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Submitted on 1 Jan 1972
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Interaction des atomes d’impureté avec les dislocations vis
N. Doukhan, G. Saada
To cite this version:
N. Doukhan, G. Saada. Interaction des atomes d’impureté avec les dislocations vis. Journal de
Physique, 1972, 33 (10), pp.915-918. �10.1051/jphys:019720033010091500�. �jpa-00207322�
N.
DOUKHAN (*)
et G. SAADA(**)
(*) Physique Fondamentale,
Université des Sciences etTechniques
de LilleBP
36,
59-Villeneuved’Ascq (**)
CSP Université de Paris-Nordplace
du8-mai-1945,
93-Saint-Denis(Reçu
le 22 décembre1971,
révisé le 19 mai1972)
Résumé. 2014 On montre
qu’une impureté
peutagir
par effet de taille sur une dislocation vis nondissociée en provoquant une déformation de celle-ci. On compare l’ordre de
grandeur
del’énergie
de liaison obtenue avec celle due aux effets de
module,
d’élasticité du second ordre et de disso- ciation de la dislocation vis.Abstract. 2014 It is shown that a dilatation center creates a stress field which results in the
bending
of a
perfect
screw dislocation. The interaction energy isroughly
evaluated andcompared
withother
effects, particularly
with the dissociation effect.1. Introduction. - Dans l’étude des
alliages
substi-tutionnels
dilués,
on considèregénéralement
que l’in- teraction entre dislocations etimpuretés
est essentiel-lement due à l’interaction
élastique
par effet de taille.Pour les dislocations vis
rectilignes,
la théorie de l’élas- ticitéindique
que cette interaction est nulle au pre- mier ordre. Certains auteurs[1], [2]
ont évalué l’effetdu second
ordre,
d’autres fontappel
à l’effet de module[3], [4], [5]
pour décrire les interactions entreimpuretés
et dislocations vis.De
plus,
dans de nombreuxalliages,
et notammentceux de structure
CFC,
les dislocations vis sont engénéral dissociées ;
les vecteurs deBurgers
des par- tielles ont descomposantes
coin nonnulles,
cequi
conduit à une
énergie
d’interaction par effet de taille[6], [7], [8].
D’autre
part,
s’iln’y
a pas dedissociation,
un seg- ment de dislocationvis,
ancré à ses extrémités etplongé
dans lechamp
de contrainte d’un centre de dilatationsphérique,
subit uncouple qui
déforme lesegment
auvoisinage
del’impureté.
Il en résulte uneénergie
de liaisonqui
estcomparable
en ordre degrandeur
aux autres effets.Dans la
première partie,
nous calculons la nouvelleconfiguration
de la dislocation vis auvoisinage
del’impureté
et nous en déduisonsl’énergie
de liaison.Nous comparons dans la deuxième
partie
les diffé-rents effets.
II. Déformation d’une dislocation vis non dissociée
au
voisinage
d’un centre de dilatation. - Dans uncristal
CFC,
une dislocation vispeut glisser
dans deuxplans 111 > équivalents.
On areprésenté figure
1les diverses
positions possibles
del’impureté
par rap-port
à laligne
de dislocation ABsusceptible
deglis-
ser dans les
plans
ABL et ABM.L’impureté
est situéeFIG. 1. - Maille CFC, la dislocation vis AB peut glisser dans les plans ABL et ABM (plans hachurés). L’impureté peut occuper l’un des sites voisins de AB, soit E, D, J, G, K ou F.
soit dans un
plan
deglissement
tel queABL,
soit dansun
plan parallèle
à celui-ci tel que EGF(on
la supposeplacée
à une distanceatomique
de laligne
de dislo-cation).
On vérifie aisément que sil’impureté
estsituée dans l’un des
plans
deglissement,
elle n’exerceaucune sollicitation sur la vis. C’est le cas des sites D et K.
Il suffit donc
d’envisager
le cas de lafigure
2 oùla dislocation est
portée
par l’axeOz ;
sonplan
deglissement
est xOz etl’impureté
est située en F. LaArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019720033010091500
916
FIG. 2. - La dislocation vis est portée par l’axe Oz et ancrée
aux points A et B. L’impureté est en F (xo, yo) dans le plan
médiateur de AB.
dislocation étant ancrée aux
points
A etB,
on aplacé l’impureté
dans leplan
médiateur de AB poursimpli-
fier les calculs.
L’impureté
est doncrepérée
par les coordonnées(xo,
yo,0).
La
configuration d’équilibre x(z)
de l’arc AB delongueur
1placé
dans lechamp
de contrainte 6 du centre de dilatation F s’obtient en écrivantl’équilibre
de la
ligne
de dislocation sous l’effet de sa tension deligne
r et de la contrainte (j due àl’impureté
soit :avec :
E est
l’énergie
deligne,
elle est fonctionde 0, l’angle
de la dislocation avec son vecteur de
Burgers.
R estle rayon de courbure de la courbe x =
x(z)
et b estle module du vecteur de
Burgers (qui
estparallèle
à
Oz).
EnfinC caractérise le centre de dilatation :
11 est le facteur de taille
volumique
du centre de dila-tation
(il
=~03A9/03A9),
Q le volumeatomique, y
et vle module de cisaillement et le coefficient de Poisson de la matrice.
On
peut
résoudreanalytiquement l’éq. (1)
si l’onadmet que la tension de
ligne
est constante. Cetteapproximation
est bienjustifiée
pour un arc de dislo- cation peucourbé,
cequi
est confirmé par les résultats ultérieurs(cf. Fig. 3).
FIG. 3. - Configuration d’équilibre d’une dislocation vis
épinglée en A et B et plongée dans le champ de contrainte d’un centre de dilatation placé à la hauteur yo au-dessus du plan de glissement. Les échelles ne sont pas les mêmes pour les 2 axes.
En utilisant les coordonnées réduites :
avec :
La dislocation se courbant peu, l’écart x à la confi-
guration
visrectiligne
initiale esttoujours petit ;
onpeut
doncnégliger X2
et(dXldZ)’
devantl’unité,
cequi
revient à dire que la contrainte (Jyz subie par la dislocation estindépendante
de x etqu’on
assimilele rayon de courbure à -
1/x". L’éq. (6)
sesimplifie
endont la solution
générale, compte
tenu des conditionsaux limites
est :
On a
représenté figure
3 la solutionsimplifiée (10)
pour les valeurs
typiques
desparamètres
suivantes : yo =espacement
desplans (111)
=aÙ3/3 (a
= pasdu réseau
CFC),
b = module du vecteur de
Burgers
=a-,/-2/2,
Q = volume
atomique
=a3/4,
L =
50,
1 = facteur de taille
volumique
=0,4,
v = coefficient de Poisson =
1/3,
z = tension de
ligne = ,ub2/2.
où r est l’aire
comprise
entre l’axe z’Oz et laligne
de dislocation x =
x(z)
et s est l’élément d’arc de cetteligne.
Dans le cadre des
approximations précédentes (tension
deligne
constante, contrainte uyzindépen-
dante
de x,
rayon de courbure ~-1 /x")
etcompte~
tenu de
l’éq. (1),
il est clair que :de sorte que
l’énergie
de liaison par effet de torsionvaut,
tous calculs faits :Cette
énergie
varie comme le carré du facteur de taille et comme l’inverse de la tension deligne.
Remarque.
-L’approximation
essentielle de cecalcul est celle
qui
consiste à choisir une tension deligne indépendante
à la fois del’angle
que fait la dislo-cation avec son vecteur de
Burgers
et du rayon de cour-bure de la
dislocation,
cetteapproximation
estjusti-
fiée dans la mesure où le résultat obtenu
implique
unevariation de courbure faible.
Les résultats
numériques
calculés dans le tableauont tous été obtenus en
adoptant
la valeurMb’/2
pour la tension de
ligne.
III.
Comparaison
des divers effets pour une dislo- cation vis. - Il est intéressant de comparer les éner-gies
de liaison dues aux divers effetsévoqués
dansl’introduction.
a)
Les effetsélastiques
du second odrre ont été évalués par Stehle etSeeger [1] ]
et par Fleischer[2]
pour une dislocation vis
rigide
et non dissociée. Ils obtiennent uneénergie
de liaisonl’impureté
et de la matrice.c) L’énergie
d’interaction d’une dislocation vis dis- sociée avec uneimpureté dépend
à la fois de la dis- tance del’impureté
auplan
de dissociation yo et de lalargeur
de dissociationd ;
ceci créequelques
difficultés dans la définition d’une
énergie
de liaison.On
peut cependant
montrer[8]
que si d > 5 b l’éner-gie
d’interaction nedépend pratiquement plus
de d.En effet on a :
o1
eto2
étant leschamps
de contrainte des deux par- tielles.En
adoptant
les conventions de lafigure
4 on obtient :FIG. 4. - Interaction d’une dislocation dissociée avec un centre de dilatation.
avec :
Pour définir
l’énergie
de liaison on remarque quelorsque l’impureté
est suffisammentproche
duplan
de
dissociation 1 Eint présente
un maximum très pro- noncé au-dessus de chacune despartielles.
Lesposi-
tions lesplus
stables pour les atomesd’impuretés
sont donc
juste
au-dessus despartielles
dans leplan
réticulaire immédiatement au-dessus du
plan
de disso-ciation soit en y =
aJ3/3,
x = +dl2.
Dans ces
conditions, l’énergie
de liaison vaut :918
La
figure
5représente
les variations deWd
avec lalargeur
de dissociation d. On voit que pour d > 5 yo(soit
d > 4 benviron)
cetteénergie
atteint une valeurlimite
qui
estl’énergie
de liaison del’impureté
avecune seule
partielle.
FIG. 5. - Variation de l’énergie de liaison d’une dislocation vis dissociée avec un atome d’impureté en fonction de la largeur
de dissociation d. Notations des formules 18 et 19.
Le tableau ci-dessous
permet
de comparer, pourquelques alliages typiques,
les ordres degrandeur
desénergies
de liaison d’une dislocation vis avec uneimpureté.
On voit que l’effet de module est
prépondérant lorsque
le facteur de taille est très faible(cas
de AISinotamment pour
lequel Ap
estimportant). Lorsque
le facteur de taille n’est pas
trop petit,
c’est l’effet de dissociationqui
est leplus important.
Si la disloca-tion n’est pas
dissociée,
l’effet detorsion, qui
estproportionnel à r¡2 peut
être du même ordre de gran- deur que l’effet de module ou du second ordre. C’est le cas del’alliage
CuSb parexemple
où l’effet de torsionest
légèrement supérieur
à l’effet de module.L’interaction
élastique
par effet de torsion que nous avons étudié n’estgénéralement
pasnégligeable
et ilconvient de
l’ajouter
aux autres effetslorsqu’on
évaluel’énergie
de liaison d’un défautponctuel
degrand
fac-teur de taille avec une dislocation vis.
Notre calcul de
l’énergie
de liaison se situe dans le cadre del’approximation
usuelle des milieux élas-tiques
continus. La valeur del’énergie
obtenue a doncla même
précision
que celle des autres effetsélastiques
habituellement évalués à l’aide des mêmes
hypothèses.
lableau des
énergies
de liaison(en eV)
dues aux divers effets cités.Bibliographie [1
] STEHLE(H.),
SEEGER(A.),
Z.Phys., 1956, 146,
217.[2]
FLEISCHER(R.
L.), Acta Met., 1963, 11, 203.[3]
CRUSSARD(C.),
Métaux et corrosion, 1950,301,
203.[4]
FLEISCHER(R. L.)
dans « Thestrenghtening
of metals » édité par D.Peckner,
1964, 93.[5]
ESHELBY(J. D.),
Phil. Trans. Roy. Soc., 1951, A244,
87.
[6]
MIFUNE(T.),
MESHII(M.),
Acta Met., 1969, 17, 1253.[7] HAZZLEDINE