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Effets magnétiques des tensions dans les champs faibles

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Effets magnétiques des tensions dans les champs faibles

L. Lliboutry

To cite this version:

(2)

EFFETS

MAGNÉTIQUES

DES TENSIONS DANS LES CHAMPS FAIBLES

Par L. LLIBOUTRY,

Laboratoire

d’Électrostatique

et

Physique

du Métal, Grenoble.

Sommaire. - Ce Mémoire

a trait aux aciers et autres substances de forte anisotropie magnétocristal-line placés dans des champs magnétiques faibles. Les variations d’aimantation se font alors uniquement

par le moyen de déplacements de parois et, lorsqu’elles résultent de l’application d’une tension, elles

ne satisfont plus à la relation classique ~03BB/~H ~ ~J/~03C3.

Brown a eu l’idée d’appliquer à ces variations d’aimantation les lois de Rayleigh (auxquelles Néel

a donné une base théorique sérieuse) en considérant les pressions hydrostatiques auxquelles sont soumises les parois de Bloch, ou, ce qui revient au même, des champs magnétiques fictifs équivalents

aux tensions. Ce calcul introduit le rapport des rôles joués par les parois à 90° et par celles à 180°, rapport qu’il prend arbitrairement égal à 1. Lliboutry a étendu les calculs de Brown à tous les cas

expérimentaux possibles et a introduit de nouveaux facteurs : 1° déviation aux lois de Rayleigh,

car pour les champs magnétiques équivalents aux tensions usuelles, ces lois ne sont qu’approchées (la perméabilité est une nouvelle fonction linéaire du champ et le phénomène de reptation des cycles

fait son apparition); 2° variation des constantes des lois de Rayleigh avec la tension; 3° traînage magnétique de fluctuation; 4° enfin, variation du rapport des parois à 9° et à 180° suivant

l’échan-tillon, suivant la tension (comme l’ont montré directement des expériences de Bozorth) et suivant l’ordre d’application des différentes variables.

Tous les effets magnétiques des tensions se trouvent ainsi expliqués, bien qu’on ne puisse les prévoir quantitativement avec précision tant qu’on reste dans le domaine d’élasticité. Par contre, des phéno-mènes complexes et inexpliqués apparaissent lorsqu’on dépasse la limite élastique ou même déjà,

comme l’ont montré Langevin, Paul et Reimbert, lorsqu’on dépasse la limite de fatigue.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME

1951,

48’2.

1. Introduction. --- S’il est

une f ormule de

thermo-dynamique

dont la validité soit

douteuse,

c’est bien celle

qui

relie l’effet sur l’aimantation J d’une ten-sion 7 à l’effet

inverse,

la

magnétostriction )~

lors de

l’application

d’un

champ magnétique

H

En eff et cette relation ne tient pas

compte

des

phénomènes

d’hystérésis.

Même dans les études récentes

[1],

les

thermodynamiciens

supposent

que

l’aimantation est une fonction

biunivoque

du

champ;

nous verrons

plus

loin les

précautions

qu’il

faut

prendre

pour

qu’il

en soit ainsi

(c’est

l’aimantation que

je

qualifierai

de « normale »

qu’il

faut

considérer).

De

plus

les variations d’aiman-tation

peuvent

provenir

de

déplacements

de

parois

à 180°,

qui

n’entraînent aucune variation de la

magnétostriction.

L’expérience

a montré que cette formule est valable pour le fer dans les

champs

forts

[2],

pour le

cobalt,

le nickel

[3]

et les ferronickels

[4]

dans des

champs quelconques.

Elle a d’ailleurs dans ce cas

été améliorée par Palacios et Lozano

[5]

en tenant

compte

de la variation de

section,

mais

supposant

nulle la

magnétostriction

en volume

(ce

qui

corres-pond

assez bien à

l’expérience)

Mais dans le cas du fer et des

aciers,

et loin de la saturation

magnétique,

il n’en est

plus

de même :

Nagaoka

et Honda ont trouvé

[6]

que les variations d’aimantation sous l’effet d’une traction sont 15 fois

plus grandes

que ne le laisse

prévoir

la

magnéto-striction

(dans

des mesures sur trois sortes d’acier

nous avons trouvé : dix fois

environ).

Dans les

premiers

cas, en

effet,

l’énergie

magnéto-élastique

est

grande

devant

l’énergie

magnéto-cristalline. Autrement dit le corps

ferromagnétique

se

comporte

sensiblement comme s’il était

isotrope,

et les variations de son aimantation J

proviennent

de rotations de l’aimantation

spontanée.

Dans le cas du

fer,

par

contre,

l’aimantation

spontanée

a des directions sensiblement

fixes,

et la variation

de J

provient

de

déplacements

de

parois

de Bloch. Le nickel est

justiciable

du

premier

mécanisme à

température

ordinaire,

mais à basse

température

son

anisotropie

augmente

et c’est le deuxième processus

qui

est

prépondérant [’l~.

Dans ce

qui

suit

je

ne

m’occuperai

que du cas où les variations d’aimantation se

f ont

par

déplacement

de

parois.

La théorie de l’effet des tensions dans ce cas en est à ses débuts. Des

explications

purement

qualitatives

ont été formulées par l’école russe

Kondorskii

[8]

et Dekhtiar

[9, 10]

à

Moscou,

Chour

[11]

dans

l’Oural,

etc. Ces auteurs insistent

sur le rôle

important

que

joue

le mode de division

de l’échantillon en domaines de Weiss. Mais il

n’y

a que

Bozorth,

en

Amérique, qui

ait amorcé l’étude

expérimentale

de cette texture sous différentes tensions

[12].

Un début de théorie

quantitative

a été

proposé

par K. H.

Stewart,

de

Cambridge

[13],

mais le résultat

surprenant

auquel

il

parvient

pour

(3)

483 tation d’un monocristal n’a pas encore été vérifié

expérimentalement.

Pour

prédire

quantitativement

les

phénomènes

nous devons

partir

d’une théorie satisfaisante du

déplacement

des

parois.

La

première

en date de ces

théories est celle de Becker

[14],

basée sur l’obstacle

que constituent les tensions internes pour les

dépla-cements de

parois.

En

supposant

que ces tensions internes sont une fonction sinusoïdale de

l’abscisse,

d’amplitude

6’1, Becker

trouve comme

susceptibilité

initiale

Et,

dans le cas où cette

susceptibilité

serait due

uniquement

au

déplacement

de

parois

à

goo

il s’ensuivrait une relation entre elle et la variation de l’aimantation rémanente sous l’effet d’une tension

externe

la constante C variant de

o,563

à

o,36~

suivant la

répartition

de la tension entre les différents cristal-lites. Relation

qu’on

n’a

jamais,

à notre

connais-sance, cherché à vérifier pour les aciers.

Kersten et Néel ont trouvé d’autres causes

d’oppo-sition au

déplacement

des

parois :

inclusions de

cémentite, cavités,

fluctuations de concentration. Ce dernier a d’autre

part

remplacé

la fonction

sinu-soïdale par une

ligne

brisée soumise aux seules lois

du

hasard,

et est parvenu alors à retrouver les lois de

Rayleigh

de l’aimantation dans les

champs

faibles

[15].

Nous avons donc

aujourd’hui

dans la

théorie de Néel une base sérieuse de

départ.

Il résultait de

l’analyse

de Becker

(loc.

cit.,

p. que les tensions

agissent

sur les

parois

de Bloch

à la

façon

d’une

pression hydrostatique

fictive p, tout comme les

champs magnétiques :

(JI,

J2 :

aimantations

spontanées

de

part

et d’autre de la

paroi).

Mais ce n’est que tout récemment que W. F.

Brown,

aux U. S.

A.,

a combiné ce résultat avec les lois de

Rayleigh

pour

préciser

l’effet

magnétique

des tensions

[ 16].

Dans des recherches

qui

viennent de faire le

sujet

d’une thèse de Doctorat

[17], j’ai développé

ce

parallélisme

entre les effets d’un

champ

magnétique

et ceux d’une

tension,

en

signalant

d’abord que les

lois de

Rayleigh

ne rendent

qu’incomplètement

compte

des

phénomènes.

II. Lois

expérimentales

de l’aimantation dans les

champs

faibles. - 1. Rôle du

procédé

de désai-mantation : accommodation du

cycle d’hystérésis.

--L’aimantation d’un acier sous l’action d’un

champ

magnétique

faible .H

dépend

essentiellement de la

façon

dont a été

opérée

la désaimantation. Celle-ci

peut

avoir été obtenue en

portant

l’échantillon

au-dessus du

point

de

Curie,

ou bien à l’aide d’un

champ

magnétique

alternatif décroissant

(champ

qui

peut

être

longitudinal (c’est-à-dire

de même direction que

H),

transversal,

ordinaire,

etc.

Pour que

l’aimantation

garde

la même valeur absolue lors de commutations

répétées

du

champ

H,

il faut que la désaimantation ait été faite par un

champ

magné-tique

alternatif décroissant

longitudinal,

sous la

même tension et à la même

température

que l’ai-mantation

qui

va

suivre,

et que ces deux

paramètres

n’aient pas été momentanément modifiés entre ces

deux

opérations.

J’appellerai

une telle

désaimanta-tion une désaimantation « normale ».

Lorsqu’il

n’en est pas ainsi l’aimantation diminue

progressivement

lors des I o à 20

premières

commu-tations. Mais dans tous les cas on obtient la même

aimantation limite

(aimantation

que

je qualifierai

de « normale

»).

Ce

phénomène

de fixation du

cycle

d’hystérésis,

auquel je

réserverai

plus

particulièrement

le nom

d’accommodation,

est

incompréhensible

dans le schéma

simple

que Preisach et Néel ont donné des lois de

Rayleigh.

Il suppose une interaction entre les

différents sauts de

Barkhausen,

voire entre les différents domaines de

Weiss.,

provoquant

une

modification

graduelle

de la texture

magnétique

dans

l’échantillon,

qui

n’atteint que

progressivement

sa forme la

plus

stable.

2. Lois de

Rayleigh.

- Ces lois

peuvent

s’énoncer

sous la forme concise

suivante,

due à W. F. Brown :

Un corps désaimanté

placé

dans un

champ

magnétique

très faible

prend

une aimantation

qui

est une fonction

quadratique

du

champ :

2° Une variation 1H du

champ

magnétique,

de sens inverse à la variation

qui

l’a immédiatement

précédé,

entraîne une variation de l’aimantation de même

signe

que AN et de valeur absolue :

Cette loi n’est valable que tant que le

champ

reste à l’intérieur de l’intervalle

(- H,,,,

+

Hill)’

Hm

étant la valeur absolue maximum

qu’a pris

le

champ depuis

la dernière désaimantation.

Ces lois furent établies par Lord

Rayleigh

en

1887

pour des

champs

très

faibles,

inférieurs au

r j2oe

du

champ

coercitif,

champs

sans

grande importance

pratique :

le

champ

terrestre

omniprésent

est à lui seul bien

plus

fort;

des tensions de l’ordre du

kilogramme

par millimètre carré

correspondent

(pour

les

parois

à

goo)

à des

champs

de l’ordre du gauss.

Voyons

donc leur domaine de validité.

1 ~ La

première

loi de

Rayleigh

reste valable

(4)

entre lc

1/20e

et la moitié du

champ

coercitif,

à condition de

prendre

des

constantes Z

et R

légère-ment différentes. C’est ce que montrent par

exemple

la

figure

I, relative à un acier extradoux de

champ

coercitif 1,70, ainsi que les courbes données par

Montalenti

[18].

Fig. i. --- Susceptibilité d’un acier extra-doux.

2° La deuxième loi n’est valable que d’une

façon

approchée.

Ainsi,

si

J1’

est l’aimantation rémanente à la suite d’un

champ

maximum

H"2,

le

rapport

il

H2m

est bien constant à 2 ou 3 pour i oo

près,

mais vaut i o

à 20 pour 10o de moins que sa valeur

théorique R.

2

Le désaccord doit

pouvoir s’expliquer

par le

traînage

magnétique,

dont l’effet

équivaut

à

augmenter

H,n

d’une

part,

et

qui

diminue

J,,

d’autre

part.

De

plus

si l’on redonne au

champ

la valeur Hm,

l’aimantation ne

reprend pas l’ancienne

valeur

.l m,

mais une valeur

supérieure.

Etendons-nous

un peu sur ce fait.

3. La «

reptation »

âes

cycles

d’ hystérésis.

--- Si

l’on fait osciller le

champ

entre les valeurs .H et H

+h

(H

et h étant tous deux

positifs

et

faibles),

l’aiman-tation croît lors du

premier cycle

de la valeur « clas->

puis,

lors des

cycles

suivants,

de

petites

quantités

supplémentaires

il,

ji,

...,

jn,

de

plus

en

plus

faibles.

J’appellerai

cela

la

reptation

du

cycle

d’hystérésis. Reptation

et accommodation des

cycles

ne sont que deux

aspects

d’un même

phénomène :

dans les deux cas les varia-tions

d’aimantation,

au lieu d’être constantes,

décroissent

graduellement.

Mes mesures, faites au fluxmètre sur un circuit

magnétique

fermé,

se

prêtaient

mal à l’étude du

phénomène

au delà de ooo

ou 40

cycles.

Heureusement

pour

ces ~ o

premiers

cycles

la variation d’aimantation à la suite de n -;--

I cycles

suit

remarquablement

bien une loi

empirique

établie par Ascoli

[19]

pour l’action de chocs successifs sur l’aimantation rémanente :

et nous pouvons admettre que cette loi nous

ren-seigne

sur l’effet de

quelques

milliers de

cycles.

J’ai ainsi trouvé que dans les

champs

faibles B est

proportionnel

à

hjo.

La

reptation

est donc

négligeable

dans les

champs

très faibles

auxquels

se bornait Lord

Rayleigh.

4. Le

tra înage magnétique.

- Le

traînage

magné-tique

limite la validité des lois de

Rayleigh,

d’autant

plus

que les

champs

sont

plus

faibles.

Fig. 2.2013 Traînage s décelé à l’aide d’un petit champ h (0.6.0),

ou à l’aide d’un léger choc qui provoque une même varia-tion irréversible d’aimantation que h (® e ®).

= 0,7 0 (rémanence). ~~~: H = 3, 15 (rémanence).

0. : I~ = (remière aimantation).

J’ai décelé facilement ce

traînage

en donnant au

champ

magnétique,

un

temps 1 après

son

établis-sement, un

léger

accroissement h

(20).

L’expérience

montre que, si h est

positif,

la variation

correspon-dante j

de

l’aimantation,

mesurée à l’aide d’un

galvanomètre

suramorti est une fonction décrois-sante

de t,

tandis que, si h est

négatif, j

est

indépen-dant de t. On calcule la

quantité :

au

voisinage

de 1 = 1 mn

par

exemple. (On

peut

aussi

opérer

à

partir

de l’aimantation

rémanente,

en

appliquant

un très

petit

champ

négatif

- h.

Le facteur 2 RH doit alors être

remplacé

par

RH).

Cette

quantité

tend,

lorsque

h est assez

grand,

(5)

485

trouvé S =

1,4

milligauss

pour un acier mi-dur

(H,.

=

5,3, / ==

7,7; R

= 53,

fig. 2)

et S =

0,9

mil-ligauss

pour un acier extra-doux

(H,.

_

1,70; ~ == I3,6; 3 R =

76,5).

L’étude de la

façon

dont s tend vers S est intéres-sante. La constante du

traînage

est une fonction de v, soit

S’(v).

Si

C(v) dv

est le volume total des

discontinuités de volume individuel

compris

entre v et v +

dv,

la théorie de Néel conduit à

(if

= durée de

déplacement

du cadre du

galvano-mètre).

Si nous admettons avec

Néel,

à la

tempé-rature ambiante ordinaire :

1

l’étude de la distribution des discontinuités de Barkhausen dans l’échelle des volumes se ramène

à la résolution de

l’équation intégrale

ci-dessus. Les résultats semblent s’accorder avec ceux obtenus

directement par Bush et Tebble

[22].

III. Effet de

tensions,

dans le domaine d’élas-ticité. -- 1. Aimantaüon normale sous

différentes

tensions. -- L’aimantation normale définie

plus

haut est celle que mesurent tous les

expérimentateurs

qui placent

leur

éprouvette

dans un

champ

alter-natif et observent à

l’oscillographe

le

cycle

d’hys-térésis pour différentes tensions. C’est là un

procédé

utilisé pour la mesure à distance de fortes

pres-sions

[23, 24].

Pour le fer et les aciers la

susceptibilité

initiale /

et la constante de

Rayleigh

R

augmentent

lors d’une

traction,

diminuent lors d’une

compression;

l’aimantation normale est la seule

parmi

les aiman-tations que nous allons

distinguer qui

soit une

fonction continue de la tension

lorsque

celle-ci

change

de

signe.

Comme le montre la

figure

3,

R varie grosso modo comme le cube de ~. Cela

peut

se déduire de la formule

thermodynamique

du

début et d’une

expression

de la

magnétostriction

donnée par Akulov et

Kondorsky

[3],

mais,

comme

les variations de R

et Z

sont dix fois

plus

fortes que

prévu

c’est là une pure coïncidence.

2. Extension des lois de

Rayleigh

au cas de tensions.

--- Si l’on

part

de l’état de désaimantation normale

sous une tension

nulle,

l’application

d’un

champ H

et d’une tension a- conduit à des résultats très diffé-rents suivant l’ordre dans

lequel

on effectue ces

deux

opérations.

Avec Bozorth

[25]

je désignerai

les deux aimantations ainsi obtenues par aimanta-tion H6

(si

l’on

applique

d’abord le

champ)

et VII

(si

l’on

applique

d’abord la

tension).

Aimantation H~ et aimantation 7H sont toutes deux des fonctions

quadratiques

de

H,

si bien que

nous pouvons

parler

de variations de la

susceptibilité

initiale /

et de la constante de

Rayleigh

R. R subit des variations de même

signe

et de même ordre de

Fig. 3. - Relation entre les coetlicients de Rayleigh normaux

0 : acier mi-dur non traité (He = 5,3. X = 7,7. R = 53)

A : acier doux recuit (He = 2,2. z = 27,5. R = 4o)

D : acier extra-doux spécial (He = i,7o. Z == 13,6.

R = 76,5~.

Fig. i. -

Subceptibilités iuitiales en fonction de la tension.

grandeur

que dans le cas de l’aimantation

(6)

486

Pour

appliquer

ici les lois de

Rayleigh,

W. F. Brown

partage

les

parois

de Bloch en trois

caté-gories

A, B, C,

correspondant

à des constantes de

Rayleigh

R,, RIb Re

(R,

+

Rc

=

R),

sur ~

lesquelles

la tension

agirait respectivement

comme

des

champs

1tY, 0,

-

1V,

avec

Les

parois

B sont des

parois

à les

parois

A ’

et C des

parois

à ’

Par raison de

symétrie

R~

=

C

= ~~o

J’ai étendu le calcul de Brown à différents

types

d’aimantation,

et au cas oû W est assez

grand

pour

que la restriction faite dans l’énoncé de la deuxième loi de

Rayleigh joue

un rôle. Cela conduit à des

expressions

différentes suivant les valeurs du

rap-port 6 H et,

pour

J , H ,

à deux droites raccordées

H

par une courbe.

Le calcul

simplifié

que

je

fais ne me donne que ces

deux droites

asymptotes.

Dans le tableau ci-dessous

Jo désigne

l’aimantation

, normale sous tension

nulle, J~T

l’aimantation

nor-male sous la tension CI, l’aimantation à la suite des

opérations

y, z successives. Enfin : ,

D’après

ces formules une traction et une

compres-sion de même intensité devraient avoir même effet sur

l’aimantation,

ce

qui

est contraire à

l’expérience.

On rend

compte

de la

dissymétrie

observée en

prenant

pour

R!)ú

la valeur relative à l’aimantation normale

sous la tension

envisagée,

et non la valeur relative

à l’aimantation ordinaire comme le fait Brown. Pour

prévoir

l’effet

magnétique

d’une tension à

partir

des valeurs normales de

l’aimantation,’

il suffirait donc de connaître le

rapport

~;° .

Brown

l’admet,

faute d’une connaissance

plus

précise, égal

à

o,5,

ce

qui

est conforme aux

quelques expériences

qu’il

a faites. Malheureusement il

s’agit

là d’une pure coïncidence. La

figure 5

montre,

dans le cas

de l’acier mi-dur

(H,. =

5,3;

%0 == 7,7;

.Rp

=

53 ),

les valeurs de

h;°

que l’on déduit du coefficient

Fig. 5. -- Valeurs de

pour un acier mi-dur (H, = 5,3).

jTt

de

H,

pour différentes tensions et pour différents

types

d’aimantation. Pour de fortes tensions

li’’o

est nettement inférieur à o,5, et pour de très faibles tensions nettement

supérieur.

Cela est conforme à

une

expérience

de Bozorth

qui

montre la

disparition

de

parois

à

90°

lors d’une tension

[12].

Mais les résultats sont assez incohérents. En

particulier

déduit de l’aimantation 7H est envi-h

ron trois fois

plus

faible que

R90

déduit de l’aiman-R

tation Hv. La

présence

d’un

champ

empêche-t-elle

la

(7)

487 tension ? Les résultats sont

plus

concordants pour

un acier extra-doux et donnent

R

=

R

Les désaccords entre la théorie et

l’expérience

sont

plus

graves encore si l’on considère la variation

du terme en H2 dans l’âimantation : cette

variation,

qui

devrait être dans tous les cas

négative,

est presque

toujours

positive.

Cette fois-ci le désaccord doit surtout

provenir

des écarts aux lois de

Ray-leigh :

accommodation et

reptation

des

cycles

d’hystérésis

introduisent

peut-être

des termes en 6 H2.

A la suite de cette étude on ne

peut

donc pas

répondre

à la

question

suivante : l’effet

magnétique

des tensions se laisse-t-il

expliquer

par le seul

jeu

des lois de

Rayleigh

et des

champs magnétiques

équivalents

aux tensions W ? Il se

peut

qu’un

autre mécanisme

joue

aussi un

rôle,

mais seules des

expé-riences sur un monocristal et si

possible

une seule

paroi

de Bloch nous

permettraient d’y répondre.

3.

Reptation

des

cycles

dans le cas de tensions.

-On sait

depuis longtemps (ci.

les

remarquables

observations

d’Ewing [26])

que

si,

dans un

champ

faible constant, on

applique

et on

supprime

de

nombreuses fois une tension

donnée,

aux variations

cycliques

de l’aimantation se superpose une

augmen-tation continue et irréversible. Il y a, dirons-nous

avec

Bouasse,

reptation

du

cycle

d’hystérésis (J, 0-).

Nlais

je

ne crois pas que l’on ait encore fait observer

qu’il

en était de même

lorsque

la tension 7 était

remplacée

par un

champ

magnétique

supplémen-taire

h,

ce

qui

fortifie

l’analogie

entre l’action d’une tension et l’action d’un

champ magnétique.

Dans ces deux cas, ainsi que

lorsque

la deuxième variable est un

champ

magnétique

transversal

[17]

ou bien la

température

[27],

la

reptation

doit être due à une

réorganisation

progressive

de la texture

magnétique

de l’échantillon.

On

peut

signaler

ici l’action

analogue

qu’ont

des chocs

identiques

successifs donnés à l’échan-tillon

[19, 28].

Mais dans ce cas intervient une autre

cause : l’élimination

progressive

de l’effet inhibiteur

des courants induits. Un

grand

nombre de chocs

permet

à l’aimantation d’atteindre la valeur

corres-pondant

aux

phénomènes

lents,

ce

qu’un

seul choc ne

parvient qu’incomplètement

à réaliser

[17].

Enfin dans tous les cas le

traînage

doit

jouer

un

rôle,

mais il est minime.

4.

Influence

du

traînage

magnétique.

- Le rôle

du

traînage

n’est

plus

négligeable

dans le cas de très faibles

tensions,

telles celles que

développe

un très

léger

choc. On trouve alors que la

petite

aug-mentation d’aimantation

dépend beacuoup

du

temps

qui

s’est écoulé entre

l’application

du

champ (ou

sa

suppression,

si l’on

opère

à la

rémanence),

et le choc

[29].

C’est une fonction décroissante de ce

temps

t, et nous pouvons facilement mesurer,

comme lors de

l’application

d’un

petit

champ

sup-plémentaire

h,

la

quantité :

Cette

quantité,

pour différentes vitesses

d’impact,

a été

portée

sur la

figure

2. J’ai

porté

en abscisse le

très

petit

champ

magnétique

h

qui

provoquerait

une variation irréversible d’aimantation 2 RHh

(ou

RHh à la

rémanence) égale

à celle causée par le choc.

Les

points expérimentaux

relatifs à un choc et ceux relatifs à une

petite

variation du

champ

magné-tique

se

placent

sur une même courbe. En

particulier

quand

l’intensité du choc

augmente, s

tend vers la constante de Néel relative au

traînage

S.

Ce résultat est inattendu. En effet le choc provoque des

compressions

et des dilatations

qui n’agissent,

dans la théorie de

Brown,

que sur les

parois

à

goo.

Par contre un

petit champ

magnétique agit

à la fois

sur les

parois

à

goo

et sur celles à I8o°. Il faut donc

admettre que les

parois

à 180° sont aussi un peu

déplacées

par une tension.

IV. Effet de

tensions,

hors du domaine d’élas-ticité. -- Dans les

phénomènes

vus

jusqu’à

présent

tensions et

champs magnétiques

avaient

qualita-tivement les mêmes effets. Cette

analogie

cesse

lorsqu’on dépasse

la limite

élastique.

1. Action d’une

dé formation

plastique,

à

tempéra-ture constante. - L’effet

magnétique

d’une défor-mation

plastique

sur un échantillon

placé

dans un

champ

constant a été étudié par Bozorth

[25]

dans le cas de corps à forte

magnétostriction :

nickel et

alliages

fer-nickel. Si la

magnétostriction

est

posi-tive, l’aimantation,

qui

croissait avec la

tension,

décroît très

rapidement lorsqu’on dépasse

la limite

élastique.

Si la

magnétostriction

est

négative,

la limite

élastique

passe

inaperçue,

mais on la décèle très bien en étudiant l’aimantation

après

détraction :

il y a une décroissance très

brusque lorsque

la limite

élastique

a été

dépassée.

Bien que Bozorth ne le dise pas,

je

crois

qu’il

ne

s’agit plus

ici de l’aimantation H6 mais de l’aimantation

normale;

il faut provoquer d’abord l’accommodation du

cycle

(J,

H)

par des commutations

répétées

du

champ

H,

sans

quoi

la

suppression

de la traction provoque dans tous les

cas un accroissement irréversible de l’aimantation. C’est évidemment l’aimantation normale

qu’il

convient d’étudier en

premier

lieu,

car c’est celle dont

l’interprétation

est la

plus simple.

Il sufl’It pour cela

d’opérer

dans un

champ

alternatif comme le faisait Fôrster avec son «

ferrographe

»

[30].

Tant

qu’on

ne

dépasse

pas la limite

élastique,

en

suppri-mant la tension l’aimantation normale

reprend

sa

valeur initiale. Mais il n’en est

plus

de même

lors-qu’on

l’a

dépassée.

Tout cela reste valable dans le cas des corps à

(8)

l’aiman-tation

spontanée

reste orientée suivant les axes du réseau cristallin. Nlais les choses ont été étudiées

plus

en détail.

Langevin,

Paul et Reimbert

[31]

ont montré que la chute brutale de

perméabilité

a lieu pour la limite de

fatigue

et non pour la limite d’élasticité considérée en résistance des matériaux.

Avec un fil de fer doux on

peut

facilement

obtenir,

juste

avant la

rupture,

un lent

fluage

à

charge

constante. Baratta et Milone

[32]

ont observé

alors,

à

champ

constant, succédant à la diminution

classique

de la

susceptibilité,

une

augmentation

brusque

et

importante qui précède

immédiatement la

rupture.

Tous ces

phénomènes

restent à peu

près

inexpli-qués.

On a une combinaison de

plusieurs

effets :

déplacements

de

parois

de

Bloch,

relâchement des tensions

internes,

orientation des

cristallites,

défor-mation

plastique

du réseau

cristallin,

dont les influences doivent devenir successivement

prépon-dérantes.

D’après

Rathenau et Snoek

[33]

cela ne

peut

rendre

compte

de toute

l’anisotropie

magné-tique

que

présentent

des ferronickels laminés à froid et recristallisés à haute

température.

Il faudrait faire corrélativement une étude

métallographique

de

l’échantillon,

et d’abord

opérer

sur des

mono-cristaux.

2. Traitement

thermomécanique.

-

D’après

Chour et Khokhlov

[34],

un refroidissement à

partir"d’une

température

supérieure

au

point

de Curie sous

compression (si

la

magnétostriction

est

négative)

ou traction

(si

la

magnétostriction

est

positive)

améliore la

perméabilité

au même titre

qu’un

traitement

thermomagnétique.

Il faut des corps à forte

magnétostriction.

Le résultat

dépend

essen-tiellement,

comme la déformation

plastique,

de la

température

maxima atteinte sous tension. Il existe

une tension

optima,

au delà de

laquelle

la

perméa-bilité diminue.

D’après

les auteurs cette amélioration de la per-méabilité

longitudinale

est corrélative de

l’apparition

d’une texture, c’est-à-dire d’une orientation

préfé-rentielle des cristallites.

Quant

à la diminution de la

perméabilité

ultérieure,

elle

proviendrait

de déforma-tions

plastiques

du réseau cristallin.

Par suite de l’inconvénient que constitue la défor-mation

plastique

corrélative,

ce traitement

thermo-mécanique

n’a pas reçu

d’applications

industrielles.

Remarque

de M. Becker. - Je voudrais

rappeler

les mesures de Kôster sur l’amortissement des oscillations

élastiques

dans les barreaux d’acier et

l’interprétation qu’en

a données Kornetzki

au moyen des «

cycles

de

Rayleigh élastiques

».

Remarque

de

Langevin.

- Je désire seulement

indiquer

à M.

Lliboutry

que

j’ai

rencontré des aciers

qui

donnaient,

pour la variation d’aimanta-tion en fonction de l’effort c, une sensibilité

plus

grande

en

compression

qu’en

traction alors que

d’autres aciers donnent

lieu,

comme il l’a

indiqué,

au

phénomène

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