HAL Id: jpa-00241025
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Les propriétés magnétiques de la pyrrhotine
Pierre Weiss
To cite this version:
Pierre Weiss. Les propriétés magnétiques de la pyrrhotine. J. Phys. Theor. Appl., 1905, 4 (1),
pp.469-508. �10.1051/jphystap:019050040046900�. �jpa-00241025�
469
LES PROPRIÉTÉS
MAGNÉTIQUES
DE LA PYRRHOTINE ;Par M. PIERRE WEISS (1).
INTRODUCTION.
On ne rencontre
guère,
parmi
les substancesferromagnétiques,
elles-mêmes peunombreuses,
que deux corps biencristallisés,
lama-gnétite
etla pyrrhotine.
Une étude faite il y aquelques
années(2)
sur lamagnétite
m’a fait entrevoir toute la nouveauté des aperçus quel’on
pouvait
tirer de la considération simultanée desphénomènes
"magnétiques
et de la structure cristalline. Laplupart
des recherchesphysiques
sur les métauxmagnétiques
ont étéfaites,
eneffet,
en ne considérant dans la matièrequ’une
seule directionprivilégiée qui
est, ou est censée
être,
à la fois celle de l’aimantation et celle duchamp.
Et les observations faites sousl’empire
de cetteconception
linéaire dumagnétisme
ont étécataloguées
dans un nombre consi-dérable decourbes,
auxquelles
on nerattache,
engénéral,
aucune tentatived’analyse
desphénomènes.
Pour aborder le
problème
à trois dimensionsqu’est
réellement lemagnétisme,
il faut s’adresser non à des matièrespossédant
la fausseisotropie
des métauxusuels,
à structure grenue, fibreuse oulamellaire,
formés leplus
souvent de cristauxmicroscopiques
en-chevêtrés et nepouvant
donner que des moyennes indéchiffrables dephénomènes n1agnéto-cristallins,
niais à des cristauxhomogènes
dans toute leurétendue,
pourrevenir,
s’il estpossible,
des résultatsplus simples
qu’ils
auront donnés auxpropriétés
des matières usuellescomplexes.
’A ce
point
de vue, l’étude de lapyrrhotine
promettait,
dès lespremières expériences qui
ont fait découvrir sonplan magnétique,
d’êtreparticulièrement
féconde. Leprésent
mémoire est consacré àl’exposé
et la discussion de l’ensemble des résultatsacquis
sur cettesubstance.
(!) Conférence faite à la Société française de Physique, le 28 avril i90;i. (~) P. BYEISS, L’cl. t. p. 487 ; t. VIII, p. 5~, 1U5: 1~96 : - J. de Phys.; 31 série, t. V, p. 435; 1896.
’
.1. cle 4e série, t. IV. (Juillet 1905.) 32
470
CHAPITRE
1 (~).
.~1. -
Description
de lapyrrhotiîze.
°
La
pyrrhotine
est un sulfure de fer decomposition
voisine de celle duprotosulfure
FeS,
avec un excédent de soufrejusqu’à
pré-sentinexpliqué
etqui
n’estpeut-être
pas absolument constant. Citons deuxanalyses qui
serapportent
à des substances de mêmeorigine
que cellesqui
seront étudiées :La
pyrrhotine
contientfréquemment
un peu de nickel.On a
proposé
les formulesFe7S8,
Fe8S~,
qui
toutespeuvent
rentrer dans lestypes :
ou
La couleur varie du brun mat au bronze foncé.
La forme cristalline est considérée comme
hexagonale
par Roméde L’Isle et G. Rose. Ce dernier
indique
lerapport
a : e =1~402.
On rencontre
fréquemment
labase duprisme
e(0001),
ses faces laté-rales m(1010)
et un certain nombre depyramides.
La structure de la matière est souvent feuilletée suivant e, G. Rose
(2)
remarque que ce n’est pas unclivage
proprement
dit.J’ai trouvé pour la densité des substances que
j’ai
étudiées : -.Les deux dernières substances sont
feuilletées ;
on est doncexposé
à trouver leur densité
trop
faible. La densité exacte, si tant estqu’elle
estdéfinie,
doit être voisine de4,60.
Streng
(~),
parcomparaison
avec laSternbergite,
émetl’hypothèse
(i) Une grande partie des renseignements de ce
chapitre
sont empruntés àHiNTZE, Iiandbuch der Mineralogie, t. l, p. G’7. (2) Pog,g. Ann., 74, 296; 1849.
471
que la
pyrrhotine
pourrait
êtreorthorhombique
et doive sonaspect
hexagonal
à ungroupement
de trois cristaux. Urbae)
confirmecette
hypothèse
par des mesuresd’angles
sur un cristal du Brésil. En1882,
Streng (‘-’)
revient de sonopinion
en concluant que, si les mesuresd’angles
ne donnent pas d’indicationscertaines,
leclivage,
lesfigures
de corrosion et la conductibilitéthermique
indiquent
nettement la formehexagonale,
« àlaquelle
lespropriétés
magné-tiques
ne contredisent pas ».On obtient par l’acide
chlorhydrique
chaud desfigures
de corrosion dont lescontours,
absolumenthexagonaux,
sont fournis par des faces depyramides
dupremier
ordre.Fizeau a trouvé pour le coefficient de dilatation
parallèle
à l’axe2,35 X 10-6,
et pour le coefficient de dilatationperpendiculaire
àl’axe
31,20 X
10-6.Les meilleurs cristaux pour les études
magnétiques proviennent
de MorroVelho,
auBrésil ;
ils sont souventd’apparence parfaitement
homogène
dans une étendue deplusieurs
centimètres. Ils ne sontpas
clivables ;
leur cassure conchoïdale al’aspect
d’un beau bronze foncé.Par
rapport
auxpropriétés magnétiques,
douées d’unegrande
régularité,
de cettepremière
substance,
quej’appellerai
normale,
lesmasses
fieuilletées
provenant
de MorroVelho,
deNew-Jersey
et deBodenmais
présentent
de nombreuses anomaliesqui
ont étél’objet
d’une étude
spéciale,
Enfin
j’ai
eu à madisposition
depetits
cristaux deSchneeberg,
dans leTyrol, et
des massesschisteuses
deNorvège
smrlesquelles je
n’ai fait que peu de mesures ; leur examen ne semblait pas devoirajouter
aux résultats donnés par les autres substances.B. -
Expériences magnétiques
antérieures.Les
pyrrhotines
de diverses provenances sontinégalement
atti-rables àl’aimant,
on en rencontrequi
ne sont pasmagnétiques
du tout.Elles sont rarement
magnétipolaires;
cependant,
sur unéchan-) lIT, p. 190.
472
tillon
compact
deBorév,
Abt (i)
a observé unchamp
coercitif voisin de 200 unités.Streng (2)
a fait sur lapyrrhotine
desexpériences
magnétiques
intérqssantes qui
contiennent en germe la découverte duplan
ma-gnétique,
mais sont restéesincomplètes
parcequ’elles
sont pure-mentqualitatives
et que le seul critérium de l’aimantation mis en oeuvre est lemagnétisme
rémanent. Je résume brièvement cesexpé-riences
d’après
Hintze(loc. cil.).
Des tablesparallèles
à la basepossédant
primitivement
despôles
faibles deviennent nettementmagnétipolaires quand
elles sont frottées avec un aimant et secom-portent
alors commel’acier,
en ce sens que lepoint
où la touche cominenceprend
unpôle
de même nom" et celui où elle s"arrête unpôle
de nom contraire à celui de l’aimant frottant. Par contre,une face taillée
parallèlement
à l’axeprincipal
du cristalprend
sur toute son étendue unepolarité
contraire à celle dupôle
frottantla face
opposée
de laplaque, parallèle
à lapremière,
prenant
dumagnétisme
de même nom que celui de cepôle.
Streng
ayantfixé
un cube taillé suivant(0001)
(tOl0)
entre lespôles
d’un électro-aimantpuissant,
l’axe de lapyrrhotine
étantparal-lèle à l’axe de
l’aimant,
tenta ensuite d’examiner lapolarité acquise
ensuspendant
le cube dans unepetite
corbeille enpapier,
entre lespôles
del’aimant,
dans la mêmeposition
que dansl’opération
pré-cédente.
Néanmoins,
à la fermeture du courant, la substance seplaça
toujours équatorialement,
la directionperpendiculaire
à l’axecristallo-graphique
située dans la direction duchamp
devenantmagnétipolaire.
Des résultatsanalogues
furent obtenus avec unprisme
de sectioncarrée dont la
longueur
étaitparallèle
à l’axecristallographique.
Après
un essai d’aimantation dans le senslongitudinal,
il étaitpro-jeté
violemment dans laposition
transversale. De même uneplaque
hexagonale parallèle
à la base s’orientatoujours
dansl’électro-aimant,
l’axe se
plaçant équatorialement.
Cette
plaque suspendue,
l’axeprincipal
vertical,
avaitperdu
sa faculté d’orientation en ce sens que, tournée d’unangle
quelconque,
elle resta dàns la nouvelle
position
danslaquelle
elle avait étémain-tenue un instant.
(1) ABT, Wied. p. 135; 1SJG; - vu Bms, Rappol’ls du Congrès inlel’-national cle Physique, t. 11, p. 481.
(2) STHE:B’G. V. Jalii-bîteh fiii 11Iineralogie, p. 13; ;18?, ; - III:-iTZE. Handbuch de7’
473 Un
cylindre
bas,
obtenu en arrondissant cetteplaque,
montre aussil’équivalence
de toutes les directionsperpendiculaires
à l’axeprin-cipal
et ne manifeste aucunepolarité
dans le sens de cet axe. Toutes cesexpériences
enpartie étranges
s’expliquent
aisément par les résultats duprésent
travail,
qui
lesconfirme,
sauf en cequi
concernel’isotropie
magnétique
dans leplan
de base duprisme.
Nous verrons que lasymétrie
de la substance est tout auplus
orthQ-rhombique.
CHAPITRE Il.
APPARr,ILS ET MÉTHODES D’OBSERVATION.
I
A. ---
Expériences
d’inducCion .Les
premières expériences
ont été faites avec legalvanomètre
balistique.
Lasubstance?
~, ~
et3),
sous forme d’unesphère
etplus
tard d’undisque,
se trouvait entre lespôles
d’un aimant NS. Elle était fixée à laplate-forme
d’ungoniomètre,
munie d’unealidade,
tandis que les bobines induitesb, b’
étaientportées,
au moyen d’unsystème
depièces
delaiton,
par l’alidadequi,
entemps ordinaire,
sert à la lecture desangles
de la lunette. Cesys-tème
comprend
les ressortsR,
qui
permettent
d’écarter lesbobines,
par le
jeu
des écrousE,
pour enlever la substance p avec sonsup-port,
et de les ramener ensuite exactement à(leur
place.
Dans la2,
ce mouvement estindiqué
par des flèche. Les bobines avaient chacune 200 tours de fil fin deomm, 1 ;
elles entouraient lasubstance aussi exactement que
possible
et avaient à peuprès
ladisposition
des bobines d’une boussole de Helmholtz. Des butoirstels que e limitaient les
angles
de rotation de la substance ou des bobines.Le
champ
magnétique
était obtenu au moyen d’un aimant per-manentd’abord,
d’électro-aimants ensuite. Cesappareils
étaientsuspendus
à unpied
àcrémaillère,
semblable à ceux desappareils
photographiques
degrande
dimension ;
ilspouvaient
à volonté êtrerapprochés
ouéloignés
des bobines. Cedéplacement
servait,
avec l’aimantpermanent,
à faire varier l’intensité duchamp;
maisphéno-474
mènes se rencontrerait dans les
champs
très intenses.L’aimantper-manent a été
remplacé
alors successivement par troisélectro-aimants,
dont leplus puissant
apermis
d’atteindre deschamps
de 10000 gauss .FiG.i.
2.
A
plusieurs reprises, j’ai soupçonné
le défaut d’uniformité du475 dans les mesures;
j’ai
donc,
àchaque
reconstruction desappareils,
pris
desprécautions plus grandes
pour l’uniformité duchamp.
Lesrésultats n’en ont pas été
modifiés ;
l’uniformité était donc suffi-sante.Le
problème expérimental,
dans sagénéralité,
consiste à déter-miner les troiscomposantes
de l’intensité d’aimantation en fonction des troiscomposantes
duchamp.
J’ai montré ailleurs(’ )
comment il sesimplifie
quand
on tientcompte
de la conservation du travail dans les transformationsisothermiques
réversibles. Dans cesexpé-riences, je
ne me suisappuyé
sur cettepropriété
du travail que pour obtenir des vérifications(Voir
loc.cit.~
etj’ai
abordé leproblème
directement,
en mesurant successivement lacomposante
de l’aiman-tationparallèle
auchamp
et lacomposante
horizontaleperpendiculaire
au
champ,
évitant seulement de rendre nécessaire la mesure de lacomposante
verticale.Calcul des observations. -- Soit
un courant i dans un circuit fixe
(fig.
4), produisant,
en unpoint quelconque
A del’espace,
unchamp
exprimé
par le vecteur G X i. G est laquantité
dontl’emploi
s’im-poserait
si l’on faisait du circuitélectrique
ungalvanomètre.
Jel’appellerai
constantegalvanométrique
aupoint
A.FIG. 4.
Supposons,
pour la démonstration àfaire,
le courant i constant,c’est-à-dire la force électromotrice de la source d’électricité
cons-tamment
égale
à la somme de cellequ’exige
la loi d"Ohm et de cellequi
surmonte la force électromotrice d’induction E.Produisons en
A,
par unprocédé quelconque,
un momentmagné-tique ,
faisant avec Gi unangle
cp.L’énergie
relativeGip
cos cp476
de IL
et del’appareil producteur
duchamp
est transmise par leme-canisme de l’induction à la source. Elle
estIEidt.
DoncRevenant maintenant au cas où le même circuit de résistance totale
R,
sans courant, contient ungalvanomètre balistique,
nousmesurerons, au moment de la
production
du moment 11-, unequantité
d’électricité : ,
et,
si nous étendons l’aimantation à un solide dont l’élément de volume estdv,
enposant u
= Idv :Considérons deux cas
partîculiers :
1° Le circuit est
quelconque,
1 est constant engrandeur
et en direc-tion dans toute l’étendue de la substance. Soientles
composantes
rectangulaires
de 1 et deG,
on aura :Si la substance est une
sphère
centrée parrapport
aux bobines induites comme dans la 3, et si l’axe des bobines est l’axedes
x, Gydv
serontnuls,
et il restera :Donc,
dans ce cas, legalvanomètre
balistique
mesurera lacompo-sante de l’aimantation
parallèle
à l’axe des bobines.2° Le
champ
queproduirait
un courant i dans les bobines induites est uniforme dans toute l’étendue del’espace occupé
par la477 et le
galvanomètre balistique
mesure exactement la valeur moyennede la
composante
de l’aimantation dans la direction de cechamp
uniforme.Les conditions de
l’expérience
réalisentapproximativement
l’un et l’autre de ces casparticuliers,
lepremier lorsque
lechamp
de l’ai-niant estuniforme,
le secondlorsque,
comme dans la boussole deIlelmholtz,
les bobines ont l’écartementqui
donne lechamp
leplus
uniforme.
Par la rotation de la
substance,
placée
dans unchamp
magnétique
et entre les bobines induitesimmobiles,
on obtiendra donc les varia-tions de l’une ou de l’autre des deuxcomposantes
del’aimantation,
suivant que l’axe des bobines sera
parallèle
ouperpendiculaire
auchamp,.
Mais il faut déterminer en
outre,
pour uneposition particulière
de la
substance,
l’aimantationorigine
àpartir
delaquelle
cesvaria-tions sont
comptées.
Des raisons de
symétrie
donnent souvent les azimuts de la subs-tance pourlesquels
l’aimantationperpendiculaire
auchamp
est nulle. Onpeut
aussi les déterminer en cherchant par tâtonnements lespositions
de la substance où des variations d’intensité duchamp
n’agissent
pas sur legalvanomètre.
On s’estservi,
avant la mise enplace
de lasubstance,
du même critérium pour déterminer laposi-tion des bobines pour
laquelle
leur axe estperpendiculaire
auchamp.
Pour trouver la
grandeur
de lacomposante
de l’aimantationpa-rallèle au
champ,
on fait tourner les bobines induites de1801,
àpartir
de l’une despositions
où leur axe estparallèle
auchamp,
d’abord la substance étant en
place,
puis
la substance enlevée. On voit immédiatement que la différence des deux indications du gal-vanomètrebalistique
donne l’intensité d’aimantationparallèle
auchamp
avec la même unité aveclaquelle
ont été mesurées les varia-tions par la rotation de la substance.T%ccleur absolue. - Pour ramener ces mesures à des valeurs
abso-lues,
j’ai
employé
deuxprocédés.
On sait
qu’une
sphère
de fer doux dans unchamp
magnétique
H,
qui
n’est pas suffisant pour l’aimanter au delà de larégion
de forteperméabilité,
prend
une intensité d’aimantation donnée trèsapproxi-3H
mativement
par 47r.Elle
est donc connuequand
H est connu.478
rant avec cette
sphère
comme avec lasubstance,
on étalonnel’appa-reil pour les mesures d’intensité d’aimantation. Cette méthode
donne de très bons résultats. Je lui ai
préféré,
dans lasuite,
cellequi
consiste à mettre à laplace
de la substance unepetite
bobine d’aire connue, parcourue par un courant connu, c’est-à-dire de momentmagnétique
connu, que l’on fait tourner de i80°.Dans les
premières
expériences,
lechamp
a été mesuré en faisant tourner de 180° les bobines induites dont l’aire avait étémesurée,
legalvanomètre
étant étalonné aupréalable
au moyen d’un solénoïdeentouré de
quelques
tours du circuit induit. Plustard,
je
me suis servi de la balancemagnétique
absolue de M. A. Cotton(’).
Toutes les fois que lechamp
est suffisamment uniforme dans une étendue de 2centimètres,
cetappareil
est d’une commodité et d’une exac-tituderemarquables.
Les
sphères
depyrrhotine
avaient 9 millimètres dediamètre,
lesdisques
9 millimètres de diamètre et desépaisseurs
variant un peu d’undisque
àl’autre,
un peu inférieures à 1 millimètre.B. --
Mesure du
couple exercé par
lechamp
sur le cristal.Après
avoir fait par la méthode d’induction de nombreusesobser-vations,
je
l’airemplacée
presquecomplètement
par une méthode fondée sur la mes ure ducouple qui
tend à faire tourner la subs-tance autour d’un axe verticalquand
unchamp
d’intensitédétermi-.
née occupe successivement tous les azimuts dans le
plan
horizontal.Ce
couple
estégal
auchamp
multiplié
par lacomposante
de l’aimantationperpendiculaire
auchamp
et horizontale. Lechamp
étant connu, cette
composante
l’est aussi par la mesure ducouple.
Dans un certain nombre de
questions,
cettecomposante
intervientseule,
et la méthode se suffit à elle-même. Je montrerai dans lecha-pitre
consacré auplan magnétique
dansquelle
mesure ellepeut
êtreadaptée
à la mesure de lacomposante
de l’aimantationparallèle
auchamp.
-La
lig. 5 représente
l’un desappareils que j’ai employés.
Un électro-aimantE,
dont les bobinesportent
2000 tours defil,
donne,
entre les noyaux écartés de12mm,5,
pour un courant de 13ampères,
unchamp
très uniforme de 11000 unités. Il est
porté
par l’intermédiaire d’une (1) A. COTTON, J. de Phys., 38 série, IX, p. 383 ; 1900.479
480
pièce
de boisb,
destinée àménager
laplace
nécessaire à la balancemagnétique,
par unpivot
de bronzepercé
dansl’axe,
et entraîne le cercle divisé c.La substance
placée
entre lespôles
est fixée sur unelongue tige
de cuivresuspendue
au ressort de torsion r. Cettetige
porte
le miroirM,
pour la lecture des déviations del’équipage,
et lepoids
de laiton p,plongé
dans de laglycérine qui
donne de la stabilité et sertd’amortisseur. Le
bâti,
formé de forts tubes de laitonT, T’,
est pourvu des mouvements deréglage
nécessaires,
dont unepartie
seuleest
représentée.
Cette méthode est
beaucoup plus
sensible que celle dugalvano-mètre
balistique
etpermet
d’examiner des échantillonsbeaucoup
plus
petits.
Quand
on se sert d’échantillons de mêmegrandeur,
toutesles
perturbations
dues aux courantsd’air,
aumagnétisme
dusup-port
sontnégligeables ;
elle devient extrêmement commode et sûre.La
petite
correction des azimutsdu
champ
parrapport
à la subs-tance lus sur lecercle,
provenant
de ce que la substance tourne parla torsion du ressort, a été faite.
CHAPITRE III.
ASSOCIATION DE TROIS CRISTAUX ÉLÉMENTAIRES
DANS LE PLA1T
MAGNETIQUE.
J’ai montré antérieurement
(~ )
que les cristaux depyrrhotine
ne s’aimantent queparallèlement
auplan
de base duprisme hexagonal
quej’ai appelé plan magnétique ;
je
consacrerai unchapitre
dupré-sent travail à cette
question.
Maisauparavant,
pourdéblayer
leterrain,
il est nécessaire deparler
despropriétés magnétiques
dans ceplan.
Elles ont eu d’abord une allure trèsénigmatique.
Très variables d’un échantillon àl’autre,
ellespossédaient
tout auplus
lasymétrie clinorhombique
à laplace
de lasymétrie
hexagonale
attendue. Cette confusion s’estdissipée
tout à coup à l’examen descourbes
(fis. 6), qui représentent
un résultat immédiatd’expé-rience. Dans cette
figure,
les abscisses sont les azimuts d’unchamp magnétique
constant, et les crdo1:nées de la courbesupé-(1) C. TL. t. CXXVI, p. 099; .89 ; - J. de
481 rieure les
composantes
de l’aimantationparallèle
auchamp,
celles de la courbe intérieure lescomposantes
perpendiculaires
auchamp.
Lesphénomènes
sereproduisent
à 180° de distance.Fic.6.
Pour
interpréter
cettecourbe,
j’ai
recours à uneimage.
Suppo-sons que nous fassions tourner lechamp magnétique
dans leplan
d’uneplaque elliptique
de fer doux. Aux axes, l’aimantation coïnci-dera avec lechamp.
Legrand
axe sera unmaximum,
lepetit
axe un minimum d’aimantation. Pour toute autre direction duchamp,
l’aimantation seraplus
voisine dugrand
axe que lechamp.
Dans la rotation continue duchamp,
l’aimantation tournera doncplus
len-7.
tement que celui-ci dans le
voisinage
delgrand
axe etplus
vite dans levoisinage
dupetit
axe. Sil’ellipse
est trèsallongée,
dans levoi-sinage
duminimum,
lacomposante
de l’aimantationperpendicu-laire au
champ
passera presque instantanément d’une trèsgrande
482
valeur
négative
à une trèsgrande
valeurpositive,
comme lerepré-sente la
flg.
7. La courbe inférieure de laflg.
6 résulte visiblementde l’addition des ordonnées de trois courbes
analogues
à celles dela flg.
7,
construites à des échelles différentes etdéplacées
les unespar
rapport
aux autres de 60° et de 120".Nous supposerons donc que
l’édi fcce
complexe
du cristal résulte de laju.,viaposition
de cristaux élémentaires dont lesplans
tiques
sontparallèles
etqui possèdent
chacun un maximum et unminimum d’aimantation
rectangulaire.
Ces cristaux sont associés dans leplan magnétique
sous desangles
de60°,
ou, cequi
revient aumême,
de 120°.Fic,,. 8.
L’amplitude
des variationsbrusques
de lacomposante
perpendi-culaire au
champ
donnel’importance
relative des troiscomposantes.
Cetteanalyse
dugroupement
cristallin se fait avec une nettetéiné-gale
suivant lagrandeur
duchamp
employé.
Lafig. 8,
représentant
l’aimantationperpendiculaire
auchamp
pour une substance de Morro Velho dans unchamp
de 4000 gauss, donne unexemple
dephénomène
particulièrement
brusque.
Larépartition
de la matière entre les troiscomposantes
est donnée dans cetexemple
par :Les
angles
rentrants de la courbesupérieure
de laflg. 6
corres-pondent
aux minima très accentués de l’aimantationparallèle
auohamp
de chacune descomposantes.
483
composition
deplusieurs
centaines d’échantillons. Pour certains d’entre eux, les troiscomposantes
étaient sensiblementégales ;
pourd’autres,
deux d’entre ellesprédominaient ;
pour d’autres encore, une seule étaitprépondérante.
Mais,
même en divisant la matière en toutpetits fragments,
je
n’ai pu rencontrer un échantillon abso-lumentsimple.
La subdivisionparallèle
ouperpendiculaire
auplan
magnétique
semblait indifféremment peuavantageuse
dans cette recherche. Onpeut
en conclure que l’enchevêtrement est trèsintime et que la
composition,
peuvariable,
a étédéterminée,
sansdoute,
par les
conditions à peuprès
uniformes dans toute son étendue danslesquelles
le cristal s’est formé. Avec de lapatience,
on trouve desfragments
relativementsimples.
Ainsij’ai
mesuré sur unpetit
clivage
deNew-Jersey,
dontj’ai
fait une étudemagnétique
com-plète :
Substance 1
(New-Jersey),
lesrapports
Sur un autre
échantillon,
detrop
petit
pouràes
mesuresprécises, j’ai
évalué :L’existence de la matière
simple
est donc certaine.J’indiquerai
encore ici lacomposition
de deux échantillons surlesquels
j’ai
fait de nombreuses mesures :Substance 2 (N ew-J ersey) :
Une deuxième
détermination,
fondée sur desexpériences
nom-breuses faites avec des
appareils
différentsplus
précis,
a donné :Substance 3
(Morro Velho),
premières expériences
imparfaites,
méthode
balistique :
.Même
substance,
huit ansplus
tard,
méthode de mesure des484
C’est cette dernière substance
(disque
de 9 millimètres de dia-mètre et ded’épaisseur) qui
a étél’objet
de l’étudé laplus
complète.
On voit par ces
exemples
que la détermination de lacomposition
d’un cristal depyrrhotine
se fait avec une certainesûreté,
quej’évalue,
dans les meilleurs cas, à0,2
0/0.
Ne
pouvant
isoler l’élémentsimple,
je
me suisrésigné
à déduire sespropriétés
de celles des cristauxcomplexes.
J’ai déterminé à cet effet par tâtonnements les deux coefficients parlesquels
il fautmul-tiplier
les résultats d’observation pour les retrancherensuite,
avec une avance de 60° ou de1~0°,
afin que les ordonnées restantesrepré-sentent les
propriétés
d’un cristalsimple.
Lafl.c;. 9,
qui
serap-FIG.
porte
à la substance3,
dans unchamp
de 1992 gauss, donne unexemple
de cetteépuration
graphique.
La courbe 1 estexpérimentale,
la courbe Il estcorrigée
des deux substancesparasites.
Le critérium de la réussite del’opération
est larégularité
de la courbe entre A etB,
qui
s’estime trèssûrement,
grâce
à sa forme presquerectiligne.
La
composante
de l’aimantationparallèle
auchamp
est traitée deperpendicu-485 laire au
champ,
et cesopérations
sontrépétées
pourplusieurs
valeurs duchamp.
Le résultat de cesopérations
sera décrit auchapitre
suivant ;
il estcompatible
avec lasymétrie
orthorhombique.
Les
propriétés ferromagnétiques,
dont la connaissance est ici le but dutravail, peuvent donc,
dans certains cas, être un moyend’in-vestigation
desgroupements
cristallins. Laportée
de ceprocédé
est limitée par lepetit
nombre des substancesferromagnétiques.
Mais,
comme elles sont opaques, il
peut
rendre des servicesprécisément
là où la méthodeoptique
estimpuissante.
CHAPITRE IV.
PUOPBIÉTÉS DU CHISTAL ELEMENTAIRE.
Soient,
dans un cristal élémentaire depyrrhotine,
Hx,
Hy,
les deuxcomposantes
duchamp;
1,,,
1,,
celles de l’intensité d’aimanta-tion dans leplan magnétique,
l’axe Ox(fig. 10)
étant la direction defacile
aimantation,
l’axety
celle de difficile aimantation.Lorsque
l’extrémité du vecteur H décrit leplan, l’expérience
montre que l’extrémité du vecteur 1 reste à l’intérieur d’une circonférenceE,
que
j’appellerai
le cercle desaturation,
dont le rayonIai
est l’inten-sité de l’aimantation à saturation.Si nous faisons ahstraction des
phénomènes
d’hystérèse,
il est indifférent que H arrive en unpoint
par un chemin ou par un autre. On obtiendra donc tous lesrenseignements
désirables enopérant
avec deschamps
constants, de différentesgrandeurs,
tournant dans leplan magnétique.
La
fige
10 montre laphysionomie
des courbesA,
B,C,
D quedé-crit le vecteur 1
quand
lechamp
a les valeurs de~~~9?, 4000,
7310,11140 gauss. Pour tous ces
champs,
l’aimantation atteint la valeurdans la direction
CJx,
et,
quand
lechamp
s’écarte de suit d’abord le cercle desaturation,
sur un arc d’autantplus
étendu que lechamp
estplus
intense. Puis ellequitte
assezbrusquement
cecercle,
pour décrire une courbe assez voisine d’une cordeparallèle
à Ox.La rotation de l’aimantation est, dans un
angle
assez étendu àpartir
deOx,
proportionnelle
à la rotation duchamp,
mais d’autant486
plus
ralentie parrapport
à celle-ci que lechamp
estplus
faible. Dans levoisinage
deOy,
la rotation de l’aimantation est, aucontraire,
beau-coupplus
rapide
que celle duchamp,
et lerapport
destangentes
desangles
de l’aimantation et duchamp
avecO~
est sensiblementconstant.
FIG, 10.
Ces caractères
ont.été
rendus sensibles dans la courbeB,
corres-pondant
à H - 4000 gauss, danslaquelle
les rayons en traitspleins
représentent
les directions del’aimantation,
les rayonspointillés
lesdirections du
champ,
les nombresindiquant,
pour les uns et lesautres, les
angles
correspondants
duchamp
avec O~.Pour construire cette
courbe,
j’ai
porté
d’abord dans la direction deschamps,
pour tous lesangles
de 100 en 10° dans levoisinage
dumaximum,
dedegré
endegré
dans levoisinage
duminimum,
487
la
composante
de l’aimantationparallèle
auchamp.
J’ai obtenu ainsi la courbe b de lacomposante
de l’aimantationparallèle
auchamp ;
j’en
ai ensuite déduit la courbe B enportant
l’aimantationperpendi-culaire au
champ perpendiculairement
sur les rayons vecteurs de lacourbe b. Les données
d’expérience
relatives à cetteconstruction,
pourcinq
valeurs différentes duchamp,
sont contenues dans les et i2.FiG. 11. -
Composante de l’aimantation parallèle au champ.
Cette
physionomie
générale
appartient
à toutes lespyrrhotines,
que nousdistinguerons plus
tard en normales etanormales,
et àtoutes les valeurs du
champ,
depuis
lesplus
faiblesjusqu’à
cellesqui
suffisent pour faire décrire à 1 le cercle de saturation tout entier. Cequi
suit,
par contre, estparticulier
auxpyrrhotines
nor-males de Morro-Velho en cristauxcompacts.
Soient 0153
et 1J
lesangles de
H et de 1 avec Ox(lig. 13); décomposons
H en deuxcomposantes
HD
dirigée
suivantUy
etHi
parallèle
àl’inten-488
FIG, 12.
Abscisses: Angles d’orientation du champ par rapport à la substance, mesurés dans le plan magnétique.
Couples en millit-nètres de l’échelle divisée. Pour obtenir ces couples en ergs par centimètre cube de la substance, multiplier par 950.
489
sité d’aimantation. Il y a un
rapport
constantentre la
composante Hn
duchamp
et lacomposante
de l’aimantationsuivant
Oy,
quels
que soient HCette
proposition
est établie par la14,
danslaquelle j’ai
porté
en abscisses les
champs
HD
résultant de cettedécomposition
et enordonnées les
composantes
1 sin ~, pour lescinq
sériesd’expé-riences faites avec les
champs
de~99~, 4000,
~310, ~
>
10~ î~,
11140 gauss, en
déplaçant
pourchaque
sériel’origine
sur l’axe des abscisses d’unequantité égale
à 500 gauss, pour éviter lasuperposi-tion des courbes, Les nombres
portés
sur lescourbes
sont lesva-leurs de « en
degrés.
Les droitespointillées correspondent
à’
elles coïncident au
degré
deprécision
desexpériences
avec lescourbes.
Tout se passe donc comme si la substance
annulait,
par unphénç-mène
démagne’tisan t dû â
sa une composante duchamp
pro-portionnelle
à la composante de l’aimantation dans la direction dedifficile
aimantation,
etqu’ensuite
la composante restante étaitparaî-lèle à L’aimantation.
Dans l’échantillon
examiné,
estégal
à 47 unités. Lechamp
dé-magnétisant
maximum est de 7300 gauss.11B1
est assez variabled’un
échantillon à l’autre. Lechamp
démagnétisant
maximum n’a été mesuré avecprécision
que sur un seuléchantillon ;
je
ne saurais donc dire s’il est une constantecaractéristique
de lapyrrhotine;
mais ilsemble,
d’après
lespropriétés
dequelques
autreséchantillons
examinés
plus
sommairement,
qu’il
ne doive pas varierbeaucoup.
Pour déduire de ce résultatexpérimental les
conséquences
qu’il
comporte,
il est commode de faire intervenir la notion de travaild’ai-mantation. Ce travail est donné par la différentielle exacte :
1
où H et ce sont considérés comme fonctions des variables
490
4
¿
491
Si,
pour unesubstance,
l’aimantation a constamment la directionTJ
du
champ,
p oc - p ’ .- o, et par suite2013
o. La relation entre lep
champ
et l’intensité d’aimantation est donc la même dans tous les azimuts.Cela
posé,
remarquons que le travail de lacomposante
duchamp
HD =
NI sin m, considéréeseule,
est NIsin Cf dl
sin p, c’est-à-diredifférentielle exacte. Il s’ensuit que le travail de l’autre
composante
Il l’est aussi. Donc laproposition
que nous venons d’établirs’applique
à cettecomposante.
Nous en concluonsque la
loi del’ain2antation,
de’ductionfaite
duchamp démagnétisant
HD,
est la même dans tous les azimuts.Reste à déterminer cette loi pour un azimut
particulier.
Je choisisà cet effet la direction de facile aimantation. La courbe OAC de la
fig. 15,
page493,
représente
l’intensité d’aimantation en fonctiondu
champ
pour cette direction.Elle
part
del’origine
avec uneinclinaison
constante,correspondant
47
à une
susceptibilité
initialeho =
7 ,
qui
laconduirait,
si elle secontinuait,
à la saturation pour unchamp
de 110 gauss. Au lieu decela,
la courbe devientconcave du côté de l’axe desabscisses,
àpartir
d’uneintensité
égale
à ~
environ,
ets’arrondit
vers laligne
de saturationlM ==
constante,à laquelle elle est tangente
à l’abscisse de 700 gauss. Apartir
de ce moment, elle se confond exactement avecelle jusqu’aux
champs
lesplus
élevés dans tout l’intervalleaccessible,
jusqu’à
11140 gauss. Un
exemple
aussicaractéristique
de saturationcons-tante ne se rencontre pas, à ma
connaissance,
parmi toutes
les donnéesexpérimentales
que l’onpossède
sur les corpsferromagnétiques.
Pour
l’interprétation
des résultatsexpérimentaux
dans leschamps
faibles,
il convient de tenircompte
desphénomènes démagnétisants
dontl’objet
enexpérience
est lesiège,
par suite de ses dimensions finies.Celui-ci,
undisque
de 9 millimètres de diamètre et ded’épaisseur,
donnerait,
assimilé àl’ellipsoïde aplati
inscrit,
par suite duphénomène démagnétisant,
unesusceptibilité
initialeapparente
égale
à1,5
seulement,
alors même que la substance dont il serait faitaurait une
susceptibilité
infinie. Elle est un peuplus
forte que celledudisque
depyrrhotine.
Mais l’écart entre les deux se réduit492
exempts
d’impuretés,
que leur matière n’est souvent pas tout à faitcontinue,
comme entémoignent
les variations de la densité et depetites
cavités limitées souvent par les faces naturelles ducristal,
et que l’échantillon actuel enparticulier
était sillonné depetites
cassures assez nombreuses.Remarquons
en outre que, si la substance avait la forme d’unellipsoïde
etqu’elle
était airrzccntée dans la direction de l’unde ses a3,es, la loi
démagnétisante
seraitrectiligne jusqu’à
lasatura-tion. Par contre,
si,
pourl’ellipsoïde,
la direction duchamp
estquel-conque et si l’on considère la composante de l’ai1nantation dans la direction du
champ,
la loi d’aimantationapparente
d*une substancede
susceptibilité
infinie n’est paslinéaire;
elle tendasymptotiquement
vers la saturation(4) ;
sasusceptibilité
apparente
sera décroissante versla saturation. Les défauts de la matière donnent lieu
précisément
à deschamps démagnétisants
obliqîtes
sur l’intensité d’aimantation.Rien ne
s’oppose
donc à ce que l’on fassel’hypothèse
que, lasubs-tance étant
supposée
parfaitement
continue etindéfinie,
l’aimantationatteint,
dans la direction de facileaimantation,
la saturation dès leschamps
lesplus
faibles et la conserve absolument constantejusqu’aux
champs
lesplus
élevés.Cette
hypothèse
est certainement laplus
simple
que l’onpuisse
imaginer;
elle doit donc êtreadoptée jusqu’à
cequ’elle
ait été mise en contradiction avecl’expérience.
Ellepeut
sans doute être étendue dans certains cas aux métaux etexpliquerait
alorsaisément,
pour les fils de fer dont la structure fibreuse est certainement très continue dans le senslongitudinal,
lesperméabilités atteignant
60000trou-vées par
Ewing, quand
destrépidations suppriment les phénomènes
d’hystérèse.
Cette
hypothèse
permet
de donner une définition de la courbe d’aimantation réversible ou courbed’équilibre.
Ce serait la courbe d’aimantation d’une matièrefictive,
de même structure que la matièreréelle,
mais desusceptibilité
infinie etdépourvue d’hystérèse.
Ellefournit ainsi un
point d’appui
à la discussion de laquestion
surlaquelle
M. Ch. Maurain a fait récemment d’intéressantesexpé-riences
(2).
L’expérience
donne autant de vérificationsqu’il
y a dedirections 9
pourlesquelles
la loi d’aimantation a été déterminée. Considérons(1) Voir, dans le méme ordre d’idées, les considérations de la page 494. (1) J. de l’hys., 4e série, t. III ; p. 417.
493
la courbe OB’C’
(flg,
15),
correspondant
à la direction de difficile aimantation. Si la matière étaitparfaitement
continue etillimitée,
elle devrait coïncider avec laligne
briséeOBC,
tracée en donnant aupoint
B une abscisseégale
auchamp démagnétisant
maximumde 7300 gauss. ~
FIG. 15.
Cou1’bes d’airnantation. -
l, dans la direction de facile aimantation. - II, comme
courbe I, mais sans la correction de susceptibilité normale. - III, dans la direc-tion de difficile aimantadirec-tion. - IV et ~’, voir le texte. - 1 bis, comme
l, échelle du champ dix fois plus grande, de l’aimantation cinq fois plus petite.
Si la condition
d’isotropie
après
déduction duchamp
démagnéti-sant étaitsatisfaite,
il devrait y avoir la même différence d’abscissesordon-494
nées. Ces
premières
différences sont un peuplus grandes
engénéral,
pas assezcependant
pour altérer le caractère de la courbe OB’C:’. Ladivergence
nedépasse
pas l’incertitudeexpérimentale, qui
est assezgrande
auminimum,
à cause des variationsrapides
des deux compo-santes de l’aimantation en fonction de «. Pour faciliter lacompa-raison,
la courbeOB’C’,
déduction faite deschamps
démagnétisants,
a été tracée en IV._
La
pyrrhotine
nous fournitdonc,
au maximum et auminimum,
deuxtypes
de « courbes d’aimantation » essentiellementdifférents,
maisqui
ont un caractère commun : la saturation est atteinte pour une valeur finie duchamp.
L’aimantation à saturation au minimum a été trouvée inférieure de 2 p. cent à cettequantité
au maximum. Cette faible différence est due sans doute à des erreursd’expériences.
Je n’ai pas réussi à enpréciser
la nature, bien que cet écart soitsupé-rieur à l’incertitude moyenne des mesures.
Pour une direction
oblique
sur les axes,plusieurs
définitions de la courbe d’aimantation sontpossibles ; je
considérerai ici,
pour unchamp
de direction constante, lacomposante
de l’aimantation dans cette direc-tion en fonction de l’intensité de cechamp.
L’aimantation ne coïn-cidant en direction avec lechamp
quequand
il estinfini,
cette courbed’aimantation aura la droite de saturation comme
asymptote.
Cherchons
l’équation
de cette courbe. On déduit dutriangle
OAB( fig. 13)
commeexpression
de la loidémagnétisante :
qui, appliquée
au cercle desaturation,
devient :Et posons :
on obtient par élimination
de ?
entre ces deux dernièreséquations :
Le
premier
seul des trois termes du second membre devient infiniquand 5
tend versIM.
Quand 1
est infinimentpetit
dupremier
H495
ordre,
ÎM
- ~ est infinimentpetit
du second ordre. Cettepropriété
est accessible àl’expérience,
mais d’une vérification délicate.La courbe V de la
figure
15représente
la courbe d’aimantation au sens ci-dessusindiqué,
pour (p _ 45°.On
conçoit
aisément que toutes les courbes d’aimantation usuellespuissent
s’expliquer
par lasuperposition
depropriétés
analogues
àcelles de la
pyrrhotine
dans la direction dumaximum,
du minimum et dans les directionsobliques.
La nécessité de
multiplier
les contrôles conduit àenvisager
leshypothèses démagnétisantes
que nous avons faites sous d’autres,
aspects.
TTa)
Définissons,
paranalogie
avec un coefficient :n est l’inverse de la
susceptibilité
relative à l’aimantation rendueisotrope
par la défalcation duchamp
IID.
Tant que 1 estpetit,
lasusceptibilité
initiale -
estconstante ; n
estdéjà
connu par la courbe nd’aimantation relevée dans la direction de facile aimantation et est
égal
à :En déduisant n de données
provenant
duvoisinage
du minimumd’aimantation,
on vérifiel’isotropie
de la substanceaprès
déductiondu
champ démagnétisant
NI.Or on démontre facilement
qu’au
minimum,
tant que la saturation n’est pasatteinte,
lerapport
de la vitesse de rotation de l’aimanta-tion à celle duchamp
est :Cette
quantité
est assez facile à relever avec une certaine exacti-tude sur les courbes telles que celles de laflg, f0 ;
on trouve :496
On voit
qu’en
effet les valeurs de n déduites des observations au minimum sont assez constantes dans leschamps
faibles et voisines de la valeur trouvée au maximum. Dans leschamps plus
forts, n
aug-mente comme cela estprévu.
b)
Comme nous l’avonsdéjà
indiqué,
la relationdéduite du
triangle
OAB(fl g,
13),
estl’expression
analytique
de la loidémagnétisante.
Cetteexpression,
multipliée
parI,
donne lecouple
exercé par lechamp
sur la substance :ce
couple
est maximumquand
1 -I~T
et o
~ 450. On doitdonc,
dansla mesure de C en fonction de ce, trouver un
couple
maximum inva-riable dès que lechamp
est assez fort pour faire décrire àl’aimantation,
à
partir
de la directionUx,
un arcégal
ousupérieur
à 45° sur le cercle de saturation. C’est effectivement cequi frappe
àpremière
vue dans lafig.
1.2,
danslaquelle
le maximum des trois courbescorrespondant
auxchamps
lesplus
intenses est le même. Cescouples
sont,exprimés
en millimètres de l’échelle des déviations :
Pour ramener ces
couples
à leurs valeurs absolues pour l’unité de47
volume,
il faut lesmultiplier
"
, 4
La
valour
ducouple
maximumétant NI,2
d’après (3),
on déduitde la moyenne des trois déterminations le
champ démagnétisant
maximum :
C’est cette valeur que
j’ai
admise comme étant laplus
sîire,
elle concorde bien avec l’ensemble des déterminations de lafig, 14,
qui
auraitpermis
d’hésiter entre 7200 et 7500.497
rapport
des vitesses de rotation de l’aimantation et duchamp
au minimum :donne,
pour leminimum,
et comme au minimum
formule
qui
n’estplus
valablequand
la saturation estatteinte,
parcequ’alors
N et n sontindéterminés,
oû : .avec une
grande approximation.
"
est le coefficientangulaires
au minimum de la courbereprésen-o « ’ p
tant les
couples
en fonction desazimuts,
c’est-à-dire une donnéeexpérimentale
immédiate. Si n était constant, ce coefficientangulaire
croîtraitproportionnellement
au carré duchamp.
C’est làl’origine
de la variationbrusque
qui
a servi àanalyser
legroupement
cris-tall in dans leplan
magnétique.
On pourra donc constater à l’aidede ce coefficient
angulaire
la constance de n.Les
expériences
au maximum montrentqu’après
une valeur initiale constante n doit croître dans leschamps
plus
élevés. On ne doit donc s’attendre à vérifier la constance de1
AC
que pour leschamps
H2 Aa p
faibles. En outre, c’est le propre des erreurs
expérimentales
d’atté-nuer labrusquerie
desphénomènes.
Tous lespetits
accidents,
tels que lesdéplacements angulaires
provenant
despetites
cassures de lamatière,
la non-uniformité deschamps .démagnétisants,
en re-tardant lephénomène
pour certainesparties
de la substance parBf