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Submitted on 1 Jan 1905
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La Photothérapie Finsen - Dispositifs actuellement employés à l’Institut Finsen
Gunni Busck
To cite this version:
Gunni Busck. La Photothérapie Finsen - Dispositifs actuellement employés à l’Institut Finsen. Radium (Paris), 1905, 2 (1), pp.1-4. �10.1051/radium:01905002010100�. �jpa-00242114�
LE
RADIUM
La Radioactivité et les Radiations
les Sciences qui s’y rattachent et leurs Applications
La Photothérapie Finsen
Dispositifs actuellement employés à l’Institut Finsen
LES faits, sur lesquels théoriqnement, Frinsen
basa son traitement, sont au nombre de trois.
1° La lumière est capable de tuer les bacté-
ries: 2° La lumière peut provoquer dans la peau
une inflammation réactive particulière; 3° La lumière
a le pouvoir de pénétrer les tissus cellulaires du corps.
De ces faits Finsen déduisit qu’au moyen d’une lu-
mière suffisamment forte, ou devai pouvoir guérir
les maladies de la peau ayant une origine bactérielle.
Les circonstances essentielles qui durent être prise.
en considération, lors de la formation de la technique
du traitement, furent d’abord les suivantes :
a) On doit employer ceux des rayons du spectre
qui possèdent les propriétés bactéricides et inflamma-
toires de la lumière et qui, en même temps, sont les plus capables de pénétrer la peau.
b) On doit donner à ces rayons la plus grande intensité possible et les emplyoer un temps suffisa-
ment long.
c) Pendant le traitment, on doit chercher à
amener la peau dans un état offrant des conditions
favorables à l’action de la lumière.
La place me manque pour entrer ici dans le détail du développement intéressant qu’a subi, dans le cours
des années écoulées, la technique du traitement Fin-
sen : je vais me borner à démontrer comment, au
moyen des lampes et des appareils employe actuelle-
ment à l’Institut photothérapique de Copenhagne.
Finsen a essayé de répondre au exigences ci-dessus
énoncées relativement à la qualité de la lumière, à
son intensité, et à l’état de la peau pendant le traite-
ment.
Qualité de la humeur. Des nimbreuses
recherches qui ont été faites sur la bactéricidité rela- tive des différents du spectre, il ressort que
celle-ci augmente en raison inverse, de la logueur
d’onde de la lumière. Tandis que les rayons rouges.
jaunes et verts n’ont qu’une très faible action sur les
bactéries (icin on fait entièrement abstraction de l’ef-
fet calorifique des rayons).
dans les parties bleu-violet dll spectre et elle atteint
sont maximum en dehors de l’ultravolet. Il en est
de même pour la facilité relative avec laquelle les rayons spectraux peuvent provoquer un érythème de la peau. Ces phénomènes ont pour conséquence im-
médiate, la nécessité d’emplyer une lumière parti-
entièrement riche en rayons fortment réfrangibles
et les efforts, faits pour produire une lumière
ayant ces qualités, eurent entre autres résultats. La
construction de la lampe Bang à électrodes de fer réfrigérées.
Cependant, il existe encore un troisième facteur à
prendre en considération : c’est la facilité de péné-
tration de la peau par les rayons, et, dans ce cas, le
phénomène est tout à fait différent du précédent. Les rayons ultra-violets sont absorbés par les couches su- périeurs de la peau: les rayons bleu-violet pénètrent considérablement plus avant, et la facilité de pénétra- tion ainsi que je l’ai démontré par des expériences
augmente graduellement dans les parties verte, jaune
et rouge du spectre et elle n’atteint son maximum
qu’en dehors de l’infra-rouge. Il en résulte qu’il ne faut pas concentrer son attention sur les rayons les plus réfrangibles de la lumière , parce que ceux-ci
seront déjà épuisés par les couches supérieures de la peau. D’ailleurs, l’emploi de la lampe électrique
avec électrodes de fer a donné, en pratique, des ré- sultats insuffisants. Pour obtenir en profondeur une
action salutaire, il faut employer les rayons bleu-
violet et ceux qui sont le plus rapproches de l’ultra- violet : donc les rayons dont la longueur d’onde est com- prise entre 173 à 300; car les rayons de cette partie
1. Travail de laboratoire le attache de l’Institut Finsen de de
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01905002010100
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du spectre sont les seuls qui soient capables de tuer
les bactéries, de provoquer une inflammation cutanée,
et de pénétrer dans tes couehes profondes de la peau,
La lumière fournie par la lampe électrique a arc
en est particulièrement riche, et elle oure en outrl)
l’avantage de pouvoir atteindre une intensité extraor-
dinaire par rell1ploi de fortes lampes, d’une part
ei d’autre part de pouvoir être concentrée.
Intensité de la lumière. - L’expérience pratique
a démontré que l’on n’a pas à craindre ta nécrose de la peau. même lorsque celle-ci est exposée pendant
Celui-ci est suspendu de telle façon que ()Il axe forme
un angle de ;)0 degrés avec l’axe des charbons la lu- mière étant la plus intense dans cette direction.
La distance entre les pointes des charbons et le sys- tème supérieur tlu lentilles est égale n la distance focale des lentilles reunies. Donc. après la rétraction, les rayons deviennent parallèles et il,, peuvent ainsi,
u peu près intacts, être conduits par le long tube de
métal. Dans la partie inférieure de celui-ci, qui, pour des raisons pratiques, peut facilement s ’enlever, se
trouvent de nom eau deux lentilles qui ont pour but
Fig, 1. - Grand appareil Finsen pour la concentration des rayons actiniques,
plusieurs heures à la lumière la plus forte qu’il ait
été jusqu’ici possible de produire ; seulement, on doit tout naturellement avoir soin de neutraliser l’euet calorinque des rayons. Aun d’acourter la durée du traitement et par-dessus tout, d’arriver à
agir a une bonne profondeur, il sera donc rationnel de donner la plus grande intensité possible aux rayons dont il est parle plus haut: aussi, les recherches de Finsen sous ce rapport ne s’arrêtèrent-elles que lors-
qu il fut arrivé au point ou la chaleur des rayons ren- dit impossible une augmentation ultérieure de l’in- tensité de la lumière.
Pour produit’t’ cette lumière intensive on emploie
des lampes électriques a are de charbons t’t a eou- rant continu d f l : lit ampères, 18 volts. -- Les rayons divergents du cratère au l’harholl positif sont concen-
tres il laide de l’appareil représenté par la figure 1.
de faire converger les rayons parallèles vers une petites
facile à 10 centimètres en dehors de la lentille infé- rieure.
L intensité de la lumière concentrée dépend, d’une part, de la distance du cratère de la lampe à la len-
tille supérieure et, d’autre part, de la grandeur de
celle-ci. Dans les plus nouveaux appareils, les lentilles
ont 8 centimètres de diamètre et la distance entre les
pointes des charbons et la lentille supérieure est.
comme il est dit plus haut de 12,3 centimètres. Par cette concentration des raBons. on obtient ait foyer
une lumière dont l’intensité est 360 fois plus forte
que l’intensité de la lumière non concentrée il 1 mètre de distance de la lampe.
Par ·oiln du fort échauffement, les lentilles supé-
rieures sont exposées a sauter; ceci peut être em- pèché par l’améloration suivante de l’appareil, qui est
due au D’ Revn. - Une plaque de quatre
placée devant la lentille supérieure:
celle-ci et la plaque est rempli d’eau distiller Il
Fig. 2. Lampe Finsen Revu
bouille qui est maintenue fraiche par de l’eau froide
ordinaire circulant continuellement dans une enve-
loppe de métat.
L’espace entre les deux lentilles inférieures est éga- lement rempli d’eau distillé avant pour but d’absorber
la forte chaleur des rayons infra-rouges de la lumière.
Toutes les lentilles de l’appareil à concentration sont en cristal de roche lequel, contrairement au verre
n’absorbe pas les rayons ultra-violets de la lumière.
Les grandes lampes ici décrites, auprès desquelles quatre patients peuvent en même temps recevoir le
traitement, conviennent admirablement à des clini-
ques ayant une grande clientèle. Par contre, là où
on ne traite à la fois qu’un seul patient, il sera plus économique d’employer la lampe dite Finsen-Revu
représentée par la figure 2.
Le générateur de lumière est ici une lampe élec- trique à projection de 20 ampères, 33 volts, se ré-
glant elle-même. En égard au point de vue pratique, l’appareil de concentration est plus courts que celui décrit plus haut: la première lentille est une lentille
Finen dont la partie centrale seule est formée de
cristal de roche. La distance de cette lentille aux
pointes des charbons est de 7 centimètres. D’ailleurs,
le principe de concentration est le même que pour
les grands appareils et l’intensité de la lumière obte-
nue est aussi à peu près la même.
De tous côtés à l’étrager on a ces dernières
années, construit une grande quantité de lampes et d’appareils de genres très différents destinés à la
photothérapie, mais par les déterminantions minu-
tieuses auxquelles il a été procédé dans notre labo-
ratoire, il a été constaté qu’aucun d’eux ne donne une lumière qui, au point de vue de la qualité et de la quantité, peut se comparer avec la lumière concetrée obtenue par la méthode de de Finsen. Il est à peine né- cessaire de faire remarquer qu’à la longue, le traite-
ment revient d’autant meilleur marché que la lumière
employée est meilleure et plus forte, parce qu’ainsi on obtient plus vite la guérison définitive.
En ceci, je vise tout spécialment le traitment du
" lupus vulgaris " , car je n’ose contester la possibi- lité de guérir les maladies de la peau plus superfi-
Fig. 3. -- Application du compte
cielles, tout aussi vite et à meilleur compte, par
exemple à l’aide de lumière Il.
Etat de la peau Comme roches et les ont démontré que les bactéries sont
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détruites plus lentement lorsqu’elles sont dans un
entourage privé d’oxygène, que lorsqu’elles sont exposées à l’air atmosphérique, Finsen pensa de
prime abord qu’il serait plus avantageux de provo- quer pendant le traitement une hyperémie de la peau.
Pourtant, au cours d’un de ces essais simples mais décisifs (pli ont caractérise Finsen comme expérimen-
tateur, il reconnut bien yite. que bien au contraire, la peau devait être rendue ischémique, parce que le sang absorbant les rayons, ceux-ci n’aBaient plus d’ac-
tion en profondeur. C’est pourquoi il construisit un
appareil a pression se composant d’un verre de
montre entouré d’un cercle de métal qui, à
l’aide d’élastiques, pouvait être maintenu
presse contre ia peau (ng. p.
Quoique l’eau distillée, contenue dans l’ap- pareil a concentration, retienne la plus grande partie
des rayons infra-rouges qui chauffent si fort, la lu-
mière concentrée dégage pourtant une chaleur telle qu’un thermomètre, dont le récipient noirci est placé
dans le cône de lumière, indique 9-201 Celsius. Cepen-
dant l’effet de la chaleur des rayons sur la peau se laisse neutraliser par la réfrigération de celle-ci, et
c’est pourquoi Finsen a, plus tard, donné aux appa- reils à pression une forme telle qu’ils peuvent en
même lemps servir d’appareils réfrigérants. Dans un
cercle de métal sont fixées deux plaques de cristal de
roche entre lesquelles coule de l’eau froide, Au moyen de ces appareils, on évite toute brûlure de la peau - mais aussi ils doivent adhérer exactement a la place qui doit être soignée.
C’est pourquoi on les a faits de différentes formes :
unis, convexes ou concaves. La figure 4 montre l’une
des formes la plus généralement employée.
La durée des séances à «( l’Institut Finsen", à
Copenhague, est fixée à 1 Iieure 10 minutes - et par- fois il arrive de traiter une seule taelie deux fois a la suite pour arriver à obtenir une action suffisante en
profondeur. Yu la forte réaction de la peau qui est
une conséquence du traitement, on panse la partie à laquelle il a été appliqué avec un onguent indiffé-
rent .
Il est reconnu que le « lupus vulgaire est une des
maladies de la peau qui s’est montrée le plus acces-
sible au traitement Finsen, mais celui-ci s’emploie
Fig. 4 - Compresseur plan il refroidiççement par eau.
aussi avec succès dans une série d’autres maladies de la peau, telles que l’acné, l’alopécie, etc. La méthode
Finsen ofI’re des avantages essentiels en ce que le traitement est sans douleur et qu’il est conservatif à un haut degré, vu que la lumière peut agir à tra-
vers la peau intacte et sans détruire les tissus sains.
Des 1900 patients qui jusqu’ici ont été soignés a
« l’Institut Finsen » à Copenhague, environ 1200 étaient atteints de lupus vulgaire. Mais je ne dirai
rien ici des résultats obtenus, le compte rendu stati- stique dernièrement paru ayant déjà l’ait, dans cette
revue 1, l’oh,jet d’un rapport.
Dr Gunni Busck.
Attaché à l’Institut photothérapique.
de Copenhague.
1. Le Radium, n° 4, 15 odohrr 1904, page 121.
Sur la thérapie par transformation des couleurs
(Sensibilisation-Fluorescence)1
ARMI les radiothérapies 1 un intérêt d’actualité
PARMI les radiothérapies 1 un intérêt d’actualité s’atteche à une branche nouvelle dont nous
sommes redevables aux travaux de Danielsohn,
Dreyer, Halberstadter, Jacobsen, Ledoux-Lebard, leisser, Raab, Tappeiner et Straub.
Si les tissus vivants, exposés a la lumière visible, se
trouvent en contact intime avec certaines substances colorées (acridine. quinine, éosine, érythrosine, etc.),
ils sont le siège d’une vive réaction, même si la lumière
1. Vous l’article du méine auteur. Systématisation des radio- thérapies. dans le numéro précédent du Radium.
employée est dépourvue de rayons bleus et violets, par conséquent sous l’influence des rayons verts, jaunes, oranges, rouges, assez pénétrants, mais, dans les con-
ditions ordinaires, presque inactifs.
Cette action est si intimement liée à la substance colorée qu’en l’injectant profondénlent on provoque des réactions profondes. Ainsi disparait ce pénible
défaut de la thérapie par la lumière visible, que seuls les rayons peu pénétrants se montrent très actifs. Nous 1. Travail du laboratoire radiologique de l’hopttal général de
Vienne.