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Conférence sur les propriétés magnétiques des ferrites
J.L. Snoek
To cite this version:
CONFÉRENCE
SUR LESPROPRIÉTÉS
MAGNÉTIQUES
DES FERRITESPar J. L. SNOEK,
Laboratoire de Recherche
Philips
N. V.Philips’ Gloeilampenfabrieken,
Eindhoven(Pays-Bas).
Sommaire. - Le
Fe3O4 stable et le 03B3-Fe2O3 instable ont été étudiés il y a [longtemps par Weiss et
ses élèves. L’énergie magnétocristalline de Fe3O4 est égale à 2014 10 000 joule : m3 ou 2014 100 000 ergs: cm3
comme l’a montré V. Quittner en 1909. Cette énergie relativement grande et la grande valeur de la
magnétostriction (environ + 40.10-6) empêchent que la perméabilité initiale soit très élevée. Aussi la valeur la plus élevée, 70, obtenue par Snoek pour un échantillon artificiel de très grande pureté
est du même ordre que les valeurs obtenues pour le nickel qui possède à peu près la même saturation,
la même énergie magnétocristalline et, au signe près, à peu près la même valeur de la magnétostriction.
L’énergie magnétocristalline de Fe3O4 change de signe à une température un peu supérieure à la
température où il y a un changement de phase électronique.
Verwey a donné un modèle expliquant ce qui se passe dans la magnétite lorsqu’on la refroidit
au-dessous de 120° K.
La magnétite comme tous les ferrites magnétiques est un ferrite de structure « inverse ». Le fer
bivalent et la moitié des ions de fer trivalents se trouvent dans les sites octaédriques. A basses
tempé-ratures, les électrons du fer bivalent sont ordonnés. Au-dessus de 120° K ces électrons sont mobiles,
ce qui explique aussi que le Fe3O4 conduise bien le courant électrique.
Le 03B3-Fe2O3 et de Fe3O4 forment des solutions solides. Un neuvième des sites octahédriques dans le
Fe2O3 sont vacants, ce qui explique l’instabilité.
Le LiFe5O8, au contraire, est stable parce qu’ici le nombre des ions est justement suffisant. La distri-hution du Li sur les sites cristallographiques est régulière au-dessous de 600° C (Braun).
Le ZnFe2O4 et le CaFe2O4 sont paramagnétiques. L’absence d’un ferromagnétisme dans ces ferrites est expliqué par la théorie de Néel. Cette théorie explique aussi pourquoi quelques solutions solides entre le ZnFe2O4 et les ferrites magnétiques comme le NiFe2O4 et le MnFe2O4 sont plus fortement ferromagnétiques que ces ferrites mêmes.
Toute autre ferrite que le Fe3O4 possède une magnétostriction négative. En faisant entrer le Fe3O4
dans le réseau d’un autre ferrite on obtient un ferrite de magnétostriction nulle. Ce fait et l’abais-sement du point de Curie par le ferrite de zinc explique la découverte de Snoek de certaines
compo-sitions qui ont une perméabilité initiale assez élevée.
LE JOURNAL PHYSIQUE
t 2,
1931,
1. Le ferroferrite et le
sesquioxyde
magné-tique
de fer dans l’histoire duferromagnétisme.
-
On sait que le minéral Fe,O,, la
magnétite
ou leferroferrite,
ajoué
un rôleprépondérant
dans l’his-toire duferromagnétisme.
Non seulement il aprêté
son nom à lascience,
dont leferromagnétisme
n’estqu’une partie
assezspéciale,
mais encore leferro-ferrite a soi-disant
participé
à la naissance duferro-magnétisme
lui-même 1Les observations et les
spéculations
pré-scienti-fiques
nous sont contées d’une manièreagréable
dans le livre d’Alfred Still(Soul
o f
Lodeslone,
New-York-Toronto)
sur cesujet.
Nous leslaisse-rons de côté pour commencer là où la science moderne fait son
apparition
dans l’étude duferro-magnétisme.
Vers la fin du XIXe
siècle,
PierreWeiss,
stimulé par l’idée heureuse de l’aimantationspontanée
et la notion duchamp
moléculaire,
entreprend
l’étude de monocristaux demagnétite
pour n’en finirqu’après
3o ans d’un travail intensif et fructueux.Déjà
au début de sesrecherches,
une découvertesensationnelle
s’annonça :
celle del’anisotropie
d’un cristalferromagnétique
ayant
une structurecubique.
On ne s’attendait pas àcela,
oubliant quela démonstration par J. J. Thomson de
l’isotropie
d’un cristalcubique
n’est valable que dans le casoù il y a
proportionnalité
entre lechamp
etl’induc-tion.
Un élève de P.
Weiss,
V.Quittner
[11, reprend
cette étude et de son travail on tire que l’énergiesmagnétocristalline
de lamagnétite
estnégative,
avec une constante K de 1 oJ ergs : cm3.
Ce nombre a été confirmé récemment
[2]
par des mesures utilisant la résonancegyromagnétique
ducristal et l’accord est satisfaisant.
Dix ans
après
un autre élève deWeiss, Kopp,
détermine la saturationmagnétique
d’un certain nombre demagnétites
naturelles et artificielles et trouve que la saturation à latempérature
ordi-naire varie linéairement en fonction du titre en Fe 0avec un maximum donné par un
angle
vif à laconcen-tration même où le nombre des atomes du fer bivalent est
égal
à la moitié de celui du fer tri-valent[3].
Il donne ainsi une preuve
rigoureuse
de l’exis-tence d’uncomposé
chimique Fe,O,.
L’auteur arépété
ce travail au cours d’une étude extensive despropriétés magnétiques
des ferrites[4]
et mesuré aussi la valeur duchamp
coercitifqui,
au mêmeendroit,
présente
un minimum(fig.
i).
La constance despoints
de Curieajoute
à la certitude de l’exis-tence d’un seulcomposé chimique
défini stable à bassetempérature
entre FeO etFe,O,.
La
perméabilité
dans deschamps
magnétiques
faibles fut mesurée par Weiss et un autre de seséléves, K.
Renger,
en 1911[5].
Fig. i.
On trouve deux
maxima,
un situé un peuau-dessous du
point
deCurie,
qui correspond
à celui que l’on rencontre chez presque tous les corpsferromagnétiques
et un autre à très bassetempé-rature
(- 1 38° C).
Des mesures faites par l’auteur sur une
magnétite
artificielle de très
grande pureté
ont donné les valeurs suivantes pour laperméabilité
initiale :Le maximum à basse
température
touche à unmystère
assezfascinant,
celui del’énergie
magnéto-cristalline. Celle-ci
change
designe
ici comme dansbien d’autres substances
ferromagnétiques
etpeut-être la
magnétite
donnera-t-elle la clef del’origine
ou des
origines
del’anisotropie ferromagnétique.
Nous enparlerons plus
loin(§ 9).
Ici,
nous nous bornerons à remarquer que lepassage de l’énergie magnéto cristalline par la valeur zéro n’est
accompagné
d’aucune discontinuité et ne’marque donc pas de
changement
dephase.
20 ou 30°
plus
bas,
lamagnétite
subit un véri-tablechangement
dephase.
Lespremières
indi-cations de l’existence d’une telle transformation ont été données par des mesures de P. Weiss et R. Forreren 1929
[6].
La
figure
2 montre que l’induction dans deschamps
relativement forts subit un abaissementbrusque
à 110° K environ. La saturation
magnétique
reste constante en cepoint,
cequ’on
constate enextra-polant
les mesures vers unchamp
magnétique
infini..
Fi c. 2.
La découverte de Weiss et Forrer a stimulé un
grand
nombre de travaux sur la nature et lespro-priétés
de cette discontinuité dont l’intérêtqu’elle
provoque estaujourd’hui plus vif que
jamais.
Millar
[7]
(et plus
tard Okamura[8])
ont mesuré la chaleurspécifique
et trouvé un maximumpro-noncé
(fig. 3),
s’étendant sur un intervalle d’au moins 10° C.Fig. 3.
Il est
probable
que cet intervalledépend
de laqualité
du cristal.Très intéressante était la découverte de
Ching
SienLi,
élève de L. W.Mc Keehan,
en1932
[9],
à savoir que
l’anisotropie magnétique
au-dessous dupoint
de transformationdépend
de la direction duchamp pendant
le passage dupoint
critique
et est tellequ’un
minimumprofond
del’énergie
s’obtienten cette direction.
De leurs mesures des dimensions de la cellule élé-mentaire
pendant
lerefroidissement,
Ellefson etTaylor [10]
ont déduitqu’il
seproduisait
unedila-(1) Dans la plupart des cristaux naturels à la température
tation,
mais des observations récentes deDome-nicali,
élève de vonHippel,
contredisent ce résultat. La conductivitéélectrique
subit une forte chute àcette
température,
tout au moinslorsque la
compo-sition est
stoechiométrique. Verwey
[11]
en a déduitqu’il s’agit probablement
ici d’unphénomène
d’ordre affectant la distribution des ions bivalents et tri-valents dans lecristal,
tandisqu’au-dessus
de latempérature
de transformation leur distribution eststatistique.
En
1947
enfin,
Verwey,
Haayman
etRomeyn
proposent
un certainarrangement
des ions bivalentset
trivalents,
dont nousparlerons plus
tard,
après
avoir étudié la structure cristalline des ferrites
[12].
Lapremière explication
satisfaisante de la gran-deur de la saturationmagnétique (qui
est de l’ordre dequatre magnétons
deBohr) fut donnée par Néel
en
1948.
Néel suppose que les deuxEe"’,
aveccinq
magnétons
chacun,
sont orientésantiparallè-lement,
tandis que leF’e",
avecquatre magnétons,
est
parallèle
à l’un des deux[13].
Nous enparle-rons
plus
tard(§ 5).
Voilà à vol d’oiseau l’histoire mouvementée de la
magnétite.
Voici maintenant celle dusesquioxyde
magnétique.
Sa connaissance est très ancienne : von
Kobell,
en
1838,
enparle déjà
dans son livre :Grundzüge
derMineralogie.
On l’obtient aisément en chauffant lalépidocrocite
sous une de ses deux formesallotropiques;
on l’obtient aussiégalement
enréduisant à 5ooo C le
sesquioxyde précipité
d’une solu-tion de selferrique
et enréoxydant
à 2ooo C[14,
15].
R. B. Sosman et E. P.Posnjak,
en1925,
trouvent sastructure semblable à celle de la
magnétite
[16],
d’où le nom de «sesquioxyde cubique
»[ 17].
Welo et Baudisch trouvent le même résultat et vérifient que le
sesquioxyde
pur se transforme en oc(forme
hexagonale
et stable dusesqui-oxyde)
à latempérature
même où seperd
lecarac-tère
magnétique.
La transformation d’une substance fortement
magnétique
(3,2 magnétons
de Bohr par moléculeFe~ 04
selon Weiss et Forrer[18])
en une substancenon
magnétique,
sans que les distancesinter-atomiques
changent
notablement,
a causé beau-coup desurprise
et de discussionspendant
des années.Maintenant,
grâce
àl’analyse
deNéel,
noussavons,
qu’en
réaIité, les
deux substances sontanti-f erromagnétiques
avec unecompensation complète
dans la
moâi fication hexagonale
etpartielle
seulement dans lamodification cubique.
Huggett
etChaudron,
en1928
[19] trouvent que
la stabilité du
sesquioxyde cubique
estplus grande
quand
il estimpur.
L’étude duphénomène
donnelieu,
en1935,
au beau travail de Michel et Chau-dron[20],
liant lepoint
de Curie dessesquioxydes
cubiques impurs
avec leurparamètre
cristallin,
et conduit à attribuer parextrapolation
la valeurde
6750
C comme lepoint
de Curit dusesquioxyde
pur ( fig.4),
cequi
coïncide exactement avec lepoint
de Curie de la modification ocantiferromagnétique.
Cette identité constitue un
problème
curieux.Fig. 4.
Malheureusement,
Michel et Chaudron n’ont pas déterminé les saturationsmagnétiques
de leurspréparations,
cequi
aurait donné une nouvelle valeur pour lesesquioxyde cubique pur.
Le
sesquioxyde cubique
et lamagnétite
forment des cristauxmixtes,
comme l’a montré GunnarHâgg
[21],
en1935
(fig. 5)
en étudiant lepara-mètre
cristallin depetits grains
deFe,O, réoxydés
à bassetempérature.
’ .
Fig. 5.
Pour
comprendre
le mécanisme duphénomène,
il faut discuter la nature du réseau cristallin desspinelles.
2.
Quelques
donnéescristallographiques.
--Le réseau du «
spinelle
»(MgAl2O4)
et descomposés
chimiques
ayant
la formuleXY204 (où
X est un ionbivalent et Y un ion
trivalent)
est bien connu.231
peu près au contact les uns des autres et forment
approximativement
un sous-réseaucubique
à faces centrées. Les 8 ions X et les 16 ions Y selogent
dansles interstices de cette structure.
Fig 6.
Le fait fondamental du
point
de vuemagnétique
c’est
qu’il
y a deuxsortes
de sitesqu’occupent
les cations X et Y. Lesfigures
6et 7
montrent lespositions
relatives de ces deuxtypes
d’interstices(nommés 8 f
et16 c),
en termescristallographiques.
Fig. 7.
Si les ions X sont en
8 f
et les ions Y en 16 c,la structure est « normale ». Les aluminates
(Y = Al)
et les chromites
(Y
=Cr)
ont tous la structure« normale ». T. F. Barth et E.
Posnjak [22]
ontmontré,
en193 1,
que le ferrite demagnésium possède
une structure différente. Ils lui ont donné le nomde « variable atom
equipoint
»indiquant par
ce nomque des ions différents
occupent
des intersticescristallographiquement
identiques :
thèse que nousdiscuterons
plus
tard(2).
Verwey
a introduit le nom « inversé » pour cedernier
type.
La structure « inversée » idéale estindiquée
par la formuleFe(Mgfe)O,
cequi
veut dire que tous les sites8 f
sontoccupés
par Fe etnon pas par Mg.
Verwey
et E. L. Heilman[23]
ont montré que seuls les ferrites de zinc et de cadmium ont la structure normale. Ils ontindiqué
aussi que ce sontprécisément
les ferrites nonmagnétiques
ou toutau moins
beaucoup
plus
faiblementmagnétiques que
les autres. Il va sans dire
qu’une température
élevéefavorisera,
engénéral,
la distribution au hasarddes ions X et Y sur les interstices 8
1
et 16 c. La struc-ture normale deviendra moinsnormale,
la structure inversée deviendra moins inversée auxtempératures
élevées. Si la différence
d’énergie
entre ces deux structures est faible et si la vitesse demigration
des cations estpetite,
on doit s’attendre à ce quela structure « idéale » ne se réalise
qu’après
desrecuits
prolongés
à unetempérature
intermédiaire.Dans ce cas, la distribution sera
profondément
modifiée par le traitement
thermique.
C’est effectivement ce que montre
l’expérience
dans
quelques
cas, mais comme onl’expliquera
tout à l’heure il faut
beaucoup
deprudence
en cettematière.
3.
Technologie
des ferrites. - Enpréparant
lesferrites,
dans lamajorité
des cas, une structurehomogène
n’est obtenuequ’après
unchauffage
prolongé
à hautetempérature.
Pendant cechauffage,
trois processus
peuvent
se passer simultanément.On a, en
général :
I ~ une diffusion des cations à travers les couches
superficielles,
à structure de «spinelle
», fraîchementformées sur les
grains
individuels;
~~ une
absorption
oudésorption d’oxygène
dépen-dant de la
pression
partielle
del’atmosphère gazeuse
danslaquelle
se trouve la substancependant
lechauffage;
30 un
frittage
desgrains
individuels conduisant ultérieurement à une structureimperméable
àl’oxygène
[24].
Seuls les traitements
thermiques
qui
ne modifient pas le titred’oxygène (3)
sontcapables
d’uneinter-prétation
analogue
à celleindiquée
plus
haut. Les (2) Le fait même que deux sites dits « équivalents » sontoccupés par des ions différents fait déjà disparaître leur équi-valence. Si la distribution de ces deux espèces d’ions sur les interstices 6 c est au hasard le composé peut être comparé à un « cristal mixte ». Il est clair que dans la majorité des cas,
il y aura une tendance à former une distribution non
statis-tique, mais plus ou moins ordonnée.
résultats d’une
expérience
ne sont valables quelorsque
lacomposition
chimique
reste constantependant
les traitementsthermiques.
4.
Spinelles
dont la structure necorrespond
pas à la formule
(XY¿04)8;
le ferrite de cuivre à bassetempérature. -
Pour obtenir uncomposé
avec une structure de «
spinelle
», il n’est pasindis-pensable
que les 8 valencesexigées
par les4
ionsd’oxygène
soient distribuées selonl’équation
indiquée
par la formuleIl y a un
grand
nombre de variationspossible.
Nous en discuterons seulement deux.
Comme
plusieurs
auteurs l’ontmontré,
ley -
Fe2O3
(Feg 04)
a des sites vides(1
sur9)
dans5
le réseau. C’est là
probablement
la cause de soninstabilité à une
température
élevée.L’équation
des valences est alorsSelon les données
cristallographiques,
la distribution des trous estrépartie
au hasard.On
peut
stabiliser le "( -ajoutant
del’oxyde
de lithium.L’équation
des valences duLi,
Fe~
04
est alorsOn savait
depuis longtemps
que le ferrite delithium avait une structure étroitement liée à celle des
spinelles [25].
P. B. Braun a récemment éclairci cettequestion :
ils’agit
d’une surstructure despinelle
légèrement
déformée. Le lithium est distribué surles sites 16 c de sorte que la formule correcte est 1
Les sites situés en 16 c se
groupent
parlignes
parallèles
à[110].
Enprenant
une de ceslignes
eten y
logeant
un ion de lithium surquatre
sites,
on obtient la surstructure établie par Braun[26].
Au-dessus de latempérature
d’ordre,
Li
1 Fe3
04
est2 2"
un vrai
spinelle (Braun).
Les cristaux mixtes deLi,
Fe3
04
etZn Fe 04
contenantplus
de I o pour z o0:[ 1
de ce dernier
composant
ne s’ordonnent pas et,par
conséquent,
sont aussi desspinelles
vrais,
comme M. E. W. Gorter me l’a
précisé.
Dans le ferrite de cuivre
(CuFe204),
dont la struc-ture est inversée[Fe"’(Cu"Fe"’)04],
on aobservé,
à bassetempérature,
une structuretétragonale
analogue
à celle du ferro-ferrite à bassetempé-rature
[27],
les ions de Cuoccupant
laplace
desions ferreux.
5. Théorie de la saturation
magnétique
des ferrites deNéel,
l’antiferromagnétisme
asymé-trique.
-- Les ferrites ont despropriétés
para-magnétiques
tout à fait anormales au-dessus dupoint
de Curie comme l’a montré Mlle Serres[28].
La courbe
( ’/,,T ) 1
T
qui
est une droite si la loi deCurie-Weiss Z T 0
estobéie,
présente
chez lesferrites,
une forte concavitédirigée
vers l’axe destempératures.
C’est d’ailleurs cequi
avait étédéjà
constaté par
Kopp
en 1919[29]
sur lamagnétite
8).
Fig. 8.
On
sait,
en outre, que la saturationmagnétique
des ferrites
(la
magnétite
possède
seulement4
magné-tons de Bohr par moléculeFe304
au lieu des14
qu’on
attend de l’action combinée de tous lesspins
de l’ion ferreux et des deux ionsferriques,
nousservira de nouveau
d’exemple)
estbeaucoup plus
faible que celle à laquelle on devrait s’attendre.L. Néel
qui,
en1932
déjà,
avait énoncé unethéorie de
l’antiferromagnétisme, élargie
et appro-fondie ensuite par Fr. Bitter et J. H. Van Vleck[30],
a étendu
[13]
cesidées,
en1948,
auxpropriétés
desspinelles
en admettant -hypothèse
fondamentale -que l’interaction entre les ionsmagnétiques
est telle quel’intégrale
d’échange principale
estnégative,
de sortequ’elle
favorise une orientationanti-parallèle.
En
effet,
il est clairqu’en
admettant l’existence de deuxtypes
de sites comme dans les ferrites(8 1
et 16c),
on doit considérer troisintégrales
,
d’échange correspondant
auxinteractions f - f,
..
c 2013 c
et / 2013 c.
Le cas le
plus simple
est celuioù, seul,
f -,- c
est différent de zéro etnégatif,
avec un réseau necontenant
qu’un
type
d’ionsmagnétiques.
Alors,
on
peut
s’imaginer qu’à
bassetempérature,
tous les ions situés dans unsite i
ont lespin dirigé
vers l’Estet tous les ions c vers
l’Ouest,
de sortequ’on
obtient233
S étant le
spin
résultant de l’ionmagnétique,
M le nombre des sitesf occupés
et N le nombre des sites coccupés,
tout enayant
uneintégrale
d’échange
négative.
L’analyse
de Néel amontré,
eneffet,
que chezles ferrites toutes les
intégrales
d’échange
ont unevaleur
négative
et que l’interaction mixte1-
c est tellementplus grande
que les interactionsf - f
et c - c entre siteséquivalents,
que ces dernièresinteractions sont
trop
faibles pour provoquer uneorientation
antiparallèle
entre ions sur siteséqui-valents. C’est alors l’interaction
f
-c
qui
commandela situation à basse
température.
L’hypothèse
de Néelpermet
deprévoir
la valeur de la saturationmagnétique
à bassetempérature
àcondition
qu’on
connaisse la distribution des ionsmagnétiques
sur les sites et que lef acteur g
deLandé soit sensiblement
égal
à 2.TABLEAU 1.
( 1 ) Refroidi lentement.
(1) Modification orthorhombique ordonnée.
(3) Distribution calculée.
(4) Trempe. ( 5 ) Recuit.
D’après C. W. GORTER, (C. R. Aead. Sci., Paris, 230, ig5o, p. 192).
Le Tableau I contient des données
expérimentales
de E. W. Gorter sur un nombre de ferritessimples [31].
Les mesures de la saturation des ferrites de struc-ture
complètement
« inversée » dumanganèse,
dufer,
du cobalt et du nickel s’accordent bien avec la
théorie,
cequi
est bien satisfaisant.Les deux ferrites dits normaux de zinc et de cadmium ont une saturation
zéro,
sil’on
prend
soin que la stoechiométrie soit correcte et que la struc-ture soit normale « idéale »(refroidissement
lent deshautes
températures).
Voilà un autre succès éclatant en ce que la théorie
prévoit
que ces substances sont desantiferromagné-tiques authenantiferromagné-tiques.
Le cas du ferrite de
magnésium
est un peu pluscompliqué.
La structure « inversée » idéale faitprévoir
une saturationmagnétique
zéro. En réalité.on trouve
i,4
magnétons de Bohr pour
unedistri-bution
correspondante
àl’équilibre
à 1250° C et1,1 I
magnéton
de Bohr seulement en chauffant lasubstance à
7000
Cpendant
quelques
heures. Onexplique
ce résultat ensupposant
que la structureà ces
températures
est cellequi
estindiquée
dans leTableau,
cequi
paraît
raisonnable,
bienqu’une
confirmationqualitative
à l’aide des rayons X soit désirable.On trouve à peu près le même résultat pour le ferrite de cuivre
[32].
Ici aussil’analyse
auxrayons X serait
plus
précieuse
encore.Pour le ferrite de lithium
(structure
inverséeidéale),
la concordance entre l’observation et la théorie est satisfaisante.On obtient des résultats
plus
intéressants encore enmélangeant
un ferritemagnétique
avec le ferritede cette
manière,
conduit à uneaugmentation
de lasaturation,
qui
à la limite donnerait 1 omagnétons
de Bohr pour le
ZnFe,O,.
Latangente
initiale auxcourbes,
donnant le moment moléculaire enfonc-tion de la
concentration,
s’extrapole
bien,
dans tous les casexaminés,
vers 1 omagnétons
deBohr,
pourle ferrite de zinc pur (fig.
9).
Fig.9.
’
Naturellement,
cette limite nepeut
pas êtreatteinte,
parce que l’interaction f - c diminue sans cesse et bientôt devienttrop
faible pour surmonter les interactionsopposantes
f -
f
et c - c.6. Variation de la saturation
magnétique
avecla
température. -
L’approximation
duchamp
moléculaire a étégénéralisée
par Néel [13] pour lecas où l’on trouve deux
types
de sites.Le
résultata été
appliqué
aux ferrites. On suppose que tous les ionsmagnétiques
sont de mêmeespèce
etqu’il
en existe une fraction sur les sites 8
f
et unefrac-tion 03BC
sur les sites 16 c.Désignons respectivement
par M,f, Me ou
M,
le momentmagnétique moyen
d’un ionplacé
sur un site8 f ,
sur un site 6 c, oud’un ion considéré
indépendamment
de saplace.
On a
( structure
presqu’idéalement
inversée ),(3)
Sur les ions
f
agit
lechamp
ha donné par
Dans cette
équation,
- n évidemment estpropor-tionnel à
l’intégrale d’échange
f
-c, an est
propor-tionnel à
l’interaction i
--f (n
est un nombreessen-tiellement
positif).
Le
champ
hcagissant
sur les ions en c estégal
àpin
estproportionnel
à l’interaction c -c.
Les vecteurs Me et
M f
ont des directions oppo-sées.Ainsi,
en substituant les valeursabsolues,
on ohtient :
Une situation
particulièrement simple
est obtenue si les deuxchamps
moléculairesh f
et h~
ont la même valeur. Ceci est réaliséquand
on aOn a
pour toutes les
températures,
siou ou
en
supposant
ocet g
négatifs.
Ce cas entre autres est réalisé
approximati-vement si
Dans tous ces cas, la variation de la saturation
magnétique
avec latempérature
a une allure presquenormale.
Jusqu’à présent,
on n’a pas encore trouvé,chez les
ferrites,
de cas où la courbe 0’ - T soitaussi anormale
qu’il
estprévu
lorsque
Fig. Io.
ou
Il y a toutes sortes de variations intéressantes :
(10)
est réalisé si « estnégatif et g
positif.
Dans ce235
température
pour,ensuite,
diminuer etdisparaître
vers le
point
de Curie.On a trouvé un tel cas chez une toute autre classe de substances
ferromagnétiques,
avec la structure de lapérovskite
danslesquelles
lemanganèse
est l’ionmagnétique
(conférence
de Dr J. H. vanSanten).
Néel
prévoit
unchangement
designe
avec latempérature
si[11]
est valable. Cechangement
designe pourrait
se manifester par unchangement
designe
de l’aimantation rémanente. Un tel cas n’a pas encore été observé.Fig. > 1.
On n’obtient pas d’aimantation
spontanée,
si ocet ~
sontnégatifs
etap
> ~ . Un cas très intéressantest celui où l’on
approche
de cette limite et où ocet g
Fig. 12.
sont presque
égaux.
Alors on obtient une courbe a- -Ttrès
aplatie,
comme il a été observé pour descris-taux mixtes du ferrite de zinc avec la
magnétite [33]
1 I ).
La
figure
12 donnequelques
résultats deGuil-laud
[34]
sur la variationthermique
de l’aiman-tation à saturation d’une série de ferrites mixtes de nickel et de zinc.7. Les interactions. -
Jusqu’ici,
lesintégrales
d’échange
observées dans les ferrites onttoujours
éténégatives.
L’interaction
f
- c estplus
forte que les autres. Il sera intéressant d’avoir une théoriequi explique
tous cesphénomènes.
A cause des
grands
ionsd’oxygène
qui séparent
les cationsmagnétiques,
on est sûr que l’échange est dutype
indirect étudié par Kramers[35].
On
sait,
d’après
l’étude desantiferromagnétiques
symétriques,
que l’interactionaugmente
avec le volume(polarisabilité
?)
de l’anion[36].
Dans le cas des
ferrites,
il est intéressant deremar-quer que
l’angle
M-0-M pour l’interaction f -- cest
plus grand
que pour les autresinteractions,
ce
qui peut-être explique
saprépondérance.
Il est certain
qu’une
étudeapprofondie
des pro·priétés magnétiques
desspinelles
nous donnera desdonnées
expérimentales
intéressantes â cepoint
de vue.
Des valeurs de n, na et on déduit des
nombres uJI,
proportionnels
auxintégrales
d’échange
en divisant par le nombre des voisins.Ces nombres sont donnés dans le tableau suivant selon des calculs faits par Néel.
TABLEAU II.
En allant du chrome
jusqu’au
fer oc le nombre u sechange
de u = - 179 à u = ~- 138,passant
parun maximum
égal
à +
167
chez le nickel.-Il est à remarquer que la condition nécessaire pour obtenir une seule valeur pour le
champ
molé-culaire dans une substance comme les ferrites
[équation
(9)]
n’est pasidentique
à la condition nécessaire pour que les déviations de la loi deCurie-Weiss du
paramagnétisme
soientégales
à zéro. Celle-ci est donnée par8.
Expériences
sur la résonance dans unchamp
magnétique polarisant.
- Bickf orda étudié le
phénomène
de la résonance dansun
champ polarisant
normal à la direction duchamp
appliqué
qui
est de hautefréquence
(«
X-band » : 9 ooo Mc : s ou3,3
cm; « K-band a~ :24
ooo Me : s ou r,2~cm)
utilisant des monocristauxde
magnétite.
et la constante
K,
del’énergie
magnétocristalline.
Comme onsait,
lafréquence
reste constante dansces
expériences,
on varie lechamp
polarisant
encherchant la résonance. ,
Fi g. 13.
1
La
figure 13
montre la variation de H,~(champ
polarisant parallèle
à l’axe desz)
avec latempé-rature dans un monocristal de
magnétite
utilisant divers azimuts dans leplan (100).
Sur cescourbes,
on voit d’un coup d’oeil que l’anisotropie est zéroà -
1430 C,
la variation deK,
avec latempérature
est montrée dans la
figure
Comme chezbeau-Fig. 14.
coup d’autres cristaux ferromagnétiques, le passage du
point
zéro n’est caractérisé par aucune anomalie. Le facteur g,qui
estégal
à 2, I ~ à latempérature
ordinaire sembles’approcher
d’une valeur limite2,06
à bassetempérature.
Des déterminations récentes de H. G.
Beljers
et D. Polder[37]
dufacteur g
de cristaux mixtes de ferrite de nickel et de ferrite de zinc ontdonné,
comme
résultat,
que g décroît de 2,36 à1,95.
Ces valeurs sont un peutrop
petites
car le diamètre de lasphère
utilisée(2 mm)
n’est pas suffisammentpetit
comparé
àla longueur
d’onde dans l’intérieur de lasphère.
Lespropriétés
de selsparamagnétiques
de nickel font
prévoir
que g seraplus
grand
que 2pour le ferrite de
nickel,
tandis que pour le ferrite de zinc onprévoit
la valeur 2.9.
L’énergie magnétocristalline.
- L’ensembledes faits connus sur
l’énergie magnétocristalline
enfonction de la
température
et de lacomposition
chimique
chez lefer,
lecobalt,
le nickel et leursalliages
binaires et ternairesrecuits,
ordonnés et laminés àfroid,
n’a pas suffijusqu’ici
pour voir clair dans une relation entre cetteénergie
d’aniso-tropie
et d’autrespropriétés
de ces substances.On trouve souvent un
changement
designe
avecla
température,
cequi
indique
queprobablement
deux facteurs au moins contribuent à cette
énergie.
Les
expériences
de Ch. Guillaud[38]
surquelques
composés
demanganèse
avec d’autres métaux ontmontré en un cas
(MnBi)
unchangement
designe
à840 K,
dans un autre cas(Mn2 Sb),
la variationavec la
température
est presque nulle sansqu’on
puisse
donner la cause de cette constance ou de cettegrande
différence entre ces deux substances. Leschangements
del’énergie magnétocristalline
en fonction de la
température
observés chez leferro-ferrite sont intéressants à cet
égard,
puisqu’ici
on ne trouve pas seulement une variation del’énergie
magnétocristalline
avec latempérature,
mais aussià basse
température
unchangement
desymétrie.
Fig. 15.
La
figure 15
montre le modèlequ’ont
proposé
Verwey, Haayman
etRomeyn [39]
pour le ferro-ferrite uniaxe à bassestempératures.
Les
expériences
récentes de Bickford et Domi-nicaliprouvent
qu’une
direction[100]
est direc-tionprivilégiée
à cestempératures.
Au-dessus de la
température
de latransition,
lasymétrie
estcubique,
de sorte que,maintenant,
pas un axe, mais trois axes[100]
sont des directionsprivilégiées.
De lapetite
valeur duchangement
d’enthalpie
onpeut
tirer queprobablement
l’ordre237
pas complètement en
passant
cepoint l40J;
Onpeut
imaginer qu’immédiatement
au-dessus dupoint
detransition,
l’ordre trouvé au-dessous de cepoint
persiste,
mais que la cohérence àlongue
distancedisparaît.
,De cette
manière,
onexplique
lesigne
deK,
au-dessus dupoint
de transition. Lechangement
designe
observé 200plus
hautpourrait
être attribué à un affaiblissement de cet ordre local. Nous nesavons encore rien de certain du mécanisme
ren-dant la constante
~1,
négative
à hautetempéra-ture, mais c’est
probablement
un effetqui
estbeaucoup
moins sensible à une variation de latempérature.
Peut-être le
couplage spin-orbite
est-ilrespon-sable de cet effet ! 1 ,
Cette conclusion est confirmée par des conclu-sions
qualitatives
sur laperméabilité
des ferritessimples
dutype
La
perméabilité
estpetite
dans
les ferrites de cobalt et denickel,
elle estbeaucoup
plus
élevé dans le ferrite demanganèse.
Peut-être n’est-ce pas un accident que ce soit
précisément
l’ion IVIn" avecconfiguration S
qui
conduise à la
plus
grande perméabilité
=observée
jusqu’ici [41]
pour les ferrites simples.Cependant,
on doit réaliser que lagrandeur
de lasaturation
magnétique
aussi estimportante.
Les cristaux mixtes des ferritesmagnétiques
avecles ferrites de zinc ont une saturation
magnétique
bien
plus grande
que les ferrites eux-mêmes. 10. Lamagnétostriction.
- Ona
signalé
que,seul,
entre tous les ferritessimples,
le ferro-ferritea une
magnétostriction
positive
et que tous les autres sontnégatifs
avec de nouveau le ferrite demanganèse qui
a unemagnétostriction
bienplus
petite
que les autres.Domenicali a mesuré la
magnétostriction
de monocristaux de ferro-ferrites en fonction de latempérature.
Les courbes obtenues sontcompliquées
et nepermettent
aucune conclusionjusqu’ici.
11.
Dispersion
etabsorption
à hautes fré-quences. - Les ferrites àcause de leur résistance
spécifique électrique
relativementgrande
sont les substancesindiquées
pourl’usage
aux hautesfré-quences.
Cependant,
un ferritequelconque fabriqué
sansprécaution
spéciale
n’a pas depropriétés
satisfai-santes à cepoint
de vue.On observe
qu’entre
105 etI o6 p : s l’angle
deperte
est souventdéjà
trèsgrand,
et sans que lescourants de Foucault en soient la cause.
L’explication
de ce fait que nous pouvons donner estqualitative
et à cause de cela nonrigoureuse.
On sait maintenant
qu’une
rotation à haute fré-quence estaccompagnée
d’un effet de résonance àcause de la nature de gyroscope du
spin.
La théoriedonne des résultats exacts pour le cas oû
l’aniso-tropie
est tellequ’une
directionprivilégiée
existe normalement à la direction duchamp
appliqué [42].
Nous supposerons d’abord que l’énergie magnéto-cristalline nedépend que de l’angle 0
entre la direc-tion du vecteur de l’aimantation et la directionprivilégiée.
On a alors
dans
laquelle
f o
est lafréquence
où se trouve l’effetde
résonance, 03BCi
laperméabilité
initiale,
Ml’aiman-tation
spontanée
et g
un facteur universel(la
cons-tante
gyromagnétique).
Il va sans dire que dans la région de la résonance
on a de deux choses l’une : ou bien une
perméabilité
fortement
augmentée
qui
tombera à des valeursnégatives
au-dessus de la résonance pour ensuitedevenir de
plus
enplus
petite,
ou bien unamor-tissement fort dissimule tout cela et l’on n’observe que des
pertes
trèslarges
et un anéantissementgraduel
de lapartie
réelle de laperméabilité.
Au moins est-il certain que lafréquence
f o j oue
le rôle d’unefréquence
limite au-dessus delaquelle
on ne
peut
s’attendre à uneperméabilité
réelle etsans
angle
depertes
sensible.Le fait que M est moins
grand
dans les ferrites que dans le fer conduit à unefréquence
f o
relati-vement
petite
pour les ferrites.Cependant,
1 on observe souvent despertes
forteset variables à des
fréquences
plus
petites
que celles données par la formule.L’explication
est que lasymétrie
del’anisotropie
magnétique
peut
différer de celleadoptée
dans notre modèle dans des matièresqui
ont des tensions internesappréciables
oupeut-être
des poresqui
influencent aussi
l’anisotropie
locale.On a calculé la
fréquence f a
dans le cas est différent pour les deux directionsprincipales
nor-males à la direction
privilégiée.
Ce sont les axes xet g, tandis que z est la direction
privilégiée.
Laformule,
modifiée,
devientSoit x la direction du
champ appliqué.
Si ;~ ï, estplus grand
que fJ-ix on voitf o adopter
des valeurs bienplus petites
que cellesprévues
ensuppo-sant que fiir et lui,. sont égaux.
C’est là la cause
probable
du fait incontestéqu’une légère
déviation de la st0153chiométrie causée par une dissociationpartielle
à latempérature
dechauffage
conduit souvent à despertes
plus grandes
que dans le cas où la structure estplus homogène
etplus
idéale.Remarque
de M. E. V. Gorter. - Le ferrite desubstituer dans le ferrite de zinc une
partie
du Zn par leCa,
en conservant la structurespinelle.
Ces cristaux mixtes sontferromagnétiques.
Par latrempe,
on réussit àpréparer
des cristaux mixtes danslesquels plus
que le tiers du métal bivalent est du calcium.Or,
leCa0,35Zn0.65Fe2O4a
un moment moléculairesupérieur
à5 pB
(mesure
àtempérature
de l’azoteliquide
et 6 oooOe),
cequi
est biensupérieur
à celui duNi0,35Zn0,65Fe2O4
qui
contientencore des ions Ni
porteurs
de moment.Le
point
de Curie estégalement plus
haut et d’environ 3ooD C.En
supposant
que le Ca avec sapréférence
pro-noncée pour une coordination
octaédrique
se situe sur les sitesB,
on a la formule suivante où les ionsplacés
sur les sitesoctaédriques
B sont enfermés entre crochets :Zn0,65Fe0.35[Ca0,35Fe1,65]O4,
pour
laquelle,
selonNéel,
oncalcule,
ennégligeant
l’interaction BB :
6,5
;ou, si une
partie
du Zn se trouve sur les sites B :Zn0,65-xFe0,35+x[Ca0,35ZnxFe1,65-x]O4,
pour
laquelle
oncalcule,
ennégligeant
l’interac-tion BB :
(6, 5-I o
x)
p.,.Nous croyons que
l’explication
est celle-ci : l’ion Caavec r =
i,o6 ~
esttrop
grand
pour donner unferrite
CaFe,O,
à structurespinelle.
Dans les cris-taux mixtesspinelles
le Ca2T sur les sitesoctaé-driques (B)
pousse les ions 02- dans la direction des sitestétraédriques,
en diminuant leparamètre
u,ce
qui
conduit à unangle
A-0-Bplus
grand
(et
unangle
B-0-Bplus
petit).
C’estpourquoi
l’interactionFe (A)-0-Fe (B)
est favorisée auxdépens
del’inter-action
Fe (B)-0-Fe (B)
(ci.
la conférence de M. VanVleck,
p.oo),
cequi explique
la saturation et lepoint
de Curie très élevés pour descompositions
près
du ferrite de zinc.(Quand x
n’estplus
zéro,
l’explication
est encore valable parce que la valeurdu moment de saturation donne une valeur maxima
pour x.)
Pour vérifier cette
hypothèse,
nous avonspréparé
encore une série de cristaux mixtes du ferrite de nickel
et du ferrite de cadmium. L’ion de
Cd2+(r
=l@03)
sur le site A étant
plus grand
que l’ion de Zn2+pourrait pousser l’ion 02-
dans une direction(111),
en
augmentant
leparamètre
u dans tout leréseau,
ce
qui
conduirait
à unangle
A-0-Bplus petit
(et
unangle
B-0-Bplus grand).
L’interactionFe(A)-O-Fe
ouNi(B)
serait alors diminuée enfaveur de l’interaction B-O-B. En
effet,
nous avonstrouvé que la courbe de la saturation vs
composition
se situe au-dessous de la courbe pour les ferrites de Ni et de
Zn,
et que lespoints
de Curie aussi sont au-dessous de ceux des ferrites de Ni et de Zn avecles teneurs de Ni
identiques.
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