HAL Id: jpa-00207436
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Submitted on 1 Jan 1973
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Sur l’écran et les propriétés magnétiques d’une impureté en mouvement au sein d’un métal
B. Djafari-Rouhani, P. Joyes, G. Toulouse
To cite this version:
B. Djafari-Rouhani, P. Joyes, G. Toulouse. Sur l’écran et les propriétés magnétiques d’une im- pureté en mouvement au sein d’un métal. Journal de Physique, 1973, 34 (8-9), pp.741-746.
�10.1051/jphys:01973003408-9074100�. �jpa-00207436�
SUR L’ÉCRAN ET LES PROPRIÉTÉS MAGNÉTIQUES D’UNE IMPURETÉ
EN MOUVEMENT AU SEIN D’UN MÉTAL
B.
DJAFARI-ROUHANI,
P. JOYES et G. TOULOUSE Laboratoire dePhysique
desSolides (*),
Bâtiment510,
Université
Paris-Sud,
91405Orsay,
France(Reçu
le 21 mars1973)
Résumé. 2014 La
charge
d’écran d’uneimpureté chargée
en mouvement dans un métal est étudiéeà l’aide de la méthode des
déphasages ;
on suppose pour ce calcul que lepotentiel
self-consistent de diffusion resteinchangé
par le mouvement de laparticule.
On
analyse ensuite,
dansl’approximation Hartree-Fock,
l’effet du mouvement sur lapossibilité
d’existence de moment
magnétique
localisé surl’impureté.
Le résultat de cette étude faitapparaître
une tendance à la
démagnétisation
del’impureté.
L’utilisation de ces résultats pour
l’analyse
desphénomènes
d’émissionionique
secondaired’alliages
de type A1M(où
M est un élément detransition)
est aussiévoquée.
Abstract. 2014 The
screening
of acharged impurity
which moves in a metal is studiedby
meansof the
phase-shift method ;
we suppose that the self-consistentscattering potential
is notchanged by
the motion.Next we
analyse,
in the Hartree-Fockapproximation,
the consequences of the motion on thepossibility
of existence of amagnetic
moment localized on theimpurity.
The results show a ten-dency towards
demagnetization
of theimpurity.
The
implications
of these results forsecondary
ionic emissionphenomena
from targets suchas A1M
(where
M is a transitionelement)
is also mentioned.Classification Physics Abstracts
81.40
1. Introduction. - La structure
électronique
desalliages
dilués dutype AIM,
où M est un atome detransition,
a faitl’objet
de nombreux travaux[1 ], [2].
Chaque
atome Mpossède
un écran d’électrons délo- calisésqui
a pu être décrit à l’aide d’un hamiltonien detype
Anderson[3], [4] comportant
trois para- mètresEd, Vld, U représentant respectivement l’énergie
du niveau
atomique d,
soncouplage
au continuumet
l’énergie
d’interaction coulombienne intra-ato-mique.
Nous nous intéresserons ici à la manière dont évolue cet écran
lorsque
l’atome M se meut dansl’alliage.
Ceproblème
est intéressant à diverstitres ;
il est
important
enparticulier
pour l’étude de l’émis-sion secondaire de cibles du
type
AIM soumises àun bombardement d’ions
primaires [5]
où l’on abesoin de connaître l’état
électronique
de laparti-
cule M
lorsqu’elle émerge
à la surface de la cible.L’application
que nousdévelopperons
dans cetarticle
porte
sur lespropriétés magnétiques
de l’im-(*) Laboratoire associé au Centre National de la Recherche
Scientifique.
pureté.
Cespropriétés
sontrégies
essentiellement par le termecoulombien ; ainsi,
dans une théorie dechamp
moyen, il existera un momentmagnétique
localisé sur M si :
où
n(E,)
est la densité d’état du niveau lié virtuelau niveau de Fermi.
Restant constamment dans le cadre d’une
approxi-
mation de vitesses
faibles,
onétudiera,
dans la pre- mièrepartie,
l’écran d’uneparticule chargée
enmouvement dans un métal
puis,
dans une deuxièmepartie,
lesconséquences
de ce mouvement sur lemagnétisme d’impureté (approximation
dechamp moyen).
2. Ecran d’une
particule chargée
en mouvement. - 2. 1 CALCUL GÉNÉRAL. - On va étendre au cas d’uneparticule chargée
en mouvement(de
vitessev)
laméthode des
déphasages [1 ], [7] appliquée jusqu’alors
à l’étude de l’écran d’une
impureté statique
dansun métal
(considéré
comme un gaz d’électronslibres).
On se limitera aux vitesses v inférieures à la vitesse
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01973003408-9074100
742
de Fermi ce
qui correspond,
pour un atome de fer dansl’aluminium,
parexemple,
à uneénergie
ciné-tique ;$
1 keV.Le nombre d’états
déplacés
par l’introduction de laperturbation
à travers une surfacequelconque S
de
l’espace réciproque,
c’est-à-dire le flux du courant de la densité d’états à travers une telle surface s’écrit :Dans cette
expression JI
est le courant de la densitéd’état dans
l’espace réciproque correspondant
à lavaleur 1 du moment
angulaire,
lesigne négatif
est dûà la convention de normale extérieure.
Considérons d’abord le cas de
l’impureté statique.
La densité d’état tridimensionnelle dans
l’espace réciproque (Fig. 1)
s’écrit :(où R
est le rayon du gazd’électrons)
parailleurs,
pour une valeur 1 du moment
angulaire,
l’effet de laperturbation [7]
est dedéplacer
unpoint
de vecteurd’onde q en q -
ôi(q) q/Rq,
on en déduit :FIG. 1. - Référentiel fixe (origine en 0) et référentiel lié à la particule (origine en 0’) dans l’espace réciproque.
L’éq. (2) permet
de calculer aisément le nombre d’étatsdéplacés
à travers unesphère
de centre 0et de rayon q = qo
(en particulier,
pour lasphère
deFermi,
qo -kF),
on retrouve, comme il sedoit,
la
règle
de somme de Friedel :Considérons maintenant
l’impureté
munie d’unevitesse uniforme v =
hK/m (m
= masse del’électron),
à cause de la
symétrie sphérique
de la distribution de vitesses des électrons deconduction,
seul le module de v va intervenir dans les calculs. Au lieu de seplacer
dans un référentiel fixe où la
particule
a la vitesse v, il estplus
commode de seplacer
dans le référentiel de laparticule
où les électrons sont munis dans leur ensemble d’une vitesse moyenne - v ; dans ce cas, la surface de Fermi reste unesphère
maisdéplacée
de - K dans
l’espace réciproque (Fig. 1).
Alors,
defaçon analogue
au casstatique,
onpeut
écrire :où
Le nombre d’états
déplacés
à travers unesphère
q = qo, centrée sur
0, correspondant
àl’énergie
E
= fii2 qô/2 m (comptée
àpartir
du bas de la bandede conduction se déduit de
(2)
en utilisant(3).
Selimitant à un
développement
limité à l’ordre 2 enK/qo (K « qo),
on aboutit à(voir appendice) :
avec
(M :
masse de laparticule), bi, b
sont les dérivéessuccessives de
Ôi
parrapport
àl’énergie.
La dérivation de
(4)
donne la variation de la densité d’état due à l’introduction del’impureté
2.2 RÉSULTATS ET DISCUSSION DANS LE CAS D’UNE RÉSONANCE LORENTZIENNE ET DANS LE CAS U = 0. - Pour
simplifier
on se limitera ici à un seul niveaude moment
angulaire
1(le
facteur dedégénérescence 2(2
1 +1)
estsupprimé)
et on considérera le cas d’une résonance lorentzienneoù
Eo
=Ed
donne laposition
du niveau lié virtuel et L1 salargeur.
On se propose d’étudier l’effet du mouvement de la
particule
sur la densité d’étatsn(.E) ;
z = E -Eo
serapris
commevariable,
L1 etEo
commeparamètres.
L’expression (5)
den(E)
se met sous la forme :Le
premier
terme du crochet est le termestatique,
l’effet de la vitesse est contenu dans le second terme.
La
figure
2 donne une allureschématique
den(E) ;
on note que le maximum den(E)
seproduit,
au
premier
ordre enEc,
pour z = -Ec
et que l’effet du mouvement est,pour 1 z 1 4J3/3 (de
l’ordrede la
largeur
du niveau liévirtuel),
de diminuer la densité d’étatet, pour z 1
>JV3/3
del’augmenter.
FIG. 2. - Allure schématique de la densité d’états pour Ee = 0 (lorentzienne) et pour Ee =f:. 0.
Signalons
enfin que le choix d’une densité d’étatgaussienne
pour l’état lié virtuel conduit à des conclu- sionsanalogues
auxprécédentes.
Une
explication qualitative
de nos résultats appa- raîtfigure
3. Dansl’espace réciproque,
la zone com-prise
entre lessphères Eo -
L1 etEo
+ dreprésente
la
région
où des étatssupplémentaires
sont apparus du fait de l’état lié virtuel. Lessphères Es
etED repré-
sentent le lieu des
points d’énergies
E où l’on veutmesurer la densité d’état en
régime statique Es
et enrégime dynamique ED.
Dans lafigure 3a,
corres-pondant
àEo - L1 ;$ ES Eo
+ d on voit que lasphère Es
est, autotal, plongée
dans unerégion plus
dense que
ED,
d’où diminution de densité d’état dueau mouvement. Dans 3b
(Es ;$ Eo - d)
et3c
(Es z Eo
+J) apparaît
l’effet inverse.La discussion de la variation du nombre total d’états
peut
aussi s’avérer intéressante dans certains pro- blèmes. Pour toutes les valeurs deZF - EF - Eo
où l’on
peut
dire que le niveau de Fermi tombe dans la zoned’énergies
du niveau lié virtuel(j Zp ! 1
del’ordre de
quelques 4), l’expression
7 considéréeFIG. 3. - La zone comprise entre les sphères Eo - d et Eo + LI est la région où des états supplémentaires sont apparus du fait de l’état lié virtuel. Les sphères Es et ED représentent les lieux des points d’énergie E où l’on veut mesurer la densité
d’états en régime statique (Es) et en régime dynamique (ED) : a) cas Eo - d Es Eo + 4 ; b) cas
Es
Eo - d ;c) cas Es i5 Eo + d.
744
comme fonction de
ZF
est(au premier
ordre en,AIEF)
- positive
siZF
0 c’est-à-direEo
>EF ;
-
négative
siZF
> 0 c’est-à-direEo EF .
L’effet de la vitesse est donc
d’augmenter
lacharge
d’écran si
Eo
>EF,
de la diminuer dans le cas inverse.Le défaut ou l’excès d’écran que donne le résultat
précédent
est obtenumoyennant l’hypothèse
que lepotentiel
self-consistent de diffusion estinchangé
par le mouvement de la
particule :
lesparamètres Eo
et d sont
supposés indépendants
deEc.
Il
pourrait
semblerplus
raisonnable de supposer que l’écran resteparfait
tandis que lepotentiel
self- consistent se
réajuste.
En théorie de laréponse
linéaire
[8]
et pour les faiblesvitesses, l’impureté
induit dans le gaz d’électrons un courant
dipolaire (backflow)
de sorte que le flux total de lacharge
àtravers un
plan perpendiculaire
à la vitesse reste nul.La distribution de ce courant a une
symétrie
corres-pondant
à un momentangulaire
1 = 1. Onpeut
alors penser que leréajustement
éventuel dupotentiel
self-consistent
porte
essentiellement sur ledéphasage
1 = 1. On
envisage
ici le cas d’atomes de transitionet on supposera donc que les
paramètres Eo et
Licorrespondant
à la résonance d(1
=2)
sontindépen-
dants de
E,,.
3. Evolution des
propriétés magnétiques
avec lavitesse v. Transition
magnétique-non magnétique. -
Nous considérons maintenant le
problème
des condi-tions d’existence d’un moment
magnétique
localisésur une
impureté
en mouvement dans unalliage
et
plus particulièrement
l’effet de la vitesse sur la courbe de transitionmagnétique-non magnétique [6].
Avec les notations
où
Eo
=Ed
+ UN et N est le nombre d’électrons du niveau lié pour une direction despin,
la courbe de transitionmagnétique-non magnétique
estdéfinie,
pour
Ec
=0,
par lesystème d’éq. (6) :
La
première équation
fournit Npour x et
y(c’est-à-dire EF, Ea, v)
donnés et la deuxièmeexprime l’égalité :
Ce
système
estéquivalent
à un autre,plus simple,
où x
et y
sont définis comme fonctions de NLorsque Ec
est différent dezéro,
on aboutit à unsystème
du mêmetype :
La
première éq.
de(9)
se déduit de(7)
et de lapremière éq.
de(8) ;
la deuxièmeexprime n(EF)
U = 1.Au
premier
ordre enEc
et si l’on seplace
dans unerégion
où N est différent de 0 ou 1(auquel
cassin2
nN =A0)
onpeut développer
lapremière éq.
de
(9) :
On ne cherchera pas à tracer exactement la courbe
9,
seule son allure sera donnée par la recherche de
points caractéristiques.
Aux
points
d’intersection 8 et 9 on a évidemment les mêmes valeurs de xet y
mais des valeurs diffé- rentesNS
etND (NS correspond
à 8 :régime statique, ND
à 9 :régime dynamique)
pour N. On écrira :où 57V sera le terme du
premier
ordre dudéveloppe-
ment en
Ec
deND.
En tenantcompte
de8,
etaprès
simplifications
on obtient :Les deux
premières équations
donnent :ou encore
En
reportant
ces deux valeurs deNS
dans les deuxdernières
équations
de 10 on obtient les coordonnées des deuxpoints
d’intersection de 8 et 9. A titre indi-catif,
pour 4EFj U >
1Un autre
point caractéristique
de la courbe 9 estcelui
correspondant
à x =2.
Commeplus haut,
on pose en ce
point
et la deuxième
éq. (9)
donne aupremier
ordre enE,,
d’où
On remarque que cette correction
(en Ec EFI U’)
estnégative
cequi permet
de donnerfigure
4 l’allure deFIG. 4. - Allure schématique de la courbe de transition de phase magnétique-non magnétique pour Ec = 0
(Fig.
4de la réf.
[6])
et pour Ee ¥= 0.la courbe 9 de transition
magnétique-non magnétique
en
régime dynamique.
D’unefaçon générale,
laconclusion est que le mouvement de M a pour effet de
produire
un rétrécissement de la zonemagnétique
dans la
partie
centrale de la courbe et unélargissement
sur les côtés.
4. Conclusion. - Nos calculs ont été faits pour
un domaine de vitesses faibles
(E,,IEF « 1).
Cetteapproximation
estjustifiée
parexemple
pour l’étudede l’émission
ionique
secondaire(approche
de lasurface).
L’extension au domaine de vitesses fortes soulèverait sans doute desproblèmes délicats,
enparticulier
concernantl’hypothèse
de constance desparamètres Ed,
A et U.Notre résultat essentiel est que, dans la mesure où
l’approximation
Hartree-Fockpeut
rendrecompte qualitativement
destendances,
l’effet de la vitesse est de rendre engénéral plus
difficilel’apparition
dumagnétisme.
Ceci se traduit par le fait que dans undiagramme
x, y, x =(EF - ED)IU et y
=NAIU,
lazone limitée par la courbe de transition
magnétique-
non
magnétique
est rétrécie. Ainsi uneimpureté statique magnétique peut
sedémagnétiser lorsqu’on
lui
imprime
un certain mouvement.Cette conclusion
qui
contribue àsimplifier
la des-cription
d’uneimpureté magnétique lorsqu’elle
est enmouvement sera
exploitée ultérieurement,
enparti-
culier dans une étude
théorique
de l’émissionionique
secondaire.
Appendice
L’intégrale (2)
à calculerpeut
s’écrire avec les nota-tions de la
figure
1 :où
et
Ayant
et
on
peut développer k. q/k3
au second ordre enK/qo.
Par ailleurs on effectue le
développement
limitésuivant pour
ô,(k)
746
où
ô’, ôÏ,
... sont les dérivées successives deôi
parrapport
au module du vecteur d’onde.On
peut
alors facilement calculer(A.l)
au secondordre
en-Klqo
sous forme :Il est
préférable
d’utiliser les dérivéesôi, ôi,
...de bl
par
rapport
àl’énergie
E.Utilisant
l’expression
de E en fonction de qo onpeut
établir les nouvelles dérivées et déduire de(A.2) l’expression (4)
deN(E).
Bibliographie [1] FRIEDEL, J.,
NuovoCimento, Supplemento
VII(1958)
287.