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Étude des spectres de l'exciton aux très basses températures

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00235557

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00235557

Submitted on 1 Jan 1956

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Étude des spectres de l’exciton aux très basses températures

S. Nikitine

To cite this version:

S. Nikitine. Étude des spectres de l’exciton aux très basses températures. J. Phys. Radium, 1956, 17

(8-9), pp.817-819. �10.1051/jphysrad:01956001708-9081700�. �jpa-00235557�

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ÉTUDE DES SPECTRES DE L’EXCITON AUX TRÈS BASSES TEMPÉRATURES Par S. NIKITINE,

Laboratoire de Spectroscopie et d’Optique du Corps Solide, Institut de Physique,

Université de Strasbourg.

Summary. - An account is given on the résults obtained in the author’s laboratory on the absorption spectra of a number of crystals at very low temperatures. In most cases it has been found that the absorption spectra give evidence of narrow line structure. The breadth of some

of these lines does not exceed one Å or even less. Sometimes they form hydrogen like series which

are in several compourids accompanied by vibration satellites. In anisotropic crystals the absorp-

tion lines are dichroic. These results are believed to give an experimental evidence for the existence of excitons.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 17, AOUT-SEPTEMBRE 1956, PAGE 817.

Il est légitime d’espérer que la spectroscopie du

corps solide fournisse des données importantes sur

le comportement des électrons dans les cristaux,

données tout aussi importantes que celles qui ont

été obtenues par la spectroscopie atomique et

moléculaire. Ce domaine de la spectroscopie est pratiquement inexploré à cause de difficultés expé-

rimentales considérables. Je voudrais résumer dans cette communication les données expérimentales

obtenues dans mon laboratoire sur l’absorption de quelques cristaux, données qui confirment les idées fondamentales de la théorie des excitons. De

ce fait, elles sont d’une importante considérable pour l’étude de la luminescence,des cristaux, car

elles apportent des bases expérimentales aux

notions de transfert d’énergie d’activation qui font

intervenir l’exciton.

I. Partie théorique.

-

L’aspect théorique de la question ne sera considéré que d’une façon descrip- tive, car les premiers résultats expérimentaux ont largement dépassé toutes les prévisions théoriques.

Quand un électron est transféré de la bande de valence à la bande de conduction par absorption

d’un photon, cet électron est complètement libéré

de l’atome auquel il appartenait et contribue à

l’effet photoélectrique. On peut prévoir que le

spectre d’absorption correspondant à ce phéno-

mène comportera un palier plus ou moins net au-

delà duquel il sera continu. Or, quand on compare la courbe d’absorption d’un cristal avec la courbe

de réponse photoélectrique, on constate que la pre- mière est décalée par rapport à la deuxième vers les grandes longueurs d’onde.

Frenkel (1931) [1] en a conclu que ce fait devait

correspondre à l’excitation d’un électron qui, tou- tefois, resterait lié à l’atome dont il provient.

L’excitation devrait, par ailleurs, se déplacer faci-

lement à travers le cristal. Cette excitation ambu- lante porte le nom d’exciton.

On montre que l’énergie de l’exciton se compose de deux parties : une énergie de translation et une

énergie de liaison de l’électron avec le trou, quanti -

fiée comme dans un atome d’hydrogénoide [2].

Les règles de sélection montrent que les transi- tions ne se font que de l’état normal à un niveau

quantique lié, de sorte que l’on doit s’attendre à’

un spectre hydrogénoide de raies aux très basses températures. On peut déduire d’un calcul appro- ché de Mott [3] et de considérations développées

par Peierls [4] que ce spectre devait en première approximation répondre à la formule :

où R est la constante de Rydberg, v. est la limite

d’un spectre continu vers lequel converge la série

hydrogénoide de raies, k et p des nombres quan-

tiques, vir le nombre d’onde de la vibration infra- rouge du cristal, g la masse réduite trou électron,

m la masse de l’électron et n l’indice de réfraction.

Généralement R’ « R à cause de la valeur élevée de n4. Les spectres doivent se présenter sous forme

de séries hydrogénoïdes isolées ou accompagnées

de séries satellites de vibration avec toutefois des valeurs différentes de R’ pour chacune d’elles, à

cause de la variation de n en fonction de X. Enfin,

chacune de ces séries converge vers un spectre

continu. Il y a lieu de s’attendre à ce que les raies deviennent très fines aux basses températures.

II. Travaux expérimentaux.

-

L’observation expérimentale des spectres de l’exciton a été faite

par Masakazu Hayashi (1952) [5], Gross et Karryeff (1952) [6] et, un peu plus tard, par notre

groupe à Strasbourg (1953) [7]. Nous exposerons

principalement nos travaux. Ils ont été effectués

en partie à Strasbourg, en partie à Bellevue au

Laboratoire de M. Jacquinot (1), en collaboration

avec Mme Couture et avec mes élèves : MM. Perny, Sieskind et Reiss ( 2).

(1) Je suis heureux de remercier M. JACQUINOT pour son aimable intérêt pour nos recherches et pour son accueil au

Laboratoire de Bellevue.

(2) Les données que nous indiquons dans ce mémoire

concernent la température de l’He liquide [sauf indications

contraires].

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01956001708-9081700

(3)

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II.1. Cu20.

-

Les résultats les plus frappants

sont obtenus avec l’oxyde cuivreux Cu2O [5] [6] [7].

On observe trois séries hydrogénoides dont les raie

peuvent être groupées dans les formules

On voit que Av, - 1 040 cm-1 pour les trois séries à la température de l’azote liquide. Or,

vir

=

1100 eni-1. Cette comparaison est un argu-

ment en faveur de la structure de vibration des séries de raies de Cu 20. Le fait que R’ diffère pour les trois séries n’est pas contraire à cette interpré-

tation.

La variation thermique de la position de ces

séries est considérable et qualitativement en accord

avec les théories de Radkowsky et de Fan [8].

I I.2. Pb I2. - Avec des couches polycristallines,

on observe une série de raies précédées d’une raie

intense isolée X

=

4 947 Á. La série est bien repré-

sentée par la formule [9]

On peut, par ailleurs, obtenir des monocristaux de PbI2 sous forme de plaques fines hexagonales perpendiculaires à l’axe optique. Avec ces lames,

on n’observe que le spectre ordinaire qui se compose de la raie 4 947 À, suivie d’un spectre continu.

Par exclusion, on peut conclure que la série appar- tient au spectre extraordinaire. Ainsi, il semble pos- sible de conclure que le spectre de l’exciton dans

PbI2 présente un dichroïsme. Nous n’avons pas observé de variation thermique.

11.3. HgI2.

-

Ce composé (variété rouge) qua-

dratique présente un spectre compliqué de raies dichroiques. Nous n’avons pas réussi, pour le

moment, à classer ces raies dans une série. Le com- posé peut être obtenu, soit sous forme de couche polycristalline, soit sous forme d’aiguilles mono-

cristallines parallèles à l’axe optique, soit sous

forme de lamelles perpendiculaires àl’axe optique.

Mais, l’épaisseur n’a pu être réduite suffisamment pour observer de plus nombreuses raies. Le spectre extraordinaire se compose des raies suivantes [10]

La raie dont la longueur d’onde est soulignée en

trait plein est beaucoup plus intense que les autres ; la raie soulignée en trait interrompu est diffuse.

Dans le spectre ordinaire, nous n’avons observé

a) Série jaune de la cuprite.

c) Spectre extraordinaire de HgI,.

d) Spectre de CuI, FIG. 1.

- Quelques exemples de spectres de l’exciton

à la température de l’hélium liquide.

(4)

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qu’une raie accolée à un spectre continu. Sa lon-

gueur d’onde est X

=

5 334 A.

Sauf la raie diffuse, les raies sont très fines, leur largeur étant de l’ordre de quelques A et pour les raies faibles encore moins. Cette étude confirme le dichroïsme de l’exciton dans des cristaux aniso-

tropes.

11.4. HALOGÉNURES DE CU ET Tl.

-

Les spectres d’exciton les plus beaux ont été obtenus

récemment avec les halogénures de Cu. Ces spectres sont encore à l’étude, mais il semble que l’on puisse dégager déjà pour CuI une interpré-

tation quantitative que nous donnons sous réserve

encore [11]. Le spectre de CuI se compose de dou- blets dont l’écartement semble rester constant.

Nous avons pu grouper les raies d’une première

série dans la formule suivante, vI se rapporte à l’une des composantes des doublets, et vil à l’autre

Il y a, par ailleurs, au’moins une autre, peut-être

deux séries de plus grand nombre d’onde (3).

De même, des mesures préliminaires de M. Reiss

effectuées dans l’azote liquide indiquent la présence

de nombreuses raies d’excitons dans des couches très minces de Cu CI et Cu Br et, par ailleurs

TICI, TIBr et TII également.

On peut conclure que ces recherches, non seule-

ment confirment l’existence réelle des spectres de l’exciton, mais encore leur caractère général. Des interprétations plus poussées ne sont pas possibles

pour le moment, car l’expérience est à tel point en

avance sur la théorie que celle-ci ne peut servir de guide.

d (3) Note à la correction. Des études récentes ont permis

de trouver pour Cul des spectres plus compliqués que celui

qui est indiqué ci-dessus.

DISCUSSION

1. Prof. A. Térénine (Leningrad).

-

Une

remarque historique serait utile, concernant les

précurseurs qui ont découvert l’existence de raies

extrêmement fines dans le spectre d’absorption des

corps cristallins, quoiqu’ils ne les aient pas d’abord attribuées à l’exciton. Ce sont Hayashi et

Katsuki [1] qui ont trouvé une structure fine de la

limite d’absorption continue de Cu2O et Koha-

nenko [21 qui a observé des zones d’absorption

fines dans des couches sublimées d’halogénures

de Cu, Ag, Au, Zn, Cd, Hg identiques à celles qui

ont décrites ici, dans l’exposé du Pr Nikitine, lequel

a observé en outre une forte réflection sélective au

voisinage de ces raies.

2. Prof. R. Freymann (Rennes).

-

Les cristaux

imparfaits présentent des niveaux d’énergie liés

aux défauts du réseau. Le cristal « parfait » montre

d’une part les niveaux d’exciton, d’autre part les vibrations du réseau cristallin "1 et vt (Krôger) ;

il est donc surprenant que les expérimentateurs ayant étudié l’exciton n’aient pas retrouvé des différences de fréquence correspondant aux fré-

quences de vibration du réseau.

3. Dr Gy. Gergely (Budapest).

-

Récemment,

il a été trouvé que quelques substances (par ex.

CU20 et peut-être aussi CdS), qui ont une émission infra-rouge, montrent des processus excitoniques.

Le ZnS empoisonné par Co ou Ni montre une

émission infra-rouge (Garlick, Dumbleton et nous- mêmes) ; en même temps apparaît une seconde

bande d’absorption (Garlick et Dumbleton, Klasens

et Hoogenstraaten, Antonov-Romanovsky, Bukke

et Vikokourov). Je me demande si l’émission infra- rouge du ZnS empoisonné par Co ou Ni peut être

aussi expliquée par des processus excitoniques.

Leurs spectres d’absorption à basse température pourraient permettre d’en décider.

BIBLIOGRAPHIE

[1] FRENKEL (J.), Phys. Rev., 1931, 37, 17.

[2] WANNIER, Phys. Rev., 1937, 52, 191.

[3] MOTT (N. F.) et GURNEY (R. W.), Electronic Processes in Ionic Cristals (Oxford).

[4] PEIERLS, Ann. Physik, 1932, 13, 905.

[5] MASAKAZU HAYASHI, J. Fac. Sc. Hokkaido Univ., 1952, 4, II et MASAKAZU HAYASHI et KIICHIRO KATSUKI,

J. Phys. Soc. Japon, 1952, 7, 599.

[6] GROSS (E. F.) et KARRYEFF (N. A.), Doklady

U. R. S. S., 1952, 84, 471. GROSS (E. F.) et ZACHART-

CHENIA (B. P.), Doklady U. R. S. S., 1953, 90, 745.

GROSS (E. F.), ZACHARTCHENIA (B. P.) et REINOFF (N. M.), Doklady U. R. S. S., 1953, 92, 265 ; 1954, 99, 231.

Voir également les publications de ces auteurs sur

l’effet des champs magnétiques et électriques sur les spectres de l’exciton.

Voir encore : LACHKAREFF (V. E.) et KARKLANIN (U. J.), Doklady U. R. S. S., 1955, 101, 829.

[7] NIKITINE (S.), PERNY (G.) et SIESKIND (M.), C. R. Acad.

Sc., 1954, 238, 67 ; J. Physique, Rad., 1954, 15, 18S.

NIKITINE (S.), COUTURE (Mme L.), SIESKIND (M.) et

PERNY (G.), C. R. Acad. Sc., 1954, 238, 1786.

NIKITINE (S.), PERNY (G.) et SIESKIND (M.), C. R.

Acad. Sc., 1954, 238, 1987 ; 1954, 239, 247. NIKI-

TINE (S.), REISS (R.) et PERNY (G.), C. R. Acad. Sc., 1955, 240, 505. NIKITINE (S.), Helv. Phys. Acta, 1955, 28, 308.

[8] RADKOWSKY (A.), Phys. Rev., 1948, 73, 749. Voir

aussi : FAN (H. Y.), Phys. Rev., 1951, 82, 900.

[9] NIKITINE (S.) et PERNY (G.), C. R. Acad. Sc., 1955, 240, 64.

[10] NIKITINE (S.) et SIESHIND (M.), C. R. Acad. Sc., 1955, 240, 1324.

[11] NIKITINE (S.), COUTURE (Mme L.), PERNY (G.) et

REISS (R.), C. R. Acad. Sc., 1955, 241, 629.

[12] J. Phys. Soc. Japon, 1950, 5, 380.

[13] Izv. Acad. Sc. U. R. S. S., 1951, 15, 685 ; Dokl. Acad. Sc.

U. R. S. S., 1952, 85, 543.

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