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Mesures des champs magnétiques faibles dans un environnement industriel

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00243348

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00243348

Submitted on 1 Jan 1970

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Mesures des champs magnétiques faibles dans un environnement industriel

R.C. Affaticati, J.P. Granger

To cite this version:

R.C. Affaticati, J.P. Granger. Mesures des champs magnétiques faibles dans un environnement in- dustriel. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1970, 5 (1), pp.141-144.

�10.1051/rphysap:0197000501014100�. �jpa-00243348�

(2)

MESURES DES CHAMPS MAGNÉTIQUES FAIBLES

DANS UN ENVIRONNEMENT INDUSTRIEL

Par R. C. AFFATICATI et J. P. GRANGER,

Société Engins Matra, 78-Velisy (France).

Résumé. 2014 Il s’agit de connaître les caractéristiques magnétiques des équipements électro- niques destinés aux satellites ou aux sondes scientifiques.

Après avoir compensé le champ terrestre, il faut mesurer les inductions résiduelles de ces

matériels en présence de bruits dont l’amplitude excède la valeur du signal à mesurer.

L’échantillon est placé sur un plateau en rotation. Le magnétomètre détecte une induction

tournante. On établit la corrélation de ce signal avec la rotation du plateau dans un détecteur synchrone, ce qui permet d’extraire le signal du bruit.

L’exposé comporte :

2014 L’examen des bruits magnétiques dans l’environnement industriel.

2014 La description du système de mesure et l’analyse de ses performances.

Abstract.

2014

We are concerned herewith knowing the magnetic characteristics of electronic

equipments intended for satellites and scientific probes.

After having compensated the earth’s magnetic field, it is necessary to measure the residual inductions of this equipment in the presence of noise whose amplitude exceeds the value of

the signal to be measured.

The sample is placed on a rotating table and the magnetometer detects a rotating induction.

This signal is correlated with the rotation of the table in a synchronous detector which allows the signal to be extracted from noise.

The paper includes :

2014 An examination of magnetic noise in the industrial environment.

2014 A description of the measurement system and an analysis of its performances.

Situation du problème.

-

Lorsque, sur des pointes scientifiques ou des satellites, un magnétomètre est

utilisé pour la restitution d’attitude ou pour des

mesures scientifiques, les autres équipements ne doi-

vent pas perturber la détection de ce magnétomètre.

En fonction de la mission, on introduit une contrainte

de propreté magnétique pour chaque sous-ensemble.

Sur la pointe scientifique à restitution d’attitude

Dragon, nous nous étions imposé 100 nT (1).

Sur le satellite scientifique Heos, la limite était de 2 nT à 45 cm après démagnétisation.

Construire des équipements qui répondent à ces

conditions oblige, dès la conception du matériel, à

tenir compte des impératifs magnétiques pour le choix des composants, leur implantation, la définition des circuits. Il faut aussi prendre des précautions en fabri-

cation et en essais.

Le laboratoire d’études doit donc disposer à tout

moment de moyens d’investigations et de mesures magnétiques.

Cet outil doit être de mise en oeuvre commode et

rapide, il doit donner des résultats aussi précis que

possible.

Les locaux à usage industriel ne répondent pas en général aux conditions optimales pour ce genre d’essai.

La distribution électrique, l’éclairage, le démarrage

des machines, les variations du champ dues à la présence de masses métalliques importantes ou à leur déplacement, donnent des niveaux fluctuants de gran-

(1) 1 gauss

=

10-4 Tesla

=

105 gamma ; 1 gamma

=

1 nano-Tesla (nT).

deur bien plus importante que celle que l’on cherche à mesurer.

Le principe de mesure utilisé doit alors permettre de s’affranchir de ces perturbations.

Il faut extraire le signal de bruit il se trouve.

Les méthodes de détection synchrone sont une solution

au problème posé.

Même si leur utilisation dans ce domaine n’est pas nouvelle [1], il est intéressant de préciser les différents

paramètres de la chaîne de mesure et leurs interactions afin de connaître les limitations de la méthode et les

précisions que l’on peut atteindre.

Nature de l’environnement industriel.

-

Pour défi- nir le système de mesure, il faut préciser les condi-

tions dans lesquelles il travaille.

CHAMPS ALTERNATIFS.

-

Nous avons enregistré sur

bande magnétique le signal fourni par le magnéto-

mètre puis analysé ces enregistrements avec des

filtres de bande 2 Hz.

Les niveaux moyens sont faibles : quelques dizièmes

de nano-Tesla; par contre, autour des fréquences industrielles, on note 15 nT à 50 Hz, 4 à 5 nT à 100

et 150 Hz et ces chiffres dépendent de l’activité envi-

ronnante (heures de pointe et heures creuses).

Des transitoires apparaissent, ils sont déjà filtrés par le magnétomètre et limités à quelques nano-Tesla ; ils

sont espacés dans le temps et sont liés aux mises en fonctionnement, arrêts, déplacements de matériel.

Un autre type de perturbation est lié à l’emploi

de bobines pour compenser le champ terrestre et

simuler ainsi les conditions d’utilisation des équipe-

ments dans l’espace.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0197000501014100

(3)

142

L’induction résultante est obtenue par différence de deux termes, l’induction terrestre et l’induction des

bobines, de natures différentes et donc non liées.

Toute variation même faible de l’une d’elles a des

répercussions très grandes sur la compensation.

Une rotation de 10-5 radian de l’une des bobines

produit par projection une induction de 0,2 nT sur

l’axe perpendiculaire.

Le système ne pouvant être totalement rigide, toute

déformation due par exemple à une excitation méca-

nique crée des inductions parasites.

CHAMPS CONTINUS.

-

Deux natures de perturbation

sont possibles :

-

La proximité d’éléments métalliques cause des

distorsions locales du champ terrestre qui condui-

sent à des non-homogénéités.

On peut pallier cet inconvénient en compensant

au niveau de la sonde du magnétomètre, mais les

fluctuations lentes du champ terrestre restent de l’ordre de grandeur des inductions que l’on veut

mesurer.

-

La stabilité du courant dans les bobines de

compensation est de l’ordre de quelque 10-4.

L’induction résultante n’est alors définie qu’avec

un bruit de fond de l’ordre de 10 nT, ce qui

limite la sensibilité en continu.

Il résulte de cette étude qu’il existe :

-

des inductions parasites aux fréquences industrielles

et aux fréquences de vibrations des bobines de

compensation,

-

des phénomènes transitoires de récurrence variable,

-

des variations de l’induction continue.

Toutes ces perturbations sont d’un ordre de gran- deur supérieur aux mesures que l’on veut faire, la

mesure directe est donc très difficile : il vaut mieux moduler le signal et choisir la fréquence de modula-

tion hors de toute fréquence industrielle, les phéno-

mènes transitoires pouvant être éliminés par filtrage.

Description du système de mesure.

-

GÉNÉRALITÉS.

-

L’ensemble est placé au centre de bobines d’Hel- mholtz qui permettent de compenser le champ ter-

restre suivant trois directions.

La modulation est obtenue mécaniquement en plaçant l’équipement sur un plateau tournant autour

d’un axe horizontal Nord-Sud.

La fréquence de modulation doit être choisie en

tenant compte des résultats précédents avec une limi-

tation vers les fréquences hautes due aux accélérations que subit l’équipement et à la bande passant du magnétomètre, une limitation vers les fréquences

basses due à la bande passante du détecteur et à son

bruit propre : la fréquence retenue a été de 3,8 Hz.

La sonde du magnétomètre placée sur un repère

fixe voit une induction tournante à la fréquence de

rotation du plateau et transmet un signal alternatif qui est démodulé dans un détecteur synchrone, le signal de synchronisation étant fourni par des détec-

teurs sur l’arbre de rotation.

On peut rappeler brièvement ici le principe du

détecteur synchrone : le signal à mesurer est amplifié

d’une manière sélective puis mélangé avec une réfé-

rence. Le produit obtenu contient des expressions de

FIG. 1.

-

Vue d’ensemble.

somme et de différence des deux fréquences. Un filtre passe-bas à bande très étroite élimine en sortie les

fréquences dues à des sommations.

Si le signal et sa référence sont à la même fréquence,

on obtient une sortie proportionnelle à l’amplitude

du signal et à son déphasage par rapport à la référence.

Tout se passe comme si l’on avait un filtre ayant les propriétés des filtres passe-bas pour l’étroitesse de

largeur de bande, mais centré sur une fréquence qui

peut être élevée et légèrement variable.

Des explications complémentaires sont données plus

loin lors de la description électrique.

Description mécanique.

-

Un moteur asynchrone

entraîne un arbre en AG3 de 3 m sur paliers ; deux

FIG. 2.

Synoptique général

chaîne de mesure.

(4)

accouplements souples évitent la transmission des vibrations.

Un nouveau jeu de poulies et courroies entraîne l’arbre et le plateau support d’équipements.

Les rapports de poulies sont des nombres non entiers

afin d’éviter de créer des harmoniques, les courroies

ont un traitement anti-électrostatique.

Le bâti est en AG3 rigidifié scellé dans le plancher

alors que les bobines sont découplées du sol par une

plaque de Novopan, ceci afin de supprimer des vibra-

tions dont on a vu précédemment l’effet désastreux

sur les inductions parasites.

Le plateau est situé dans la zone médiane des bobines de compensation pour une meilleure annula- tion du champ terrestre. Les plus grandes précautions

sont prises sur tout ce qui tourne à la fréquence de

référence pour ne pas créer d’inductions magnétiques : plateau synthétique (Kralastic MH), arbre en AG3 anodisé, bagues de roulement en bronze autolubrifié,

amenées de courant pour alimenter les équipements

par l’axe de l’arbre et sortie sur prise amagnétique.

Un volant en bronze amagnétique situé à l’autre

extrémité de l’arbre évite les fluctuations de vitesse.

La rotation est détectée soit par un disque troué

entraîné par l’arbre et une cellule photoélectrique (ce qui permet de générer des tensions harmoniques éventuellement), soit par un potentiomètre de préci-

sion situé en bout d’arbre à travers un système à la

cardan.

La sonde du magnétomètre peut se déplacer dans

deux directions sur un des plans de travail du bâti.

FIG. 3.

-

Moteur d’entraînement.

FJG. 4.

-

Collecteur d’arbre.

Le plateau peut recevoir un équipement de masse

inférieure ou égale à 10 kg, le diamètre est 350 mm, des fixations sont prévues au pas de 30 centré.

Il y a 30 amenées de courant : 24 de 1 A, 6 de 5 A.

FIG. 5.

-

Plateau et sonde magnétomètre.

Description des bobines de compensation.

-

Elles

forment un système trois axes qui permet de compenser le champ terrestre.

Chaque axe comporte trois bobines en configura-

tion dite de Maxwell [2]. Elles sont sur la surface d’une sphère de diamètre 2 m. Les bobines extrêmes ont N2I2 ampère-tours, la bobine centrale NI Il avec

N2I2 N1I1=1,531, on a choisi I1 # I2 et réglables. Les

bobines extrêmes sont à 0,654 m de la bobine centrale

et mesurent 1,52 m de diamètre.

La compensation dans les trois axes est obtenue à mieux que 100 nT dans une sphère de 60 cm de dia- mètre, ce qui permet de soumettre les équipements à

des inductions faibles.

En essai, il est indispensable de compenser simul- tanément les trois axes, sinon tout déplacement de la

sonde hors du plan ou de la direction compensée

donne une erreur identique à celle obtenue pour un

déplacement de la bobine de compensation.

Description électrique.

-

MAGNÉTOMÈTRE. - De type « flux gate », il amplifie l’ensemble des signaux

de fréquences comprises dans sa bande passante (voi-

sine de 250 Hz).

Sur la gamme la plus sensible, la pleine échelle est

obtenue pour 1 mOe (2) avec une résolution de

1 yoe (- 0,1 nT).

Les échelles sont en progression 1-2-5.

L’électronique du magnétomètre permet d’envoyer

un courant dans la sonde pour compenser l’effet des inductions continues. Le domaine couvert étant de 2 500 nT dépasse largement nos besoins. On peut donc

FIG. 6.

(2) Dans l’air, 1 mOe correspond à 100 nT ou 100 y.

(5)

144

toujours s’affranchir de la composante continue et utiliser la dynamique totale en alternatif.

La sortie est différentielle avec un mode commun

de 2,5 V. La pleine échelle est de -4- 1,5 V sur 500 03A9,

mais la linéarité ne descend pas en dessous de 2 %

pour des valeurs crête de + 3 V.

Précision : ± 1 % de la pleine échelle.

DÉTECTEUR SYNCHRONE.

-

L’entrée est différen-

tielle, les sensibilités varient de 100 nV à 500 mV par pas de 1-2-5.

Dans cette utilisation, seules les sensibilités supé-

rieures à 200 p1V sont utilisées, le bruit propre de

l’appareil est alors négligeable (de l’ordre de 1 % de

la pleine échelle).

Principales spécifications :

Précision : 1,5 % de la pleine échelle.

Linéarité : 1 % de la pleine échelle.

Compensation de zéro : 1 000 % de la pleine échelle.

Impédance d’entrée : 10 MQ, 35 pF.

Fréquence d’utilisation : 3,8 Hz (limites : 1,5 Hz-

150 kHz).

Réjection de bruit : un signal 59 dB au-dessous d’un bruit blanc de largeur 1 kHz est restitué avec un

rapport signal-bruit de 1.

Réjection de mode commun : 50 V.

Filtre sélectif : variable de 5 à 25.

Filtrage autour de la fréquence de référence fo.

- 1 ; RC

=

0,1 à 300 ms ; 1 à 100 s.

Pente : 6 ou 12 dB/octave (12 dB utilisés).

Largeur de bruit équivalente : minimale 0,0125 Hz (RC = 100 s, 12 dB).

En choisissant RC = 10 s, le 50 Hz est atténué de plus de 96 dB et le continu est rejeté pour autant

FIG. 7.

que l’on ne dépasse pas la tension de mode commun, ce

qui est toujours le cas ici (compensation sur la sonde).

Periormances de l’ensemble.

-

SENSIBILITÉ AUX PARASITES.

-

Les fréquences industrielles sont rejetées quelques dizaines de dB en dessous de la limite de résolution du système (50 dB pour le 50 Hz avec RC = 10 s, davantage au-delà de 50 Hz).

-

Les variations continues n’influent pas sur la détection. Malgré les 10 nT d’instabilité de la compen-

sation, on peut avoir une limite de résolution de 0,1 nT.

-

Le bruit moyen est affaibli en dessous du seuil de

mesure.

-

Les transitoires non récurrents n’influent pas.

La réjection du système permet donc de s’affranchir de tous les parasites.

PERTURBATIONS A LA FRÉQUENCE D’ANALYSE.

-

Elles

sont dues à des inductions rémanentes sur le système

en rotation, arbre et plateau ou bien à des déformations des bobines par rapport au bâti.

Le calcul théorique étant très difficile, il était plus simple de faire une mesure d’ensemble, le plateau étant

nu; on vérifie d’ailleurs en même temps le bruit propre

global du système.

Dans tout le domaine d’exploration de la sonde, les ni-

veaux détectés sont inférieurs à 0,1 nT, sauf au voisi-

nage immédiat du plateau la prise produit 0,2 nT.

L’ensemble autorise donc une résolution de 0,2 nT.

PRÉCISION.

-

Les résultats précédents montrent qu’elle n’est limitée que par la précision propre du

magnétomètre et du détecteur.

Compte tenu des recoupements de gammes, elle est

de quelques % ; une meilleure adaptation de ces deux appareils l’un par rapport à l’autre permettrait d’ail-

leurs d’améliorer ce chiffre.

Conclusion.

-

L’ensemble décrit permet d’effec-

tuer des mesures d’induction faibles avec une précision satisfaisante, une résolution de 0,2 nT et une très grande commodité d’emploi.

Il répond donc aux besoins, et permet d’atteindre les précisions souhaitées sur les mesures magnétiques

de composants ou équipements spatiaux en dépit des

conditions d’environnement défavorable.

FIG. 8.

BIBLIOGRAPHIE

[1] BLAND (Dr), Magnetometer for inspection of satellite

components in a normal laboratory environment, Institut de Physique, Université de Milan.

[2] PITTMAN et WAIDELICH, Goddard Space Flight Center.

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