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A propos de travaux récents sur la néolithisation de l'Europe de l'Ouest

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A propos de travaux récents sur la néolithisation de l'Europe de l'Ouest

GALLAY, Alain

Abstract

Trois colloques sur la néolithisation de l'Europe de l'Ouest se sont tenus, en 1988, respectivement à Strasbourg, Liège et Brescia. Cet article se propose de dresser un bilan général des contributions présentées et de cerner les problèmes soulevés par une nouvelle compréhension du phénomène. Le scénario jusqu'alors accepté opposait un courant de néolithisation danubien par colonisation à un courant méditerranéen reposant sur des processus d'acculturation. Cette opposition perd actuellement de sa netteté. D'une manière générale, des mouvements de colonisation semblent avoir existé dans les deux régions, et se sont déroulés au sein de populations mésolithiques qui ne présentent aucune tendance propre à la néolithisation. De nombreuses interactions sont par contre décelables entre chasseurs et nouveaux arrivants au sein d'un environnement naturel encore peu transformé par les nouvelles techniques de production. La période des contacts semble avoir été localement très courte (3 à 7 siècles), même si, à l'échelle de l'Europe, ce phénomène s'inscrit dans une tranche globale de près de [...]

GALLAY, Alain. A propos de travaux récents sur la néolithisation de l'Europe de l'Ouest. In:

Voruz, Jean-Louis. Chronologies néolithiques: de 6000 à 2000 avant notre ère dans le Bassin rhodanien . Ambérieu-en-Bugey : Ed. de la Société préhistorique rhodanienne, 1995. p.

17-25

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:99880

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DE L'EUROPE DE L'OUEST

par

ALAIN

GALLA y

Mots clés : Europe de l'Ouest, épistémologie, modèles, peuplement, néolithisation, colonisation, acculturation, assimilation, Mésolithique, Néolithique ancien.

Résumé : Trois colloques sur la néolithisation de l'Europe de l'Ouest se sont tenus, en 1988, respectivement à Strasbourg, Liège et Brescia. Cet article se propose de dresser un bilan général des contributions présentées et de cerner les problèmes soulevés par une nouvelle compréhension du phénomène. Le scénario jusqu'alors accepté opposait un courant de néolithisation danubien par colonisation à un courant méditerranéen reposant sur des processus d'acculturation.

Cette opposition perd actuellement de sa netteté. D'une manière générale, des mouvements de colonisation semblent avoir existé dans les deux régions, et se sont déroulés au sein de populations mésolithiques qui ne présentent aucune tendance propre à la néolithisation. De nombreuses interactions sont par contre décelables entre chasseurs et nouveaux arrivants au sein d'un environnement naturel encore peu transformé par les nouvelles techniques de production. La période des contacts semble avoir été localement très courte (3 à 7 siècles), même si, à l'échelle de l'Europe, ce phénomène s'inscrit dans une tranche globale de près de deux millénaires. D'une manière générale les deux courants de néolithisation ont été très précocement au contact l'un de l'autre du fait du grand pouvoir expansif des composantes méditerranéennes. On peut admettre dans cette perspective l'existence d'importants processus d'acculturation des chasseurs se situant dans la zone de contact des deux courants de colonisation, soit sur un axe Bretagne, Bassin parisien, Jura, Plaine du Pô, Côte dalmate.Ce bilan permet d'aborder trois problèmes : la signification du terme néolithisation, la typologie des sociétés impliquées dans ce processus, la part relative des populations locales et étrangères dans la composition démographique de l'Europe protohistorique. La résolution de ces questions dépend de la mise en place d'un nouveau scénario historique basé sur une échelle chronologique établie en datations Cl4 calibrées et sur une meilleure évaluation de la signification des ruptures constatées au niveau de l'évolution des industries lithiques.

E

N 1988, trois colloques sur lanéolithisation de l'Europe se tenaient successivement à Strasbourg, à Brescia et à Liège. La publication des actes de ces rencontres vient de s'achever. La somme des connaissances réunies est consi­

dérable et renouvelle fondamentalement notre compréhension de la néolithisation du continent, aussi avons-nous jugé utile de présenter le compte rendu circonstancié de ces travaux et d'en discuter les orientations et les résultats. Il s'agit de:

1. Mésolithique et néolithisation en France et dans les régions limitrophes. Actes du 113e congrès des sociétés savantes, commis­

sion de Pré- et Protohistoire. Strasbourg, 5 - 9 avril 1988. Paris, éd. Comité des travaux historiques et scientifiques, 1991. 492 p., fig., tabl., cartes, bibliographies : 30 communications.

2. Rubané et Cardial. (CAHEN Daniel et OTTE Marcel, dir.) Actes du colloque de Liège, novembre 1988. Liège, éd. Service de Préhistoire de l'Université (Études et recherches archéologi­

ques de l'Université de Liège 39), 1990. 464 p., fig., tabl., cartes, bibliographies : 33 communications.

3. The neolithisation of the Alpine region. (BIAGI Paolo, dir.) International round table. Brescia, 29 April - 1 May 1988.

Brescia, éd. Museo ci vico di scienze naturali di Brescia (Monografie

di « Natura Bresciana » 13), 1990. 235 p., fig., tabl., cartes, bibliographies : 18 communications 1

Les trois rencontres ne témoignent pas des mêmes orientations mais se complètent de manière à fournir une vue équilibrée des modalités d'apparition des sociétés agricoles en Europe de l'Ouest.

1. Strasbourg est centré sur la France, la Belgique et la Suisse, et apporte le point de vue des mésolithiciens. Au-delà de la des­

cription de l' évolution des industries lithiques, le colloque concerne essentiellement le problème du rôle joué par les sociétés de chasseurs-cueilleurs dans l'apparition du Néolithique.

2. Liège aborde le problème de l'influence du courant de néolithisation de la Méditerranée - représenté par la civilisation de la Céramique cardiale-sur le courant denéolithisation danubien, notamment sur la civilisation de la Céramique rubanée. Il déve­

loppe l'idée que le Mésolithique final pourrait être, en un sens, déjà un Néolithique très précoce. Des données consacrées aux Balkans, à l'Italie, à la péninsule Ibérique et aux îles britanniques enrichissent un débat essentiellement consacré à la France et à la Belgique.

3. Enfin Brescia réunit des travaux pour la plupart italiens et suisses et développe une réflexion orientée sur la néolithisation de la plaine du Pô et le problème du premier Néolithique des Alpes centrales.

1. Les références aux auteurs des communications contenues dans ces trois colloques sont précédées des numéros 1- pour le colloque de Strasbourg, 2- pour celui de Liège et 3- pour celui de Brescia. Une bibliographie complémentaire est donnée en fin d'article.

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Alain GALLAY

1. INTRODUCTION

Une première réflexion peut être proposée sur le plan métho­

dologique. On décèle, en effet, trois tendances épistémologiques qui nous paraissent très représentatives des orientations de la recherche néolithique européenne actuelle. La première concerne essentiellement des chercheurs de l'Europe de l'Est, peu représentés dans ces réunions. Les constructions proposées sont essentiellement des essais de périodisation des données culturelles, qui restent très pauvres en contenu interprétatif, même dans la perspective d'une

« histoire des peuples » (2-Kalmar, 2 -Lazarovici). La seconde est très représentative des chercheurs anglophones. Elle consiste à développer, dans une perspective hypothético-déductive, des modèles « anthropologiques » censés rendre compte des phé­

nomènes du passé. La liaison que l'on peut établir entre ces modèles et la réalité des faits archéologiques n'est malheureuse­

ment pas toujours de la plus limpide des évidences (2 -Whittle, 3- Clark). Nous avons nous-mêmes parfois succombé à cette tentation intellectuelle (3- Gallay). La troisième réunit la majorité des travaux et concerne des contributions françaises, belges et italien­

nes. La démarche est essentiellement empirique. Elle se prolonge heureusement, au-delà de la présentation des documents bruts, par des interprétations, d'ordre historique ou fonctionnel (techniques, économiques, sociales, etc.), qui font tout l'intérêt du débat, mais qui gagneraient peut-être parfois à être mieux explicitées et confrontées aux acquis de l'ethnologie. C'est dans cette dernière perspective que nous placerons la présente discussion.

Les néolithiciens nous avaient habitués à une vision simple et confortable de la néolithisation de l'Europe à partir du Proche­

Orient. Au nord, le long del' axe danubien, les paysans néolithiques de la civilisation de la Céramique rubanée avaient progressivement colonisé les zones loessiques négligées par les populations locales de chasseurs-cueilleurs en développant, des Balkans à la côte atlantique, un front pionnier homogène et dynamique.

En Méditerranée, au contraire, les composantes du Néolithique, agriculture, élevage, céramique, avaient diffusé progressivement et parfois indépendamment les unes des autres, au sein même des populations mésolithiques locales. Le Néolithique de la Céra­

mique cardiale pouvait se concevoir comme le résultat d'un processus d'acculturation, sans apport important de populations étrangères. Ces deux « courants » restaient totalement étrangers l'un à l'autre, puisqu'il fallait attendre plusieurs siècles, et leNéolithiquedit « moyen », pour voiries descendants des premiers néolithiques danubiens et méditerranéens se rencontrer pour faire, déjà à cette époque, l'unité de l'Europe agricole.

Les trois volumes précités témoignent du caractère radical des remises en question de ce trop simple modèle historique. L' oppo­

sition postulée entre courant méditerranéen et courant danubien perd en effet sa netteté sous la pression des découvertes, et nous pouvons considérer aujourd'hui que la néolithisation s'est conformée à des processus étonnamment comparables sur tout l'ensemble de l'Europe. Aussi est-il justifié de proposer ici une présentation commune des acquis les plus récents en réunissant les données propres aux deux grands courants du Néolithique ancien. A tout prendre ces derniers possèdent de très nombreuses caractéristiques communes. De plus, l'isolement des deux zones géographiques n'était que le reflet d'une illusion. Dès l'origine, de nombreuses

interactions sont en effet décelables au travers de multiples indices de contacts. Toutes les datations seront données ici en années solaires calibrées.

2. LE POIDS DU SUBSTRAT MÉSOLITHIQUE

L'évolution des chasseurs-cueilleurs du Mésolithique récent doit être prise en considération dans notre compréhension de la néolithisation. Plusieurs paramètres paraissent importants.

Croissance démographique

La fin du Mésolithique est marquée par une croissance démographique certaine des populations locales (1- Rozoy, 2- Gob). Si les groupes paraissent plus restreints, ils sont incontestablement plus nombreux (1- Rozoy).

Interactions nombreuses

La rapidité de diffusion de certaines techniques de travail de la pierre et de certains types d'outils (trapèzes, lames Montbani) témoigne des très nombreuses interactions liant, de proche en proche, à travers toute l'Europe, ces diverses popula­

tions (1- Rozoy). Cette situation pourrait expliquer la diffusion très rapide de certains traits néolithiques isolés au sein des popu­

lations de chasseurs. Cette récepti vitépotentielleparaîtun paramètre important de la compréhension de la néolithisation.

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Réaménagements économiques dus à la densification de la forêt atlantique

Le développement de la forêt atlantique semble avoir contraint les populations de chasseurs à modifier leurs stra­

tégies de subsistance en concentrant leurs territoires de prédation dans les zones les moins boisées. Dans les Alpes italiennes, et sauf exception (Laghetti del Crestoso vers 5600 av. J.-C., 3- Baroni et alù), les territoires de chasse d'altitude, en cours de boisement, sont abandonnés (3 - Broglio et Lanziger). Cette préférence pour les territoires les plus ouverts est confirmée dans les Alpes françaises du Dauphiné et du Vercors, où l'on assiste à une montée progressive des chasseurs épipaléolithiques et mésolithiques en altitude, parallèlement au développement du couvert forestier dans les parties les plus basses. Les camps d'altitude sont par contre désertés vers 5900 av. J.-C., sept siècles avant l'apparition des premiers signes de néolithisation (1- Bintz). En Bretagne, les chasseurs du Mésolithique final se concentrent sur les côtes, où se développera par la suite le premier Néolithique, et semblent déserter les zones forestières de l'intérieur (1-Gouletquer, 1- Kaiser).

L'abandondelacôteligureetdel'arrière-paysparlesmésolithiques est expliqué par le développement de la forêt et la montée en altitude du bouquetin, principal gibier des populations de

!'Épipaléolithique (3- Barker et aliz).

Rôle des zanes écologiquement les plus variées

Certains auteurs admettent que les régions les plus riches en ressources naturelles, et possédant les gradients écologiques les plus variés, ont pu jouer un rôle de frein dans la néolithisation.

Le cas du Danemark et des forêts de l'Europe du Nord est exemplaire.

Les Alpes auraient pu jouer un rôle semblable (3- Clark). Dans ces circonstances, et vu la richesse des ressources naturelles du milieu, le passàge à l'agriculture n'était pas une alternative néces-

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saire. Le développement d'une agriculture précoce dans des zones écologiquement peu diversifiées, comme les loess d'Europe centrale, est le corollaire de cette proposition. Il conviendrait néanmoins de reprendre la question de l'implantation cardiale en Méditerranée sous cet angle pour s'assurer de la généralité du phénomène.

3. UN NÉOLITHIQUE PAR COLONISATION

La plupart des auteurs s'accordent pour admettre que la néo­

lithisation est due à l'arrivée de nouvelles populations et qu'il s'agit du résultat d'une colonisation. L'importance démogra­

phique réelle de cette vague colonisatrice reste par contre, nous le verrons, sujette à de violentes controverses. Les arguments avancés en faveur d'une colonisation sont nombreux et variés.

3. 1. Une industrie lithique originale

La persistance des industries lithiques mésolithiques dans le Néolithique méditerranéen avait été l'un des principaux arguments proposés en faveur de la thèse de l' acculturation.

La façon d'apprécier le phénomène semble avoir aujourd'hui notablement évolué.

Partout en effet les modules de débitage sont différents, avec la perte de la technique du microburin et des produits de plus grandes dimensions. La typologie des outils s'appauvrit (2- Cahen et Otte). Les lames de faucille remplacent les microlithes géomé­

triques servant d'armatures de flèche (2- Juan-Cabanilles).

Cette constatation s'applique d'abord au Cardial du Midi de la France (2- Roussot-Larroque) et d'Espagne (2- Juan­

Cabanilles) et à ses prolongations possibles dans le Bassin rhodanien (]- Bintz). La seule exception concerne le Cardial de la côte atlantique de la France, dont la tradition lithique est nettement mésolithique ; mais cette situation ne remet pas en cause le modèle de la colonisation puisque l'on propose de faire venir ce complexe atlantique de la péninsule Ibérique (2-Roussot-Larroque ).

La question concerne moins le lithique du Rubané, dont on a toujours souligné l'originalité (1- et 2- Vermeersch). Les silex de type mésolithique restent toujours rares dans ce contexte (1- Rozoy). Les flèches triangulaires. dont les prototypes sont certainement mésolithiques, sont pourtant de facture proprement néolithique et n'ont pas été taillées par des chasseurs locaux (1- Ducrocq, 2- Vermeersch).

Nous reviendrons sur l'interprétation historique de ce phénomène, apparemment très général à l'échelle de l'Europe, qui témoigne évidemment d'un changement radical d'ordre fonctionnel (Je passage de la chasse à l'agriculture), car son inter­

prétation en terme de rupture de peuplement ne va pas de soi.

3. 2. Un élevage introduit de l'extérieur

L'accord paraît unanime pour reconnaître l'origine exogène de la faune domestique. Dans le domaine méditerranéen, tout le cheptel domestique a été introduit en bloc dans le sud de l'Italie (1- B6k6nyi). La question du mouton domestique, dont l'intro­

duction en Méditerranée centrale semble remonter à la deuxième moitié du se millénaire av. J.-C., est apparemment résolue au profit d'une origine proche-orientale ( Ovis orientalis), même sil' origine

domestique du mouflon corse, affirmée par plusieurs auteurs, ne paraît pas encore totalement convaincante (]- Ducos). L'hétéro­

généité des faunes domestiques pourrait alors s'expliquer, selon une idée de Lewthwaite (1986), par la présence de « filtres culturels » qui auraient freiné, notamment au niveau des îles, la progression de certaines espèces comme le bœuf (2- Phillips).

Par opposition au monde méditerranéen, les faunes du Rubané restent plus homogènes, avec dominance des animaux domes­

tiques et du bœuf (2- Arbogast et Jeunesse) et une très faible importance de la chasse.

3. 3. Une rupture nette par rapport au substrat mésolithique

L'image d'une discontinuité radicale entre Mésolithique et Néolithique domine nettement plusieurs travaux (2- Cahen et Otte). En Méditerranée, le Néolithique à céramique à impressions de la côte dalmate, avec son industrie lithique sur éclats, ne doit rien au substrat (2- Kozlowski). La même rupture peut être constatée en Corse (1- Camps). Le Néolithique ancien de Ligurie et du Midi de la France, dont les prernières phases sont confinées à la côte, (2- Cahen et Otte, 3- Barker et alü) se partage en plusieurs faciès originaux caractérisés par des céramiques stylistiquement distinctes, Cardial stricto sensu, Ligurien ou horizon des Arene Candide-Caucade, faciès de Pendimoun (Binder, dans ce volwne);

mais leur évolution peut s'expliquer dans la perspective globale de l'évolution des céramiques imprimées de Méditerranée centrale (2-Roudil, 2-Binder). En Basse-Auvergne, le Néolithique s'installe dans des terres pratiquement désertées du fait des violentes éruptions volcaniques qui ont ravagé le pays au Mésolithique ( 1-Daugas et Raynal). Dans les abris du Dauphiné et de Savoie, les industries lithiques du Néolithique ne semblent pas se situer dans la continuité des occupations mésolithiques ( 1- Bintz et alü).

Lorsque, dans le Jura, les Néolithiques réoccupent des abris sous roches mésolithiques, ce n'est toujours qu'après une période d'abandon et selon des modalités qui témoignent de stratégies de subsistance totalement différentes. Aux traces d'une occupation quasi continue succèdent des vestiges plus lirnités témoignant d'occupations plus sporadiques et « légères » en relation avec 1' élevage ou avec des activités de chasse sporadiques ( 1- Cupillard, Pétrequin et alü). Au Portugal, les établissements néolithiques s'opposent clairement aux amas coquilliers occupés, peut-être à la même époque, par les mésolithiques. Au sud de ce pays, le Néolithique se rencontre le long du littoral alors que les habitats mésolithiques sont situés dans les zones les plus reculées des estuaires (2- Morais Arnaud). Plus au nord au contraire, le Cardial se trouve à l'intérieur des terres alors que le Mésolithique est concentré sur les côtes et dans les estuaires (2- Zilhao ).

Dans l'axe danubien la genèse du Rubané de Hongrie ( civilisa­

tion de l' Alfüld) est mise en relation avec les cultures néolithiques de Starcevo et Vinca et ne présente aucune connexion avec le substrat mésolithique (2- Lazarovici). Il ne semble donc pas possible d'admettre, dans cette zone de rupture des caractéristi­

ques culturelles néolithiques, et, à l'origine du grand courant rubané, une quelconque participation des populations locales de chasseurs. L'étude des circuits d'approvisionnement en silex dans le Rubané d'Europe centrale témoigne du reste d'un très bas niveau d'adaptation aux ressources locales de matières premières,

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Alain GALLAY

comme on peut s'y attendre d'une population étrangère connais­

sant mal le milieu (2- Lech). Cette situation ne se retrouve pourtant pas plus à l'ouest, en Belgique, où les rubanés paraissent avoir une meilleure connaissance des ressources utilisées par les populations locales (2- Vermeersch, 2- Lodewijckx). Signalons enfin la pré­

sence de sites rubanés temporairement fortifiés qui pourraient s'expliquer par des réactions guerrières des populations locales face aux nouveaux arrivants ; mais d'autres explications sont également plausibles (2- Cahen et alii).

4. DES SOCIÉTÉS AGRICOLES NE REPRÉSENTANT QU'UNE FAIBLE CHARGE SUR L'ENVIRONNEMENT

D'une manière générale, les nouveaux arrivants ne paraissent pas avoir entraîné de profondes modifications de l' environnement naturel. Si l'apparition de l'agriculture et/ou de l'élevage est facilement décelable dans les analyses polliniques, la charge humaine sur l'environnement paraît avoir été, dans un premier temps, relativement faible. Cette situation est peut-être un argu­

ment en faveur du caractère démographiquement limité des premières migrations.

En Méditerranée, l'apparition du Cardial ne paraît pas avoir entraîné d'importantes modifications de la végétation (1- Vernet), les premiers établissements étant essentiellement côtiers (2- Cahen et Otte). En Ligurie, aux environs de 5500 av. J.-C., la chasse complète les ressources d'un élevage encore limité ; il faudra attendre le 4e millénaire pour voir se développer un élevage transhumant intensif (3- Barker et alii). Dans la région du lac de Varèse aucune influence notable sur la végétation n'est décelable avant la fin du SC millénaire, alors que le premier Néolithique de la région se situe vers 5000 av. J.-C. (3- Drescher-Schneider). Sur la côte atlantique de l'Europe, dans le sud-ouest de la France, la néolithisation intervient dans un contexte forestier stable ne pré­

sentant aucune modification de la chênaie ( 1- Marambat). Dans le bassin du Danube, les modèles économiques proposés insistaient sur les riches potentialités des terres loessiques choisies par les rubanés. Cette position paraît devoir être revue. Uneétudepédologique des sols limoneux de Belgique, occupés au Néo-lithique ancien, montre en effet qu'il s'agit de sols pauvres de très faible produc­

tivité céréalière, situation impliquant une agriculture itinérante.

Cette image apparaît en contradiction avec les modèles de sédentarisation proposés ces dernières années pour cette civilisa­

tion (2- Langohr, voir au contraire Modderman 1970).

5. MAIS UNE ORGANISATION TECHNO-ÉCONOMIQUE DÉJÀ COMPLEXE

Faible charge sur l'environnement ne signifie pas obligatoire­

ment organisation techno-économique simple. On nous avait habitués à voir dans les sociétés du Néolithique ancien de petites communautés d'autosubsistance isolées ne présentant aucune différenciation sociale de la production ; les choses ne sont pas aussi simples. En Méditerranée et dans les Alpes les problèmes soulevés par la transhumance des troupeaux d'ovins se posent dès le Néolithique ancien (3- Barker et alii, 3- Baudais et alii).

La question de la mise en place d'un élevage itinérant, qui est l'un des fondements des économies traditionnelles européennes (3- Nandris), est donc présente dès cette époque, même s'il

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s'agit encore d'un développement limité. Dans la sphère rubanée le travail de la pierre révèle de son côté un haut degré de complexité, tant au niveau des circuits d'approvisionnement à longue distance (2- Lech, 2- Lodewijckx) que du point de vue d'une certaine spécialisation dans le débitage et la fabrication des outils au niveau intra- ou intervillageois (2- de Grooth, 2- Cahen et alii, 2- Jadin). La collaboration et l'intégration de plusieurs unités villageoises paraissent également nécessaires à la construction des enceintes fortifiées des villages rubanés, dont l'organisation défensive excède nettement les capacités et les ressources des unités familiales locales (2- Cahen et alii).

6. CONTACTS ENTRE LES SOCIÉTÉS AGRICOLES ET LES DERNIERS CHASSEURS

Le problème des contacts entre néolithiques et mésolithiques constitue un thème central des réflexions sur la néolithisation, mais les faits probants restaientjusqu' à ce jour très limités. De nouvelles observations tendent désormais à clarifier la question. Plusieurs points entrent en ligne de compte.

6. 1. Absence de tendances propres à la néolithisation chez les chasseurs

Les sociétés mésolithiques ne témoignent apparemmentd' aucune tendance propre à la néolithisation, en dehors des éléments empruntés aux communautés agricoles contemporaines situées à leur voisinage. En Méditerranée, l'existence d'une proto­

agriculture originale portant sur des légumineuses peut être remise en question, car ces plantes, tout comme l'ensemble des céréales, sont originaires du Proche-Orient et n'ont pas de racines locales (1- Vernet). Il n'existe pas de preuve certaine de la présence du mouton domestique antérieure à la première néolithisation de la Méditerranée occidentale ( 1- Ducos), même si cette espèce apparaît dans des contextes étrangers à la céramique cardiale (1- Arnal et alii). De même le Mésolithique tardif du nord de la France ne présente-t-il aucune tendance évolutive propre vers les techniques productrices (1- Rozoy), comme le montrent les rares sites où la faune est conservée (Dreuil-lès-Amiens, 1- Fagnart).

6. 2. Composantes néolithiques isolées hors des zones néolithisées

Les cas de découverte d'éléments néolithiques isolés hors des contextes occupés par les premières communautés villageoises agricoles se sont par contre multipliés ces dernières années. Sont alors concernées aussi bien des caractéristiques techniques comme la poterie, que des caractéristiques économiques, céréales ou animaux domestiques.

Le caractère très clairement expansif des composantes culturelles rattachables au complexe des céramiques imprimées, Céramique à impressions, Cardial, etc., est actuellement clairement affirmé par plusieurs néolithiciens (2- Roussot­

Larroque). La céramique à impressions apparaît dans des contextes fortement prédateurs en plusieurs points du Bassin adriatique, comme à Odmut et à Crvena Stijena (2- Kozlowski).

Le même phénomène se retrouve dans le groupe alpin de Gaban, avec une céramique présentant des influences composites (2- Bagolini).

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Dans les Alpes françaises, plusieurs abris sous roche possèdent des horizons ne présentant qu'un impact limité des composantes néolithiques, tant au niveau technique qu'au niveau de la faune ( 1-Bintz et alii, 1- Chaix et alii). Dans le Jura, des abris sous roche comportent des horizons à éléments néolithiques isolés ; ces derniers paraissent contemporains de sites encore pleinement mésolithiques ou déjà totalement néolithiques ( 1- Cupillard, Pétre­

quin et alii, 1- Chaix et alii). En Bretagne, le petit bœuf domestique est présent sur le site mésolithique de Téviec (]- Kayser). La situation présente dans le Bassin parisien et en Belgique paraît moins claire. Les caractères d'origine méridionale comme les bracelets en schiste ou certains décors céramiques se retrouvent en effet seulement dans des ensembles totalement néolithisés tels que le Villeneuve-Saint-Germain ou le Blicquy (2-Roussot-Larroque), et non en contexte mésolithique. Seule entre en ligne de compte ici la question des céramiques de type La Hoguette - Limbourg dont nous reparlerons (2- van Berg, cf. infra). Enfin rappelons que les botanistes s'accordent pour attribuer une origine méditerranéenne au Triticum aestivum compactum découvert, en faible quantité, dans des contextes du Rubané ou du Roessen ; origine méridionale postulée également pour le pavot (2- Bakels, 2- Marinval).

Nous retrouvons le même phénomène au niveau des compo­

santes du Rubané, mais semble-t-il à une échelle plus limitée. Des tessons du Rubané se rencontrent en contexte mésolithique à Bavans (1- Aimé) et à Châtaillon (]- Cupillard, Pétrequin et alii).

Quelques traits néolithiques se retrouvent dans certains sites mésolithiques de J'Y onne (]- Carré). Des éléments rubanés isolés, pointes de flèches, herminettes polies ont été notées hors des zones d'occupations agricoles, au Luxembourg ( 1- Spier) et en Belgique (!-Vermeersch), mais ces éléments ne prouvent pas la présence de contacts effectifs entre mésolithiques et néolithiques.

L'ensemble de ces composantes reste pourtant ambigu sur le plan de l'histoire du peuplement, car il est souvent difficile de dire si nous avons affaire aux traces d'une certaine progression des agriculteurs ou à celles de la première acculturation des chasseurs (3- Gallay). Nous y reviendrons.

6. 3. Occupation des zones écologiquement marginales par les agriculteurs

Les cas incontestables de sites occupés temporairement par des agriculteurs dans des zones écologiquement marginales restent relativement rares. Sur la côte ligure, les abris du val Pen­

navaira témoignent de l'incorporation précoce de l'élevage à une activité de chasse peu spécialisée (3- Barker et alù). Certains sites de la fin du 6e millénaire dans les Alpes françaises du nord pourraient être interprétés de la même manière, nous pensons notamment à la Balme Rousse et à la Balme de Thuy (]-Bintz et alù). La fréquenta­

tion des abris d'altitude situés au-dessus de la limite supérieure de la forêt semble commencer en Valais dès le Néolithique ancien (3-Baudais et alù). Plusieurs sites en abri sous roche présentant des éléments rattachables au Rubané récent dans les karsts souabo­

franconiens, de Thuringe, de Bohème et de Moravie pourraient être interprétés dans ce sens et témoigner du développement des activités d'élevage des bovidés dans des zones impropres aux cultures. Il nous paraît par contre difficile d'assimiler Je cas de Bavans à une situation de ce genre puisque l'ensemble de l'industrie lithique de la couche 5 de cet abri est incontestablement mésolithique (2- Jeunesse).

6. 4. Cas documentés de coexistence entre chasseurs et agriculteurs

Les cas de ce type restent rares, car ce type de démonstration doit reposer sur un corpus de datations C 14 ne se prêtant à aucune critique,situationtrèsrarementréalisée(voirparex. 1-Vermeersch).

Certaines situations s'avèrent pourtant parfaitement explicites. En Méditerranée, la céramique à impressions du domaine adriatique s'insère soit dans des contextes totalement néolithisés (Obre ! ), soit dans des contextes d'affinité mésolithique, comme à Odmut et Crvena Stijena (]- Kozlowski). Dans le Midi de la France, la grotte d'Unang présente un horizon inférieur mésolithique avec céramique et faune domestique daté des environs de 5500 av. J.-C., et surmonté d'un horizon du Cardial moyen pleinement néolithisé (!-Paccard). Mais le modèle le plus clair et incontesta­

blement le plus démonstratif présenté à ce jour est sans conteste le cas espagnol, où l'on peut clairement opposer le site totalement néolithique de la Cova de ]'Or et le site de la Coccina, occupé par des chasseurs en cours de néolithisation (2- Juan-Cabanilles).

L'imbrication des peintures rupestres macroschématiques, d'ori­

gine cardiale, et des sujets animaliers del' art mésolithique levantin apporte du reste à ce modèle l'éclatante confirmation de cette coexistence (2- Marti Oliver).

Le cas du Portugal, déjà évoqué, pourrait également se révéler très explicite (2- Morais Arnaud, 2- Zilhao). Enfin nous retiendrons sur la côte atlantique de la France la coexistence possible des méso­

lithiques partiellement néolithisés du Retzien et du Cardial atlantique (!- Joussaume et Tessier). Dans l'aire danu-bienne, Bavans se rattache incontestablement à ce type de situation (!- Aimé). Le cas de la Belgique, où l'on postule une persistance des chasseurs jusqu'en pleinN éolithiquemoyen, à uneépoquecontemporaineduMichelsberg (!- Vermeersch), ne nous paraît par contre pas remporter l'adhé­

sion. On a du reste démontré dans d'autres contextes l'impossibilité d'une telle persistance (!- Cupillard, Pétrequin et alii).

6. 5. Céramiques produites par les mésolithiques en contexte prédateur

La reconnaissance de l'existence de céramiques proprement mésolithiques constitue certainement l'un des acquis les plus originaux de la recherche de ces dernières années. Ce phénomène, dit de « céramisation des chasseurs », dont le caractère général n'a été reconnu que récemment, paraît très caractéristique des trans­

formations induites par les néolithiques en milieu mésolithique.

En Méditerranée, plusieurs sites de l'Aveyron et de l' Hérault ont livré une céramique non cardiale associée à des contextes mésolithiques. Ces horizons « céramisés » sont au moins aussi anciens que les plus anciens sites cardiaux (!- Amal et alii), mais nous pensons personnellement qu'il ne peut s'agir d'un processus de néolithisation indépendant de l'impact cardial. Les dates extrêmement anciennes obtenues pour des sites comme la Poujade, vers 7000 av. J.-C., et l' Abeurador (vers 7500 av. J.-C.) posent dans ce contexte certains problèmes puisque le Cardial ne paraît pas antérieur au début du 6e millénaire.

En zone atlantique une situation comparable pourrait exister dans les dernières phases d'occupation des amas coquilliers portugais (2- Zilhao) ; mais le cas Je plus caractéristique est celui du

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Alain GALLAY

Roucadourien, dans lesud-ouestdelaFrance (2-Roussot-Larroque ), qui sedéveloppedans un contexte mésolithique en voiedenéolithisation.

Le même phénomène se retrouve dans le nord de l'Europe, entre Rhin et Manche, avec les céramiques dites du Limbourg et de La Hoguette (2- Van Berg), dont les formes originales rappel­

lent, avec leur fond pointu, les céramiques du Subnéolithique nordique, mais dont les décors témoignent très clairement d'influences cardiales méditerranéennes (Roucadourien).

Céramiques de La Hoguette et du Limbourg, céramiques de l'Ertebêillien, forment désormais, avec les céramiques du Subnéolithique nordique ( de type Pit pottery ou Comb pottery), un ensemble cohérent témoignant de la capacité des chasseurs de maîtriser, dans certaines conditions, les techniques céramiques (Jeunesse et alii 1991).

6. 6. Rapidité de la transition Mésolithique-Néolithique D'une manière générale le passage du Mésolithique au Néolithique semble avoir été rapide et il paraît difficile d'admettre une longue persistance des sociétés de chasseurs parallèlement au développement des communautés agricoles. L'hétérogénéité des échelles chronologiques utilisées par les auteurs ( datations C 14 non calibrées présentées en années B. P. ou B. C. et datations calibrées) ne facilite pas l'appréhension immédiate du phénomène.

Notre jugement dépend naturellement du cadre géographique dans lequel on se place. A l'échelle de l'Europe de l'Ouest (îles britanniques et pays scandinaves non compris) la période de confron­

tation débute avec l'installation du Néolithique ancien sur la côte méditerranéenne, disons vers 6800 av. J.-C. Les estimations les plus plausibles montrent d'autre part que les derniers chasseurs paraissent avoir totalement disparu à l'aurore du Néolithique moyen vers 4500 av. J.-C. La seule note discordante est fournie par la Belgique (1- Vermeersch), sur des bases archéologiques dont nous sommes bien obligés de reconnaître le caractère limité. Il s'agit en effet essentiellement de sites de surface dont l'homogé­

néité, de l' avis même des chercheurs travaillant dans cette région, peut être mise en doute. Il nous paraît donc difficile d'admettre la persistance de sociétés de chasseurs parallèlement au développe­

ment du Michelsberg.

Cette rapidité de la transition reste donc toute relative puisque nous pouvons néanmoins compter sur des interactions couvrant une période globale de plus de deux millénaires. Notre vision des choses change radicalement lorsque l'on se place à l'échelle régionale. Si l'on admet qu'il existe encore des chasseurs en voie de néolithisation dans le Midi méditerranéen vers 5500 av. J.-C.

(1- Paccard), la période des contacts chasseurs - agriculteurs pourrait couvrir dans cette région près d'un millénaire.

Dans les Alpes du Nord et dans le Jura le chevauchement entre Mésolithique et Néolithique se réduit à une période de 3 à 7 siècles selon les estimations, lors de la période 5200 - 4500 av. J.-C.

(1- Bintz, 1- Cupillard, Pétrequin et alii, 1- Crotti et Pignat) alors que le Néolithique ancien d'origine méditerranéenne semble déjà implanté dans le sud du Jura dès la fin du sixième millénaire, notamment à la grotte du Gardon à Ambérieu-en-Bugey (Jeunesse et alii 1991, Nicod dans ce volume).

Les données restent plus imprécises pour le Bassin parisien où les industries à trapèzes pourraient disparaître au début du cinquième millénaire, alors que l'installation des premières communautés

agricoles remonte dans cette région à peu près à la même époque ( 1- Rozoy, 1- Ducrocq) et qu'elles sont légèrement plus anciennes en Belgique, où les premiers établissements du Rubané se situent vers 5300-5200 av. J.-C.

En Bretagne enfin, un certain recouvrement pourrait exister entre le Mésolithique tardif situé vers 4850-4450 av. J.-C. et le premier Néolithique mégalithique des tombes de Bamenez vers 4600 av. J.-C. (1- Gouletquer).

6. 7. Émergence de groupes originaux pleinement néolithisés dans les zones de contact entre Rubané et Cardial Un dernier point peut retenir notre attention dans le cadre des contacts établis entre néolithiques et mésolithiques. Il semble apparemment possible d'identifier aujourd'hui, dans les zones géographiques où influences danubiennes et méditerranéennes ont pu se superposer et s'imbriquer dès le Néolithique ancien, des groupes culturels originaux totalement néolithisés. Ces derniers, dont l'ascendance mésolithique paraît claire, présentent tous des traits méditerranéens et danubiens étroitement imbriqués.

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Le cas le mieux documenté, sinon le moins discuté, concerne les groupes de Blicquy en Belgique et de Villeneuve-Saint­

Germain dans le Bassin parisien, dont la position chronologique par rapport au Rubané n'est malheureusement pas fixée avec certitude. Malgré des structures d'habitation comparables aux constructions du Rubané, ces deux ensembles se démarquent clairement de cette civilisation danubienne par l'importance des traditions mésolithiques visibles dans l'outillage lithique, par l'influence cardiale décelée dans les décors céramiques, par la présence d'éléments originaires du sud-ouest comme les bracelets en schiste (2- Roussot-Larroque), et par une occupation du terri­

toire en rupture par rapport au modèle danubien (voir aussi 1- Fagnard, 2- Schoenstein et Villes). On peut donc se demander si cet ensemble hétérogène n'est pas le produit d'une acculturation locale.

La même situation se retrouve en Italie du Nord avec des groupes du Néolithique ancien tardif comme Vho, Fiorano et Fagnigola, dont les caractéristiques céramiques pourraient témoigner d'influences rubanées (2- Bagolini). L'ensemble des données réunies permet en effet de distinguer clairement ces groupes d'un Néolithique primaire comme le Cardial ou la civilisation de la Céramique à impressions. L'industrie lithique présente des affinités mésolithiques castelnoviennes (2- Bagolini) ; faune domestique et faune sauvage sont représentées en pourcen­

tages extrêmement variés suivant les sites (3- Riedel). L'analyse territoriale des habitats du Friuli témoigne d'adaptations variables à l'environnement. Le poids des composantes prédatrices du Mésolithique final y apparaît clairement dans la variété des niches écologiques occupées et l'importance accordée aux zones fluvia­

les et palustres (3- Bagulini et Bœssan).

L'image obtenue contraste clairement par rapport aux situa­

tions décrites pour le Cardial et plus encore pour le Rubané, à propos desquels on insiste sur la monotonie des niches écologiques occupées, même si ces dernières présentent une certaine diversité naturelle interne. Cette variété est du reste confirmée par l'étude des sols polarisant l'activité agricole des sites du Néolithique ancien de la plaine du Pô, dont on peut démontrer l'hétérogénéité (3- Cremaschi).

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Enfin d'autres cas, plus isolés, ou moins bien documentés, pourraient se rattacher au même phénomène. On a évoqué le cas du Néolithique ancien de Gonvillars dans le Jura, qui présente à la fois des traits d'origine méditerranéenne au niveau des céréales et de la céramique et d'origine danubienne au niveau de l'industrie lithique (2- Cupillard, Pétrequin et alù). Nous pensons nous mêmes au problème de la néolithisation de la Bretagne et de l' ap­

parition du mégalithisme et des céramiques de type Cous et Cam.

On connaît en effet, dans cette zone une céramique ancienne d'affinité danubienne comparable au Cerny; l'influence du Cardial du Sud-Ouest n'est pas également impossible et les auteurs anglais ont insisté sur l'importance du substrat mésolithique dans l'appa­

rition du Néolithique de cette région (Sherrat, 1990). Tous les ingrédients sont donc ici encore réunis pour proposer, dans ce cas également, une néolithisation locale originale.

7. DISCUSSION

L'ensemble des informations actuellement disponibles permet de dégager trois acquis qui modifient considérablement notre compréhension de la néolithisation européenne

1. Les courants danubiens et méditerranéens ne sont plus isolés, mais ont été au contact l'un de l'autre de façon très précoce.

2. Dans cette confrontation, le pouvoir expansif des compo­

santes culturelles d'origine méditerranéenne paraît beaucoup plus affirmé que celui des composantes danubiennes, qui restent longtemps tributaires des zones loessiques où s'est exercée la colonisation primaire. Ces composantes pourraient même avoir atteint le nord de la France avant l'occupation rubanée. Ce déca­

lage paraît clair dans le domaine jurassien ; il l'est peut-être moins dans le Bassin parisien.

3. De cette situation nouvelle découle l'identification de zones tampons comme la Bretagne, le Bassin parisien, le Jura, l'Italie du Nord et le sud-ouest de la Yougoslavie. où pourraient se situer des processus d'acculturation originaux propres aux populations mésolithiques locales. Ces processus se démarqueraient claire­

mentdes phénomènes d'assimilation propres aux zones danubiennes et méditerranéennes de colonisation primaire. Certains points nécessitent pourtant discussion et éclaircissements.

7. 1. Statut du Mésolithique tardif et signification du terme

"néolithisation"

Au fil des travaux présentés nous voyons apparaître une opposition irréductible entre deux positions théoriques portant sur le statut des populations du Mésolithique tardif.

1. Pour certains. ces dernières sont encore des chasseurs­

cueilleurs au plein sens du terme. Il n'y a donc aucune raison de les considérer comme des néolithiques (1- Rozoy, 1- Fagnard).

Souligner l'importance de ces populations dans le processus de néolithisation (3- Clark) ne signifie nullement reconnaître en elles une tendance autonome à la néolithisation.

2. Pour d'autres au contraire, le Mésolithique tardif est déjà un Néolithique en formation. La compréhension de la néolithisation commence donc au niveau de l'étude de l'évolution des industries lithiques mésolithiques. Nous passerons ici rapidement sur les positions qui affirment que « Mésolithique et néolithisation sont des termes qui recouvrent une même réalité » (I- Philibert), car

elles n'ajoutent rien au débat, sinon la plus grande des confusions.

Plus sérieuses nous paraissent être les critiques portant sur le Tardenoisien en tant que culture exclusivement épipaléolithique (2-Schoenstein et Villes) et l'idée que les industries du Mésolithique tardif du Bassin parisien pourraient se rattacher à des communautés ayant déjà subi l'influence de la néolithisation (2- Roussot­

Larroque, 2- Gob).

Il nous semble personnellement que cette opposition pourrait être résolue en distinguant clairement le Néolithique en tant que stadedeproductionréunissantagricultureetélevageetlanéolithisation en tant que processus d'apparition des composantes néolithiques.

Jusqu'à preuve du contraire, il n'existe en Europe que des producteurs­

éleveurs néolithiques, des prédateurs en voie de néolithisation et des prédateurs exclusifs.

Il nous semble donc possible de reconnaître dans le Méso­

lithique final soit des prédateurs exclusifs, soit des prédateurs en vue de néolithisation, mais certainement pas des néolithiques. Il paraît certain d'autre part, que la néolithisation des populations mésolithiques locales s'est faite sous la pression de facteurs externes et qu'il n'existe aucune dynamique interne de néolithi­

sation, et surtout pas au niveau de l'industrie lithique. L'évolution du microlithisme géométrique et des armatures de flèche est une question de chasseurs, non une question de paysans.

Il est, d'autre part, pour le moins prématuré de reconnaître dans les ensembles du Mésolithique tardif du nord de la France, vu les conditions de gisement de ces régions, une quelconque tendance à la néolithisation. Cette position, soulignons-le, ne remet pas en cause les signes évidents de transformations repérés dans le sud­

ouest du pays.

7. 2. Modèles de la néolithisation

Plusieurs auteurs ont proposé des modèles plus ou moins complexes de la néolithisation (1- Cupillard, Pétrequin et alii, 2- Whittle, 3- Clark, Zvelebil etRowley-Conwy 1984, 3- Gallay).

Nous ne reviendrons pas sur ces derniers, sinon pour leur trouver deux défauts majeurs.

1. Tous ces modèles confondent stades évolutifs et processus.

Or un stade d'évolution ou de transformation historique peut être constaté, discuté et clairement défini à partir des vestiges archéo­

logiques. La reconnaissance d'un processus se situe par contre dans le domaine de l'interprétation.

2. Ces modèles posent par conséquent de très sérieux problèmes lorsqu'il s'agit d'opérer un retour de l'interprétation aux faits archéologiques.

Il nous semble par conséquent préférable, en l'état actuel de la recherche, d'affiner la « typologie » des stades de la néolithisation et de préciser la description des scénarios locaux. Nous pouvons en effet montrer, sur le plan strictement logique, que la combinaison des deux approches peut apporter des progrès considérables à la compréhension du phénomène.

Sur le plan typologique nous pouvons en effet, distinguer pour la période de néolithisation correspondant au Mésolithique final et au Néolithique ancien

1. Dans les sociétés néolithiques agro-pastorales,

a) un Néolithique implanté en zone agricole dans les zones de colonisation primaire (zones danubiennes, côtes méditerra­

néennes) ;

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Alain GALLAY

b) un Néolithique implanté en zone agricole dans les régions de colonisation secondaire (massif alpin par exemple) ;

c) des néolithiques en relation avec des sites fonctionnellement subordonnés : sites de chasse, haltes d'élevage, sites occupés lors de reconnaissances en phase exploratoire.

Les critères archéologiques permettant de distinguer ces divers types d'occupation restent à discuter.

2. Dans les sociétés prédatrices, engagées ou non dans la voie de la néolithisation

d) un Mésolithique tardif entièrement prédateur n'ayant subi aucune influence en provenance des sociétés néolithiques ;

e) un Mésolithique en voie de néolithisation comportant des éléments néolithiques isolés d'ordre technique (céramiques) et/ou économique (agriculture, élevage) ;

t) des Mésolithiques totalement acculturés possédant toutes les caractéristiques néolithiques, mais pouvant témoigner de leur origine locale, notamment au niveau de l'industrie lithique.

La place nous manque pour discuter l'ensemble des critères archéologiquesetécologiquespermettantdefonderpareilletypologie.

Qu'il nous suffise de faire remarquer ici que chacun des termes peut être associé à n'importe quel autre terme dans le cadre de la reconnaissance de certaines oppositions spatiales, et que les déve­

loppements locaux peuvent présenter des séquences pouvant voir s'ordonner dans le temps, de façon variable, ces mêmes termes. Ce petit jeu permet, nous le voyons, de prendre conscience de la complexité du problème et de la variété des scénarios historiques que l' on peut écrire sur cette base. Peut-être sera-t-il possible alors de mieux comprendre les mécanismes responsables de la néolithisation.

7. 3. La question démographique

Une seconde opposition apparaît clairement lorsqu'il s'agit d'apprécier le poids démographique des agriculteurs originaires du Proche-Orient par rapport aux chasseurs-cueilleurs locaux.

1. A la suite d'Ammerman et Cavalli Sforza (1971, 1973 et 1984), plusieurs auteurs avaient admis la présence d'une « vague pionnière » occupant progressivement l'Europe. L'étude géné­

tique des populations européennes actuelles pouvait apporter une certaine confirmation de l'importance relative de cette diffusion de population à partir du Proche-Orient en révélant l'existence d'un certain « gradient génétique » européen orienté sud-est / nord­

ouest selon l'axe de diffusion du Néolithique. Nous nous étions nous-mêmes fait l'écho de cette interprétation (3- Gallay). On pouvait admettre dans ce cas qu'il n'y avait pas eu d'assimilation massive des chasseurs, mais plutôt dilution et disparition rapide des populations locales.

Ajoutons dans cette perspective que les arguments del' anthro­

pologie physique restent, à ce titre, très ambigus. On sait que les populations du Néolithique ancien, très graciles sur le plan de la morphologie squelettique, diffèrent fondamentalement des popu­

lations mésolithiques d'affinité cromagnoïde, beaucoup plus robustes, mais on sait également qu'une transformation de ce type, même très rapide, peut être due à des facteurs mésologiques tels que des changements de nutrition.

Ons'étonneradoncquecertainsanthropologues(l- Ferembach), pourtant très avertis de l'impact du milieu sur la morphologie squelettique, puissent reprendre à leur compte sans discussion

24

d'anciennes interprétations dans lesquelles on expliquait cette rupture constitutionnelle par « l'arrivée de populations de type méditerranéen colonisant les régions les plus fertiles ». Des cher­

cheurs comme Menk (1981) ont en effet, depuis longtemps, insisté sur la relation que l' on peut établir entre cette transformation de la structure du squelette et l'apparition d'un nouveau mode de vie basé sur une diète radicalement différente.

2. Au contraire, d'autres chercheurs, généralement des méso­

lithiciens (1-Rozoy, 2- Gob ), se sont prononcés pourun modèle de stabilité démographique et ont minimisé le rôle joué par d' éven­

tuelles populations étrangères. Selon ces derniers, la rapidité de la progression du Néolithique en Europe est totalement incompatible avec une croissance démographique acceptable d'une population migrante pionnière, puisque cette expansion impliquerait, selon les estimations proposées, un doublement de la population tous les six mois (1- Gob) ou tous les ans (1- Rozoy). On est donc obligé d'admettre un modèle d'acculturation polycentrique dans lequel les populations locales jouent un rôle dominant.

Le bilan que l'on peut établir sur la base de cette réactuali­

sation de notre vision de la néolithisation reste très nuancé. Nous pensons aujourd'hui qu'il n'est pas possible de proposer une évaluation acceptable du poids relatif des populations mésolithiques locales et des populations néolithiques d'origine proche-orientale dans la constitution de l'Europe d'aujourd'hui, et qu'ils' agit d'une question sans réponse dans la mesure où l'on voudrait en proposer une démonstration scientifiquement acceptable.

Nous rappellerons également que l'interprétation du gradient génétique européen actuel pose lui-même des problèmes puisque les auteurs de cette recherche considèrent eux-mêmes que trois modèles pourraient expliquer cette situation, dont seul le premier, qui fait appel à des pressions sélectives, peut être considéré comme inadéquat (Menozzi, Piazza et Cavalli Sforza 1978) :

- Pression sélective différente aux deux extrémités d'une même population et gradient résultant d'une activité migratoire limitée.

- Présence de deux populations distinctes opposées géographiquement et gradient résultant du mélange de ces deux populations.

- Gradient résultant d'une migration récente originaire du Proche-Orient.

Il se pourrait pourtant que nous puissions avancer dans la résolution de ce problème dans la mesure où nous pourrions répondre aux deux questions suivantes :

1. L'appréciation de la rapidité de la progression de la « vague néolithique » repose encore à ce jour sur les calculs et la simulation d' Ammerman et Cavalli Sforza datant des années soixante-dix, à une époque où l'on travaillait dans le cadre de la chronologie courte établie sur la base de datations Cl4 non calibrées. La progression du Néolithique était évaluée alors à 1 km par an ou 25 km par génération à l'échelle de l'Europe, mais à 5, 59 km par an pour le bassin danubien (les données méditerranéennes étaient fondées sur des données alors trop peu nombreuses). Il est donc indispensable de reprendre aujourd'hui l'évaluation de la rapidité de progression du Néolithique en prenant pour référence une chronologie longue fondée sur des datations calibrées en années réelles. Peut-être cette progression apparaîtra-t-elle alors moins rapide que ce qui est admis actuellement.

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Il conviendra également de distinguer clairement les cas où l'on peut supposer, sur des bases archéologiques, des mouvements de populations qui seuls devraient entrer en ligne de compte, et les cas de simple diffusion générant des processus d'acculturation, puisque cela semble actuellement possible.

Nous aimerions d'autre part, avoir les avis des démographes sur les taux de croissance admissibles dans les populations agricoles traditionnelles en voie d'expansion.

2. Nousavonsvuquel'identificationd'unerupturedepeuplement entre le Mésolithique et le Néolithique ne repose en dernier ressort que sur la reconnaissance d'un changement radical affectant les industries lithiques. Nous savons pourtant que ce changement répond à des impératifs fonctionnels : l'outillage de l'agriculteur ne peut être celui du chasseur. Nous retrouvons donc ici, au niveau culturel, l'opposition existant, au niveau biologique, entre facteurs sélectionnés par le milieu et facteurs non sélectionnés, seuls utilisables en histoire du peuplement. La question est-elle sans solution ? Nous n'en sommes pas si sûr puisque les recherches

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Beaucoup de questions restent donc aujourd'hui ouvertes, mais la lecture des trois ouvrages qui ont retenu notre attention montre clairement dans quelles directions il est désormais possible de faire porter nos efforts pour mieux comprendre cette transfor­

mation essentielle de nos sociétés qu'est la néolithisation, transformation dont nous sommes tous les héritiers directs.

Alain Gallay Professeur

Directeur du Département d'Anthropologie Université de Genève

Case postale 511 CH-1211 Genève 24

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