RELATIVITE RESTREINTE
La th ´eorie de la relativit ´e restreinte repr ´esente le point culminant de la phy- sique classique (non quantique). Elle est n ´ee d’une analyse profonde des notions d’espace et de temps et de la nature m ˆeme de l’interaction.
Ses conclusions sont nombreuses et m ˆeme choquantes :
– le temps est relatif et s’ ´ecoule diff ´eremment dans des syst `emes en mouve- ment l’un par rapport `a l’autre
– la longueur d’un objet n’est pas absolue mais d ´epend de sa vitesse par rapport `a l’observateur
– la vitesse de la lumi `ere est absolue (ind ´ependante du r ´ef ´erentiel) et c’est une vitesse limite des corps dans l’Univers
– les interactions gravitationnelles et ´electromagn ´etiques ne sont pas de vi- tesse infinie, mais se propagent `a la vitesse c
– La plupart des ´equations de la dynamique classique ne sont que des ap-
proximations : la masse et l’ ´energie sont ´equivalentes.
Relativit ´e restreinte- syst `emes inertiels
La th ´eorie de la relativit ´e restreinte d’Einstein traite de la fac¸on dont nous observons diff ´erents ´ev ´enements et corps, en particulier de la fac¸on dont nous d ´ecrivons les ´ev ´enements et le mouvement des corps dans diff ´erents syst `emes de r ´ef ´erence inertiels.
Un syst `eme de r ´ef ´erence est dit inertiel si la premi `ere loi de Newton y est v ´erifi ´ee, c’est- `a-dire si un corps quelconque sur lequel d’autres corps n’exercent aucune force nette y demeure au repos ou dans le m ˆeme ´etat de mouvement rectiligne `a vitesse constante.
La relativit ´e restreinte ne traite que les cas o `u les r ´ef ´erentiels n’acc ´el `erent pas, o `u ils se d ´eplacent `a des vitesses constantes les uns par rapport aux autres.
On dit relativit ´e “restreinte” par rapport `a th ´eorie de la relativit ´e “g ´en ´erale” la-
quelle traite des syst `emes de r ´ef ´erence non inertiels (en acc ´el ´eration, notam-
ment en rotation).
Avant la relativit ´e restreinte
Nous avons vu que les ondes se propagent dans des milieux mat ´eriels (p.e le son). On pensait donc au XIX `eme que la lumi `ere, dont la nature ondu- latoire avait ´et ´e d ´emontr ´ee par Maxwell, se d ´eplac¸ait aussi dans un milieu particulier : l’ ´ether, milieu transparent dans lequel les ondes lumineuses trans- versales peuvent s’ ´etablir, et en m ˆeme temps fluide parfait dans lequel les plan `etes peuvent errer sans effort.
On pensait que l’ ´ether ´etait au repos relativement au soleil. Si tel ´etait le cas, la vitesse de la Terre sur son orbite autour du Soleil (∼ 3 × 10
4m/s) aurait d ˆu produire un changement d’une partie dans 10
4dans la vitesse de la lumi `ere.
En effet on imaginait que la vitesse de la lumi `ere devait varier selon la vitesse de l’ ´ether relativement `a la Terre, tout comme la vitesse d’un bateau varie relativement `a la c ˆote selon que le bateau navigue dans le sens du courant,
`a contre-courant ou ⊥ au courant. Une mesure directe aussi pr ´ecise de la
vitesse de la lumi `ere n’ ´etait pas possible `a cette ´epoque. C’est Michelson et
Morley qui ont conc¸u l’exp ´erience la plus d ´ecisive pour effectuer cette mesure
gr ˆace `a l’interf ´erom `etre.
Composition des vitesses non-relativistes
Un bateau, se d ´eplac¸ant `a 5km/h, traverse un large fleuve qui coule vers le Nord `a 3 km/h. Comparons les temps de parcours pour 2 voyages aller-retour : – vers une ville situ ´ee `a 4 km en aval.
A l’aller, dans le sens du courant, sa vitesse v =5km/h + 3 km/h=8km/h, la dur ´ee sera de 1/2hr. Au retour, contre le courant, v = 5km/h - 3 km/h=2km/h, et la dur ´ee sera de 2hrs. Au total : 2,5 hrs.
– une travers ´ee du fleuve de 4km de large.
Pour compenser le courant, le bateau doit naviguer selon un angle dans le sens contraire du courant de telle sorte que la composante de v vers le sud compense la vitesse du courant. La composante ⊥ au courant vaudra donc : √
5
2− 3
2= 4 km/h, soit un total de 2hrs pour faire l’aller-retour.
La diff ´erence de temps entre les 2 trajets est
due au mouvement de l’eau. Si l’eau ´etait im-
mobile, la diff ´erence de temps serait nulle.
Exp ´erience de Michelson et Morley
Pouvons-nous faire le m ˆeme raisonnement pour mesurer la vitesse, v, du vent d’ ´ether relativement `a la Terre `a l’aide de l’interf ´erom `etre de Michelson ?
• Consid ´erons le faisceau-1, lequel voyage k au vent d’ ´ether. Sur le trajet M
sM
1la vitesse relative de la lumi `ere devrait ˆetre c + v et le temps de par- cours t = L/(c + v). Dans le sens inverse, entre M
1M
s, la lumi `ere voyage contre le vent d’ ´ether, ainsi le temps de parcours devrait ˆetre :L/(c − v). Le temps total pour faire l’aller-retour serait donc : t
1= 2L/c(1 − v
2/c
2)
• Consid ´erons le faisceau-2, lequel voyage ⊥ au vent d’ ´ether. Comme pour le cas du bateau, nous devons trouver que le faisceau fait l’aller-retour `a une vitesse √
c
2− v
2et le temps de parcours est de : t
2=
2Lc
√
1−v2/c2
Au total, le retard du faisceau 1 sur le 2 sera :
∆t = t
1− t
2= 2L
c ( 1
1 − v
2/c
2− 1
r
1 − v
2/c
2)
Si v = 0 → ∆t = 0, les 2 faisceaux re-
tournent `a leur point de d ´epart en phase puis-
qu’ils ´etaient initialement en phase.
Exp ´erience de Michelson et Morley
Si v 6= 0 → ∆t 6= 0, les 2 faisceaux retournent `a leur point de d ´epart d ´ephas ´es. Les franges s’ ´ecartent alors l ´eg `erement des positions qu’elles au- raient si la Terre ´etait immobile. Mais on ne peut pas arr ˆeter la Terre, on ne peut donc pas mesurer directement cet ´ecart.
Michelson et Morley surmont `erent cette difficult ´e en plac¸ant l’interf ´erom `etre sur une plate-forme et en la faisant tourner de 90
◦tout en observant les franges. Cette rotation a pour effet d’interchanger les bras : le faisceau-1 de- vient ⊥ au vent et le faisceau-2 k au vent. Ainsi le faisceau-1 sera en avance sur le 2 de ∆t
0= t
01−t
02. Apr `es rotation, la figure d’interf ´erence est d ´ecal ´ee d’une quantit ´e d ´etermin ´ee par la diff ´erence entre ∆t et ∆t
0. En prenant la distance L diff ´erente pour les 2 faisceaux, soit l
1et l
2, on obtient
∆t − ∆t
0= 2(l
1+ l
2)
c ( 1
1 − v
2/c
2− 1
r
1 − v
2/c
2) ∼ (l
1+ l
2) v
2c
3∼ 2L c β
2approximation que l’on peut faire avec 1/(1 − v
2/c
2) ∼ 1 + v
2/(2c
2) et si β ≡
vc< 1. En effet, ici β =
3×104m/s
3×108
m/s = 10
−4. Ce changement de temps
´equivaut `a un chemin optique suppl ´ementaire.
Exp ´erience de Michelson et Morley
On a vu que toute variation du chemin optique d’une longueur d’onde produit un d ´eplacement d’une frange brillante `a la suivante. Calculons de combien de franges, N , la figure d’interf ´erence est d ´ecal ´ee par cette variation de temps
∆t − ∆t
0∼ 2L c β
2Pour une vitesse orbitale de la Terre v = 3, 0 × 10
4m/s, et des longueurs de bras ∼ 11 m, on obtient une diff ´erence de temps de 7, 0 × 10
−16s.
Cette variation du temps ´equivaut `a un chemin optique, X = 2Lβ
2qui, pour la lumi `ere visible de λ = 5, 5 × 10
−7m, produit un d ´eplacement ´egal `a un certain nombre d’interfranges donn ´e par (voir page 25a-25) :
N = 2Lβ
2λ = 0, 4franges
Ce que Michelson et Morlay auraient pu d ´etecter facilement puisque leur
appareil permettait de d ´etecter un d ´ecalage aussi petit que 0,01 frange.
Contraction de Lorentz-FitzGerald
Ce r ´esultat nul constituait l’une des ´enigmes de la physique `a la fin du XIXeme.
Diff ´erentes explications furent donn ´ees :
– L’ ´ether n’est pas au repos par rapport au Soleil, mais seulement par rapport
`a la Terre
– L’ ´ether est entrain ´e par la Terre de sorte que sa vitesse `a la surface de la Terre est nulle
– En 1892, G. FitzGerald proposa une hypoth `ese pleine d’imagination pour contourner le r ´esultat exp ´erimental de Michelson et Morley. Cette hy- poth `ese alors postul ´ee ad hoc, ´emergera apr `es une d ´ecennie comme une cons ´equence naturelle de la th ´eorie de la relativit ´e restreinte.
Toute longueur (y compris celle du bras de l’interf ´erom `etre) se contracte par un facteur √
1 − β
2dans la direction du mouvement dans l’ ´ether. Ainsi le bras M
sM
1se contracte de telle sorte que L devient L √
1 − β
2et ainsi
∆t = 0.
En fait il n’y a pas de contraction due `a l’ ´ether, mais comme on va le voir il y a
bien contraction des longueurs.
Facteur de Lorentz
On a vu que souvent le rapport sans dimension (
vc) est remplac ´e par β . On remplace aussi le rapport sans dimension de l’inverse de la racine carr ´ee de (1 − β
2) par γ , appel ´e le facteur de Lorentz, soit :
β = v c γ = 1
s
1 −
vc22= 1
√ 1 − β
2β est toujours inf ´erieur `a 1, et γ est lui toujours sup ´erieur `a 1 (pour autant que v ne soit pas nulle). La diff ´erence entre γ et 1 est tr `es faible tant que v < 0.9c.
Mais γ augmente rapidement quand β s’approche de 1.
Facteur de Lorentz : exemple
(a) Un objet se d ´eplace avec une vitesse 0,2000c. D ´eterminer la valeur du facteur γ = 1/ √
1 − β
2. (b) Refaites le calcul pour une vitesse de 0,0020c.
SOLUTION : (a)
β = 0, 2
r1 − β
2= √
1 − 0, 0400 = 0, 9798 γ = 1
0, 9798 = 1, 021 (b) Pour β = 0, 002
β = 0, 002 1 − β
2= 1 − 0, 00000400 = 0, 9999960
r
1 − β
2= 0, 999980 γ = 1
0, 999980 = 1, 000002
Il aurait ´et ´e ici plus malin d’utiliser le d ´eveloppement du bin ˆome avec x = −β
2et n = 1/2. Soit :
(1 + x)
n= 1 + nx + n(n − 1)x
22 + · · ·
Si β est petit, alors x
2et toutes les puissances sup ´erieures seront n ´egligeables. Alors
γ = 1/
r1 − β
2∼ 1 + nx ∼ 1 + 1
2 β
2= 1 + 0, 0000040/2 = 1, 000002
Tableau des vitesses, de β et de γ
Objet Vitesse β(= v/c) γ =
1/ √
1 − β
2Marche humaine 8 km/h 0,000000007 1,000000000
Course 10,0 m/s 0,000000033 1,000000000
son 333 m/s 0,00000111 1,000000000
Avion 980 m/s 0,00000327 1,000000000
Lune autour de la Terre 1000m/s 0,00000333 1,000000000 Vitesse de lib ´eration 11,2 km/s 0,000037 1,000000001
Terre autour du 29,6 km/s 0,000099 1,000000005
`a l’int. de la galaxie 2, 1 × 10
5m/s 0,00070 1,000000245
e
−dans un tube TV 9 × 10
7m/s 0,3 1,05
Muons au CERN 2, 996 × 10
8m/s 0,999 4 28,87
Electrons au LEP 2, 99792458 × 10
8m/s 0,999999999997 400000
Relativit ´e : les deux postulats d’Einstein (1905)
1er Postulat : Principe de relativit ´e
Toutes les lois fondamentales de la phy- sique sont les m ˆemes dans tous les syst `emes de r ´ef ´erence inertiels quelque soit leur vitesse.
Les corps bougent dans un train roulant uniform ´ement ( `a vitesse constante), ou dans un avion de la m ˆeme mani `ere que sur la terre ferme, qu’on marche , qu’on boive une tasse de caf ´e, qu’on joue au ping-pong ou qu’on laisse tomber un stylo sur le plan- cher.
La Terre n’est pas tout `a fait un syst `eme inertiel (puisqu’elle tourne). Elle peut ce- pendant la consid ´erer comme tel pour un cours interval de temps.
2eme Postulat
La vitesse de la lumi `ere
dans le vide est totale-
ment ind ´ependante du
mouvement de la source
qui l’ ´emet. Elle a la m ˆeme
valeur dans toutes les
directions et dans tous les
r ´ef ´erentiels inertiels.
Simultan ´eit ´e et temps
L’une des cons ´equences importantes de la th ´eorie de la relativit ´e est que nous ne pouvons plus consid ´erer le temps comme une quantit ´e absolue.
Deux ´ev ´enements simultan ´es pour un observateur(qui se produisent exac- tement en m ˆeme temps) ne le sont pas n ´ecessairement pour un second observateur se d ´eplac¸ant par rapport au premier.
– Si 2 ´ev ´enements se produisent au m ˆeme point dans l’espace, cela ne pose pas de probl `eme.
– S’ils se produisent en des lieux tr ´es ´eloign ´es, il faut tenir compte du temps mis par la lumi `ere pour atteindre l’observateur.
Un observateur au point O, exacte-
ment `a mi-chemin entre A et B , voit
les impulsions lumineuses quand la
lumi `ere l’atteint. Lorsque les 2 impul-
sions atteignent O en m ˆeme temps, les
2 ´ev ´enements sont simultan ´es.
Dilatation du temps
Soit l’exp ´erience suivante : une impulsion de lumi `ere quitte la source ( ´ev ´enement 1), voyage verticalement, se r ´efl ´echit sur le miroir et est d ´etect ´ee
`a son retour `a la source ( ´ev ´enement 2). On mesure le temps mis par la lumi `ere pour faire l’aller-retour. La figure (a) repr ´esente le point de vue d’un observa- teur voyageant dans un vaisseau spatial `a une grande vitesse constante, v, et (b) celui d’un observateur sur la Terre.
– (a) Les 2 ´ev ´enements ont lieu au m ˆeme point pour le cosmonaute : ∆t
o=
2Dc– (b) L’observateur au sol voit le signal lu- mineux parcourir un chemin triangulaire car le vaisseau bouge. Pour lui, les 2
´ev ´enements n’ont pas lieu au m ˆeme en- droit dans son syst `eme de r ´ef ´erence.
Pour mesurer l’intervalle de temps, il a be- soin de 2 chronom `etres synchronis ´es C
1et C
2, un par ´ev ´enement.
La lumi `ere a parcouru toujours `a la vitesse c la distance 2L, ainsi :
∆t = 2L
c = 2 c
v u u u u
t
D
2+ ( 1
2 v∆t)
2= 2 c
v u u u u t
( 1
2 c∆t
o)
2+ ( 1
2 v∆t)
2)
Dilatation du temps
Apr `es simplification, on trouve :
c ∆t =
r(c∆t
o)
2+ (v∆t)
2et finalement :
∆t = ∆t
or
1 − (v/c)
2= γ ∆t
oOn a toujours γ ≥ 1, ainsi ∆t ≥ ∆t
o. Les horloges en mouvement avancent plus lentement que les horloges au repos : le temps s’ ´ecoule plus lentement dans un syst `eme de r ´ef ´erence en mouvement relativement au n ˆotre. Ce ralen- tissement du temps, appel ´e dilatation temporelle, est un tr `es petit effet dans le cas des vitesses ordinaires. Une horloge `a bord d’un avion commercial vo- lant `a sa vitesse de croisi `ere pendant ∼ 700000ans ne perd qu’une seconde par rapport `a la m ˆeme horloge au sol.
Quand deux ´ev ´enements se produisent au m ˆeme endroit dans un r ´ef ´erentiel
inertiel, l’intervalle de temps, ∆t, qui les s ´epare, mesur ´e dans ce r ´ef ´erentiel,
est appel ´e intervalle de temps propre. Une mesure du m ˆeme intervalle de
Confirmations exp ´erimentales de la dilatation du temps
Echelles microscopiques
Les muons µ sont des sortes d’ ´electrons lourds. Ils sont instables et se d ´esint `egrent en ´electrons et neutrinos : leur dur ´ee de vie moyenne au repos est ∆t
o= 2, 2 × 10
−6s. C’est seulement dans le syst `eme de r ´ef ´erence du muon au repos que les deux ´ev ´enements (naissance et d ´esint ´egration) se produisent au m ˆeme point dans l’espace. Des exp ´eriences pr ´ecises ont montr ´ees que quand le µ voyage `a grande vitesse, sa dur ´ee de vie augmente conform ´ement aux pr ´edictions de la formule de dilatation du temps.
Si un µ voyage `a la vitesse de v = 0, 9c = 2, 7 × 10
8m/s relativement au laboratoire, il aura une dur ´ee de vie moyenne de :
∆t = γ ∆t
o= 2, 2 × 10
−6s
1 −
0,81cc2 2= 2, 2 × 10
−6√ 0, 19 = 5, 05 × 10
−6s et il peut parcourir une distance :
d = v∆t = β c γ ∆t
o= (2, 7 × 10
8m/s)(5, 05 × 10
−6s) = 1363m
Ceci explique pourquoi les muons cr ´e ´es dans la haute atmosph `ere arrivent quand m ˆeme `a traverser les 15 km d’atmosph `ere : si β = v/c = 0.999, γ =
= 49µs et 8km.
Confirmations exp ´erimentales de la dilatation du temps
Echelles macroscopiques
En 1971 quatres horloges atomiques extr `emement pr ´ecises ont ´et ´e em- barqu ´ees pour deux tours du Monde `a bord d’avions commerciaux et com- par ´ees aux horloges de l’Observatoire de la Marine am ´ericaine avant et apr `es le voyage. A cause de la rotation de la Terre, on les a fait voyager une fois vers l’Est et une fois vers l’Ouest. Comme la vitesse des avions (10
3km/h) est beaucoup plus petite que c, la pr ´ecision des horloges devait ˆetre ∼ 10
−9s pour d ´etecter l’effet de dilatation du temps.
Les choses ´etaient encore compliqu ´ees par la gravit ´e terrestre qui affecte le d ´ecalage d’apr `es la loi de la relativit ´e g ´en ´erale : les horloges doivent l ´eg `erement avancer `a cause de la d ´ecroissance du potentiel gravitationnel avec l’altitude. Cet effet se superpose au retard des horloges d ˆu `a la vitesse comme le dit la relativit ´e restreinte.
Th ´eoriquement l’horloge se d ´eplac¸ant vers l’Est devrait retarder de 40 ± 23ns
tandis que celle se d ´eplac¸ant vers l’Ouest devrait avancer de 275 ± 21 ns. On
a trouv ´e effectivement que le retard des horloges vers l’Est ´etait de 59 ± 10ns
et l’avance vers l’Ouest ´etait de 273 ± 7ns en accord remarquable avec la
Contraction des longueurs
Si vous voulez mesurer la longueur d’une r `egle qui est au repos par rapport
`a vous, vous pouvez noter les positions des 2 extr ´emit ´es et effectuer la sous- traction. Si la r `egle bouge, vous devez noter les positions des 2 extr ´emit ´es simultan ´ement, sinon votre mesure ne peut ˆetre appel ´ee longueur.
Consid ´erons 2 observateurs, Sally assise dans un train passant dans une gare et Sam sur le quai de cette gare. Ils veulent mesurer la longueur du quai.
• Sam mesure la longueur du quai avec un m ˆetre L, et note que Sally met un temps ∆t = L/v pour parcourir le quai. Or ∆t n’est pas un temps propre, car les 2 ´ev ´enements qui le d ´efinissent ont lieu `a 2 endroits diff ´erents.
• Pour Sally, c’est le quai qui bouge. Pour elle, les 2 ´ev ´enements mesur ´es par Sam ont lieu au m ˆeme endroit dans son r ´ef ´erentiel. Elle peut les mesurer avec un seul chronom `etre et L
o= v∆t
o. En consid ´erant ces 2 mesures, on trouve
L
L
o= v∆t
v∆t
o= 1
γ et L = L
o/γ
Il y a donc contraction des longueurs. La longueur L
od’un objet mesur ´e
dans son r ´ef ´erentiel propre est sa longueur propre. Une mesure de la lon-
gueur dans tout autre r ´ef ´erentiel en mouvement parall `ele `a cette longueur est
toujours inf ´erieure `a la longueur propre. Ceci ne s’applique que dans la direc-
Contraction des longueurs : Exemple
La galaxie la plus proche `a la n ˆotre est une galaxie de forme diffuse appel ´ee Nuage de Magellan `a environ 1, 7 × 10
5a-l. En supposant qu’on puisse atteindre une vitesse de 0,99999c en un temps tr `es court, combien de temps prendrait le voyage ? Jusqu’ `a pr ´esent, la plus grande vitesse atteinte par un humain est seulement d’environ 0, 000037c (sonde Appolo).
SOLUTION : le voyageur voit une distance Terre- ´etoile contract ´ee L
or1 − v
2/c
2qu’il doit parcourir `a une vitesse v = 0, 99999c. Le temps propre est donc :
∆t
o= L
or1 − v
2/c
2v = (1, 7 × 10
5a-l)(4, 47212 × 10
−3)
0, 99999c = 760 ans
Il semble donc impossible d’atteindre une autre galaxie avec notre pr ´esente
technologie.
Le “paradoxe” des jumeaux
Soit des jumeaux dont l’un reste sur Terre et l’autre part faire un long tra- jet aller-retour dans l’espace `a une vitesse de croisi `ere v = 0, 9998c(γ = 50, 00) jusqu’ `a une ´etoile distante de L
o= 50 ann ´ees-lumi `ere.
Pour celui rest ´e sur la Terre, le temps mesur ´e est : ∆t = 2L
o/v = 100ans.
Pour celui dans la fus ´ee, la distance Terre- ´etoile est de L
or1 − v
2/c
2et son temps total de voyage sera : ∆t
o=
2Lvo√
1 − β
2= ∆t √
1 − β
2= ∆t/γ = 2ans. Ainsi celui rest ´e `a Terre voit son jumeau voyager pendant 100 ans, mais celui dans la fus ´ee n’a vieilli que de 2 ans : tel est le point de vue de celui rest ´e sur la Terre.
Mais quel est le point de vue du jumeau astronaute ? Il peut aussi faire le rai- sonnement que la Terre s’ ´eloigne `a grande vitesse, le temps s’y ´ecoule plus lentement et le jumeau rest ´e `a Terre vieillit plus lentement. Ils ne peuvent avoir tous deux raison ! ! ! Ceci est le “paradoxe”.
La relativit ´e restreinte ne s’applique qu’aux syst `emes inertiels. Or l’astronaute
subit des acc ´el ´erations/d ´ec ´el ´erations durant son voyage. Dans ce cas, les
lois de la relativit ´e restreinte ne s’applique pas et la sym ´etrie entre l’astro-
naute et celui qui est rest ´e `a Terre ne s’applique pas. Il faut utiliser la relati-
vit ´e g ´en ´erale, avec pour r ´esultat que le temps ralentit dans les syst `emes de
Composition relativiste des vitesses
En m ´ecanique classique, les vitesses s’ajoutent vectoriellement. Prenons le cas simple de 2 r ´ef ´erentiels d’inertie S et S
0tels que S
0se d ´eplace par rapport `a S dans un mouvement de translation le long des x posi- tifs avec une vitesse ~ v
O0O. La vitesse d’un point P par rapport `a O est :
~ v
P O= ~ v
P O0+ v
O0OCeci ne peut ˆetre valable en relativit ´e res- treinte car, si P est un photon, on doit avoir en vertu du 2eme postulat, v
P O= v
P O0= c.
La formule relativiste correcte est : v
P O= v
P O0+ v
O0O1 +
vP O0c·v2 O0OLes 2 formules ne diff `erent que par le terme
(v
P O0· v
O0O/c
2). Si, soit v
O0Oc ou v
P O0c, on retrouve la loi de la m ´ecanique classique.
Composition relativiste des vitesses
• Trouvons la vitesse de la lumi `ere ´emise par une source en mouvement. L’ob- servateur O
0se d ´eplace `a une vitesse v
O0Opar rapport `a O dans la direction des x positifs. Il envoie un faisceau de photons dans la direction des x positifs
`a la vitesse v
P O0= c. Calculons v
P Orelativement `a O : v
P O= v
P O0+ v
O0O1 +
vP O0c·v2 O0O= c + v
O0O1 +
c·vcO20O= c(c + v
O0O)
c + v
O0O= c
Quelque soit v
O0O, chaque observateur trouve que la vitesse de la lumi `ere vaut c. • Le vaisseau spatial (S
0) ´emet un signal lumi-
neux en s’ ´eloignant de la Terre (S ) `a la vitesse v
O0O= 0, 5c. Un voyageur `a bord trouve que le signal a une vitesse −c. La vitesse du si- gnal par rapport `a la Terre (S ) est :
v
P O= −c + 0, 5c
1 +
(−c)(0,5c)c2= −c
La lumi `ere nous arrive donc `a la vitesse c,
bien qu’elle soit ´emise par une source qui
Addition des vitesses : exemple
Deux galaxies, align ´ees avec la Terre, s’ ´eloignent de celle-ci dans des di- rections oppos ´ees, chacune avec une vitesse de 0,75 c. A quelle vitesse se d ´eplacent-elles l’une par rapport `a l’autre ?
SOLUTION : Nous avons 3 corps en mouvement. S est le r ´ef ´erentiel d’une des galaxies et S
0est celui de la Terre.
Soit P l’autre galaxie. S
0se d ´eplace vers la droite par rapport `a S avec une vitesse v
O0O= 0, 75c et P se d ´eplace vers la droite par rapport `a S
0avec une vitesse v
P O0= 0, 75c. La vitesse de P par rapport `a S est donn ´ee par :
v
P O= v
P O0+ v
O0O1 +
vP O0c·v2O0O= 0, 75c + 0, 75c 1 +
(0,75c)(0,75c)c2
= 0, 96c
La quantit ´e de mouvement relativiste
La dynamique classique s’est d ´evelopp ´ee avec comme principes fondamen- taux la conservation de la quantit ´e de mouvement et de l’ ´energie. Einstein fut guid ´e par les m ˆemes principes. Nous avons vu que la vitesse d’un objet relativement `a diff ´erents r ´ef ´erentiels d’inertie doit ˆetre trait ´ee de fac¸on relati- viste, il n’est donc pas ´etonnant que les notions de quantit ´e de mouvement et d’ ´energie doivent ˆetre reformul ´ees. La quantit ´e de mouvement relativiste d’une particule devient :
~
p = γ m ~ v = 1
r
1 − v
2/c
2m~ v
p
mc = v/c
r
1 − v
2/c
2= β γ
Pour de petite vitesse, on retrouve bien la
d ´efinition classique p ~ = m~ v. La quantit ´e de
mouvement relativiste tend vers ∞ quand
v → c. La loi de conservation de la
quantit ´e de mouvement demeure valide
dans la th ´eorie relativiste.
La vitesse limite
Une cons ´equence fondamentale de la th ´eorie de la relativit ´e est l’impossi- bilit ´e pour un corps massif d’acqu ´erir ou de d ´epasser la vitesse de la lumi `ere. Regardons ce que nous dit l’ ´equation de la quantit ´e de mouvement :
~
p = γm ~ v = m ~ v
r
1 − v
2/c
2Plus un corps acc ´el `ere et plus sa vitesse est grande, plus sa quantit ´e de mouvement augmente. En fait, si v ´etait ´egale `a c, le d ´enominateur serait nul et la quantit ´e de mouvement infinie → pour acc ´el ´erer un corps jusqu’ `a une vitesse v = c, il faudrait une ´energie infinie.
Si v > c, au d ´enominateur il faudrait prendre la racine carr ´ee d’un nombre
n ´egatif, soit un nombre imaginaire : les longueurs, les masses et les intervalles
de temps ne seraient pas r ´eels. Les corps ordinaires ne peuvent donc pas
d ´epasser la vitesse de la lumi `ere.
Energie relativiste
Calculons le travail effectu ´e par une force pour changer la vitesse du corps.
Dans un mouvement parall `ele `a l’axe des x, le travail n ´ecessaire pour aug- menter la vitesse d’une particule de 0 `a v est :
W =
ZifF dx =
Zifdp
dt dx =
Zifdp
dt vdt =
Zifv dp
avec i et f ´etats initial (v = 0) et final (v = v). Comme d(pv) = p dv + v dp, nous obtenons :
W =
Zifd(pv) −
Zifpdv = pv |
fi−
Zifγ mv dv = γ m v
2|
vo−
Zovmv
r
1 − v
2/c
2dv L’int ´egration du 2eme terme est facile puisque
d
dv
(
r1 − v
2/c
2) = −(v/c
2)/
r1 − v
2/c
2. On obtient finalement W = γm c
2− mc
2En vertu du th ´eor `eme de l’ ´energie cin ´etique, le travail r ´ealis ´e doit ˆetre ´egal `a l’ ´energie cin ´etique finale puisque la particule s’est mise `a acc ´el ´erer `a partir de l’ ´etat de repos. Ainsi
E
C= γ m c
2− m c
2= (γ − 1) m c
2E o = mc 2 : la masse et l’ ´energie
Nous pouvons r ´e ´ecrire l’eq.pr ´ec ´edente sous la forme : γmc
2= E
C+ m c
2Le terme de gauche est l’ ´energie totale (E = γ m c
2) et le 2 `eme terme `a droite est l’ ´energie au repos E
o= mc
2. Ce qu’on ´ecrit :
E = E
C+ E
oSi le corps est au repos (γ = 1), l’ ´energie cin ´etique est nulle et l’ ´energie totale est ´egale `a l’ ´energie au repos : E
o= m c
2. La masse peut ˆetre transform ´ee en ´energie, et vice-versa ; on a un concept unifi ´e :masse- ´energie
1kg ⇐⇒ 8, 987 × 10
16J 1kg ⇐⇒ 5, 609 × 10
29MeV
En physique moderne, la masse est souvent ex- prim ´ee en MeV/c
2(i.e million electron volts divis ´e par c
2) ;
1 MeV/c
2= 1, 782663 × 10
−30kg
Energie cin ´etique relativiste : Exemple
L’ ´electron a une ´energie au repos de 0,511 MeV. D ´eterminez l’ ´energie totale et l’ ´energie cin ´etique d’un ´electron qui se d ´eplace `a la vitesse de 0,900c ? Donnez les r ´eponses en MeV.
SOLUTION : Comme l’ ´energie totale E = γmc
2, on calcule d’abord γ :
γ = 1
r
1 − v
2/c
2= 1
r
1 − (0, 900)
2= 2, 29 Comme E
o= mc
2= 0, 511MeV, l’ ´energie totale
vaut :
E = γ m c
2= 2, 29(0, 511MeV) = 1, 17MeV L’ ´energie cin ´etique vaut alors :
E
C= E − E
o= 1, 172MeV − 0, 511MeV
= 0, 661MeV
E
Caugmente jusqu’ `a de tr `es grandes valeurs alors que la vitesse n’aug-
mente pas de mani `ere appr ´eciable.
Energie relativiste
Masses et ´energies au repos de quelques particules et atomes. Un deuton, aussi appel ´e deut ´eron, est le noyau du deut ´erium (idem pour triton-tritium).
Objet Masse Energie au repos
(kg) (MeV)
Photon 0 0
Neutrino (ν ) tr `es faible tr `es faible Electron (ou positron) 9, 1093897 × 10
−310,510 999
Proton 1, 6726231 × 10
−27938,272
Neutron 1, 674929 × 10
−27939,566
Muon (µ) 1, 88354 × 10
−28105,659
Pion charg ´e (π
±) 2, 4165 × 10
−28125,56
Deut ´eron (D) 3, 343584 × 10
−271875,612
Triton (
31H) 5, 0073657 × 10
−272808,920
Alpha (α) (Noyau
42He) 6, 64472 × 10
−273727,41
Atome d’hydrog `ene (
11H) 1, 673534 × 10
−27938,783
Atome de deut ´erium (
21H) 3, 344497 × 10
−271876,12
Atome de tritium (
31H) 5, 008270 × 10
−272809,43
Atome d’h ´elium-3 (
3He) 5, 008237 × 10
−272809,41
Energie relativiste
Au chapitre 6, nous avons parl ´e de la conservation de l’ ´energie m ´ecanique et dans le chapitre 14, nous avons g ´en ´eralis ´e cela pour inclure l’ ´energie ther- mique. Le r ´esultat est la premi `ere loi de la Thermodynamique. Nous arrivons maintenant `a la g ´en ´eralisation de ce principe de la conservation de l’ ´energie : L’ ´energie totale d’un syst `eme isol ´e reste toujours constante, bien qu’elle puisse se transformer partiellement ou totalement d’une forme en une autre.
Une masse d’un seul gramme de mati `ere est
´equivalente `a 9 × 10
13J, ce qui repr ´esente as- sez d’ ´energie pour chauffer 200 000 000 kg d’eau de 0
◦`a 100
◦C, soit l’ ´equivalent de la puissance maxi- mum d’un gros barrage hydro ´electrique d ´ebitant pendant 24hrs (25 millions de KWh).
Processus fournissant
l’ ´energie ∆E = ∆(mc
2) ∆m/m
Chimique ∼ 1, 5 × 10
−8% Fission nucl ´eaire ∼ 0, 1 %
Fusion Nucl ´eaire ∼ 0, 6 % Annihilation e
+-e
−100 % D ´esint ´egration du π
o100 %
en 2 photons
Variation relative de la masse pour
diff ´erents processus. Il n’est pas toujours
possible de convertir compl `etement la
masse en ´energie.
Energie relativiste
L’ ´energie totale peut ˆetre ´ecrite en fonction de la quantit ´e de mouvement p sans r ´ef ´erence explicite `a la vitesse v, ce qui permet d’expliquer certaines propri ´et ´es du photon. En ´elevant au carr ´e les 2 membres de la relation E = γmc
2, on obtient :
E
2= γ
2m
2c
2(c
2+ v
2− v
2) = γ
2m
2c
2(c
2− v
2) + γ
2m
2c
2v
2En substituant l’expression de γ dans le 1er
terme, nous trouvons
E
2= m
2c
2(c
2− v
2)
(1 − v
2/c
2) + γ
2m
2c
2v
2= m
2c
4+ γ
2m
2c
2v
2Utilisant maintenant la relation p = γmv, E
2= m
2c
4+ p
2c
2Si m = 0, alors E = pc. D’apr `es la relation E = γmc
2, E/γ = mc
2= 0.
Comme E n’est pas nulle, c’est 1/γ =
r1 − v
2/c
2qui est nul, ce qui implique
que v = c.
Energie relativiste : exemple
Un proton de masse 938,3 MeV/c
2est acc ´el ´er ´e sous une diff ´erence de po- tentiel de 202,0 MV ; il acquiert alors une ´energie cin ´etique de 202,0 MeV.
D ´eterminez son ´energie totale (en MeV) et sa quantit ´e de mouvement (en MeV/c). Quelle est alors sa vitesse ?
SOLUTION :
E = E
C+ E
o= E
C+ mc
2= 202, 0MeV + (938, 3MeV/c
2)c
2= 1140MeV La quantit ´e de mouvement p est donn ´ee par :
p =
r
E
2− E
o2c = 647, 5MeV/c
Pour trouver la vitesse, nous utilisons le fait que E = γmc
2= γE
o= E
o/
r1 − (v/c)
2. Alors
v = c
v u u u u u
t
1 − E
o2E
2= c
v u u u u
t
1 − ( 938, 3
1140 )
2= 0, 5683 c
Energie relativiste : Exemple
Un pion neutre π
ode masse m = 2, 4 × 10
−28kg ou 135 MeV, voyage `a la vitesse v = 0, 80c = 2, 4 × 10
8m/s. (a) Quelle est son ´energie cin ´etique ? Comparer votre r ´esultat `a celui obtenu au moyen d’un calcul classique. (b) Le pion neutre est instable et se d ´esint `egre en 2 photons. S’il est au repos les 2 photons ont des directions oppos ´ees, d ´eterminez alors l’ ´energie et la quantit ´e de mouvement de chaque photon.
SOLUTION : (a) L’ ´energie cin ´etique est donn ´ee par : E
C= (γ − 1) mc
2. Calculons γ :
γ = 1
r
(1 − β
2) = 1
r
(1 − 0, 80
2) = 1, 66666
E
C= (γ − 1)mc
2= (1, 6666 − 1)(2, 4 × 10
−28kg)(3 × 10
8m/s)
2= 1, 4 × 10
−11J
Un calcul classique aurait donn ´e : E
C= 1
2 mv
2= 1
2 (2, 4 × 10
−28kg)(2, 4 × 10
8m/s)
2= 6, 9 × 10
−12J
Energie relativiste :Exemple (suite)
(b) Comme le pion se d ´esint `egre au repos, sa quantit ´e de mouvement est nulle, p = 0. Les quantit ´es de mouvement des 2 photons sont donc oppos ´ees.
L’ ´energie totale des 2 photons (2E) doit ˆetre ´egale `a celle du pion, soit 135 MeV=2E .
L’ ´energie de chaque photon est donc moiti ´e, soit E = 67, 5MeV. Pour des particules sans masse comme les photons (donc v ≡ c), on d ´eduit la quantit ´e de mouvement, p :
p = E
c = 67, 5MeV/c
Energie relativiste :Exemple
Il y a plusieurs r ´eactions de fusion qui convertissent la masse en ´energie pour alimenter les ´etoiles et les bombes thermonucl ´eaires ( `a hydrog `ene). Dans l’un de ces processus, 2 noyaux d’hydrog `ene lourd (deut ´erium) fusionnent en- semble et produisent un noyau d’hydrog `ene encore plus lourd (tritium), un noyau ordinaire d’hydrog `ene (proton) et communique de l’ ´energie cin ´etique
`a ces noyaux. On ´ecrit habituellement une telle r ´eaction en consid ´erant les atomes neutres (ce qui revient `a n ´egliger la petite ´energie de liaison des
´electrons `a chaque atome, qui est de l’ordre de 10 eV. On ´ecrit donc :
2
1