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Les bois d'un vieux gallion espagnol

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Academic year: 2021

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84 BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 1999, N° 261 (3)

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G

uidé par l’étude de vieilles archives espagnoles et hollan -daises, Frank GODDIO,

Prési-dent de l’Institut Européen d’Archéologie Sous-marine, découvrit en 1991 l’épave bien conservée et pleine de mystères du San Diego, galion espagnol coulé en 1600 lors d’une ba -taille près des côtes de Luzon, aux Philippines. L’étude de la centaine d’échantillons de bois retirés de l’épave a permis de prouver que ce navire avait bien été fabriqué aux Philip -pines, avec des bois philippins, à la fin du XVIesiècle.

Lorsque la petite flottille de l’amiral hollandais Olivier de NOORTarriva aux Philippines et se posta à l’entrée de la baie de Manille en novembre 1600 pour intercepter les bateaux de commerce, les Espagnols instal-lés sur ces îles depuis plus de quarante ans durent renforcer leurs défenses terrestres, puis engager une offensive maritime pour se dégager. Ils ne dispo-saient pour cette contre-attaque que de deux bâtiments : un gros galion marchand de quelques centaines de ton-neaux, le San Diego dont ils renforcèrent l’armement de guerre, et un plus petit navire jaugeant moins de 100 ton-neaux, le San Bartolomé. L’issue du combat, qui se dé-roula le 14 décembre 1600 près de l’île de Fortune, à l’en-trée de la baie, fut favorable aux Espagnols ; le San Diego, cependant, sombra rapide-ment après la rencontre, et peu

de marins et soldats réussirent à rejoindre à la nage l’île toute proche. Le bâtiment avait été avarié par son abordage vio-lent contre un vaisseau ennemi, mais il avait été aussi ébranlé par les boulets hollandais reçus, ainsi que par le départ des coups de ses propres ca-nons, de trop gros calibre, ra-joutés avant la bataille.

LE NAVIRE

L’épave découverte par Franck GODDIO(1994) et son équipe commence a révéler ses secrets grâce à tous les travaux et à toutes les études réalisés par les spécialistes de nombreuses ins-titutions philippines et fran-çaises (parmi lesquels les doc-teurs Wilfredo RONQUILLO et Eusebio DIZON du Musée Na-tional des Philippines, Michel L’HOURdu Département des Re-cherches Archéologiques Sous-marines, Jean-Paul DESROCHE

des Musées de France, etc.), grâce aussi au financement des recherches par la fondation Elf. Le San Diego fut construit aux Philippines, non pas sur les chantiers navals de Cavite proches de Manille, mais très certainement dans l’île de Cebu entre 1590 et 1600. Sa pré-sence dans l’arsenal de Cavite, au moment de l’intrusion hol-landaise, était probablement due à un besoin de réparation ou à un entretien de routine avant d’entreprendre le long et

difficile trajet vers le Mexique, trajet pour lequel il avait été conçu. Il est fort probable que sa construction fut assurée par des charpentiers européens, es-sentiellement basques, des arti-sans chinois et une importante main-d’œuvre philippine. Selon différentes sources histo-riques, ce navire marchand au-rait jaugé soit 600 tonneaux de port, soit plus de 300, voire 200 seulement. Les études de Michel L’HOUR (1994) démon-trent que ce bâtiment, très pro-bablement un trois-mâts, avait une longueur comprise entre 35 et 40 m pour une largeur de 11 ou 12 m au maître-couple. Il s’agissait donc d’un gros ga-lion de 700 à 800 tonneaux de charge, soit d’environ 1 000 tonnes de déplacement, ca-pable d’effectuer les éprou-vants trajets des Philippines au Mexique, dans l’océan Paci-fique qui ne mérite pas toujours son nom.

Après le combat pour lequel il n’était pas conçu, ce navire a coulé très rapidement et s’est posé sur du sable corallien à 50 m de fond sans trop se dé-chiqueter. S’étant incliné sur bâbord, les pierres du lest ont glissé sur ce côté et ont protégé une bonne partie de la coque inférieure contre les animaux xylophages marins et l’action destructive des courants. Mais, si toutes les œuvres mortes (haut de la coque, châteaux et mâts) ont disparu, toutes les pièces du gouvernail, étambot

et safran, ont pu être retrouvées à coté de l’épave.

LES BOIS DE L’ÉPAVE Les nombreux prélèvements de bois ayant pu être faits sur l’épave se répartissent de la façon suivante : carlingue 1, serres 9, quille 2, gouvernail 4, membrure 70, bordé 6, pompes 8. L’état de conserva-tion des bois va de mauvais à très bon, en fonction des es-sences mais aussi de la situa-tion de la pièce de bois dans l’épave.

u L’essence la plus fréquem -ment rencontrée est aussi la mieux conservée : sous 2 mm environ d’altération, le bois ap-paraît brun-rouge et ferme, sinon dur. Sa structure est ca-ractérisée par des vaisseaux toujours isolés, disposés en courtes files ou en amas lâches, au nombre de 4 ou 5 par mm2, de 190-210 µm de diamètre, sans compter quelques plus pe-tits de 50-80 µm disséminés parmi eux. Des trachéides jux-tavasculaires sont fréquentes. Le parenchyme se présente sous forme juxtavasculaire et surtout en lignes courtes à longues, rares à fréquentes. Certaines cellules de ces lignes contiennent des chaînes verti-cales de cristaux. Les rayons, en totalité ou en grande majori-té 1-sériés, hauts de 5 à 30 cel-lules (230-250 µm en moyen-ne), au nombre de 11 à 13

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par mm, ont une structure légè-rement hétérogène. Les ponc-tuations radiovasculaires sont relativement grosses et souvent allongées verticalement. Les fibres, à ponctuations aréolées, ont des parois d’épaisseur moyenne. Ce type de structure est caractéristique du genre

Calophyllum de la famille des

Clusiacées. L’aspect général du bois, ainsi que son fort contre-fil, incitent à penser qu’il s’agirait du bois de l’espèce Calo

-phyllum ino-phyllum L. nommée

Bitaog aux Philippines.

Le Bitaog fut identifié dans les deux échantillons prélevés à l’avant et à l’arrière de la quille, dans trois prélèvements faits dans le safran et dans tous les varangues, genoux et al-longes de la membrure. Il fut également trouvé dans la pompe n˚ 2 et son puits d’accès.

Selon E. E. SCHNEIDER(1916), le bois de Bitaog, de densité comprise entre 0,62 et 0,72,

est moyennement dur et se tra-vaille facilement. Ayant une bonne durabilité naturelle, il est rarement attaqué par les in-sectes et résiste plusieurs an-nées en extérieur au contact du sol. Parmi de nombreuses utili-sations, cet auteur signale son emploi pour la fabrication de vaigres et de pièces de mem-brure. Plus récemment, J. A. MENIADO (1975) cite les mêmes utilisations en y ajoutant les gouvernails.

u La deuxième essence, ren-contrée dans trois utilisations différentes, se présente dans un état de conservation médiocre mais la plupart des caractéris-tiques anatomiques étant ce-pendant visibles : vaisseaux toujours isolés, larges de 210-245 µm, au nombre de 4 par mm2en moyenne, portant des ponctuations distinctement or-nées, et entourés de nom-breuses trachéides juxtavascu-laires. Des canaux résinifères verticaux sont disséminés, soit isolés, soit groupés par deux à cinq, rarement plus. Les rayons, 4- à 8-sériés (hauts de 650 à 1 870 µm) et des 1-sériés hauts de 200-600 µm, ont une struc-ture hétérogène avec des cel-lules bordantes. Les ponctua-tions radiovasculaires sont grosses, rondes à ovales. Les fibres, à parois épaisses, ont des ponctuations distinctement aréolées. Ce type de structure est celle du bois du genre Dip

-terocarpus de la famille des

Di-ptérocarpacées, et le bois de la majorité des échantillons semble provenir de l’espèce

D. grandiflorus Blco. Quelques

échantillons, d’un type très peu différent, pourraient appartenir à l’espèce D. kunstleri King ou

D. eurynchus Miq. Tous ces

bois sont connus aux Philip-pines sous le nom d’Apitong.

L’Apitong fut observé dans trois serres, deux à bâbord et une à tribord, dans les six prélève-ments faits dans le bordé, dans tous les échantillons de la pompe n˚ 1 (pompe, semelle de pompe, poteau de puits et cloison) et dans la cloison de la pompe n˚ 2.

D’après E. E. SCHNEIDER, le bois

d’Apitong, avec une densité comprise entre 0,58 et 0,65, est moyennement dur à dur ; il est relativement difficile à scier. Il possède une assez bonne du-rabilité naturelle et peut résister quelques années en contact avec le sol. Parmi ses nom-breuses utilisations, il est em-ployé dans le domaine mariti-me pour la fabrication de platelages pour wharfs et je-tées, planchers de navires, barges et barques.

u La troisième essence, moyennement dégradée, est caractérisée par des vaisseaux larges de 170-200 µm, au nombre de cinq à sept par mm, portant des ponctuations inter-vasculaires très ornées, de 8 ou de 11 µm de diamètre. Le pa-renchyme se présente sous la forme de manchons, autour des vaisseaux, minces ou incom-plets émettant deux prolonge-ments latéraux aliformes, ainsi que sous la forme de cellules isolées dispersées et de lignes en limite d’accroissement. Les rayons 1- à 3-sériés, au nombre de 7 ou 8 par mm, hauts de 370 à 420 µm en moyenne ont une structure faiblement hétéro-gène. Les ponctuations radio-vasculaires sont identiques en taille aux intervasculaires. Les fibres, à ponctuations simples, ont des parois d’épaisseur moyenne. Dans deux prélève-ments, une inégale répartition des pores, la présence d’idio-blastes dans le parenchyme et le diamètre de 8 µm des ponc-tuations font identifier ce bois au Kalumpit, Terminalia micro

-carpa Dcne., de la famille des

Combrétacées. Dans les deux autres échantillons, une majori-té de vaisseaux isolés et des ponctuations de l’ordre de 11 µm conduisent vers une autre espèce de Terminalia : soit T. nitens Presl., soit T. pellu

-cida Presl.

Ce type de bois fut identifié dans de grosses pièces inté-rieures : la carlingue et les deux serres les plus proches de la carlingue qui sont des serres d’empatture. D’après M. L’HOUR (1994), les charpen-tiers auraient délibérément choisi le Kalumpit pour des rai-Section transversale de C a l

o-phyllum aff. inoo-phyllum L . tiré d’une pièce du safran (x 10).

Cross section of C a l o p h y l l u m aff. Inophyllum L. taken from

a piece of saffron ( 1 0 ) .

Section transversale de D i p t

e-rocarpus aff. grandiflorusB l c o tiré d’une pièce du bordé tri-bord (× 10 ).

Cross section of D i p t e r o c a r-pus aff. grandiflorus B l c o .

taken from a piece of star-board planking ( 10 ).

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sons techniques liées au travail du bois, les autres serres étant taillées dans l’Apitong. Selon E. E. SCHNEIDER, le bois de Kalumpit est moyennement dur et moyennement lourd (den-sité vers 0,70). Bien que son fil soit parfois irrégulier, il est assez facile à travailler. Sa ré-sistance naturelle aux insectes et aux champignons de pourri -ture n’est que moyenne. Cet au-teur ne le cite pas dans des em-plois liés à la mer, mais J. A. MENIADO(1975) signale briè-vement qu’il est un bois de construction navale.

u Le bois légèrement dégradé découvert dans un prélèvement fait dans le safran sur une pièce connexe à l’étambot montre des vaisseaux très souvent ac-colés par deux, au nombre de 14 par mm2et de 150 µm de diamètre en moyenne. La taille des ponctuations intervascu-laires est de l’ordre de 5 µm. Le parenchyme est en chaînettes courtes à longues, nombreuses. Les rayons 1- et 2-sériés, hauts de 630 µm en moyenne, au nombre de 12 à 14 par mm, ont une structure très hétérogè-ne. Les ponctuations radiovas-culaires sont larges et irrégu-lières, rondes, ovales ou étirées horizontalement. Les fibres à ponctuations très fines ont des parois moyennement épaisses à épaisses.

Ce bois a été rapproché de celui de l’espèce Madhuca betis Macbr. de la famille des Sapo-tacées. Selon E. E. SCHNEIDER, le Betis est dur et lourd (densité allant de 0,73 à 0,86), difficile à scier et très résistant aux in-sectes et aux champignons de pourriture. Il aurait été employé

pour la construction de ponts et de jetées et J. A. MENIADO

(1975) y ajoute la construction de navires.

u Cette essence, en bon état de conservation, fut trouvée dans une seule pièce : la semelle de la pompe n˚ 2. Ce bois a des pores larges de 180 µm en moyenne au nombre de 7 ou 8 par mm2. Les ponctuations inter-vasculaires ont un diamètre de 6 ou 7 µm. Le parenchyme est en manchon très mince ou incom-plet autour des pores, avec par-fois un ou deux courts prolonge-ments latéraux. Des lignes de parenchyme larges de 1 à 4 cel-lules paraissent sporadiques. Les rayons uniquement 1-sériés, hauts de 8 à 30 cellules, soit 340 µm en moyenne, ont une structure homogène ou sub-homogène. Les ponctuations ra-diovasculaires sont identiques en taille aux intervasculaires. Des cristaux nombreux, souvent alignés horizontalement par deux à six, ont été observés dans des cellules des rayons. Les fibres, à parois moyenne-ment épaisses, sont fréquem-ment cloisonnées aux abords du tissu parenchymateux. Ce type de structure a été recon-nu comme étant celui du bois de

Pometia pinnata J.R. et G. Forst.,

de la famille des Sapindacées, nommé Malugai aux Philip-pines. E. E. SCHNEIDERle décrit moyennement dur à dur, avec une densité de l’ordre de 0,66, parfois contrefilé mais facile à travailler, moyennement résis-tant aux agent de dégradation. Il lui donne de nombreuses utilisa-tions dont la construction de ba-teaux, mâts et vergues, et J. A.

MENIADO(1981) y ajoute celles de coques et de gouvernails. En guise de conclusion, l’utili-sation de ces bois en construc-tion navale par les Espagnols à la fin du XVIesiècle suscite une question dont la réponse, même incomplète, induit une seconde question. Dans l’état actuel de nos connaissances, sélectionnerait-on aujourd’hui, aux Philippines, des bois aux caractéristiques mécaniques meilleures que celles du Bitaog et du Kalumpit pour édifier la charpente d’un navire d’un mil-lier de tonnes et des bois sili-ceux, donc plus lentement ron-gés par les tarets, meilleurs que l’Apitong et le Betis pour le bordé et le gouvernail ? Certai-nement pas si le choix devait être aussi conditionné par une relative abondance de l’essen-ce, une bonne conformation et un diamètre suffisant du tronc des arbres. Comment les Espa-gnols installés depuis vingt ou trente ans ont-ils pu alors choisir ces essences pour bâtir le San

Diego ? Il est très vraisemblable

qu’ils ont profité du savoir et de l’expérience des Philippins et probablement aussi des Chi-nois, qui devaient parfois répa-rer leurs jonques dans ces îles avec lesquelles ils commer-çaient depuis longtemps. Cette réflexion n’enlève rien à la compétence des charpentiers de marine espagnols qui, grâce à leur savoir et à leur ex-périence, savaient s’adapter à toutes les situations et sélection-ner les bois en fonction de leur utilisation. Ainsi, par exemple, en 1492, soit un siècle plus tôt, ils avaient choisi l’un des plus jolis bois de Cuba, le Coccolo

-ba aff. diversifolia de teinte

rose violacé (R. DECHAMPS,

1988), pour édifier la célèbre croix dite de Christophe

COLOMB. ■

Pierre DETIENNE Programme Bois CIARD-Forêt/Baillarguet

Pour en savoir plus :

DECHAMPS R., CARRERA R., HARTMANN A. et AVELLAT T.,

1998. La croix de Christophe Colomb à Baracoa (Cuba) : son histoire et l’identification de son bois. PACT n˚ 22-VI.6 :

389-400.

GODDIOF., 1994. Historique et mission scientifique. In : San Diego, un trésor sous la mer. Catalogue de l’exposition. Ass. Fr. d’Action Artistique et Réunion des Musées Nationaux. L’HOURM., 1994. Construction navale. In : San Diego,un trésor sous la mer. Catalogue de l’exposition. Ass. Fr. d’Action Artistique et Réunion des Musées Nationaux.

MENIADO J. A. et al., 1975. Wood identification handbook for Philippine timbers. Manille, Philippines, Government Prin-ting Office, vol. I.

MENIADO J. A. et al., 1981. Wood identification handbook for Philippine timbers. Quezon City, Philippines, APO Produc-tion Unit, vol. II.

SCHNEIDER E. E., 1916. Com-mercial woods of the Philip-pines : their preparation and uses. Manille, Philippines, De-partment of the Interior, Bureau of Forestry, Bull. n˚ 14.

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