HAL Id: jpa-00241063
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Submitted on 1 Jan 1905
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Les propriétés magnétiques de la pyrrhotine (Suite)
Pierre Weiss
To cite this version:
Pierre Weiss. Les propriétés magnétiques de la pyrrhotine (Suite). J. Phys. Theor. Appl., 1905, 4
(1), pp.829-846. �10.1051/jphystap:019050040082901�. �jpa-00241063�
829
La
possibilité
d’obtenir par flexion desallongements
impossibles
àproduire
par tractionsimple
étonne moinsquand
on réfléchit auxeffets obtenus avec la filière ou le laminoir. Il est vrai que, dans ces
deux derniers cas, le métal est soutenu, tandis
qu’il
l’est àpeine
dans l’enroulement ou le déroulement.En
définitive,
larupture
d’un fil par tractionsimple
neprovient
pas d’une
impossibilité
organique
des’allonger,
mais de son défautd’homogénéité
soitgéométrique,
soit matérielle.Quand
les défor-mations se fontpoints
parpoints,
les effets de cettehétérogénéité
disparaissent
à peuprès
complètement
LES
PROPRIÉTÉS
MAGNÉTIQUES
DE LA PYRRHOTINE(Suite) ;
Par M. PIERRE WEISS.
PHÉNOMÈNES RESIDUELS.
Dans
l’exposé
des résultats de l’étudemagnétique
de lapyrrhotine
tqili
a faitl’objet
d’unprécéùent
article(2) j’ai
fait abstraction desphénomènes
résiduels. Cela a étépossible
parce que leschamps
auxquels
fontappel les
phénomènes
magnétocristallins
sontbeaucoup
plus
cunsidérables que ceux que font intervenir lesphénomènes
résiduels. Dans l’échantillon étudié le
plus complètement,
lechamp
démagnétisant
maximum,
dû à la structure, est de 7.300 gauss,tandis que le
champ
coercitif maximum a été de15,4.
gauss.L’hysté-rèse est donc en
quelque
sorte une broderielégère qui
se superposeà la
partie
réversible duphénomène
en la modifiant àpeine.
J’ai montré que, si l’on considère la direction de facile aimantation contenue, dans lechamp
magnétique,
onpeut admettre,
grâce
à unehypothèse
trèsplausible
sur le rôle desdiscontinuités,
telles que les cassures et des dimensions finies del’échantillon,
que la courbe d’ainiantation de la matièreparfaitement
continue et illimitée secomposerait
d’unepremière partie
coïncidant avec l’axe desaiman-tations et d’une
deuxième
parallèle
à l’axe deschamps,
etreprésen-(1) A ceux qui considèrent cette conclusion comme évidente, nous rappellerons
que Duguet dans un de ses deux ouvrages, d’ailleurs intéressants, raille longuement la thèse que nous soutenons..
(2) Voir p. 469. ,
tant l’aimantation à saturation restant constante
depuis
lechamp
zérojusqu’au champ
infini. La courbeexpérimentale
~19)
est assezvoi-sine de cette courbe d’aimantation
schématique ;
mais,
enréalité,
elle se compose d’une branche ascendante et d’une branche descendante distinctes. Cequi
frappe
àpremière
vue dans cettecourbe,
c’est l’écartement trèsapproximativement
constant des deuxbranches,
mesuréparallèlement
à l’axe desabscisses,
etégal
à30,8
gauss.Flb. 19.
_
Avec la schématisation que nous venons de
rappeler
et en tenantcompte
del’hystérèse,
la courbe d’aimantation devient donc lerec-tangle
représenté
enpointillé.
Ce
premier
résultats’interprète
en disant que, pourdéplacer
l’ex-trémité du vecteur aimantation le
long
du diamètre de facileaiman-tation,
il faut surmonter unchamp
coercitif constantHc =
/15,4 gauss.L’énergie
dépensée
parcycle
dans l’unité de volume est, par suite :En dehors de la direction de facile
aimantation,
la connaissance de l’aimantation dans leplan magnétique
a été obtenue en faisanttour-ner dans ce
plan
deschamps
degrandeur
constante. On doit attendre de cesexpériences
desrenseignements
surl’hystérèse
que l’on aap-pelée
tournante, paropposition
avecl’hystérèse
alternative que nous venons de considérer.831
Au même titre
schématique, quand
lechamp
constant,partant
de la direction OX(fl g. 20)
de facileaimantation,
décritl’angle
XOY,
l’aimantation décrit l’arc AB du cercle de saturation.
Puis,
lechamp
dépassant
la direction de difficile aimantationO1’,
l’aimantation décrit instantanément la cordeBCD,
et,
lorsque
lechamp
décritl’angle
YO(-
X),
l’aimantation décrit l’arc DE.FIG. 20.
Pour ces
déplacements
de l’extrémité du vecteur aimantationI,
lesphénomènes
d’hystérèse
se manifestent par des courbes différentes à l’aller et au retour, tant pour lacomposante
de l’aimantationparallèle
au
champ
que pour lacomposante
perpendiculaire
auchamp.
La fi g. 2
1Fin. 2L
représente
cette dernière en fonction des azimuts duchamp,
égal
à593 gauss pour la
pyrrhotine
de Morro Velho. On voit que les deux courbes coïncident exactement sur une assezgrande longueur
dans levoisinage
de la direction OXindiquée
par NI sur lafigure.
D’autrepart,
lagrandeur
de l’aimantation restant constante etégale
à l’intensité a satur-ation dans levoisinage
deOX,
il en résulte quela
région
du cercle de saturation voisine de A est décritesans
hysté-rèse.Si ces
expériences
étaient faites sur un cristalsimple,
il serait facilede fixer
jusqu’à
quel
point
du cercle de saturation cette nullité del’hystérèse persiste;
mais,
comme tous les résultats doivent subir la correction nécessitée par laprésence
de cristauxparasites,
cette limitene
peut
êtremarquée
avec certitude. Desexpériences
dont nousparlerons plus
loinayant
montré quel’hystérèse
s’annulelorsque,
dans unchamp
trèsintense,
l’aimantation décrit le cercle desatura-tion tout
entier,
il est naturel de supposer que,lorsque
dans unchamp
plus
faible;
l’aimantation ne décrit que l’arc AB de cecercle,
l’hysté-rèse restera
nulle jusqu’en
B.La ~?1 montre que, dans le
voisinage
de la direction OYmarquée
par m, les deux courbes sont nettement différentes. Leur écartement est d’autantplus
grand
que lechamp
aveclequel
onopère
estplus
faible
mais,
quel
que soit cechamp,
la courbecorrespondant
à l’allerpeut
se superposer sur unegrande
étendue à celle du retour, par undéplacement
horizontal.Il faut
donc,
pour obtenir une même valeur de l’aimantationper-pendiculaire
auchamp
à l’aller et au retour, faireagir
deschamps
qui
digèrent en directions d’unangle
constant. Cet énoncépeut
êtreremplacé
par un autreéquivalent.
Eneffet,
dans levoisinage
de la direction de difficile aimantationOY,
la vitesse de rotation de l’ai-mantation estbeaucoup plus
grande
que celle duchamp.
Il suffiradonc,
enpartant
de deux directions duchamp correspondant
à des ordonnéeségales
sur les courbes d’aller et de retour, de faire tournerl’une de ces directions d’un
angle
extrêmementpetit
pour amenerles aimantations à coïncider. Nous pouvons donc
remplacer
lapro-position suggérée
d’abord parl’aspect général
des courbes par la suivante : l’our une aimantationreprésentée
par un mêmepoint
de la cordeBCD,
leschamps
diffèrent à l’aller et au retour d’unangle
constant ; ou encore,puisque
toute la corde BCD est décritependant
que lechamp
est voisin de OY : Pour un mêmepoint
de la cordeBCD,
les
champs
différent à l’aller et au retour d’unchamp
constantdirigé
suivant BCD. ()n est donc amené à
imaginer
que, pourdéplace)-1"extî-énîité dit ’cecteur 1 l,e
long
deBCD,
iZ faut, enplus
due,xiyé
par lepluinonzène iéversible,
su’r1nonter uncoerciti f
"
constant
He’ agissant
en sens contraire du 1nouvement.833
imposée
absolument. Les mesures ne sont pas assezprécises
pour,que l’on
puisse
se proposerd’y
trouver un contrôlenumérique
de laconstance du
champ
coercitif dans toute l’étendue de la corde BCD. Maisl’expérience
donne des déterminations relativementprécises
de cechamp
coercitifHG’
aupoint
C,
pour les diverses valeurs duchamp .
Soit
2zc
le doubleangle
coercitif,
c’est-à-dire l’écartement laire constant entre les deux branches de la courbe descomposantes
de l’aimantationperpendiculaire
auchamp,
ou, cequi
revient aumême,
de la courbe descouples
en fonction de e.Soit le
rapport
des vitesses de rotation de l’aimantation et duAoc
champ
dans levoisinage
de OY. Lepoint
sur l’axe des abscissescorrespond
à la coïncidence de la direction duchamp
et del’aiman-tation,
puisque
l’aimantationperpendiculaire
auchamp
y est
nulle. Ilfaudra,
pour amener, àpartir
de cepoint,
l’aimantation sur l’axe de J,faire tourner le
champ
de xc X2013’
Il ne sera doncplus qu’à
unedis-9
tance
angulaire
de uci
-f)
de cet axe, et lechamp
coercitif est :Le tableau suivant donne le résultat de ces
déterminations
pour ledisque
de MorroVelho,
par la méthode descouples.
Des
expériences plus
anciennes faites sur la même substance par la méthodebalistique, qui
seprête
moins bien à la déterminationDans la
fige 22,
j’ai
porté
les aimantations au minimum1.
enabscisses et les
champs
coercitifs en ordonnées. Lespoints
de lapremière
série sontmarqués
par+
et ceux de la deuxième par8.
Ces derniers sont moins exacts que les
premiers.
,
Fm. 22.
’
°
Dans les
champs
faibles,
des valeursconsidérables,
et la déter-nlination est relativementprécise;
dans leschamps
lesplus
intenses,
2uc
tombe àquelques
centièmes dedegré,
qui
peuvent
être dus engrande
partie
à la torsion résiduelle du ressortspiral
qui,
négli-geable
engénéral, pouvait
fort bienréapparaitre
dans cette déter-minationparticulière,
faite comme pour la mettre en évidence. Maisl’incertitude des
points
correspondant
auxchamps
élevés est rachetée par la connaissance dupoint
extrême(lIe
=0,
Iy
=lm
== 47), qui
résulte de la
propriété
duchamp
coercitif d’être nul lelong
du cercle de saturation. L’ensemble des résultats de lafig.
~?2s’interprète
par laproposition :
Lechctnzp
coerciti f Hc’
décroît avec la835
Par
conséquent :
L’énergie
d’hystèrèsepar cycle
estégale
àHe’
multiplié
par deux fois lalongueur
de lacorde,
c’est-à-dire :Le
phénomène
queje
viensd’exprimer
quantitativement
par cetteformule ne saurait
s’appeler
hystérèse
tournante sansimpropriété
de
langage, puisque
la rotation de l’aimantation lelong
du cercle de saturation a lieu sanshystérèse
et que celle-cin’apparaît
quequand
la rotation estaccompagnée
d’unchangement
degrandeur
de l’aimantation.L’une des difficultés dans la détermination de ces
phénomènes
d’hystérèse
est, nous l’avonsdéjà
dit,
la nécessité de tenircompte
dela
complexité
des cristaux naturels et de ramener par des réductionslaborieuses les résultats à ce
qu’ils
seraient si le cristal étaitsimple.
La mesureglobale
del’énergie d’hystérèse
E’échappe
à cettedifficulté. Elle
s’ajoute
pour les différents éléments cons(ituants dugroupement
cristallin etpeut
être déterminée aussi bien sur leséchantillons les
plus complexes
que sur ceuxqui
sont d’unesimpli-cité relative.
J’ai
employé
à cet effet unappareil qui
dérive del’hystérésimètre
Blondel-Carpentier,
en yremplaçant
l’aimantpermanent
par unélectro-aimant. Cet
appareil
sera décrit ultérieurement en détail.Voici le
principe
surlequel
il repose. Le travaildépensé
par lechamp
- extérieur sur le cristal
comprend
le travail d’aimantation etl’accrois-sement
d’énergie
mutuelle duchamp
et del’aimant(1).
Ce travail totale est, pour unphénomène
plan :
où a
et p
sont lesangles
de H et de 1 avec une direction fixe dans lecristal,
contenue dans leplan.
Quand
lechamp
est constant, il seréduit à
Ce travail est nul pour un
cycle
isothermique
réversible,
et, parconséquent,
pour un tourcomplet
duchamp, quand
iln’y
a pasd’hys-térèse. Il est même nul pour un
demi-tour,
puisque
lesphénomènes
se
reproduisent
à 180° de distance.Quand l’hystérèse
sesurajoute
auphénomène
réversible, f HI
sin(u
-p)
dx cesse d’êtrenul,
et il suffit de mesurer l’aire del a courbereprésentant
lescouples
HI sin(x
-cp)
en fonction de x, avec leplanimètre,
pour avoir l’aired’hysté-rèse. On
peut
répéter
cetteopération
sur la courbe décrite en sensinverse.
Quand
onopère
avec leplanimètre,
il est commode etplus
précis
de combiner les deuxopérations
enintégrant
la différencedes
couples
à l’aller et au retour. On obtientalors,
dans un inter-valle de180°,
l’énergie
correspondant
à uncycle
complet.
L’hystérésimètre
donne par une lectureunique
le résultat de cetteintégration.
. Pour la discussion de ces
expériences,
il est commoded’expri-mer Eu de la formule
(8)
au moyen de la variableindépendante
enobservant que : .
où N est constant et ît une fonction connue de H. Si la substance
était
illimitée etparfaitement
continue,
on aurait :et
-e
La courbe en trait
plein
de la 23 est lareprésentation
gra-pique
de la formule(11).
Lespoints
+,
voisins de cettecourbe,
sontles résultats des mesures faites avec
l’hystérésimètre.
Ils ont subi la correction - sur lechamp,
nécessitée par le caractèreapproché
del’équation (10)
etempruntée
à la courbe1,
page 493. Cettecorrec-tion est certainement
trop
faible,
l’échantillonayant
été cassédepuis
lespremières
expériences.
837
L’échelle des abscisses pour la construction de la courbe est donnée par la valeur connue de
NIM
== 7 a0(.Fics. 23.
L’échelle des ordonnées
peut
être déterminéeexpérimentalement
d’une manièreindépendante.
Si l’onplace
leplan magnétique
de la substance verticalement dans lechamp
tournant horizontal del’hysté-Fic. ?
résimètre,
àchaque
tour de celui-ci le vecteur aimantation décrit dans les deux sens le diamètre de facile aimantation I3C2à)
et deuxarcs AB et CD du cercle de
saturation,
plus
ou moins étendus suivantla
grandeur
duchamps,
et celaquelle
que soit la direction du838
mètre de facile aimantation dans le
plan
vertical.L’énergie
d’hysté-rèse dite « tournante >> est doncégale
dans ce cas à celle deFhysté-rèse alternative suivant le diamètre de facile
aimantation ;
elle estdonc
indépendante
duchamp
etégale
à l’ordonnée àl’origine
de la courbereprésentant
la formule(11) ~
fig.
23).
Et cela est vrai aussi bien pour un cristalcomplexe.
C’est bien ce que donnel’expérience,
commele montrent les
points
+
sur la courbesupérieure pointillée,
de lafig-
23. Lespremiers
seuls se trouvent au-dessous de la droite hori-zontalepassant
par les suivants. Cela tient à ce que, dans leschamps
faibles,
la saturation n’est pas atteinte par suite desphénomènes,
démagnétisants
etqu’une partie
seulement du diamètre de facile aimantation est décrite.Malheureusement le
disque
depyrrhotine
despremières
expé-riences avait été détruit accidentellement avant cette dernière série de mesures danslaquelle
leplan magnétique
estplacé
verticalement.FIG.
Elle a été exécutée avec un autre
disque
de la mêmeorigine
etayant
approximativement
les mémes dimensions. En attendant que de nouvellesexpériences
actuellement en voie d’exécution conduisent à un contrôleplus
serré des lois del’hystérèse,
on voit que celles-cisont dès à
présent
confirméesquand
à leur alluregénérale
et à la nullité del’hystérèse
tournante au-dessus de H ~~ ’1.300 gauss.839
L’emploi
de cette méthode suppose que lesphénomènes
d’hysté-rèse,
comme les autresphénomènes
d’aimantation,
ne sont pasaltérés par une
composante
duchamp perpendiculaire
auplan
magnétique,.
Les considérationsénergétiques
surlesquelles
nous nous sommesappuyé n’ayant
aucuneprise
sur lephénomène
irré-versible,l’expérience
peut
seule trancher laquestion.
Lafig.
23montre lacourbe
cyclique
d’unepyrrhotine (New-Jersey) légèrement
anormale,
àchamp
coercitifconsidérable,
relevée(traits
pleins)
avec unchamp magnétique perpendiculaire
auplan
égal
à J. 903 gauss, et(traits
pointillés)
avec unchamp perpendiculaire
égal
à 3.6~0 gauss. Lesdeux courbes ne se
superposent
pas, sans doute à cause de lasuscep-tibilité
perpendiculaire
auplan magnétique,
plus
grande
dans lessubstances
anormales,
mais elles montrent quel’hystérèse
n’est pas altérée. Cetteexpérience
déjà
ancienne et faite avec des moyensd’observation encore
imparfaits
m’a paruconcluante,
mais elle pour-rait êtrereprise
avecplus
deprécision.
LES SUBSTANCES ANORMALES.
Au début de cette étude
j’ai déjà
indiqué
que les cristauxcompacts
du Brésil et les masses feuilletées de diversesorigines
ont despro-priétés
différentes. Un travail fait en collaboration avec M. J. Kunz sur « Les variationsthermiques
de l’ aimantation de lapyrrhotine (t)
»nous a montré l’irréductibilité des
propriétés
de ces deuxespèces
depyrrliotines.
Celles de ladeuxième,
quej’ai
appelées
anormales,
nedonnent,
même à latempérature
ordinaire,
qu’une
image
vague etprofondément
troublée despropriétés
si nettes de lapyrrhotine
nor-male.
Mais,
comme cespyrrhotines
sont celles que l’on se procure leplus
facilement et que, par un hasard peuavantageux, j’ai
commencépar leur consacrer
beaucoup
detemps,
je
crois utile de résumer brièvement leurspropriétés.
Plan
magnétiques. -
Déjà
dans leschamps
faibles lapropriété
duplan magnétique
n’est pas ex acte. J’aiindiqué
précédemment(2),
pour( ~) C. R., t. CXLI , p. ~.82 ; 190~. - Ce travail paraît inexlenso à la suite du présent
mémoire.
l’aimantation
perpendiculaire
auplan magnétique
de l’aimantation
parallèle
auplan,
pour deschamps
peu intensesdans
lesquels
je
n’avais pu découvrir aucune aimantationperpendi-culaire au
plan
magnétique
dans lespyrrhotines
normales.Dans les
champs plus
intenses,
le critérium de la saturationap-parente
constante ou décroissante(ce
mémoire,
p.501)
est nette-ment en défaut. Il n’est même pasnécessaire,
pour le constater, deramener les mesures à ce
qu’elles
seraient pour un échantilloncris-tallographiquement simple.
J’aitrouvé,
parexemple :
Phénomènes de’magnétisants. -
Dans leplan magnétique,
onren-contre les mêmes
groupements cristallins,
et l’onpeut,
comme pourla
pyrrholine
normale,
déduire lespropriétés
de la substancesimple
de celles de la substancecomplexe.
Mais la loi du
champ
démagnétisant :
cesse d’être vérifiée. La formule
plus générale :
représentant
la loi duphénomène
démagnétisant
leplus
général
di-rigé
suivant la direction de difficileaimantation,
ne satisfait pas nonplus
aux faits.On
peut,
dans ce cas(1),
avoir recours à une surface obtenue en(1) Voir C. R., CXXXN’Ill, p. 35 ; -. 1904: - J. de Phys., 4e
série, t. III, p. 19-li;
481
portant
enchaque
point
duplan magnétique
une ordonnéeégale
àl’énergie
d’aimantation,
pourreprésenter
l’ensemble despropriétés
du cristal dans leplan
magnétique.
Cettesurface,
à son tour,peut
être
représentée
par ses courbes de niveau. J’ai fait cette détermina-tion assez laborieuse pour deux échantillons(substance, 1
et 2, p.~83) ,
mais je puis
medispenser
dereproduire
ici cetteimage,
car, à pre-mière vue, elle ne sedistingue
pas de celle d’unepyrrhotine
normalequ’il
est aisé de décrire.Dans cette
dernière,
eneffet,
l’énergie
se compose de la somme dedeux termes : d’abord le travail de
HI
qui
conduirait à une surface derévolution,
et celui deHD
qui
fournit le terme :représenté
par uncylindre parabolique
dont lagénératrice,
lieu dessommets, coïncide avec la direction de facile aimantation. Cette
der-nière
partie
del’énergie
est laplus importante.
résiduels. - Lesphénomènes
résiduels sontbeaucoup
plus
intenses dansles pyrrhotines
anormales que dans lespyrrhotines
Fm.26.
normales. Il semble aussi y avoir un
champ
coercitif constant lelong
ce diamètre. Ce
champ
décroîtquand 1.
croît,
etl’énergie d’hystérèse
dépensée
lelong
de la corde tend vers zéro avec lalongueur
de cettecorde.
Mais il se
présente
en outre un autrephénomène
d’hystérèse
qui
se
manifeste,
dans les courbesreprésentant
lescouples
en fonctiondes azimuts du
champ
x, par un écart entre les deux courbes d’alleret de retour dans le
voisinage
du maximum d’aimantation26).
Lalig.
26 serapporte
à desexpériences
faites dans unchamp
de il. i40 gauss. Cet écart va en croissant avec le
champ,
et danse certains cas il s’accroît avec le nombre decycles
décrits. Cephéno-mène
possède
donc une sorte de viscosité. Il seraitprématuré
d’en chercher uneexplication,
mais onpeut
soupçonnerqu’il dépend
deschangements
d’étatmagnétiques
que le travail citéplus
haut a faitdécouvrir dans les substances anormales. Résultats
numériques.
- Pour terminer cequi
concerne lessubs-tances
anormales,
je
condensequelques
résultats de mesures relatifs aux deux substances deNew-Jersey, qui
ont étél’objet
d’une étude détaillée etqui
ont étédéjà
mentionnées page483,
dans les tableaux suivants. Les intensités d’aimantation sontexprimées
en unités °843 Les
champs
désignés par Hn
ont étédéterminés,
paranalogie
avecles
champs
démagnétisants
au minimum dans lapyrrhotine
normale,
au moyen durapport
de la vitesse de rotation de l’aimantation et duchamp
dans levoisinage
de la direction de difficile aimantation. On a en effetHD =
Hi
-’
(Voir
p.497).
La troisième colonneB
/
’
montre que ces
champs
sont loin d’êtreproportionnels
auxcomme
cela avait lieu pour la
pyrrhotine
normale.Pour la substance
1,
l’aimantation à saturation a été trouvéeégale
à1,84
unités C. G. S. La substance 2 était un autrefragment
du’ °même cristal. ,
°
r
. ’
SCHEMA MOLECULAIRE.
Afin de grouper autour d’une
représentation
sensible lespropriétés
du cristal depyrrhotine,
imaginons qu’il
soitcomposé
de files depetites
aiguilles
aimantéeséquidistantes,
alignées
dans la direction de facile aimantation et dont les axes de rotation soientperpendiculaires
auplan magnétique. Supposons
ces aimantspetits
parrapport
auxdistances
qui
lesséparent
et assez intenses pour exercer les uns surles autres une action directrice. Admettons en outre que, par suite
. FIG. 21.
_
d’une
compensation
ou d’uneplus grande
distance,
les files soientsans action les unes sur les autres. Livres à
eux-mêmes,
les aimants d’une fileadopteront
uneposition d’équilibre
danslaquelle
lepôle
nord de
chaque
aimant est en face dupôle
sud de l’aimant suivant27).
Faisonsagir
sur lesystème
ainsi constitué unchamp
H sous unangle
x avec la direction des files. Les aimants seront déviésd’un
angle
9.Soit li.
le momentmagnétique
d’un aimantélémen-taire ;
l’ensemble de la file exerce alors surchaque petit
aimant unchamp magnétisant A~
cos 9’ et dans la direction OY unchamp
déma-gnétisant
-Btt
sio (p, où A et B sont des constantes.L’équation
d’équilibre
de cet aimant est donc :ou
Or la loi
démagnétisante
que nous avons trouvéeexpérimentale-ment
s’exprime,
en considérant dans la(fig.
13 p.488),
letriangle
OAB, par :
En
posant :
le schéma moléculaire donne donc
précisément
la loiexpérimentale
pour lespoints
situés sur le cercle de saturation.L’intensité d’aimantation à saturation est
égale
à la somme desmoments
magnétiques
des aimants élémentaires contenus dans l’unité de volume. Il résulte donc del’équation (l~) qu’alors
même que la valeur de u.changerait,
par la variation de latempérature
parexemple,
N reste constant tant que la structure de la substance estinvariable.
La loi
démagnétisante
ainsi retrouvéeexprime
que,lorsqu’un
champ
constant H décrit unquart
de tour àpartir
deOX,
fiy.
20,
page
831,
l’aimantation décrit un arc AB du cercle de saturation.Cherchons à nous
représenter
comment l’aimantation pourra décrire soit le diamètre de facile aimantationAE,
soit la corde BCD. Si l’on faitagir
sur les files d’aimants élémentaires dans leurpo-sition
d’équilibre
OX unchamp
croissantdirigé
suivant 0(-
X),
quand
il atteindra une certaine valeurHc
leuréquilibre
deviendrainstable et tous les aimants
pivoteront
de 1800. Le travail duchamp
extérieur,
égal
auchamp
coercitifmultiplié
par2IM,
sera absorbédans l’amortissement de leurs mouvements.
Ce même
phénomène
seproduisant
successiveinent pour lesdiffé-rentes
files,
mais pour la mêmevaleur,
ou du moins des valeurs845
facile aimantation. Le schéma moléculaire rend ainsi
compte
de laconstance du
champ
coercitif’ lelong
de ce diamètre.On
peut
remarquerl’analogie
que cechangement
d’orientationprésente
avec unchangement
d’état. Comme dans la transformation d’unliquide
en vapeur saturante de mêmetempératnre,
ce sont lesportions
successives du corpsqui
subissent la mémetransformation,
et
pendant
cette transformation lechamp
coercitif,
comme lapres-sion de la vapeur, reste constant.
Lorsqu’un champ
constant 1-1 aura décrit unquart
de tour dans leplan
àpartir
deOX, les
aimants élémentaires se trouveront dans uneposition d’équilibre
déterminée parl’équation (a)
et pourlaquelle :
Pour 1e même
champ,
il y a une deuxièmeposition
d’équilibre
symétrique
de lapremière
parrapport
à OY. Onpeut
imaginer
qu’un
champ
Hc’
dirigé
suivant 0( -
X)
fasse passersuccessive-ment les différentes files de la
première
de cespositions
d’équilibre
à la seconde. Sïl en est ainsi, le
phénomène d’hystérèse
lelong
de la cordeBD,
20,
doit encorecorrespondre
à unchamp
coercitif’constant, ce
qui
est d’accord avecl’expérience.
La
petitesse
duchamp
coercitii, 15,4
gauss, dans la substanceétudiée,
encomparaison
duchamp démagnétisant
maximum de7.300 gauss, est un des
aspects
caractéristiques
desphénomènes.
Jen’ai pas
réussi, jusqu’à présent,
à le déduirequantitativement
de cettereprésentation schématique,
maisil
estpermis
de penserqu’il
esten relation avec ce
qui
se passe dans larégion
troublée desextré-mités des files.
Si le
champ
coercitif est dû à l’action mutuelle des aimantsélé-mentaires,
il doitêtre,
à structureégale, proportionnel
il V.. La vérifi-cation de cetteproposition
est accessible àl’expérience (~ ).
Il est
possible
aussi que les substancesanormales,
dont lesexemples
m’onttoujours
été fournis par des échantillons de structurefeuilletée,
doivent unepartie
de leurspropriétés
à lamultiplication
de ces
régions
troublées, conséquence
de la discontinuité de lamatière.
(~ ) Voir à ce sujet, comme pour la proposition analogue relative il 1’Iw, le tra-vail suivant Sur les val’Íations the’niques de l’airnantation de la pyrrhotine.
En cherchant
parmi
les courbes d’aimantationqui
ont étépubliées
pour le fer et les autres métauxferromagnétiques,
on en trouverait .sans doute
plus
d’unequi permettrait
desrapprochements
avecles
propriétés
de lapyrrhotine
et avec le schémaqui
lesrepré-sente. Je ne citerai à titre
d’exemple
que lescycles
d’hÿstérèse
obte-nus par M. Ch. Maurain pour le ferélectrolytique déposé
dans unchamp magnétique
dequelques
gauss. La 28 estempruntée
aumémoire de elle
représente
une courbecyclique
d’hys-térèse alternative relevée dans la direction duchamp
agissant
pen-dantl’électrolyse.
Il n’est pas biensurprenant
que cette direction ait despropriétés
communes avec la direction de facile aimantation de lapyrrhotine.
Comme nous l’avons trouvé pourcelle-ci,
nousretrou-vons ici une saturation constante, entre la saturation
positive
etnéoa-2 8.
tive des variations très