’ordre n de la fonction, lorsquexdevient proche dexe, l’ordre z´ero correspondant `a la valeurEp(xe).

Il est clair que l’approximation est d’autant plus pr´ecise s’il advient que certains des premiers termes du d´eveloppement sont nuls.

Comme nous l’avons vu, une position d’´equilibre correspond `a un extremum de l’´energie potentielle, ce qu’on exprime math´ematiquement par l’annulation de la d´eriv´ee premi`ere de la fonction Ep(x)en x=xe

dEp

dx (xe) = 0

Ainsi, au voisinage d’un extremum, la variation de Ep(x)avec xn’apparaˆıt, a priori, qu’au second ordresuivant l’´ecartu=x−xe. Si l’on se limite `a un d´eveloppement au second ordre, on obtient ce qu’on appelle l’approximation harmoniquede l’´energie potentielle

Ep(x)≈Ep(xe) +Ku2 2 o`u K= d2Ep

dx2 (xe)est suppos´e ˆetre diff´erent de z´ero. Localement, la force d´erivant de cette ´energie potentielle prend alors la forme approch´ee suivante

−→F ≈ −K(x−xe)−→ı

Supposons que le mobileM soit lˆach´e sans vitesse initiale au voisinage imm´ediat d’un extremum.

Si cet extremum est un maximum local, alors, d`es que x devient diff´erent de xe, l’´energie poten- tielle devient inf´erieure `a Ep(xe), ce qui, d’apr`es l’expression donn´ee ci-dessus, signifie que K est n´ecessairement une quantit´en´egative

K= d2Ep

dx2 (xe)<0

La force ´etant orient´ee vers les r´egions de plus basses ´energies potentielles va tendre `a ´eloigner davan- tage le mobile de cette position d’´equilibre. Ainsi, un maximum local d’´energie potentielle correspond

`a une position d’´equilibreinstable.

Par contre, si l’extremum est unminimum local, d`es quexdevient diff´erent dexe, l’´energie potentielle devient sup´erieure `a Ep(xe), ce qui signifie queK est n´ecessairement une quantit´epositive

K= d2Ep

dx2 (xe)>0

Dans ce cas, la force va tendre `a ramener le mobile vers cette position d’´equilibre, qui correspond donc `a un ´equilibrestable.

Consid´erons par exemple le cas du pendule simple. Nous avons pr´ec´edemment exprim´e l’´energie po- tentielle de pesanteur de la massemaccroch´ee au bout du fil en fonction de l’´ecart angulaireθ entre le fil et la verticale (paragraphe 4.2.4). En faisant cela, nous avons donc tenu compte de la liaison de la massem avec le point d’attacheO, liaison qui, dans le cas d’un mouvement plan, contraint cette masse `a se d´eplacer sur un cercle de centre O et de rayon`. Nous avons ´ecrit l’´energie potentielle sous la forme

Ep(θ) =mg`(1cosθ)

(18)

La position d’´equilibre stable du pendule correspond bien sˆur `aθ= 0. Lorsque l’angleθn’est pas trop grand, le pendule reste au voisinage de la position d’´equilibre stable, et sous cette condition on peut faire l’approximation

1cosθ≈ θ2 2 L’´energie potentielle prend alors la forme

Ep(θ) =mg`θ2 2 qui est bien conforme `a une expression du type Ku2

2 avec K=mg` >0, qui, comme expliqu´e plus haut, est valable pour pour toute ´energie potentielle d´ependant d’un param`etre, au voisinage d’une position d’´equilibre stable. On note que l’abcisse curviligne qui mesure le d´eplacement de la massem sur le cercle ests=`θ. Lorsque θest suffisamment petit, l’arc de cercle peut ˆetre confondu avec le d´eplacement horizontalxde la massem. On obtient alors

θ≈ x

`

et l’´energie potentielle s’exprime alors en fonction de ce d´eplacement horizontal comme Ep(x) =m g

` x2

2

Revenons au probl`eme g´en´eral et trouvons maintenant l’´equation du mouvement du mobile de masse mau voisinage d’une position d’´equilibre stable. Pour ce faire, on peut proc´eder de la fa¸con suivante.

L’´energie m´ecanique est alors de la forme (`a une constante additive pr`es) E=Ec+Ep(x) =m

2 µdx

dt

2 +Ku2

2

o`u u = x−xe est l’´ecart de position, suppos´e petit, par rapport `a l’´equilibre. En l’absence de frottement, cette ´energie reste constante au cours du mouvement, ce que l’on exprime par l’´equation

dE dt = 0 Effectuant la d´eriv´ee, on obtient

dx dt

µ md2x

dt2 +Ku

= 0 Ecartant la solution triviale dx

dt = 0 qui correspondrait `a l’absence de mouvement, on aboutit `a l’´equation

md2x

dt2 +Ku= 0 soit, compte-tenu de ce que d2x

dt2 = d2u

dt2 et en posantω2=K/m d2u

dt2 =−ω2u

Nous avons d´ej`a rencontr´e cette ´equation. Sa solution g´en´erale est une fonction sinuso¨ıdale du temps, de pulsation ω

u(t) =acosωt+bsinωt avec des constantesaetb `a ajuster aux conditions initiales.

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